Sans eux

Bonjour ! Attention celui-ci est très chargé. TW deuil difficile, dépression (à ce stade.. ^^'), pensées suicidaires, tentative de suicide.

Par pitié, ne vous faites pas de mal pour me lire.

Et si vous restez, je conseille la prise de mouchoirs...

Bonne lecture...

***********

Adrien ouvrît les yeux, le regard égaré. Par réflexe, il passa sa main sur la table de nuit, et, à l'instant où ses doigts effleurèrent les deux alliances réunies, les larmes lui remontèrent aux yeux. S'il avait pu, il aurait dormi toujours... Tentant de voir à travers le rideau humide qui barrait presque continuellement ses yeux depuis ce qui semblait des mois mais aurait aussi bien pu être des années, ou de simples jours, l'adolescent saisît les deux paires de lunettes qu'il avait conservées, les plaquant contre son cœur, repassant les contours avec nostalgie... C'était absurde, mais au moins... Avec ces accessoires, c'était comme s'ils n'étaient pas tout à fait partis, comme s'ils étaient encore un peu là...

« Adrien, il faut te lever...

— Pourquoi ? Plagg, pourquoi ?

— Tu ne te relèveras pas seul... Et aussi génial que je sois, je ne peux pas suffire...

— Et... Si je n'ai pas envie de me relever ?

— On en a discuté. Un millier de fois. Tu veux qu'ils soient là, ce n'est pas possible, mais... Ils voudraient que tu avances...

— C'est trop dur.

— Seulement parce que tu veux le faire seul.

— Non... C'est juste... Personne ne peut comprendre... »

L'adolescent avait à peine murmuré, les larmes débordant finalement de ses yeux en torrents, sa voix se brisant en sanglots, son corps secoué par le désarroi qui l'étouffait depuis des semaines...

Plagg soupira et se blottît contre les doigts de son porteur. C'était la millième fois qu'ils avaient cette discussion depuis que Gabriel et Nathalie étaient morts, à à peine une semaine d'intervalle, la millième fois qu'Adrien craquait, et le kwami arrivait à court d'idées. Jamais il n'avait eu à assister à une telle destruction émotionnelle, et il ne voyait pas comment réparer. Alors il se contentait de pousser l'adolescent vers ceux qui, avec un peu de chance, pourrait l'aider, l'envoyer se tourner ses amis...

Mais son porteur avait raison, au fond... Même s'ils essayaient de prendre sa douleur et de la jeter au loin, même s'ils pouvaient parfois le faire sourire, la déchirure restait présente et Adrien était hanté. Ils ne pouvaient pas comprendre. Plusieurs fois par semaine, il commençait à se diriger vers le bureau, ou vers la chambre de Nathalie pour poser une question, demander une autorisation, puis il s'arrêtait au milieu du couloir et les digues devant ses yeux s'effondraient.

Le kwami, aidé par le Gorille, se battait pour que l'adolescent continuent de vivre. Alors, comme chaque matin, ils finirent par arriver au collège.

« Adrien ? Comment ça va, demanda Marinette doucement en lui prenant la main. »

Le blond secoua simplement la tête, retenant difficilement les larmes, même la présence rassurante de son amoureuse et son doux sourire, l'angoisse et la bienveillance dans ses yeux ciel ne pouvaient améliorer les choses.

« Mieux ou pire qu'hier ?

— Pareil. Comme traverser un désert sans fin. Ça sert à rien de demander, je n'avancerai pas.

— Je suis là... Adri-cœur, tu peux craquer, tu sais, tu peux te laisser aller, ou me demander de l'aide... Si tu veux, tu peux venir à la maison. Ou je peux venir chez toi, pour quelques jours. Comme ça tu seras pas seul avec ta tristesse.

— Non, répondît-il en levant la main entre eux, ce n'est pas la peine. Ne t'inquiètes pas pour moi. Ça ira.

— Je voudrais pouvoir t'aider à aller mieux, mais je ne peux rien faire, chuchota-t-elle avec un geste retenu vers ses boucles d'oreilles, en tout cas... Sache que tu en vaudras toujours la peine.

— Merci... »

Elle le serra dans ses bras, déposant un baiser juste à côté de son oreille, lui rappelant qu'elle ne bougerait pas. Puis elle lui prît la main, le guidant en classe car, comme toujours, il reculait dans l'avancée de la journée.

Tout au fond de son cœur, elle avait déjà songé à demander son Miraculous à Chat Noir, avant de se réprimander en se rappelant que ça n'aurait pas été mieux que ce qu'avait fait le Papillon. Il fallait qu'Adrien réussisse à se relever sans ça... Et il fallait que le secret soit gardé...

************

Trois semaines plus tard.

Debout devant la porte du bureau, Adrien tentait de résister à l'envie de rentrer, parce qu'il savait que c'était absurde, aussi absurde que les deux premières semaines où il avait voulu se convaincre que ses parents étaient simplement partis en voyage, aussi absurde que la semaine où il s'était complètement isolé sans parler à personne, comme si le silence de colère avait pu résoudre le problème, aussi absurde que ces trois semaines où il s'était réfugié dans l'idée de demander son Miraculous à Ladybug, aussi absurde et inutile que ces cinq semaines où les larmes débordaient au moindre mot, au moindre geste.

Mais, tout au fond, le blond avait l'impression que, s'il voulait retrouver la présence de son père et de Nathalie, c'était dans cette pièce qu'elle serait la plus forte, et, rassemblant les larmes qui lui montaient encore aux yeux irrépressiblement, il poussa la porte, qui grinça sur ses gonds de ne pas avoir été ouverte pendant si longtemps.

La pièce était sombre, le plafonnier éteint et les rideaux tirés, dégageant une odeur de renfermé intensément nostalgique.

« Papa, Mam's... Pourquoi ? »

Le murmure avait échappé à l'adolescent sans qu'il puisse le retenir, comme si leur départ avait été volontaire, comme s'ils l'avaient consciemment abandonné, surtout qu'il ne comprenait pas, il n'avait jamais compris d'où cette malédiction était venue sur sa famille, pourquoi leur vie s'enfermait dans un linceul étouffant...

Comme perdu dans la grande pièce, les larmes l'aveuglant, la tristesse le désorientant, il rejoignit le tableau d'Émilie, comme si son image peinte pouvait le protéger, le consoler, lui donner une raison de continuer à avancer, à parler et à rire, dans ce monde auquel, noirci par le deuil, il n'appartenait plus... Que ce soit le tableau, ou la statue dans le jardin, sur les genoux de laquelle il s'asseyait, ou les photos qui lui souriaient, les images d'Émilie... Sa mère biologique était un réconfort. Elle... Elle était morte, depuis longtemps, et il avait survécu, parce qu'il n'était pas seul, parce qu'il avait encore des figures auxquelles se rattacher, mais... Comment pouvait-il survivre à la disparition de ces attaches ?

« Maman, tu me manques, souffla-t-il d'une voix enrouée, les mains posées sur celle de l'image, tu me manques tant... »

Remarquant des traces étranges sur le portrait, comme une saleté en surbrillance dans la pénombre, Adrien déposa les doigts dessus, essayant d'ôter les tâches... Mais ce fût un déclic qui se produisit, le sol sous lui sembla s'écrouler, le poussant à se recroqueviller, à rester blotti sur la plaque qui se déplaçait soudainement, qui plongeait puis remontait en flèche. L'adolescent ne comprenait rien à ce qui se passait, mais, pour la première fois depuis la disparition de Gabriel et Nathalie, il ressentait autre chose qu'un vide, un abîme de tristesse où il se noyait, il redevenait curieux, excité de voir ce qui pouvait bien se cacher au bout de cet étrange parcours.

La plaque mouvante où il se tenait finît par s'immobiliser, devant une grande porte noire, décorée de motifs complexes, qui ressemblaient bizarrement aux versions stylisées des Miraculous aperçues dans le grimoire, ce jour-là... Une grande porte noire qui douchait son excitation mais multipliait sa curiosité. Une grande porte noire qui ressemblait à une porte d'enfer, mais irrésistiblement attirante.

Fasciné, le cœur serré d'appréhension, le blond déposa ses paumes sur la porte, se demandant si, comme pour le tableau, une combinaison secrète déclencherait l'ouverture, ou s'il devait simplement pousser... Il glissait ses doigts dans les motifs, explorant avec curiosité...

« Adrien, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, intervînt Plagg, si on ne t'a jamais parlé de cet endroit, il doit y avoir des raisons...

— Mais peut-être qu'il y a... Je ne sais pas, moi, des explications, ou peut-être même...

— Ils sont morts. C'est injuste, c'est horrible, mais c'est comme ça. Il n'y a pas d'explication à la mort. Alors maintenant sortons d'ici, cet endroit me fout la chair de poule et c'est désagréable.

— S'il te plaît, Plagg, juste une minute... Ça ne peut pas être si dangereux !

— Je sais pas, ton père m'avait l'air d'un sacré parano, si ça se trouve il a piégé l'endroit. Écoute, Adrien. Je ne sais pas pourquoi je le sens si mal, mais j'ai généralement une assez bonne intuition, moins que Sass bien sûr, mais assez bonne. Donc si je le sens mal, y a une raison, et en conclusion, on s'en va. Quoi qu'il y ait là-dedans, si ta mère, ton père et Nathalie te l'ont caché, ce n'est pas bon pour toi. Je ne m'attends pas vraiment à ce que tu écoutes, tu es aussi tête de mule que moi, mais au moins... J't'aurais prévenu.

— C'est quand même chat-crément ridicule de s'arrêter là alors que...

— On est arrivé là complètement par hasard, voire par erreur. Ce n'est pas un argument.

— Tu dis que, s'ils me l'ont caché, ce n'est pas bon que je l'apprenne... Mais, je pense que, si je découvre leurs secrets, je les connaîtrai mieux, et je pourrai enfin accepter vraiment qu'ils soient partis...

— Cela me paraît hautement fallacieux comme raisonnement. Mais ce n'est pas comme si je pouvais t'empêcher de le faire...

— Allez, arrête de t'inquiéter et viens, s'exclama l'adolescent en poussant la porte avec détermination. »

Ce qu'il vit en entrant le figea sur le seuil. Une grande salle ronde, illuminée par le soleil entrant à travers la grande fenêtre circulaire en face de la porte, fenêtre décorée de motifs que le blond ne comprenait pas. Sur le sol, le long des murs, des milliers d'éclats de verre témoignaient de la présence passée de petits bocaux.

Et au milieu de ce champ de ruines, sur le sol, pile là où les rayons du soleil tombaient, un papier était déposé, une lettre à l'apparence étrangement propre et soignée.

Irrésistiblement attiré par ce bout de papier incongru, Adrien s'avança, faisant attention à éviter les débris, se demandant ce que ces ruines pouvaient bien signifier, il récupéra l'enveloppe, estampillée de la mention « Pour Adrien, seulement Adrien. Félix, si c'est toi qui trouves cette lettre, donne-la à ton cousin. »

L'adolescent fronça les sourcils. Cette consigne était étrange, sous-entendant que son cousin connaissait mieux la situation, qu'il avait plus de chances de trouver la missive.

Et surtout, la précision que seul lui, Adrien, devait ouvrir l'enveloppe l'interpellait, répondant un étrange malaise en lui, ce papier contenait des secrets, les explications dont il avait tant rêvé, mais il était clair que ces explications seraient douloureuses.

Fébrile, curieux et terrifié, le garçon ouvrît l'enveloppe et commença à lire les mots tracés par son père, d'une main manifestement tremblante et faible.

Adrien,

Si tu lis cette lettre, c'est que je suis mort, que ma folie a fini par me tuer. Je t'en prie, ne me pleure pas. Je ne mérites que haine de ta part, je le réalise maintenant...

Ton cœur est si grand que tu serais capable de me pardonner mais, Adrien, je suis le Papillon, ou Monarque. J'ai fait régner la terreur sur cette ville pendant près de deux ans et demi, en plus d'être un père absolument affreux, absent et te donnant des restrictions injustes. Et malgré la manière dont je te traitais en esclave, tu m'as toujours apprécié, tu étais toujours heureux de me voir... J'ai trahi ta confiance.

« Non, non, non, ce n'est pas vrai, ça ne peut pas être vrai... Il n'est pas... Je n'ai pas... »

Les sanglots étouffés bloquèrent les paroles du jeune homme dans sa gorge, la culpabilité l'étreignant dans une douleur diabolique. De tout ce qui aurait pu être dans cette lettre, c'était le pire.

Son père était son ennemi.

Mais surtout, son père était Monarque, Monarque que Chat Noir avait cataclysmé, Monarque qui était mort de la blessure magique... que lui, Adrien, avait imposée... Il avait...

Ses jambes se dérobèrent, le blond s'effondra sur le sol au milieu des éclats de verre, les yeux brouillés par la guerre d'émotions qui se jouaient en lui, colère contre le Papillon et ses crimes, douleur de la trahison, tristesse d'être seul, et la culpabilité, si puissante qu'elle le brûlait, l'horreur de son acte, la haine sans direction, la peur, les blessures infligées...

« Adrien, murmura Plagg, je crois qu'il faut que tu finisses cette lettre maintenant que tu as commencé... Même si c'était une mauvaise idée de commencer... Il a des choses à te dire, encore...

— Plagg. J'ai tué mon père. J'ai tué un être humain, et d'entre tous... Je ne peux pas...

— Il n'est pas d'accord, je crois. Lis. »

Adrien secoua la tête, cligna des yeux pour chasser les images qui l'empêchaient de voir, et reprît sa lecture, tentant d'ignorer le marteau-piqueur qui détruisait son cœur alors qu'il avançait.

Je suis Monarque. Et j'ai choisi de mourir pour l'obsession que j'avais du pouvoir... Quand j'ai récupéré les Miraculous de Ladybug par Félix, je me suis penché sur un moyen de transmettre leurs pouvoirs sans avoir à les envoyer dans la nature... Je voulais les garder, car je ne voyais plus clair, je ne voyais pas que je devenais un fantôme esclave d'une obsession qui n'était plus la mienne... Alors, avec Tomoe, nous avons les transformés. Nous avons formé le réseau des Alliances, réduit les Miraculous en poussière, poussière que nous avons déposée dans les Alliances-mères, des bagues plus large que je portais en permanence.

Juste avant de parvenir à cette transformation, je suis sorti en Monarque. Ladybug m'a piégé, comme à son habitude, elle ne se laisse jamais piéger dans mes plans.

À l'instant où j'écris cette lettre, il ne doit pas me rester plus de deux ou trois jours... Car, bloqué par Ladybug et Chat Noir, j'ai forcé ce dernier à m'infliger un cataclysme, je ne savais pas comment m'échapper, il l'avait invoqué pour me menacer... C'était le seul moyen que je voyais pour détourner leur attention. La blessure ainsi infligée a pris la forme d'une nécrose, qui se répandait sur tout mon corps. Elle a atteint mon cœur, et je ne peux plus la contenir. Adrien, si un jour tu croises Chat Noir, dis-lui que ce n'est en aucun cas de sa faute. Il est innocent. Je me suis tué moi-même.

J'ai choisi ce sort.

Pas forcément en conscience, aveuglé par l'obsession de pouvoir pur qui m'avait pris, mais je l'ai choisi.

Personne d'autre que moi n'est à blâmer.

Et surtout pas Chat Noir. Qu'il le sache.

Je ne sais pas combien de temps tu prendras avant de trouver cette lettre. Je ne sais pas si les kwamis seront libres. J'ai détruit leurs prisons, j'ai levé leurs contraintes, mais je leur ai demandé d'attendre deux mois et demi avant de retourner chez Ladybug. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être que, jusque dans la mort où je suis, je ne veux pas lui révéler mon identité. Et que ce serait trop évident... S'ils sont encore là, dis-leur de partir...

Aussi, Adrien... J'aurais dû te dire cela directement. Sans me cacher derrière une feuille de papier, des mots au stylo, et la mort. J'aurais dû tout t'avouer. Tout t'expliquer. Y compris la mort d'Émilie, et la maladie de Nathalie. Tu... Tu es un Senti-être. Tu as été créé à partir du Miraculous du Paon. Comme Félix et Kagami.

Lors de nos voyages avec Émilie, Amélie et Nathalie, nous avons trouvé les deux Miraculous et ce grimoire que tu as emprunté un jour... Nous avions exploré une grande partie du monde, mais nous n'avions pas pu le faire seuls, c'est grâce au soutien de Mme Tsurugi que nous avons réalisé ce rêve. Elle a réclamé à utiliser le Miraculous du Paon, malgré la cassure qu'il portait. Son ambition était de créer une personne parfaite... Je suppose que le perfectionnisme de Kagami vient de là.

Puis les jumelles ont découvert qu'elles étaient stériles. Et ça a été la première bombe sur le bonheur que nous avions construit. Tant Émilie qu'Amélie ne pouvaient pas supporter cette idée. Alors Raphaël a pris le Miraculous et a créé Félix. La brisure du bijou s'est immédiatement reportée sur son corps, le rendant malade. Tomoe a expliqué que c'était parce qu'il avait mis trop d'émotions, de singularité dans son acte, trop de son désarroi. Et qu'à moins de se fermer complètement, la malédiction serait inévitable.

Je... Je ne voulais pas qu'Émilie le fasse. Je l'aurais fait. Elle me l'a interdit. Et a rejeté tout aussi net la proposition de Nathalie de prendre sur elle cette malédiction. « Gabriel, tu n'as pas eu assez de bonheur dans ta vie, je ne peux pas te laisser l'écourter ainsi ! »... J'avais beau lui répondre que le bonheur serait impossible sans elle... Elle t'a créé. Souriant, optimiste, têtu, décidé, libre, charmeur, lumineux... À son image. Et je t'ai privé de cette liberté qui lui était si chère... Je vous ai tous offensés. Je ne mérite que haine et colère...

S'il te plaît, Adrien, cesse de pleurer sur moi. Si tu n'y arrives pas juste ainsi, alors que je t'ai caché qui tu es, que je t'ai enfermé toute ta vie, que j'ai détruit ta ville et terrifié tes amis pendant deux ans et demi... C'est également ma faute si Nathalie est malade. En l'impliquant dans mes plans absurdes pour ressusciter ta mère, je l'ai mise en danger... Si j'avais été plus prudent, elle n'aurait pas eu à utiliser ce satané bijou...

Ne pleure pas sur moi.

N'en veux à personne.

Je suis désolé de te cacher ainsi la vérité,

Gabriel Agreste, Monarque.

Adrien releva la tête, tentant de retrouver une respiration normale. Il s'était forcé à lire toute la fin de la lettre d'une traite, mais les mots pulsaient en lui, sa culpabilité dans la catastrophe qui le laissait orphelin, sa nature d'être qui n'aurait pas dû exister, le désarroi où son père était visiblement, les pensées tournaient dans sa tête à toute vitesse, il n'aurait pas dû exister, sa vie seule avait tué sa mère, la manière dont il avait acculé le Papillon le jour des héros avait tué Nathalie, sa deuxième mère, sa mère de cœur, et, dans le piège de Ladybug, son empressement avait tué son père, son repère, il les avait tués, tous les trois, sa famille, ses parents, ceux qu'il estimait, il les avait tués, il les avait détruits, c'était sa main qui avait coupé les liens, qui avait défait les digues autour de ses yeux, c'était lui seul, lui qui était la cause du malheur où il vivait, il continuait de détruire, chaque seconde, il n'aurait pas dû être, il ne devrait pas exister, il ne devrait pas avancer, il avait volé leurs vies, comme un vampire, il avait tout détruit, il détruisait tout si facilement, il n'était qu'un destructeur, un broyeur de vies, tout autour de lui était flou, un brouillard où il n'entendait que son cœur battre, un cœur qui battait en dépit de trois autres...

Déjà depuis près de trois mois, il avait du mal à ouvrir les yeux, à accepter la vie, mais cette fois, il était définitivement illégitime, sa vie n'était que sucer l'énergie des autres, il ne devrait pas, ça n'avait aucun sens de rester, pourquoi rester, quand chaque seconde était un danger pour les autres, qu'il n'y avait pas de but... Des doigts, il ramassa un des plus gros bouts de verre, le corps tremblant tout entier, l'obscurité envahissant son esprit en spirale, il ne ressentait plus rien, le bout de verre appliqué sur les veines qui se découpaient si clairement sur son avant-bras pâle, il n'entendait rien, ne voyait qu'à peine, le rouge qui éclaboussait le sol, la fatigue et l'horreur de lui-même annihilaient la souffrance de se découper ainsi, étouffaient les cris paniqués de Plagg, sa conscience coulait sur le sol avec le liquide, jusqu'à ce qu'il s'évanouisse, vaincu par le torrent d'émotions, de confusion, de douleur, de sang qui s'échappait...

************

Adrien ouvrît les yeux, le regard perdu. Dans son esprit, ses derniers moments de conscience rejouaient, à l'infini.

« Adrien ! Enfin vous êtes réveillé... Comment allez-vous ? »

Le garçon fronça les sourcils devant cette voix profonde et mélodieuse, bien que rauque, qu'il n'avait jamais entendue auparavant.

« Je ne pouvais plus rester silencieux... Vous feriez bien de remercier votre espèce de chaton volant, il vous a sauvé la vie... Adrien, je sais que vos parents et Nathalie vous manquent, mais ils ne voudraient pas que vous les rejoigniez en avance...

— Vous ne comprenez pas... Qui que vous soyez, vous ne pouvez pas comprendre... Plagg n'aurait pas dû...

— On m'a confié la mission de veiller sur votre vie, à tout prix. Je n'abandonne pas une mission. Jamais. Ce n'est pas comme cela que j'ai grandi. Je ne comprends peut-être pas pourquoi vous ne vouliez plus de ce trésor qu'est la vie. Mais je sais que vous en avez besoin, que votre sourire peut revenir. Si vous vous accrochez.

— ... C'est ma faute. Vous avez vu Plagg. C'est un kwami. Je suis Chat Noir. Et...

— J'ai vu la lettre. Votre... kwami, comme vous dites, m'a conseillé de la lire... Vu ce que vous venez de me révéler, je comprends... Mais, Adrien, votre père a ordonné à Chat Noir de ne pas s'en vouloir. Il vous a dit que ce n'est pas votre faute.

—...

— Vous avez besoin de remparts. Tout le monde en a besoin quand le monde devient difficile, quand la vie nous jette dans un mixeur. Le silence n'est pas une solution, Adrien... »

L'adolescent secoua la tête et signa quelque chose, il avait appris la langue des signes des années auparavant, pour pouvoir réellement discuter avec son garde du corps, obtenir des réponses. Et le Gorille s'était plié au jeu, il répondait par gestes silencieux. Alors il comprît parfaitement ce que son protégé lui disait, mais il secoua la tête encore une fois.

Je l'ai condamné en disant un mot de trop.

« De ce que j'ai compris, les circonstances vous y poussaient. Ce n'est pas votre faute. »

Si je n'avais pas réagi aussi vite, si ma vitesse avait été plus faible... Il serait en vie.

« Monarque se serait détruit un jour ou l'autre. Même sans vous. »

Je ne veux pas parler.

« Cela fait trois jours que vous êtes dans cette chambre d'hôpital, mais seulement quelques minutes que vous êtes éveillé. Vous comprendrez. »

Mon rôle était de protéger le monde, et j'ai tué deux personnes en le faisant. Celles que j'aimais.

« Mon rôle a été de détruire pendant très longtemps, je sais encore mieux ce que c'est de prendre une vie sans le désirer. Et j'ai vécu des années dans le silence pour ne pas y faire face. Ce n'est pas en vous taisant que vous empêcherez le monde d'avancer dans sa voie de destruction. »

Il dit de ne pas pleurer, mais que pourrais-je faire d'autre ? Ils me manquent tant, tous les trois, et c'est le cours de ma vie qui a brisé le leur.

« Vous avez vos amis. Votre amoureuse. Votre kwami. Et Ladybug, aussi. Ils n'ont sans doute pas vécu de telles douleurs, mais ils connaissent les épreuves, l'absence et ses injustices. Ils savent. Et ils donneront tout pour vous aider à tenir. »

Le blond secoua la tête. Il savait que même avec tous les arguments du monde, le Gorille ne pourrait pas le convaincre. Et même si il le voulait... Sa gorge était déjà paralysée. Il le sentait. Il y avait eu une immense déchirure au moment où il avait lu cette lettre. Il y avait l'avant et l'après. Les mots qu'il avait arrachés et adressés à son garde étaient de vagues reliquats de l'avant.

Avant il y avait la joie, l'optimisme, l'espoir, l'ignorance, le regret aussi, la perplexité et la tristesse.

Maintenant, il ne demeurait plus que la désolation, la colère et la culpabilité.

Et le silence, qui l'envahissait. Qui noyait l'espace. Qui dévorait les secondes.

L'expression de douleur de Monarque juste après s'être appliqué le cataclysme.

L'air paniqué du Papillon piégé sur la Tour Eiffel, quand Mayura s'était manifestée pour la première fois.

Les malaises de Nathalie, puis ceux de Gabriel.

Des images qui flashaient dans son esprit, collées sur ses rétines, le paralysant.

Non, il ne parlerait plus. Il n'imposerait plus de destructions à personne.

Il rendrait son Miraculous.

Et après...

Il ne savait pas.

Il avait compris que la mort de ses parents étaient réelles.

Il était passé déjà par toutes les nuances de la colère et de la tristesse.

Mais il ne savait pas comment se résigner, comment accepter, et son silence était comme une pièce d'armure.

« Vous savez que vous allez devoir voir un psy, n'est-ce pas ? On ne laisse pas ressortir quelqu'un ayant fait une tentative de suicide sans le suivi psychologique. »

J'écrirai.

« Adrien... »

Laissez tomber. Même ma gorge ne veut pas coopérer je le sens.

« Et comment allez-vous l'expliquer à vos amis ? »

La vérité. Que j'ai trouvé sa lettre. Qu'il était Monarque. Que ça m'a tellement ébranlé que ma voix s'est enfuie.

« Ne laissez pas ce silence devenir votre habitude. Même si vous vous considérez coupable de cette situation, vous n'aviez aucun contrôle sur les circonstances qui y ont mené. Et si votre corps bloque, vous allez avoir besoin d'aide. »

C'était vraiment seulement volontaire pour vous ?

« Je ne crois pas qu'il y ait eu de blocage psychologique ni physique. J'ai grandi avec la mort de l'autre comme seule raison , ça ne me choquait pas. Simplement, je ne voulais pas évoquer ce passé dans ma nouvelle vie, alors je ne parlais pas. Je ne voyais pas de raison de parler, je n'avais rien à dire. »

L'adolescent hocha la tête. Doucement, alors que sa gorge se resserrait sur elle-même, il comprenait. Il savait que le choc ne passerait pas si facilement. Qu'il essaierait peut-être, mais qu'il n'y arriverait pas. Que seul le temps pourrait le sortir de l'obscurité où ses pensées s'enfonçaient irrésistiblement.

« Vous allez devoir ré-apprendre, ça ne va pas être facile. Vous devrez vous découvrir, ne plus vous laisser simplement porter par les événements. Vous êtes un combattant, Chat Noir. Vous y arriverez, mais vous allez avoir besoin de volonté. Ce n'est pas une chose facile à trouver. Et, comme tout votre monde a été bouleversé il y a juste trois mois, vous devez ré-inventer un équilibre. Vous n'avez pas à le faire seul. Vous avez des amis. Un kwami qui a l'air d'en connaître un rayon sur les difficultés de la vie. Et une partenaire héroïne qui trouve toujours des solutions. Et... je suis là aussi. Je ne peux peut-être pas faire grand-chose, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là. Ne l'oubliez pas. »

Un sourire fantôme illumina légèrement le visage du blond, qui se trouvait un peu rassuré par ces paroles réconfortantes, par ce rappel si simple mais qu'il entendait réellement pour la première fois.

Malgré les apparences, il n'était pas si absolument seul qu'il l'avait cru.

************

Deux mois plus tard.

Adrien était assis devant une des tombes du cimetière, sous la pluie qui commençait à tomber. Aujourd'hui, ça faisait exactement cinq mois que Nathalie était partie. Deux mois et trois jours que l'adolescent avait découvert la vérité et était emmuré dans le silence.

Il venait régulièrement sur la tombe de sa mère de cœur, et signait pendant de longues minutes, persuadé que, si elle pouvait le voir, elle comprenait tous les mots qu'il lui adressait. Il s'était excusé, l'avait remercié de sa présence et de sa protection contre la présence de Monarque qui avait failli le heurter plus d'une fois, sans qu'il le voie.

Il lui racontait ses états d'âmes, sa douleur, les espoirs qu'il trouvait, tout ce que ses amis trouvaient pour le faire sourire, la manière dont toute la classe avait appris la langue des signes et se lançait des défis, les jeux muets, leur solidarité. Ils éclaircissaient avec entêtement les pensées sombres qui venaient régulièrement le dévorer.

Il lui racontait aussi Ladybug, la manière dont il avait réussi à redevenir Chat Noir en signant le « transforme-moi » à Plagg. De même pour se détransformer, ils avaient inventé un rythme qu'il tapotait sur la bague. Et la tristesse, la compréhension sans borne, la douceur de sa partenaire quand il lui avait tout expliqué dans un très long message envoyé à partir du Catphone. La révélation de leurs identités, et le rire qui lui avait échappé quand il avait réalisé qu'ils avaient passé deux ans à se tourner autour sans pouvoir s'accorder. Les explorations avec les Alliances et les encouragements des kwamis.

Il lui parlait des sessions avec les psychologues. Oui, les. Son mutisme et son besoin permanent de présenter les choses comme plus brillantes qu'elles n'étaient en avaient déjà découragé six, ou sept, il ne comptait pas vraiment.

J'ai une session demain, avec une dame. Elle s'appelle Sacha Philogaï. J'ai regardé sur Internet, elle a l'air sympa. On m'a dit qu'elle était un peu particulière, mais on ne dirait pas. Je te raconterai...

Il avait raconté aussi tout ce qui était différent au manoir. La voix du Gorille, Dario. Sa douceur, la manière dont il le veillait avec attention, les repas qu'ils cuisinaient ensemble, les jeux de société... Tous ses actes que le garde du corps posait maintenant qu'il avait compris à quel point son protégé avait besoin d'un repère, d'un référent pour avancer. Ce n'était pas un rôle qui lui plaisait car il n'y avait jamais été préparé, mais il se prenait au jeu.

Lentement, un équilibre se recréait autour d'Adrien. Son univers avait été ébranlé par de nombreux cataclysmes, mais enfin il arrivait à reconstruire par-dessus. À peu près. Il prenait encore des chocs de découvertes parfois, comme la fois où il avait trouvé le corps de sa mère, mais il arrivait à les surmonter. À les exprimer.

Je t'aime, Mam's, tu me manques. Mais je sais que tu veux que j'avance. Je te promets que j'essaie. Merci d'avoir été là...

Il adressa une ombre de sourire à la tombe où le nom de Nathalie était gravé, puis se redressa et retourna à l'entrée du cimetière, où Dario l'attendait. Il avait une boule au fond de la gorge à l'idée du rendez-vous du lendemain, mais son garde lui posa la main sur l'épaule doucement. Tout allait bien se passer.

************

Le lendemain.

Adrien écarquilla les yeux devant la petite maison qui se dressait devant lui.

On dirait la maison du grand-père de Marinette.

« C'est vrai que ça y ressemble un peu. C'est surprenant car c'est rare, de telles maisons dans la capitale... »

Oui. J'espère qu'elle n'est pas...

« Aussi attachée au passé que le grand-père de votre amie ? Ça m'étonnerait. On ne vous l'aurait pas recommandée sinon... Venez. »

Le Gorille poussa la porte entrouverte du petit jardin devant la maison, et, suivi de l'adolescent, alla frapper à la porte.

« Bonjour, s'exclama une voix chantante alors que la porte s'ouvrait sur une quarantenaire aux cheveux roux négligemment détachés.

» Adrien Agreste, c'est ça ?

— Il ne parle pas, informa le Gorille alors que son protégé hochait la tête et signait bonjour, il ne répond que par écrit ou avec la langue des signes.

— Oui, j'ai... On m'a mise au courant. Ça ne me dérange pas. Viens, Adrien... Monsieur, est-ce que ça vous dérangerait d'attendre dehors ? Je préfère que seule la personne dont je m'occupe soit dans la maison...

— Je..., hésita Dario alors que la main de son protégé s'était refermée solidement sur la sienne.

— Adrien, c'est à toi de voir. À ton avis, est-ce que tu seras plus à l'aise avec ton garde ou sans lui ? »

Le blond réfléchît un moment. En même temps il se sentait toujours plus en sécurité, plus sûr de lui avec son garde, mais ce dernier était aussi un regard inquiet qui lui rendait l'aveu de l'obscurité encore plus difficile. Et... Elle, elle avait l'air différente. Contrairement aux autres, l'adolescent avait presque envie de se confier à elle. Du bout des doigts, il indiqua à Dario qu'il pouvait le laisser seul, et peut-être même rentrer, il lui enverrait un message quand la session serait terminée.

Le garde hocha la tête et retourna à la voiture, adressant un regard menaçant à la rousse, qui hocha la tête et sourît, promettant de ne pas blesser l'adolescent.

Puis elle rentra, suivie d'Adrien. Et, au lieu de se diriger vers le bureau, elle alla tout droit au fond du couloir, poussant la porte de la salle aux miroirs, sans rien allumer.

C'est étrange comme bureau.

« Ce n'est pas exactement mon bureau, mais j'ai l'impression que tu seras plus à l'aise pour parler ici. Ces miroirs sont des écrans. Chaque personne de la ville peut afficher sa vie ici. Il suffit de toucher l'un des écrans et de penser à un moment. Comme ça, s'il y a quelque chose que tu veux exprimer mais sans avoir à chercher les mots, tu peux. »

Merci. À quel point puis-je vous faire confiance ?

Les yeux gris nuages de l'adulte brillèrent d'un éclat presque métallique, un éclat mystérieux.

« Il n'y a pas de secrets en cette ville dont on ne m'ait pas donné les clés. C'est un poids lourd et important, mais je l'accepte. »

Qui ?

« Je n'aime pas parler de mon passé et de comment je suis arrivée ici... Mais tu ne sauras pas te libérer si je ne t'explique pas. Quand j'étais adolescente, je... je suis morte, dans un accident de voiture. Mais des espèces d'anges m'ont ressuscitée, m'ont offert une deuxième vie. En échange, je devais abandonner tout mon passé, ce qui m'a fait très mal, surtout pour mon seul ami...

» Gabriel, murmura-t-elle en effleurant les miroirs, faisant jaillir des images d'eux adolescents, il avait une vie si difficile... Le destin doit le haïr pour le charger autant... Son père... ne méritait pas ce nom. Son comportement était infect. Et comme si ça ne suffisait pas, André et sa bande le harcelaient... Je suis arrivée là-dedans en CM1. Puis je suis morte en quatrième, et j'ai dû l'abandonner dans son enfer... Chat Noir, si tu t'en veux alors que tu n'exécutais que ton devoir, imagines-tu comment je me suis sentie, à le voir descendre dans son obscurité au point qu'il ne valorisait plus sa vie ? C'était la seule valeur qu'il avait. Survivre. Et il a pris ton coup volontairement... J'aurais dû me montrer, quitte à mourir définitivement. »

Vous n'y pouviez rien. Ce n'est pas votre faute. Vous n'avez pas voulu l'accident qui vous a séparée de lui.

« Et toi ? »

J'ai... Non. Vous avez raison.

« Es-tu coupable ? »

Je suis la cause. Mais... Pas le responsable.

« Y aurais-tu pensé sans moi ? »

Je suis un héros. Ça fait partie du métier. C'est en aidant les autres qu'on se sert soi-même... qu'on trouve qui l'on est.

« Est-ce que tu voudrais me dire quelque chose ? »

Il me faut un peu de temps.

« D'accord. De quoi voudrais-tu me parler ? »

Comment je suis arrivé là ?

Juste après avoir signé sa question, le jeune homme effleura les écrans, faisant disparaître les images de l'enfance de son père, les remplaçant avec l'observatoire, et sa propre image, le sang s'échappant de son poignet gauche.

Pourquoi est-ce que ça m'a paru tellement logique ?

« Ça faisait presque trois mois que tu pleurais tes parents. Et tu n'avais pas réellement accepté la mort. Tu n'étais pas résigné. Seul ton mutisme t'a forcé à comprendre la séparation entre vous. Avant, ils restaient accessibles. Parce que tu ne faisais que survivre, une partie de toi était morte. L'idée que ta vie était la raison de leurs morts a été le déclencheur. Tu étais prisonnier de ta tristesse, et ton inconscient avait besoin seulement d'un argument pour s'effondrer totalement, un seul signe que la vie ne valait pas le coût. Ces idées couvaient en toi, comme elles ont toujours couvé à la lisière de la conscience de Gabriel quand je le connaissais, comme elles battaient en Nathalie. La lettre a rompu l'équilibre fragile où tu te tenais, et tu es tombé dans cette obscurité. »

C'est plus facile quand on comprend.

« Je sais. »

Je ne savais pas que ça pouvait être si facile d'échanger à propos de... mort ainsi.

« Les morts sont multiples, et un sujet compliqué. Mais comme je connaissais déjà tout le tableau... C'était plus simple pour toi de trouver ce qui te dérangeait. Je savais quels mots dire, comment répondre à tes questions, pour te guider. Je suis le dernier recours, mais en général ça marche. »

Vous êtes fantastique.

« Merci. Je ne fais que jouer au mieux les cartes que la vie m'a données. »

Est-ce que... Ladybug a du mal avec la vie, elle aussi. Je peux lui parler de vous ?

« Oui, si tu penses que je peux l'aider. Comment vas-tu ? »

Je... Étrangement bien. Bien. Pour la première fois depuis des mois. Je vais bien.

« C'est une bonne nouvelle. N'hésite pas à revenir si tu as besoin de parler, ou de hurler, de signer, de te plaindre... Je suis toujours là pour écouter. »

Un véritable sourire éclaira le visage de l'adolescent. Il sentait tous les tourments où il avait passé ces derniers mois s'apaiser. La tempête n'était pas encore tout à fait terminée, mais il voyait enfin renaître le soleil derrière les nuages.

Et quand, quelques minutes plus tard, le Gorille poussa la porte, Adrien réussit enfin à prononcer quelques mots, signe que la paix revenait.

« Merci Madame. Pour tout. »

Et il repartît avec son garde, sous le regard apaisé de Sacha Philogaï, celle qui aime la terre, celle qui retissait les liens entre les vivants et leur terre.

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6255 Mots + TW

Waw je m'attendais pas à ce que ce soit aussi long... Je pensais 4500/5000, parce que j'avais checké à la fin de la partie à l'hôpital c'était 3000 et des brouettes, mais... J'ai bien dépassé.

C'était long, et compliqué. Aussi, originellement, je ne comptais pas aller jusqu'à la tentative, mais ça s'est écrit tout seul. Ce qui m'a apporté la solution pour la fin. Je savais qu'Adrien passerait en muet après la lecture de la lettre, mais je n'avais pas de résolution. Sauf que. La TS permet de mettre le soutien psychologique obligatoire. Et à la seconde où Dario l'a évoqué, Kalya a poppé en mode solution miracle.

Toujours écouter l'inspi quand elle ne suit pas un plan dont la conclusion n'est pas définitive.

Peut-on parler du fait que je me suis créé une playlist "Deuil" dans Apple Music pour pouvoir écrire avec de la musique de circonstance ? (et je l'ai classé suivant les étapes du deuil. J'avais tout le temps la page ouverte dans Safari...) (fin j'avais déjà les chansons je les ai juste classées)

Adrien n'est pas tout à fait au bout de la guerre avec ses fantômes et sa culpabilité, mais il a son équilibre. Et il sait où trouver une aide efficace. Ce qui est vital.

Je ne sais pas trop quoi dire d'autre, donc... A vous le micro ! Ca va ? Pas trop en larmes ? C'était bien ?

Dites-moi tout,

Bises,

Jeanne

PS: non, on n'a pas fini avec la déprime. Cf les musicaux que je veux écrire sur les chansons de Sara Kays

(15/08/2023, 23h09)

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