Réparer

« Adrien ? Tout va bien ? »

Adrien cligna des yeux, brutalement tiré d'une rêverie cauchemardesque. Mademoiselle Bustier, debout devant son pupitre avait l'air préoccupé.

« Oui, oui, tout va bien, ne vous inquiétez pas, déclara-t-il en secouant la tête.

— Tu es sûr ? Ça fait plusieurs jours que tu n'es pas très attentif, et aujourd'hui tu dormais presque. Tu sais, s'il y a un problème, je pourrais peut-être t'aider...

— Je doute que vous puissiez faire quoi que ce soit, murmura l'adolescent, à moins de ressusciter Maman... 

— Eh, mon pote, ça va, s'étonna Nino, t'as jamais dit un truc comme ça, même dans tes pires moments ! 

— Maman saurait régler la situation, répondit le blond, elle avait toujours la solution, pour tout. C'est juste que là... Nathalie est mourante, Père se sent responsable et s'est enfermé dans son bureau depuis deux semaines, même le Gorille déprime, et ça pèse lourd. Puis le Papillon redouble ses attaques et rajoute de la pression. Mais c'est bon, je vais gérer, ça va aller. J'aimerais juste qu'il y ait un moyen de la guérir, mais c'est impossible. C'est juste... Lourd.

— Tu es sûr, Adrien ? Tu sais qu'on est tous là pour toi, n'est-ce pas ? Si y a quoique ce soit qu'on puisse faire, on va le faire ! 

— Merci Marinette. Mais vraiment, ça va aller, et personne ne peut rien faire. Le seul moyen que les choses s'améliorent, ce serait que Nathalie guérissent, et pour ça, il faudrait un miracle. Et personne ne peut faire ça, murmura-t-il en tripotant nerveusement son Miraculous, personne ne peut. Ça va aller. »

Marinette fronça les sourcils, sachant que le blond cherchait davantage à se convaincre lui-même qu'à les rassurer. Chat Noir était dans le même état, niant totalement aller mal mais clairement déphasé, le regard perdu, le sourire brisé. 

La professeure de français, elle, hocha la tête, comprenant qu'elle ne pouvait pas faire grand-chose à son niveau. Alors elle ramena la concentration de la classe sur le cours et le mouvement romantique en quelques phrases, espérant que la situation s'améliorerait rapidement, sans trop empirer d'abord. 

************

Le soir.

Allongé sur son lit, Adrien fixait le plafond, sentant ses joues s'humidifier au gré des larmes qui coulaient. Il minimisait son malaise, sa tristesse, l'instabilité de la demeure, la maladie de Nathalie et le désespoir de Gabriel, le désarroi du Gorille. Il minimisait son inquiétude, comme il avait appris à tout minimiser, parce qu'il ne voulait pas montrer sa faiblesse. 

Mais la situation était si désespérée que cacher les choses étaient un poids de plus. Un poids naturel, habituel, mais douloureux et lourd. 

Un poids qui déteignait sur Chat Noir, Ladybug l'avait remarqué et désespérait de ne pas savoir quel était le problème, de ne pas pouvoir trouver de solution. Mais il ne pouvait pas lui dire, ni son identité, ni à quel point il était troublé, ni tous les tracas qui se montraient.

Il ne pouvait pas, il ne voulait pas. 

Il ne voulait pas risquer de lui dire qui il était ou lui donner un indice suffisant, il savait à quel point le secret était vital, il ne voulait pas la trahir. 

Alors il pleurait seul dans sa chambre, laissant la détresse du manoir s'échapper par ses yeux. 

Nathalie, malade, paralysée dans son lit par une rechute.

Gabriel, détruit, enfermé dans le bureau par la culpabilité et le désespoir. 

Le Gorille, sombre, muré dans un silence plus profond que d'habitude par l'abattement général. 

Même Plagg perdait de sa bonne humeur et de son enthousiasme devant le cauchemar de la grande demeure. Il essayait de remonter le moral de son porteur mais il n'y parvenait pas, trop touché par la situation. 

Le manoir était devenu pesant pour tous ses habitants et ils ne savaient pas dénouer la situation, ne savaient pas la regarder et la voir.

************

Trois semaines plus tard, dans la nuit.

Chat Noir sauta auprès de Ladybug, dans leur lieu secret, sur le toit du Palais du Trocadéro. Elle lui avait demandé de venir, expliquant dans son message qu'elle était sortie prendre l'air parce qu'elle n'arrivait pas à dormir et elle avait besoin de lui. 

Elle était là, assise face à la Tour Eiffel, le regard perdu, les jambes balançant dans le vide. Il s'assit près d'elle et murmura : 

« Ma Lady ? Que se passe-t-il ? 

— Tiens, répondit-elle en lui tendant un bout de papier, c'est une lettre du Papillon. Il explique qu'il a renoncé... Il... Quand je suis arrivée, il y avait un sac, avec les Miraculous qu'il m'avait pris... Ils y étaient tous... Je les ai rangés, mais... Je ne sais pas quoi en penser... »

Son partenaire hocha la tête, et se plongea dans la lecture de la lettre. 

Ladybug, Chat Noir,

Je sais que vous venez souvent ici. Je vous rends les Miraculous, mais je préfère garder mon identité secrète.

Je ne peux plus continuer. Un instant, j'ai cru que je pourrais réussir, en vous épuisant. C'est pour cela que j'ai attaqué sans cesse ce dernier mois. Mais vous n'avez pas volé vos Miraculous, le Gardien a trouvé de réels héros courageux, déterminés, intelligents et forts. Je n'ai pas même pu m'approcher de la victoire.

Je dois m'occuper de Mayura. Son Miraculous était brisé, il l'a rendue malade. Son état s'améliorait jusqu'il y a quelques semaines, mais elle a fait une rechute et c'est pire que jamais. Je voudrais tant pouvoir la guérir... Le seul moyen serait votre magie. Or, elle le refuserait. Elle désapprouvait mais m'a suivi quand même.

Je découvre à peine tout le mal que j'ai fait en me laissant aller à ma folie. Je sais que je ne mérite aucun pardon, mais j'espère que vous ne me haïrez pas... Qu'un jour, vous serez en mesure de comprendre que la douleur est à elle seule une folie.

J'espère que vous saurez grandir, être heureux, vous épanouir et réaliser vos rêves. Vous le méritez.

Cordialement,

Papillon.

Chat Noir secoua la tête. Le message faisait parfaitement sens, mais il n'arrivait pas à enregistrer, à croire ce qu'il venait de lire. Les courbes des majuscules avaient heurté son œil au premier regard, la signature lui était étonnamment familière. Il ne pouvait pas... Et pourtant... 

« Chat ? Ça va ?

— Je connais cette écriture, répondit-il du bout des lèvres.

— Tu... Tu veux dire que tu connais le Papillon ? 

— Peut-être. Mais il ne veut pas que tu connaisses son identité, et si je vois juste, tu sauras la mienne avec. Et je sais que tu ne veux pas. 

— Non, en effet... Je... J'espère que ça va bien se passer pour toi, alors... 

— T'inquiètes, ma Lady... De toute façon, je vois pas trop comment ça pourrait empirer... La situation est déjà catastrophique, donc bon... Je... Je vais y aller, d'accord ?

— D'accord, bonne nuit Chaton, déclara-t-elle en se levant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser au coin de son masque, à demain. »

Il sourît à sa partenaire, lui promît de revenir à leur point de rendez-vous puis partit, presqu'en courant, filant dans la nuit vers le manoir.

Il avait besoin de vérifier, besoin de savoir... Mais il ne pouvait pas dire à son père qu'il savait, cela reviendrait à lui révéler son identité de héros, et l'adulte ne s'en remettrait sans doute pas. Pas alors qu'il était à la limite de l'implosion depuis six semaines, en équilibre fragile sur le fil qui le retenait à la vie, bousculé par sa culpabilité. 

Sautant dans sa chambre, le héros se détransforma, tendit un morceau de camembert à Plagg, puis se jeta sur son lit, essayant de retenir les larmes, le choc, mais ça ne passait pas, les digues étaient brisées et il n'était pas sûr de pouvoir les reconstruire. 

Mais, à l'instant où il entendit quelqu'un toquer à la porte de la chambre, ses yeux séchèrent, il s'essuya le visage et chuchota à Plagg de sa cacher.

« Adrien ? Tu es là ?

— Oui, Père, entrez.

— Où étais-tu, demanda Gabriel en entrant, je suis venu il y a un quart d'heure tu étais absent. 

— Je... J'étais sorti prendre l'air, j'avais besoin de me détendre...

— Tu n'es pas comme Félix, Adrien. Tu n'as jamais appris à mentir. 

— J'étais vraiment sorti. 

— Je sais. Mais pas pour prendre l'air, répondit l'adulte en s'asseyant sur le siège du piano.

— Certes, murmura Adrien, le regard perdu sur la fenêtre, évitant résolument les yeux de son père.

» Vous avez dit que vous espériez que nous comprendrions, un jour, ajouta-t-il dans un murmure à peine audible, je comprends. Je comprends, et vous êtes fort d'en être sorti. Je... Je n'aurais pas dû vous laisser seul...

— Ne t'excuses pas, Adrien. Tu n'y peux rien, je suis ainsi, je suis le Papillon... Et croire qu'il ne fait pas partie de moi, qu'il n'est que l'expression de ma douleur après la mort d'Émilie serait faux. Je suis dangereux, fou, et...

— Peut-être. Peut-être que ça fait partie de vous, mais je peux vous assurer que vous êtes très loin de n'être que ça. Quand je vous regarde, je vois d'abord quelqu'un de brisé, de traumatisé, de désespéré. Quelqu'un qui a été perdu dans une folie de pouvoir en voulant éviter la cassure et l'annihilation totale. Vous nous avez demandé de comprendre, et je comprends.

» Je suis là, déclara-t-il en s'approchant et en saisissant les mains de son père, ça va aller. Nous allons trouver une solution. Je vous le promets.

— Adrien... Ce n'est pas possible. Nathalie est presque morte, tuée par son Miraculous, comme ta mère l'a été. Et nous ne pouvons rien faire. 

— Peut-être que si... Ladybug va me tuer, mais on peut peut-être faire quelque chose... 

— Adrien ? 

— Akumatisez-moi. Je ferai en sorte que Ladybug ait besoin de Su-Han. Et lui, il aura une solution.

— Mauvaise idée. Si je t'akumatise en tant qu'Adrien, elle comprendra que tu es Chat Noir, et il me semble qu'elle tient énormément à vos identités secrètes...

— Ça c'est un euphémisme, marmonna le jeune homme avec une grimace, et Chat Noir ?

— Akumatiser Chat Noir, vraiment ? Elle en ressortira traumatisée, et elle ne te fera plus jamais confiance. 

— Alors comment on fait ? Nous avons besoin de Su-Han ! Et même Ladybug ne sait pas le joindre. 

— Je te parie que je peux le repérer.

— Mais ensuite, comment communiquer avec lui ?

— Si je sais où il est, tu pourrais aller le chercher, non ?

— En voilà un qui sera ravi de connaître mon identité... Je ne sais pas... Oui, c'est sans doute la meilleure solution. De toute façon, nous avons besoin de lui...

— Tu n'as pas envie, n'est-ce pas ?

— Il est complètement fou. Quand il a débarqué à Paris, il a voulu nous reprendre nos Miraculous. Il a passé son temps à rajouter de la pression à Ladybug. Et si jamais je lui dis que le Papillon a besoin de son aide... J'ai peur qu'il ne le prenne pas très bien. 

— Je...

— Ne vous inquiétez pas, Père. Vous avez suffisamment de soucis pour l'instant, je vais me débrouiller. Il va être énervé , mais ça va aller, je vais trouver une solution.

— Si tu le dis... Viens. »

************

Quelques minutes plus tard, sur un balcon de Paris.

« Chat Noir ? Que fais-tu ici ? Et comment m'as-tu trouvé ?! 

— J'ai besoin de vous. Nous avons besoin de vous. Et d'après Père, il n'y a pas beaucoup de personnes dans cette ville qui veulent du mal à Ladybug. 

— Ton père ? Qu'est-ce qu'il a à voir avec moi ? Et ta présence ici ? 

— Beaucoup de choses. Père... Est le Papillon. Il a renoncé à son vœu. Il a rendu les Miraculous volés par Félix. Il a besoin de vous. Nathalie est tombée malade en utilisant le Miraculous du Paon, car il était brisé. Et elle est au plus mal. Je...

— Tu me demandes d'aider le Papillon ? 

— Je suis Chat Noir. Je sais tout le mal qu'il a fait. Mais je suis aussi son fils et...

» Il voulait ramener Maman, murmura le héros d'une voix qui se brisait, il n'a pas réussi, il en devient fou, il ne supportera jamais un deuxième deuil. Et je n'ai que quinze ans... J'ai besoin de retrouver mon père... S'il vous plaît... 

— Est-ce que tu joues la comédie pour m'amadouer ou es-tu sincère ?

— J'en ai assez de jouer, rétorqua l'adolescent d'un ton dur.

» Il y a deux heures, Ladybug m'a demandé de la rejoindre sur le toit du Palais du Trocadéro. À ce moment-là, j'ai découvert que mon père est le Papillon, est l'homme que je combats depuis deux ans. J'ai fui pour cacher mes larmes, et j'ai refusé de les montrer à mon père quand il est venu me parler. Je devais être fort pour qu'il tienne debout. Non, je ne joue pas la comédie. J'en ai assez, je passe ma vie à jouer un rôle ! Cette fois, ça suffit ! J'ai perdu ma mère, je n'avais pas treize ans. J'ai réussi à m'évader pour aller au collège, comme un enfant normal, mais je me suis retrouvé à devenir un super-héros et à devoir en porter la pression ! Depuis six semaines, ma deuxième mère est au bord de la mort mais je refuse de montrer à quel point ça me touche parce que personne n'y peut rien dans mon entourage et que je ne veux pas les embêter ! Et je ne peux pas parler librement avec Ladybug, nos identités doivent absolument rester secrètes et elle m'a expliqué pourquoi ! Il y a deux heures, j'ai appris que le parent qu'il me reste est l'homme que j'ai le plus détesté pendant deux ans, j'ai encore fait semblant, je fais semblant, je suis un faux-semblant, une illusion, je ne sais faire que ça, même Chat Noir cache et fait semblant maintenant alors qu'il était mon espace de liberté ! Non, je ne joue pas, comment pourrais-je jouer ? J'ai besoin de vous, Su-Han, j'ai besoin de vous, de vos connaissances, de vos pouvoirs, j'ai besoin de votre aide, je... Je ne peux plus être un héros. Plus ce soir. Je ne peux plus aller bien, être parfait, remonter le moral, faire semblant encore et encore, je suis fatigué... »

La voix du héros s'était brisée, les mots s'étaient enchaînés sans réflexion, sans pause, il avait tout déballé au Gardien Céleste, craquant enfin. Il n'en pouvait plus et les larmes inondaient son visage, il s'effondra, tombant à genoux sur le sol du balcon. 

L'adulte, qui était resté en retrait dans l'entrebâillement de la porte-fenêtre, s'approcha et serra la main du héros, doucement. Il sentait que, derrière le masque, le garçon avait besoin de soutien, de présence pour tenir debout. Agenouillé devant son interlocuteur, il sentait cruellement à quel point il était incapable d'apporter ce soutien et cette force. Mais il voulait la rendre.

« Chat Noir, je suis là. Je ne peux pas agir directement, mais si je parle à ton père, il y aura une solution. Emmène-moi.

— Vraiment ? Vous acceptez ? 

— J'ai assez été inhumain pour plusieurs vies. Oui, j'accepte de vous aider. »

Chat Noir sécha les larmes sur son visage, se releva avec l'aide du Gardien et le guida dans la nuit. 

Retourner jusqu'au manoir Agreste fût long, mais le sentiment d'avoir réussi, de l'avoir convaincu, d'apporter une solution, poussait le blond à sourire, à ne pas trépigner, à avancer joyeusement vers l'autre bout de Paris. 

Quand il sauta dans sa chambre par la fenêtre et se détransforma, son désarroi avait séché, laissant place à une lueur d'espoir apaisante. 

Il guida Su-Han jusqu'à la chambre de Nathalie, soudainement inquiet. Si ça ne marchait pas ? S'il n'y avait pas de solution ? Si la brune était condamnée ? Si... 

« Détends-toi, Chat Noir. Ça va aller. 

— Si vous le dites, murmura Adrien en poussant la porte.

» Père ? Je suis rentré.

— Est-ce que tu as..., commença Gabriel en se tournant vers son fils.

» Tu as réussi, Adrien ! Tu as réussi ! 

— Oui. Votre fils m'a convaincu de venir. J'ai vu à quel point ma présence était nécessaire. 

— Pouvez-vous la guérir, demanda le styliste en se levant, est-ce que vous pouvez nous sauver ?

— Pas exactement. Elle peut guérir. Mais ça ne dépend pas de moi. Voyez-vous, les Miraculous sont des objets extrêmement particuliers, qui dépendent de leur porteur, de leur situation et de leur état. Si un Miraculous est brisé, la blessure qu'il inflige à son propriétaire ne peut être guérie qu'en guérissant des problèmes pré-existants. Pour dissiper les effets de Duusu, il faut apaiser les sentiments brisés. 

— Comment pourraient-ils guérir, murmura Nathalie en se redressant, sa voix aussi faible qu'un sifflement, alors que j'ai décidé moi-même de mourir parce que je les savais impossibles ? 

— Nathalie ! Ne... S'il te plaît, ne t'épuises pas, ne... N'essaie pas de faire quoi que ce soit de compliqué, d'accord ? S'il te plaît, je tiens trop à toi, je ne peux pas te perdre, s'il te plaît. Pas toi aussi. Je t'en supplie. 

— Ça va aller, Gabriel, ne t'inquiètes pas. Je vais... Enfin, peut-être que je guérirai... Ça ira. 

— On est à quel niveau de déni, là, murmura Adrien avec un soupir, et de leur part à tous les deux ! 

— Très élevé, répondit Su-Han avec une moue mi-amusée mi-agacée, mais je pense qu'elle guérira. 

— Tant mieux... 

— Maître Su-Han ?

— Oui ?

— Est-il possible de guérir quelqu'un qui n'a pas de blessure psychique ?

— Nous portons tous une blessure émotionnelle quelque part, même si nous la cachons. Le Miraculous du Paon brisé va la détecter, se faufiler dans cette faille et y creuser sa place. Si on la connaît, on peut lutter contre l'attaque, mais c'est difficile.

— Émilie, murmura le styliste, comment... Quelle était sa blessure ?

— Je ne peux pas vous aider pour ça. J'étais littéralement figé dans le temps et enfermé dans un temple effondré. Je ne la connais pas. 

— Amélie, répondit Nathalie dans une quinte de toux, leur séparation et son départ à Londres lui ont fait mal. Elle a fait mine de s'y habituer mais elle était très proche de sa sœur. Quand elles se sont disputées, Émilie a été brisée. Elle ne s'en est jamais tout à fait remise. 

— J'aurais tant voulu savoir... Je ne sais pas lire les signes, comprendre les personnes qui m'entourent. Et je les brise une par une, pour m'apercevoir ensuite que je me suis brisé moi-même. Je suis désolé, Nathalie, de t'avoir tant abîmée sans même m'en apercevoir... »

Il chassa une mèche des yeux de son amie, le cœur détruit par la tristesse immémoriale qui brillait dans ses yeux de ciel, sentant battre l'espoir contre ses tempes. 

Dans le regard qui lui faisait face, dans les doigts fins qui lui serraient doucement la main, dans le sourire fantôme qui flottait sur le visage de son assistante, il découvrait la réponse à toutes les questions bouleversées qu'il s'était posées depuis le Jour des Héros. 

Il sentait en lui la solution à son problème, et il souriait intérieurement de la connaître si facilement. 

Du bout des lèvres, il lui demanda de fermer les yeux. 

Quand leurs cœurs se réunirent en un geste, que leurs sourires enfin vivants vinrent éclairer la pièce, la lumière de la vie jaillît puissamment.

Il n'y avait plus besoin de mots.

Enfin.

Ils s'aimaient et le savaient. Et leurs blessures n'étaient plus.

Su-Han sourît, hocha la tête et se glissa hors de la demeure, ombre du destin réalisé, suivi de l'ange de la vie, Adrien finalement libre.

************

3263 Mots.

Ouf, enfin terminé. Oui, il est trois heures du matin, mais ça fait littéralement deux semaines que j'y suis et j'en ai assez.

A savoir que je n'avais aucune idée de la fin en commençant, ni même en écrivant, que c'est venu très progressivement.

Mais je suis contente. J'aime mes phrases, en fait. Je les trouve belles. Plus que celles que j'écris de jour, en étant parfaitement réveillée.

J'aime beaucoup l'idée des Miraculous que l'on pourrait guérir en agissant sur un point particulier. Donc les Emotions/Sentiments pour Duusu, mais imagine c'est Nooroo qui est brisé, il faut travailler sa communication pour guérir. Je sais pas du tout d'où je sors ça, mais je crois que je vais le guarder.

Rendre Su-Han utile, c'est fun, aussi. Vraiment. Faut bien qu'il serve à quelque chose, non ? J'ai bien l'impression qu'il va nous embêter en saison 5 celui-là...

J'avais envie de faire craquer Gabriel originellement je crois. Encore. Mais c'est tombé sur Adrien, pour cette fois... Lady, au prochain tour ? On verra... D'abord, le numéro 100. No Inspi. Enfin, deux/trois idées mais je sais pas trop où aller donc si vous avez des idées ==> commentaires.

(Oui, parce que ce que vous venez de lire, c'est l'OS numéro 99....)

Sur ce, qu'avez-vous pensé de l'OS ? Vous avez apprécié ? Dites-moi tout !

Bises,

Jeanne.

PS : vous avez vu le design de Monarque ?

(01/06/2022, 03h14)

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