Rémissions
Adrien sourît en voyant Nathalie pousser la porte de la salle à manger. Il devait bien reconnaître qu'elle lui avait énormément manqué lors de sa convalescence. Mais puisqu'elle était là, elle devait aller mieux.
« Bonjour Nathalie ! Comment allez-vous ?
— Bien, merci. Et vous ?
— Je vais très bien. Je suis heureux de vous voir en forme. Vous m'avez manqué.
— Vraiment ?
— Oui. Il faut dire que vous avez toujours été très présente pour moi. Et vous voir malade m'a beaucoup inquiété.
— Il n'y avait pas lieu. Je vais mieux maintenant, et il n'y a aucune raison de s'inquiéter.
— Oui, je le vois, répondît-il avec un sourire.
» Mon père a dû être heureux de voir que vous êtes guérie, non ?
— Je n'ai pas encore été le voir. J'ai un peu peur de l'aborder...
— Pourquoi donc ?
— J'ai beaucoup pensé à lui pendant ma « convalescence ». Et la nuit dernière, j'ai fait un rêve où il était présent. C'est assez perturbant, et je ne sais pas du tout comment faire comme si de rien n'était.
— Et pourquoi devriez-vous faire comme si de rien n'était ? Vous pouvez le lui dire et...
— C'est hors de question. Je ne peux pas faire ça. C'est mon patron, Adrien.
— Nathalie... Vous savez, il s'est vraiment inquiété pour vous. Vous devriez allez le rassurer.
— Si vous le dites...
— Vraiment. Vous êtes sa seule amie, il a besoin de vous. »
Nathalie sourît. Au fond d'elle-même, les paroles d'Adrien lui donnaient un espoir qu'elle refusait d'entendre, d'écouter. Elle n'était pas prête à espérer.
Mais le regard encourageant et attentif d'Adrien lui assurait qu'elle pouvait avoir confiance en la vie pour cette fois.
Le jeune homme l'invita à prendre le petit-déjeuner avec lui, déclarant qu'il serait bête qu'elle tombe d'inanition alors qu'elle venait de se remettre d'une maladie manifestement grave.
L'adulte hocha la tête et accepta la proposition, faisant apparaître une grande joie sur le visage d'Adrien. C'était compréhensible, après tout. Il lui avait déjà proposé plusieurs fois, dans l'espoir de pouvoir se rapprocher de celle qui s'était toujours occupée de lui mieux que personne.
Mais jusqu'à présent elle avait toujours refusé.
Alors aujourd'hui, elle était prête à accepter qui elle était, et à considérer qu'elle pouvait nouer des liens autres que professionnels, peut-être qu'ils pourraient être reçus.
A la fin du repas, Adrien réitéra sa demande. Elle devait parler à Gabriel. Cette fois, Nathalie acquiesça simplement, sans protester. De toute façon, il faudrait bien parler de sa rémission si elle voulait retourner travailler.
Elle regarda le jeune homme partir vers le collège avec son garde du corps, un léger sourire aux lèvres. Elle ne savait pas comment il avait fait, mais il lui avait donné confiance en elle, par sa simple demande et son attitude ouverte et accueillante pendant le repas. Alors elle décida de se lancer, comme il le lui avait demandé.
Nathalie replaça sa mèche rouge derrière son oreille et se dirigea vers le bureau. En arrivant devant la porte, elle s'immobilisa, pétrifiée par ce qu'elle croyait entendre.
« Duusu, je renonce à toi. Nooroo, je renonce à toi. »
Si la première phrase pouvait faire sens, la deuxième était parfaitement inconcevable. L'idée de la fin du Papillon ne pouvait se frayer un chemin dans l'esprit de Nathalie. Pourquoi diable renoncerait-il ?
Elle toqua à la porte, sa question toujours à l'esprit. Il lui répondît d'entrer, avec une étrange douceur dans la voix.
La brune prît une profonde inspiration et entra. Elle fût surprise d'être accueillie par un sourire chaleureux. Il semblait tellement heureux de la voir, elle en eût presque le vertige.
Gabriel s'approcha d'elle, et lui serra la main, dans un geste étrangement familier. Nathalie sentît son cœur s'accélérer follement, mais elle se retînt pour ne rien laisser paraître.
« Nathalie, je suis tellement heureux de vous voir debout.
— Ça se voit, Monsieur. Je ne pensais pas que vous puissiez tenir à ce point à moi.
— Vous êtes bien plus que mon assistante, murmura-t-il en lui caressant la joue tendrement, même s'il m'a fallu bien trop de temps pour m'en rendre compte, et la peur de vous perdre.
— Que... Que voulez-vous dire, questionna-t-elle en s'éloignant, luttant pour ignorer les palpitations déréglées de son cœur.
— Vous ne vous enfuirez pas ?
— Pourquoi m'enfuirais-je, s'étonna-t-elle, décontenancée par son air inquiet.
— Parce que ça pourrait être... Je ne sais pas comment bien le dire, s'interrompît-il, paraissant gêné au plus haut point. »
Nathalie revînt vers Gabriel, lui prît les mains et plongea son regard dans le sien. Elle voulait lui faire comprendre qu'elle était là pour lui, qu'il n'avait pas à être gêné ou inquiet face à elle.
Elle lui sourît, encourageante, et redît sa position. Elle lui affirma son soutien, d'une voix douce.
« Gabriel, quoi que vous me disiez, je resterai près de vous si vous le voulez. Je n'ai pas eu peur du Papillon, je ne craindrai rien de vos mots. Vous ne pouvez pas me faire fuir, vous êtes tout pour moi. Je vous aime, Gabriel. »
Elle le vît se pétrifier, écarquiller les yeux, mais son regard était éclairé, elle sentait que sa déclaration le rendait heureux, mais qu'il refusait d'y croire, comme s'il s'était préalablement convaincu qu'il n'y aurait pas droit.
Elle sourît, doucement.
« Bien sûr que c'est vrai, vous le savez. Vous le savez depuis longtemps, même si vous l'avez toujours nié. Maintenant, s'il vous plaît, ne continuez pas à ne pas y croire, pas alors que ça vous rend manifestement heureux. Vous blesser ne sert à rien.
— Vous croyez vraiment que le Papillon a droit au bonheur ?
— Vous n'êtes pas le Papillon psychopathe, complètement fou et inhumain que les autres imaginent. Vous êtes seulement un homme brisé. Et vous avez plus droit que personne à un peu de bonheur, après tout ce que vous avez traversé.
— Merci, Nathalie. Je vous aime, tellement que je me demande comment je peux aimer autant. Et vos mots, votre amour, c'est tout ce dont j'ai besoin pour avancer. »
Nathalie hocha la tête, déclarant qu'il n'avait pas à la remercier, c'était normal. Il sourît tendrement, touché par son attitude.
Il la serra tendrement dans ses bras, puis se pencha vers elle, doucement, unissant leurs lèvres.
Ils se sentirent aussitôt complet, heureux comme jamais auparavant. Parce qu'ils savaient qu'ensemble ils trouveraient leurs rémissions.
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1079 Mots. C'est court !
Enfin le retour du Papyura, ça me manquait un peu. Mais je ne sais plus quoi écrire... J'ai besoin qu'ils se revoient dans la série pour avoir de l'inspi !!
Après, l'OS est très court parce que je l'ai écrit en peu de temps.
Et je viens de me réaliser à quel point Adrien intervient dans mes OS Papyura, en fait je le fais vraiment shipper ce couple...
(Il ship. C'est dit dans Félix.)
Sinon, je l'aime bien, il est mim's. Pas mon préféré, mais il est bien.
Bref, assez parlé, qu'en pensez-vous ?
Ah, j'en profite pour vous signaler qu'à partir de lundi je ne serai plus en ligne jusqu'au 14 juillet, parce que je pars avec les scouts. Donc... C'est normal si y a plus aucune actu. Et après, je serai en camp pour passer mon BAFA, donc, même si je pourrais venir, je serai clairement moins active...
Bises,
Jeanne.
02/07/2021
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