Pétition
Nathalie retînt un rire. Elle ne savait pas qui était à l'origine du mail complètement fou qu'elle avait trouvé à l'instant dans sa boîte mail, mais ça lui faisait chaud au cœur. Le mail s'intitulait « Pétition pour que M. Agreste ouvre les yeux », et il était expliqué que les signataires en avaient définitivement assez de voir Gabriel refuser le fait que son assistante était amoureuse de lui, au point de ne pas s'en apercevoir.
En pièce-jointe se trouvait un scan d'un papier avec le sujet de la « pétition » et des signatures. Beaucoup de signatures.
Elle repéra l'idéogramme de Mme Tsurugi, et celui de Kagami, la signature d'Adrien tracée manifestement avec agacement, un sigle « ABC blogueuse » qui faisait sans doute référence à Alya Césaire, la marque de Marinette Dupain-Cheng, celle de Chloé, assortie d'un « Il se rend ridicule, complètement ridicule » qui fit rire Nathalie. Elle remarqua aussi une signature « NinoDJ », sans doute le meilleur ami d'Adrien, un « Marc » surmonté d'un arc-en-ciel, la signature de Nathaniel Kurtzberg déjà aperçue sur des dessins sur le net, un petit renard adossé au mot « Rossi », un J et un C violets entrelacés, une rose avec écrit « Lavillant » sur la tige, une paire de rollers, un « Kim » stylisé. Ainsi de suite.
Nathalie réussît à attribuer une signature à chacun des amis d'Adrien, ainsi qu'à chacun de leurs parents. C'était extraordinaire. Ils étaient adorables. Elle était extrêmement touchée par le geste. Ça ne changerait sans doute rien, mais c'était mignon.
Quand, quelques minutes plus tard, Adrien vînt lui apporter son déjeuner, elle le remercia chaleureusement.
« Merci beaucoup, Adrien. Vous remercierez vos amis pour moi, aussi... Je suis très touchée, vraiment... Vous êtes adorables, tous.
— J'en déduis que vous avez reçu notre mail. Vous savez, ce n'est pas grand-chose. Je dirai à Kagami que vous avez aimé l'idée.
— Ça vient de Kagami ? Je ne la voyais pas avoir de telles idées !
— Elle lit vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de shojos. Ça l'inspire...
— Je vois.
» Et... Comment avez-vous obtenu la signature de Jagged Stone ? Et Bob Roth, aussi ??
— Bob Roth ça a été plus compliqué que Jagged. Mais XY nous a aidés. Pour Jagged, c'est le père de Juleka et Luka, il est assez accessible en fait. Et puis, Penny l'a quasiment forcé à signer.
— Comment ça, forcé ?
— Marinette a été lui apporter un nouveau design pour la pochette de son prochain album avant-hier, et elle m'a dit qu'elle a assisté à un quart d'heure d'argumentation, de débats, de supplications, à ce propos. Et que Penny a mis de force le stylo dans la main, pour qu'il signe.
— Je la plains, la pauvre. Il la surexploite et en plus, elle s'est fait piétiner...
— On comprend pourquoi elle tenait tant à ce qu'il signe. Et, de mémoire, elle a signé deux fois de manière différente. Quand elle a rapporté le papier à Marinette, j'étais là, et elle a mis un moment pour signer.
— Elle est très gentille. Sinon... Vous aviez l'air assez énervé quand vous avez signé ?
— Disons que je comprends pourquoi ça énervait tellement mes amis quand je répétais à tout bout de champ que Marinette n'était qu'une amie. Intéressée seulement par la mode.
— Je penses que le monde entier a soupiré de soulagement quand vous avez enfin reconnu ses sentiments pour vous et que vous l'aimez aussi. »
Adrien baissa le regard. Elle exagérait sans doute un peu, mais il se doutait bien que son aveuglement avait été agaçant.
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Quelques minutes plus tard, dans le bureau.
Gabriel ouvrît sa boîte mail, vérifiant qu'il avait bien répondu à chaque message. Il aperçut aussitôt la pastille bleutée qui indiquait un message non-lu.
À la lecture de l'objet du courriel, ses sourcils se froncèrent. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ?
En lisant le message d'explication, il sentît ses sourcils se hausser de surprise. Et, en cliquant sur les pièces-jointes, il écarquilla les yeux. Les signatures qui lui sautèrent aux yeux d'abord furent celles de ses connaissances, Audrey, André, et le tampon de Tomoe. Puis celle d'Adrien, crispée. Et, au fur et à mesure qu'il déchiffrait les signatures, il se rendait compte que toute la ville semblait supporter cette pétition.
Et s'ils étaient tous d'accord, s'ils pensaient tous ainsi que Nathalie l'aimait, ça ne pouvait pas être entièrement faux.
Mais comment pourrait-ce être vrai ? J'ai fait tant de mal...
Il secoua la tête, quitta l'e-mail, et s'apprêtait à sortir quand un nouveau message, de Félix et Amélie, apparût. Gabriel soupira, ouvrît le courriel, et leva les yeux au ciel en voyant que les deux Graham de Vanily « ajoutaient leurs signatures à la pétition ».
Il devait en avoir le cœur net, même s'il sentait confusément que la réponse avait beaucoup plus d'importance pour lui qu'il ne voulait le croire.
Il ferma l'application. Il éteignit l'écran. Il sortit du bureau.
Il se dirigea vers la chambre de Nathalie, se rendant soudain compte qu'il ne savait plus comment la désigner. Elle était beaucoup plus que son assistante, et le terme de partenaire qu'il employait quand elle était Mayura ne correspondait plus, il lui avait retiré son Miraculous. Le mot « amie » lui paraissait terriblement insuffisant.
Mais il avait peur du seul terme qui lui restait ça lui faisait si peur, il ne voulait pas l'accepter... Et c'était pourtant celui qui correspondait, son cœur le lui murmurait.
En poussant la porte de la chambre, il se sentit trembler. D'un coup, il voulait fuir, mais ne le pouvait pas.
Nathalie l'accueillit d'un doux sourire, comme elle le faisait toujours. Il répondît d'un hochement de tête.
« Qu'y a-t-il Monsieur ?
— Avez-vous lu les mails aujourd'hui ?
— Ce matin, oui, pourquoi ?
— Il y en a un qui... Vous n'avez pas dû le voir, il est récent, il était marqué en non-lu...
— Que dit-il, ce mail, pour vous mettre dans un état pareil ?
— Je suis un idiot et un monstre, Nathalie, vous le savez, n'est-ce pas ?
— Je ne vois pas un monstre quand je vous regarde, Gabriel. Je vois un homme perdu, troublé, désespéré, qui se hait presqu'autant qu'il hait la vie et son destin. Je vois un ange dont on a brisé les ailes, et je n'ai pas su les recoller. Je vous aime, Gabriel.
— Et vous vous êtes tuée pour moi... Nathalie, je n'ai jamais été un ange, et tu es venue me sauver, alors que je t'ai entraînée à la douleur.
— La douleur physique n'est pas grand-chose, vous savez... »
Le styliste sentît son cœur éclater, ses yeux s'humidifier, ses mains trembler, devant cet aveu à la voix brisée, le flou dans le regard de Nathalie, la tristesse qui émanait d'elle. Il connaissait la suite de la phrase, il la connaissait parfaitement. Et il ne la voulait pas.
« Vous ne devez pas souffrir, Nathalie. »
Elle haussa les épaules. Elle savait souffrir, elle avait appris longtemps auparavant. Souffrir ne lui importait plus, elle voulait juste voir son entourage heureux.
Il secoua la tête, comme s'il lisait ses pensées. Il vînt s'asseoir auprès d'elle, prît ses mains dans les siennes, doucement, et plongea ses yeux dans le regard azur de son interlocutrice.
« Je ne te ferai plus souffrir, Nathalie, je te le jure. Je t'aime. »
Ses magnifiques yeux s'écarquillèrent de bonheur, son cœur s'affolât quand il lui caressa la joue avec tendresse.
Il chassa une mèche de son visage, et, avec amour, il unît leurs lèvres, lui offrant tout le bonheur dont elle rêvait depuis si longtemps, dont il avait besoin depuis trop de temps.
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1273 Mots.
Mais c'est quoi cette idée bon sang ??? Je crois que l'aveuglement de Gabriel commence vraiment à m'agacer. Du coup, tout l'univers s'y met.
Et RIP la réputation de Kagami. J'ai été traumatisée par Glaciator 2. Comment ça elle lit des shojos ?? J'ai vraiment buggé devant ça... Ca lui ressemble tellement pas !
Mais je me suis éclaté. Imaginer les différentes signatures, ça a été un grand plaisir. Bon, j'ai pas détaillé tout le monde, mais je savais pas quoi faire pour les autres.
(Si vous avez des idées, pour Max, Sabrina, Ivan, Mylène, Luka, et tout ceux que j'ai pas cités, allez-y, je peux remodeler un détail sur suggestion, je l'ai fait sur "Aveux" où j'ai rajouté une micro-scène de Marcaniel ;-) )
Et vous, vous en pensez quoi ? C'était bien ? Dites-moi tout !
Bises,
Jeanne.
(29/11/2021)
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