Pardonne-moi (Pluie de révélations, partie 1/3)
Ladybug sentait la catastrophe arriver. Elle était à terre, ayant épuisé son pouvoir, le visage en sang. A demi-consciente, elle vit le méchant arriver sur elle.
Elle ne pouvait plus lutter.
Et Chat Noir était trop loin et trop abîmé pour pouvoir intervenir.
Elle serra les poings, ferma les yeux.
Quand elle sentît les mains de l'akumatisé sur ses joues, elle sentît les larmes lui monter aux yeux.
Elle avait échoué.
Le vilain s'éloigna avec son Miraculous.
« Oh Tikki, je suis tellement désolée...Pardonne-moi. »
Elle rouvrît les yeux, le cœur brisé. Elle tendît la main devant elle, et se mordît la lèvre pour ne pas crier. Voir sa main nue, la main de Marinette, ça lui confirmait que Ladybug avait disparu.
Elle regarda son partenaire. Il s'était redressé, et lui faisait face. Mais il se tenait à distance.
Et ses yeux étaient fermés.
« Chaton ? Pourquoi...pourquoi est-ce que tu ne me regardes pas ?
— Je sais à quel point tu tiens à ton identité secrète. Je ne voulais pas regarder sans ta permission...
— Vas-y. De toutes manières, entre Nadja Chamack et Alya, il n'y a aucune chance que tu n'apprennes pas mon identité dans les dix minutes.
— D'accord.
» Marinette ?! Mais comment, s'étonna-t-il en croisant son regard.
— Tu me connais ?
— En effet...Tu veux que je te raccompagnes ?
— Non. Je...Je veux essayer de corriger mes fautes.
— C'est ma faute, ma Lady. J'aurais dû m'interposer...Pardonne-moi.
— Tu peux pas prendre tous les coups à ma place !
— Euh...Attends une minute, Marinette. Une idée de pourquoi il ne fait plus rien, demanda-t-il en pointant l'akumatisé.
— Ils ne sont pas toujours très entreprenants, peut-être que le Papillon a juste oublié de lui dire de t'attaquer...
— Ouais, ben je vais pas me plaindre. »
Marinette lui sourit, et vînt lui prendre les mains. Il fallait qu'ils se mettent à l'abri avant que le Papillon ne reprenne ses esprits.
************
Le Papillon avait en effet oublié de demander au vilain de continuer le combat.
Il était choqué de l'identité de son adversaire. Marinette lui avait toujours paru plutôt insignifiante, même si elle démontrait une force d'esprit très grande puisqu'il n'avait jamais réussi à l'akumatiser.
Mayura, debout à côté de lui, demanda ce qu'il se passait.
« Mon akumatisé a réussi à s'emparer du Miraculous de Ladybug. Et son identité est pour le moins surprenante.
— Qui est-ce ?
— La jeune Marinette, l'amie d'Adrien.
— Cela explique que vous n'ayez jamais réussi à l'akumatiser. Son kwami a du la protéger d'une manière ou d'une autre.
— Peut-être...
— Vous êtes déçu de voir contre qui vous vous battiez ?
— Pas vraiment...Je ne saurais pas dire ce que j'éprouve exactement. C'est très confus.
— Est-ce que vous vous rappelez ce que vous m'avez dit à son propos après l'avoir déclarée gagnante du concours de création de chapeaux que vous organisiez au collège ?
— Plus exactement...
— Vous avez dit que son œuvre témoignait d'une grande créativité, d'une grande persévérance et d'une bonne conception de l'originalité.
» Vous avez dit qu'avoir à vous battre contre une telle personne serait un honneur.
» Et quand on a vu à quel point elle vous respectait, vous avez exprimé un regret de la tromper.
Vous estimiez que vous ne méritiez pas son respect.
— Je maintiens que je ne le mérite pas. »
Le Papillon ferma les yeux. Marinette l'avait impressionné, c'était vrai.
La découverte de l'identité de son adversaire le poussait à se remettre en question.
Est-ce que ça valait le coup ? Est-ce que perdre l'estime de tout le monde était si insignifiant ? Est-ce que ses actions avait un sens ? Est-ce que c'était si simple ? Est-ce que ça valait le coup ? Est-ce qu'Emilie seule valait la ville entière, méritait-elle qu'il s'attire la haine ? L'accepterait-elle ? Est-ce que ça valait le coup ?
Les interrogations lui tombaient dessus d'un coup. Juste parce qu'il avait découvert contre qui il se battait, et qu'il savait que cette personne avait une âme de valeur.
Il sentît qu'il allait perdre la tête sous toutes ces questions, s'il ne trouvait pas le moyen d'y répondre. Ou de les faire taire. Il sortît du repaire et se dirigea vers son bureau. Adrien devait être au collège, il n'y avait pas vraiment de risques.
Une fois dans sa salle de travail, il saisît un carnet et un crayon. Il voulait dessiner, il avait besoin de croquer des nouvelles tenues pour ne pas se laisser manger par les interrogations.
Mayura l'avait suivi. Elle le regarda un moment, puis l'interrompit en voyant qu'il posait son crayon.
« Vous ne devriez pas fuir le problème. Parce qu'il faudra bien le traiter à un moment où un autre, et que si vous attendez ça risque d'être encore plus difficile.
— Vous avez raison, Mayura. Comme toujours. Mais je crois que j'ai peur d'affronter son regard.
— Vous n'êtes pas obligé de lui révéler votre identité. Vous pouvez simplement lui rendre son Miraculous et...
— Je ne peux pas continuer.
— Bien. Ne vous inquiétez pas, elle ne vous fera pas de mal.
— Pouvez-vous m'accompagner ?
— Bien sûr. Je suis là pour vous soutenir. »
Il hocha alors la tête, posa son matériel de dessin, et retourna dans l'observatoire avec sa partenaire. Un instant après, ils étaient dehors.
************
« Marinette ? Tu devrais regarder ce qui se passe, c'est assez hors norme. »
Effectivement, et le terme « hors norme » frisait l'euphémisme.
Le Papillon était arrivé, et il semblait se disputer avec l'akumatisé.
Je rêve, c'est pas possible autrement. Je nage en plein cauchemar, je vais me réveiller dans ma chambre, et Tikki va me dire que je suis en retard pour l'école.
Mais elle sortît tout de même de la ruelle. C'était peut-être absurde, mais le Papillon pouvait bien se battre avec l'akumatisé, tant qu'il ne lui tapait pas dessus ça lui allait très bien.
Mais elle l'interpella, curieuse de savoir pourquoi il était là.
« Monsieur le Papillon ? Que faites-vous ici ?
— Je voudrais vous rendre votre Miraculous.
— PARDON ?! Mais...Vous vous battez depuis longtemps pour l'avoir, et maintenant vous voulez me le rendre ? Qu'est-ce qui ne va pas dans votre tête ?
— A peu près tout je crois. Mais la révélation de votre identité m'a déstabilisé.
— A ce point ?!
— Ne t'étonnes pas, ma Lady. Tu as juste dû faire quelque chose qui lui a plu sous ta forme civile, c'est tout. Tu es une fille en or, avec ou sans masque, alors ne te tracasses pas sur des détails.
— C'est pas vraiment ce que j'appelle un détail. Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire qui...
— Vous avez réussi à m'étonner, Mademoiselle Dupain-Cheng. Ne cherchez pas plus loin. »
Marinette secoua la tête. Ça ne faisait qu'épaissir le mystère. Mais la voix du Papillon lorsqu'il prononça son nom l'étonna.
Elle l'avait déjà entendue. Elle connaissait ce ton, cette manière de parler, à la fois respectueuse et dédaigneuse. Elle était sûre de connaître cette voix.
Elle ferma les yeux. On ne l'appelait pas souvent par son nom de famille, le Mademoiselle n'était pas courant non plus. Si elle repassait ses souvenirs au crible, elle trouverait bien à qui elle avait affaire.
Soudain une idée lui traversa l'esprit. Idée qu'elle voulût repousser, mais elle n'y arrivait pas.
Elle secoua la tête.
C'était inacceptable.
C'était impossible.
Elle refusait d'y croire.
Et pourtant...Une voix dans sa tête murmurait que ça faisait parfaitement sens.
Elle se raccrocha désespérément au dernier espoir. Il ne pouvait pas s'être akumatisé lui-même, si ?
Si.
La réponse tomba comme un couperet. Il avait réussi à le faire, pour dissiper ses soupçons.
« Je crois que j'ai deviné qui vous êtes.
— A votre tête, je doute que vous fassiez erreur.
— Mais pourquoi...Non, je sais pourquoi vous avez fait ça. J'aurais dû comprendre beaucoup plus tôt. Les dates concordaient trop bien.
— Vous ne soupçonniez pas que je puisse utiliser mon pouvoir sur moi-même, et c'est tout à fait compréhensible.
— Mais est-ce que vous avez pensé à l'impact que ça pourrait avoir sur lui ? Est-ce que...
— Ne vous énervez pas. Non, je n'ai pas pensé. Non, je n'ai pas réfléchi. Je me suis laissé noyer sous mes propres émotions négatives, j'ai refusé de les gérer.
Je reconnais que c'était idiot. Que j'aurais dû arrêter avant.
— Pourquoi avez-vous décidé d'arrêter en découvrant mon identité ?
— Parce que je sais que vous aviez un certain respect pour moi, Mademoiselle. Et je ne voulais pas vous tromper.
— Mes créations, chuchota-t-elle, c'est à cause de mes créations que cette bataille a dégénéré.
— Vous avez vraiment du talent. Je n'aurais pas voulu mentir à quelqu'un de votre trempe, à vrai dire.
— L'art...C'est le seul point d'accès à vos sentiments ? Ou il y en a d'autres ?
— Je crois que le Papillon a détruit tous les autres. Mais même un Miraculous porté pendant des années ne peut pas altérer la fibre même de notre être, je pense.
— C'est vraiment votre raison de vivre ?
— Ça l'a toujours été. Une sorte de refuge. Vous comprenez ?
— Un peu. »
Ils continuèrent à discuter dans cette veine, mais sans jamais laisser filtrer les éléments clés qui pourraient révéler l'identité du Papillon. Pas de nom, pas d'endroit, pas d'événement précis.
La jeune fille n'avait pas envie de faire du mal inutile, si l'identité de son adversaire restait secrète, Adrien serait plus ou moins préservé. Et le monde de la mode ne risquerait pas de s'effondrer sur lui-même suite à la défection de celui qu'elle considérait comme une sorte de mentor à distance, quelqu'un à imiter.
Pendant ce temps, Chat Noir s'était approché de Mayura, perplexe. Il se demandait comment le reste du monde pouvait avoir disparu aussi brutalement du champ de conscience de Ladybug et du Papillon.
Mayura haussa les épaules, expliquant qu'ils échangeaient sur leur passion commune et que c'était à peu près normal de se perdre dans un monde parallèle en l'évoquant. Elle avait souvent observé ce phénomène chez des gens qui partageaient la même passion.
Chat Noir fronça les sourcils. Un frisson glacé venait de lui parcourir le dos. La passion de Marinette, c'était la mode, il le savait. Ou, plus précisément, la création.
Elle avait parlé de ses créations comme de l'événement qui avait bouleversé le comportement du Papillon. Et Mayura disait que la passion était commune.
Il secoua la tête. Il avait une déduction à proposer. Mais il ne voulait pas l'accepter. Il ne voulait pas reconnaître que c'était possible. C'était inacceptable.
C'était impensable.
Mayura saisît l'éclair de peur dans le regard de son adversaire. Elle devina qu'il avait une hypothèse.
S'il cherche, que Ladybug a cherché l'identité...Pourquoi je ne m'exercerais pas moi aussi ? Je suis sûre d'être en mesure d'ôter le dernier masque...
Elle devait cependant reconnaître ne pas avoir beaucoup d'éléments pour deviner. Elle n'espionnait pas le collège comme Gabriel. Mais elle pouvait faire le tri.
Chat Noir n'avait jamais été akumatisé. Mais ça n'était pas d'une grande aide, la ville comptait deux millions d'habitants intra muros, et il n'y avait eu que soixante-dix-huit akumatisations.
Théoriquement, son apparence n'était pas foncièrement modifiée par son Miraculous. Elle était la seule à changer radicalement d'apparence, même sa peau était modifiée.
Malgré tout, ça n'aidait pas, le blond étant une couleur de cheveux plutôt courante , et elle ne pouvait pas se fier à ses yeux, tout sauf naturels.
La seule vraie indication était son attitude. Une attitude qu'elle avait plusieurs fois rapprochée de celle d'Adrien.
Comme lui, le héros ne semblait pas prendre conscience de son potentiel.
Comme lui, le héros était doué d'une grande capacité de compréhension de l'autre.
Comme Adrien, le héros n'admettait pas toujours celui qu'il était, ça se voyait. Et l'on devinait que porter un masque n'était pas inhabituel.
« Comment es-tu sans le masque ?
— Moins libre.
— C'est-à-dire ? Qu'est-ce que tu entends par « moins libre » ?
— J'ai un rôle à jouer, et je ne peux décevoir personne. J'ai beaucoup de pression, mais je m'en rajoute en permanence. Chat Noir est ma manière d'être vraiment moi. Comme il a un masque, il est plus sûr de lui. C'est toute mes qualités, moins mon manque de confiance.
» Vous savez que je suis amoureux de Ladybug. Vu le nombre de fois où je l'ai montré, où je l'ai manifesté, ça doit crever les yeux. Je lui ai dit aussi.
» Sans le masque, je n'aurais jamais osé. Chat Noir fait des choses que son alter-ego n'oserait pas, il me permet de me libérer.
— Tu fais vraiment la différence entre tes deux identités. C'est étonnant.
— Je suis sûr que Maribug le fait aussi. Vous ne la faites pas, vous ?
— Pas vraiment. Je reste toujours animée du même mobile, avec les mêmes peurs et les mêmes capacités morales. Je ne crois pas que je change vraiment.
» Enfin...Peut-être que Mayura a encore moins de volonté à opposer au Papillon que n'en a mon identité réelle...
— Vous n'êtes pas d'accord avec ce qu'il fait ? Mais pourquoi...
— Au début, je pensais que ce serait provisoire. Qu'il se reprendrait rapidement, ou qu'il vous vaincrait facilement.
— Et ensuite ? Pourquoi ne pas arrêter quand vous avez découvert que vous vous étiez trompée?
— C'était trop tard pour moi. Je m'en suis aperçue seulement quelques jours avant le Jour des Héros, et dès lors je savais que Mayura apparaîtrait tôt ou tard. Malgré son interdiction, ajouta-t-elle.
— Il ne voulait pas que vous l'utilisiez ?
— Non. Le Miraculous était brisé. L'utiliser ainsi a eu des impacts sur ma santé. Il refusait que je risque quoi que ce soit pour l'aider.
— J'ai deviné son identité, tout à l'heure ?
— Je ne lis pas les pensées, Chat Noir.
— Certes, mais vous avez une hypothèse sur mon identité. C'est pour ça que vous avez lancé la discussion sur nos personnalités. Vous en avez peut-être dit un peu trop sur vous-même, parce que j'ai formé une hypothèse, moi aussi.
— Je te l'ai confirmée, pas suggérée. Tu en as eu une, qui t'a effrayé.
— Bien vu. Vous savez qui je suis ?
— Savez-vous qui je suis ?
— Vous avez deviné. Sinon, vous ne m'auriez pas vouvoyé.
— Chaton ! Il ne faut pas qu'elle sache !
— Ne t'inquiètes pas, ma Lady, elle ne me fera pas le moindre mal. Le Papillon non plus d'ailleurs.
— Tu as deviné nos identités ?!
— La passion de la création de vêtements n'est pas la plus courante, je crois.
— Chaton ? Comment...
— Je n'ai jamais été akumatisé pour une très bonne raison. Très évidente, à vrai dire.
Tu peux deviner qui je suis, Marinette, je t'ai dit que je te connais.
— Pourrais-tu...Non. C'est impossible,je ne mérite que haine, murmura le Papillon, brisé en découvrant ce qu'il avait fait.
— Peut-être pas tant que ça. Malgré tous les défauts que vous avez pu montrer, vous avez toujours cherché à me protéger. Même si akumatiser les gens de mon entourage n'était pas forcément une idée de génie dans cette optique.
— Pardonne-moi...s'il te plaît, pardonne-moi.
— C'est à voir. J'y réfléchirai.
— Mais qui...Adrien, chuchota Marinette, ça ne peut être que ça, la réponse.
— Bien vu. Je peux me détransformer ?
— A toi de voir si tu veux être affiché sur le Ladyblog ou pas. Je te signale que l'apprentie journaliste est juste là, donc agis comme tu veux.
— Ladybug ?
— Je suis Marinette. Que voulez-vous Monsieur ?
— Te rendre ça, d'abord, répondît-il en lui tendant les boucles d'oreilles qu'il avait finies par récupérer. Et te demander si tu pourrais garder mon identité secrète...
— C'est risqué. Parce que, si je vous laisse votre Miraculous, la tentation de l'utiliser sera toujours présente. Je veux bien vous faire confiance, mais c'est risqué.
— Tu viendras les récupérer. Passe quand tu veux, je t'attendrai. D'accord ?
— Oui, c'est noté. »
Marinette prît son Miraculous. Elle remercia le Papillon, et remît ses boucles d'oreilles.
Chat Noir lui prît la main. Il l'aiderait à passer le déluge de questions qu'annonçait la tornade Alya qui se dirigeait vers eux.
La brune piailla de surprise quand Tikki sortît du Miraculous sous ses yeux. Elle n'en croyait pas ses yeux. Marinette, sa meilleure amie, Ladybug ?! Comment était-ce possible ? Comment avait-elle pu le lui cacher aussi longtemps ?
Comment son instinct de journaliste avait-il pu laisser passer ça ?
Et, en plus, à y réfléchir, c'était logique. Le premier Miraculous distribué avait été celui qu'elle avait reçu. Donc Ladybug la connaissait et lui faisait confiance.
Elle voulait une interview. C'était vital.
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2820 Mots.
Je bosse à l'interview d'Alya depuis que j'ai terminé cet OS, il y a trois semaines. Je finirai par la partager, promis.
(C'est pas tout à fait vrai que j'y bosse, en fait. J'ai écrit un autre OS, Jusqu'à ta mort que j'avais prédite, et j'en ai commencé un autre, Guérison. J'avoue que l'idée de l'interview ne m'enchante pas...)
Aussi, Adrien n'a pas réagi à la révélation, mais Chat Noir oui. Pareil, ça va être dans la deuxième partie.
Et il y aura du ship dans cette partie-là.
Traduction : j'ai plein d'idées mais j'ai la flemme de les organiser...
Vous pensez quoi de cette première partie, sinon ? Vous avez aimé ?
Bises,
Jeanne.
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