Offrandes (Spécial "Noël" 2024)
26 décembre 2017.
Zoé sourit. Aujourd'hui elle avait organisé une après-midi avec tout le monde, pour échanger des cadeaux. Le 26, pour être après le rush de la fête et laisser à tout le monde le temps de se remettre des célébrations en famille. Elle lissa le jupon de son étroite jupe blanche, ré-ajusta la fleur rose dans ses cheveux et se tourna vers sa sœur avec un sourire.
« Tu es prête, Chloé ?
— Oui, répondit la Parisienne en levant les yeux au ciel, toujours.
— J'peux venir dans ma salle de bain maintenant ou j'en suis bannie à vie ?
— Si tu me laisses vérifier ton maquillage.
— Sans blague. Allez, viens là. Ça peut pas être si terrible ta robe, si ?
— Nan, elle est bien. C'est juste...
— Tu n'es pas à l'aise avec ta nouvelle personnalité ?
— Arrête de lire dans ma tête. S'il te plaît. »
Zoé esquissa un sourire mi-contrit mi-amusé tandis que sa demi-sœur sortait enfin de la salle d'eau, évitant soigneusement son regard. Elle portait une longue robe à la jupe blanche tachetée d'or, aux manches gris clair rayées d'émeraude, et au bustier d'un jaune tendre étrangement lumineux, droit et l'enserrant jusqu'au cou. Les filles avaient trouvé cette tenue lors d'une virée shopping quelques jours plus tôt, et l'États-Unienne avait immédiatement su qu'il fallait que Chloé l'achète. Sauf que Chloé n'acceptait pas les conseils, c'était entendu. Elle avait donc dû dénigrer la robe autant que possible malgré son admiration et maintenant, elle savait qu'elle avait eu raison.
« Tu ne l'aimais pas vraiment dans le rayon... Est-ce que...
— Girl, tu es splen-di-de ! Franchement. Je dois reconnaître que j'ai eu tort. Au fait, ton cadeau est prêt ?
— Oui... Mais sérieux, pourquoi j'dois faire un cadeau à la boulangère ??
— Eh, c'est pas ma faute, c'est le hasard ! Et elle a un nom.
— Pourquoi est-ce que je dois faire le cadeau de Dupain-Cheng ?
— Tss, soupira Zoé en levant les yeux au ciel, tu fais vraiment ça pour m'énerver.
— C'est le jeu. Mais franchement... Merci de m'avoir invitée, quand même.
— De rien. Merci à toi d'avoir accepté.
— Pourquoi t'as fait ça, d'ailleurs ?
— Je considère que tout le monde mérite une deuxième chance.
— Oui enfin là c'est au moins la quarante-septième...
— No problem. »
Un sourire gêné se dessina sur le visage de la Parisienne tandis qu'elle attrapait un gros paquet rectangulaire derrière le lit de sa sœur, qui attrapa un petit paquet informe qu'elle avait déposé sur son oreiller. Puis elles sortirent ensemble de la suite, se dirigeant vers le grand salon, où l'États-Unienne avait donne rendez-vous à leurs amis. Le soleil de la fin d'après-midi éclairait la pièce d'un halo d'or se reflétant sur le gigantesque tas de cadeaux posé sous le sapin débordant d'ornements. Des visages souriants emplissaient la salle, tous attablés avec une boisson ou une gourmandise prises sur la longue table remplie à l'avance d'un goûter de rois.
Tous leurs amis étaient là, enfin presque. Marinette était encore en retard, mais elle ne tarderait pas, Zoé le savait. Elle salua tout le monde, déposa son cadeau en haut de la pile, et alla s'installer dans un coin, un mug de chocolat chaud entre les mains, demandant aux autres ce qu'ils faisaient des vacances, des nouvelles sur les cours, les activités. Elle aimait bien simplement sociabiliser, discuter, échanger, et elle devinait aux regards de soulagement de la part de Félix, Kagami et Luka, que c'était une bonne chose qu'elle le fasse.
Parce qu'ils étaient dix-neuf dans le groupe.
Ils ne se connaissaient pas tous bien.
Ils n'étaient pas tous dans la même classe à l'origine - Ondine venait même d'un autre établissement.
Ils n'avaient pas tous des points communs.
Alors sans un caméléon social comme Zoé pour les pousser les uns vers les autres, ils seraient sans doute tous restés en petits groupes distincts et sans communication.
Ce qui aurait été dommage pour un goûter de Noël, quand même, c'était la fête du partage.
« You love this, don't you ?
— Oh, hey Félix. What « this »?
— Turning people who barely know each other into friends.
— They know each other more than barely. But yeah. That's fun to do.
— It's good that there are people like you. Weird, but good. I think.
— Thanks ? Oh, and thanks for coming to me in English... I miss it. A little.
— Understandable. »
Et sur ces mots, le cousin d'Adrien repartit. Il était bizarre comme garçon. Gentil mais calculateur, curieux mais en retrait, une espèce d'observateur mystérieux. Il avait de l'humour, aussi, et savait rire. Elle l'aimait bien au fond. Plus que sa petite amie, qui était purement terrifiante. Enfin bon.
Après encore quelques minutes de discussion avec les une et les autres, Marinette arriva enfin. La blonde se redressa pour aller l'accueillir, essayant d'ignorer le pincement dans son cœur. Marinette était probablement la plus belle âme qu'elle avait jamais rencontrée, et la voir dans sa belle robe rouge, avec ses collants blancs et un noeud rose dans les cheveux, c'était comme d'apercevoir un ange. Non, décidément, oublier son crush était impossible, même si ça faisait plus d'un an.
Zoé secoua la tête discrètement pour chasser les pensées. Elle avait numéroté dans sa tête chacun des participants du Secret Santa qu'elle avait organisé, et puisqu'il était à présent temps d'échanger les cadeaux, elle demanda à ce que quelqu'un lui donne un chiffre entre un et dix-neuf. Nathaniel leva un instant les yeux de son carnet de dessin où il croquait la scène depuis une dizaine de minutes et lança « dix », ce qui correspondait à Alya.
La journaliste esquissa un sourire et vint récupérer un paquet rectangulaire grisé, qu'elle tendit à Max. L'informaticien la remercia d'un sourire hésitant, et retira le papier délicatement, ôtant méthodiquement les bouts de scotch, pour découvrir une boite à outils, avec des tournevis de précision, un multimètre, des cartes mémoire de toutes sortes.
« Wow... C'est incroyable... Merci Alya...
» Attends, s'exclama-t-il en retirant une petite boite en dessous du boîtier, c'est un compteur Geiger ?? Où t'as trouvé ça ???
— Boh, pas si compliqué. Y en a à la fac de Jussieu si tu sais à qui demander.
— J'aurais pas deviné. Merci, franchement.
— De rien, tu pourras jouer au savant fou comme ça.
— Pff... Enfin merci.
— De rien. »
L'informaticien sourit et alla chercher son cadeau, un petit paquet minuscule qu'il tendit à Sabrina.
La rousse fronça les sourcils, et prit son temps pour défaire le papier, qui finit par lui révéler une petite paire de clés avec un porte-clés en pixels plastiques dessinant une tête de chien et un autre en forme de ballon de foot.
« Max ? Je fais quoi de clés sans serrure ?
— D'abord tu libères ta personnalité que tu as écrasée méticuleusement. Ensuite... Il y a une partie deux du cadeau quelque part dans l'hôtel, tu connais cet endroit mieux que personne, je sais que tu trouveras. Et je compte sur toi pour écrire ton propre programme de fonctionnement, ensuite, avec ça, sourit le garçon en lui tendant un stylo soigneusement emballé dont la jeune fille défit le paquet rapidement, découvrant un large stylo bille extrêmement coloré.
« Hey, mais c'est un huit couleurs ??? Trop cool !! Ça je vais l'utiliser, c'est sûr. Et je trouverai le carnet à serrure, compte sur moi ! Merci beaucoup Max, vraiment, s'exclama-t-elle en se relevant et en le serrant dans ses bras de joie, t'as des idées fantastiques !!
— De rien, de rien, répondit le garçon en rendant maladroitement l'étreinte, je suis content que ça te plaise. »
Il se rassit, laissant la rousse aller chercher son cadeau, visiblement précautionneusement emballé et solidifié.
« Tiens, Kim... Je... J'espère que c'est la bonne pointure...
— Oooh ? Oh wow, s'exclama le sportif en arrachant le papier et en ouvrant la boite, ça c'est des baskets de compét' ! Franchement c'est du cadeau... Elles sont magnifiques !! »
Il sortit des baskets flambant neuves, d'un rouge vif, l'aile de Nike blanche parfaitement polie, la paire de chaussures renvoyant la lumière comme si elle était enchantée. Tout le monde savait que Kim en ferait un usage exemplaire et sentait l'attention de Sabrina à chacun. Même si elle ne parlait pas à Kim, elle avait su ce qui pourrait lui faire plaisir.
Un vrai ange gardien.
Kim, lui, hésitait visiblement entre simplement continuer la distribution de cadeaux et mettre ses nouvelles chaussures pour aller faire un tour.
« Allez, mec, nous fait pas attendre mille ans, tu les essaieras après, file ton cadeau mon pote, lança Nino avec impatience.
— Vrai, répondit le sportif en se dirigeant vers la pile et en récupérant une petite boite au papier froissé, avant de se diriger vers Zoé.
» Tiens... J'espère que ça va te plaire, j'm'y suis pris un peu tard...
— Il s'y est pris le 23, s'exclama Ondine depuis l'autre côté de la pièce, mais bon. Ça devrait le faire, on a récupéré des conseils sur le genre de trucs que tu pourrais aimer. Merci Luka, hein.
— Aucun problème, répondit le guitariste avec un sourire.
— Alors, voyons voir, sourit l'Américaine en arrachant le papier d'une petite boite, oh c'est joli cette machine, qu'est-ce que c'est ?
— C'est un décorateur. Ça permet de mettre des strass ou des clous ou ce que tu veux sur le cuir... Et tiens, y a ça, aussi, déclara son Secret Santa en sortant une poignée de pin's blancs de sa poche, à décorer comme tu l'entends.
— Oooh trop cool !!! Merci !!! Ça va être top ça à faire ! Vachement bien conseillé, j'adore décorer mes vêtements ! Nan, merci beaucoup Kim. Et pas grave que tu t'y sois pris tard, ça a marché écoute.
— Tant mieux, sourit le sportif avant de retourner s'asseoir sur une chaise avec un cookie. »
Zoé se redressa, se dirigea vers la pile de cadeaux à son tour, saisit le petit paquet d'un papier doré décoré attentivement et se dirigea vers Mylène, recroquevillée contre son petit ami et sirotant doucement un chocolat chaud à la guimauve.
« Tiens Mylène, c'est pour toi, déclara-t-elle avec un sourire gêné, j'espère que ça te plaira.
— Oooh merci, sourit la jeune fille, essayant de se redresser. »
Elle ouvrit le paquet avec délicatesse, pour trouver une petite peluche en crochet, représentant un ours au sourire apaisant, une petite souris serré contre son cœur. Une représentation du couple de Mylène et Ivan, qui avait immédiatement impressionné Zoé par sa force, sa stabilité et la paix, le courage et la conviction qu'ils se partageaient.
La jeune fille serra la peluche contre son cœur, souriante, et remercia à nouveau Zoé, avec un enthousiasme redoublé. C'était vraiment adorable de lui avoir fabriqué quelque chose d'aussi spécifique, elle avait dû y passer tellement de temps.
Puis Mylène se leva, et se dirigea d'un pas assuré vers le tas de paquets qui commençait à sérieusement diminuer, récupéra un long paquet aux angles étranges, recouvert d'un papier un peu froissé mais manifestement replié avec attention. Elle ne jetait jamais rien avant de l'avoir utilisé au maximum et ça se sentait.
Elle se dirigea vers Juleka, lui tendit le paquet et déclara qu'elle espérait que ça l'aiderait à trouver sa voix. La brune fronça les sourcils, perplexe, avant de passer un ongle dans une faille du papier et ouvrit rapidement le paquet, découvrant un micro noir orné sur le manche d'une étoile au bord violet vif, puis à l'intérieur un violet plus rosé, une bande rose clair, une blanche, une orange et une rouge, se refermant sur un soleil au centre.
La guitariste marmonna un merci, essayant de dissimuler à quel point elle était touchée par le cadeau, et promettant qu'elle essaierait d'apprendre à s'exprimer et à parler.
Elle se leva à son tour, récupérant un cadeau au papier vert soigneusement replié et décoré de petites étoiles, qu'elle donna à Ivan avec un marmonnement incompréhensible signifiant probablement qu'elle espérait que ça lui plairait.
Ivan déchira le papier maladroitement, laissant voler des particules dans tous les sens, et découvrit un carnet de partition décoré de dessins en vernis à ongles et de stickers, un style de montage que Juleka affectionnait particulièrement, et dont Ivan aimait les intrications. Il la remercia chaleureusement, lui adressant un grand sourire rassurant et reconnaissant. Il aimait écrire de la musique, des paroles et des notes qui se mélangeaient dans sa tête pour compenser sa maladresse de mots et de corps. Et il était content que Juleka l'encourage.
Il se dirigea à son tour vers la pile de présents, récupérant un paquet visiblement fait avec attention, scotché de partout pour empêcher toute déchirure, et se dirigea vers Marc, assis au pied de Nathaniel et griffonnant dans son carnet.
« Hey, Marc. C'est pour toi. Je pense que ça pourrait t'être utile, mais je sais pas trop si tu vas aimer... Enfin t'en as probablement plein mais...
— Eh, détends-toi, sourit l'écrivain, c'est pas possible d'être plus stressé que moi d'interagir avec des gens. Donne.
» Oooh ils sont trop beaux ces stylos ! Merci. On a jamais trop de stylos, vraiment. Et je vais passer des heures à regarder tous les détails, franchement. Tu les as peints toi-même ?
— J'ai fait les designs. Et y a une entreprise qui imprime sur ce qu'on veut donc...
— Trop cool. Tu m'enverras le site ?
— Euuuh oui, bien sûr.
— Merci ! »
Ivan esquissa un sourire gêné, se passa la main derrière la nuque et retourna s'asseoir avec Mylène. Apparemment, les stylos étaient une bonne idée, il avait rarement vu l'auteur aussi excité.
Et quand le brun leva les yeux vers son petit ami penché au-dessus de lui, toute la bande su que ce qui allait suivre serait à la fois hilarant et adorable. Du pur Marcaniel, quoi. Ces deux-là avaient un goût du dramatique et une tendance à la comédie absolument fantastiques.
« Mm... Nathaniel, t'es sûr que t'as besoin d'un cadeau ? Je pense que je suffis, non ?
— Tss, andouille de Scribouillard. Oui. Enfin non, j'ai pas besoin d'un cadeau, mais... Tu en as fait un, je le sais.
— Mm oui... Tu le mérites ?
— Je crois bien... Rappelle-moi combien de crises on a eu ce dernier mois ?
— Trois. Trois et demi...
— Et de craquage ?
— Aucun. Point pour toi. Allez, je vais te chercher ton cadeau. »
Dix secondes plus tard, Nathaniel feuilletait un carnet dont chaque page était ornée d'un mot, d'une phrase, d'un motif rapide, d'une consigne. Un carnet de dessin personnalisé, avec des idées et des consignes, comme il en avait toujours rêvé. Il serra son amoureux dans ses bras, tendrement, sans dire un mot. La gratitude du dessinateur était toujours silencieuse, mais toujours visible et présente.
Le roux se dégagea ensuite de l'étreinte de son partenaire, lui déposa un baiser sur le front, murmura qu'il devait continuer la distribution et se dirigea vers la pile, retirant un petit paquet rouge vif. Il se dirigea vers Adrien et attendit que le blond l'ait ouvert et ait retiré un hand-spinner du papier pour expliquer.
« Bon, je sais que c'est un peu bizarre comme cadeau, mais... J'ai remarqué que tu étais toujours à tapoter quelque chose, tripoter des bouts de papier ou jouer avec ta chevalière et les anneaux de tes parents dont tu t'es fait un collier. Tu as manifestement besoin de faire quelque chose de tes mains, et... Autant que tu aies quelque chose qui soit fait pour. Et... j'ai peint les côtés moi-même, pour personnaliser...
— Wow... Wah, les détails sont super précis, t'as vraiment dû y passer des heures. Et en plus... T'as pas tort. J'ai du mal à rester focalisé si ne n'ai pas les mains occupées, et j'aime bien passer mes nerfs sur tout ce qui me tombe sous la main... Je pensais pas que c'était visible.
— Je regarde les mains des gens plus que leurs visages. Je suis content que ça te plaise.
— Il est vraiment top, merci ! »
Adrien se leva, et alla récupérer un long cadeau rectangulaire au bas de la pile, avant de se diriger vers Nino.
« Tiens, mon pote, c'est pour toi.
— Mec, nan, dis-moi que c'est pas ce que je crois que c'est...
— T'en voulais une depuis longtemps donc...
— Nan mon pote, tu m'as pas acheté une vraie table de mixage, quand même, s'étrangla le brun en arrachante le papier, les yeux écarquillés.
» Bon sang, tu l'as vraiment fait... Et c'est un tel niveau... Elle est hyper quali, ça se voit, souffla-t-il en passant les doigts sur la boite qui protégeait l'instrument, mec t'es dingue...
— Écoute... J'avais du budget...
— T'es dingue... Nan, mais... Waoh... oui, j'en rêvais mais... Waoh...
— Eh, Nino, trésor, change de disque, lança Alya avec un sourire amusée, on a compris que t'y crois pas !
— Nan mais Alya...
— Je sais, je sais, je te taquine. Et juste, on est là pour toute l'après-midi si tu continues de t'extasier donc... Dis-moi pour qui est le cadeau que t'as préparé, qu'on fasse tourner.
— Roh, t'abuses ! Mais ok, j'ai compris. »
Le DJ se dirigea vers la pile et récupéra un paquet bleu et argent étonnamment épais, un rectangle assez large mais à la longueur disproportionnellement petite. Puis il se dirigea vers l'épéiste, qui grignotait un éclair au chocolat du bout des lèvres, comme si elle hésitait à manger.
Kagami fronça les sourcils en étudiant le paquet, essayant manifestement de deviner ce qui s'y cachait.
Mais rien n'aurait pu la préparer à la collection de crayons de couleur, de feutres et de stylos aquarrellables qui se révéla quand elle eu fini de retirer méthodiquement le papier. Il y avait des dizaines de couleurs, de stylos, d'expériences à faire, et elle ne savait pas comment réagir.
« Nino...??
— Ça se voit que t'aime dessiner. J'me suis dit que tu pourrais peut-être ajouter de la couleur dans tes dessins... Et dans ta vie, peut-être. T'as le droit de pas être la poupée de ta mère.
— Merci Nino... Merci. Je les utiliserai, promis. C'est... juste top...
— Tu as l'air surprise ?
— Je... Je sais que je dessine devant vous tous, de plus en plus, mais... c'est quelque chose dont je ne parle pas à ma mère et... c'est déstabilisant de voir que c'est quelque chose que vous voyez... Je n'ai pas encore appris à me percevoir au-delà d'elle, mais ça... Enfin bref.
— You should trust yourself, love, commenta Félix en lui serrant la main doucement, we'll teach you.
— Thanks, treasure... »
Nino sourit. Ça faisait du bien de voir Kagami s'intégrer et être heureuse alors qu'elle avait été un équilibre tellement fragile auparavant. Et il était content que le cadeau lui plaise, aussi, parce qu'il n'était pas vraiment sûr de lui auparavant.
La bleutée, elle, releva la tête, et regarda Rose, de l'autre côté de la pièce, et lui demanda si elle voulait son cadeau maintenant ou si elle préférait attendre quelques jours pour que ce soit coloré. La blonde sourit et répondit qu'elle se contenterait de la version noir et blanc, ce serait magnifique de toute façon. La dessinatrice alla alors chercher un paquet dissimulant manifestement un cadre, dans lequel la plus petite découvrit un portrait d'elle-même, assise sur les marches du lycée, un écouteur dans une oreille, mordillant un stylo, penchée sur un carnet décoré de notes. La chanteuse sourit. Elle n'avait pas réalisé qu'elle restait suffisamment longtemps dans les escaliers à écrire pour les Kitty Sections pour que Kagami puisse en faire un dessin aussi précis et complet, aussi fidèle et lumineux. C'était magnifique, et elle remercia chaleureusement sa Secret Santa, avec un de ses sourires scintillants comme des étoiles.
Puis elle se dirigea vers le tas, saisit un petit paquet ovale décoré de chats et de licornes dessinés à la main, et le tendit à Ondine, qui arracha le papier rapidement, découvrant une paire de lunettes de natation et un bonnet décoré d'algues peintes visiblement à la main, tandis que la chanteuse s'excusait, elle ne savait pas trop quoi faire comme cadeau, alors elle avait essayé... La nageuse l'interrompit rapidement, se relevant et serrant Rose dans ses bras, répondit que c'était parfait, que les dessins étaient très jolis et que l'imperméabilisation était visiblement solide, c'était parfait, ce n'était peut-être pas grand-chose mais on sentait vraiment l'attention, et c'était ce qui comptait.
La blonde sourit, la remercia puis retourna s'asseoir près de sa petite amie, souriant d'avoir vu son cadeau accepté.
Sa réceptrice elle, s'était dirigée vers la pile, récupérant une petite boîte rectangulaire, emballé dans un simple papier doré, qu'elle vint tendre à Luka, un sourire gêné sur le visage, et expliqua qu'elle s'était basée uniquement sur des recommendations parce qu'elle ne le connaissait vraiment pas bien. Il sourit doucement, et lui affirma que ce n'était pas grave, ils s'étaient vus peut-être trois fois, elle avait fait l'effort.
Et quand il ouvrit le paquet délicatement, découvrant une collection de mediators accompagné d'un pinceau fin pour les décorer, son sourire s'élargit largement.
« Je ne sais pas qui t'as conseillée, mais cette personne a vraiment bien fait le travail. J'en ai pour des années là, et franchement, c'est super cool de ne pas avoir à m'inquiéter d'en trouver. Et merci pour le pinceau aussi, les décorer est fantastique.
— De rien... Je suis vraiment contente que ça te plaise, j'étais pas...
— T'inquiète, t'inquiète. T'as pas eu de chance au tirage, toi, parce que je suis vraiment celui avec qui tu as le moins parlé.
— Vrai. Mais bon, ça a marché.
— Oui. Merci encore.
— De rien, s'exclama Ondine avant de retourner s'asseoir, heureuse que son cadeau ait plu. »
Puis le guitariste alla récupérer un large paquet au bas de la pile, au papier soigneusement aplani et au noeud méticuleusement fait.
Et il se dirigea vers Chloé, lui tendant le paquet avec hésitation. D'accord, il avait encore moins de chance qu'Ondine, il ne l'avait jamais vraiment vue avant ce soir. Et il avait dû se baser entièrement sur les plaintes de ses amis, ce qui n'était probablement pas la meilleure source. Et un conseil de Zoé, aussi, vers qui il s'était tourné en désespoir de cause, à propos du fait que Chloé n'avait pas de vrai sac de cours assez grand pour toutes ses affaires.
Il repensait à tout cela tandis que la blonde ouvrait le paquet, et en ressortait un sac à dos blanc à deux poches, dont la plus petite était ornée de petites abeilles d'or, frappé du logo Channel, et laissait échapper un petit cri de surprise.
« C'est un vrai ????
— Oui, bien sûr. Je n'aime pas faire les choses à moitié.
— Mais comment...????
— Mon père m'a aidé pour le budget.
— C'est magnifique. Je... waouh... C'est super... Je... Merci...?
— De rien. Je suis content qu'il te plaise. »
Zoé regardait sa sœur comme si un troisième œil lui était poussé au milieu du front. Est-ce que c'était de la gratitude qu'elle avait entendu ? Et un remerciement sincère non poussé ? Elle savait que Chloé s'améliorait, mais wow. Elle ne pensait pas que c'était à ce point.
Et quand, une minute après, Marinette déballa une imposante machine à coudre visiblement de haute qualité, la mâchoire de l'Américaine se décrocha. Offrir un cadeau à Marinette avait semblé comme la pire des corvées pour sa demi-sœur et elle lui faisait quand même un tel présent ? Elle sentait que son ébahissement était partagé, et elle n'en revint pas quand la Parisienne rejeta à la fois la gratitude et l'attention, disant que c'était rien, elle avait juste joué le jeu, avec son budget. Marinette protesta un peu, mais finit par accepter le refus de gratitude de Chloé. C'était complètement hors-norme, mais Chloé faisait comme si c'était normal, et les autres n'avaient pas le choix que de jouer le rôle demandé, alors l'apprentie styliste laissa échapper un dernier remerciement confus, puis se releva et alla chercher son paquet, fait maladroitement mais visiblement rempli.
Qu'elle tendit à Félix en disant qu'elle avait mis un peu n'importe quoi en espérant que quelque chose lui plaise, parce que même si ça faisait six mois qu'il était là, c'était encore difficile de le percevoir. En ouvrant le paquet, le Londonien découvrit des crayons, une flûte, un carnet, des papiers à origamis.
Et elle lui tendit une clé, déclarant qu'elle n'ouvrait rien et qu'il savait pourquoi il en avait besoin.
Il hocha la tête, murmurant qu'il ouvrirait la cage dans sa tête, un jour.
Puis il se releva, récupéra le dernier paquet non distribué, une boîte rectangulaire assez plate, qui avait été emballée dans un papier orangé et scintillant. Alya fronça les sourcils. La forme du paquet lui suggérait bien une idée mais...
En retirant le papier et découvrant une tablette de dernière génération, elle ne put retenir un cri de protestation incrédule.
« Félix, mais... Tu... Pourquoi ??? Ce n'est pas...
— Je me suis dit que le Ladyblog méritait un matériel plus professionnel et dédié, maintenant qu'il y a toute une équipe et une adversaire... visiblement plus organisée.
— Mais c'est énorme, Félix...
— Mm non. Pas pour moi.
— Je... Merci. Merci, vraiment ! C'est juste... waouh...
— You're welcome. I'm sure you'll use it well.
— Ye... Yeah, I will. »
Le sourire flottant sur les lèvres d'Alya résumait assez bien leur après-midi, alors qu'ils se rasseyaient, reprenaient des gâteaux, se souriaient tous les uns aux autres, replongeaient dans des discussions.
Oui, il y avait des combats qui risquaient d'exploser dehors.
Oui, ils avaient parfois l'impression de se perdre de vue.
Mais ils étaient ensemble et ils discutaient, et ils avaient échangé des cadeaux qu'ils aimaient, et ils étaient heureux et libres.
Le monde allait bien.
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4356 Mots
Joyeux Noël xD
Oui, je suis genre. En retard.
Qu'ai-je à dire pour ma défense ? Rien ?
Ouais rien. La procrastination, écoutez.
Au moins c'est long xD
Bon sans blague... Merci ma soeur pour les idées de cadeaux de la plupart... J'avais celui de Zoé très vite, et à partir du cadeau de Marc à Nathaniel c'est mes idées.
La dynamique Zoé/Chloé est officiellement un de mes trucs préférés à faire.
J'ai adoré faire les réactions, réfléchir à comment ils emballent, comment ils réagissent, très bon jeu d'ailleurs. Je recommande si vous voulez rencontrer vos persos.
Adrien s'est pris l'head-canon de nervosité et besoin d'auto-stimulation... Gratuitement. Je sais pas d'où ça vient. Je regardais par la vitre de la voiture en cherchant une idée (ma soeur avait suggéré une chevalière mais ça commence à faire beaucoup de bagues, là...), et j'ai trouvé ça.
Enfin bref.
J'espère que c'était bien, que ça vous a plu, dites-moi tout,
Bises,
Jeanne
(30/12/2024, 01h55, en retard comme je disais)
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