Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas (spécial Halloween 2022)
Coucou ! Juste petite note pour dire que ça se passe avant Risque ;-)
Bonne lecture
************
Alix adressa un sourire fier à son reflet. La soirée d'Halloween s'annonçait absolument spéciale. Avec Rose, Juleka, Marc, Nathaniel, Max et Zoé elle avait mis en place un plan, suite à une remarque de Rose. « Pourquoi les gens nous détestent ? ». Et la réponse de Zoé avait donné une idée géniale à la sportive. L'étasunienne avait expliqué que les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas et, définitivement, la plupart des gens bloquaient sur la compréhension de la différence.
Max avait légué à la rousse deux de ses multiples tee-shirts verts dès qu'elle lui avait expliqué.
Zoé n'avait pas tort. Alors autant jouer avec. Ils allaient prendre leurs couleurs, leurs blagues et se déguiser en leurs identités. Et aller voir les gens, s'amuser en jouant à « un bonbon ou un sort ». Et en profiter pour éduquer. Mise au courant, celle qui avait inspiré le plan avait levé les yeux au ciel avant de déclarer que se déguiser en casserole n'allait pas être évident, mais le défi était amusant.
Alix, elle, avait décidé de se transformer en dragon vert. Marinette l'avait énormément aidée dans la confection du costume, les ailes en particulier avaient été complexes à créer. Mais en réunissant les deux tee-shirts de Max, en les cousant ensemble par le milieu sur le dos et en les raccrochant aux manches d'un vêtement passé à la bombe de peinture et en les découpant dans une forme particulière, l'apprentie styliste avait fait des merveilles. La sportive avait trouvé des petits morceaux de bois et les avait taillés en écailles, teints en vert foncé puis les avait collés sur un tissage en forme de queue et sur un pantalon, avec l'aide de son amie. Le résultat était extraordinaire, magnifique et étonnamment réaliste. La rousse avait aussi acheté un masque de dragon qui lui recouvrait la moitié supérieure du visage. Pour l'occasion, elle avait même sacrifié un ancien casque de roller, passé à la bombe verte et surmonté d'une ligne de triangles de cartons.
Elle avait extrêmement hâte de voir les déguisements des autres. Elle était sûre qu'ils avaient eu des idées extraordinaires, alors elle saisît le profond panier décoré de flammes en carton et courût vers la sortie de l'appartement, lançant un vague « bonne soirée » à son père et son frère. Ils avaient rendez-vous au pont des Arts, et elle avala les deux cents mètres qui l'en séparaient en moins d'une minute tant elle était impatiente.
Elle était la première, bien sûr. Mais deux minutes plus tard, elle explosa de rire en voyant un cactus en pot un peu plus grand qu'elle se diriger vers le pont, avoir un instant d'hésitation puis la rejoindre.
« Un cactus, Max ? Sérieusement ? Mais..., s'exclama Alix en tentant de calmer son fou rire, qu'est-ce que c'est que cette idée perchée, encore ?!
— Oh, tu comprendrais pas... Un délire... Comme tu nous l'as demandé... Non, en vrai, j'ai hésité entre un soldat en drapeau ace envahissant le Danemark et une plante verte, j'ai demandé à un pote et il m'a répondu cactus. Ce qui est intelligent.
— D'accoooord... Et encore le Danemark... Z'êtes complètement barrés... Et, ton pot, c'est ton drapeau ?!?!?
— Bah ouais. T'as dit « couleurs et délires », hein.
— Bon d'accord... J'ai sérieusement peur de ce que Zoé nous a préparé... Toi t'es assez raisonnable... Mais elle...
— Il y a quatre-vingt-dix-neuf pour cents de chances qu'elle ait décidé de jouer aussi avec son genre, commenta Max.
— Tu ne me rassures pas. Du tout.
— De toute façon, il va falloir que tu sois patiente commenta Max en faisant jaillir une main d'un trou au niveau de son épaule, montrant son téléphone à son amie avec l'onglet ouvert sur leur groupe WhatsApp « Rainbow Warriors ».
— Dix minutes de retard, nota Alix, qui est étonné ? Elle est pas pire que Marinette, mais elle lui fait une sérieuse concurrence.
— T'as pas tort. Mais j'ai hâte de voir les costumes.
— De même. Enfin, il n'est pas encore dix-neuf heures, on est avance.
— Mm... C'est Sailor Moon, là-bas ?
— Rose. D'accooooord. Donc on doit s'attendre à des dessins animés pour les autres des duos. Je dirais même des Disneys.
— Et après c'est moi qui fait trop de stats, soupira le cactus.
» Eh, Rose ! On est là !
— Salut Max, salut Alix. J'adore vos costumes ! C'est hyper original !
— Le tien est magnifique, répondit la rousse avec un sourire, mais merci.
— De rien, merci à toi, Mademoiselle Dragon, rît Rose, vous savez quand les autres arrivent ?
— On lit pas l'avenir, protesta Alix.
— Laisse-leur le temps d'arriver, répondit Max calmement, on ne peut pas se téléporter. Zoé a dit qu'iel aurait dix minutes de retard, les autres ne devraient pas tarder.
— D'ailleurs, tu sais en quoi Ju, Marc et Nath vont se déguiser ?!
— Je sais pour Ju, bien sûr. Mais on a dit surprise, donc je ne dirai rien.
— Mais... Euh...
— Fais pas l'enfant, Alix, sourît la blonde, c'est toi qui a décidé des règles ! De toute façon, Ju et Marc arrivent dans une minute, tu vas bien voir !
— Mm. D'accord. Je vais attendre. »
Quelques minutes plus tard, la rousse ne regrettait pas d'avoir patienté. Nath, Marc et Ju étaient arrivés ensemble, et leurs costumes l'avaient laissée bouche bée. Rien de bien original en soi, Shang, Maléfique et Raya. Mais ils étaient si bien réalisés que la sportive avait l'impression que les personnages avaient traversé les écrans dans lesquels ils vivaient.
Le brun sourît en voyant son air effaré et demanda, d'un ton blagueur :
« Marinette a le talent ?
— Marinette est le talent, corrigea la dragonne en étendant une aile, j'étais impressionnée par mon costume, mais là, c'est... Délirant. Elle a dormi, vous croyez ?! Non parce que...
— Elle n'a pas fait le mien, s'exclamèrent en cœur Max et Rose.
— N'empêche. Ça fait déjà cinq en trois semaines, nota Nathaniel, et probablement celui de Zoé. C'est énorme comme travail.
— En même temps, elle était encore plus en retard que d'habitude partout, nota Alix tandis qu'au fond d'elle, quelque chose d'étrange, une sorte d'instinct, se réjouissait de l'absence d'akumatisation qui avait dû aider.
— Elle a voulu nous faire plaisir, on va pas lui en vouloir, s'exclama « Raya » exceptionnellement audible, puis elle a gardé les secrets...
— Et ça, c'est très fort, admît Marc.
» Attendez, c'est quoi ce... Truc, s'exclama-t-il en pointant vers l'autre bout du pont.
— Zoé, je suppose, répondit le cactus.
— J'avais raison d'avoir peur, soupira la dragonne à côté de lui.
— C'est Zoé, répondit Nathaniel.
— En même temps, elle vient des Etats-Unis, vous vous attendiez à quoi, questionna Rose avec humour, ils sont dingues... »
Zoé avait eu une idée particulièrement délirante. Comme Max l'avait deviné, iel avait joué aussi avec son genre. Iel portait un pantalon orangé décoré de flammes, une espèce d'armature de taille en forme de poêle rose, jaune et bleue. Par dessus, entourant la blonde comme une armature et s'arrêtant aux épaules, il y avait une carafe transparente, à l'intérieur de laquelle on devinait l'image d'un liquide rose, blanc, violet, noir et bleu. Le drapeau gender-fluid. Qui semblait même se vaporiser, plongeant les épaules de la porteuse dans une étrange vapeur, un nuage de coton teint.
« Désolée pour le retard, on n'avait pas fini de fixer le coton des épaules, ça a été compliqué. Je crois que Marinette m'en veut...
— Marinette mérite un prix, commenta Max, vu vos costumes. Et l'efficacité avec laquelle elle a créé tout ça. Et honnêtement, je doute qu'elle t'en veuille, même si l'idée est tordue.
— On abuse complètement de sa gentillesse, marmotta « Maléfique », mais elle ne nous en voudra jamais. Cette fille est un trésor. On a énormément de chance de l'avoir.
— Sûr, approuva Alix.
» Bon on y va ? Vous êtes prêts ? Marc, Juleka, toujours partants ?
— Oui, répondirent les deux après s'être consultés du regard, nous sommes prêts.
— Juste une curiosité, pourquoi t'as pas demandé aux autres, demanda Max.
— Zoé est du genre à aller découper quiconque l'empêche d'être elle-même, maintenant. Nath... Suit même mes idées les plus pourries concernant certains sujets, dont ceux qui touchent à la queerness. Rose aurait pu avoir l'idée. Et toi, tu m'as déjà dit que tu voulais le faire. Marc et Ju sont les moins assurés d'entre nous, alors je redemande. Mais maintenant, on y va ! »
Tous acquiescèrent et ils s'élancèrent dans la ville. Alix avait vaguement fait un plan, passant par de nombreuses boutiques, des boulangeries aux garages, passant par les enseignes, s'arrêtant. L'idée, c'était d'entrer, d'aller voir les commerçants, de leur demander des bonbons, puis d'attendre les questions sur les drapeaux qu'ils portaient tous, Max sur son peau, elle en pin's sur la poitrine, Zoé partout, les autres de manière plus ou moins discrète, en barrettes, en pin's, en ceintures. Et ensuite, ils répondraient, expliqueraient leurs identités, se montreraient. Parce qu'aucun d'eux n'avait envie de rester enfermé sur lui-même.
Alix avait aussi prévu de passer chez leurs amis, éventuellement dans les paliers voisins. Plus ils voyaient de gens, mieux c'était.
************
Une heure plus tard.
Les adolescents s'arrêtèrent sur un banc, légèrement essoufflés. Vingt heures sonnaient à un clocher voisin, et la nuit commençait à être très noire. Mais ils n'avaient encore pas tout à fait terminé le plan, ils respiraient simplement. Globalement, tout s'était bien passé. Ils avaient été accueillis par de grands sourires amusés et curieux, les commerçants des petites boutiques avaient joué le jeu avec passion. Dans les grandes enseignes, où ils avaient passé la première demi-heure, ça avait été un peu plus complexe, les caissiers n'appréciant pas vraiment d'être dérangés, mais les clients les avaient soutenus. Leurs paniers à bonbons étaient aussi remplis que leurs cœurs étaient heureux.
« Alix, t'es la meilleure, décréta Zoé, c'est absolument génial comme idée ! À New-York, on faisait un peu des tricks or treats, mais toujours avec les parents et... Jamais on aurait eu une idée pareille !
— J'approuve, décréta Nathaniel, c'était beaucoup moins douteux que ce que je craignais, t'es une espèce de génie.
— Eh, c'est quoi ça, s'exclama Marc d'un ton faussement jaloux.
— Ose dire que j'ai faux, répondit Nathaniel en se levant et déposant un baiser sur le nez de Maléfique, ôtant un peu du fond de teint dont l'auteur s'était recouvert le visage.
» Et ne sois pas jaloux, ça ne te va pas, décréta le dessinateur en s'asseyant sur les genoux de son amoureux.
— Tu sais que j'ai toujours un peu peur de te perdre, marmotta Marc en fourrant son visage dans l'épaule de son partenaire, parce que t'es parfait.
— Toi aussi ! »
Rose, blottie contre Juleka, à-demi effondrée sur la plus grande, esquissa un sourire attendri en voyant l'attitude des garçons. Son amoureuse lui vola un baiser sur les lèvres, puis se tourna vers Alix et la remercia à son tour pour cette virée nocturne absolument unique. Une fois, il y avait eu une réaction négative immédiate, un voisin de Marc chez qui ils avaient sonné pour leur projet. Mais ils étaient ensemble, et ils avaient réussi à changer le regard de colère en regard perplexe. Ce qui était déjà un immense progrès.
Alix, restée debout avec Zoé et Max, regardait les deux couples avec un peu de perplexité. Définitivement, quelque chose lui échappait dans l'amour. Mais bon, pas grave. La question, maintenant, c'était de savoir si les autres allaient accepter la dernière étape de son plan. Le manoir Agreste.
« Les gens ? Je sais pas si vous allez être d'accord pour le dernier arrêt...
— Pour moi c'est ok, répondit Max, il y a à peine cinq pour cents de chances que ce soit le père d'Adrien qui viennent nous ouvrir, et son assistante a l'air ouverte.
— Le manoir, s'exclama Zoé, mais... C'est de la folie ! On ne dépassera jamais la grille !
— On peut, répondit Juleka, il faut juste mettre Adrien au courant. Il nous aidera, il n'y aucun doute.
— D'accord, fît Marc, et une fois à l'intérieur ? Je veux dire, le but n'est pas de parler à Adrien, Ju. Lui, il sait.
— On lui demande de nous amener à son père, décréta Rose, on est ensemble de toute façon, il ne peut rien nous arriver !
— Je suis un peu dubitatif, Sailor Moon, mais d'accord...
— Eh, Shang, t'es un soldat ou pas ? On peut largement s'en sortir. Puis on a une princesse guerrière avec nous, rétorqua-t-elle en pointant Juleka, on est armés ! Moi, je dis, on y va.
— Je suis d'accord, marmotta Juleka.
— J'ai déjà donné mon avis, déclara Max, et je maintiens. Ça se fait.
— Si vous pensez que c'est jouable, je suis pour, décréta Zoé, les yeux soudainement dans le vague.
— Zo ? Un problème, s'inquiéta Alix.
— Au neutre, s'il vous plaît. C'est juste que le passage de me sentir totalement fille à complètement agenre a été un peu brutal... Mais ça va. Je m'habitue. On y va ?
— Bon, d'accooord, répondirent Marc et Nathaniel, s'inclinant devant la majorité, c'est parti. »
Alix envoya un message à Adrien pour le prévenir et ils partirent en direction du manoir Agreste, où ils arrivèrent quelques minutes plus tard. Leur ami vînt leur ouvrir, complimenta les costumes, puis leur expliqua que son père et Nathalie étaient dans le bureau, il pouvait les emmener. Il n'était pas sûr de la réaction de son père, alors il leur recommanda de s'adresser surtout à l'assistante. D'être bref et de rester sur leurs gardes, le styliste pouvait mal réagir et être dangereux.
Zoé mît la main dans sa poche et en ressortît un couteau-suisse dont iel déplia la longue lame, décrétant que personne ne ferait de mal à ses amis. Juleka déglutît légèrement. Les attaques la touchaient toujours profondément, et elle ne voulait pas que la soirée soit gâchée. Rose lui prit la main, lui murmurant que ça allait bien se passer. Puis ils montèrent tous les escaliers et Alix toqua à la porte du bureau d'un air déterminé.
Ce fût Nathalie qui vînt ouvrir et elle esquissa un sourire en voyant les costumes et les drapeaux.
« Bonjour les enfants, vous voulez des bonbons ?
— Si vous en avez, on n'est pas contre, sourît Max, mais ce n'est pas notre objectif premier.
— Laissez-moi deviner... Vous êtes en mission éducation ? L'idée vient de qui, Alix ou Zoé ?
— Comment vous avez deviné ?! L'idée est de moi, suite à une remarque de Zoé, mais... Comment ?!?!
— C'est facile à deviner, avec tous vos drapeaux. Pour l'origine de l'idée, Adrien parle beaucoup de ses amis. Allez-y, Gabriel n'est pas de mauvaise humeur. Et de toute façon, s'il essaye d'être cruel, je serai avec vous.
— Pourquoi, s'étonna Rose.
— Parce que je pourrais porter votre costume, Mademoiselle Sailor Moon. »
Elle s'éloigna de la porte, allant échanger quelques mots avec son patron afin de le prévenir. Quand les adolescents entrèrent dans l'immense pièce, il les accueillit d'un froncement de sourcils.
« Nathalie m'a expliqué votre idée. Vu l'heure, j'imagine que vous vous êtes bien promenés déjà... Est-ce que je peux essayer de voir si je connais vos drapeaux ?
— Si vous voulez, rît Zoé, mais si c'est facile pour Ju, Rose, Marc et Nath, les miens et ceux de Max et Alix peuvent être un peu plus... Argh, c'est quoi la traduction de « tricky »?!
— Délicat, sourît Nathalie, ou compliqué. Mais votre costume donne de bons indices.
— Mm... Il y a deux choses, pour vous, Zoé. Vous êtes pans, et... Je ne sais pas. La carafe c'est une ambiguïté de genre, mais je ne saurais pas dire quoi. Je ne connais pas grand-chose à la non-binarité, même si ça fascinait Émilie. Juleka a le drapeau lesbien en barrette, Nathaniel et Rose ont le drapeau bi, qui est le premier que j'ai vu. Marc... Je n'ai jamais vu ce drapeau, mais je suppose que c'est le drapeau gay ? Et effectivement, je ne connais pas ceux d'Alix et Max.
— Au moins, on a des choses à dire, sourît le brun derrière son armature de cactus.
» Effectivement, Marc a le drapeau gay, qui a été créé il n'y a pas longtemps pour avoir un symbole spécifiquement gay, puisque le drapeau arc-en-ciel est un symbole de la communauté entière.
» Le mien c'est le drapeau asexuel. Ça veut dire que je ne ressens pas d'attirance sexuelle, pour personne. Mais l'asexualité se décrit sur un spectre très large, et certains aces peuvent en ressentir dans certaines situations. Et... C'est un peu compliqué à comprendre, j'imagine. Comme on a généralement du mal à comprendre ce que c'est que l'attirance sexuelle, dans la communauté. Aussi, quelqu'un d'ace n'est pas forcément aromantique, et vice-versa.
— Dis tout de suite que t'as quand même un crush, fît Alix, c'est plus rapide.
» Moi, je suis aromantique, ou aro. C'est l'absence d'attirance romantique, mais c'est un spectre, comme l'asexualité. Les deux sont assez similaires, donc il y a beaucoup d'échanges et de partages d'expérience, un vocabulaire similaire, et même les blagues sont souvent partagées.
— Ça...
— Gabriel, lança Nathalie d'un ton d'avertissement en voyant son air dubitatif.
— C'est très particulier. Presque incroyable. J'imagine que vous devez avoir d'autres douleurs...
— Est-ce que vous êtes sincère, demanda Rose, perplexe, ne s'étant pas attendue à ce que le père d'Adrien soit si ouvert.
— Je me force un peu à le penser, mais je le pense. Je n'ai pas l'option de faire l'imbécile, de toute façon... Nathalie m'en voudrait, et même malade, elle est plus forte que moi. Je n'ai de toute manière aucune envie de la contrarier. Et, Zoé ? Vous ne m'avez pas expliqué le drapeau sur la carafe.
— C'est le drapeau gender-fluid. Ça veut dire que mon genre fluctue en différent point... Souvent je me sens comme une fille, entièrement, parfois juste partiellement, et beaucoup de fois, je... N'ai juste pas de genre. Mais être agenre ou demigirl, c'était trop compliqué à représenter, alors Marinette et moi avons opté pour la représentation de la fluidité. Le genre, c'est quelque chose de très compliqué, profondément intime, mais qui s'adapte aux langages, aux valeurs de la société où on vit. C'est une part de notre identité qui peut parfois être plus difficile encore à identifier que l'orientation. Et...
» Heureusement, la langue arrive à évoluer. En Anglais, on a toujours utilisé le « they » au singulier quand on ne précisait pas le genre de la personne, il est naturellement devenu le pronom non-binaire, même s'il y a une quantité folle de néo-pronoms. Et en Français, il y a un neutre qui commence à se construire, avec des nouveaux pronoms aussi... J'ai demandé aux autres de l'utiliser le plus possible, c'est le genre avec lequel je suis le plus confortable...
— Je comprends. Enfin, pas totalement, mais vous expliquez très bien. Merci pour tout ce condensé d'informations. C'est... Intéressant.
» Et n'ayez pas tous cet air surpris. Je suis curieux, et j'aime bien découvrir de nouvelles choses. Venez, il reste peut-être des bonbons à la cuisine. »
Nathalie les regarda sortir, un sourire aux lèvres. Elle savait que Gabriel était assez ouvert, mais depuis que Papillombre avait pris le pas, elle commençait à avoir peur et l'avait menacé à demi-mots en lui expliquant la situation. Le regard inquiet qu'il lui avait lancé l'avait rassurée. Et son attitude avait été parfaite.
Peut-être qu'elle pourrait le sauver, en fin de compte. Dans la nuit de fête, elle reprenait doucement espoir.
************
3256 Mots + Note du début
Mieux vaut tard que jamais, je suppose ?
Je l'ai terminé, c'est déjà bien. Et c'était pas facile. Bon évidemment, je me suis un peu éclatée sur les costumes, vous me connaissez. Marc, Rose et Juleka ont été suggérés par une pote parce que j'étais complètement en rade d'idée. Merci à elle.
L'idée est éclatée, mais pas trop.
Y a eu plusieurs facteurs.
Déjà, la semaine de visibilité ace et aro c'est la dernière semaine d'octobre, autant vous dire que j'ai vu tous les contenus possibles sur les comptes LGBTQIA+ que je suis sur Insta. Et ça, je me suis dit "et pourquoi pas jouer avec"
En plus, y avait eu une BD de queerchameleon un peu avant avec la phrase qui me sert de titre, et ça m'avait marquée.
Ensuite, j'avais envie de faire un truc avec un "un bonbon ou un sort", parce que c'est un peu le jeu d'aujourd'hui quand même.
J'espère que ça vous a plu, que j'ai pas fait dire de conneries à Zoé, que ça se tenait,
Bises,
Jeanne
(31/10/2022, 22h07)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top