Joli bal

 Assise sur les marches du musée de l'Homme, Marinette dessinait. Elle faisait des croquis de différentes tenues possibles pour le bal de fin d'année. Ses amies, épatées par le talent de styliste qu'elle avait démontré tout au long de l'année, lui avaient demandé de créer leurs tenues.

Mais la jeune fille commençait à fatiguer. Elle travaillait depuis deux bonnes heures, et la nuit semblait déjà proche, bien qu'il ne soit que vingt heures, tant le temps était couvert.

Alors qu'elle commençait à ranger ses crayons dans leur boîte, une voix la fît sursauter.

« Eh bien, chat m'a l'air très réussi tout ça.

— Chat Noir ? Que fais-tu ici ?

— Je prends l'air. Il ne fait pas très bon chez moi en ce moment. Et toi ?

— Quand j'ai besoin d'inspiration, je viens ici. Mes amies m'ont chargée de la confection de leurs tenues pour le bal de fin d'année.

— A ce que j'ai vu, elles ont bien choisi. Tu sembles avoir un certain talent.

— Merci Monsieur-le-Flatteur.

— Oh, je ne fais que dire ce qui me semble à une princesse.

— Je croyais que nous nous étions mis d'accord pour dire que nous ne sommes que des amis ?

— Ça n'empêche pas les surnoms. Après tout, le combat contre Papa-Garou ressemblait à un conte de fées. Et tu habites dans les toits, comme une certaine princesse.

— Bien, Seigneur le Chat Botté, répondît-elle avec un rire. »

Elle discuta encore quelques minutes avec le héros, qui faisait le clown comme à son habitude. Il fallait dire que ça faisait du bien après toute la pression reçue dans la journée à propos du brevet.

Mais Marinette finît par mettre fin à ce moment de détente, devant rentrer chez elle.

Le héros la retînt avec une dernière question. Il lui demanda qui serait le Prince Charmant de la soirée.

Elle rougît légèrement, haussa les épaules, murmura qu'elle demanderait à un camarade de classe en particulier, mais qu'elle n'était pas sûre qu'il puisse venir, son père était très strict, ce ne serait probablement pas possible...

« Et au cas où il ne peut pas venir, que feras-tu ?

— Tss, tss, Monsieur le Chat, je vois clair dans votre jeu. Sachez que si l'envie vous prend de venir jeter un œil à mon collège, j'y serai malgré tout. Mais vous n'êtes pas mon invité.

— Bien entendu, Votre Altesse Princière, répondît-il en s'inclinant profondément et en lui faisant un baisemain. »

Marinette rît et salua le héros parisien, avant de s'en retourner vers chez elle, laissant un Chat Noir rêveur en arrière.

Si Adrien ne peut pas venir, Chat Noir sera forcément de la partie, promis, Marinette !

***********

Quinze jours plus tard, à huit heures du soir, au collège Françoise Dupont.

Alya poussa un soupir. Marinette était encore en retard. Mais l'apprentie-journaliste s'interdisait de la blâmer. On pouvait comprendre que la jeune fille soit peu motivée pour venir. Après tout, Adrien avait été, comme attendu, privé de sortie. Ce qui condamnait Marinette au rôle de pot de fleur, ou à la rigueur de chandelle pour ses amis.

Mais l'Eurasienne avait promis de venir quand même, et d'essayer de s'amuser. Donc, Alya l'attendait.

Et quand Marinette arriva, sa meilleure amie écarquilla les yeux. L'apprentie styliste s'était dépassée pour sa tenue. C'était extraordinaire.

Elle portait une robe rouge dont la jupe s'évasait progressivement, en plusieurs jupons de mousseline, les plus élevés légèrement plus clairs que les autres, presque roses, dans un dégradé fascinant.

Le haut était brodé d'une douzaine de roses en tissu au niveau des bords, roses sur lesquelles se promenaient quelques petites coccinelles en tissu. Elle n'avait qu'une manche, sur l'épaule gauche, une bouffée de tissus froufroutants doucement.

Et elle s'était lâché les cheveux, retenus par un bandeau rouge strié de deux raies noires.

Alya se précipita pour l'accueillir, effarée, émerveillée, se demandant à quel moment Marinette avait pu créer une telle merveille avec tous les devoirs et activités qu'elle avait. Puis, pointant les coccinelles, elle demanda si c'était bien prudent.

« Je ne sais pas. Mais il y en avait dans le magasin et elles étaient jolies, ça m'a attirée. Et puis, ce sont des porte-bonheurs, non ?

— Tout à fait. J'espère qu'elles t'aideront à passer une bonne soirée. Enfin, avec une tenue pareille, tu vas faire rappliquer tous les célibataires du quartier.

— Oh, tu exagères.

— Peut-être. Mais tes coccinelles ont intérêt à ne pas te laisser tomber !

— Merci Alya. Bonne soirée ! »

Alya hocha la tête et repartît vers Nino, à l'autre bout de la cour, pour discuter avec son petit ami.

Sur un toit du collège, Chat Noir contemplait Marinette. Il l'avait attendue aussi, et maintenant il se disait qu'elle était beaucoup trop impressionnante, il n'oserait jamais l'inviter.

Puis il se rabroua, se disant que ce soir, il était Chat Noir et non Adrien. Un super-héros presque indépendant et pas le modèle vivant sculpté par son père.

Alors il sauta agilement dans la cour, juste à côté de sa Princesse.

Il vît qu'elle avait sursauté, mais attrapa aussi le sourire qu'elle tentait de dissimuler. Il lui adressa un sourire rayonnant, et, tandis que les premières notes d'une chanson dansante résonnaient dans la cour, il lui adressa un regard malicieux.

« Me feriez-vous l'honneur de m'accorder cette danse, Princesse Marinette ?

— Avec plaisir, Monsieur le Chat, c'est demandé si gentiment. »

Et il l'entraîna sur la piste de danse, joyeusement, sous les yeux médusés des autres élèves présents.

Mais ils n'eurent pas longtemps cette attention, grâce à Nino. Le DJ avait deviné que Marinette ne voudrait pas être dévisagée longuement. Il s'improvisa alors chauffeur de salle, pour que les couples présents se forment, pour que tout le monde se mette à danser.

Et au bout de quelques danses, tout le monde avait oublié avec qui dansait Marinette, permettant à Nino et Alya de danser à leur tour.

Marinette et Chat Noir avaient eux aussi oublié leur environnement, se perdant dans un monde de musique, de danse et de tendresse. Oui, de tendresse. Ils se guidaient l'un l'autre dans la danse, naturellement synchrones, comme s'ils avaient toujours fait cela.

Quelque part, ils avaient déjà eu à le faire face à Rossignoble, mais c'était Ladybug et ça leur avait demandé des efforts.

Là, c'était naturel. Comme s'ils s'étaient attendus toutes leurs vies, pour danser sur ces rythmes.

Et ils le percevaient tous les deux. Eux qui, tout au long de l'année, s'étaient repoussés sans le dire, eux qui s'étaient entêtés à n'être que des amis pour l'autre.

Eux qui avaient toujours cru que leur couple était impossible, ou plutôt qui ne l'avait jamais envisagé.

Chat Noir.

Marinette.

Marinette.

Chat Noir.

Avec leurs qualités, leurs défauts, qu'ils assumaient et acceptaient.

C'était déjà la vingtième danse, ça faisait déjà près d'une heure qu'ils dansaient, que le temps était arrêté pour eux. Mais la fatigue commençait à s'emparer d'eux, alors ils s'arrêtèrent et se dirigèrent vers le mini-bar pour prendre une pause.

Chat Noir redevînt le héros charmeur enchaînant les jeux de mots, Marinette redevînt la jeune fille un peu maladroite mais inventive, attentive et déterminée, ils recommencèrent à parler.

À échanger dans l'ambiance magique de la soirée.

Le héros saisît un verre sur le buffet, le remplît de jus de pomme et le tendît à la créatrice en herbe. Celle-ci lui dénicha une brique de lait et lui servît un verre.

Ils trinquèrent en riant, s'appuyant contre un mur à l'écart.

« Tu sais, Chat Noir, je ne pensais pas savoir danser aussi bien.

— Tu es une vraie étoile, Princesse. Mais j'aimerais comprendre comment tu peux me mettre autant en harmonie avec toi.

— Aucune idée. Je n'aurais jamais pensé que ce soit possible. »

Il chassa une mèche rebelle qui était revenue devant son visage, s'échappant du bandeau.

Avec un sourire, il répondît que ce n'était pas grave. Ils trouveraient peut-être la réponse d'ici la fin de la soirée.

Elle acquiesça avec un sourire. Elle relança la discussion, lui demandant malicieusement quel âge il avait, comment il avait pu deviner l'heure du bal alors qu'elle avait oublié de lui dire, comment il trouvait la soirée, se faisant légèrement taquine.

Chat Noir répondît sur le même ton, taquin et souriant. Expliquant qu'il ne pouvait pas lui donner son âge sans risquer qu'elle ne veuille trouver son identité. Mais il assura qu'il n'y avait pas beaucoup de différence entre eux.

Et pour trouver l'heure du bal, « chat n'avait pas été sorcier. » C'était indiqué sur le site Internet de Françoise Dupont.

Quant à la soirée, elle était « Miraculeuse ».

Alors qu'ils allaient se relancer dans une discussion, Alya s'incrusta entre eux, s'étonnant de leur complicité. En cœur, ils haussèrent les épaules et répondirent qu'ils ne comprenaient pas vraiment non plus.

La journaliste fronça un sourcil, mais ne commenta pas son scepticisme face à cette réponse. Il devait bien y avoir une explication que les deux connaissaient. Mais s'ils ne voulaient pas lui dire, ça n'étaient pas grave.

Peut-être l'identité de Ladybug... Mais Mari' n'aurait pas fait ça ! Impossible ! Elle y tient trop.

Après quelques minutes de réflexion, Alya abandonna la partie, décidant de laisser le potentiel couple en paix et de retourner danser avec son DJ préféré.

Et, après avoir terminé leurs boissons, Marinette et Chat Noir retournèrent danser et oublier le temps eux aussi.

***********

Après une nouvelle heure de danse, les deux jeunes étaient encore plus étourdis qu'à leur première pause.

Mais une certitude avait pris place entre eux, tandis que l'harmonie et le naturel grandissaient et devenaient plus évidents. Il y avait plus que de l'amitié entre eux. Et ce sentiment différent et profond, ils se demandaient s'il était vraiment réel. Puisqu'ils avaient passé plus d'un an et demi à le croire impossible.

Marinette fût la première à accepter de le reconnaître. Elle sentait bien son cœur accélérer quand Chat Noir faisait un geste délicat vers elle. Elle sentait bien ses joues prendre feu quand il lui murmurait, entre deux pas de danse, un compliment. Elle sentait bien que c'était lui qu'elle aimait.

Elle l'entraîna hors de la piste, subtilisa deux verres de lait au buffet et l'entraîna à l'écart.

« Tu sais, Chat Noir, j'ai découvert quelque chose ce soir... Je... Tu es... Mon cœur...

»C'est compliqué, murmura-t-elle pitoyablement.

— N'hésite pas, Ma Princesse. Tu sais, ces hésitations sont à la fois adorables et insupportables. Adorables parce que ça me donne l'impression que malgré toutes les forces que tu sais montrer, elles dénotent qu'après tout, tu n'es qu'une adolescente normale et parfois hésitante.
Insupportables parce que je me demande ce qu'elles me cachent. Tu sais, je me suis rendu compte que je... Hum... Je t'aime, Marinette. »

La jeune fille blêmit, puis rougît fortement, prenant presque la teinte des coccinelles parsemant sa robe.

Fixant son regard dans celui du héros, de son sauveur, du Chat Botté qui lui apportait l'immense richesse de son cœur, elle murmura à son tour qu'elle l'aimait.

Alors il la serra tendrement contre lui, rapprochant leurs cœurs qui battaient à l'unisson. Il se pencha vers elle, et l'embrassa avec joie, joignant leurs lèvres solidement mais d'une pression légère.

Marinette laissa le bonheur l'inonder, l'amour prendre le contrôle, répondît d'une faible pression à Chat Noir.

Pour eux, la nuit était claire, la vie était enfin nette, sans complications.

Ils étaient amoureux, et c'était évident.

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 1905 Mots.

 Une toute petite heure de retard sur l'horaire prévu..

 Joyeux anniversaire @1Coeurdemiel ! J'espère que ça t'a plu ! 

 Il est spécial pour toi, celui-là. 

 J'espère aussi ne pas avoir trop trahi les personnages et ce que tu aimes dans le Marichat.

 Bises,

 Jeanne.

 PS : et les autres, vous pensez quoi du texte ? 

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