Jalousie (Marichat / Ladynoir)
Ladybug soupira. Le combat devenait de plus en plus difficile.
Ils se battaient contre au moins trente clones d'une secrétaire surchargée de travail. Et qui, en plus du clonage, avait récupéré un pouvoir semblable à celui de l'Insaisissable.
Mais avec la révélation causée par Miracle Queen, elle ne pouvait plus faire appel à Rena Rouge.
Elle se battait comme elle pouvait, repoussant les adversaires avec son yo-yo, se battant pour ne pas être prise au piège.
Mais elle s'épuisait.
Et Chat Noir aussi. Il avait déjà eu recours à son cataclysme, pour se libérer des liens où l'un des clones l'avait enfermé.
Et il ne restait que trois minutes avant sa détransformation.
« Ma Lady, je t'en prie ! Je sais que c'est risqué, mais on a besoin d'alliés. On s'en sortira jamais seuls.
— Ok, Chaton. Essaye de les retenir...Et de ne pas te détransformer.
— Promis. »
Ladybug fila dans la nuit, fit un ou deux détours pour éviter qu'on puisse trouver son adresse et atterrit sur son balcon.
Aussitôt, elle se faufila dans la chambre et prît les Miraculous du renard et du serpent. Elle sentait qu'ils auraient besoin de plusieurs essais.
Elle s'apprêtait à repartir quand ses parents entrouvrirent la trappe, inquiets à cause du combat qui se déroulait au pied de l'immeuble.
Marinette retint une grimace. Elle ne pouvait pas rester longtemps, et avec ses parents, c'était toujours très long de s'expliquer.
Mais heureusement, elle parvint à les convaincre que tout allait bien, et qu'elle ne prendrait aucun risque. Elle détestait mentir, mais c'était le seul moyen.
A peine libre, elle redevint Ladybug, fila chez Alya puis au bateau de Madame Couffaine, pour distribuer les deux Miraculous qu'elle avait pris.
Deux minutes plus tard, elle était de retour sur la scène de bataille.
Pas de risques inutiles...Mais comment pourrais-je faire bon sang ?!
« Ladybug, c'est de Multimouse qu'on a besoin ! Même moi je peux pas tous les piéger, lança Rena Rouge.
— Euh...Je vais voir si elle peut venir. Mais c'est une bonne amie, et je sais à quel point ses parents sont protecteurs...
— Je suis sûre que tu sauras leur expliquer, ma Lady. Paris avant tout.
— Vous vous débrouillerez sans moi ?
— Avec la seconde chance, on ne risque rien, assura Vipérion d'un ton rassurant. »
Ladybug regarda autour d'elle. Elle confia son yo-yo à Vipérion, « au cas où ».
Chat Noir grimaça. C'était vraiment injuste. Vipérion avait droit à un traitement de faveur, et lui n'avait rien. Il la connaissait depuis plus longtemps, quand même ! Et le jeune homme aux cheveux bleus n'avait jamais fait que s'interposer. Et il y avait de multiples griefs qui venait à l'esprit du héros. C'était injuste, injuste, injuste.
« Chat Noir, ne sois pas jaloux. Ladybug connaît mon identité, donc elle sait quoi attendre de moi.
J'ai limite plus de pression, en fait.
— Tu as raison, Vipérion...Mais j'ai l'impression qu'elle ne me fait toujours pas confiance, c'est fatiguant.
— Allez, on a le devoir de se débrouiller en attendant Multimouse. Si ça peux te rassurer, je n'ai aucune prétention sur le cœur de Ladybug.
— Bon, Luka, on parlera plus tard de l'histoire avec Marinette, maintenant au boulot, coupa Rena Rouge. »
La concernée, restée sur un toit voisin, sentît son cœur se serrer. Luka aimait Marinette, Chat Noir aimait Ladybug, Maribug aimait Adrien...Et considérait les deux autres comme des perles rares en amitié.
Elle secoua la tête, se dirigea discrètement vers chez elle, écrivit un mot à l'attention de ses parents disant que Ladybug avait besoin d'elle, et ressortit.
Elle se détransforma, prononça la formule d'amalgame, se clona une fois. Le clone ôta le costume de Ladybug, et les deux versions de Marinette filèrent.
Multimouse se clona un nombre incalculable de fois, et finit par réussir à mettre hors-jeu la véritable secrétaire.
Tous les clones disparurent en une poignée de seconde, sauf Multimouse elle-même.
Cependant, Ladybug n'eut pas le temps d'approcher avant que l'akumatisée ne se réveille.
Multimouse retint un cri quand l'autre version d'elle-même fut mise au tapis d'un seul coup.
« Seconde chance !
— Cataclysme !
— Mirage !
— Multitude ! »
Les pouvoirs activés, les héros se battirent. Rena Rouge convoquait l'illusion pour tromper l'adversaire sur leurs positions, Multimouse la distrayait, Chat Noir tentait d'atteindre l'objet ensorcelé, mais il ne fit que cataclysmer un pan de sol.
Luka relança la seconde chance.
Mais ils échouèrent.
Et échouèrent encore.
Et Ladybug ne se réveillait pas.
Et la seconde chance ne parvenait pas à débloquer la situation.
Le jeune homme avait renoncé à compter le nombre d'utilisations. Ils ne progressaient pas, et perdaient du temps. Et Chat Noir n'osait plus activer son cataclysme, de peur que les retours en arrière de Vipérion ne suffise pas à protéger son identité.
Ils avaient besoin de temps. De plus de temps. De pouvoir se poser et réfléchir.
Ils avaient besoin du Miraculous de protection. Luka identifia rapidement le problème : c'était une chose de savoir à qui le donner, mais encore fallait-il l'avoir.
Or, pour ça, il fallait que Ladybug leur dise où elle cachait les Miraculous.
Il activa encore la seconde chance, suite à un énième échec de Rena Rouge et Multimouse.
Il demanda à Chat Noir de le protéger, tandis qu'il approchait de leur cheffe assommée. Il tenta de la réveiller, puis l'emmena à l'écart, toujours protégé par le héros principal.
A l'écart du champ de bataille, Vipérion confia à Chat Noir la tâche de réveiller Ladybug, et repartît aider les filles à se battre.
Alya finit par en avoir marre de ce combat qui s'éternisait. Du coin de l'œil, elle vit que Chat Noir avait parfaitement rempli la mission que lui avait confiée l'aîné d'entre eux. Ladybug était réveillée.
Elle demanda à Multimouse de la couvrir, et s'approcha par derrière de leur adversaire, avant de l'assommer d'un coup de flûte bien ajusté.
Chat Noir pulvérisa l'objet où était le papillon ensorcelé.
Ladybug captura l'akuma, le purifia, puis demanda ce qui c'était passé.
« J'en avais marre. Tu es à peine revenue avec Multimouse que tu as été assommée.
Vipérion a sur-utilisé son pouvoir, mais on arrivait à rien.
» Quand j'ai vu que Chat Noir avait enfin réussi à te réveiller, j'ai décidé que les plans compliqués, ça allait bien quand on en était pas à la vingt-six millième tentative. Et j'ai juste assommée cette super-vilaine avec ma flûte.
— Euh...Ok. Au moins c'est efficace.
— C'est toi la spécialiste des plans tordus, pas nous, répondit Vipérion.
— Il a pas tort, fit Chat Noir. »
Ladybug lui sourit, lança le Lucky Charm pour réparer les dégâts, et lança le « bien joué » traditionnel avec ses quatre partenaires de la soirée.
Ils s'apprêtaient à partir, mais Chat Noir, comme d'habitude, fît le clown. Enfin, aux yeux de la coccinelle. Le héros fit une suite de courbettes compliquées à Rena Rouge et Multimouse, avant d'embrasser cette dernière sur la joue.
Ladybug grimaça. Elle raccompagna Alya, Luka et l'autre version d'elle-même, récupérant les Miraculous au passage. Elle était partie sans dire un mot à Chat Noir.
Elle avait été vexée par ce baiser sur la joue de Marinette. Et elle était incapable de se l'expliquer. Pour l'instant en tout cas.
**********
A la récréation du matin, le lendemain, Marinette eut la surprise d'être félicitée par la plupart de ses camarades de classe pour le combat de la veille.
« Alya, bon sang, qu'est-ce que t'as raconté sur le Ladyblog ?!
— La stricte vérité. A quel point Multimouse avait été efficace hier.
— Je n'ai rien fait, moi ! C'est Rena Rouge qui a battu la vilaine, au final. Pas Multimouse.
— Tu es trop modeste, Mari'. Rena Rouge n'aurait pas pu approcher autant si il n'y avait pas eu deux Multimouse pour distraire l'adversaire.
— Si tu le dis. N'empêche que je n'étais pas l'héroïne de la soirée.
— Pourquoi veux-tu limiter autant des mérites, Marinette ? Tu sais, tu mérites les éloges, Multimouse s'est vraiment bien battue d'après la description d'Alya.
— Parce que...que...que...
— Je te fais toujours bugger on dirait. Ou tu ne trouves pas de raison valable ?
— Un peu des deux sans doute, bafouilla Marinette en rougissant.
— C'est son altruisme, coupa Alya, elle cherche toujours à minimiser son rôle, à ne se montrer que comme un catalyseur de l'énergie des autres.
Même en tant que super-déléguée elle fait ça, alors super-héroïne !
— Je crois que tu as raison, Alya. Merci.
— Je sers à ça. Mais tu es censée te connaître toi-même mieux que je ne te connais. »
Marinette hocha la tête, incapable de parler. L'image de Chat Noir s'était imposée à elle, qui lui disait que sa capacité à s'effacer devant les autres finirait par la perdre.
Heureusement pour elle, la cloche sonna à cet instant.
Le cours de français fut une véritable épreuve. Sur les deux heures, ils eurent une évaluation de grammaire avant d'entamer une séquence sur l'autobiographie. Ce que la jeune fille trouvait particulièrement ennuyeux. En tout cas, le texte étudié, extrait de La Métaphysique des tubes d'Amélie Nothomb l'était.
Et pendant ce temps-là, elle pensait à Chat Noir, au pincement au cœur qui l'avait secouée quand il avait embrassé l'autre version d'elle-même. A la vexation qu'elle éprouvait.
Elle finit par réussir à analyser le sentiment qu'elle éprouvait. Elle était jalouse.
Jalouse d'elle-même, certes, mais jalouse quand même. Non, ce n'était pas la même chose que Chat Noir drague Multimouse, Ladybug ou Marinette.
Elle percevait la différence qu'il pouvait y avoir entre ses différentes identités, et elle comprenait ce que sa jalousie voulait dire.
D'abord, elle n'était pas amoureuse d'Adrien.
Ensuite, et surtout, elle se sentait plus proche de Ladybug que de Multimouse.
Et pourtant, Ladybug n'était pas exactement Marinette.
Marinette soupira, rappelée sur terre par la sonnerie. Alya lui demanda si elle allait bien, et l'Eurasienne hocha la tête. Elle avait juste besoin de voir Chat Noir. Le plus vite possible.
Aussi, elle fila dans un coin discret, se transforma, et essaya de contacter son partenaire.
Elle eut la surprise de recevoir immédiatement un message de réponse. Quand elle l'exprima, son partenaire répondît qu'il profitait de la pause-déjeuner pour explorer la ville.
Il l'invita à le rejoindre sur le pont Mirabeau, où il se trouvait.
Elle acquiesça, et trois minutes plus tard, elle était avec lui.
« Pourquoi ici ?
— C'est un quartier où je ne viens pas souvent. Et j'aime bien le poème d'Apollinaire, aussi.
— Tu es poète Chaton ?
— Je suis attentif dans toutes les matières, et je l'ai étudié en cours il y a quelques mois.
— Je vois.
— Pourquoi voulais-tu me voir ? Tu as quelque chose à me dire ?
— Je voulais juste te voir...Et reparler d'hier. Je suis désolée d'avoir servi à rien hier soir.
— C'est pas ta faute, ma Lady. Tu pensais qu'elle était hors-jeu.
— Pourquoi tu as été tellement parfait avec Multimouse hier ?
— Parce qu'à force de me faire rembarrer, j'ai appris qu'il valait mieux lâche l'affaire avec toi. Tu ne m'aimeras jamais alors...
— C'est faux !
— Pardon ?
— Ça va paraître absurde mais...Depuis hier, je n'arrête pas d'y repenser. Et de penser à toi. Et je suis jalouse de ce baiser que tu as donné à Multimouse.
— Et cet autre garçon dont tu es amoureuse, alors ?
— Il faut croire que je ne l'aime pas. Puisque je suis amoureuse de toi.
A moins qu'on puisse être amoureuse de deux personnes à la fois ?
— Tu viens de faire de moi le plus heureux des jeunes gens ma Lady. Tu sais à quel point je t'aime. Que ce soit réciproque...
— Ça l'est. Je t'aime Chat Noir. »
Le sourire de Chat Noir a cet instant était tellement rayonnant que Ladybug aurait tout fait pour le voir tout le temps.
Elle se dressa sur la pointe des pieds, et déposa ses lèvres sur celles du Chat.
Elle lui offrit toutes ses émotions, tous ses sentiments, tous les désordres de sa vie, qu'il pouvait dorénavant ranger d'un sourire.
En répondant à son baiser, il promît le bonheur, la sécurité et l'assurance. Il transmit toute la confiance qu'il avait pour elle.
Les Parisiens sourirent en voyant ce couple qui les protégeait chaque jour se réaliser enfin vraiment.
Une jeune fille brune qui passait par là prît une photo, et la posta sur ses réseaux en annonçant :
« Longue vie au Ladynoir ! »
**************
2092 mots.
Aloooors...A la fin, je m'incruste légèrement. Mais...Je rêve tellement de les croiser, ces deux-là.
Enfin, y a quand même des limites à l'incruste, je n'ai quasi pas de réseaux sociaux (j'ai Instagram en plus de Wattpad, mais c'est tout).
J'aime bien l'OS, particulièrement parce qu'il souligne la division identitaire que ça pourrait créer, cette histoire de masques...
Et vous, vous avez apprécié ?
Bises,
Jeanne.
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