Inversement

Marinette claqua la porte de son casier avec un soupir. Sa situation amoureuse devenait vraiment compliquée. Ses derniers jours, elle s'était aperçue de l'importance qu'avait prise Chat Noir. Alors qu'elle combattait presque seule, Rena Furtive la couvrant secrètement, elle avait désespérément cherché son partenaire.

Rien à faire, il était introuvable. Et quand, plus tard, ils s'étaient retrouvés pour la ronde, il avait simplement répondu qu'il croyait qu'elle n'avait plus besoin de lui.

Ladybug s'était sentie presque trahie par cette phrase, et avait réalisé seulement alors à quel point elle l'avait exclu des combats depuis qu'elle avait révélé son secret à Alya. Elle s'était excusée, l'avait serré dans ses bras chaleureusement, et lui avait dit que, malgré tout, c'était lui son héros.

Le Chat avait souri, puis était reparti, la ronde terminée.

Et Marinette y avait repensé toute la nuit. Elle s'était aperçue à quel point Chat Noir lui avait manqué. Elle s'était aperçue de la place qu'il avait prise dans son cœur. Elle s'était aperçue de l'erreur magistrale qu'elle avait commise depuis le début des combats. Bon, peut-être pas le début.

Mais maintenant, elle savait que celui qu'elle aimait était celui qu'elle rejetait sans arrêt depuis toujours. Enfin, elle l'aimait à présent, et il manquait à Ladybug, énormément.

Pour un peu, elle se serait donné des claques. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle n'arrivait même pas à se satisfaire qu'il soit amoureux de Ladybug. Elle voulait qu'il l'aime elle, Marinette. Impossible, bien sûr. Surtout après la comédie qui avait mené à l'akumatisation de son père...

Elle appuya la tête contre la porte froide du casier, pestant contre elle-même.

« Marinette ? »

La bleutée sursauta. Adrien était entré dans la pièce sans qu'elle l'entende, et l'avait interpellée, étonné de la trouver là.

« Marinette, ça va ? Pourquoi es-tu encore là ? Ça va faire dix minutes que tout le monde est parti...

— Je... Je réfléchissais. Et toi, alors ?

— J'ai escrime, ce soir. Mais j'ai encore quelques minutes avant le début du cours. Tu n'as pas l'air bien, Marichat...

— Non, t'inquiètes, tout va bien. Enfin... J'ai trouvé intelligent de tomber amoureuse de Chat Noir. Pour de vrai.

» Sauf que tout le monde sait qu'il est amoureux de Ladybug, ça crève les yeux. Et je suis tellement insignifiante par rapport à elle, je n'ai pas de quoi me mesurer à elle. Et en plus, on a conclu tous les deux qu'on était seulement amis, alors je n'ai vraiment aucun espoir.

— Comment ça, vous avez conclu d'être amis ? Tu peux me raconter ça ?

— Bien sûr ! »

Marinette poussa un soupir, puis raconta l'akumatisation de son père, suite à un malentendu avec Chat Noir la veille. La difficulté à résoudre la situation, comment elle s'était retrouvée enfermée dans une rose géante, le combat dont elle n'avait rien vu, l'angoisse, et la séparation avec Chat Noir.

Adrien hocha la tête. Il se rappelait très bien ce jour-là, mais c'était intéressant d'en entendre le récit par la principale intéressée de cette étrange histoire.

Et puis, les choses avaient tellement changé... À force d'essuyer les refus et les rejets de Ladybug, de plus en plus implicites, à force d'être exclu des combats, il avait fini par renoncer. Ou s'apercevoir que, depuis le temps, son cœur n'avait pas attendu l'approbation consciente pour suivre le conseil de Kagami. Change de cible...

Adrien s'était aperçu que les maladresses, la gentillesse, l'enthousiasme, la bienveillance, la créativité, la débrouillardise de sa camarade de classe le touchaient plus qu'il ne l'avait supposé. Adrien s'était aperçu qu'il aimait Marinette.

Il sourît à sa camarade, et lui dît qu'elle ne devait pas se désespérer. Après tout, peut-être que les sentiments du héros pourraient changer. Elle était une battante, il était sûr que c'était possible.

La bleutée sourît, remercia Adrien, puis déclara qu'elle devait rentrer ou ses parents allaient s'inquiéter. Le blond hocha la tête et la salua, un sourire rêveur aux lèvres.

************

Le lendemain soir, après la ronde.

Marinette regardait la pleine lune avec tristesse. Évidemment, Chat Noir continuait de bouder Ladybug. Il était venu à la ronde mais avait à peine parlé, lui montrant qu'il lui en voulait toujours.

Elle s'était pitoyablement excusée, avait tenté de le dérider, lui avait largement promis que plus personne ne prendrait sa place, mais rien à faire.

Le regard perdu dans la nuit, elle tentait de trouver une solution. Renouer ce lien lui apparaissait comme vital, elle avait besoin de Chat Noir, malgré tout !

Elle poussa un soupir, murmura à la lune une phrase désabusée, s'apprêtant à aller se coucher.

« Je l'aime tellement...

— De qui parles-tu ? »

Marinette sursauta violemment. Perdue dans ses pensées déprimées, elle n'avait pas entendu le héros parisien arriver, et, sous la surprise, elle réussît à se faire un croche-patte à elle-même.

Le héros descendît sur le balcon et l'aida à se relever, un sourire bienveillant sur les lèvres. Mais il ne pût s'empêcher de la taquiner, lui faisant remarquer qu'elle était toujours aussi maladroite.

La bleutée rît et répondît, un sourire aux lèvres :

« Tu n'as même pas idée, Chat Noir ! Ce que tu vois, ce n'est rien comparé à d'habitude !

— Toi, tu dois être un vrai brise-tout, alors, Princesse.

— Ça c'est un euphémisme, le Chat. Mais qu'est-ce que tu fais là, toi ?

— Je me suis perdue dans mes pensées et mes pas m'ont conduit ici.

» Ce qui est plutôt une bonne chose... Je voulais te parler.

— Pourquoi ?

— Mm... Eh bien... »

Chat Noir eût l'air légèrement gêné. Il se passa une main derrière la nuque, dans un geste nerveux. Comment dire...? C'était compliqué, il le sentait.

Surtout que Marinette, comme tout le monde, devait être persuadée qu'il était amoureux de Ladybug.

Et puis il n'avait pas tellement eu l'occasion de la croiser... Et ils étaient tombés d'accord sur le fait qu'ils n'éprouvaient que de l'amitié l'un pour l'autre. Il allait encore se faire jeter, c'était presque certain.

Mais pourtant... Elle n'avait rien dit quand il avait repris l'ancien surnom. « Princesse ». Si elle acceptait, devant lui... Et puis, il y avait cette discussion de la veille, avec son alter-ego. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Elle ne mentait pas alors, il en était certain.

Il inspira profondément, puis se jeta à l'eau.

« Je... Je t'aime. Vraiment. D'amour.

» Je sais qu'on avait dit qu'on restait amis mais... Je devais te le dire.

— Chat ?? C'est vrai, s'exclama-t-elle, incrédule, retenant difficilement un cri de joie.

— Totalement vrai...

— Ferme les yeux, ordonna son interlocutrice, avec un sourire de comploteur sur le visage. »

Chat Noir obéît, se demandant ce qu'elle allait faire.

Marinette s'approcha du héros, le serra dans ses bras, puis se dressa sur la pointe des pieds, et déposa ses lèvres sur celles du blond.

Le garçon sentît son cœur rater un battement, serra Marinette contre lui et répondît à son baiser d'une douce pression.

Au bout de quelques instants, ils se séparèrent, regardant briller dans les yeux de l'autre leur propre bonheur.

« Je t'aime, Chat. »

************

1151 Mots.

Oui, il est court. Mais je l'ai écrit en 24 h chrono. Et puis ça me suffit largement.

J'avais envie de faire du Marichat, surtout, j'avais envie de voir Chaton un peu. C'est pas très long, mais on le voit au coeur de l'histoire.

Parce que la saison 4 commence sérieusement à m'agacer, à foncer vers un Chat Blanc 2.0 sans frein. Il me manque, le Chat !

Mais bref. Que pensez-vous de l'OS ? Ca vous a plu ?

Bises,

Jeanne.

(05/10/2021)

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