Deuil impossible ?

« Ladybug, donne-moi ton Miraculous s'il te plaît, murmura Chat Noir.

— Non ! Ça va pas la tête ?! Je ne peux pas faire ça...

— C'est vrai. Pardon. L'équilibre du monde est plus important. On ne peut pas tuer un inconnu comme ça.

— Tu voulais ressusciter quelqu'un ?

— Oui. Enfin... j'aimerais pouvoir rendre le bonheur à mon père, mais c'est impossible sans ressusciter quelqu'un.

— Comment ça ?

— Il y a deux ans, quand Maman est morte, tout le bien qu'il y avait en lui est mort.

» Enfin presque. Il avait encore assez de lumière pour retomber amoureux. Mais il ne s'en est pas rendu compte.

» Il ne l'a découvert que trop tard. Maintenant que Nathalie est morte, il ne connaît plus la vie.

» Je ne peux même pas me rappeler la dernière fois que je l'ai vu sourire. Ou même que je l'ai vu autrement qu'affligé.

» Il n'y aura plus d'attaques. Il n'y aura plus rien. Si j'ai encore mon père dans une semaine, je pourrais être content.

» Et ainsi de suite. Chaque jour est un combat, chaque minutes une lutte. À chaque fois que tu m'appelles, j'hésite à te rejoindre, de peur qu'il ne soit plus là à mon retour.

» Il n'y aura plus d'attaques, puisqu'il n'y a plus de Papillon. Puisque Mayura est... »

Chat Noir s'interrompît net. Il ne pouvait pas le dire. C'était impossible de verbaliser ça ainsi, ça aurait rendu les choses encore plus réelles qu'elles ne l'étaient depuis un mois.

Ladybug essuya une larme qui coulait sur le masque de son partenaire. Elle était un peu perdue au milieu de tous les aveux de son Chaton, mais elle allait faire de son mieux pour l'aider.

« Chaton, attend juste une minute. Ton père...C'est le Papillon ?

— Ça l'était. Il a pulvérisé son Miraculous il y a un mois. Il s'en voulait tellement...Ce qu'elle a fait...Elle n'aurait jamais dû, et il considère que c'est sa faute. Elle aurait donné bien plus que sa vie pour lui, il le sait, et maintenant ça le tue.

— Chaton, excuse-moi, mais je ne comprends rien...

— Le Miraculous du paon était endommagé. En le portant, Nathalie est tombée malade. Après l'akumatisation de Chloé en Miracle Queen, grâce au grimoire décodé de Maître Fu, mon père a pu le réparer.

» Seulement, même en obligeant Nathalie à se reposer, à ne plus se surmener, il n'a pas réussi à ce qu'elle guérisse.

» Et elle en est morte, il y a un mois.

» Elle savait ce qu'elle risquait, puisque Maman était déjà morte comme ça. Mais elle l'a fait quand même, pour le sauver, pour protéger son rêve de ressusciter Maman.

» Et je m'en veux, ma Lady, je m'en veux tellement. Parce que je ne peux rien faire, parce qu'en tant que Chat Noir, j'ai ma part de responsabilités dans les événements qui ont conduit à l'apparition de Mayura, parce que je n'ai pas su voir la détresse de mon père avant et que j'ai laissé notre relation se briser...Je suis tellement, tellement, tellement nul, ma Lady.

— Non, Chaton. Tu n'es pas nul. Ce n'est pas ta faute, on va trouver une solution, je te le promets.

— Une solution pour ressusciter les morts sans déséquilibrer l'univers ? Tu as ça en stock ?

— Je vais trouver. Mais je vais avoir besoin de voyager, et de trouver le Papillon du futur, de remonter dans le temps, et de creuser loin. Je trouverai un moyen, Chaton, promis !

— Merci ma Lady. Je peux rentrer chez moi ? Je...

— Vas-y, Adrien. Je te rejoindrai quand j'aurai la solution.

— Ma Lady ? Comment...?

— Je te dirai tout tout à l'heure. Va sauver ton père. »

Chat Noir hocha la tête, et fila sur les toits. Il rentra chez lui par la fenêtre, se détransforma, et courût vers la chambre de son père.

Il ne frappa pas, entrant directement dans le domaine de son père.

En voyant l'état de dégradation de celui-ci, Adrien sentît les larmes monter.

L'adulte était terriblement affaibli, n'ayant pas mangé depuis une semaine. Il refusait depuis sa perte de faire même semblant de vivre.

Et depuis une semaine, Adrien n'arrivait plus à être suffisamment convaincant pour que son père accepte de s'alimenter.

« Père, s'il vous plaît...Tenez bon. Si seulement vous pouviez réussir. J'ai besoin de vous, vous savez...

— J'ai plus besoin de toi que tu n'as besoin de moi. Tu en es à devoir te battre pour me nourrir, pour que je me lève...Pour que je ne me laisse pas mourir. C'est injuste pour toi. Tu ne devrais pas avoir à faire ça.

— J'aimerais être capable de faire plus, j'aimerais réussir à trouver une solution. Mais j'en suis parfaitement incapable. Pardonnez-moi...

— Adrien, s'il te plaît, soupira Gabriel, c'est à moi de me faire pardonner, pas à toi.

» Tu avais quelque chose à me dire ?

— J'ai eu la bêtise de demander son Miraculous à Ladybug. Et j'ai dû tout lui expliquer. Elle m'a promis de trouver une solution, mais...Je n'étais pas sûr que vous soyez d'accord...

— Je ne peux pas refuser cela, Adrien. Je ne suis pas en mesure de refuser de l'aide. Et puis...Tu m'as dit que Ladybug trouvait toujours une solution.

— C'était le cas. Elle avait toujours la solution, même dans les pires situations. Mais notre problème est tellement inhabituel, tellement hors normes...J'espère qu'elle trouvera. Mais je n'en suis pas sûr. »

Gabriel hocha la tête. Lui aussi, au fond, espérait que l'héroïne pourrait trouver un moyen qu'il retrouve le bonheur.

Mais c'était si peu probable. La seule chose qui aurait pu le rendre heureux, c'eût été la vie de Nathalie. Mais c'était purement impossible.

Et dire qu'elle est morte pour moi. Quel monstre je suis. Je voudrais pouvoir revenir en arrière, pouvoir l'empêcher de se sacrifier...

Il secoua la tête. Il avait retenu la leçon, il ne fallait pas désirer des choses impossibles.

************

Ladybug était rentrée chez elle, et s'était détransformée. À présent, elle fouillait la Miracle Box.

Elle avait besoin du Miraculous de Seconde Chance. Enfin, au cas où. Si elle ne trouvait pas Alix, de toute façon, son « plan » tomberait à l'eau.

Et ce plan dépendait d'une énorme inconnue : la mort de Gabriel Agreste mettait-elle le futur en danger ?

L'héroïne pensait que c'était probable. Parce qu'il était clair que rien ne serait pareil sans le père d'Adrien, de Chat Noir.

Ladybug ressortît ensuite de chez elle, et fila vers la maison de son amie Alix. Elle espérait vraiment que cette dernière serait là, que son plan marcherait...

Il y avait tellement d'incertitudes. Et Ladybug accordait beaucoup trop d'attention à les lister, si bien qu'elle se prît les pieds sur le revêtement d'un toit et manqua s'écraser dans la rue. Heureusement, elle se reprît à temps et lança son yo-yo vers une cheminée pour éviter la chute.

Quelques minutes après, elle était arrivée à destination. Elle descendît dans la rue, et croisa les doigts. Avec un peu de chance, Alix sortirait, la croiserait...

Et évidemment je n'ai aucun moyen de la joindre, puisqu'elle n'a théoriquement pas de Miraculous et qu'il serait bien trop étrange que Ladybug ait son numéro.

Les deux minutes suivantes furent les plus longues de la vie de la jeune fille. L'impatience et l'inquiétude la rongeaient.

Quand elle aperçut sa camarade, l'héroïne poussa un énorme soupir de soulagement et se précipita vers elle.

« Alix, attends ! J'ai besoin de toi...

— Ladybug ? Qu'est-ce que tu fais là ?
En fait, ça tombe plutôt bien...

— Pourquoi ?

— Ça fait une semaine que je te cherche, mais sans akumatisé, tu n'es pas facile à repérer.

— Pourquoi me cherches-tu ?

— Bunnix veut te voir. »

Ladybug écarquilla les yeux. Elle osait à peine croire sa chance, tant elle s'était attendue à voir ses espoirs déçus.

Alix lui fît signe de la suivre, et l'entraîna dans une rue adjacente. Bunnix était là, mais elle avait l'air mal en point. Son costume était couvert de poussière, elle avait l'air épuisée, presque à bout de forces.

« Mini-Bug, enfin, s'exclama-t-elle avec un soupir de soulagement.

— Bunnix ? Pourquoi as-tu l'air si...abîmée ?

— Je ne me suis pas détransformée depuis trois jours. La dernière fois, j'ai dû m'y reprendre à trois fois pour devenir Bunnix, mon Miraculous ne m'obéissait plus. J'ai eu trop peur que ça ne recommence.

— D'accord. Je sais pourquoi le futur est en danger.

— Et tu as une solution ?

— Il faudrait que le présent que nous vivons devienne un futur alternatif. Et je crois que je sais comment faire. Il faut que nous allions dans le futur, d'abord. À un moment où on saura guérir toutes les maladies.

» Après, on revient il y a un mois, on applique les traitements sur Nathalie Sancœur, l'assistante de M. Agreste. Et théoriquement, tout reviendra à la normale.

— Ça peut marcher, ça, s'étonna Alix.

— Comment sais-tu que c'est la solution ?

— Est-ce que j'oublierais ?

— Oui, si ça marche. Et Mini-Moi va oublier tout ce que tu vas me dire. Ou plutôt, tu ne me l'auras jamais dit.

— Ok. Chat Noir est Adrien. Et il m'a expliqué que Nathalie est morte il y a un mois, que ça avait complètement détruit son père. M. Agreste s'en veut à mort, et Chaton m'a dit que son père est en permanence à deux doigts du suicide.

— J'peux savoir pourquoi Agreste père s'en veut ? Il a pas tué son assistante quand même ?

— Pas directement. En fait, c'est un peu compliqué mais...M. Agreste est le Papillon. Et le Miraculous du paon était abîmé.

— Donc Nathalie est tombée malade à cause de son Miraculous ?

— Oui Bunnix...

— Attends, Ladybug. Si elle est morte il y a un mois, comment ça se fait que le futur ait été mis en danger seulement il y a une semaine ?

— Aucune idée. Peut-être que M. Agreste est plus proche de la mort depuis une semaine... »

Bunnix acquiesça. Si le futur avait été vaguement touché depuis un mois, avec des légers changements, le danger n'était devenu réel que depuis le dimanche précédent.

L'explication de Ladybug était très plausible. Mais sa solution semblait complètement irréaliste à Bunnix. Elle savait à quel point manipuler le voyage dans le temps pouvait être dangereux. Et ramener un objet du futur pour changer le passé créerait sans aucun doute des failles et des alternatives temporelles en surnombre.

Vraiment ce n'était pas...

« Bunnix, je sais que ça peut être dangereux. Je sais que les voyages dans le temps sont une chose que je ne maîtrise pas et que je n'en connais pas les règles.

» Mais nous n'avons pas le choix. On doit faire comme ça.

— Y a une alternative, mais c'est encore plus compliqué. Et Bunnix va pas apprécier.

— Dis toujours, Mini-Moi.

— Le faire à l'envers. Remonter dans le passé, aller chercher l'époque où la magie était la réalité.

— Je t'ai déjà dit que les Mythes ne sont pas fiables !

— Et tu m'as dit aussi que Panacée est différente. »

Alix planta ses yeux dans ceux de Bunnix. La jeune fille savait que c'était elle qui avait raison, mais l'héroïne était déterminée à ne pas abandonner son idée.

Ramener une déesse grecque dans le présent, c'était une idée encore plus mauvaise que de ramener un objet du futur. Parce qu'un être conscient est parfaitement imprévisible.

Les yeux plantés dans ceux d'Alix, Bunnix entama la bataille de regard.

Ladybug poussa un soupir. Elle savait à quel point Alix était têtue, et une version plus âgée de la jeune fille ne pouvait qu'avoir gardé ce trait.

Après une minute à réfléchir à toutes les options, l'héroïne en cheffe trancha. Ramener un objet valait mieux.

« Ça suffit. On va dans le futur.

— Bien Mini-Bug.

— Je maintiens que c'est dangereux, marmotta Alix.

— Je sais Alix. Mais jouer avec le voyage dans le temps est dangereux de toute façon. Et interférer avec le passé risque d'avoir des conséquences plus importantes sur le présent que d'aller dans le futur.

— C'est toi qui juges... »

Alix donna un vague coup de pied agacé dans l'air, déçue d'avoir échoué et toujours persuadée que ça entraînerait des catastrophes.

Ladybug soupira. Elle s'approcha d'Alix et lui posa la main sur l'épaule, dans un geste rassurant.

« On sera rapides, promis. Et nous n'interviendrons pas plus que nécessaire. Je te le promets. Tu me fais confiance ?

— Oui, Ladybug. Je compte sur toi.

— Ne t'inquiètes pas.

» On doit y aller, maintenant. Vite. »

Bunnix ouvrît un terrier, et y entraîna Mini-Bug. Elles traversèrent trente ans d'un coup.

La porteuse du Miraculous du lapin les emporta dans un hôpital. Là, elles trouveraient forcément ce dont elles avaient besoin. Et si elles ne le trouvaient pas maintenant, elles chercheraient plus tard. Et ainsi de suite. Il était absolument vital qu'elles trouvent.

*************

Une heure plus tard.

Ladybug échangea un check avec Bunnix. Elles avaient trouvé la solution, le remède miracle. En 2121, les chercheurs l'auraient inventé, et il serait devenu courant.

Les deux filles avaient réussi à en voler un échantillon, sur lequel il était inscrit que, pour les maladies clairement mortelles, il fallait verser tout le flacon dans un verre d'eau et le faire ingérer au malade.

Maintenant, Ladybug et Bunnix se tenaient dans un terrier. Et elles hésitaient sur la marche à suivre.

« Mini-Bug, si tu veux oublier, il faut que tu retournes au moment où tu m'as retrouvée.

— Oui, Bunnix. Mais... Toi, tu n'oublieras rien ?

— Je me rappellerai l'identité de Chat Noir, oui. Mais n'oublie pas ce qu'avait dit Timetagger : le Papillon, à mon époque, n'est plus celui de ton temps. Donc ce que tu m'as dit ne changera rien.

— D'accord. Une dernière chose : il faut que Nathalie soit seule quand tu lui administreras le remède.

— Oui, Mini-Bug, je ne suis pas idiote.

— Merci en tout cas. Merci pour ton aide.

— De rien. »

L'adulte ramena ensuite Ladybug au moment présent, dans la rue où Alix attendait encore.

D'un signe de tête, elle assura la jeune fille qu'elle gérait.

Puis elle se ré-engouffra dans un terrier, recherchant le moment de la mort de Nathalie Sancœur.

Quand elle trouva ce qu'elle cherchait, la rousse sentît son cœur se serrer. La scène qui se déroulait devant elle était à briser le cœur.

Adrien était debout, au chevet de la mourante, le regard suppliant.

« Nathalie, s'il vous plaît...Vous pouvez vous battre. Vous pouvez rester avec nous, j'en suis sûr.

— Adrien, je n'ai pas choisi de mourir. Si je pouvais guérir, soyez assuré que je le ferais. Mais je n'en ai pas la possibilité.

— Ne vous laissez pas abattre, je vous en prie. Nous allons trouver une solution, je vous le promets...
Mon père a tellement besoin de vous ! Est-ce que vous savez comme il vous aime ?

— Je le devine. Dites-lui...Dites-lui que je suis désolée, que je n'ai jamais voulu lui infliger cela. Dites-lui que je l'aime.

— Non ! Je ne peux pas lui dire ! Dites-le-lui vous-même ! Je ne peux pas lui porter une nouvelle de vous, il sait à quel point...il sait qu'il ne peut y avoir de bonne nouvelle.

— Je n'ai pas la force. Pardonnez-moi, je vous en supplie. »

Adrien hocha la tête, désespéré. Et sous ses yeux, dans un silence pesant uniquement brisé par des sanglots discrets, Nathalie expira.

Bunnix émit un claquement de langue désapprobateur. Elle allait devoir viser extrêmement juste pour arriver avant Adrien et guérir la malade.

Elle tâtonna pendant près d'une demi-heure avant de trouver l'instant exact, la seule plage de temps assez large pour qu'elle puisse tout expliquer et accomplir sa mission sans éveiller de soupçon.

L'héroïne récupéra un verre d'eau dans une salle de bain, se glissa dans la chambre de Nathalie, et posa le doigt sur ses lèvres, demandant le silence.

« Bonjour Madame. Je suis Bunnix, je viens du futur...

— Je sais. Tu es l'héroïne qui a aidé Ladybug quand Timetagger est venu, il me semble.

— Oui, exactement.

— Que fais-tu ici ?

— Je viens vous empêcher de mourir.

— Comment comptes-tu faire ? Et pourquoi as-tu l'air d'y tenir ?

— Votre mort met mon existence en danger. Mon existence en tant que super-héroïne, je veux dire.

— Comment cela ?

— Mmm...Si j'ai bien compris, M. Agreste ne va pas supporter votre mort, au point d'en mourir. Et cela aurait d'importantes conséquences pour tout le monde.

— Je ne veux pas le tuer !

— Je sais. Et c'est pourquoi vous devez me faire confiance. Voici un remède universel, qui sera découvert d'ici un siècle, répondît Bunnix en tendant le flacon à Nathalie.

— Je vous crois. Comment dois-je l'ingérer ? »

La rousse expliqua les normes d'utilisation, tendît le verre d'eau à Nathalie et attendît les effets du médicament pour repartir.

Quand elle constata la rémission apparente de celle-ci, Bunnix considéra qu'elle pouvait partir. Elle salua avec un sourire, et retourna dans ses terriers, où elle resta à épier le déroulement des événements.

************

Adrien arriva quelques instants plus tard. Nathalie lui sourît, et lui déclara qu'elle était guérie.

Le jeune homme secoua la tête, ne pouvant y croire. C'était impossible. Cette maladie avait semblé si coriace, si incurable.

« Vous en êtes sûre ? C'est vraiment le cas ?

— Oui. Il n'y a pas de doute pour moi.

— C'est génial !

— Oui. »

Adrien sourît. Le soulagement qu'il éprouvait était perceptible. Bunnix en sourît dans son terrier, et se retînt d'exploser de rire quand elle vît le jeune homme mettre ses mains en porte-voix et crier.

« PÈRE!!! PÈRE !!! Nathalie est guérie !!! »

En regardant une autre image, qui montrait Gabriel en simultané, Bunnix laissa son rire s'échapper. Le styliste avait écarquillé les yeux, avait sauté au bas de la table où il était assis, s'était précipité vers la porte de son bureau, répondant à son fils qu'il n'avait pas intérêt à le mener en bateau, qu'il n'avait pas le droit de le faire marcher, de lui donner de tels espoirs...

« Je ne vous mens pas Père, je vous assure. Venez voir !

— J'arrive ! »

Gabriel s'était précipité dans les couloirs du manoir, refusant d'espérer vraiment. Si elle était guérie, si elle allait bien...Il refusait d'espérer la liberté et le bonheur auxquels il avait droit.

En entrant dans la chambre de Nathalie, il la vît debout, souriante, en forme, comme il ne l'avait plus vue depuis deux mois.

Il sentît les larmes lui monter aux yeux, le soulagement lui serrant le cœur. Il savait qu'il n'aurait jamais su exprimer ce qu'il ressentait vraiment.

Alors il se contenta de serrer son amie dans ses bras, transmettant tout le bonheur, tout le soulagement, la joie de l'avoir enfin.

« Je vous aime, Nathalie, je vous aime tellement. Je n'aurais jamais su vivre sans vous, vous savez...

— Gabriel...Je n'ai jamais voulu vous faire mal. Je n'ai jamais voulu vous briser, vous inquiéter. Si j'avais su...Je vous aime. Et je n'y croyais pas.

— Vous pouvez me croire. »

Il plongea son regard dans celui de Nathalie, faisant taire les mots qui n'auraient pu dire ce qu'il éprouvait.

Elle laissa son regard exprimer tout l'amour, tout l'espoir, toute la joie qu'elle éprouvait.

Tous ces sentiments que les mots ne savent pas vraiment rendre, parce que les mots ne sont que des mots, et les sentiments sont plus forts que la pensée.

Se noyant dans le regard l'un de l'autre, ils oubliaient le monde, ils guérissaient les plaies du temps et de la peur.

Adrien sourît en voyant son père et Nathalie se regarder ainsi. Il savait que sous ses yeux se jouaient le bonheur et l'avenir pour les deux adultes.

Alors il décida de les laisser, même s'il savait qu'ils l'avaient déjà oublié. Il les laissait pour qu'ils redécouvrent le sens de leur vie, que le jeune homme avait senti en suspens dans l'air de la pièce.

************

3389 Mots.

(Je pensais pas qu'il était si long !!)

Qui s'est perdu dans la timeline ? (Conscience : Moi !)

Jouer avec Bunnix, ça, c'est fait. C'est un défi maousse, surtout à l'écrit.

(Déjà en épisode...J'admire sincèrement le scénariste qui a géré Chat Blanc !)

Bon, j'ai mis quasi une semaine à l'écrire, parce que c'est compliqué, et que j'avais d'autre trucs à faire. (Je l'ai commencé juste après la publication de "Ce que vous dites")

Enfin, j'en suis plutôt contente.

Et vous, vous en pensez quoi ?

Bises,

Jeanne.

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