Découverte et blessures

Merci SachaBlanc1 pour le titre!

Bonne lecture à tous

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« Ladybug ? Ladybug ? »

Chat Noir regardait autour de lui, sur les toits, cherchant sa partenaire. Son cœur battait à la fois d'angoisse et d'excitation à l'idée de peut-être savoir qui était sa partenaire. Depuis quelques jours, les éléments se multipliaient pour lui donner des indices.

Depuis que le Papillombre avait redoublé ses attaques au point d'atteindre presque une akumatisation par jour.

Ladybug avait craqué dans ses bras, murmurant qu'elle n'en pouvait plus, qu'elle n'y arrivait plus, il était la seule personne à qui elle arrivait à parler, elle s'était même écartée de sa meilleure amie, sans réussir à comprendre pourquoi, malgré le fait qu'elle lui avait partagé son secret, Chat Noir était le seul avec qui elle arrivait à être elle-même. Mais la pression la rendait folle. Et, du bout des lèvres, elle avait murmuré son hésitation à renoncer.

Marinette qui avait craqué de la même manière dans les bras d'Adrien, qui l'avait surprise en larmes dans la chaufferie du collège. Sa camarade lui murmurait qu'elle avait l'impression de ne plus être elle-même, que les devoirs et ses multiples activités extra-scolaires lui donnaient une pression qu'elle ne savait plus gérer, elle avait un poids qu'elle ne savait pas partager. La voix brisée, elle lui avait chuchoté que, parfois, elle avait envie de renoncer, mais elle ne pouvait pas.

Adrien avait essayé de la consoler, avait calmé sa crise, mais avait su qu'il y en aurait d'autres.

Il y avait eu d'autres moments où il avait entendu Ladybug et Marinette employer les mêmes mots, où il les avait vues adopter les mêmes gestes, les mêmes regards.

Et, ce soir... il y avait eu une attaque. Marinette était dehors. Elle avait été blessée. Il l'avait ramenée chez elle, pétri d'inquiétude. Et avait dû se battre seul. N'ayant pas d'idée pour s'en sortir autrement, il avait brisé l'objet à akuma à la main, et avait cataclysmé le pauvre insecte.

Errant sur les toits, il cherchait sa partenaire, mais tout au fond de lui, il savait où elle était. En sécurité.

Il se détransforma, et, regardant Plagg dans les yeux, il lui posa la question.

« Plagg, tu connais l'identité de Ladybug, n'est-ce pas ?

— Oui.

— Peux-tu me dire qui c'est ?

— Non. Maître Fu nous a empêchés de dire les noms de nos porteurs.

— D'accord. Est-ce que tu pourrais me confirmer une théorie ?

— Je crois, oui.

— Est-ce que Marinette est Ladybug ?

— Oui. »

Adrien laissa son regard se perdre dans le lointain. Alors il avait deviné. Alors sa meilleure amie, la camarade à laquelle il tenait le plus, qu'il se figurait si bien en Ladybug, était réellement sa partenaire, dont il était amoureux depuis si longtemps...

Et il sentait qu'au fond il ne le découvrait pas. Il l'avait toujours su, quelque part, il savait que la jeune fille à qui il avait donné son parapluie sous l'orage de septembre était l'héroïne avec laquelle il n'avait cessé de protéger Paris.

À présent, le jeune homme hésitait sur la conduite à tenir. Il savait qu'il ne tolèrerait pas de la laisser dans l'ignorance, mais comment lui dire ? Et comment révéler les battements de son cœur tiraillé devant chacune des facettes de son amour ?

Dans un murmure, il se retransforma et laissa ses pas le guider dans la nuit, explorant les toits comme il le faisait parfois.

Il ne voulait pas rentrer.

Il était déjà tard quand il était parti, environ une heure du matin, le combat avait duré longtemps, et ses déambulations encore plus.

Il ne savait pas quelle heure il était, il savait que tout le monde dormait, la ville se taisait, laissant place à l'étrange silence du cœur de nuit, ce silence qu'il aimait profondément.

Dans le lointain, une cloche sonna quatre coups, puis trois. Chaque série d'une tonalité légèrement différente.

Trois heures, donc.

Le silence revînt, doucement. Le regard toujours perdu, le héros sentit que ses pieds avaient choisi finalement une destination et ses pas se faisaient plus assurés.

Au bout d'un temps qui parût infiniment long et profondément court, il posa le pied sur la terrasse de Marinette.

Le temps s'arrêta soudain, alors qu'il contemplait le paysage, alors qu'il s'était détransformé, et que l'ombre l'enveloppait. La nuit étonnamment claire de la ville apaisait son cœur chamboulé et esquissait silencieusement un plan dans son esprit.

Les heures coulaient silencieusement, devant ses yeux endormis, le faisant patienter dans un rêve éveillé.

Au premier rayon du soleil, à l'aube du matin, l'adolescent s'étira longuement. Il était resté là, accoudé au balcon, toute la nuit, dormant à moitié.

D'un chuchotement, Adrien redevînt Chat Noir. Il ne savait pas ce qu'il attendait exactement, mais il sentait que ses questions trouveraient bientôt réponses.

Un temps plus tard, la trappe s'ouvrît, dans un léger grincement. Un cri de surprise retentît, et Marinette s'extirpa de l'ouverture.

« Chat Noir ? Tu es resté là toute la nuit ?

— Non, pas toute la nuit... Seulement quelques heures... J'ai beaucoup erré avant que mes pas ne me fixent ici.

— Tu as dormi ?

— Un peu. Ne t'inquiètes pas...

— Oh, idiot de Chat ! Tu tombes de sommeil, ça se voit ! Viens t'allonger, ordonna-t-elle en pointant la chaise longue.

— D'accord, votre Miajesté, sourît-il en obéissant.

» Tu es bien matinale, il me semble ?

— Je... J'ai des devoirs à faire...

— Ah oui ? Suffisamment pour te lever à sept heures un dimanche matin, après avoir été traînée dehors au milieu de la nuit ?

— Je n'ai pas été traînée dehors... J'ai été prendre l'air, je n'arrivais pas à dormir et...

— Tu n'as pas besoin de me mentir, ma Lady.

— Que... Quoi ?!

— Ladybug n'était pas là cette nuit. Et je t'avais ramenée dans ta chambre au tout début du combat...

— Comment tu as fait pour l'akuma ?

— Je l'ai cataclysmé... C'est peut-être un peu radical, mais je crois qu'il n'y avait pas d'autre solution...

— Sans doute, oui... Mais, Chaton, comment sais-tu pour... ?

— Ça faisait longtemps que j'avais des doutes, quelque part. Mais ces derniers temps, ils ont été accrus. Tu es au bord du burn-out, tant en Marinette qu'en Ladybug, et tu craques de la même manière... Tu as utilisé les mêmes termes, à plusieurs reprises... En craquant, en laissant finalement tes craintes et douleurs s'exprimer, en pagaille... »

Sans même s'en apercevoir, Marinette s'était agenouillée près de la chaise longue où elle avait forcé Chat Noir à s'asseoir, et elle lui avait pris la main. Quand il évoqua ses crises, la manière dont elle craquait si souvent ces derniers jours, comme elle n'en pouvait plus, elle sentît ses yeux s'emplir de larmes involontaires, son cœur se déchirer.

Elle était perdue, perdue dans le labyrinthe de stress, de pression, de questions, de doutes dans lequel elle s'était enfoncée.

Chat Noir se redressa, s'agenouilla à côté d'elle et la prit dans ses bras, tendrement, lui murmurant qu'elle pouvait craquer autant qu'elle en avait besoin, il était là et serait toujours là, pour essuyer ses larmes, lui remonter le moral avec une blague idiote, lui sourire et l'aider, il était Chat Noir, il était là pour soutenir Ladybug quoi qu'il arrive.

En larmes, Marinette se laissa bercer par la douceur de son partenaire, heureuse d'être claire, sincère, bouleversée par la tempête dans sa tête et son cœur, par les émotions contradictoires.

« Adrien, murmura-t-elle, Adrien, je suis désolée, je ne... Je ne devrais pas pleurer ainsi, mais... J'ai le cœur à l'envers, le Papillombre me rend folle, les profs nous mettent la pression pour le brevet, je n'arrête pas de me lancer dans des projets... Et c'est beaucoup, beaucoup trop, je...

— Chuuuut, ce n'est rien, tu peux pleurer, Marinette, tu peux pleurer, je suis là pour ça. Je t'aime, Maribug, de tout mon cœur, quel que soit la facette que tu me montres, j'aime même tes fragilités, parce qu'elles font que tu es toi, notre héroïne et notre amie.

— Merci, Chaton, Adrien... Tu es merveilleux, j'ai tellement de chance de te connaître... Je t'aime, tellement, ça déborde de mon cœur, tout déborde...

— Ce n'est pas grave. Laisse déborder. On reconstruira les digues plus tard. Ensemble, si tu veux bien ?

— Bien sûr, que je veux ! »

Ils se sourirent doucement, et, blottis l'un contre l'autre, ils laissèrent les instants rebâtir leur lien, apaiser le déluge, creuser les fondations des digues pour leur vie. Ils étaient ensemble comme une évidence, et ça leur faisait simplement du bien.

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1402 Mots + note de début.

J'ai écrit ça cette nuit, j'ai fini à 00h46 (ce qui a fait que je me suis couchée vers 1h10, mais j'étais tellement hypée pour Kuro Necko que je me suis reveillée à... 6h30 ! Yes...)

Je sais pas ce que c'était, l'objet originel de l'OS, mais j'aime beaucoup comme ça a tourné.

Ils sont chous à la fin, c'est tout tendre et tout... C'est plutôt exceptionnel en ce moment d'avoir un truc juste tendre. J'avais fait l'effort pour la Saint-Val mais j'avais galéré, et à part ça mes derniers OS sont pas au top du positif...

(Je vous invite à aller voir mon recueil "Leurs passés, histoires d'un présent", qui se base sur les adultes de Miraculous, histoire de comprendre ce que je veux dire par "pas au top du positif"..)

Ah, je m'excuse pour le début complètement in medias res qui doit ête un peu déstabilisant... J'ai vraiment pas d'idée.

Bref. Ca vous a plu ? C'était bien ? Dites-moi tout !

Bises,

Jeanne.

(PS : Kurooooo Neckoooooo 😍😍😍😍😍)

(20/02/2022)

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