Combat
Nathalie observait le combat sur sa tablette. Gabriel, sorti comme il avait pris l'assurance de le faire avec les Miraculous qu'il avait rassemblé. Aujourd'hui, il avait amalgamé le Papillon et le Lapin, et Ladybug et Chat Noir se tenait devant un adversaire complexe, aussi compliqué qu'avait pu l'être Timetagger. Mais cette fois, elle en avait la conviction, Bunnix n'interviendrait pas. C'était pour ça qu'elle avait décidé de faire son grand retour aujourd'hui.
En saisissant la boîte refermant les Miraculous, elle avait loué le fait de n'avoir jamais répondu de travers à son patron. Il lui faisait tellement confiance qu'elle connaissait toutes les planques du manoir, en avait tous les codes, et savait exactement ce qui était caché dans chacune. Maintenant, elle se tenait debout dans sa chambre, observant les pouvoirs à sa disposition.
Après quelques hésitations, elle saisît le bracelet de cheville du Cochon et le bracelet du Serpent, et enfila le rose, avant de déposer l'autre dans sa poche.
Quand le kwami apparût, elle lui sourît gentiment.
« Bonjour Daizzi. Accepterais-tu de m'aider ?
— Vous... Vous aider ? Mais pourquoi ? Et pourquoi me demandez-vous mon avis ? Vous êtes ma porteuse, je dois vous obéir.
— Je demande parce que je sais que ce n'est pas le Papi-monstre qui vous demandera, et que je me doute que vous ne servez pas le mal avec plaisir. J'ai été Mayura, je sais le mal que j'ai fait et je ne veux pas vous forcer, aucun de vous.
— Vous ne voulez pas aider... ?
— Je veux aider Ladybug et Chat Noir, en espérant que nous serons capables de lui rendre la raison. Parce que je ne supporte pas de le perdre, parce qu'Émilie ne tolèrerait jamais de tels actes. Parce que j'ai enfin décidé de dire non.
— Pourquoi faites-vous appel à moi... ?
— Il ne peut plus sentir la culpabilité, je veux qu'il la retrouve et pour ça, je dois lui ôter la joie.
— Vraiment ?
— Pas tout à fait. J'ai besoin de vérifier son désir, savoir si Gabriel existe encore. Mais Daizzi, j'ai juste une demande.
— Oui, Dame ?
— Je vais rendre ton Miraculous à Ladybug. Mais je ne veux pas que tu lui révèles nos identités. Je peux compter sur toi ?
— Oui. Vous pouvez utiliser mon pouvoir, je ne lui dirai pas qui vous êtes, ni l'identité de son adversaire.
— Merci. Daizzi, transforme-moi. »
Quelques instants plus tard, une nouvelle héroïne se tenait au-dessus du lieu de combat, vêtue d'un simple tailleur rose pâle, d'une longue jupe presque blanche, et de longues bottes tirant vers le rouge, la peau étonnamment transformée, le visage masqué derrière une légère voilette semblable à celle de Mayura, mais rosée.
« Bonjour Ladybug, lança-t-elle à son ancienne ennemie, bonjour Chat Noir.
— Vous êtes Mayura ?! Que faites-vous ici, demanda Ladybug d'une voix sèche.
— J'ai été Mayura, oui.
— Pourquoi êtes-vous ici ?
— Parce que, Chat Noir, il est devenu réellement dangereux. Il a perdu la raison et le pouvoir lui arrache l'esprit. Je veux le sauver, et pour ça je dois le combattre.
» Ladybug, laisse-moi t'aider. À la fin de la mission, je te remettrai le Miraculous. Tu peux me faire confiance.
— Je... Chat, qu'en penses-tu ?
— Elle a l'air sincère. Et elle a l'air de souffrir de sa décision. Je l'accepte.
— Vous pouvez nous aider. »
L'adulte sourît avec reconnaissance, puis étudia la situation. Elle ne savait pas ce qui avait déclenché le combat, elle savait qu'il y avait eu un akumatisé, que les deux héros avaient fini par défaire, et que Gabriel s'était montré à cet instant.
Dans l'air du soir, perchée sur le toit du Petit Palais, elle examinait la situation. Chaque fois que Ladybug ou Chat Noir tentait une attaque, leur adversaire ouvrait un terrier et réapparaissait dix mètres plus loin. Il fallait lui prendre l'ombrelle, ou au moins l'empêcher de s'en servir. Elle n'était pas dans son champ de vision, mais avait une vue très précise sur le combat, les héros étaient redescendus du toit où ils l'avaient rejointe en la voyant, et lui se tenait sur les marches du Grand Palais, en face d'eux, un sourire narquois au visage.
Déglutissant, elle sauta au sol, et saisît le tambourin accroché dans son dos.
« Bonjour Multi-Ailes. Je pense que vous comprendrez que je ne peux pas vous laisser faire.
— Na... Mayura ?
— Mayura ne reviendra plus. Je vous rappelle que vous avez marchandé son Miraculous à l'un des adolescents les plus dangereux qui aient jamais mis les pieds dans cette ville. Et puis, Mayura veut dire « paon » en sanskrit, là ce serait plutôt Sukara. Enfin... Je ne suis pas là pour ça.
— Pourquoi...?
— Cadeau ! »
Sukara frappa le tambourin du bout des doigts, laissant éclater une lueur rose. Et ce qu'elle vît se dessiner l'horrifia tant qu'elle n'arriva pas à le verbaliser. Il n'y avait que l'obscurité de l'observatoire, les akumas qui volaient dans tous les sens, des éclats de pouvoirs, une succession d'amalgames puissants, de plus en plus puissants, les jours qui s'étiraient à l'infini, les nuits qui se succédaient sans fin derrière la fenêtre.
Les larmes vinrent perler au bord de ses yeux, c'était un cauchemar. Elle se recula, filant en hauteur. Du toit, elle vit Ladybug profiter du Cadeau pour immobiliser son adversaire, Chat Noir fouiller ses poches à la recherche du Miraculous du Lapin, mais il ne le trouva pas avant que Gabriel ne se reprenne, et ne l'éloigne de lui d'un violent sursaut. Il parvînt à se débarrasser des entraves de l'héroïne, et s'enfuît sur les toits.
Dans un murmure, Sukara renonça au Miraculous du Cochon, et enfila celui du Serpent, pour que les héros ne découvrent pas son identité. Sa peau se couvrît d'écailles vertes, ses cheveux pâlirent, elle se retrouva vêtue d'une combinaison intégrale aux motifs d'écailles. Elle sauta à terre, et s'excusa de ne pas avoir retenu l'adversaire.
« Ce n'est pas grave. Je ne sais pas ce que vous avez vu dans ses désirs, mais on voit que vous avez été bouleversée.
— Il est mort. J'ai cru, pendant longtemps, que l'homme derrière le masque existait encore, mais... Tout ce qu'il veut c'est le pouvoir, le pouvoir encore et toujours. Même son objectif d'origine a disparu. Tiens, Ladybug, le Miraculous du Cochon, comme je te l'avais promis.
— Merci. Vous... Vous allez bien ?
— Aussi bien que possible...
— Vous voulez...
— Rentrez chez vous, réparez les dégâts et restez forts. »
Ils sourirent, puis tendirent leurs poings en avant, la regardant dans les yeux. Elle secoua la tête, murmurant qu'elle n'avait pas le droit. Ils rétorquèrent que c'était grâce à elle s'ils portaient encore leurs Miraculous, alors elle avait le droit.
Alors l'ancienne vilaine hocha la tête, et topa avec les héros, lançant avec eux le « Bien joué ! » traditionnel.
Puis elle se sépara d'eux, et se dirigea vers le manoir, une boule dans la gorge, entra dans sa chambre par la fenêtre ouverte et se détransforma, remerciant Sass d'avoir accepté de la cacher, lui tendant un morceau de tofu qu'elle avait trouvé dans la boîte où il gardait les Miraculous.
Elle entendit toquer à la porte, et la voix de Gabriel qui lui demandait s'il pouvait lui parler. Elle répondit d'une quinte de toux tandis que son cœur accélérait de peur.
« Nathalie ? Puis-je entrer ?
— Non.
— Pourquoi avez-vous fait cela ?
— Je vous l'ai dit.
— Le désir peut-il changer ?
— C'est mon espoir mais je doute d'y arriver.
— Pourquoi ?
— Elle ne voudrait pas. Êtes-vous en colère ?
— Je l'étais. Mais... Entendre votre voix m'a calmé.
— Je comprendrais que vous déplaciez les Miraculous, mais sachez que je les chercherais, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Je ne laisserai pas vivre le monstre que j'ai vu.
— Ils ne bougeront pas. Mais pour l'instant, c'est vous qui les avez.
— Je les rangerai.
— Merci... Pourquoi ?
— À cause de l'espoir. Ma vie entière a été placée sous le signe de l'espoir. Et je veux espérer, je vous les laisserai en espérant que vous ne les utiliserez pas, même si je sais à quel point c'est idiot, je sens la folie de pouvoir d'ici. Laissez-moi, maintenant.
— Oui Nathalie. »
************
Les jours se succédaient. Les semaines s'enchaînaient. La boîte à Miraculous se vidaient. Gabriel et Nathalie n'échangeaient pas trois mots par jour. La Miracle Team se reformait pour combattre l'ennemi.
La brune, assise sur le bord de son lit, tentait de lutter contre la détresse, le vide, la solitude qui creusait un puit dans son cœur, un trou béant en elle. Tout au fond, il y avait l'espoir, et le souvenir de la personne qu'elle avait été. Longtemps auparavant. Cette fille timide et effacée, mais déterminée et toujours souriante, ouverte à l'inconnu. Cette fille qui avait disparu derrière une femme refermée, sérieuse, craintive et triste. Cette fille qui ne pouvait pas revenir, elle le savait.
« Nathalie ? Vous n'avez pas l'air bien.
— Ce n'est rien, Sass. Je repensais juste à l'enfant que j'étais... J'ai tellement changé.
— Comment étiez-vous ?
— Je ne doutais jamais. Enfin... Quand j'avais pris une décision, personne n'aurait pu me faire changer d'avis. Et je ne regrettais pas, je détestais ça. Chaque fois qu'il y avait une mauvaise conséquence à l'un de mes actes, je me grondais mentalement, puis je trouvais une solution. Et je souriais souvent, même si je n'étais pas en forme, je souriais, parce que le sourire des autres me rendait heureuse, alors je voulais faire ce cadeau de sourire. Je riais facilement.
» Émilie avait un don pour me faire rire, ses pitreries étaient tellement naturelles et franches, ajouta-t-elle avec un sourire nostalgique.
» J'étais très timide et effacée, mais les gens savaient que je pouvais parfaitement attaquer si l'on me blessait, ou si l'on faisait du mal à quelqu'un que j'appréciais. Alors ils me respectaient.
» J'étais heureuse, discrètement mais sincèrement. Et je ne le serai plus jamais.
— Pourquoi pas ? Vous progressez... Il n'y a plus que mon Miraculous, maintenant. Et vous le gardez précieusement !
— Mais même si Gabriel redevient lui-même... Je l'aime, Sass, et il ne m'aimera jamais, il n'arrivera jamais à surmonter la mort d'Émilie, ça fait plus de deux ans qu'il se bat pour elle...
— Et ça fait deux mois que vous vous mettez dans une position que vous ne supportez pas pour le sssauver de lui-même. Je sssais que vous l'aimez, vous portez mon Miraculous en permanence depuis deux mois, sauf lors des combats où vous jugez que Ladybug et Chat Noir ont besoin de vous, parce que vous refusez de faire un amalgame. Vous m'utilisez seulement pour cacher votre identité. Je vous en ssssuis très reconnaissssant d'ailleurs. Vous m'avez raconté énormément de choses, sur le Papillon, Mayura, la mort de votre amie, et Adrien et Félix. Vous ssavez pourquoi vous avez fait ça, parce que vous ne supportez pas de ne pas parler. Vous aviez besoin d'expliquer.
— Et Sass, qu'est-ce que je fais, maintenant ? Il ne m'aimera jamais, il n'arrêtera jamais, et..., commença-t-elle avant d'être interrompue par une quinte de toux, et je suis là à mourir en espérant qu'il me voie. Et je refuse de lui parler...
— Peut-être que Nooroo et moi pourrions trouver une solution ? Me laisseriez-vous essayer ?
— Oui, bien sûr. Si tu arrives à tomber sur un moment où il n'est pas transformé... J'ai l'impression que c'est rare...
— Vous exagérez ! Il n'y a pas eu une seule attaque depuis que vous avez rendu le Miraculous du Dragon, et c'était il y a une semaine déjà.
— Tu as raison. Bon... Au travail ?
— Courage !
— Merci. »
Elle se releva, alla chercher sa tablette et commença à travailler, tandis que le kwami réfléchissait à des solutions.
************
Même moment, dans l'atelier.
Gabriel, assis sur l'une des longues tables de son atelier secret, contemplant les rouleaux de tissus qui cachaient les murs, pensait aux dernières semaines.
Il n'était plus que le Papillon, maintenant, comme au tout début de cette folie, et il se fragilisait en réflexions sans fin.
« Elle me déteste, Nooroo.
— Je ne crois pas, Maître. Je crois qu'elle a détesté ce que vous étiez devenu sous l'influence de l'amalgame du Papillombre, la manière dont vous utilisiez les autres Miraculous. Mais je crois qu'elle ne vous déteste pas, vous.
— Je n'ai plus qu'un seul Miraculous, le tien, depuis une semaine. Mais elle refuse toujours de me parler.
— Je..., le kwami détourna le regard, je ne...
— C'est à cause de Duusu, tu crois ? Je sais que tu m'en veux énormément, et je sais qu'elle l'appréciait beaucoup...
— Oui. Elle considère votre neveu comme un fou dangereux incapable de penser à autre chose qu'à ses plans et ses intérêts. Et Dame Nathalie, elle, respecte profondément les kwamis, les humains, et tous les êtres. Longg est venue, une fois, et m'a dit qu'elle demandait aux kwamis si elle pouvait utiliser leurs pouvoirs.
— Nous devons récupérer Duusu, Nooroo. Je n'en peux plus, cette distance, la manière dont elle refuse de me voir, ça me tue sur place. Elle avait raison, le pouvoir m'avait rendu fou, m'avait brouillé l'esprit, mais maintenant que j'y vois clair... Je sais à quel point j'ai besoin d'elle, à quel point je l'aime. Et... Cette fois, je n'abdiquerai pas. Je ne ferai pas n'importe quoi. Mais je vais lui rendre Duusu.
— Vous savez que votre neveu ne vous rendra jamais la broche ?
— Eh bien, je jouerai aux échecs avec lui. Et je compte bien gagner cette partie. »
Nooroo sourît. La détermination de son porteur, si saine et calme, posée bien plus qu'auparavant, faisait du bien à voir. Libéré de ses contraintes depuis deux jours, le petit kwami s'était rapproché de son porteur, et ils discutaient presque naturellement maintenant.
Soudain, il fronça les sourcils. Sass lui parlait par télépathie, comme les kwamis pouvaient le faire, mais lui ne le faisait que très rarement.
Nooroo ! Il faut qu'on les réconcilie, il faut qu'ils se parlent... Ça lui fait très mal d'être toute seule.
Oui bah c'est elle qui refuse de lui parler ! Si elle acceptait de sortir de sa chambre...C'est pas comme s'il avait pas essayé ! Tu n'as que sa version de l'histoire, moi j'ai le point de vue de Gabriel. Et je te garantis que ça le tue qu'elle ait fermé comme ça. Depuis qu'elle a rendu Longg, il est entièrement fissuré. L'idée d'avoir les Miraculous le tenait debout, mais il est revenu dès qu'elle a commencé, ou presque. Quand elle a rendu Fluff, il y a un mois, il s'est effondré dans l'observatoire. Tout ce qu'il veut, c'est avoir la légitimité de la voir. Et il ne s'en sent pas capable.
Elle a peur... Peur qu'il ne soit plus lui. Peur d'avoir échoué.
Oh, non, vraiment, elle n'a pas échoué.
Tant mieux. Tu veux me dire un truc ?
Satané pouvoir d'Intuition ! On peut rien te cacher ! Non, je préférerais éviter de t'en parler, mais sache que, si elle ne vient pas, elle risque d'attendre un moment pour le revoir.
Noté... Vous n'allez pas faire une bêtise ?
On va jouer aux échecs, Sass. Avec un champion du monde.
... Quoi ?!
Peut-être qu'elle comprendra. À plus tard !
Nooroo rouvrit les yeux, qu'il avait fermés pendant sa discussion télépathique, et croisa le regard de son porteur.
« J'ai un plan, déclara celui-ci.
— Maître ? Je n'aime pas vraiment quand vous dites ce genre de choses...
— Je sais. Mais cette fois-ci, il n'y a pas de mal. Je vais avoir besoin de l'aide de Ladybug, mais sans lui dire qui je suis. Je sais qu'elle veut se venger de Félix, et de la tromperie dans laquelle il l'a mise. Je vais aller la trouver, mais ne pas l'attaquer. Comme je ne veux pas qu'elle découvre mon identité, je me cacherai, et je te laisserai lui expliquer. J'aurais besoin que nous allions à Londres, trouver Félix. Je connais ses trajets, ses habitudes. Amélie est un vrai moulin à paroles concernant son fils, heureusement. Cela nous servira.
— Ne risque-t-il pas de trahir votre identité ? Il sait qui est le Papillon et...
— Il est temps que je prenne des risques, moi aussi. Mais je préférerais les limiter, alors je compte sur toi pour ne rien divulguer.
— Bien sûr, Maître.
— Nooroo, transforme-moi ! »
Un instant plus tard, le Papillon était perché sur un toit, observant la ville. En ce samedi matin, il n'y avait aucun doute que les héros le repèreraient rapidement, ils faisaient toujours une ronde ensemble à cette heure-ci.
Alors que l'adulte les cherchait des yeux, les deux adolescents surgirent devant lui, l'air déterminés à le défaire cette fois.
Aussitôt, il leva les mains en avant, et tendit sa canne à Ladybug, pour lui montrer qu'il n'avait pas d'intention belliqueuse.
Saisissant l'arme du bout des doigts, l'héroïne le dévisagea, surprise.
« Qu'est-ce que vous nous voulez encore, cracha son partenaire, sur la défensive.
— J'ai besoin de votre aide. Je... J'ai commis une erreur, et je voudrais la réparer. Mais je ne peux pas le faire seul.
— Qu'est-ce que vous avez fait ?
— J'ai laissé le Miraculous du Paon à Félix. Pour une raison idiote, et...
— Vous avez fait QUOI ?!?! Déjà que vous étiez dangereux avec, mais LUI !! Je n'imagine pas la catastrophe... Non, mais... Comment ?!? Comment avez-vous OSÉ ?!? C'est de...
» Espèce de malade, s'exclama Ladybug alors que sa voix se brisait, que des larmes lui montaient aux yeux, comment avez vous pu ?
— Un Miraculous contre tous ? Félix fait des marchés plus avantageux pour lui, d'habitude.
— Ça l'était plus que tu n'imagines...
— Pourquoi le voulez-vous ?
— Pour le rendre à Mayura. Je te promets que je ne veux pas de mal, je n'en veux plus Ladybug. Je ne veux plus.
— Pourquoi ?
— Vous n'y croyez pas.
— Je ne peux pas y croire. Ça fait deux ans et demi que vous nous harcelez d'attaques, que vous vous réjouissez de mes fautes, que vous cherchez à avoir le plus de pouvoir possible. Deux mois que combattre est devenu tellement dur que Mayura a changé de camp pour ré-équilibrer les choses ! Comment voulez-vous que je vous croie ?
— Je ne sais pas. Je sais que tu ne me croiras pas. Alors, je veux te prouver ma bonne volonté. Je ne peux pas te révéler mon identité, mon entourage en serait trop ébranlé, mais je vais laisser Nooroo te parler librement, si tu acceptes de l'écouter.
— Je...
— Ma Lady ? Peut-être qu'on devrait au moins écouter ce qu'ils ont à nous dire...
— Je n'aime pas prendre ce genre de risque, mais après tout... Nous ne perdons rien à écouter.
— Merci Ladybug, déclara le Papillon en se dirigeant vers une cheminée.
» Détransformation. Nooroo, je te libère de toutes les contraintes que j'ai pu poser sur toi. Pourrais-tu aller expliquer à Ladybug et Chat Noir pourquoi je veux récupérer le Miraculous du Paon, et pourquoi j'ai besoin de son aide ?
— Bien sûr, Maître !
— Aussi... Je te serais reconnaissant d'éviter de divulguer des informations concernant mon identité. Je veux pouvoir l'expliquer moi-même à ceux qui doivent savoir.
— Je comprends, Maître, je vais faire mon possible.
— Merci, Nooroo. Va...
— Nooroo, demanda Ladybug quand le kwami apparût devant elle.
— Oui, Ladybug. Je suis le kwami du Papillon.
— Pourquoi veut-il que nous l'aidions, demanda Chat Noir, curieux.
— Il vous l'a dit. Il veut récupérer Duusu pour le rendre à Mayura. Il a donné la broche à Félix, qui est à Londres, donc il a besoin de vous.
— Mais pourquoi ?
— Parce qu'elle agit comme si elle le détestait, et il ne le supporte pas.
— Elle me déteste, Nooroo, intervint Gabriel, caché derrière sa cheminée, et je l'ai mérité. Je l'ai cherché, après tout. Je l'ai poussée à mettre sa santé en danger pour m'aider, sans rien lui donner, elle me déteste, et c'est normal, je n'ai été qu'un monstre et...
— Maître ? Vous avez oublié votre panique quand elle a pris le Miraculous du Paon, la manière dont vous avez stoppé plusieurs de vos plans parce qu'elle se sentait mal, votre inquiétude à chaque fois que vous lui laissiez le Miraculous. Je vous rappelle que vous lui aviez interdit de le prendre, et qu'elle a choisi elle-même le sacrifice, en connaissance de cause.
— D'accord, pour cette période peut-être. Mais...
— Celui qu'elle a détesté est mort, Maître. Je suis un kwami lié aux émotions, aux sentiments. Et, si vous avez toujours refusé que je vous transmette les siens, ça ne m'empêche pas de les percevoir. Elle ne vous déteste pas.
— Ça a l'air d'être compliqué, vos histoires, commenta Ladybug.
— Pas plus que ce que je perçois des tiennes.
— Mes histoires de cœurs pourraient servir de scénario à une série télévisée, répondit l'héroïne avec un sourire désabusé, alors oui, c'est compliqué. Mais j'ai l'impression que Papillon s'est mis dans un engrenage encore plus complexe !
— Accepterais-tu de m'aider ?
— Oui, Papillon. Puis, je pourrais m'expliquer avec lui comme ça, décréta-t-elle d'une voix tranchante.
— Vous savez où il est ?
— Il a cours le samedi matin, jusqu'à midi. Je sais dans quel établissement il est scolarisé, mais, si j'ai besoin de vous, c'est qu'il est à Londres.
— Bien sûr, siffla Chat Noir, il vient mettre la pagaille ici et après il retourne se terrer hors d'accès.
— Pas tellement hors d'accès que ça, grâce à Mayura, rétorqua sa partenaire en sortant le Miraculous du Cheval de son yo-yo.
» Tikki, Kaalki, amalgame !
— Bonjour, Pégabug. Je vous remercie d'avoir accepté.
— J'aurais besoin des coordonnées de son collège... Sinon, la téléportation sera trop imprécise.
— Je n'ai pas les coordonnées géographiques, mais l'adresse. Ça suffira ?
— Oui, je trouverai les coordonnées. »
L'adulte lui donna l'adresse, l'héroïne la rentra dans son yo-yo, observa attentivement les coordonnées, et ouvrit un portail, dans lequel elle s'engagea d'un pas déterminé, suivie par les deux autres. Une fois de l'autre côté, elle défît l'amalgame, mettant le Miraculous du Cheval en sécurité.
Jetant un œil à l'heure indiquée par son écran, elle grimaça, et annonça qu'ils avaient presque deux heures d'attente, il était seulement dix heures et quart.
Chat Noir sourît, et déclara qu'ils pouvaient en profiter pour faire du tourisme. Le Papillon approuva, et leur demanda d'être de retour à onze heures quarante-cinq, comme ça ils pourraient se concerter sur la manière d'agir.
Les héros acquiescèrent, puis partirent sur les toits, découvrant un nouveau terrain, se lançant dans des jeux de poursuite, se défiant d'escalader certains bâtiments, observant la capitale anglaise d'en haut, souriant de pouvoir simplement profiter d'une journée ensemble sans menace en arrière-fond. Et explorer, découvrir un nouveau terrain, c'était extraordinairement grisant.
Mais ils n'oubliaient pas le rendez-vous donné par le Papillon, et ils revinrent à l'heure dite, des sourires confiants aux lèvres.
« Bonjour. Vous avez l'air d'avoir bien profité de votre temps.
— C'était agréable, répondit Ladybug, mais vous, vous ne êtes pas trop ennuyé ?
— Non. J'ai pensé. J'ai réfléchi. Je ne m'ennuie que rarement. Mais, je me suis dit... Vos parents ne risquent-ils pas de s'inquiéter ?
— Je leur ai dit que j'allais chez ma meilleure amie. Et... Elle sait. Elle saura quoi inventer, s'ils demandent.
— Mon père ne s'inquiète pas pour moi. Et ma mère est morte. Du moment que mon départ de la maison n'est pas visible, il pense que je suis dans ma chambre. Il ne sait même pas que je n'y suis pas.
— Désolé pour toi...
— Vous en faites pas. Bon, du coup, comment on attrape Félix ? Je suppose que lui sauter dessus juste à la sortie du collège, ce n'est pas une bonne idée.
— Non, en effet. Je pense que nous allons le suivre, attendre qu'il soit dans un lieu plus discret. Avec un peu de chance, il aura la broche sur lui.
— Bonne idée, approuva Ladybug, mais s'il ne l'a pas ?
— On le suivra jusqu'à chez lui, répondit Chat Noir, on ne peut pas la lui laisser.
— Mais, ses parents...
— Ce ne sera pas un problème, je pense, répondit le Papillon.
— Si vous le dites.
— Il est là, annonça Chat Noir, serrant les poings pour endiguer sa colère.
— Allons-y, déclara Ladybug. »
Les trois se dirigèrent sur les toits, suivant du regard Félix, qui suivaient les longues artères. Ils sentaient tous l'impatience monter, et une forme de crainte. Si jamais il ne s'arrêtait pas, le plan échouerait. Et, pire encore, il pouvait prendre le métro. Et alors...
Heureusement, après un moment à errer, l'adolescent se faufila dans une ruelle vide, et s'arrêta, un sourire aux lèvres.
« Bonjour Duusu, s'exclama-t-il alors que le kwami se révélait.
— Bonjour, Seigneur Félix. Comment avez-vous passé cette journée ?
— Bien, je te remercie. Mais j'ai besoin de décompresser.
— Seigneur ? Tain, il se prend pas pour rien, siffla Chat Noir.
— Je ne sais pas, répondit le Papillon, Duusu disait « Dame » à Nathalie, peut-être qu'il parle régulièrement avec cette forme de respect...
— Comment vous appelait-il, demanda Ladybug dans un murmure.
— Je ne lui laissais pas vraiment l'occasion de m'appeler. Mais, quand c'était le cas, il disait « Maître », comme Nooroo.
— Seigneur c'est quand même un chat-cré cran au-dessus. On y va ?
— Oui.
— Bonjour, Félix, lança Ladybug en sautant dans le passage.
— Ladybug ? Tu désertes Paris ? N'est-ce pas dangereux ?
— Je vois que tu ne te tiens plus aussi à jour depuis que tu as obtenu ce que tu voulais, commenta Chat Noir.
— Il me semble que même un simple akumatisé pourrait faire d'importants dégâts.
— Oh, mais Ladybug ne prend pas de risque, Félix, commenta le Papillon en atterrissant près des héros.
— Mais c'est un vrai comité qui vient me rendre visite, ma parole. Que me vaut cet honneur, Papillon ?
— Tu as quelque chose que nous voulons.
— Il faudra vous battre, si vous la voulez ! Duusu, transforme-moi !
— Rend-moi la broche, Félix, et ne fais pas d'histoire, rétorqua le Papillon d'un ton dur.
— Jamais !
— S'il faut se battre, nous nous battrons, commenta Chat Noir, cela fait longtemps que j'en rêve.
— De même.
— Allons, allons, vous n'êtes que deux pauvres ados incapables de rester concentrés.
— Tu ne peux pas plus que nous.
— Je suis avec eux, Félix. Et c'est un avantage.
» LuckyGirl, déclara-t-il en faisant apparaître un akuma, accepteras-tu mon aide.
— Avec plaisir, répondit l'héroïne en tendant son yo-yo où l'insecte vînt se poser.
— Whoa. Ma Lady, l'akumatisation, ça te va bien.
— Merci, commenta l'héroïne, en contemplant les étoiles bleues qui paraient à présent son costume, les trèfles à quatre feuilles qui traçaient des guirlandes, la manière dont ses cheveux formaient une longue tresse parsemée d'étoiles filantes dorées.
» À nous deux, maintenant, Félix.
— Avec plaisir. Voyons comment vous vous débrouillez avec ça ! »
Il créa aussitôt un sentimonstre haut de trois mètres, aux multiples bras, agile, souple, qui tentait de les attraper.
Ladybug poussa un soupir, faisant le maximum pour éviter d'être touchée, recommandant à Chat Noir et au Papillon de faire de même, elle avait le pressentiment que le sentimonstre était un copieur.
Ils obéirent, le héros réussît à faire trébucher leur adversaire en se projetant vers un toit au-dessus de la ruelle, sa partenaire en profita pour lancer un Lucky Charm, qui lui donna des cordes, elle immobilisa avec la création de Félix, tandis que le Papillon s'approchait, et ôtait la broche à l'adolescent surpris de la rapidité de leur victoire. L'adulte amalgama les deux Miraculous pour détruire le sentimonstre, puis les sépara.
« Bien, Félix. J'espère que tu as compris.
— L'esprit d'équipe vous réussit un peu trop bien, Papillon.
— Tu n'es pas en danger, je t'en fais le serment.
— Voilà qui est rassurant, commenta le garçon avec une grimace.
— Il tient ses promesses, intervînt Duusu, vous ne devez pas vous inquiétez ! S'il dit que vous n'êtes pas en danger, vous ne l'êtes pas.
— Merci de ta confiance, Duusu, je ne suis pas sûr de la mériter. J'ai parfois du mal à tenir mes promesses, mais Félix, je t'assure que je tiendrai celle-là.
— Vous m'avez menacé.
— Tu sais pourquoi. Je ne le referai pas.
— Bien. Vous pouvez reprendre la broche. Mais ne revenez jamais ici avec.
— Promis. Au revoir, Félix.
— Au revoir... »
Ladybug fronça les sourcils. Cet échange était pour le moins étrange, mais elle s'en occuperait plus tard. Cela faisait déjà trop longtemps qu'ils étaient là, ils devaient rentrer à Paris, vite.
Du bout des doigts, elle brisa son yo-yo, libéra l'akuma, que son ancien ennemi retint dans le pommeau de sa canne, le temps qu'elle lance le « Miraculous, Ladybug » qui répara l'objet pour qu'elle puisse annuler le sort.
Le Londonien les salua de la tête, puis partit, presqu'en courant, avec l'impression d'avoir fait une monumentale erreur, mais qui valait pour le bien du plus grand nombre.
« Tikki, Kaalki, amalgame ! Voyage !
— Merci de ton aide, Ladybug, sourît le Papillon en s'engageant dans le passage.
— Merci à vous.
» Chat ? Tu viens ?
— Oui, pardon, s'exclama le héros en secouant la tête, s'arrachant à une espèce de transe et franchissant le portail à son tour.
— Qu'est-ce qu'il y a, Chaton, demanda Ladybug en arrivant sur les toits parisiens et en refermant le portail.
— Rien, rien... Je réfléchissais, mais ce n'est rien.
— Tu es sûr ? Tu sais, si tu as un problème, tu peux m'en parler.
— T'inquiètes, ma Lady. C'est lié à mon identité, et je sais que tu ne veux pas en entendre parler. Si besoin, j'en parlerai avec Plagg.
— D'accord...
— Vous devriez peut-être rentrer chez vous, maintenant ? Ça vous fait une ronde de deux heures, tout de même !
— Vous avez raison, Papillon, sourît Ladybug, je dois y aller. Bon courage pour votre projet !
— Merci. Et merci d'avoir accepté de m'aider.
— De rien !
— Bon, je vais y aller aussi, lança Chat Noir, même si je n'inquiétiez personne...
— J'espère que ton père va améliorer son comportement avec toi... Bonne chance, Chat Noir.
— Merci ! Bonne chance à vous.
— Merci à toi, pour ta confiance aujourd'hui. »
Les deux anciens adversaires se saluèrent, et partir dans deux directions différentes, faisant des détours pour rentrer au manoir.
Gabriel, dans son observatoire, se détransforma. Il regarda Nooroo avec un sourire soulagé. Pour l'instant, tout se passait bien.
Le kwami hocha la tête, félicita son porteur pour la manière dont il avait géré cette mission, puis l'encouragea à aller voir Nathalie, à lui montrer qu'il était redevenu lui-même, que les Miraculous n'avaient plus d'influence sur lui.
Serrant le Miraculous du Paon dans sa main, le styliste secoua la tête. Il n'était pas encore prêt, il lui restait une chose à faire.
Le kwami hocha la tête, et tous deux se dirigèrent vers l'atelier.
************
Le lendemain après-midi.
« Nathalie ? Pourrais-je vous parler ?
— Que me voulez-vous ?
— D'abord vous donner quelque chose. Puis vous dire une chose importante pour moi, et j'aimerais autant ne pas avoir à le faire à travers une porte.
— Entrez, déclara-t-elle d'un ton froid.
— Merci, sourît-il en poussant la porte.
— Vous avez l'air exténué, commenta-t-elle.
— Ce n'est rien, murmura-t-il, debout devant la porte entrebâillée, je dors mal ces derniers temps, mais ça n'a aucune importance.
— Monsieur ? Vous ne semblez vraiment pas dans votre assiette. Et qu'est-ce que c'est que ce paquet ?!
— Une des choses que je veux vous donner. Mais d'abord, je voulais vous rendre ça, déclara-t-il en sortant la broche de sa poche.
— Monsieur, s'exclama-t-elle en se levant d'un coup de son lit et en s'approchant, ce n'est pas... ? Vous l'avez récupéré ! Vous avez repris Duusu à votre neveu... Vous...
— Je voulais vous la rendre, répondit-il doucement, je voulais pouvoir voir votre si beau sourire. Je savais que vous aviez tissé un lien spécial avec Duusu et... J'ai osé espérer que je regagnerai un peu de crédit auprès de vous en vous la redonnant...
— Mais comment... Comment avez-vous fait pour...
— Ladybug a accepté de m'accorder sa confiance pour une journée, hier, et nous sommes allés reprendre le Miraculous à Félix ensemble.
— Vous avez dû être extrêmement convaincant...
— Nooroo a accepté de plaider en ma faveur.
— Elle sait qui...
— Non. Je m'étais caché.
— Mais combien de risques avez-vous pris, seulement pour me le ramener, murmura-t-elle avec fascination.
— Je n'ai pas compté, et peu m'importe. Peu m'importe qu'il y ait un problème, que je sois découvert, que je prenne des coups, si c'est pour vous que je prends les risques. Parce que vous m'avez sauvé, parce que vous m'avez ramené, vous m'avez montré ma bêtise, vous m'avez guidé vers la lumière, vous avez été un ange gardien pour m'empêcher d'aller trop loin, de mourir. Parce que je vous aime, et que ces jours où je ne pouvais vous voir, où vous me refusiez vos mots, me torturaient insupportablement.
— Je... Pardon, murmura-t-elle en écarquillant les yeux.
— Je vous aime, Nathalie. Et je sais que je ne peux pas espérer de retour, parce que je suis un monstre, mais... J'espère que vous accepterez un autre cadeau de ma part.
— Gabriel ? Je... Oh par les dieux, murmura-t-elle, j'ai réussi, je... Alors que j'ai failli perdre espoir... Gabriel, tu es revenu, tu es là, tu es toi-même, oh, c'est tellement... C'est merveilleux ! C'était si incertain, je suis tellement heureuse, tellement soulagée, c'est... Je suis heureuse de te revoir. Tu m'as manqué.
— Toi aussi tu m'as manqué, Nathalie, affreusement. Mais je ne regrette pas, car tu m'as forcé à regarder ce que je devenais. Oui, tu as réussi, mon ange gardien.
— J'en suis heureuse. Voyons voir ce cadeau, maintenant, murmura-t-elle en saisissant le paquet qu'il lui tendait. »
Elle s'approcha du lit, y déposa la boîte, caressa une dédicace en forme de cœur, et ôta doucement le couvercle en carton. Elle ne put retenir un cri d'émerveillement en voyant le haut de la robe pliée dans la boîte, elle sortit le vêtement précautionneusement, souriant à la douceur du tissu lisse, et le déplia sur le lit.
La longue robe était rouge, frôlant le sol dans un éclat doré parsemant une bande noire. Ouverte sur le côté droit, la bordure marquée du même tissage, qui se retrouvait au niveau des poignets, et sur le col en V.
Le reste de la robe était simplement rouge vif, parsemé de guirlandes de fleurs dorées, reflétant magnifiquement la lumière.
« Gabriel... C'est sublime... C'est... Je ne peux accepter une telle splendeur c'est... C'est trop...
— Rien n'est trop, pour toi, tu sais bien. Et elle n'a pas été si dure à créer, tu sais, j'ai simplement ré-adapté ton costume de quand tu portais le Dragon. Cette tenue m'a réellement ébloui, elle t'allait à merveille.
— J'ai dû passer assez de temps avec toi pour savoir imaginer de belles tenues, répondit-elle d'un air taquin.
— Tu me dépasses !
— Mais non, enfin. C'est toi le styliste !
— Comme tu veux. Tu accepterais de l'essayer ? Je voudrais voir comment elle te va...
— Bien sûr ! »
Nathalie se dirigea vers la salle de bain, la robe entre les mains, un léger sourire aux lèvres en pensant aux mots auxquels elle n'avait pas encore réagi.
Je vous aime.
Ils résonnaient comme un rêve dans son esprit, elle les avait longuement attendus avant de perdre Gabriel, maintenant qu'il était revenu de son épreuve, il l'es lui offrait, et elle n'osait y croire. Son cœur battait fort, tandis que les images, les souvenirs, défilaient dans son esprit. Leur amitié dans les études, leurs difficultés, la relation brisée et la complicité retrouvée avec Mayura, la folie de Papillombre et de Multi-Ailes, sa peur, ses efforts, ses larmes.
Et tout cela menait à la magie de son retour, de la restitution du Miraculous, de sa déclaration, de son cadeau. Elle rêvait éveillée.
Gabriel fixait la porte de la salle de bain, son cœur battant de manière déréglée dans sa poitrine, palpitant à toute vitesse puis s'arrêtant, l'impatience et l'angoisse lui tordaient l'esprit.
S'arrachant à la contemplation de cette porte qui ne lui apporterait rien, il se tourna vers la boîte, et récupéra un fin bandeau doré, parsemé de fleurs à peine éclose et de bourgeons sur le point de s'ouvrir, une coiffe qu'il avait imaginé déjà longtemps auparavant pour son amie, sans lui en parler, et qui irait parfaitement avec la robe.
Quand Nathalie revint, il leva les yeux vers elle, et ne put retenir un hoquet d'admiration. Elle semblait une princesse de conte de fées, habillée de magie et de rêve. En plus de la robe, elle avait lâché ses magnifiques cheveux d'ébène, et ôté ses lunettes, dégageant son délicat visage.
Il s'approcha, chassa une mèche rebelle qui lui venait dans les yeux et lui déposa le diadème sur le front, déclarant dans un murmure :
« Nathalie, tu es magnifique. Accepterais-tu d'être la reine de ce manoir, à mes côtés ? Je t'aime et je voudrais être près de toi pour le restant de ma vie.
— J'accepte, Gabriel, chuchota-t-elle, je t'aime et je serai ta reine aussi longtemps que nous vivrons. »
Souriant, il se pencha vers elle, et unît leurs lèvres dans un baiser lumineux qui vînt enfin réchauffer leurs cœurs abîmés de souffrance.
************
6168 Mots.
Ah bah j'ai les 6000. Il est long. Bon, pas autant que "Le retour de Mayura" et ses 6802 mots, mais quand même.
Je suis contente de l'avoir enfin terminé, putang, ça a pris du temps, j'en avais marre.
Ah. Je me rappelle, un jour, j'ai dit que je n'aimais pas écrire les descriptions... Manifestement, quand c'est pour habiller mon personnage préféré, c'est pas le cas. Bon, j'ai pas écrit la tenue avec tous les Miraculous (encore heureux, tiens, j'aurais jamais terminé !) mais y a quand même deux tenues + le cadeau.
Les gens, la robe que je vois elle est troooop belle. Je voudrais trop la voir dessinée. Et j'ai enlevé les lunettes de Nathalie, et j'lui ai lâché les cheveux, et voilà, elle est trop belle. Non ?
D'autres trucs ? Ah, oui, j'ai bien aimé la partie à Londres, et j'ai dû me forcer à pas faire de reveals, je suis partie trois fois dessus, trois fois j'ai dit "non, on se concentre, on ne révèle pas, c'est trop galère à gérer."
J'ai adoré écrire les tenues.
Les craquages, aussi, les discussions Nathalie-Sass et Gabriel-Nooroo, c'était très, très, très fun.
Bon, en tout cas, je suis supra contente de cet OS et j'espère qu'il vous a plu aussi !
C'est quoi votre avis ? Dites-moi tout !
Bises,
Jeanne.
(01/04/2022, 00h07. Qui fait des poissons d'avril ?)
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