Ce que vous dites

 Elle me l'a dit.

Je le savais.

Je ne peux pas.

Je ne nie pas.

Mais qu'en penser... ?

Quand je l'ai lu...Ce qu'elle dit...

Je sais bien ce que j'ai ressenti.

Ça fait plus d'un an que je n'ai pas éprouvé ça.

Un an que je ne sais plus ce que c'est qu'être heureux.

Elle ne sait pas.

Elle n'a aucune idée de l'effet que me font ses mots.

Il faut qu'elle sache.

Mais je n'oserai jamais lui dire.

Comment lui dire...

Comment reconnaître devant elle que ma vie n'a pas de sens ?

Grâce à ses mots, j'ai enfin compris.

Je l'aime.

Je l'aime mais elle n'y croira pas.

Depuis un an je donne tout pour Émilie, si je lui dis que je l'aime elle...

Elle ne sait pas à quel point elle est belle, à quel point elle est lumineuse.

Elle n'a aucune idée de sa valeur.

Mais je ne saurai jamais la lui montrer.

Je suis un incapable.

Je n'ai qu'un moyen.

Faire comme elle, en espérant qu'elle me croie.

Gabriel se leva, la lettre de Nathalie à la main.

Il était cinq heures du matin, le Soleil perçait à peine les rideaux.

Il s'était réveillé quelques minutes auparavant, avait trouvé la lettre de Nathalie.

En la lisant, il avait eu le cœur à l'envers.

Elle l'aimait. Et le choc que cela lui faisait, les étoiles qu'il avait senties s'allumer en lui, la flamme d'espoir qui était montée en lui sans qu'il puisse la réprimer, tout cela l'avait obligé à se rendre à l'évidence.

Il l'aimait.

Et il était perdu face à ce sentiment. Il se sentait désemparé face à cela.

Comment aurait-il pu le dire ? Comment pouvait-il faire en sorte qu'elle le croie ?

Parce qu'il avait fait l'erreur de ne pas écouter ses sentiments, et Nathalie l'avait vu se battre pour ressusciter Émilie.

Il soupira. Les yeux fixés sur le Soleil levant, il sût ce qu'il avait à faire. Reproduire les gestes qu'elle avait eus.

Gabriel prît une feuille vierge, et déposa dessus les mots qu'il aurait voulu dire, simplement.

Nathalie,

Vous m'avez dit vos sentiments, avec honnêteté.

C'est mon tour, maintenant. Si j'écris, c'est parce que je ne saurai pas vous le dire à l'oral.

J'espère que vous me croirez.

Je vous aime.

Je le sais grâce à ce que vous dites.

Vous m'avez forcé à regarder les sentiments en face.

Merci.

Vous me sauvez.

Gabriel.

Il déposa le stylo avec lequel il avait écrit, relut la lettre rapidement. Il sentît son cœur se serrer.

Si elle ne le croyait pas...Il aurait mal, il le savait. Il savait qu'il serait brisé.

Mais il voulait prendre le risque.

Il se glissa dans les couloirs du manoir, se dirigeant dans les premiers rayons de Soleil.

Quand il arriva devant la chambre de Nathalie, Gabriel eût un instant d'hésitation. Et s'il la réveillait ? Comment réagirait-elle ?

Il secoua la tête, chassant cette pensée. Au pire, il lui expliquerait.

Il poussa la porte, doucement, discrètement.

Il entra, s'approcha du lit, la gorge serrée.

Si elle se réveille...

Il déposa la lettre sur la table de chevet.

Au moment où il s'apprêtait à ressortir, il l'entendît appeler.

Il se tourna vers elle, les yeux baissés.

« Gabriel ? Que faites-vous ici ?

— Je...Je voulais répondre à votre lettre. Je vous ai déposé la réponse. Je ne voulais pas vous réveiller...

— Ce n'est pas grave. Je ne dormais qu'à moitié, de toute façon.

» Que vouliez-vous me dire ? »

Gabriel secoua la tête. Il se sentait parfaitement incapable d'oraliser ce qu'il avait écrit. Il se sentait si faible face à elle.

Nathalie haussa un sourcil, étonnée. Voir Gabriel gêné, silencieux, ce n'était pas habituel.

Elle s'approcha de lui, et lui prît la main, doucement.

« Comptiez-vous le reprendre ?

— Non, murmura-t-il, vous m'aviez dit que vous ne l'utiliseriez pas, et je vous fais confiance.

» Mais je ne me sens pas capable de dire ce que j'ai écrit. C'est...

— Quoi que ce soit, je ne vous jugerai pas. Je vous aime, et rien ne me fera changer.

— Moi aussi, chuchota-t-il. »

Le visage de Nathalie aurait pu servir de définition au mot « surpris ». Rien n'aurait pu décrire ce qu'elle éprouvait alors, ce mélange de surprise profonde et de bonheur absolu.

Elle était parfaitement incapable de réagir à ces deux mots qu'elle n'avait jamais osé rêver.

« Je vous aime, Nathalie. Ce sont vos mots qui me l'ont fait réaliser. Et je ne peux plus me mentir. Vous avez pris tellement d'importance...

— Est-ce que c'est vrai ?

— Oui. »

Nathalie se blottît dans les bras de Gabriel, sourire aux lèvres, murmurant sa déclaration, encore.

Il l'étreignît tendrement, laissant son cœur prendre les commandes.

Il fixa un instant le sourire de Nathalie. Se pencha vers elle, sans mots, sans signe.

Mêla leurs sourires, réunissant leurs bonheurs, leurs vies, leurs sentiments.

Un simple baiser, signe de rédemption, lumière de vie pour eux.

 ************

 832 Mots.

 Il est tellement moins fluide que la première partie. Je suis dég...

 Bon, pas totalement, j'ai réussi à mettre un baiser, et il passe assez bien.

 Du coup, ça remonte le niveau. 

 J'ai pas mal hésité à l'écrire, disons que j'y pensais vaguement hier matin, j'ai réfléchi dessus une bonne partie de la journée. Mais je me disais que j'y arriverai probablement pas...

 Et je doutais. 

 Et on fait quoi quand on a un doute ? On demande.

 J'ai posé la question à ma meilleure amie, qui a répondu "Ben la suite ouais". 

 Du coup, j'ai réfléchi TOUTE LA SOIRÉE ET TOUTE LA JOURNÉE D'AUJOURD'HUI dessus.

 J'espère qu'il est à peu près correct, quand même. 

 (Je ne le rejette pas totalement, mais j'en suis pas fière...)

 Vous en pensez quoi, vous ?

 Bises,

 Jeanne.


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