[Xmas] Tomura Shigaraki

Il neigeait doucement sur la petite ville où tu résidais, et toi, tu observais les flocons qui coulaient du ciel paisiblement, n'ayant aucune autre occupation à remplir. Ton visage était neutre mais aussi blanc que la neige, dû au froid de la pièce qui t'accueillait. Tu étais à moitié endormie et attendais calmement, patiemment, qu'une personne se décide à venir te tenir compagnie. Il y en aurait bien une, avec tout le monde qu'il y avait dans la mansarde où tu dormais. Enfin, c'était ce dont tu t'étais persuadée. Car malgré le monde qu'il y avait, en cette période de fin d'année, ils étaient tous vivement occupés. 

L'une d'entre eux devait être en train de voir son amoureux mystère, que tu n'avais pas encore eu le plaisir de rencontrer, ce dont tu réjouissais bien. Tu le plaignais, celui-là.

Un autre devait être à son travail habituel, tu ne l'avais jamais su en train de faire autre chose. A croire qu'il ne dormait ni mangeait jamais. C'était un peu inquiétant. Mais tu avais d'autres pensées plus préoccupantes, donc tu n'en faisais pas fi.

D'autres devaient faire leurs affaires personnelles comme toujours, mais tu n'avais là non plus pas le temps de t'en préoccuper.

Et enfin, il n'en restait qu'un, le seul qui daignait te rendre visite, puisqu'il en était obligé. C'était lui qui te préparait ton repas, qui s'occupait de panser tes blessures... De toi en général, en somme.

Tu t'assoupissais de plus en plus quand tu entendis enfin le son de la porte grinçante qui s'ouvrait sur l'un des habitants de la maison. Un soupir de soulagement t'échappa. enfin, quelqu'un pour te parler en ce jour si particulier. Et celui que tu espérais le plus, qui plus est.

-Bonjour (T/p), comment vas-tu?

Sa voix cassée avait le don de t'apaiser, depuis toujours, et sa familiarité naturelle te rassurait étrangement, dans cette situation des plus particulières. Une douce odeur emplissait la pièce à mesure qu'il s'avançait vers toi, bien moins couvert qu'à son habitude. Tu pouvais distinguer son visage, et son sourire, pour une fois. Tu te redressas un peu sur ton assise, l'observant avancer, attendant calmement de voir ce qu'il allait se passer. Puis, tu te souvins qu'il t'avait adressé la parole, quelques dizaines de secondes plus tôt.

-J'ai un peu froid, mais cela pourrait être pire.

Tout en hochant la tête, il te donna l'assiette à la décoration si soignée que cela en devenait absurde, avec de joli couverts. Se moquait-il de toi? Pourtant, tu aimais cette petite attention, bien malgré toi. Mais un autre sentiment l'emportait largement sur celui-ci.

-Tenko, ça suffit, explique-moi ce que je fais ici, maintenant.

Ton ton, ton regard, ta détermination, ta lassitude, ton sérieux, assemblés tous ensemble eurent le don de le surprendre, tout autant que le fait que tu avais son vrai prénom, alors qu'il t'avait imposé son pseudonyme depuis ton arrivé. Le vif mouvement que tu fis en croisant les bras, en te levant, fit tinté les chaînes qui t'entouraient les poignets, t'empêchant la fuite. Tu lanças un regard circulaire à la pièce. Tu devais te l'avouer, tu ne supportais plus cette situation et depuis quelques semaines déjà. Il ne savait définitivement pas s'y prendre.

-Si je te lâche tu vas partir, grogna-t-il en voyant que tu regardais tes poignets d'un air mauvais.

-Dans ce cas considère le fait que j'ai un alter et que je suis à deux doigts de l'utiliser, malgré toute la sympathie que je te porte depuis longtemps, là, c'est du grand n'importe quoi, pestas-tu.

-J'ai besoin de toi, supplia-t-il.

-Et moi de vivre convenablement. Relâche-moi.

-Non.

-Tenko Shimura, je jures que si tu ne me relâches pas, je prendrai un malin plaisir à utiliser mon alter pour détruire ces lieux et tout ce que tu bâti.

-Tu n'oserais pas...

-J'ai l'air de plaisanter? Tu as légèrement oublié ma personnalité depuis la dernière fois qu'on s'est vu, non? ironisas-tu avec un sourire en coin. Bon, je vais te le dire une dernière fois. Je suis avec toi, je suis prête à t'aider à réaliser ce que tu veux, maintenant laisse-moi sortir de cette fichue pièce!

Un éclair de rage passa sur son visage, et tu te demandas si ta requête n'avait pas été de trop pour lui, te sentant coupable alors que tu savais que tu avais parfaitement raison sur ce coup. Il posa ses mains sur tes chaînes qu'il fit voler en éclat grâce à son alter, te laissant te demander comment aurait finit tes bras si il n'avait pas fait un minimum attention. Tu soupiras, logeant ton regard dans le sien pour sonder ses intentions. Il avait bien changé, en une année. Il se retourna vivement, pour échapper à tes yeux qui voyaient au plus profond de lui, et, il te lança des clefs, en marmonnant.

-Tenko, j'ai rien compris, soufflas-tu en roulant des yeux.

-C'est les clefs d'une chambre! cria-t-il alors, agacé.

-Merci, fis-tu en posant ta main sur son épaule, avec un petit sourire.

Comme il était facile de l'embêter.

Il repoussa ta main, grognant autre chose, que cette fois il articula assez pour que tu comprennes:

-Vas prendre un bain, tu fouettes. Et rejoins-moi après.

Et il s'en alla, avec un sourire narquois non dissimulé, comme si il avait prit sa revanche sur toi. Il était difficile de côtoyer un Tomura Shigaraki, notamment lorsqu'on le connaissait depuis ses dix ans, à la suite d'une rencontre malvenue mais qui s'était bien finie, et encore plus quand on était diamétralement opposée à lui. Toi, tu tétais contentée de suivre son "conseil", commençant, à cause de lui, à te questionner sérieusement sur ton odeur corporelle. Cependant, tu n'y étais pour rien, être enfermée plus mois dans une même pièce gelée, attachée, avec quelques rares occasions de se laver, n'était à l'avantage de personne. Plus tu y réfléchissais, plus tu te disais que tu étais beaucoup trop conciliante avec lui, mais ses petites attentions, ridicules certes, te faisaient toujours changer d'avis sur la question. Tu ne pouvais pas te décider sur la façon dont tu devais le traiter, c'était définitif.

*

*           *

Tu regardais de gauche à droite à chaque nouvelle pièce qui t'accueillait, te demandant où tu pouvais bien être. Avoir les yeux bandés quand ton idiot d'ami t'avait "invitée" chez lui ne t'aidait en rien et espérais trouver quelqu'un pour t'indiquer où il pouvait bien se trouver, où même où ta nouvelle chambre pouvait bien être. Après tout, tu n'avais trouvé la salle de bain que parce que la porte étais ouverte en grand. Tu soupiras tout l'air de tes poumons, exaspérée. Ce genre de choses n'arrivait qu'à toi, devenir amie avec un enfant traumatisé qui décide de former une alliance pour détruire la société en place et te retrouver enfermée chez lui après l'avoir perdu de vue pendant un an parce qu'il a besoin de ton alter. Parfait.

-(T/n)? Qu'est-ce que tu fais ici?

Un magnifique sourire illumina ton visage alors que tu te tournais vers l'homme-ombre qui t'avait adressé la parole. Ton sauveur était enfin arrivé!

-Kurogiri! t'exclamas-tu joyeusement. Tu ne saurais pas où est Ten... Tomura?

-Tu peux d'abord m'expliquer ce que tu fais ici, à te balader tranquillement?

-Je suis enfin libre, cet imbécile à enfin compris que m'attacher n'allait pas me faire accepter quoi que ce soit!

-Imbécile? J'avais oublié que tu étais aussi mauvaise, (T/p).

Tu soupiras et te tournas vers lui, oui, ce genre de choses n'arrivait qu'à toi.

-Tu le méritais. Que voulais-tu alors?

Il te prit par la main, grinçant des dents, agacé, encore, et, il te conduisit à sa suite alors que tu ignorais tant bien que mal le petit rire moqueur de Kurogiri qui vous était adressé aussi bien à l'un qu'à l'autre. Tenko t'accompagnait à travers les couloirs, te conduisant bien loin dans le bâtiment, à ce que tu voyais. Ta curiosité maladive avait été éveillée par le trajet et tu demandais ce qu'il pouvais bien vouloir te montrer. Il s'arrêta finalement devant une petite porte en bois, au sous-sol du repère, de ce que tu avais compris du trajet. Il ouvrit la porte, sans te lâcher la main une seule seconde, s'y accrochant même un peu plus fortement. Tu préférais largement  la chaleur de sa main au froid des  chaînes, c'était certain.

-Waouh... murmuras-tu en découvrant la pièce.

De douces lumières venaient s'échouer sur ton visage et illuminaient tes yeux qui l'étaient déjà bien face au cadeau que venait de te faire le jeune homme. Une agréable chaleur flottait dans la pièce alors que tes yeux l'analysait. Des décorations rouges et blanches l'embellissaient, et, un petit sapin adorable au centre brillait de mille feux avec des petits cadeaux adorables aussi. Ton visage était plus heureux qu'il ne l'avait jamais été. Tu aimais tellement les périodes hivernales et encore plus celle de Noël, tu avais tant de bons souvenirs sur celle-ci.

-Tu aimes? intervint alors l'homme qui t'accompagnait, ne t'ayant pas lâché, avec un sourire fier.

-Bien sûr! Tu sais que j'adore Noël, alors évidemment cela me fait vraiment plaisir! Surtout que tu n'en es pas forcément fan.

Il te poussa à l'intérieur pour que tu ouvres tes cadeaux et que tu profites de tout.

*

*            *

-D'ailleurs, pourquoi tu aimes autant Noël, (T/p)?

Tu étais maintenant allongée par terre, le garçon ayant la tête reposant sur ton ventre, comme il le faisait quand vous étiez enfants. Tu avais passé une magnifique soirée à ouvrir tes cadeaux et à manger de bons petits plats en riant avec ton ami, ce qui était parfait à tes yeux. Il avait retrouvé une once de cette innocence déjà légère chez lui quand il était enfant et tu trouvais cela particulièrement mignon. Cependant, sa question t'avait surprise au plus haut point, même si tu savais que la réponse allait lui plaire.

-C'est la date du jour où on s'est rencontré, avouas-tu avec un petit sourire timide, te remémorant l'événement, quand tu l'avais percuté alors que tu faisais des courses de dernières minutes avec ta mère.

-Oh... J'avais complètement oublié...

-Merci bien, ris-tu. Peu importe, moi je m'en souviendrais toujours, c'est ce qui a changé ma vie. Je ne serais pas ici à te parler sinon.

-A ce compte-là, je peux dire la même chose, souffla-t-il.

Voilà. C'était ce que tu aimais chez lui, ces petites attentions qu'il n'avait qu'avec toi, sans même s'en rendre compte. Et cela te réchauffait le cœur, même lorsque tu te retrouvais enfermée dans une pièce à cause de lui. 

-Tenko, tu m'accepterais définitivement ici? questionnas-tu doucement.

-Je ne comptais pas te laisser partir.

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