On a besoin de toi

On a besoin de toi

Dans la salle de réunion, les chasseurs d'ombres de l'Institut de New York étaient en réunion depuis plus de trois heures. Jace, qui avait commencé à en avoir déjà plus qu'assez au bout de la première heure, s'amusait à faire tourner sa stèle dans sa main, n'écoutant que la moitié de ce qu'il se racontait.

- Chaque année c'est pareil... Râla Isabelle. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas laisser le même planning de ronde ! Il allait très bien !

- On doit l'adapter en fonction des besoins, Izzy ! Lui fit Alec.

- Sauf que les besoins de cette année, sont les mêmes que ceux de l'année dernière, et encore de l'année d'avant, et....

- Et donc cette réunion ne sert à rien ! Conclut Jace.

Alec haussa les épaules. Bien qu'il ne soit pas tout à fait d'accord avec son frère et sa sœur, il devait reconnaître qu'il aurait préféré passer sa journée à faire autre chose, comme passer du temps avec son fils. En ce moment même, il était avec Clary, quelque part dans l'Institut. Pensant que cette réunion allait être un minimum intéressante à défaut d'être primordiale, il avait confié son fils de deux ans à la jeune fille, qui de son côté avait semblé soulagé de pouvoir échapper à la réunion qui les attendait. Isabelle bailla sans aucune discrétion, s'attirant le regard noir de sa mère. Elle lui fit un faux sourire d'excuse, qui fit sourire Alec. Au moment où un chasseur d'ombres se levait pour prendre la parole à son tour, la porte de la salle de réunion s'ouvrit, laissant entrer un petit garçon à la peau bleue. Pleurant, il accourut vers son père, les bras tendus.

- Dad, dad, dad !

Alec le prit dans ses bras aussitôt.

- Hey bonhomme....

Il le berça contre lui. Clary entra à son tour dans la pièce, essoufflée.

- Je.... lui... ai... couru après... dans tout l'Institut ! Expliqua-t-elle. Il te cherchait ! Rajouta-t-elle à l'encontre d'Alec. Je ne sais pas ce qu'il a, il n'arrête pas de pleurer ! Désolé...

- Ne t'en fais pas, c'est pas grave. Il n'aime pas trop quand il y a trop de gens autour de lui... Fit-il en se levant, son fils toujours dans ses bras.

Le petit garçon avait niché sa tête dans le cou de son père. Alec sortit de la salle, sans même prendre la peine de s'excuser auprès du chasseur d'ombres qui s'apprêtait à prendre la parole. Jace et Isabelle en profitèrent pour s'éclipser à leur tour. Alec entra dans son bureau, sa famille à sa suite.

- J'ai essayé de joindre Magnus. Mais il ne répond pas. Lui fit Clary.

- Normal, il ne répond qu'à Alec ! Commenta Jace.

Il s'était assis dans le fauteuil en face du bureau de son frère, s'amusant toujours avec sa stèle, ce qui semblait intéresser son neveu, qui ne le lâchait pas des yeux.

- Magnus est à Lisbonne. Il ne rentrera pas avant ce soir ! Leur annonça Alec, sans relever la remarque de son frère. Max ne l'a pas vu ce matin du coup il est un peu nerveux. C'est rien, ça va passer. Je vais rester avec lui. Hein petit ange, on va rentrer à la maison... Murmura-t-il à son fils.

- On peut venir de tenir compagnie ? Lui demanda Isabelle. Histoire d'éviter d'être obligé de retourner à cette réunion !

Alec sourit.

- Bien sûr !

Cela faisait à présent plus d'une heure que les jeunes chasseurs d'ombres avaient rejoint l'appartement d'Alec, que ce dernier partageait avec le grand sorcier de Brooklyn depuis quelques années maintenant. Le jeune homme avait essayé de coucher Max, mais il n'y avait rien à faire. Le petit garçon ne voulait pas dormir, et agrippait le bras de son père.

- Qu'est-ce que tu as bonhomme ?

Le petit garçon montra du doigt la stèle de Jace.

- J'veux ça !

Isabelle éclata de rire et le prit dans ses bras.

- Hou tu sais que je te mangerai tout cru toi ?

Elle se mit à lui faire des chatouilles, ce qui le fit rire. Cependant, il ne resta pas dans les bras de sa tante bien longtemps, montrant très vite son désir de retrouver ceux de son père.

- Magnus rentre quand ? Demanda Jace à Alec.

- Ce soir normalement.

- Il est allé faire quoi ?

- Je sais pas, des trucs de sorcier.

- Quoi ? Ne me dit pas que tu ne l'as pas harcelé de questions ?!

- Non, j'ai confiance en lui.

- Ouais, d'accord, mais tu n'es pas curieux de savoir en quoi consistent ses « activités de sorcier » comme tu dis ?

Alec haussa les épaules.

- Sûrement rien de très légal.

- Et tu t'en fiches ? Par l'Ange mais qu'est-ce qu'il a fait de mon frère rigide et carré, amoureux des lois ? Ricana Jace.

Préférant ne pas répondre, Alec reporta son attention sur son fils, que Clary et Isabelle dévoraient des yeux.

- Arrêtez de le regarder comme ça !

- Mais quoi ?! Râla Isabelle. Il est tellement mignon ! Mon neveu, c'est le plus beau !

- Hum... En attendant, il devrait être couché à cette heure-ci !

- Il n'a pas l'air de vouloir dormir là... Lui fit Clary en voyant le jeune garçon s'amusait avec Jace.

- Non, effectivement... Merci, Jace !

- Il n'a pas envie de dormir, c'est un dur comme son oncle, ça se voit !

- Espérons qu'il est plus de modestie que toi, en tout cas ! Lui rétorqua Isabelle.

- Avec Magnus comme père ? Alors là, tu rêves !

Personne ne trouva rien à répondre. Il est vrai que le sorcier avait une importante confiance en lui et la modestie n'était pas vraiment sa qualité première. Même Alec ne pouvait démentir de ce fait. Ils passèrent le reste de l'après-midi ensemble. Max ne lâchait pas son père, refusant de s'éloigner de lui. En début de soirée, Simon les rejoignit. Max courut aussitôt se cacher dans les bras d'Alec. L'ancien vampire, et compagnon d'Isabelle, passant la plupart de son temps à Idris, le petit garçon ne le voyait que très peu, et étant de nature sauvage, il n'était pas très rassuré en présence d'inconnu. Son père le berça à nouveau dans ses bras.

- Tout va bien, mon ange. C'est tonton Simon...

- Je ne comprends pas pourquoi il a cette réaction quand il me voit... C'est moi qui t'ai vu en premier, tu sais bonhomme... Lui fit-il en tendant la main pour lui caresser la joue.

Max se mit alors à fondre en larmes. Alec adressa un sourire d'excuse au très récent chasseur d'ombres. Jace, lui, ricana.

- Ça il le tient de toi, Alec !

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que toi non plus tu n'aimes personne ! Lui répondit Jace avec un sourire.

- C'est pas vrai !

- Si ! Tu te rappelles de comment tu traiter Clary ? Et tu faisais comme si Simon n'existait pas. Il n'y a que Magnus, qui, étonnamment, a réussi à rentrer dans tes grasses !

- Parce qu'il sait me prendre, lui !

Isabelle, Clary, Jace et Simon lui lancèrent un regard moqueur.

- Non, ce n'est pas ce que j'ai... Vous savez quoi ? Oubliez !

Ils éclatèrent de rire, et Max regarda son père avec étonnement. Alec baissa les yeux vers lui.

- Tu vas faire un bisou à tonton Simon ?

Max secoua vivement la tête.

- Max, sois mignon. Va lui dire bonjour...

Son doudou à la bouche, il se tourna vers son oncle puis vers son père.

- Jl'aime pas !

- Max ! Le disputa Alec en lui faisant les gros yeux. Excuse-toi !

- Non...

- Max !

- Laisse-tomber, Alec, ce n'est pas grave... Lui fit Simon, s'efforçant de ne pas montrer qu'il était blessé. Ce n'est qu'un enfant après tout...

- Je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça avec toi...

- Sa tête doit pas lui revenir ! Ricana Jace, ce qui lui valut un regard noir de Clary, et une tape derrière la tête d'Isabelle.

- Bien sûr que non ! Ça lui passera, ne t'en fais pas ! Fit Isabelle d'un ton rassurant en déposant un baiser sur la joue de Simon.

- Bisouuu ! S'exclama Max en riant.

- Oui, mon cœur. Lui répondit Alec. C'est pour le consoler parce qu'il est triste que tu n'ailles pas lui faire de bisou.

- Pourquoi ?

- Parce qu'on ne dit pas aux gens qu'on ne les aime pas, ce n'est pas gentil. Lui expliqua-t-il.

- Tu devrais aussi dire ça à Magnus ! Fit remarquer Simon à Alec.

- Je te laisse ce plaisir ! Rétorqua Alec.

Simon allait répliquer, mais se tut. Max s'était timidement approché de lui et lui tendait son doudou.

- Si t'es triste, il te fera plein de bisous lui aussi !

Le jeune sorcier déposa la peluche lapin sur les genoux de Simon avant de retourner le plus vite possible dans les bras de son père.

- C'est bien mon ange... Le félicita Alec en déposant un baiser dans ses cheveux bleus.

Simon agita la peluche devant les yeux de l'enfant.

- Merci bonhomme ! Fit-il en prenant une voix grave.

Un petit sourire apparut sur le visage de Max. Y voyant une occasion de créer un lien avec le petit garçon, il recommença. Petit à petit, Max se détacha des bras de son père et avança vers son oncle.

- Rassure-moi, il ne peut pas encore utiliser ses pouvoirs, hein ? J'ai un mauvais souvenir de Magnus me transformant en rat !

Alec éclata de rire.

- Tu n'as rien à craindre, il est trop jeune.

Les heures passèrent, et Alec ne cessait de jeter des coups d'œil à son portable. Jace s'approcha de lui.

- Ça va ?

- Oui, pourquoi ?

- Parce que je te sens ailleurs.

- Oh, heu... Je suis juste un peu crevé.

- Il va revenir, Alec, déstresse !

- Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas du tout stressé !

- Je suis ton parabataï ! Ce que tu ressens, je le ressens aussi ! Et là je te dis que tu es stressé !

- Il devrait déjà être là...

- Alec, il va bien ! Que veux-tu qui lui arrive ?

- Il peut lui arriver n'importe quoi !

Jace leva les yeux au ciel.

- Magnus est tout sauf un petit agneau fragile ! Il sait s'occuper de lui !

- Je n'ai pas oublié Edom, Jace... Je ne veux pas avoir à revivre ça !

- Pourquoi tu le revivrais ? Tu psychotes là !

- Regarde Max, Jace, il a besoin de son père ! Il a besoin de nous deux ! S'il devait nous arriver quelque chose, qui...

- Nous ! On ne l'abandonnerait pas ! Puis c'est quoi ces idées ?! Il ne va rien vous arriver !

- Ouais... Ouais, t'as raison. Soupira Alec en se frottant le front. C'est juste... Il me manque...

- Alec, il sera là dans quelques heures.

- Je sais, mais... Je déteste le savoir aussi loin de moi, c'est tout. Ça me rappelle des mauvais souvenirs...

Jace hocha la tête, comprenant. Lui aussi préférait éviter de penser à ce qui s'était passé à Edom. Ça avait été définitivement la pire expérience de sa vie.

- Tonton, regarde !

Jace leva les yeux vers son neveu, avant de le prendre sur ses genoux. Il tenait un livre animé sur les pirates, cadeau d'Izzy.

- Tu me lis une histoire ?

- Max, qu'est-ce qu'on dit ? Lui demanda Alec, l'air sévère.

- S'te plaît...

Alec sourit, embrassa son fils, puis prenant son téléphone, il s'écarta du groupe. Il sortit sur le balcon. La nuit tombait petit à petit.

- Il devrait être rentré... Se murmura-t-il à lui-même.

Il resta un moment seul, regardant le ciel étoilé. L'été se terminait, laissant place, petit à petit, à l'automne. En quelques jours à peine, les températures avaient considérablement baissées. Son portable se mit à vibrer dans sa main, et il se précipita pour répondre.

- Magnus ?

- Hey, mon ange.

Alec soupira de soulagement. Entendre sa voix lui faisait du bien.

- Tout va bien ?

- Tu rentres quand ?

Le néphilim entendit le rire du sorcier à l'autre bout du fil.

- Je te manque tant que ça ?

- Je déteste passer la nuit loin de toi. Puis tu manques aussi à Max !

- Ce n'est pas bien de te servir de notre fils pour me faire rentrer plus tôt !

- Pourquoi ? Moi seul ne suffit pas ? Lui demanda Alec, un sourire aux lèvres, connaissant parfaitement la réponse.

- Oh si, largement.

- Tu rentres alors ?

- Justement, c'est pour ça que je t'appelais. Je ne rentrerai que demain.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- C'était plus compliqué que prévu...

- C'est-à-dire ? Il y a un problème ?

- Non, ne t'inquiète pas. Demain matin, je serai là, je te le promets.

- Ouais... Encore une nuit loin de toi si je comprends bien...

- Ce n'est pas facile pour moi non plus d'être loin de toi.

- Alors rentre ! Laisse-les se débrouiller tous seuls tes clients !

- Alexander... Ne raconte pas n'importe quoi. Je survis bien, moi, quand tu ne rentres pas de la nuit parce que tu es en mission.

- Je sais... Mais je n'aime pas ça...

- Je serai là demain ! Tu veux bien me passer Max ?

- Ouais...

Magnus entendit son amant appeler leur fils. Quelques instants plus tard, il entendit sa voix.

- Papa !

- Hey, mon petit ange.

- T'es où, papa ?

- Au Portugal, Max.

- C'est où ?

- De l'autre côté de l'océan !

- Wowwww ! C'est loin ! T'y allé à la nage ?

Magnus ricana.

- Non, petit ange. Pas à la nage.

- T'as fait des étincelles bleus et pouf ?

- Oui, et pouf ! Tu as été sage aujourd'hui ?

- Oui.

- C'est sûr ça ?

- Oui, même que j'ai donné ma peluche à tonton Simon parce qu'il était triste ! C'est papa qui m'a dit !

- C'est bien, mon cœur, je suis fier de toi. Mais dis-moi, tu ne devrais pas être couché à cette heure-ci ?

- Nonnn..

- Max... C'est l'heure d'aller dodo !

- Mais j'ai pas sommeil !

- Max, je le redirai pas une deuxième fois !

Le jeune sorcier baissa tristement les yeux.

- Tu viens me lire une histoire ?

- Demain matin, petit ange. Repasse-moi ton papa.

Max tendit le téléphone à Alec, avant de partir en courant dans le salon.

- Si demain matin tu n'es pas là... Commença Alec.

- Je serai là, et je te ferai l'amour pendant des heures !

- Rêve ! Tu n'avais qu'à rentrer maintenant !

- Ça s'appelle du chantage ça !

- Hum...

- Je t'aime, Alexander.

- Moi aussi je m'aime...

- Tu fais la tête ?

- Ouais !

- D'accord, je raccroche alors ?

- Non ! Répondit précipitamment Alec. Enfin, si, va travailler, comme ça tu rentreras plus tôt !

Il y eut un silence, puis Magnus reprit la parole, sur un ton plus sérieux que celui employé jusqu'à présent.

- Alexander, tu sais que toi et Max êtes ma priorité. Si tu as besoin de moi à tes côtés, même si c'est uniquement parce que je te manque, tu n'as qu'à me le dire et je rentre immédiatement !

Alec hésita, mourant d'envie de lui dire que oui, il voulait qu'il rentre, maintenant. Il soupira.

- Non, reste, mais... Ne te fais pas trop attendre, d'accord ?

- Demain matin, promis.

- Je t'aime...

- Je m'aime aussi ! Rétorqua Magnus avant de raccrocher.

Alec secoua la tête en riant. Il l'avait bien cherché celle-là. Il retourna auprès des autres. Max dormait à moitié dans les bras de Jace, Clary caressant ses cheveux.

- Je crois qu'il est temps qu'il aille se coucher. Leur fit Alec.

- Allez, Blueberry, au lit ! Annonça Jace à son neveu.

Se levant, il prit l'enfant dans ses bras. Alec les suivit du regard jusqu'à qu'ils disparaissent dans la chambre du petit garçon.

- Magnus ne rentre pas ? Lui demanda Clary.

- Non, demain matin.

- Tu survivras, grand frère ? Lui demanda Isabelle, un ton moqueur dans la voix.

Alec leva les yeux au ciel et se laissa tomber dans le canapé, à côté de Simon.

- Tu veux qu'on reste ? Lui demanda ce dernier.

- Non, merci !

- Parfait, j'espérais que tu dises ça !

Lorsque sa famille fut rentrée à l'Institut, Alec se laissa choir dans le canapé, un verre de vin à la main, une habitude de Magnus qu'il avait fini par prendre lui aussi. Il jeta un œil au salon. L'appartement semblait bien vide et froid sans le sorcier. Comme s'il était l'âme de cet appartement. Tout était calme. Max devait dormir. Alec soupira. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire ? Il aurait peut-être dû leur demander de rester finalement... Attrapant la télécommande, il alluma la télévision, zappant sur toutes les chaînes. Avec le temps, il avait fini par s'y habituer et à y prendre goût. Mais ce soir, rien ne l'intéressait. Il ne cessait de penser à son amant. Il lui manquait... Terriblement... Il finit par renoncer et à aller se coucher. Passant par la chambre de son fils, il déposa un baiser sur le front du jeune sorcier endormi. Il remonta sa couverture de pirates sur lui, avant de sortir de la chambre et de rejoindre la sienne. Il se changea, se débarrassant de sa tenue de chasseur d'ombres. Il enfila un bas de jogging et se laissa tomber sur le lit....

Lorsque Magnus pénétra dans l'appartement, il se sentit aussitôt mieux. La journée avait été longue, loin de son fils, loin d'Alec. Il entendit alors des pleurs et se précipita dans la chambre de son fils, plongée dans le noir. Il alluma la lumière et Max leva les yeux vers lui, avant de lui sauter dans les bras.

- Papaaa... Pleura le jeune sorcier.

- Et mon petit ange, qu'est-ce que c'est que ces larmes de crocodile ? Lui chuchota-t-il en le berçant dans ses bras.

- Y'avait plein de monstres !

- Chut... Tu as fait un cauchemar, ce n'est rien.

Réveillé lui aussi par les pleurs de son fils, Alec apparut dans l'encadrement de la porte, se frottant les yeux, les cheveux en bataille. Magnus lui sourit, berçant toujours leur jeune fils dans les bras.

- Bonsoir, mon ange.

- Magnus ! T'es rentré !

- Tu semblais perdu sans moi alors...

Alec leva les yeux au ciel et s'approcha d'eux. Il passa sa main dans les cheveux de son fils, qui pleurait toujours dans les bras de son père.

- Qu'est-ce qu'il a ? Demanda-t-il à Magnus.

- Cauchemar. Et la veilleuse était éteinte...

- Merde... Jace a oublié de l'allumer et je n'ai pas pensé à le faire quand je suis allé le voir.. Quel idiot...

Depuis tout bébé, le jeune sorcier avait toujours eu peur du noir. Une veilleuse pour enfants restait donc allumée dans sa chambre pendant la nuit. Mais cette fois, trop accaparé par la sensation de vide que provoquait l'absence de son amant, Alec avait oublié de vérifier qu'elle était restée allumée.

- Quand je disais que tu étais perdu dans moi ! Se moqua le sorcier.

- Ouais... Ne la ramène pas trop quand même !

Magnus se mit à rire et Max leva les yeux vers lui. Le sorcier transforma alors les siens, révélant deux yeux semblables à ceux d'un chat. Ses joues encore humides de larmes, Max le fixait avec des yeux émerveillés.

- Il adore quand tu lui fais ça. Et je dois dire que moi aussi... Lui fit Alec en souriant.

Magnus le lui rendit, avant de recoucher son fils. Il sécha ses larmes, et lui lut une histoire, sous les yeux attendris d'Alec. Le petit garçon finit par s'endormir et les deux amants regagnèrent leur chambre. Aussitôt la porte refermée, le néphilim colla ses lèvres à celles du sorcier, qui le fit basculer sur le lit.

- Merci d'être rentré plus tôt...

- Et bien je t'ai promis de rentrer « demain matin ». J'ai tenu ma promesse.

- Arrête, on sait tous les deux que tu comptais rentrer une fois le jour levé.

- C'est vrai... Mais vous me manquiez...

- Tu nous manquais aussi. Il est agité quand tu n'es pas là.

- Je me doute. Il réagit de la même manière lorsque tu t'absentes trop longtemps.

- Hum... Ça devrait être une bonne raison pour ne pas nous éloigner de lui, tu ne crois pas ?

- Si. Mais ni ton travail, ni le mien, ne nous le permet.

- Je sais, mais peut-être que quand tu pars aussi loin, on pourrait t'accompagner. Ils peuvent se débrouiller sans moi un jour ou deux à l'Institut.

- C'est parfois dangereux, Alec.

- Pas toujours.

- Non, c'est vrai, pas toujours.

- Alors c'est oui ?

- Comme d'habitude !

- Tu ne peux pas me résister, mon amour !

- Bien sûr que si ! Je suis rentré pour notre fils, rien d'autre !

- Ah oui ? Donc là si je te disais que j'avais une folle envie de te faire l'amour, tu me repousserais ?

- Non, mais je dis pour notre fils, mais tu as quand même joué un minimum dans la balance !

Alec sourit et se blottit dans ses bras.

- Et si je te disais que j'ai juste besoin que tu me serres dans tes bras en me disant que tu m'aimes ? Juste ça ?

Pour toute réponse, Magnus resserra son étreinte et lui murmura un « je t'aime » dans le creux de l'oreille.

- Moi aussi je t'aime...

Le sorcier lui déposa un tendre baiser sur le front.

- Je ne supporterais pas de te perdre. On a besoin toi... On a tellement besoin de toi...

- Moi aussi j'ai besoin de vous, et vous ne me perdrez pas .

Réconforté par la présence et les mots rassurants de son amant, Alec finit par s'endormir dans ses bras, ses doigts entremêlés aux siens...



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