N'aie pas peur- Partie 2
PDV Magnus
Pour la toute première fois de ma vie, je me sentais mal à l'aise. Savoir l'objet de mes désirs si près de moi et ne pas pouvoir le toucher, enfin pas comme je le voudrais en tout cas, nécessitait mille précautions de ma part. Je m'efforçais de penser à autre chose, mais sa main, qui glissait le long de mon torse, n'aidait vraiment pas. Par chance, il n'osait pas descendre plus bas. J'aurais peut-être dû mettre un tee-shirt... « Et pourquoi pas une doudoune aussi, hein ?! » se moqua une petite voix, très désagréable, dans ma tête. Malheureusement, elle avait raison. Mon attitude était ridicule. En tout cas, je n'arriverais pas à dormir... Il avait posé sa tête contre mon épaule, n'osant pas se blottir plus contre moi. Ma main glissa dans ses cheveux. Je tournais la tête : il s'était endormi. Je devrais en faire autant, mais malheureusement, j'étais parfaitement réveillé. Et je n'étais pas le seul...Une partie de moi l'était aussi. Je voulus m'écarter de lui, mais mon geste tira le drap, révélant son corps. Comme attiré par un aimant, mes doigts glissèrent le long de son dos, suivant la courbe de son échine. Sa peau était douce... Je suivis ensuite le tracé d'une rune de force, et souris. Dans un sens, l'avoir comme ça dans mon lit était une petite victoire en soi sur ses parents. Mon sourire s'agrandit, et je me mordis la lèvre pour ne pas éclater de rire en m'imaginant la tête de Maryse si elle savait où était son fils en ce moment même. Je devrais peut-être lui envoyer une petite photo... Non, je rigole, j'avais beaucoup trop de respect pour Alec. Peut-être même un peu trop. Mais il était si jeune, si innocent. J'embrassais son dos, et remontais doucement, atteignant son cou. Sa respiration changea : il ne dormait plus. Son regard croisa le mien. Je secouais la tête et me levais. J'attrapais une veste et sortis. Je portais déjà un pantalon de jogging. Je n'avais jamais étant autant habillé dans ma propre maison. J'avais chaud, très chaud... J'ouvris en grand la baie vitrée de la terrasse, et sortis prendre l'air. Il faisait presque jour maintenant, et New York commençait déjà à s'éveiller.
- Je... Je vais devoir y aller...
Je me retournais. Alec se tenait derrière moi, revêtu à nouveau de sa tenue de chasseur d'ombres. Mais maintenant que je savais ce qu'il y avait en dessous, c'était dix fois, mille fois, plus difficile de me retenir de les lui enlever. Et cette façon dont il me regardait : son sourire timide, la rougeur sur ses joues... Il faisait s'emballer mon cœur. Personne avant lui ne m'avait fait ressentir ça... Ragnor et Catarina allaient me tuer : ce soir, j'avais failli briser toutes les promesses qu'on s'étaient faites.
- D'accord... Rentre bien... Lui fis-je d'une voix la plus dégagée possible.
Il resta planté là un moment, me regardant sans trop savoir quoi faire. Je me doutais de ce qui était en train de se passer dans sa tête : « dois-je l'embrasser ou non ? » Il devait sûrement prier pour que je fasse le premier pas, mais je n'en ferai rien. Si mes lèvres se posaient sur les siennes, là maintenant, je ne pourrais pas me retenir, pas cette fois. Il baissa les yeux.
- Bon, je... J'y vais... A plus...
Il tourna les talons. Mon attitude froide et distante, l'avait blessé. J'ouvris la bouche pour le rappeler, mais il était déjà partis. Je me passais une main sur le visage, et me servis un verre de whisky, que je descendis cul sec. J'avais besoin de conseil. Je remontais la fermeture de mon sweat et sortis dans l'air frais du matin. Je mis la capuche sur ma tête. Je croisais mon reflet dans la vitrine d'un magasin : mon dieu, pour vu que personne ne me reconnaisse ! Je n'avais même plus de maquillage sur mes yeux ! Je baissais la tête et me faufilais dans la foule de passants, se bousculant pour se rendre à leur travail. Arrivé devant le Dumort, je priais intérieurement pour que Camille soit absente. La croiser était la dernière chose que je souhaitais, surtout dans cette tenue. J'étais passé voir Ragnor. Ce dernier était de passage à New York, et il avait décidé de loger au Dumort, au plus grand bonheur de Raphaël. Je préférais ne pas penser à ce qu'il pouvait bien faire ensemble. Je frappais à la porte . Un vampire, de carrure plutôt imposante, m'ouvrit.
- Qu'est-ce que vous voulez ?
- Je dois voir le sorcier que vous hébergez !
- Et qui dois-je annoncer ?
- Magnus Bane !
Le vampire éclata de rire.
- Mais bien sûr, oui !
Je retirais ma capuche et transformais mes yeux. Il pâlit.
- Dé...Désolé... Je ne vous avais pas reconnu !
Il s'écarta pour me laisser passer.
- Je vais vous accompagner.
Je lui fis un signe de tête et le suivi. Il m'emmena dans la salle de réception du Dumort. Ragnor était affalé sur le canapé, dormant à poing fermé, un verre d'alcool, heureusement vide, pendant au bout de sa main. Le vampire me fit une révérence respectueuse, et s'en alla. Je n'y fis pas plus attention à lui que ça, et donnais un coup de pied dans le canapé.
- Hey, teint vert, réveille-toi !
Il grogna. Je donnais un coup plus fort.
- Qui que vous soyez, partez avant que je ne vous tue !
Je soupirais, et explorais la pièce du regard, à la recherche de quelque chose qui pourrait m'aider à le faire ouvrir les yeux. Je tombais alors sur un saut de glaçons fondus. Je souris. Je l'attrapais et balançais le tout sur mon ami. Il poussa un hurlement, et je me baissais juste à temps pour éviter un jet d'étincelles bleues. Celui-ci alla percuter la réserve d'alcool derrière le bar, faisant exploser les bouteilles, le tout dans un fracas assourdissant. Oups... Raphaël pénétra dans la pièce, tout crocs sortis.
- Qui dois-je tuer pour ce vacarme? S'écria-t-il en espagnol.
Je pointais Ragnor du doigt. Celui-ci me fusilla du regard.
- Bane ! S'exclama-t-il.
- J'aurais dû m'en douter ! Rajouta Raphaël.
Je levais les yeux au ciel, et claquais des doigts, réparant ainsi les dégâts causés par mon ami.
- Qu'est-ce que tu fous ici ?! A cette heure-ci?! Tu ne dors donc jamais ?! Me demanda Ragnor, furieux.
Je me perchais sur le bar.
- Je fais face à un... petit problème de frustration !
- Et ça ne pouvait pas attendre ? Va te soulager dans les toilettes !
Raphaël ricana et s'appuya contre le bar, à côté de moi.
- C'est quoi cette tenue ? Camille t'a encore brisé le cœur ou quoi ?
- Très drôle ! Comme je te l'ai dit, je suis frustré ! Il y a quelque chose que je désire plus que tout, mais qui risque de m'attirer de très gros ennuis si j'y succombe !
- Oh non ! Ne me dis pas que tu es encore tombé amoureux ?! Se plaignit Ragnor.
Comme si je tombais amoureux tous les jours... Ce qu'il pouvait être injuste avec moi parfois !
- Il ressemble à un ange... Murmurais-je.
- Tant que s'en en est pas un ! Me fit Raphaël.
Je levais les mains, innocemment.
- C'est pas un ange ! Presque pas... Rajoutais-je après réflexion.
Ragnor me fusilla du regard.
- Comment ça « presque pas » ?!
- Tu vas t'énerver si je te dis que j'ai peut-être quelques sentiments pour un chasseur d'ombres ?
- Ola, moi je m'en vais ! Je ne veux plus rien entendre de cette sordide histoire ! S'exclama Raphaël, en s'en allant à la vitesse de la lumière.
Ragnor, lui, s'était approché de moi. Il posa sa main sur mon front.
- Ah non, tu n'as pas de fièvre !
J'écartais sa main.
- Bien sûr que non !
- Lequel ? De quel chasseur d'ombres es-tu tombé amoureux ?
- Alexander Lightwood ? Risquais-je.
Il me donna une tape derrière la tête.
- Non, mais tu es malade ou quoi ?! Magnus, ses parents te haïssent ! Je crois même qu'il n'y a personne d'autre sur cette terre qui te déteste autant qu'eux !
- Je sais... Mais lui il est différent... Il... J'ai envie de lui, Ragnor ! Ça devient une obsession !
- Et ben vas-y, couche avec lui, qu'on n'en parle plus et que tu puisses jeter ton dévolu sur un autre pauvre miséreux !
- Non, je ne peux pas... Il... Il est vierge !
- Mais alors pourquoi on discute ?! Arrête de le voir, et tout de suite !
- Mais j'ai envie de le voir !
Il se prit la tête dans les mains.
- Mon dieu, mais tu m'auras décidément tout fait! Après le Pérou, je pensais qu'on avait atteint le fond, mais visiblement tu as encore de la ressource !
Je ne l'écoutais pas, et attrapais son bras.
- J'ai besoin de conseil !
- Ok, ben je vais t'en donner un : reste loin de lui !
- Trop tard... J'ai passé la nuit avec lui... Mais on n'a rien fait, et c'est ça le problème ! Je sais pas faire !
- Pas faire quoi ?!
- Je ne sais pas coucher avec quelqu'un qui n'a jamais rien fait ! Je ne sais pas prendre des précautions et tout ça ! D'habitude je fonce sans me poser de questions, tu vois ?
- Tu te comportes comme un gougea en somme !
- Pas du tout ! Mais disons que j'ai parfois des pratiques un peu... tu sais bien !
- Tu fais référence à l'orgie à laquelle tu as participé en Europe ?!
- Par exemple, oui ! J'ai peur de faire quelque chose de maladroit, et de le perdre...
Ragnor, les yeux plissés, me fixa un moment avant de reprendre la parole.
- Tu tiens à ce point-là à ce néphilim ?
- Pire... Je l'aime...
Il soupira.
- Bon, malgré que tu sois le pire ami au monde, et que je sens que cette histoire va mal finir, je vais quand même te donner un conseil : reste à l'écoute de ses envies. Ne le fais pas pour toi cette fois, mais pour lui, pour vous deux. Oh et, l'ambiance romantique, ça passe toujours ! Mets-le à l'aise, ne lui donne pas l'impression que tu l'as attiré chez toi juste pour ça !
Il me laissa alors seul avec mes réflexions. Une ambiance romantique... Dommage que Catarina soit absente pour plusieurs semaines... Je rentrais ensuite chez moi, et passais la journée à tourner en rond, mon portable à la main. J'avais envie de l'appeler, mais je ne savais pas quoi lui dire. En milieu d'après-midi, je reçus un message de Jace, me demandant de me rendre à l'Institut en urgence. Je soupirais. Qu'est-ce que ces gamins avaient encore fait ? Et s'il était arrivé quelque chose à Alec ? Ayant repris une apparence digne du Grand Sorcier de Brooklyn, j'ouvris un portail et me rendis à l'Institut. Une fois dans le hall, j'aperçus Alec. Comme s'il avait senti ma présence, il se tourna vers moi. Il ne semblait pas blessé, bien au contraire. Il me sourit et se jeta dans mes bras. Surpris, je ne lui rendis pas immédiatement son étreinte. Il s'écarta, en rougissant.
- Dé... Désolé ! C'est juste que... on a... On a arrêté Valentin !
- Quoi ? Quand ? Comment ?
- Tout à l'heure ! Grâce à Luke ! C'est un peu long à expliquer, mais... Mais on le tient enfin ! La Force l'a emmené à Idris !
- Wow !
Je n'avais pas d'autre mot : je ne m'attendais vraiment pas à ça.
- Mais si vous l'avez déjà arrêté, pourquoi avez-vous besoin de moi ?
- Hein ?
Je remarquais qu'il ne m'avait pas quitté des yeux. Heureusement qu'on était seul. Les autres devaient être en train de fêter leur victoire.
- J'ai reçu un message de Jace me demandant de venir en urgence !
- Ah oui ! Non, mais c'est rien, c'est juste Clary qui est un peu blessée ! Me fit-il en haussant les épaules, sans se départir de son magnifique sourire.
Je ris. Il ne l'aimait vraiment pas, ce qui m'amusait.
- Si vous avez besoin de moi, c'est que ce doit être plus grave que ce que tu ne me le dis !
- Elle survivra ! Jace panique toujours quand il s'agit d'elle ! S'exclama-t-il avec amertume.
- Je le comprends, je réagirais de la même manière s'il s'agissait de toi ! Lui confiais-je.
Il rougit, mais semblait ravi.
- Suis-moi, elle est à l'infirmerie.
La jeune fille avait été blessée au bras par un démon. La blessure était effectivement plus grave que ce qu'Alec m'en avait dit, mais rien que je ne puisse guérir. Après avoir rassuré Jace sur l'état de la jeune fille, je partis retrouver Alec dans sa chambre. Avant de partir, Isabelle me fit un clin d'œil. Je lui souris. Cette fille était un véritable amour. La porte de la chambre d'Alec était ouverte. Je frappais doucement à la porte. Il sortit de ce qui devait être la salle de bain, revêtu d'un sweat bleu à capuche.
- Clary va mieux ?
- Tu te soucies d'elle maintenant ?
- Juste par respect pour Jace ! Me fit-il avec un clin d'œil.
- Tu es bien de bonne humeur, Alexander.
- Disons que je suis soulagé qu'on est enfin arrêté Valentin. Il reste encore beaucoup de choses à régler, mais... On va pouvoir souffler un peu maintenant.
- Donc, si je t'invite à passer la soirée avec moi ce soir, il y a des chances pour que tu répondes oui?
- Possible....
Je fermais la porte et l'attirais dans mes bras. Je tirais sur son sweat.
- Cette couleur fait ressortir tes yeux...
J'approchais mes lèvres des siennes et l'embrassais tendrement, réveillant à nouveau une partie de mon anatomie. Mon dieu, mais si juste avec un baiser il me faisait ressentir ça, qu'est-ce que ça allait être si on... Je me détachais de lui.
- 20h chez moi ?
- Ok... Je... tu... Enfin... Faut que j'emmène quelque chose ?
- Juste toi, ça devrait être suffisant... Lui fis-je avant de l'embrasser une dernière fois.
J'avais une main sur la poignée de la porte, lorsqu'il me rappela.
- Magnus ?
- Oui ?
- Il y avait un problème ce matin ?
- Non, aucun. J'étais juste un peu fatigué, ne t'en fais pas. Mentis-je.
- D'accord.
Il semblait rassuré. Je souris.
- A ce soir, Alexander.
- A ce soir....
Tapotant nerveusement sur le bar, je suivais le trajet de l'aiguille autour du cadran de l'horloge. Plus que dix minutes... 5... Hum, il est en retard. Les minutes passaient, et toujours aucune nouvelle de lui. Peut-être avait-il pris peur et avait-il décidé de ne pas venir ? Une heure plus tard, j'entendis frapper à la porte. J'allais ouvrir. A peine l'avais-je fait, que de douces lèvres se posèrent sur les miennes.
- Pardon, pardon, pardon ! Je sais que je suis vraiment en retard, mais Jace vient de parler avec Valentin et ça ne s'est pas super bien passé, il n'était pas bien alors je pouvais pas le laisser, tu comprends c'est mon parabataï et... Et je sais que tu ne vas pas me croire mais mon petit frère m'avait volé mon portable et je... Balbutia-t-il à toute vitesse.
Je mis un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.
- Alexander ? Il n'y a aucun problème. Tu es là, c'est le principal.
- Pardon... Me répéta-t-il à nouveau, les yeux baissés.
Je le fis entrer, et refermais la porte, que je verrouillais discrètement.
- Je te sers un verre ? Je crois que tu en as bien besoin ! Lui fis-je remarquer avec un sourire.
- Je veux bien, oui. Mais un truc moins fort qu'hier soir, s'il te plaît.
- Je vais essayer ! Promis-je.
Je revins avec deux verres de whisky : un pour lui, un pour moi. Je lui en tendis un.
- Je n'ai pas moins fort, désolé.
- Ça devrait aller, merci.
Il me sourit. Je caressais sa joue.
- Tu as vraiment un magnifique sourire...
Il rougit, et je dus à nouveau me faire violence pour éviter de lui faire l'amour sur place. Je lui pris la main et l'entraînais avec moi dans la cuisine.
- Viens, j'ai une surprise pour toi !
- Ah bon ? Et en quel honneur ?
- En l'honneur que je t'aime bien ! Lui dis-je en reprenant son expression utilisée la veille.
Je le fis asseoir sur un des tabourets de la cuisine.
- Tu t'assieds là et tu ne bouges plus ! Lui ordonnais-je en lui mettant un bandeau sur les yeux.
- Tu vas faire quoi ? Me demanda-t-il, inquiet.
- Chut, n'aie pas peur, fais-moi confiance...
Je fis glisser mes mains sur ses épaules et je le sentis se détendre. Je pris son verre et le posais sur le comptoir, avec le mien. Je pris ensuite une fraise dans le frigo et m'approchais à nouveau de lui.
- Hier soir tu semblais vouloir en savoir plus sur moi...
- Oui, c'est vrai... Tu es tellement mystérieux, Magnus Bane...
- Je sais... On va faire un jeu : je vais te faire goûter certaines choses. Si tu devines correctement ce que c'est, tu auras le droit de me poser une question sur moi à chaque fois. D'accord ?
Il me fit un sourire ravi et acquiesça aussitôt. J'approchais la fraise de ses lèvres.
- Ouvre la bouche mon ange...
Il obéit et je lui fis croquer dans le fruit.
- Fraise...
- Bravo, mon ange !
- J'ai le droit à une question ?
- Oui, vas-y.
- Quel âge tu as ?
- 416 ans !
- Wow !
- Traite-moi de vieux et je te jure que tu me le paieras !
- Ben tu n'es plus très jeune ! Se moqua-t-il.
Je levais les yeux au ciel. Pour me venger, je pris un bonbon acidulé et le lui mis dans la bouche. Il grimaça.
- Ça pique ! Se plaignit-il.
- Ce n'est pas une réponse !
- Un bonbon !
- Quel genre de bonbon ?
- Je sais pas moi, un bonbon !
- Bon, pas de point pour celui-là alors !
- Hey, c'est de la triche !
- Nonnn, de la vengeance pour m'avoir traité de vieux !
- Hum d'accord, tu as gagné !
Il rit et je me mordis la lèvre. Mon désir se faisait de plus en plus fort. Peut-être est-ce donc pour cette raison que je commis une erreur, faisant basculer toute la soirée : je pris de la chantilly et la mis sur mon doigt, avant de le faire glisser sur ses lèvres. Il ouvrit alors la bouche et le suçota. Le voir ainsi faire, avec en prime un bandeau sur les yeux, en fut trop pour moi. Je le lui enlevais et plantais mon regard dans le sien. En cet instant, je compris qu'il pensait la même chose que moi.
- Alec... Gémis-je.
- Magnus... Haleta-t-il.
Je fondis sur ses lèvres. Elles s'entrouvrirent, libérant le passage à ma langue, lui permettant ainsi d'aller à la rencontre de la sienne. Ma main sur sa hanche l'attira contre moi, faisant se toucher nos intimités respectives. Je gémis à nouveau. Il passa ses bras autour de mon cou, et une de ses mains fourragea dans mes cheveux. Je lui ôtais son sweat, mourant d'envie de caresser sa peau. Je fis descendre mes baisers dans son cou, puis je descendis le long de son torse. Je l'entendis gémir à son tour. Me redressant, je pris son visage en coupe. Il avait les joues rouges, et j'avais l'impression qu'un feu brûlait dans ses yeux.
- Alexander, je... Tu peux m'arrêter à n'importe quel moment, d'accord ?
- Je... J'ai pas envie que tu t'arrêtes....
Je posais mon front contre le sien.
- J'ai besoin de ton accord...
- Tu l'as... Me fit-il d'une voix tremblante.
Je ressentais son angoisse comme si c'était la mienne. Je le soulevais dans mes bras. Il passa ses jambes autour de ma taille, et m'embrassa, chamboulant à nouveau tout mon plan. On n'arriverait pas jusqu'à la chambre... Tant pis. Je claquais des doigts et des bougies apparurent dans l'ensemble du salon, diffusant une douce lueur. Je claquais des doigts à nouveau, et un feu se mit à brûler dans l'âtre de la cheminée. Je répétais cet acte une troisième fois, et une couverture apparût devant, sur le tapis, ainsi que des coussins. J'y allongeais Alec, le surplombant de tout mon corps. Je déposais à nouveau de doux baisers sur son torse, et remontais ensuite jusqu'à ses lèvres. Timidement, il caressa ma peau, passant sa main au-dessous de ma chemise. Il finit par en défaire les boutons, et me l'ôta. Je sentis sa main tremblante glisser le long de mon dos. Je lui attrapais les poignets et les lui remontais au-dessus de sa tête.
- N'aie pas peur... Tout va bien...
Je relâchais ses mains, et défis la ceinture de son pantalon en cuir, sans pour autant le quitter des yeux. Au moindre signe me montrant qu'il voulait en rester là, j'arrêtais tout. Je le déshabillais entièrement, mettant son corps à nu. Je pris quelques secondes pour l'admirer, mon corps tout entier brûlant de désir pour lui. Il rougit de me voir l'observer aussi intensément. Je caressais sa joue.
- Tu es magnifique, mon ange. Tellement parfait...
Ma main libre glissa le long de sa cuisse, la caressant. Je frôlais sa peau de mes lèvres, descendant lentement sur son corps, jusqu'à arriver au niveau de son intimité.
- Mag...Magnus...
Je levais les yeux vers lui. Il avait fermé les yeux et se mordait la lèvre inférieure. Je fis glisser ma langue le long de son sexe, le faisant gémir. Sa main dans mes cheveux, resserra sa prise. Mon dieu comme j'avais envie de lui, ça devenait presque incontrôlable. Je finis par prendre son sexe entièrement en bouche. Il mouvait ses hanches au rythme de mes caresses. Sa respiration était saccadée. La mienne aussi d'ailleurs... Je sentais qu'il allait venir et arrêtais donc mon geste. Il soupira de frustration et releva la tête, interrogateur. Je lui souris et embrassais l'intérieur de ses cuisses, avant de remonter prendre possession de ses lèvres.
- Pas comme ça, mon ange...
- Oh... tu veux que je....
Il fit glisser sa main vers mon sexe et le frôla du bout des doigts. Non, ce n'est pas ce à quoi je pensais, mais ça m'allait aussi ! Une décharge d'électricité traversa tout mon corps. J'enfouis mon visage dans son cou et agrippais la couverture de mes mains, essayant de retenir le plus possible les flammes bleues qui en sortaient. Dans le miroir derrière nous, j'aperçus mon reflet : mes yeux étaient identiques à ceux d'un chat. Alec caressa ma joue.
- Tu es tellement beau comme ça... Me chuchota-t-il.
- Oh Alec...
Je l'embrassais fougueusement, alors qu'il enlevait le bas de mes vêtements. Il semblait s'être détendu. On continua pendant de longues minutes à s'embrasser et se caresser mutuellement. Puis le désir, l'envie, devinrent trop forts. Je commençais à le préparer, et je le sentis paniquer.
- Magnus, je... j'ai peur !
- Je sais, mon ange. Si tu ne veux pas, j'arrête. Tu peux me le dire, je le comprendrais parfaitement.
Je vis des larmes perlaient dans ses yeux bleus.
- Hey, ne pleure pas. Mon amour, ne pleure pas... Tout va bien...
- Continues...
- Alexander, je...
- J'ai confiance en toi.... Je veux que ce soit toi...
- On a le temps tu sais, on n'est pas obligé de...
- Si on ne le fait pas maintenant, on n'arrivera même pas à travailler ensemble, on ne fera que penser à ça... J'en ai envie autant que toi ! J'ai juste peur que... que tu sois déçu...
- Oh non, ça ne risque pas...
Il me sourit. Une larme coula sur sa joue.
- Fais-moi l'amour... Me murmura-t-il à l'oreille.
Je l'embrassais alors, faisant passer tout l'amour que j'avais pour lui dans ce baiser, alors que j'entrais le plus délicatement possible en lui. Je n'avais pas l'habitude d'agir de la sorte, mais pour lui, qu'est-ce que je n'aurais pas fait... Il grimaça lorsque je fus entièrement en lui. J'allais utiliser ma magie pour faire disparaître la douleur, mais il me stoppa.
- Non... Je veux te sentir entièrement, pas d'artifice. Juste toi et moi...
- Alec... Je t'aime... Lui confessais-je dans un souffle, alors que je commençais de doux va et viens.
Il enfouit son visage dans mon cou, alors que nos deux corps se mouvaient l'un contre l'autre. Nos gémissements se mélangeaient à la perfection. Les mots n'étaient pas nécessaires pour qu'on se comprenne. Un seul regard suffisait. Je m'assis et l'attirais à califourchon sur moi. Il mouva ses hanches contre moi à la perfection, augmentant mon excitation à chaque mouvement. J'agrippais ses cheveux alors que je me déversais en lui, dans un cri de plaisir. Il fit encore quelques mouvements de hanches, puis je le sentis trembler. Je le serrais un peu plus contre moi, et pris son intimité dans ma main, la caressant délicatement.
- Viens mon ange, viens pour moi, n'aie pas peur...
Il se déversa alors à son tour, tremblant. Je lui caressais tendrement les cheveux. Je sentis alors quelque chose d'humide couler dans mon cou. M'écartant légèrement, je vis qu'il pleurait. Il ne me laissa pas voir son visage, qu'il enfouit un peu plus dans le creux de mon cou. Je le berçais dans mes bras, anxieux. Avais-je fait quelque chose de mal ?
- Mon ange ? Alexander... Ne pleure pas s'il te plaît... Je ne voulais pas te faire de mal, excuse...
Ses lèvres, qui vinrent se poser sur les miennes, me coupèrent dans ma phrase.
- Je t'aime, Magnus... Je t'aime tellement ! Ne me laisse pas,, je t'en supplie !
- Hey, je ne compte pas te laisser ! Crois-moi, maintenant que je t'ai, je n'ai pas l'intention de te laisser t'envoler, mon ange...
Je l'embrassais à mon tour, et lui fis l'amour une seconde fois.... Il passa ensuite la nuit dans mes bras, et j'eus du mal à le laisser s'en aller loin de moi le lendemain matin... Même pour quelques heures...
- Alec ? L'appelais-je avant qu'il ne s'en aille.
- Oui ?
- Tu peux m'appeler à n'importe quelle heure, pour n'importe quoi. Je répondrais toujours...
Il sourit et m'embrassa une dernière fois.
- Toi aussi... A ce soir...
- A ce soir...
FIN
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