N'aie pas peur- Partie 1

N'aie pas peur

Cet OS sera en deux parties dont l'une sera du point de vue de Magnus :)

Institut PDV Alec

Je n'arrivais pas à soutenir son regard. J'avais l'impression, à chaque fois que mes yeux croisaient les siens, que mon corps tout entier s'embrasait. Cette façon qu'il avait de me regarder... On aurait dit que... Non, c'était impossible, il ne pouvait pas me vouloir à moi! Je n'avais rien de spécial... Puis c'était toujours sur Jace que les regards se posaient, ou sur Izzy. Pas sur moi ! Pourtant ce regard... Je me retournais dans mon lit, me mettant sur le dos. Je passais mes mains sur le visage. Mes pensées m'empêchaient de dormir. Tout était calme dans l'Institut. Je regardais l'heure à ma montre : 3 heures du matin.

- Fais chier...

Voilà plus de cinq heures que j'essayais de trouver le sommeil, mais je n'arrêtais pas de penser à lui. Cinq heures que je pensais à lui, vous vous rendez compte ?! Fallait que j'arrête là, ça virait à l'obsession ! Comment se faisait-il que je ne pensais plus à Jace, mais à lui, à ce sorcier ?! Pourquoi en sa présence je n'arrivais pas à aligner deux mots ? Pourquoi j'avais l'impression de passer pour un empoté à chaque fois qu'il était près de moi ? Par l'Ange, qu'est-ce qui m'arrivait ? Certes, je savais depuis longtemps que j'étais attiré par les garçons, mais.... Mais lui, c'était différent. Ça allait au-delà d'une simple attirance ! J'étais complètement obnubilé par lui ! J'avais envie qu'il me prenne dans ses bras, qu'il pose ses lèvres sur les miennes, et... STOP ! Faut que j'arrête ! Je sentis une sensation à la fois agréable, et à la fois désagréable, si c'est possible, dans mon bas-ventre. Je soupirais. J'allais prendre une bonne douche froide, tout rentrerait dans l'ordre, et je pourrais enfin dormir. Puis demain je pourrais très bien faire une grasse matinée, vu que la « recherche » de Valentin, et d'un moyen de réveiller Jocelyne, tournait en rond. Est-il aussi nécessaire que je précise que moins je voyais Clary et son toutou de terrestre, mieux je me portais ? C'est à cause d'eux tout ça ! Sans eux, je serais tranquillement encore amoureux de Jace, et pas de... Non, mais qu'est-ce que je raconte ! Je ne suis pas amoureux de lui! Cela ne se peut pas! Mais pourquoi, quand je voyais Jace, je n'avais pas cette sorte de papillons dans le ventre que j'avais quand le voyais lui ? Peut-être qu'il m'a jeté un sort.... Je secouais la tête. Je divaguais complètement. Je me déshabillais et entrais dans la douche. Je frissonnais en sentant l'eau froide couler sur ma peau. J'aperçus mon reflet dans le miroir. J'étais banal, je n'avais rien de plus que les autres... Surtout que lui, en je ne sais combien de siècles de vie, il avait dû voir de vrais « étalons ». Mais avais-je envie de lui plaire ? Oui, je crois... La question, c'est : pourquoi ?

Je finis par sortir de la douche, avant d'être définitivement frigorifié, et enroulais une serviette autour de ma taille. J'essuyais, d'un revers de la main, la buée sur le miroir. La douche m'avait certes glacé des pieds à la tête, mais cette dernière tournait toujours à plein régime. J'avais envie de le voir... « Tu l'as vu cet après-midi » me chuchota une petite voix dans ma tête. Oui, mais que quelques minutes.... Vu n'est d'ailleurs pas le mot approprié. Je dirais plutôt juste croisé. Oui... A peine croisé, et le temps d'un instant, le monde s'était arrêté de tourner... Je sortis de la salle de bain et pris mon portable, avant de m'asseoir au bord du lit. Je trouvais son numéro dans mes contacts et suspendis soudain mon pouce au-dessus de l'écran : que devais-je faire ? L'appeler ou lui envoyer un message ? Vu l'heure tardive, lui écrire serait peut-être plus raisonnable. Mais lui écrire quoi ? Il allait sûrement trouver cela étrange que je lui envoie un message à presque 4 heures du matin, maintenant... « Vous êtes amis », intervint à nouveau la petite voix dans ma tête. Mais l'étions-nous vraiment ? C'est vrai qu'après cette soirée chez lui, à veiller sur Luke.... Enfin officiellement, parce que en réalité, on avait surtout passé la nuit à discuter de tous et de rien... Même si j'avais cru comprendre que je l'attirais.... Mais j'avais dû me faire des idées ! Oui, c'est ça ! Je pouvais donc lui envoyer un petit message, non ? Entre amis, ça se fait, hein ? Bon, faut dire qu'en amitié non plus je n'étais pas très doué... On était trop isolé ici de toute façon... Bon, allez, faut que j'arrête de réfléchir. J'écrivis mon message :

- « Je dérange ? »

Hop, c'était envoyé. Je relus ce que j'avais écrit en pensant que je n'étais vraiment qu'un idiot ! Bien sûr que oui, je dérangeais ! D'une, il était sûrement en très bonne compagnie, et de deux, même si ce n'était pas le cas, il ne devait sûrement pas avoir envie de parler à un chasseur d'ombres, et surtout pas à un chasseur d'ombres aussi inintéressant que moi ! Je sursautais en sentant mon portable vibrer dans ma main. Il avait répondu... La boule au ventre, je lis son message :

- « Tu ne déranges jamais, Alexander... »

Alexander.... Mon cœur rata un battement, et ma respiration s'accéléra. Je me mordis la lèvre.

- « Même à 4h du matin ? » demandais-je.

Sa réponse ne se fit pas attendre.

- « Oui, même à 4h du matin. Je tourne en rond chez moi de toute façon.... »

- « Pourquoi ? »

- « Pourquoi toi tu ne dors pas ? »

J'avais envie de lui dire : « Parce que je pense à toi », mais j'en étais incapable. J'écrivis alors le mensonge le moins crédible du monde :

- « Pas fatigué.... »

- « Rejoins-moi alors... »

- « Où ça ? »

- « Chez moi... »

- « Je sais pas.... »

- « S'il te plaît... »

Je réfléchis à toute vitesse. J'avais envie d'y aller, mais était-ce bien raisonnable ? Sans que je ne m'en rende vraiment compte, mes doigts avaient tapé un : « D'accord », et avaient envoyé le message.

« Je viens te chercher ! », me répondit-il.

Hein ? Quoi ? Je me levais précipitamment et m'habillais, prenant des fringues au hasard sans vraiment regarder ce que je mettais. J'essayais ensuite d'arranger mes cheveux en bataille, mais sans succès. Par l'Ange, il ne pouvait pas me voir dans cet état. Il fallait que je.... Trop tard... Dans le reflet du miroir, j'aperçus une paire d'yeux mordorés. Les mêmes qui avaient hanté si souvent mes nuits. Je me retournais vers lui.

- Co... Comment as-tu fait pour...

- J'ai ouvert un portail !

- Oui, mais.... Dans l'Institut, c'est impossible !

- Alexander, c'est moi qui ai placé les protections...

- Ah... Oui... C'est vrai....

- Je sais que ce n'est pas très poli d'arriver directement dans ta chambre, mais je préférais ne pas prendre le risque de croiser quelqu'un dans l'Institut... Ou que toi tu croises quelqu'un....

- Je... Oui... Merci...

Il tendit la main vers moi.

- On y va ?

Hésitant, je la saisis d'une main tremblante. Il dût le sentir car il la serra un peu plus fort, et il me fit traverser le portail, me maintenant contre lui le temps d'un cours instant... Trop court...

Arrivé chez lui, plus précisément, dans son salon, il s'écarta de moi.

- Installe-toi, je t'en prie ! Fais comme chez toi !

Je bredouillais un merci et m'assis sur le canapé, mal à l'aise. Mais qu'est-ce que je faisais ici ?

- Tu veux quelque chose à boire ? Me demanda-t-il.

- Je... Heu, non... Mer... Merci... Bafouillais-je, sans arriver à le regarder dans les yeux.

Je l'entendis soupirer et il s'accroupit devant moi, avant de prendre mon visage entre ses mains pour me forcer à le regarder.

- Alec, détends-toi, s'il te plaît... Si tu veux rentrer, je te ramène, mais si tu veux rester, je ne te demanderais qu'une seule chose : n'aie pas peur de moi !

- Je n'ai pas peur de toi ! Fis-je de but en blanc. C'est juste que je... Je... Je suis désolé... Je devrais peut-être rentrer....

Je me levais mais, me tirant par le bras, il me fit me rasseoir.

- On dirait pourtant, parce que tu fuis à peine je t'approche...

- Dé... Désolé....

- Alexander, arrête de me prendre pour un idiot ! Je sais très bien pourquoi tu m'as envoyé un message ! Je sais pourquoi tu es là ! Je sais pourquoi tu fuis à chaque fois que je t'approche !

- Ah... Ah bon...

- Tu es attiré par moi... Je te trouble...

- N'im... N'importe quoi... On est ami !

- Ami... Ok ! Alors si on n'est qu'ami, reste et détends-toi !

Il me tendit un verre d'un de ses cocktails. Je m'en saisis et lui fis un sourire d'excuse, qu'il me rendit. Il s'assit dans le fauteuil, face à moi, faisant tourner son verre dans sa main.

- Alors, tu as passé une bonne journée ?

- Ça va...

- Valentin ?

- On est obligé de parler boulot ?

Il me lança un regard étonné. Il semblerait qu'il ait pensé que je préférais parler de ce sujet-là. Mais pour une fois que j'avais l'occasion de parler d'autre chose....

- Je rêvais que tu me dises ça ! Alors... De quoi tu veux parler ?

- Heu... Je sais pas... La dernière fois on a parlé de moi, alors que peut-être cette fois, on pourrait parler de toi ? Osais-je lui demander.

- Que veux-tu savoir de moi ?

- Heu...

Par où commencer... J'avais tellement de choses à lui demander...

- Pourquoi tu détestes les chasseurs d'ombres ?

- Je ne les déteste pas !

- Oh arrête ! J'ai vu le regard que tu posais sur nous la première fois que tu nous as vu...

- Ah oui ? Et quel regard avais-je ?

- Méfiant... Et du... dégoût... Envers moi... Confessais-je en baissant les yeux.

- Méfiant, je veux bien ! Mais du dégoût ? Envers toi en plus ? Je ne crois pas, non !

- Si ! Quand je t'ai dit mon nom, ton... ton sourire s'est effacé !

Il soupira.

- Je ne peux le nier, effectivement. Mais ça n'a rien à voir avec toi. C'est juste que ta famille et moi avons un passé commun un peu compliqué...

- Je sais...

Il afficha un air sceptique.

- Hum... Alexander.... Tu veux vraiment savoir ce que j'ai pensé la première fois où je t'ai vu ?

- Je... Je sais pas...

- Et bien je vais quand même te le dire : derrière mon dégoût à l'entente de ton nom, il y avait aussi de la surprise ! Je ne pouvais pas imaginer une seule seconde que ce garçon timide et renfermé qui se cachait derrière son parabataï, pouvait être un Lightwood ! Tu... Désolé de te dire ça, mais tu ne corresponds pas aux caractéristiques qui désignent habituellement ta famille ! Et c'est un compliment, crois-moi !

- Ah bon ?

- Oui ! A moins que tu préfèrerais être un être arrogant, hautain et méprisant !

- Tu ne me connais pas...

- Ah bon ?

Il se pencha vers moi.

- Combien de gens, à pars moi et peut-être ta sœur, savent que tu es gay ?

Je rougis, et posais mon verre, énervé et effrayé. Effrayé... Je détestais ce sentiment ! Il me faisait me sentir faible et vulnérable.

- Arrête avec ça !

- J'arrêterais quand tu auras accepté qui tu es vraiment !

- Je... Ça passera ! C'est juste... un problème à régler !

Je me levais et me dirigeais vers la sortie. Il me rattrapa et me retourna vers lui. Étrangement, le contact de sa main sur mon bras, me réconforta.

- Tu n'as aucun problème, Alec ! Sors un peu du schéma que ton Enclave t'a encré dans la tête !

- Ils me rejetteraient et tu le sais ! On en a déjà parlé !

- Alec... Je ne te demande pas de le crier sur tous les toits ! Je veux juste que toi tu l'acceptes ! Vis caché si ça te chante, mais vie ! Alexander, je t'en prie... Vie !

- Et c'est quoi pour toi vivre ? Couché avec tout et n'importe quoi ?!

Il lâcha mon bras, et s'écarta, déçu.

- C'est ce que tu penses de moi?

- Oui... Enfin non... Je sais pas, voilà ! Je ne sais plus quoi penser ! Tout le monde dit que tu es un Dom Juan ! Que tu enchaînes conquête sur conquête !

- Tout le monde dit... Répéta-t-il. Tout le monde ne me connaît pas, Alec ! Il est vrai que j'ai eu un certain nombre de relations, mais ce n'est pas pour ça que je ne suis pas capable d'aimer !

- C'est pas ce que j'ai dit !

- Vraiment ? Tu ne penses pas que je suis du genre à m'amuser avec les gens ? A les voir comme des numéros ? A les faire passer dans mon lit avant de les jeter comme un mal propre ?!

- Je... Je sais pas ! Je te connais à peine !

- Alors apprends à me connaître avant de me juger !

Je baissais les yeux, honteux.

- Excuse-moi... C'est juste que...

- Que quoi ?

- Rien, laisse tomber...

Sa main se posa sur ma joue, et il la caressa du pouce. Mon cœur s'emballa. Relavant la tête vers lui, mes yeux se posèrent sur ses lèvres. J'avais une furieuse envie de l'embrasser.

- Je crois qu'on devrait changer de sujet... Me fit-il avec un sourire.

Revenant doucement à la réalité, je hochais affirmativement la tête. Je m'écartais de lui et m'approchais d'un instrument de musique que je ne connaissais pas.

- Qu'est-ce que c'est ? Demandais-je, curieux.

- Un charango... Ça vient du Pérou !

- Tu sais en jouer ?

- D'après Ragnor, non ! Me fit-il en riant. Et j'ai bien peur qu'il n'ait raison...

- Pourquoi le gardes-tu alors ?

- Il a une valeur sentimentale !

- Oh... C'est vrai que tu n'as plus le droit de mettre les pieds au Pérou ?

- Oui... Ils m'ont expulsé du Haut Conseil des Sorciers Péruviens !

- Pourquoi ?

- Aucune idée ! Je me suis toujours comporté comme un vrai gentleman avec eux !

Je ricanais. Le connaissant, ça m'étonnerait beaucoup. J'avançais ensuite vers sa bibliothèque, passant délicatement ma main sur la reliure des livres. Je pouvais presque sentir son regard, posé sur moi, qui me suivait des yeux.

- Tu sembles avoir beaucoup voyagé... Lui fis-je remarquer.

- J'adore ça... Parcourir le monde, visiter des pays différents, rencontrer de nouvelles personnes... Pas toi ?

- Je... Je sais pas... A part pour aller à Idris, je n'ai jamais quitté New York...

- Vraiment ? Il faudra que je remédie à ce problème alors ! Me fit-il avec un sourire que je lui rendis.

- Tu dois savoir parler de nombreuses langues, non ?

- Quelques-unes, oui... J'aime bien apprendre la langue des pays que je visite... La première que j'ai apprise, c'est l'Espagnol ! C'était il y a des siècles ! Aujourd'hui je la parle couramment ! L'anglais aussi, comme tu auras pu le remarquer !

- Comment ça ? Ce n'est pas ta langue maternelle ?

- Non, je ne suis pas né ici, Alec. Je pensais que tu le savais, ou du moins que tu t'en serais douté !

- Pourquoi ? C'est pas écrit sur ta tête !

- Parce que tu trouves que j'ai l'air de ressembler à un américain ?

- Ben... Oui !

Il éclata de rire.

- Oui... C'est normal, comment aurais-tu pu penser le contraire ! Tu es jeune, tu as toujours connu le monde moderne !

- Ouais.. Et donc, si tu n'es pas né ici, d'où tu viens ?

Je le vis se crisper.

- Indonésie...

- Je ne t'ai jamais entendu en parler la langue... Bon c'est vrai que je ne te connais pas non plus depuis longtemps, mais...

- Je n'aime pas trop parler dans ma langue maternelle...

- Pourquoi ? Tu n'aimes pas ton pays ? Tu n'as d'ailleurs rien ici qui rappelle l'Indonésie ! Remarquais-je en jetant un œil à la décoration de l'appartement.

On pouvait y voir des objets provenant d'Espagne, de Grèce, d'Angleterre, de France, du Pérou.... Mais rien rappelant son pays natal.

- Ce pays est associé à des souvenirs... douloureux.... Me confia-t-il.

Je vis clairement un éclair de souffrance passer dans ses yeux. Je m'avançais vers lui. Prenant son visage entre mes mains, je plongeais mon regard dans le sien.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il plissa les yeux.

- Si je te le dis, tu restes dormir ici ?

- C'est du chantage ça !

- Non, c'est un marché !

- D'accord... Je reste... Dis-je après un moment d'hésitation.

Après tout, que risquerais-je à rester ici pour quelques heures à peine ?

- Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'ai vu mon hamster mourir sous mes yeux, ça m'a brisé le cœur !

Je secouais la tête, énervé. Blessé, même...

- Tu sais quoi, tu as gagné, je rentre !

- Je rêve ou tu es vexé ?

- Bien sûr que je le suis ! Tu te fous de moi !

- Non, c'est faux ! Ma vie privée ne te concerne pas, c'est tout !

Je sentis les larmes me monter aux yeux, sans que je ne sache vraiment pourquoi cela me touchait autant.

- Parce que tu t'imagines que j'ai envie de la connaître ? Salut !

J'ouvris violemment la porte d'entrée et dévalais les escaliers, essayant de retenir mes larmes. Arrivé en bas de l'immeuble, je sentis deux bras entourer mon corps.

- Ne pars pas... Je suis désolé...

- Lâche-moi !

- Alec, s'il te plaît...

Je me libérais de son étreinte, essuyant rageusement une larme sur mes joues.

- Je ne suis qu'un idiot, vas-y, tu peux le dire ! M'exclamais-je avec colère. C'est vrai quoi, comment j'ai pu croire une seule seconde qu'il y avait quelque chose de spécial entre nous ! Qu'on était sincère l'un avec l'autre !

- Mais je le suis, Alec ! Je t'assure !

- Tu te fous de moi, oui ! Tu veux juste me mettre dans ton lit pour pouvoir crier au monde entier que tu t'es tapé le fils Lightwood !

- J'ai trouvé ma mère pendue dans notre grange et mon beau-père a essayé de me noyer et je l'ai tué !

Il m'avait annoncé ça froidement, comme s'il m'annonçait le temps qui faisait. Je le fixais, à la recherche d'un éventuel signe de mensonge, mais je n'y vis que de la douleur. Je fermais les yeux un instant, me maudissant intérieurement. Mais quel con je faisais... Les rouvrant, je fis une chose dont je ne m'en pensais pas capable. Posant une main sur sa nuque, je l'attirais vers moi et collais mes lèvres aux siennes. Sa main passa alors dans mes cheveux, me rapprochant un peu plus de lui. Ses lèvres entrouvrirent les miennes, et sa langue vint caresser sa jumelle. Je poussais un petit gémissement de satisfaction. Mon cœur battait à 100 à l'heure. Il n'y avait plus rien qui comptait, à part ce baiser. Comment avais-je fait pour résister autant de temps ? J'aurais dû le faire bien plus tôt. Ma main glissa sur sa nuque et caressa la peau de son cou. L'autre passa sous sa chemise, caressant sa peau douce. Il me souleva et je passais mes jambes autour de ses hanches. Entre-temps, ses mains s'étaient glissées sous mon tee-shirt. Il me fit rentrer à l'intérieur de l'appartement, avant de me poser délicatement sur le canapé, où je m'allongeais, l'attirant dans mes bras. Je n'arrivais plus à réfléchir, je laissais mes envies guidaient mes actes. Je me sentais bien. Toute la frustration que j'avais ressentie s'était envolée. Je frottais mon corps au sien et mes doigts commencèrent à défaire les boutons de sa chemise. Ce bout de tissu m'énervait, je voulais sentir sa peau contre la mienne. Il me stoppa, attrapant mes poignets.

- Alexander... Stop...

Réalisant tout à coup la situation, je piquais un fard, soudain mal à l'aise de me retrouver dans cette position : couché sur le canapé, lui au-dessus de moi, entre mes jambes, ces dernières relevaient sur ses hanches.

- Dé... Désolé....

Il me sourit, et caressa mes lèvres des siennes.

- Tu n'as pas à t'excuser... Mais je crois qu'on devrait arrêter là avant de ne plus pouvoir, ni toi ni moi, se retenir d'aller plus loin....

- Tu... Tu n'en as pas envie ?

- Oh Alexander... Si tu savais combien je lutte pour ne pas te sauter dessus et te faire l'amour à chaque fois que tu es près de moi !

Je déglutis difficilement.

- Mais... Mais... Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Je... Je te plais ? Vraiment ?

- Bien sûr ! Pourquoi crois-tu que je te tourne autant autour ?

- Ben je sais pas en fait !

Je me redressais, essayant de retrouver une position correcte. Il me prit la main, et en caressa le dos avec son pouce.

- Pourquoi tu doutes comme ça, Alec ?

- Parce que tu as de l'expérience, alors que moi non ! Parce que tu... tu es parfait et pas moi... Rajoutais-je d'une petite voix.

- Personne n'est parfait, tu sais ! Moi y comprit !

- Oui, mais... Je suis tellement banal ! Je ne comprends pas pourquoi c'est moi que tu veux, et je ne peux m'empêcher de me demander : jusqu'à quand ?

- Pourquoi autant de manque de confiance en toi ?

Je haussais les épaules.

- Je ne suis jamais assez bon pour mes parents... Il y a toujours quelque chose qui ne va pas...

- Tes parents sont des cons !

Je ris. Il m'avait dit ça avec tellement de sincérité...

- Pourquoi tu ris ? Me demanda-t-il avec un sourire. C'est la vérité !

- Oui, peut-être...

- Alec...

Il passa sa main sur ma joue.

- Tes yeux bleus font chavirer mon cœur à chaque fois qu'ils se posent sur moi. Ton sourire, ton rire, me donnent l'impression que le temps s'arrête et d'être littéralement au Paradis ! Tes lèvres appellent inexorablement les miennes à se poser dessus...

Il les caressa du pouce, et je sentis ma respiration s'accélérer.

- Oh et ton pantalon en cuir noir moule parfaitement tes fesses très sexy ! Me fit-il en riant.

Rougissant, je lui offris tout de même un timide sourire.

- Je continue ou tu me crois maintenant quand je te dis que tu me plais ? Et je peux te jurer que je ne suis pas du genre à courir plusieurs personnes à la fois ! Et puis... il n'y a pas qu'uniquement de l'attirance physique... J'aime être avec toi, parler avec toi... Ta personnalité aussi me plaît...

Il écarta ma mèche de cheveux bruns, qui me tombait devant les yeux.

- Je regrette d'avoir réagi comme je l'ai fait tout à l'heure.Il faut juste que tu saches que je n'aime pas parler de mon enfance...

- Tu n'as pas à t'excuser ! C'est moi, je... Je n'aurais jamais dû te demander ça et encore moins te faire un caprice parce que tu ne répondais pas !

- Oui, mais au moins tu as enfin osé m'embrasser !

- Désolé pour ça aussi...

- Est-ce que je me suis plein ?

- Non, pas vraiment ! Lui fis, en essayant de cacher mon sourire.

- Je n'attendais que ça ! Oh j'aurais pu faire le premier pas, mais je craignais de t'effrayer et de te voir partir en courant ! Je sais que tu n'es pas très à l'aise avec ça...Tu es jeune et tu vis dans un monde forgé de lois absurdes ! Ton attitude est parfaitement compréhensible ! Mais sache qu'avec moi, tu peux être toi-même. Rien ne sortira de cet appartement.

Je baissais les yeux vers nos mains entrelacées, et serrais la sienne un peu plus fort. J'avais envie de me blottir dans ses bras, mais je n'osais pas, de peur de me voir repousser. Cependant, comme s'il avait pu lire dans mes pensées, il tira doucement sur mon bras et m'attira contre lui, calant mon dos à son torse. Il resserra ses bras autour de moi. Je rejetais la tête en arrière, la posant sur son épaule, et fermais les yeux.

- Fatigué ? Me demanda-t-il en déposant un baiser sur mon front, qui fit voleter les papillons dans mon ventre.

Je n'avais pas envie de dormir, bien au contraire...

- Non, ça va... Tu ne voudrais pas me raconter tes aventures au Pérou ? Tu m'avais promis la suite la dernière fois...

Il rit.

- D'accord ! Alors, heu, tu te souviens où j'en étais ?

- Il y avait des singes dans l'histoire, il me semble...

- Ah oui, c'est vrai ! Alors....

Pendant plus d'une heure, il me parla de ses aventures, toutes les plus invraisemblables que les autres. J'aimais bien l'entendre raconter ses histoires. Il me faisait rire. Il me donnait envie de découvrir le monde, d'explorer de nouvelles choses, et surtout, pour la première fois, il me donnait envie d'être autre chose qu'un simple soldat de l'Enclave... Il me donnait envie d'être libre...

- Elles sont réelles ces histoires que tu racontes ? Ou tu inventes tout ?

- J'enjolive peut-être un peu, mais oui, elles sont réelles !

- Je comprends mieux pourquoi ils t'ont interdit d'aller au Pérou !

- Je l'aurais pensé aussi, mais cette interdiction est arrivée bien plus tard, et ils n'ont jamais voulu m'en dire la raison ! Fit-il, songeur. C'est injuste, parce que j'adorais ce pays !

J'eus un rire moqueur.

- Tu n'avais qu'à te comporter correctement ! Je te signale que la moitié des trucs que tu viens de me dire, tombent sous le coup de la loi de l'Enclave !

- Arrête-moi, monsieur le Chasseur d'Ombres !

Je me retournais, plaçant mes jambes de chaque côté de son corps, mon visage à quelques centimètres du sien. J'avais conscience que cette position était plus que compromettante, mais je m'en fichais.

- Si je te faisais arrêter, je ne te verrais plus...

- Et tu en serais triste ?

- Oui... J'ai envie de continuer à te voir....

- Tu sais que tu es un étrange chasseur d'ombres ? Me fit-il remarquer.

- Pourquoi ?

- Ben ce n'est pas vraiment votre genre de désirer la compagnie de créatures obscures.

Je haussais les épaules.

- Ouais, peut-être, je sais pas...

Ses mains caressèrent mes hanches.

- Tu es différent d'eux...

- Et ce n'est pas bien ? Demandais-je avec un sourire en coin, connaissant très bien la réponse.

- Oh si ! C'est juste que pour un Lightwood, c'est... étrange...

- Je ne suis pas comme mes parents ! Je t'assure !

- Je sais... Tu ne serais pas ici sinon...

- Hum... Tu me manquais.... Avouais-je enfin, en rougissant.

Il passa sa main sur ma nuque et m'attira vers lui, faisant se rejoindre nos lèvres. Je les entrouvris automatiquement, laissant ma langue aller à la rencontre de la sienne. Je mouvais mes hanches, et passais mes bras autour de son cou, avant de laisser mes mains glisser le long de sa nuque et rejoindre son torse, où je commençais à défaire le peu de boutons qui la tenaient fermés. Enfin, si on puis dire, étant donné que plus de la moitié de sa poitrine était déjà mise à nue. Une fois venue à bout des boutons, j'écartais le bout de tissu et caressais sa peau. Elle était douce et chaude. Glissant ma main, je me rendis compte de l'absence de nombril sur son ventre. Je lui lançais, malgré moi, un regard interrogateur.

- Je ne suis pas humain, Alec... N'oublie pas que je suis le fils d'un démon...

- Je le sais... Mais je m'en fiche ! C'est juste que... je ne savais pas que vous n'aviez pas de...

- Moi qui pensais que tu voyais des sorciers nus tous les jours ! Se moqua-t-il.

Je lui donnais un léger coup sur le torse.

- Arrête de te foutre de moi !

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ! Par contre, je pense que tu devrais retourner gentiment t'asseoir sur le canapé avant que je ne fasse définitivement quelque chose pour laquelle tu n'es pas prêt !

- Mais je suis bien là ! Ralais-je.

Il se mordit la lèvre et ses yeux mordorés brillèrent d'une étrange lueur. Cela me fit penser à quelque chose...

- Magnus ?

- Hum ?

- Je peux te demander quelque chose ?

- Tout ce que tu veux !

- Je peux voir tes yeux ? Tes vrais yeux...

Ma demande sembla le surprendre, mais ses yeux se transformèrent progressivement : sa rétine se fit de plus en plus fine, et le blanc de ses yeux disparu pour laisser place à du jaune. Je me noyais dans son regard, fasciné. Mais alors que je me rapprochais pour l'embrasser à nouveau, une boule de poils sauta sur sa poitrine, se frottant contre lui en ronronnant. Depuis quand avait-il un chat ?

- Tu as un chat ?

- Oui ! Habituellement il se cache quand il y a un inconnu.... Je te présente Chairman Meow ! Ne le care...

Il se stoppa et je levais les yeux vers lui, intrigué, alors que je caressais son chat affectueusement. Ce dernier vint d'ailleurs se coller contre moi en ronronnant.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Et bien il a tendance à attaquer les gens qu'il n'aime pas... Mais visiblement, tout comme moi, il a l'air de t'aimer beaucoup...

- Viendrais-tu de me faire une déclaration ? Lui fis-je avec un sourire rieur.

- Hum, possible oui ! Me répondit-il.

Il poussa le chat au sol, qui émit un miaulement plaintif.

- Laisse-moi profiter de lui tranquillement ! Bas les pattes ! Lui fit Magnus.

Je lui lançais un regard moqueur.

- Tu es au courant qu'il ne va pas te répondre ?

- Oh n'en soit pas si sûr !

- Et sinon, ça voulait dire quoi : « laisse-moi profiter de lui » ?

- Que pour une fois que je t'ai dans mes bras, je compte en profiter un maximum !

- On... On va se revoir ?

- Tu aimerais ?

- Oui...

- Pourquoi ?

Je tripotais nerveusement un des boutons de sa chemise, les sourcils froncés.

- Ben parce que je... je t'aime bien...

- Alexander, regarde-moi...

Je levais les yeux vers lui, rouge de honte d'avoir dit une chose pareille. Il déposa un baiser sur mon front.

- Moi aussi je t'aime bien... Me murmura-t-il.

- C'est vrai ? Parce que je t'avoue que j'ai peut-être un peu l'impression de faire n'importe quoi depuis le début en fait !

- Alors je vais te rassurer : tu es absolument parfait ! Enfin presque... Si tu acceptes de passer la nuit ici, là tu seras parfait !

Passer la nuit ici ? Avec lui ? Dans le même lit ? C'était ça qu'il était en train de proposer ? Par l'Ange, oui j'en avais envie, mais était-ce vraiment une bonne idée ?

- Tu n'es pas obligé de dire oui, tu sais ! Me rassura-t-il. Puis j'ai deux autres chambres ici, donc...

- D'a.... D'accord... De toute façon, dans une heure le soleil sera levé....

- Et tu devras rejoindre l'Institut, c'est ça ?

- Oui... Je n'aurais d'ailleurs même pas dû le quitter, mais...

- Mais je te manquais beaucoup trop !

Je souris.

- Peut-être...

Il haussa les sourcils et je capitulais.

- Bon d'accord, oui tu me manquais ! J'ai même dû prendre une douche froide parce que...

Me rendant compte de ce que je venais de dire, et surtout de ce que j'allais dire, je me tu et lui lançais un regard paniqué. Lui, en revanche, semblait se retenir de rire. J'avais d'ailleurs la désagréable impression qu'il comptait avoir la suite de ma confession.

- Parce que quoi, Alexander ?

- Ri... Rien....

Passant sa main dans le creux de mes reins, il me rapprocha de lui et parcourût de ses lèvres, la peau de mon cou. Je me mordis les miennes pour retenir un gémissement. Une partie de mon corps était en train de se réveiller, et je sentais ma respiration s'accélérer petit à petit.

- Parce que quoi, Alec ? Me demanda-t-il à nouveau.

- Je... Je peux pas te le dire...

Je savais que rien qu'en lui disant cela, il comprendrait. En fait, j'étais même certain qu'il avait compris, sauf que cela l'amusait de jouer avec moi.

- Dis-le-moi...

- Non !

Ses mains glissèrent sur mes hanches et passèrent sous mon tee-shirt, avant de descendre vers mon bas-ventre. Mon regard croisa le sien.

- Et merde, au diable les précautions ! S'exclama-t-il, avant de me soulever dans ses bras, tout en se levant.

Je passais mes mains derrière sa nuque et fourrageais dans ses cheveux, alors qu'il prenait possession de mes lèvres. Il claqua des doigts et la porte de la chambre s'ouvrit. Il me transporta jusqu'au lit, sur lequel il m'allongea délicatement, avant de me surplomber. Son érection frotta la mienne, à présent bien visible. Mais je ne m'en souciais plus. A vrai dire, plus rien ne comptait. Mon corps entier appelait le sien. J'avais l'impression d'être ailleurs, de planer complètement, comme enivré par l'alcool que je n'avais pourtant pas touché. Je fis glisser sa chemise et la jetais au sol. J'avais enfin une vue imprenable sur son torse. Par l'Ange, il était... Parfait ! Encore plus que tout ce que je mettais imaginer. Ses abdos étaient parfaitement dessinés, sa peau hâlée était douce et dénuée de défaut. Je laissais mes doigts glisser le long de sa poitrine, puis descendre sur son ventre. Mes lèvres allèrent à la rencontre des siennes, comme attirés par des aimants. Nos deux langues reprirent leur danse, et mon désir monta en flèche. Je sentis ses mains passaient sous mon tee-shirt et le tirer vers le haut pour me l'ôter. Mon assurance s'envola aussitôt, et je lui attrapais les poignets pour le stopper. Lui qui avait un corps si parfait, qu'aurait-il pensé s'il avait vu le mien ?

- Arrête, s'il te plaît... Lui demandais-je, presque suppliant.

J'avais envie de lui, mais la peur était malheureusement plus forte. J'étais en train de passer pour un idiot... Et en plus de cela, au vu de sa tête, je l'avais blessé.

- Ex... Excuse-moi...

Il s'allongea sur le côté, et m'attira dans ses bras, me caressant tendrement les cheveux.

- Je te demande pardon, Alexander... Je sais que tu n'es pas prêt et... Je me suis comporté comme un idiot, voire comme un gougea !

- Quoi ? Non, non, arrête, tu n'y es pour rien ! Je... J'en ai envie moi aussi, mais... Mais je n'ai jamais rien fait avec qui que ce soit ! Tu es même la première personne que j'embrasse !

- Je sais, Alec, ne t'en fait pas...

- Ça se voit tant que ça ?

- Non... De toutes mes relations, tu es de loin celui qui embrasse le mieux !

- Je te crois pas !

- Pourtant je t'assure que c'est la vérité ! Je le jure sur la tête de mon chat !

Je souris. Il fit courir ses doigts sur ma joue.

- Tu as un sourire magnifique... Il fait briller tes yeux...

- Je... Je te plais ? Physiquement, je veux dire... Demandais-je timidement.

Mes joues étaient en feu. Pourquoi fallait-il toujours que je rougisse autant ?!

- Ben étant donné que je t'ai littéralement sauté dessus, je pense qu'on peut dire que oui, tu ne crois pas ?

- Tu n'as pas vu le reste...

- Le reste ?

- Te moque pas !

- Je n'ai rien dit !

- Non, mais tu souris !

- Ok, je ne souris plus... Tu m'expliques ?

- Ben... Tu sais bien ! Regarde-toi, tu es parfait, alors que moi...

- Tu trouves que j'ai l'air d'avoir le comportement de quelqu'un qui n'est pas attiré par toi ?

- Je... Je sais pas... Non, c'est vrai... Finis-je par enfin avouer.

- Puis j'ai déjà vu une bonne partie de ton corps dans la salle d'entraînement, l'autre fois... Et tu te souviens de ce que je t'ai dit ?

- Pas vraiment...

- Alors je vais te le répéter : j'aime ce que je vois, Alec...

Il me surplomba à nouveau, me forçant à m'allonger sur le dos.

- Je sais que je vais te demander beaucoup, mais... Fais-moi confiance, ok ?

- Tu... Tu vas faire quoi ? Commençais à paniquer.

- Hey, relax, je ne vais pas te toucher !

J'essayais de reprendre un rythme respiratoire normal, mais la proximité de nos deux corps ne me facilitait pas la tâche. Il tira sur mon tee-shirt.

- Enlève-le...

- Pour.... Pourquoi ? Balbutiais-je.

- Parce que c'est l'heure de dormir....

- Ben théoriquement, vu l'heure qu'il est, c'est plutôt l'heure de se lever !

- Tu veux rentrer à l'Institut ? Ou passer la nuit ici ?

- Je devrais rentrer... Je dois rentrer ! Mais je veux rester ici...

- Alors reste... Essaye de dormir un peu, deux, trois heures au moins. Je te réveillerai, promis !

- Menteur !

Il sourit.

- Reste... Je te promets de rester sage ! Je peux même dormir dans la chambre d'amis si...

- Non ! Le coupais-je. Non, je veux que tu restes...

- Donc tu dors là ?

Ses yeux pétillaient d'espoir.

- Oui...

Son visage s'illumina et il me prit la main.

- Viens, je vais te faire visiter !

Il me tira du lit et me fit faire un rapide tour de l'appartement. Arrivé dans la salle de bain, il colla mon dos contre lui, avant de déposer de petits baisers dans le cou. Je ris.

- Je suis ici depuis des heures, et ce n'est que maintenant que tu me fais une visite guidé de ton appartement !

- Je ne peux pas te révéler tout d'un coup...

Je pouffais.

- Oui, c'est sûr qu'une salle de bain peut regorger de mystérieux secrets !

- Tu n'as même pas idée !

Il rit, et me retournant face à lui, il caressa ma joue.

- Tu es si beau, Alexander... Tu penses être banal mais tu es à des années-lumière de la réalité...

Il approcha ses lèvres du creux de mon oreille :

- Tu n'as pas à avoir peur avec moi... Me chuchota-t-il.

Il fit glisser ses doigts sur ma nuque, provoquant des frissons dans tout mon corps. Je ne pus retenir un gémissement.

- Je te laisse la salle de bain... Si tu as besoin de quelque chose, je serais dans la chambre.

Il me fit un clin d'œil et disparut. Je secouais la tête, tout en levant les yeux au ciel. Ah les sorciers, incapable de se déplacer comme tout le monde, même dans leur propre appartement. Je fermais la porte, et alors que je m'apprêtais à la verrouiller, je me rendis compte de l'absence de verrous. Je me mordis la lèvre. Tant pis, je ferais sans. J'avais déjà pris ma douche de toute façon. Je me mis face au miroir et passais la main dans mes cheveux bruns, pour essayer de leur donner un aspect coiffés... Peine perdue. Je soupirais. J'ouvris le robinet d'eau froide, et m'en passais sur le visage, puis sur les cheveux. Ça faisait du bien. Mes yeux commençaient à me piquer. Je baillais, et m'apprêtais à aller me coucher, lorsque je me rendis compte que je n'avais pris aucune affaire. Je n'allais quand même pas dormir en sous-vêtement, si ? Oh et puis merde, tant pis. Au pire je ne lui plairais pas et... Et rien du tout ! Je voulais lui plaire ! Je me rongeais les ongles tout en regardant autour de moi à la recherche d'une idée. Malheureusement, à part une brosse à dents sur le lavabo, du maquillage, des pots de gels en pagaille et d'autres choses dont j'ignorais jusqu'à présent l'existence, il n'y avait aucun vêtement. Bien sûr, pensais-je, il devait sûrement tout garder dans son dressing (d'une taille exorbitante au passage). Bon, ben il ne me restait plus qu'une seule solution... J'enlevais mes bottes, mon tee-shirt et mon pantalon, les rangeaient soigneusement dans un coin de la pièce, et sortis le rejoindre. Il était allongé sur le lit, le dos contre le matelas, un bras passé derrière la tête. Il se tourna vers moi, et ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais rien ne vint. Les yeux écarquillés, il ne me lâchait pas du regard. Je rougis.

- Dé... Désolé... Il... Je... J'ai pas d'affaire de rechange et je... J'allais pas dormir habillé... Et je ne voulais pas me déshabiller devant toi alors....

Je ne finis pas ma phrase : il venait de m'attraper par les hanches et m'avait fait basculer sur le lit, dans ses bras.

- Alexander, je sais que tu n'as pas conscience de l'effet que tu me fais, mais je trouve qu'arriver dans ma chambre, à moitié nu, les cheveux légèrement décoiffés et mouillés, dégoulinant le long de ta peau nue, c'est un peu provocateur ! Beaucoup même !

- Co... Comment ça ?

Il ferma un instant les yeux.

- Rien, laisse tomber... Et si on dormait ?

- Oui, bonne idée. Tu... Tu dors habillé, toi ? Lui demandais-je avec un sourire en coin.

- Non... Même si ça serait plus raisonnable, en effet....

A suivre


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