Je t'offrirai le monde



Je t'offrirai le monde

Caire- Égypte

La chaleur était étouffante. Alec avait chaud, très chaud. Sa chemise blanche ouverte, il sortit prendre l'air sur la terrasse de la Suite, dans laquelle Magnus l'avait emmenée. Il enserra dans ses mains les barreaux du garde-corps. Au loin, il entendait les bruits caractéristiques de la ville. Le soleil s'était couché il y a plus d'une heure maintenant. Magnus était en bas, réglant il ne savait quoi avec la réceptionniste. Le néphilim n'avait pas écouté. A vrai dire, depuis qu'il avait réalisé un peu plus tôt dans la journée, qu'ils allaient passer la nuit ensemble, dans le même lit, pour la première fois, il s'était totalement déconnecté de la réalité. Les sons lui paressaient comme assourdi par le brouhaha environnent, et les personnes et paysages lui apparaissaient comme des images qui défilaient à une vitesse impressionnante devant ses yeux, sans qu'il n'arrive à encoder quoi que ce soit. Il ne souvenait même pas être entré dans cette chambre et avoir déboutonné sa chemise. L'avait-il d'ailleurs fait ? Il ferma les yeux, se murmurant mentalement de se calmer, que ce n'était pas la première fois qu'il passait la nuit avec lui. « Pas comme ça, pas de cette façon, non », lui chuchota une petite voix dans sa tête. En règle générale, il partait toujours avant que le jour ne se lève, ne dormant que très rarement chez le sorcier, et lorsque ça arrivait, il dormait sur le canapé, ou dans la chambre d'amis, jamais avec lui directement. Puis même ces moments s'étaient fait rares. Les derniers événements avaient un peu chamboulé sa vie. La mort de son jeune frère l'avait complètement abattu. Mais Magnus avait su l'aider à surmonter cette épreuve difficile. Puis il lui avait proposé ce voyage autour du monde, pour l'éloigner de la noirceur de la vie de chasseur d'ombres. Et il avait accepté, sans une once d'hésitation. Il lui avait dit oui et l'avait laissé l'entraîner à travers un portail magique, puis il à travers les rues du Caire, buvant littéralement ses paroles. Il s'était laissé aller avec lui, le laissant lui prendre la main, l'embrasser dans le cou ou tendrement sur les lèvres. Il s'était senti léger et libre. Mais lorsque le sorcier lui avait murmuré à l'oreille, quelques heures auparavant, « On va enfin pouvoir vraiment passer la nuit ensemble », Alec s'était alors crispé, réalisant où son amant voulait en venir. Il avait alors eu l'impression que le temps s'était accéléré, et qu'il regardait le monde à travers les yeux d'un autre. A partir de cet instant, il avait eu l'impression de tout redécouvrir, l'impression que tout se décuplait. Chaque caresse, chaque baiser que lui procurait le sorcier, provoquaient en lui comme des décharges électriques, et l'envol d'un millier de papillons dans son ventre. Ce soir, Magnus pourrait être complètement à lui, loin des regards indiscrets. Il pourrait être enfin que tous les deux. Mais à l'excitation, se mêlait aussi la peur, l'angoisse. Il réalisa qu'il serait beaucoup plus au sorcier que le contraire. Il n'y connaissait rien, Magnus oui. Il devrait le laisser guider, et il n'avait pas l'habitude de ne pas avoir le contrôle, de plonger corps et âme dans l'inconnu. Pas seul en tout cas. Il ne pouvait demander de l'aide à personne, pas cette fois. Il devrait se débrouiller seul. Son cœur battait la chamade et ses mains tremblaient. Il faisait de plus en plus chaud... Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, il était sous la douche, laissant l'eau froide refroidir son corps bouillant. En revanche, son angoisse s'amplifiait au fil des minutes. Il coupa l'eau, et s'enroula dans une serviette, avant de fixer son reflet dans le miroir de la salle de bain. Et si Magnus le repoussait ? S'il se rendait compte qu'il avait fait une erreur ? Il n'avait jamais rien fait, avec personne. Mais le sorcier, lui, avait eu des tas de conquêtes, il avait des siècles d'expériences. Il allait paraître fade à côté d'eux... Il sentit des larmes lui picoter les yeux. Il aurait voulu s'enfuir mais son corps ne lui répondait plus, il était comme paralysé. Son esprit était envahi d'un million de questions, qu'ils regrettaient ne pas s'être posées avant. Il y avait-il une façon de s'y prendre ou devait-on laisser faire les choses ? Devait-il prendre les choses en main ou laisser le sorcier le guider ? Était-ce... douloureux ? Sûrement, pensa-t-il. Mais ce n'était pas vraiment ce qui l'inquiétait. Ce qui l'angoissait, le tétanisait, c'était de le décevoir. La crainte de le perdre n'avait jamais été aussi forte.... Il entendit clairement la porte de la Suite s'ouvrir. Il déglutit difficilement, la peur ayant rendu sa bouche sèche. Il frissonna. Il n'aurait peut-être pas dû prendre une douche aussi froide finalement...

- Alec ? L'appela Magnus.

Le néphilim souffla un grand coup, essayant de retrouver une contenance normale. « Tout le monde passe par là, détends-toi... Se murmura-t-il à lui-même. Ça va aller... Tu ne pourras pas y échapper de toute façon... »

Tremblant, il rejoignit son amant. Celui-ci avait le dos tourné. Il portait un jean noir, et une chemise en soie rouge, surplombait de ses éternels colliers et chaînes en ors, parfaitement assortis aux bagues à ses doigts. Alec le trouvait absolument magnifique, ce qui n'aidait vraiment pas.

- Tu m'as appelé ? Lui demanda Alec, un léger tremblement perçant sa voix.

- Oui, je voulais savoir si...

Magnus se tut. Il s'était retourné et fixait à présent Alec, la bouche légèrement entrouverte. C'était la première fois qu'il avait une telle vu offerte sur le corps de son amant, celui-ci s'acharnant habituellement à le cacher derrière sa tenue de chasseur d'ombres. Et bien que cette dernière, étant moulante, lui ait donné un aperçu de ce qui pouvait se cacher en dessous, il devait reconnaître que ce qu'il avait à présent sous les yeux, était cent fois mieux que ce qui n'osait secrètement espérer.

- Wow... S'exclama-t-il. Ces vacances promettent vraiment d'être intéressante... Rajouta-t-il avec un sourire.

Réalisant alors dans quelle tenue il se trouvait, le néphilim baissa les yeux, rougissant. Il grommela qu'il allait aller se rhabiller, mais Magnus lui attrapa le poignet, le stoppant.

- Hors de question, tu es très bien comme ça ! Je me disais qu'on pourrait peut-être aller manger à l'extérieur, mais... Que dirais-tu plutôt d'utiliser le room service ?

Alec n'avait aucune idée de quoi il parlait. Il avait arrêté d'écouter à « Tu es très bien comme ça ». Il recommençait à avoir chaud, et il rougissait tellement qu'on aurait pu faire cuire un œuf sur ses joues. Magnus agita sa main devant ses yeux.

- Alexander ! Youhou ! Tu m'écoutes ?!

- Hein ? Quoi ?

- Je te demandais si tu préférais manger dehors ou ici ?

- Je... Tu veux dire, ici, dans la chambre ?

- Oui, ou au restaurant de l'hôtel, comme tu veux. Ou en ville. Je te laisse choisir.

L'esprit d'Alec tournait en plein régime. S'ils sortaient, il n'y avait aucun risque que Magnus lui saute dessus. En revanche, s'ils restaient... Sortir le rassurait, mais d'un autre côté, il avait envie de rester... Il avait envie de goûter à ce fruit interdit...

- Alexander, tu es avec moi ?

- Heu... Ouais, désolé. Je m'habille et on sort !

Le chasseur d'ombres tourna les talons, avant que le sorcier n'est pu dire quoi que ce soit. Alec fouilla dans sa valise des vêtements sobres, et gémit, maudissant Isabelle. Bien entendu, elle avait remplacé les vêtements sobres qu'il portait habituellement, par des tenues, peut-être plus adaptées à la situation, mais dans lesquelles il ne se sentirait pas à l'aise, et qui était loin de le représenter. Il finit par trouver un sweat gris à capuche, et l'enfila. Il revêtit ensuite un jean et retourna dans la chambre.

- Finalement, je préfère rester ici, grommela-t-il.

Magnus ne répondit rien, se contenta de le fixer, les sourcils froncés. Il ne l'avait jamais vu dans un tel état de nervosité, d'agitation. Il le vit tirer sur son sweat.

- On meurt de chaud dans cette chambre... Murmura-t-il.

- En même temps, tu portes un pull !

- D'une ce n'est pas un pull, c'est un sweat, et de deux...

Alec ne finit pas sa phrase, secouant la tête.

- Et de deux ? Insista Magnus.

- Rien, laisse tomber ! On devait pas sortir ?

Le sorcier ricana et s'avança vers lui. Attrapant le bas du sweat de son amant, il le tira vers le haut.

- Enlève ça, tu vas mourir de chaud !

- Et si j'ai envie de le garder ?!

- Tu as surtout envie de cacher ton corps à ma vue ! Je me trompe ?

Alec piqua un fard, et baissa les yeux, honteux.

- Non, pas du tout. Je ne vois pas pourquoi tu dis ça...

Magnus leva les yeux au ciel, et fouillant dans les affaires de son amant, il en ressortit une chemise bleue foncé, en flanelle.

- Mets ça..

- Non...

- Pourquoi ?

- Parce que... je...

Le sorcier ne le laissa pas finir sa phrase, et claquant des doigts, il fit disparaître le sweat de son amant. Ignorant les protestations de ce dernier, il lui dit :

- Tu as bien changé depuis notre premier rencard. A l'époque, tu rechignais moins à te déshabiller devant moi !

A l'évocation de ce souvenir, Alec lui renvoya un regard noir. Il avait été plus que mal à l'aise cette fois-là et il demeurait toujours convaincu qu'il avait fait foirer leur premier rencard. Heureusement, les choses s'étaient plutôt bien terminées... Magnus lui tendit la chemise, avec un grand sourire.

- Allez, fais-moi plaisir, et enfile ça ! Après je t'emmène dans un de mes endroits préférés...

- Pour faire quoi ? S'inquiéta Alec.

- Tu verras.... Lui répondit le sorcier, avec un clin d'œil.

Assit sur la plage, installé entre les jambes de son amant, Alec semblait s'être détendu. Laissant son regard se perdre au loin, il fixait d'un air rêveur les vagues s'écraser sur les rochers. Magnus lui tendit une frite, et le néphilim se mit à rire, très vite suivit par le sorcier.

- Merci...

- De ?

- Je crois que tu as exactement trouvé ce qui me fallait pour me détendre...

- Oui, je crois aussi. Je me suis dit que t'emmener dans un restaurant bondé, n'était pas une bonne idée. Je ne voulais pas te mettre encore plus mal à l'aise que ce que tu n'étais déjà. Pourtant, tout semblait aller bien quand on est arrivé... Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que j'ai dit ou fais quelque chose qui ne fallait pas ?

- Non, ce n'est pas toi, c'est... moi. Il y a quelque chose qui... me fait peur...

Magnus embrassa sa tempe, le serrant un peu plus contre lui.

- De quoi as-tu peur, Alexander ? Tu ne risques rien ici ... Tu ne risques rien avec moi...

- Je sais... Mais... Tu me fais vivre des choses tellement magiques, tellement magnifiques, que... j'ai peur que tout s'arrête, j'ai peur de te voir t'éloigner de moi...

- Je n'ai pas l'intention de m'éloigner de toi. Tu es celui que j'attends depuis des siècles et des siècles, alors maintenant que je te tiens, je ne compte pas te laisser t'éloigner...

Le néphilim resta silencieux. L'angoisse qu'il avait ressentie toute la journée refaisait progressivement son retour. Magnus du le sentir, car il lui murmura à l'oreille.

- Parle-moi... Tu peux tout me dire...

- Je... Il y a quelque chose qui... Il y a quelque chose que j'ai envie de faire mais qui me fait peur ! Et... J'ai peur qu'à force d'attendre, tu en aies marre et que... que tu t'en ailles...

- Est-ce que tu parles du fait qu'on...

- Ait pas encore couché ensemble... oui !

Le chasseur d'ombres s'étonnait lui-même d'avoir eu le courage de le lui dire clairement. Il avait eu l'impression que quelqu'un d'autre se servait de sa bouche pour parler, indépendant de sa propre volonté.

- Tu te poses les mauvaises questions, Alexander. Laisse faire les choses... J'attendrais que tu sois prêt, peu importe le temps qu'il me faudra attendre...

- Mais tu n'attendras pas une éternité...

- Tu sais mon ange, pour moi, l'éternité à une conation bien différente de la tienne. Mais pour être tout à fait honnête, j'espère que lorsqu'on fêtera tes 90 ans, j'aurais quand même pu profiter pleinement de toi et de ton corps... Lui fit Magnus, amusé.

Alec lui sourit, se sentant à nouveau plus détendu. Le sorcier avait un don pour arriver à le rassurer en seulement quelques mots.

- Tu sais, Alexander, la question n'est pas si moi j'en ai envie, parce que tu en connais la réponse. La question est plutôt : est-ce que toi tu en as envie ?

- Oui.. Répondit Alec timidement, oui j'en ai envie. Mais... Mais j'ai peur...

- C'est normal, c'est le contraire qui serait étrange. Je ne connais personne qui n'ait pas eu peur pour sa première fois. On a le temps, Alexander, ne te met pas la pression avec ça. Je te demande pardon si j'ai pu te laisser croire que je t'avais emmené faire ce voyage avec cette intention, parce que ce n'était pas le cas. Je voulais t'éloigner de ce monde qui était en train de te détruire petit à petit, je voulais t'emmener dans des endroits qui ne te rappelleraient pas à chaque fois la douleur de la mort de ton petit frère... Je voulais juste te faire retrouver le sourire, Alec, rien de plus.

Le chasseur d'ombres nicha sa tête dans le cou du sorcier, et entremêla ses doigts aux siens.

- Je sais... Et je ne t'en remercierai jamais assez...

- Tu l'as bien assez fait en annonçant notre relation à ta famille...

- Il était temps de le faire. Tu ne méritais pas de rester dans l'ombre. Mais j'aimerai te remercier d'une autre façon...

Il posa délicatement ses lèvres sur la peau fine du cou du sorcier, avant de remonter le long de sa mâchoire, jusqu'à ses lèvres. Magnus croisa alors le regard brûlant du néphilim et il comprit.

- Tu es sûr ?

- Oui... Je... Je meurs de trouille, mais... Oui...

Magnus caressa sa joue, tendrement.

- On a le temps, tu sais. Tu n'es pas obligé de...

- Je sais... Mais je n'ai pas envie d'attendre...

- D'accord... Viens...

Alec avait les mains moites. Aussi loin qu'il se souvenait, il n'avait jamais ressenti une telle angoisse. Il laissa pourtant le sorcier l'entraîner dans leur chambre, presque en courant. Le néphilim noua ses bras autour de son cou.

- J'aurais peut-être dû boire un de tes cocktails avant... S'efforça de plaisanter Alec.

- Moi aussi...

- Comment ça ? S'étonna le néphilim.

- Tu n'es pas le seul à être stressé, Alec. Moi aussi j'ai peur...

- Peur de quoi ?

- De te faire du mal... De te voir fuir loin de moi...

- Tu dis ça pour me rassurer ! J'en suis sûr ! Tu es tellement toujours sur de toi, je ne vois pas pourquoi cette fois serait différente !

- Pourtant elle l'est... Tu es mon premier pour beaucoup de choses, Alec, et je t'avoue que je ne sais pas très bien ce que je suis censé faire pour pouvoir te rassurer, et éviter de te voir partir en courant !

Alec sourit, et se mordit la lèvre inférieure, se retenant de rire.

- Génial, tu te fous de moi, maintenant ! Fit semblant de s'offusquer Magnus.

- Non, pardon, c'est juste que.... D'accord, peut-être un peu ! Mais te voir un peu perdu, c'est assez amusant en fait !

- Ah oui ?

- Oui !

- Je vais te faire passer l'envie de rire, tu vas voir !

- Hou, j'ai peur !

Magnus le souleva alors dans ses bras, et le fit basculer sur le lit, avant de le surplomber de son corps. Sa langue alla à la rencontre de la sienne, se caressant tendrement, semblant se redécouvrir pour la première fois. Très vite, leur baiser et leurs caresses, devinrent moins angéliques. Ce n'était pas la première fois qu'Alec sentait l'érection du sorcier contre la sienne, mais d'habitude, l'un des deux stoppait les choses à ce stade. Cette fois, ils n'en avaient pas l'intention, et les choses allèrent plus loin, beaucoup plus loin... Le chasseur d'ombres sentit la main de son amant défaire son jean, et s'aventurer en dessous... Il sursauta et gémit lorsqu'elle rencontra son sexe, y appliquant dessus une douce caresse. Il ferma les yeux, et se mordit la lèvre presque jusqu'au sang. Sa main droite fourragea dans les cheveux du sorcier, alors que son autre main agrippait les barreaux du lit. Il gémit de frustration, en sentant que son amant avait arrêté ses caresses, et que sa main avait quitté son intimité. Il rouvrit les yeux et rencontra ceux de Magnus. Ce dernier était en train de lui ôter sa chemise. La sienne était déjà au sol. Peau contre peau, ils reprirent leur baiser. Leurs caresses se faisaient de plus en plus précipitées, et petit à petit, leurs vêtements volèrent aux quatre coins de la pièce. Alec rougit de se retrouver entièrement nu face à lui, et son angoisse reprenant, il enfouit son visage dans le cou du sorcier, évitant de ce fait son regard. Magnus caressa ses cheveux, alors qu'il le serrait dans ses bras.

- Laisse-moi te regarder, ne te cache pas... Laisse-moi te voir...

Il lui fit relever la tête, et rencontra les yeux effrayés du jeune homme. Magnus sentit son cœur se serrer. Il était si jeune, si innocent, si... magnifique... Il prit son visage en coupe.

- Tu es tellement beau... Tu ressembles à un ange...

Il laissa ses yeux caresser le corps qui s'offrait à lui.

- Tu es si parfait....

Le néphilim rougit et voulut à nouveau se cacher, mais Magnus l'en empêcha.

- Non, s'il te plaît... Alexander, regarde-moi, n'évite pas mon regard. Tu n'as pas à avoir honte, tu es si beau...

Il déposa d'abord un seul et unique baiser sur le torse du chasseur d'ombres, puis il en déposa un autre un peu plus bas, et ainsi de suite, parsemant ainsi son corps de baisers. La respiration de son jeune amant s'accéléra, et à son plus grand plaisir, il constata que l'excitation du néphilim ne cessait d'augmenter. Il voulait prendre des précautions, ne pas aller trop vite, mais l'envie était plus forte. Ce corps qu'il avait tant désiré depuis des mois, lui était enfin pleinement offert. Il en caressa, en embrassa chaque parcelle, redessinant les contours de chaque rune qui le parsemait, suivant le tracé de ses muscles parfaitement dessinés. Il prenait son temps pour découvrir le corps de ce jeune chasseur d'ombres dont-il était tombé amoureux. N'y tenant plus, il embrassa l'intérieur des cuisses du néphilim, avant de donner un coup de langue sur son sexe. Il l'entendit gémir, et relevant les yeux, il vit qu'il avait rejeté la tête en arrière, mordant toujours sa lèvre. Remontant, il tira dessus avec son pouce pour la lui faire lâcher. Alec lui lança un regard interrogateur.

- Tu es beaucoup trop sexy quand tu fais ça, Alexander... Lui expliqua Magnus. Si tu continues, je ne pourrais pas me retenir plus longtemps de te faire l'amour...

- Fais-le, alors...

- Non, pas maintenant. J'ai encore l'intention de profiter un peu de ton corps...

Sur ces paroles, il reprit le sexe du jeune homme en bouche, lui arrachant un nouveau gémissement. Il taquina pendant plusieurs minutes l'intimité du jeune homme, la caressant avec sa langue, la titillant. Alec s'agitait de plus en plus sous lui. Magnus pensa qu'il était prêt. Il reprit possession de ses lèvres, l'embrassant amoureusement. Il remonta une jambe du jeune homme sur sa hanche, et la caressa. Il le sentit se tendre à nouveau.

- Si tu ne veux pas, je ne le fais pas...

- Si, si je le veux, mais... Dis-moi que tu m'aimes, dis-moi que tu seras toujours près de moi, que tu ne me laisseras pas !

- Je t'aime, Alexander. Je t'aime plus que tout au monde. Tu pourras toujours compter sur moi, mon amour. Jamais je ne t'abandonnerai !

- Je t'aime tellement, Magnus...

Le sorcier l'embrassa sur le front.

- J'ai peur... Lui murmura Alec. Je... Je sais pas comment faire...

- Laisse-moi te guider, détends-toi...

Magnus le pénétra doucement. Il le vit grimacer, et passant sa main au-dessus de son bas-ventre, il y fit courir des flammes bleues, effaçant ainsi la douleur que le jeune homme ressentait. Alec lui sourit, le remerciant du regard, et le sorcier accéléra ses coups de reins. Voir le jeune homme prendre du plaisir était définitivement le plus beau cadeau qu'il pouvait lui faire. Il noua ses doigts aux siens, et mêla ses gémissements de plaisir à ceux du néphilim. Ce dernier ne s'était jamais senti aussi bien de sa vie. Il se sentait presque ridicule d'avoir eu tellement peur de se livrer au sorcier. Avec lui tout était magique, il n'y avait donc aucune raison que cette fois en soit autrement. Il était doux, attentionné, aimant. Il était parfait, tout simplement. Alec ne s'était jamais senti autant aimé par quelqu'un. Puis cette sensation qu'il ressentait en lui, par l'Ange, comment avait-il pu attendre aussi longtemps ? Leurs deux corps en sueur se mouvaient l'un contre l'autre, et leurs lèvres s'attiraient comme des aimants. Ils ne faisaient plus qu'un, d'un simple regard ils répondaient aux demandes, aux désirs de l'autre. Aucun des deux hommes n'aurait su dire combien de temps ils restèrent ainsi, corps contre corps, à s'aimer tendrement...

Tenant le néphilim dans ses bras, Magnus lui chuchota quelque chose à l'oreille qui fit rire le jeune homme. Il se tenait dans la même position que quelques heures avant, sur la plage, sauf que cette fois, ni lui ni son amant, n'avait le moindre vêtement. Seul un fin drap blanc recouvrait le bas de leurs corps. Le sorcier déposa un baiser dans les cheveux du jeune homme.

- Je n'ai pas été trop nul ? Demanda Alec à Magnus, une pointe d'anxiété dans la voix.

- Attends, laisse-moi réfléchir....

Sa remarque lui valut un coup de coude dans les côtes de la part d'Alec.

- Hey ! Protesta-t-il. La liberté d'expression, tu ne connais pas ?!

- Non, désolé, on ne m'a jamais appris ça ! Maintenant si tu pouvais me dire que j'étais parfait, je serais le néphilim le plus heureux du monde.

- Tu es déjà le néphilim le plus chanceux du monde, alors ne pousse pas trop ! Lui répondit Magnus, amusé.

- En quoi je suis chanceux, moi ?!

- A combien tu estimes le nombre de chasseurs d'ombres que j'ai laissé me frapper et que j'ai tout de même laissé vivre ?

Alec releva la tête vers lui, un grand sourire aux lèvres.

- Un seul !

- Exactement !

Magnus l'embrassa, ne pouvant résister plus longtemps à son sourire angélique.

- Tu étais bien plus que parfait... Ce que j'ai ressenti avec toi n'avait rien à voir avec ce que j'ai pu ressentir avec qui que ce soit... C'était tellement plus intense, plus fort... Et.. Oh Alexander, arrête de me regarder avec ces yeux !

- Pourquoi ?

Pour toute réponse, le sorcier lui attrapa la main et la posa sur son cœur.

- Tu sens comme tu le fais battre vite ?

Alec lui sourit, mais l'effaça très vite, les yeux rieurs.

- Désolé, je ne souris plus, je ne voudrais pas te faire avoir une crise cardiaque !

Un sourire, bien loin d'être angélique, apparut sur les lèvres du sorcier.

- C'est marrant que tu parles de crise cardiaque, parce que tu risques d'en faire une quand je vais t'apprendre que je n'avais ni verrouillé la porte de la chambre, ni jeté un sort d'isolement !

Le visage d'Alec se décomposa.

- Que... Quoi ?

Magnus éclata de rire.

- Je rigole, mon amour. Tu ne crois quand même pas que j'allais faire partager aux gens tes doux gémissements ? Je suis très possessif, tu sais !

- Je te déteste ! S'exclama Alec. Je devrais te faire arrêter !

- Et pour quel motif ?

- Le vol du cœur d'un chasseur d'ombres... Lui répondit Alec, droit dans les yeux.

Le sorcier, ému par la déclaration du néphilim, resta silencieux, se contentant de lui caresser tendrement la joue.

- A quoi tu penses ? Lui demanda Alec.

- A toi... J'étais en train de me dire que je n'étais pas certain que tu sois le fils de Maryse et Robert. Un Lightwood ne peut pas avoir un cœur aussi pur...

- Malheureusement, je suis bel et bien leur fils...

- On ne choisit pas sa famille, Alec. Ils ne te définissent pas.

- Je sais, mais.. J'aimerais tellement que mon père comprenne... Qu'il m'accepte tel que je suis...

- Tu as eu de ses nouvelles ?

- Non... Pas depuis qu'il m'a dit qu'il espérait que je guérisse...

Magnus se tendit. La veille de leur départ, Alec avait débarqué chez lui, en pleurs. Le sorcier l'avait rarement vu dans un tel état. En fait, pour être plus exact, la seule et unique fois où il l'avait vu dans un tel état de détresse, c'était à la mort de son frère. Le voir alors dans cet état l'avait inquiété, s'attendant au pire. Mais il ne s'était certainement pas attendu à ça. Il l'avait serré contre lui pendant des heures, attendant que ses larmes se tarissent, et qu'il daigne enfin lui expliquer ce qui s'était passé. Il lui avait alors parlé de sa dispute avec son père et les horreurs qui lui avait dit. Robert pensait que l'homosexualité de son fils était une maladie dont il espérait qu'il trouve un jour un traitement pour la guérir. Il avait rajouté qu'il avait honte de lui, et qu'il n'avait plus de fils. Depuis, Alec n'avait plus revu son père. Magnus, quant à lui, avait dû faire appel à tout le self-contrôle dont-il était capable, pour éviter d'aller trouver le père de son amant et lui faire amèrement regretter ce qu'il avait osé dire à son fils. Le sorcier ne supportait pas qu'on s'en prenne au jeune néphilim. Il était sous sa protection. Personne ne le touchait.

- Qu'il ose te dire ça à nouveau, qu'il ose te faire du mal une nouvelle fois, et ce sera la dernière chose qu'il fera... S'exclama froidement Magnus.

- Ce n'est pas si grave tu sais, je commence à me faire à l'idée que je n'aurai jamais son approbation...

- Tu vaux cent fois que lui, Alec. Tu es le meilleur chasseur d'ombres qu'il m'a été donné de voir en des siècles d'existence. Et je ne te dis pas uniquement ça parce que je suis fou amoureux de toi, mais parce que je le pense, sincèrement. Tu es doué et juste. Je t'ai vu faire avec cette loup-garou l'autre fois. A ta place, beaucoup des tiens l'auraient tuée.

- Mais elle n'avait rien fait de mal !

- Cette façon que tu as de voir les choses, c'est ce qui te donne mille fois plus de valeur à mes yeux que n'importe qui !

- Alors il n'y a que moi dans ton cœur?

- Tu en doutes ?

- Non, mais j'aime te l'entendre dire...

- Il n'y a que toi mon amour...

Alec l'embrassa, puis lui dit :

- Merci pour ces vacances... Pour tout ce que tu fais pour moi.

- Rien n'est assez beau pour toi. Je t'offrirai le monde, Alexander.

Fin

Gros bisoussss

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