Je ne veux plus jouer 1


PDV Magnus

Ce gosse me rendrait dingue... Je claquais la porte de mon appartement rageusement avant d'enlever ma veste et de me laisser tomber sur le dos, dans mon lit. Je fermais les yeux... J'étais énervé, furieux même... J'avais quitté l'Institut sans un regard en arrière. Il n'avait même pas cherché à me rattraper... Pourquoi l'aurait-il fait alors qu'il m'avait ignoré toute la journée... Ah ça, pour demander de l'aide, il savait faire, mais quand il s'agissait d'un peu de considération, il n'y avait plus personne. Je lui avais laissé du temps, j'avais été patient... Mais cela faisait à présent plus de trois mois qu'on se voyait et il refusait toujours d'en parler à sa famille... Et je ne vous parle même pas de l'annoncer à son cher parabataï... Ma patience avait des limites et je crois bien que je l'avais atteinte... Je soufflais un grand coup... Ce n'était pas un chasseur d'ombres de 17 ans qui allait me gâcher la soirée. Je me relevais et ouvrais ma penderie. Devant mes yeux, une centaine de chemises mais je n'avais aucune idée de laquelle mettre, preuve que l'attitude d'Alec m'avait mis à plat. Je devais rejoindre Catarina et Ragnor au Pandémonium. Peut-être cela m'aiderait à penser à autre chose... Je finis par prendre une chemise au hasard et sortis les rejoindre.

Pandémonium

Une heure, une heure pour traverser une piste de danse et enfin réussir à pénétrer dans mon bureau à l'étage. A chaque fois que je faisais un pas, soit un employé m'arrêtait pour me demander quelque chose, soit un client me félicitait pour la soirée ou me racontait des choses dont je me fichais éperdument. En temps normal, j'aurais fait l'effort de les écouter pour le simple plaisir d'être entouré de gens qui m'admiraient, mais ce soir était différent. Je pénétrais donc dans mon bureau d'humeur massacrante. Ragnor m'attendait, allongé sur le canapé en cuir au fond de la pièce, un verre de cocktail à la main. Je m'écroulais dans le fauteuil à côté de lui, et fermais les yeux.

- Tu as l'air épuisé mon ami ! Me fit Ragnor, un brin de moquerie dans la voix.

- Je te préviens, ce n'est pas le jour ! J'ai eu une journée affreuse !

- Que t'es-t-il arrivé ? Rupture de stock de ton gel préféré chez Sephora ?

J'ouvris les yeux, prêt à lui lancer une réplique cinglante, mais l'arrivée de Catarina me coupa dans mon élan. Elle tourna ses yeux bleus vers moi, et fronça les sourcils.

- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi fais-tu cette tête ? Me demanda-t-elle.

- Rien... Mentis-je.

- C'est marrant, mais je t'ai déjà vu faire cette tête dans le passé, j'en suis persuadé... Pourquoi était-ce déjà ? Ah... oui... Camille... Ma chère Catarina, je crois que notre bourreau des cœurs à encore un chagrin d'amour !

L'air légèrement inquiet de mon amie, disparût.

- Si ce n'est que ça alors... Fit-elle en haussant les épaules et en poussant Ragnor pour qu'il lui fasse une place.

Je lui lançais un regard choqué. Que ça ? Un chagrin d'amour faisait mal, ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère et à jeter par-dessus la jambe.

- Ne fais pas cette tête Magnus, on dirait qu'on t'a servi des cafards pour le dessert ! Me lança Ragnor.

- Vous ne pouvez pas comprendre... Murmurais-je tristement.

- Bien sûr que si ! Souffla Catarina. Nous aussi on a eu le cœur brisé... Mais sur ce coup-là, tu te les cherché !

- Pour les autres fois aussi ! Lui fit remarquer Ragnor.

- Il n'y a pas à dire, pour remonter le moral des gens, vous êtes les meilleurs... Leur fit je, en leur lançant un regard assassin.

- On t'avait mis en garde, Magnus ! Pourquoi ne nous écoutes-tu donc jamais ?!

Je baissais les yeux. Catarina avait raison, ils m'avaient prévenu et une fois de plus, je n'en avais fait qu'à ma tête... Enfin non, c'était être un peu trop dur avec moi-même . J'avais essayé de résister à l'attraction qui me portait vers ce jeune chasseur d'ombres brun aux yeux bleus... Ma combinaison préférée.... J'avais cependant lamentablement échoué... Mais pour ma défense, il est incroyablement sexy...

- Tu as rompu notre pacte ! Rajouta Ragnor.

Catarina approuva d'un hochement de tête. Ah... oui... le pacte, c'est vrai... On c'était tous les trois jurés de ne jamais sortir avec une personne de moins de 18 ans... Hors Alec en avait 17....

- Ouais, ben quand je l'ai vu pour la première fois, excusez-moi de ne pas lui avoir demandé sa carte d'identité !

- Je ne pense pas qu'ils en aient... Fit mon infirmière adorée, songeuse.

- Je crois que notre ami essayait de faire de l'humour Cat' ! Répondit Ragnor.

- Passons... Ne nous prend pas pour des idiots Magnus, tu savais parfaitement l'âge qu'il avait... Mais si ce n'était que ça... Tu as quand même réussi à tomber amoureux d'un chasseur d'ombres et qui plus est, du fils de Maryse et Robert Lightwood....

- Qu'est-ce qu'il disait tout le temps déjà ? « Je ne sortirais jamais avec un chasseur d'ombres, ils sont beaucoup trop arrogants ! »

- Il y avait ça aussi : « Je n'arrive jamais à me souvenir des prénoms des Lightwood... »

- Ah oui c'est vrai, j'avais oublié ce passage ! Mais maintenant tu t'en souviens hein ? Alec, Alec, Alec....

- C'est bon ? Vous avez fini ? Je n'ai pas besoin de vous pour me rappeler à quel point j'ai dévié du droit chemin !

- Je ne te le fais pas dire ! Et donc, qu'a fait ce cher Alexander pour te mettre d'humeur aussi joyeuse ?

Elle avait bien insisté sur son prénom, ce qui fit ricaner Ragnor. C'est vrai que les Lightwood et moi, ça n'avait jamais été le grand amour. Je les oubliais généralement vite et évitais au maximum de les fréquenter. Je me rappelle en revanche parfaitement de l'époque où ils vivaient à Londres, dans leur manoir familial, étalant leur richesse aux yeux du monde, ce comportant comme s'ils étaient descendants d'une famille royale... Beaucoup d'entre eux ne savait même pas se servir d'un poignard séraphique... Gabriel était quand même plutôt doué, je dois le reconnaître... L'arc était son arme de prédilection et ses flèches rataient rarement leur cible. Don, qu'Alec semble d'ailleurs avoir hérité. Quoi qu'il en soit, j'avais était ravi d'observer de loin leur déchéance lorsque l'Enclave eut fini par apprendre pour Bénédict Lightwood et son penchant pour les démons. Mais bien que je ne les apprécie pas, tout ça n'était rien comparé à ce que je ressentais pour les parents d'Alec... Les massacres qu'ils avaient commis en tant que membre du Cercle étaient impardonnables et dépassaient tout ce que je dont je croyais cette famille capable. Pour moi, ils avaient anéanti le peu d'honneur que cette famille pouvait encore avoir.... Arrogants, méprisants... Et des assassins... Torturer une petite fille sous le seul prétexte que c'est un loup-garou est un acte qui ne peut être fait que par des êtres dénués de cœur... des démons... Ce n'est pas pour rien que je les aient surnommés les « démons aux cheveux noirs et aux yeux verts ». Mais Alec était différent... Malheureusement, il se cachait derrière ce masque d'arrogance...

- Il n'assume pas qui il est vraiment...

- Ça peut se comprendre... Maryse et Robert deviendraient fous s'ils apprenaient ce qui se passait entre que toi et lui... Comment font-ils pour ne pas s'apercevoir de quelque chose d'ailleurs ? Me demanda Ragnor.

J'eus un rire amer.

- Crois-moi, il se donne beaucoup de mal pour éviter que ça arrive... En présence de qui que ce soit, il ne me regarde même pas... Il fait comme s'il me connaissait à peine, me regarde comme si j'étais une chose insignifiante...

- Wow... Sérieusement, ça te touche à ce point-là ?

- Magnus, intervint Catarina, ce garçon ne t'apportera que des ennuis ! Sa famille est haïe dans notre monde et tu es haïe dans le sien... Puis, ne me dit pas que tu n'as jamais entendu ce qu'on dit sur lui ?

Surpris, je levais les yeux vers elle. Que voulait-elle dire ? Que disons ton sur mon néphilim ? Elle soupira.

- Beaucoup disent qu'il est le digne fils de ses parents, qu'ils méprisent les créatures obscures autant qu'eux, nous considérant tous comme des espèces décadentes, et en particulier les vampires ! Il se fiche de notre sort ! Et je ne te parle même pas des terrestres... A ses yeux, ils ont autant de valeur que des insectes !

- Ce n'est pas vrai ! Hurlais-je presque.

S'il y avait bien une chose dont j'étais sûr, c'était de ça ! Bon, ok, peut-être qu'il méprisait un petit peu les vampires et les terrestres... Mais, franchement, entre nous, comment lui donner tort ? J'avais suffisamment été à ses côtés ces derniers mois pour savoir qu'il n'était pas comme sa famille. Derrière cette carapace, ce masque d'arrogance, de mépris, de confiance excessive, se cachait un garçon fragile, qui doutait de tout... J'avais vu le vrai Alec...

- Il n'est pas comme ça, vous ne le connaissez pas...

- Pourtant, quand je te vois aussi triste à cause de son attitude envers toi, je ne peux que donner raison à ce qui se dit sur lui... Et de ce que j'en ai vu...

- Tu ne l'as vu qu'une seule fois...

- Personnellement, moi je ne l'ai jamais rencontré, et je m'en passerais ! Alors s'il te plaît Magnus, met fin à cette relation sans avenir ! Je ne veux pas d'une Camille numéro 2 ! J'ai déjà donné, merci !

- Tu penses qu'il va me briser le cœur...

- Oui... Me répondit-il, bien que ce n'était juste qu'une constatation. Je ne sais pas si effectivement ce néphilim est comme les gens le décrivent, ou si un miracle s'est abattu sur cette famille et leur a inculqué un cœur, mais je peux t'affirmer que compte tenu de ton passé avec ses parents et du milieu dans lequel il a été élevé, vous n'avez aucun avenir...

- Ragnor a raison... On le voit bien tu sais... On voit bien que tu t'es attaché à lui mais sois raisonnable, cette relation n'est pas possible...

- Hum...

Malheureusement, ils n'avaient pas tort... Non seulement Alec n'était pas prêt à l'annoncer à ses parents et je doutais sincèrement qu'il le soit un jour, mais sa famille ne l'accepterait pas de toute façon et encore moins l'Enclave.... Je sentis les larmes montaient. Catarina le vit et posa sa main sur la mienne.

- Dis-toi que c'était une belle parenthèse... Je suis quand même heureuse de voir que quelqu'un à réussit à franchir la barrière, que tu t'étais forgée autour de ton cœur, après Camille...

- Pour ce que ça change...

- Ça change tout, Magnus ! Me fit Ragnor. Cela te prouve que tu es encore capable d'aimer quelqu'un, de tomber amoureux !

Il se leva et me tapota l'épaule.

- Bon, et si on allait se changer les idées ? Mais ailleurs, ce club me donne la nausée !

Il sortit et Catarina s'apprêtait à le suivre. Voyant que je ne semblais pas décidé à en faire de même, elle se tourna vers moi.

- Magnus ? Tu viens ?

- Ouais... Attendez-moi en bas, j'arrive dans cinq minutes...

Elle s'approcha alors de moi et me déposa un baiser sur la joue.

- Tu sais ce qu'on dit : « L'amitié guérit toujours les blessures du cœur».

Je souris. Oui, heureusement qu'ils étaient là...

Plus tard - PDV Alec

Isabelle se trémoussait dans sa robe rouge. Tout le monde se retournait sur son passage, ce qui la ravissait. Je secouais la tête. Elle ne changerait jamais. La journée avait été longue et elle voulait à tout prix se défouler et bien sûr, il n'y avait que le Pandémonium où on pouvait faire cela. On avait marché de l'Institut jusqu'au Night Club, Jace et Clary en tête, Isabelle derrière eux, avec moi qui traînais des pieds. Je n'étais pas d'humeur à faire la fête. J'avais essayé de joindre Magnus toute la soirée, depuis qu'il était parti de l'Institut, sans même un au revoir. Je savais qu'il était en colère, mais j'en ignorais la raison. Il y avait de forte chance qu'on le croise au Pandémonium et je craignais sa réaction. Je ne savais pas quelle attitude adopter si je le voyais hors du contexte de l'Institut... Si je le saluais, les autres allaient se demander ce qui me prenait, mais si je ne le faisais pas, il m'en voudrait encore plus... Et puis en même temps, j'avais envie de le voir.... Peut-être que si j'arrivais à m'éclipser discrètement... oui, j'allais faire ça... Moins anxieux, je n'avais pas remarqué que j'avais accéléré et que je me retrouvais à présent devant Jace et les filles. Ils me regardèrent, surpris, et je haussais les épaules, avant de me figer. On était arrivé devant le club, d'où deux sorciers venaient de sortir, un homme et une femme. Celle-ci avait la peau entièrement bleue. Celle de l'homme, en revanche, tirée sur le vert, et deux cornes sortaient de son front. Si je ne le connaissais pas, je connaissais par contre l'identité de la sorcière : Catarina Loss, une amie de Magnus... Une très bonne amie même... Je ne l'avais rencontré qu'une seule fois, et n'avais pas eu le temps de lui parler. Elle tourna son regard vers moi et je sentis la panique m'envahir. Pourvu qu'elle n'est pas la brillante idée de venir me parler ! Les autres poseraient beaucoup trop de questions et je n'avais aucune explication valable... D'abord surpris, son regard s'assombrit rapidement. Elle fit un léger signe à son compagnon, qui se tourna vers moi à son tour. Je lus de la colère dans ses yeux... Je n'étais d'ailleurs pas le seul : Jace me tira en arrière et se placer devant moi.

- Un problème, Sorciers ? Leur demanda mon parabataï.

La sorcière plissa ses yeux et la colère qui brillait dans les yeux de son ami, augmenta d'intensité. Paniqué, je remarquais qu'une foule s'était regroupée autour de nous et nous fusillait du regard. Ce n'était guère surprenant ; la moitié de la clientèle de ce club était des créatures obscures et nous, nous étions des chasseurs d'ombres. Autant vous dire qu'ils nous portaient pas vraiment dans leurs cœurs. Clary attrapa la main de Jace.

- Laisse tomber, viens, on rentre !

- Hors de question ! S'ils ont un problème, ils n'ont qu'à le dire !

Le sorcier aux cornes ricana et prit un air détaché.

- Je ne pense pas que ton parabataï apprécierait !

Jace se tourna vers moi brusquement. Je devais être pâle comme la mort. Totalement paniqué ; j'avais du mal à respirer.

- Comment il sait qu'on est parabataï ?

Merde, merde,merde.... Une excuse, vite... Je m'efforçais de reprendre contenance, haussais les épaules et lui dit :

- Aucune idée, ça doit se voir vu comment tu t'es précipité !

Je le tirais par le bras et l'entraînais avec moi à l'intérieur de la boîte de nuit.

- Arrête de chercher les embrouilles, Jace ! Ignore-les ! Tu le sais que ces... ces choses ne nous aiment... pas...

Je me décomposais... A à peine quelques centimètres de moi, se tenait le sorcier qui faisait battre mon cœur depuis plus de trois mois. Ses yeux mordorés étaient braqués sur moi et je ne doutais pas une seule seconde qu'il ait entendu la grosse connerie que j'avais dite.... Jace rompit le silence.

- Tiens, Bane ! Tu devrais dire à tes clients qu'ils évitent de nous défier !

- Personne ne vous à défier... Rétorqua Magnus, froidement. Vous n'êtes juste pas en territoire ami ici !

Il ne me quittait pas du regard et ma sœur ne mit pas beaucoup de temps avant de le remarquer. Je la vis prendre Clary et Jace par la main.

- On devrait les laisser seuls, venez...

Du coin de l'œil, je vis Jace la regarder bizarrement. D'abord étonné, je l'entendis s'exclamer, face au regard insistant des filles sur lui,« Oh, d'accord, je vous suis ».

- Appelle-moi si tu as un problème mec ! Me fit-il, avant de s'éloigner dans la foule avec sa copine et ma sœur.

Je n'avais pas quitté Magnus des yeux. Je ne fis donc pas attention à ce que mon frère disait : la colère et la tristesse que je lisais dans les yeux de mon amant, accaparaient toute mon attention. Il commença à s'éloigner de moi mais je lui pris la main pour l'arrêter. Étonné, il se laissa faire et je le ramenais vers moi.

- Qu'est-ce que tu as ? Lui demandais-je.

- Tu devrais t'en aller Alec...

- Non ! On... on peut aller ailleurs ?

- Pourquoi ? Tu as honte de t'afficher avec moi ?

Honte ? Mais ça sortait d'où ça ? La raison pour laquelle je souhaitais tenir notre relation secrète n'avait rien à voir avec ça....

- Non... je voulais juste aller dans un endroit où je pourrais te parler calmement, sans qu'une bonne centaine de paires d'yeux soient braquées sur nous...

Il ferma les yeux un instant, avant de me faire signe de le suivre, prenant soin au passage de dégager sa main de la mienne. Son contact me manquait déjà.... Il m'emmena dans un bureau et verrouilla la porte derrière lui. Je ne fis aucune remarque de peur de le mettre plus en colère qu'il ne l'était déjà...Il s'appuya contre le mur, les bras croisés.

- Tu voulais me parler il me semble... Je te préviens, je n'ai pas beaucoup de temps, je dois rejoindre...

- Catarina... Le coupais-je. Je l'ai croisée à l'entrée... Jace et le sorcier qui était avec elle se sont un peu accroché...

- Qui ça ? Ragnor ?

- Aucune idée... A-t-il des cornes sur la tête ?

Je vis l'ombre d'un sourire passer sur ses lèvres.

- Oui... Il n'aurait rien fait, ne t'en fais pas...

- Hum... Il n'a pas l'air de m'aimer beaucoup....

- Tu fais tout pour...

Comment ça je faisais tout pour ? J'avais même pas ouvert la bouche...

- Le monde obscur te déteste...

Oui... et alors ?

- Honnêtement, ça m'importe peu !

- Bien... Dans ce cas, tu devrais t'en aller...

- Tu me fais quoi là ? Tu ne vas quand même me reprocher ça alors que je te signale que c'est la même chose pour toi en ce qui concerne mon monde ! Merde Magnus... Qu'est-ce qu'on s'en fiche de tout ça... Le plus important c'est qu'on s'aime toi et moi, non ?

Il eut un rire sans joie et secoua la tête.

- Tu m'aimes ? Alors explique-moi quelque chose... Si tu m'aimes, pourquoi fais-tu tout le temps comme si tu ne me connaissais pas ?

- Tu le sais très bien pourquoi ! Ce n'est pas contre toi, c'est juste que... que...

- Que tu n'assumes pas...

- Magnus... Soupirais-je.

On avait déjà eu cette conversation.... Des dizaines et des dizaines de fois...

- Mes parents...

- Tes parents ne valent rien ! Me cracha-t-il au visage.

Wow, si ça, ça ne venait pas du cœur...

- Tu vois, ce que tu viens de dire est la preuve que l'annoncer à mes parents, est une très mauvaise idée ! Vous vous détestez !

- J'ai mes raisons...

Je m'approchais doucement de lui.

- Je n'en doute pas...

Je tendis la main pour attraper la sienne, mais il s'éloigna de moi. Exaspéré, je le plaquais contre le mur et encadrais son visage de mes mains. Je n'aimais pas parler de mes sentiments, mais là, je sentais qu'il doutait de ce que je ressentais pour lui et qu'il avait besoin que je le rassure.

- Écoute, c'est vrai qu'au début j'ai eu du mal à assumer ce que je ressentais pour toi, mais ça n'avait rien à voir avec le fait que tu sois un sorcier ! C'était moi le problème, pas toi ! J'avais peur, peur de tout perdre !

Il baissa les yeux.

- Regarde-moi... Ces mois passés avec toi, sont les meilleurs que j'ai passés dans toute ma vie... Chaque soir, il me tardait de retrouver tes bras... Je t'aime... Je suis désolé pour aujourd'hui... J'ai été con, je le sais... Un vrai idiot... La peur que mes parents apprennent pour nous deux m'a aveuglé et je n'ai pas vu que je te faisais souffrir... Je te demande pardon...

- Je te pardonne, mais ça ne change rien... Tout ça, ce ne sont que des mots...

Je fermais les yeux. Que des mots... Si tu savais ce que ça me demandait comme courage de te dire tout ça... Mais monsieur voulait des actes, et je savais pertinemment ce qui ferait envoler tous ses doutes. Le problème, c'est que je risquais de tout perdre en faisant ça... Si je commençais à penser qu'Isabelle, Jace et Clary l'accepteraient peut-être, je savais en revanche qu'avec mes parents, ça ne passerait pas. Mais si je ne le faisais pas, je le perdrais... La question était donc : Qu'étais-je prêt à perdre ?

- Viens... Lui fit je en déverrouillant la porte.

Je le pris par la main, et l'entraîna à l'extérieur du bâtiment. Les autres m'attendaient au bar et je leur fis signe de nous suivre. Surpris, ils obéirent, et je me tournais vers Magnus.

- Tes amis sont toujours à l'entrée ?

- Heu... oui, sûrement...

- Bien...

Un videur nous ouvrit la porte qui menait à l'extérieur. Effectivement, Catarina et Ragnor étaient toujours là. Ils tournèrent la tête vers nous. Jace, Isabelle, Clary et tous ceux qui étaient présents à l'entrée du Pandémonium, nous regardaient. Je me tournais alors vers Magnus et l'agrippant par le col de sa veste, je l'attirais vers moi, avant de poser mes lèvres sur les siennes. Je le sentis sourire et il m'attira un peu plus contre lui, sans cesser de m'embrasser. Comment ont-ils tous réagis ? Aucune idée, il n'y avait plus que lui qui comptait... A bout de souffle, je finis par me détacher de lui. Prenant à nouveau sa main dans la mienne, je me tournais vers ma famille. Isabelle et Clary me souriaient. Jace, les sourcils levés, arborait un sourire en coin.

- Je... heu... J'ai quelque chose à vous dire...

Je sentis Magnus serrait ma main un peu plus fort et cela me donna du courage.

- Magnus et moi, on... on est ensemble et...

Ma sœur me sauta dans les bras avant que je n'ai pu finir ma phrase.

- Je le savais ! J'en étais sûre !

Elle se tourna ensuite vers Jace et lui dit :

- Tu me dois un diamant, frangin !

- Pourquoi te dois-il un diamant ? Demandais-je, soupçonneux.

- Parce qu'il était persuadé que jamais tu nous le dirais et qu'on serait obligé de te tirer les vers du nez !

- Mais... Mais... Depuis quand vous savez ?

- Alec, tu disparais pratiquement toutes les nuits et quand tu reviens, tu as des paillettes dans les cheveux ! Pas difficile de deviner à qui elles appartiennent ! Me fit Jace avec un clin d'œil. On se demandait juste quand tu te déciderais à nous le dire !

- En tout cas, félicitations ! A tous les deux ! S'exclama Clary en nous serrant, Magnus et moi, tout à tour dans ses bras.

- Ouais, félicitations ! Répéta mon meilleur ami en me donnant une tape amicale sur l'épaule.

Il se tourna ensuite vers mon sorcier :

- Je vais t'avoir à l'œil Bane ! Fais-le souffrir et c'est à moi que tu auras affaire !

- Hou, j'ai peur ! Se moqua Magnus.

Catarina et Ragnor s'approchèrent à leur tour de nous.

- Cette remarque s'applique aussi à ton ami, jeune homme ! Prévint Catarina.

- Personne ne va faire souffrir personne ! Intervint mon amant.

Ragnor s'appuya alors sur mon épaule.

- Alors c'est toi Alexander !

- Alec... Précisais-je. Je préfère...

- Sauf quand c'est Magnus... Me fit-il avec un sourire moqueur.

Je piquais un fard. Comment il savait ça lui ? Magnus ne pouvait-il jamais se taire... Il est vrai qu'il était le seul que j'autorisais à m'appeler comme ça. Tous les autres m'appelaient par mon diminutif la plupart du temps, et lorsqu'ils leur arrivaient de prononcer mon nom complet, cela signifiait que je ferais mieux de prendre la poudre d'escampette car ça ne sonnait pas bon pour moi. Mais dans la bouche de Magnus, c'était différent... Et j'aimais bien... Mais ce n'était réservé qu'à lui, et à lui seul.

- Oui, lui il peut !

Magnus me sourit.

- Si ça ne vous dérange pas, je vous l'enlève ! Annonça-t-il aux autres, avant de m'entraîner avec lui, laissant nos amis ensemble devant le pandémonium.

Il m'emmena à l'écart de la foule qui s'était formée, et créa un portail. Celui-ci nous mena directement dans son appartement. A peine arrivé, il colla ses lèvres aux miennes.

- Merci... Murmura-t-il.

- Tu voulais une preuve de mon amour pour toi... Je ne voulais pas te perdre...

- Es-tu sûr que tu ne le regretteras pas ? Demanda-t-il, inquiet.

- Quand mes parents vont l'apprendre, ça ne va pas être facile... Ils n'auront certainement pas la même réaction qu'Izzy ou Jace... Mais non, je ne le regrette pas ! Parce que je préfère passer des heures à me faire engueuler, plutôt que de te perdre....

Magnus me sourit. Je ne lui avais jamais vu un sourire pareil. Ses yeux pétillaient de bonheur. Ne pouvant plus résister plus longtemps, je posais mes lèvres sur les siennes et passais mes mains sous sa chemise. Je finis par la lui enlever et caressais sa peau, tout en le poussant vers la chambre. Je le fis basculer sur le lit et montais à califourchon sur lui, sans cesser de l'embrasser. Il m'enleva mon tee-shirt et fit glisser ses doigts sur mon torse. Je lui fis un sourire coquin et ramenais ses bras au-dessus de sa tête, les maintenant fermement dans mes mains.

- Tu peux me faire une promesse ?

- Oui, tout ce que tu veux mon amour...

- Ne bouge pas, laisse-moi faire...

Il ouvrit de grands yeux surpris.

- Tu sais que ce n'est pas mon genre de me laisser faire !

- Oui, mais tu as promis, c'est trop tard !

- Traître !

Je souris de plus belle, et finis de le déshabiller. Je fis ensuite descendre mes lèvres le long de son corps, tout en continuant à maintenir ses bras d'une main, l'autre caressant sa peau au rythme de mes baisers. J'entourais son sexe de ma bouche et je l'entendis gémir, ce qui me fit sourire. Je relevais les yeux vers lui et vis que les siens étaient fermés, sa tête rejetée en arrière. Ses mains agrippaient les barreaux du lit, et je savais qu'il faisait un effort immense pour s'empêcher de bouger et de reprendre le contrôle. Je repris mes caresses sur son intimité et ses gémissements devinrent de plus en plus forts. Mon propre désir commençait à augmenter en flèche. J'enlevais le peu de vêtements qui me restait et me plaçais entre ses jambes. Caressant sa joue tendrement, je lui déposais un doux baiser sur ses lèvres.

- Regarde-moi...

Il ouvrit les yeux. Ses yeux de chat avaient remplacé ses yeux mordorés habituels. Par l'Ange, ce que j'aimais quand il avait ces yeux là... Il n'y avait plus de masque, il était vraiment lui.

- Je t'aime... N'en doute plus jamais !

PDV Magnus

- Je t'aime aussi mon ange...

Il venait de m'embrasser devant son parabataï, sa sœur, Clary... Lui qui quelques heures plus tôt faisait comme si je n'existais pas, venait de m'embrasser devant des dizaines de personnes. Je n'arrivais pas à y croire... Catarina et Ragnor allaient vraiment me tuer. J'avais lu dans leur regard un « Tu ne nous écouteras jamais.... » mais je savais qu'au fond qu'ils étaient heureux pour moi. D'un coup de rein, il me pénétra, ce qui mit fin à mes pensées et me fit pousser un cri de plaisir. Mon dieu ce qu'il était doué... Je replongeais mes yeux dans ceux d'un bleu océan de mon amant, et rompais ma promesse en passant ma main dans ses cheveux pour prendre possession de ses lèvres. Je le sentis sourire et accélérer ses mouvements de va-et-vient. Qui aurait cru qu'un jour un chasseur d'ombres, un Lightwood, me ferait l'amour et quand plus de cela, je serais fou amoureux de lui....

Plus tard

Me réveillant, je tendis le bras et ne sentis que du vide dans ce grand lit. Une fois de plus, Alec s'était envolé avant que je ne me réveille... Je me levais et m'habillais, sentant des larmes me brûlaient les yeux. Je n'aurais pas dû espérer, rien ne changerait... Arrivé dans le salon, je me figeais : j'entendais des éclats de voix provenant de la cuisine... M'y rendant, je découvris mon amant appuyé contre le comptoir de la cuisine, au téléphone, torse nu, ne portant qu'un jogging. Lorsqu'il me vit, il m'offrit un magnifique sourire et raccrocha. Il s'approcha de moi et me prit par la taille, les sourcils froncés.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu es resté... Murmurais-je.

- Bien sûr ! Pourquoi serais-je parti ?

- Parce que tu pars à chaque fois...

- Plus maintenant... Je resterais ce soir et tous les autres soirs...Je t'en fais la promesse... Je ne veux plus jouer à être quelqu'un d'autre...

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