Je ne peux te survivre


Je ne peux te survivre

Triturant nerveusement sa stèle, Alec regardait son amant se préparer pour allait « travailler ». Le sorcier perçut le regard inquiet de son amant dans le miroir de la salle de bain, à travers lequel il s'admirait depuis plusieurs minutes.

- Tu sais, tu peux venir avec moi.

- Je peux pas, je bosse...

Malgré les efforts du néphilim pour contrôler sa voix, Magnus y remarqua immédiatement la pointe d'accusation.

- Hey, moi aussi je bosse ! Ne crois pas que je fais que m'amuser tout le long de la soirée ! Faut que je m'assure qu'elle se déroule à la perfection ! Et ce n'est pas de tout repos, crois-moi !

- D'accord, mais tu pourrais faire un effort pour ne pas sortir à moitié nu, non ?! Lui reprocha Alec.

- Je croyais que tu aimais mon style ?!

- Ouais, quand ça m'est réservé ! A moi ! Rétorqua le chasseur d'ombres en insistant bien sur le « moi ».

- Tu sais mon ange, notre relation s'en porterait beaucoup mieux si tu calmais ta jalousie.

- Je t'emmerde... Lui répondit Alec en quittant la chambre.

Magnus lui hurla qu'il lui retournait le compliment, et quelques minutes plus tard, il entendit la porte de leur appartement claquer. Il leva les yeux au ciel, et, prenant son portable, il envoya un message à son amant.

« Fais attention à toi. Reviens-moi entier. Je t'aime... »

La réponse ne se fit pas attendre, ce qui le fit sourire.

« Tu mériterais que je ne revienne pas »

« Ne rigole pas avec ça, Alexander »

« Oh mais je ne rigole pas »

Le sorcier serra le téléphone dans sa main. Il détestait quand il faisait ça. Son jeune amant était parfaitement capable de risquer sa vie juste pour le rendre dingue.

« Ça te ferait plaisir de me voir pleurer sur ton cadavre ?! »

« Arrête... »

« Toi arrête ! Tu sais que l'idée de ta mort me fait du mal ! »

« Excuse-moi... »

Magnus rangea son portable dans la poche de sa veste en cuir et prit la direction du Pandémonium. Il était en colère. Furieux, même...

Le lendemain- PDV Alec

Épuisé, je montais les marches menant à l'appartement et fus surpris de trouver la porte verrouillée. Râlant, je me mis à la recherche de mes clés, avant de me rappeler que je ne les prenais jamais. Une sale habitude qui venait du fait que cette porte n'était jamais fermée à clé. Persuadé qu'il l'avait fait pour m'énerver, se venger de notre dispute de la nuit dernière, j'appuyais avec agacement sur la sonnette de l'entrée. J'étais crevé, j'avais du sang de goule sur moi, qui se mélangeait à de la boue et à je ne sais quoi d'autre de verdâtre. Je ne rêvais que d'une seule chose : une bonne douche. Oh et aussi de pouvoir m'allonger dans un lit, confortablement installé dans les bras de celui que j'aimais. Bon, puis les minutes passaient, plus je commençais à me dire que je pouvais faire une croix sur le dernier point. Je l'avais blessé, j'en avais conscience. Mais je m'étais excusé. Je l'avais harcelé de messages toute la soirée. Mais aucune réponse...

- Magnus, ouvre cette putain de porte ou je la défonce ! M'énervais-je.

Voyant que rien ne se produisait, je traçais une rune sur la porte et m'écartais juste au moment où un petit boum se faisait entendre. Malheureusement, la porte demeurait non seulement intacte, mais aussi verrouillée. Poussant un juron, je pris mon portable, cherchais le nom de ce foutu sorcier dans mon répertoire, et appuyais sur la touche d'appel. Au bout de plusieurs sonneries, qui m'exaspéraient un peu plus à chaque fois, je tombais sur la messagerie.

- Écoute-moi bien, Monsieur le Grand Sorcier de Brooklyn, si tu crois que m'enfermer dehors va me faire te supplier de m'ouvrir, tu te fous le doigt dans l'œil. Mais juste pour info, t'est pas prêt de m'avoir de si tôt dans ton lit ! Oh et j'emmerde ta magie !

Je raccrochais, furieux. Je quittais alors l'immeuble et rejoignis l'Institut. Lorsque je passais les lourdes portes du hall, je fulminais. Clary, assise devant les écrans de contrôle, leva les yeux vers moi.

- Hey, Alec ! M'appela-t-elle.

Je fis semblant de ne pas l'avoir entendu et continuais mon chemin, mais elle me courut après.

- Qu'est-ce que tu veux ? Lui demandais-je froidement.

- Je.... Tout va bien ?

- Ouais, super ! Qu'est-ce que tu veux ?

- Rien, je suis juste surprise de te voir ici. Je te pensais chez toi.

- Et bien comme tu peux le voir, je n'y suis pas !

- Oui, visiblement. Si tu cherches Jace, il est sous la douche.

- Super, merci de l'info ! Lui fis-je en secouant la tête et en levant les yeux au ciel.

- Et Magnus ?

- Quoi Magnus ? Tu veux savoir si lui aussi est sous la douche ?! Lui lançais-je d'un ton moqueur.

Elle me sourit, amusée.

- Non, je voulais juste savoir s'il était dans les parages. Ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. Il va bien au moins ?

J'eus un rire sans joie.

- Ouais, il pète la forme ! Maintenant si tu veux bien, j'aimerais aller me coucher !

- I...Ici ?!

- Oui ! Ça te pose un problème, Madame la directrice ?!

- Non, tu peux rester, mais...

- Super, alors bonne nuit !

Je la plantais là et partis m'enfermer dans mon ancienne chambre. Verrouillant la porte derrière moi, je jetais un regard morose sur la pièce. Rien n'avait changé. La décoration me paressait froide comparée à celle qui régnait chez Magnus... Je soupirais. Je ne comprenais pas sa réaction. Je savais que ma mortalité était un sujet sensible, mais bon à ce point-là ?! C'était gâcher le peu de temps qu'on avait pour être ensemble... Je me passais une main sur mon visage las, et partis prendre une douche. L'eau chaude coulant sur ma peau me fit du bien, calmant quelque peu ma colère et ma mauvaise humeur. J'allais dormir un peu et j'irai voir Magnus. Il se sera sûrement calmé. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'on se disputait. Les gens avaient l'habitude, ça ne les étonnait même plus. Moi non plus d'ailleurs. Entre Magnus et moi ça n'avaient jamais été simple. Mais on s'aimait, c'était le principal, le plus important. Ma douche terminée, et étant à présent plus détendu, je me laissais tomber sur le matelas du lit et m'endormis presque aussitôt.

Des coups frappés à ma porte me réveillèrent en sursaut. Grommelant, j'allais ouvrir et tombais sur Jace.

- Qu'est-ce que tu veux ? Lui demandais-je d'une voix ensommeillée.

- Il faut que tu viennes au poste de contrôle, on a un problème ! Grouille ! Et appelle Magnus ! Dis-lui de rappliquer, et vite !

Fronçant les sourcils, je le regardais s'éloigner en courant. Inquiet, j'enfilais rapidement ma tenue de combat, pris ma stèle et le rejoignis. J'envoyais rapidement un message à Magnus avant de me tourner vers ma sœur, qui me tendait mon arc.

- Des fées ont attaqué un repère de vampires ! C'est un vrai carnage ! M'expliqua-t-elle.

- C'est pas vrai ! Quand l'Enclave va-t-elle se décider à faire quelque chose ?!

- Tu les connais, Alec. Tant que les fées ne s'en prennent pas à eux directement, ils ne bougeront pas le petit doigt ! Ils préfèrent que ce soit nous qui prenions tous les risques ! Me répondit Jace en se saisissant de deux poignards séraphiques.

Il en tendit un à Clary au moment où un portail s'ouvrit. Catarina Loss, une sorcière, amie de grande date de Magnus, mais aussi infirmière à ses heures perdues, le traversa.

- Catarina ? M'exclamais-je, surpris.

Ce n'était pas tant de la voir qui me surprenait, bien que ce n'était pas elle que nous avions appelée, mais plutôt de la voir seule.

- Bonjour, Alec. Il paraît que vous avez besoin de l'aide d'un sorcier.

- C'est Magnus que nous avions appelé ! Lui fit remarquer Jace.

Elle tourna la tête vers lui et haussa légèrement les sourcils.

- Moi ou lui, c'est pareil. Sauf que moi, tu devras me payer ! Lui rétorqua-t-elle.

- Magnus aussi on le paye... Lui dis-je, plus froidement que je n'aurais voulu.

Elle me sourit, mais je ne sus dire s'il reflétait plus l'amusement ou l'agacement.

- Je ne parlais pas de paiement en nature, Alec.

Je rougis et détournais le regard. J'entendis Isabelle ricaner.

- Bon, vous m'expliquez pourquoi vous avez besoin de l'aide d'un sorcier ? Nous demanda Catarina.

- Un clan de vampire du Bronx a été attaqué par des fées. C'est un véritable bain de sang ! Faut qu'on aille régler ça ! Lui fit Clary.

- Vous voyez que mes dons vous seront plus utiles que ceux de Magnus : il n'est pas très doué avec la magie de guérison.

- Bien, alors allons-y ! Nous pressa Jace.

Je laissais ma famille prendre les devants, et attrapais le bras de Catarina, la retenant un bref instant.

- Pourquoi Magnus n'est-il pas venu ?

- Il était occupé.

- Occupé à faire quoi ?

Elle haussa les épaules et s'éloigna à son tour. Une boule d'angoisse se forma dans ma poitrine. Il m'en voulait à ce point-là ?!

PDV Magnus

Enfermé dans mon bureau du Pandémonium, je faisais les cent pas. Cette soirée avait vraiment été la pire que je n'ai jamais connue. D'abord, une dispute avait éclaté entre différents clans de créatures obscures, et j'avais passé des heures avant de leur faire trouver un terrain d'entente. Ensuite, il y avait eu cette serveuse qui m'avait fait une crise d'angoisse quand elle avait réalisé qu'elle travaillait dans une boîte de nuit remplie de créatures obscures. J'avais alors dû la raccompagner chez elle et lui faire oublier tout ce qu'elle avait vu. Une fois revenu dans mon club, j'avais passé un savon au responsable des employés, qui, je précise, n'était pas censé embaucher des terrestres. Bref, ça avait été une soirée un peu difficile. Et quand j'avais cru enfin pouvoir me reposer, j'avais reçu un énième message d'Alec me demandant de me rendre d'urgence à l'Institut. J'avais alors décidé d'y envoyer Catarina. Il m'avait envoyé un pauvre texto, donc ça ne touchait pas sa famille, ni ses amis, ni lui. Conclusion, je pouvais me permettre d'y envoyer ma chère amie. Elle sera très bien se dépatouiller de leur « problème ». Ils n'avaient pas besoin de moi. Épuisé, je finis par décider de rentrer chez moi. J'ouvris un portail, trop fatigué pour traverser la ville comme les terrestres. Arrivé chez moi, je m'allongeais sur le canapé. Avant de m'endormir, je me dis que j'aurais bien aimé y retrouver Alec, mais à cette heure-ci, il était sûrement en train de jouer au parfait petit soldat....

PDV Alec

La douleur était lancinante. Catarina me fit les gros yeux, m'ordonnant de ne pas bouger. Elle était marrante, elle, ça faisait un mal de chien ! Vous vous demandez sûrement ce qui venez de m'arriver, non ? Et bien pour vous faire un résumé, trop déconcentré par le fait que je n'avais aucune nouvelle de Magnus, je n'avais pas vu une de ces foutues fées foncer sur moi et m'enfoncer son épée en travers du flan. Au rien de grave, rassurez-vous, rien qu'une sorcière infirmière ne puisse soigner, mais ça faisait mal, et surtout, ça allait laisser une cicatrice. Alors oui, c'était les risques du métier quand on était un chasseur d'ombres, sauf que moi je sortais avec un sorcier, qui en plus d'être bougon six jours sur sept, avait la fâcheuse tendance à ne pas très bien réagir quand je revenais blessé. Une simple égratignure pouvait facilement déclencher une énième dispute entre nous.

- Arrête de bouger ! M'ordonna à nouveau Catarina en me lançant un regard sévère.

- J'essaye, figure-toi !

Elle ne me répondit pas et fit courir des flammes bleues sur mon flanc gauche. Je grimaçais légèrement. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, les flammes magiques étaient froides et non chaudes. En cet instant, je ne sais pas trop ce que j'aurais préféré. Du coin de l'œil, je vis Jace me fixait, un sourire moqueur étirant ses lèvres.

- Quoi ?! Pourquoi tu te marres ?! Râlais-je.

- Parce que la façon dont tu t'aies fait avoir, était vraiment ridicule ! Sérieusement, qu'est-ce que tu foutais ?! C'était une fille en plus !

- T'appelle ça une fille toi ?!

Il éclata de rire et tourna le regard vers la fée qui gisait à quelques mètres à peine de nous.

- Bah elle pèse peut-être une bonne centaine de kilos, mais ça reste une fille !

Je lui lançais un regard noir. La douleur sur mon flanc s'étant calmée grâce aux soins de Catarina, celle que j'avais à la tête, elle, se réveillait. Levant la main, je sentis une bosse se former sur mon front.

- Fait chié! M'exclamais-je.

Je me redressais en grimaçant, et, récupérant ma stèle, je remontais la manche de mon bras droit et y traçais une iratze. Aussitôt, la douleur s'apaisa.

- J'aurais pu m'en occuper aussi, tu sais. Me fit Catarina.

- Trop long !

Elle pinça les lèvres et se redressa, me toisant de haut. Haaa les sorciers et leur susceptibilité. Je commençais en avoir plus qu'assez... Jace me tendit la main pour m'aider à me relever. Je regardais autour de moi : des cadavres jonchaient le sol : fées comme vampires.

- On est arrivé trop tard pour eux... Murmura Clary.

Elle et Izzy venaient de nous rejoindre. Le regard de ma sœur se posa sur mon tee-shirt déchiré et ma veste tachée de sang.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé ?! S'exclama-t-elle.

Jace ricana mais je le fis taire d'un simple regard.

- Bon on rentre ou on crèche ici ?!

- Wow, calme grand frère ! Tu vas nous faire un infarctus ! Me fit Izzy en souriant.

Je levais les yeux au ciel.

- Vous allez faire quoi de tous ces corps ? Nous demanda Catarina.

- Les brûler.

- Les brûler ? Ce n'est pas très respectueux....

- Si tu veux les emporter avec toi, je t'en prie, vas-y ! Lui fis-je.

Elle s'approcha de moi, sa peau avait pris une teinte bleu foncé, signe qu'elle était très énervée.

- Ce n'est pas parce que Magnus et toi vous êtes encore disputés, que nous devons tous subir ta mauvaise humeur, chasseur d'ombres !

- Je ne suis pas de mauvaise humeur!

Je m'éloignais, sentant peser sur moi leurs regards à tous. Sur le chemin du retour, Jace s'avança vers moi, marchant à mes côtés. Nos runes d'invisibilité nous permettaient de traverser le monde des terrestres sans être ennuyé. Et au vu de l'état dans lequel nous nous trouvions, surtout moi, il valait mieux.

- Tu as intérêt de te changer avant de rentrer chez toi. Magnus va péter un câble s'il te voit rentrer dans cet état. Me fit-il.

- Ouais, je sais...

- Vous vous êtes disputés ?

- Pourquoi tu crois ça ?

- Et bien je ne suis pas totalement idiot, tu sais. S'il envoie Catarina à sa place, c'est qu'il doit t'en vouloir pour quelque chose.

- Je sais pas. Enfin oui il me fait la gueule, mais au point de ne pas vouloir venir nous aider, je ne sais pas, ça ne lui ressemble pas.

- Bah, Catarina ou lui, dans le fond, c'est la même chose, non ?

« Non, pas vraiment », pensais-je. C'était un sentiment difficile à expliquer, mais quand Magnus était là, je me sentais invincible, comme si rien ne pouvait m'atteindre. Puis je pouvais lui confier ma vie les yeux fermés, j'avais une confiance aveugle en lui. Et savoir qu'il m'en voulait me rendait vulnérable, plus que jamais. Donc, non, ce n'était pas la même chose. Loin de là. Catarina avait beau être certes très douée, ce n'était pas Magnus. Ça n'avait rien à voir avec lui. Elle n'avait pas la même assurance, la même grâce, que lui pouvait avoir lorsqu'il utilisait sa magie. Je me surpris à sentir un sourire étirer mes lèvres.

- A quoi tu penses ? Me demanda Jace.

- A rien. Accélère, on a encore un rapport à faire et je n'ai pas envie d'y passer la journée.

Le reste du chemin jusqu'à l'Institut se passa dans le calme et la bonne humeur. Mais à mi-chemin, une remarque d'Isabelle me fit penser que nous aurions pu utiliser un portail. Je jurais silencieusement, et mon exaspération revint à grands pas lorsque j'entendis Catarina dire qu'elle avait pensé qu'un peu de marche me ferait le plus grand bien pour évacuer ma mauvaise humeur. J'entrais donc dans l'Institut encore plus énervé que ce que je ne l'étais avant de partir.

PDV Magnus

Assis au poste de contrôle de l'Institut, j'examinais nonchalamment mes ongles vernis de noir. Voilà plusieurs minutes que j'attendais qu'Alec rentre de mission. J'avais écouté tous les messages qu'il m'avait laissés la nuit dernière et m'en voulais un peu de ne pas lui avoir répondu. Pour ma défense, je n'avais vraiment pas eu le temps. Mais j'allais me rattraper ce soir, promesse de Magnus Bane. J'entendis des pas et des voix familières se rapprocher. Un grand sourire aux lèvres, je relevais la tête.

- Alexander, mon ché...

Je me figeais. Il se tenait à quelques mètres de moi mais je pouvais clairement voir du sang séché sur ses vêtements, vêtements qui étaient à moitié déchirés.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?! Lui fis-je en me précipitant sur lui.

J'écartais sa veste et examinais la peau nue que son tee-shirt lacéré laissait voir. Une cicatrice violette barrait à présent son flanc gauche. La blessure semblait avoir été profonde. Tournant le regard vers Jace, je lui dis, assez agressivement :

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans « ramène-le-moi toujours sans une seule égratignure ?! »

- Ça va, ce n'est rien ! Ton petit protégé est en pleine forme ! Me rétorqua-t-il. Bon, moi je vous laisse vous étriper, je vais prendre une douche.

Il s'éloigna après avoir donné une tape amicale sur l'épaule de son frère et entraîné Clary avec lui. Elle me fit un petit signe de la main avant qu'elle ne disparaisse dans les couloirs avec le blondinet.

- Sans vouloir vous vexer, je pense que je vais m'éclipser moi aussi ! Nous fit Isabelle en me faisant un clin d'œil. Catarina, puis-je t'offrir un verre ?

Mon amie hocha positivement la tête et me lança un regard moqueur qui me fit lever les yeux au ciel. D'accord, c'est vrai que j'avais tendance à réagir un peu excessivement lorsqu'il s'agissait de la vie d'Alec, mais on pouvait me comprendre, non ?!

- Je vais te laisser moi aussi, j'ai besoin d'une douche ! Me fit Alec.

Je le retins par la taille.

- Non. D'abord tu rentres.

- Oh tu ne me fais plus la gueule maintenant ?!

- Je ne te faisais pas la gueule, Alec !

- Alors pourquoi tu ne m'as pas donné de nouvelles de la soirée ?! Pourquoi c'est Catarina qui est venue aujourd'hui et pas toi ?!

- Parce que j'étais occupé.

- Occupé ? Occupé ?! Hurla-t-il.

- Alec, s'il te plaît, ce n'est pas l'endroit pour une dispute. Tout le monde nous regarde.

- Et alors ? Depuis quand tu n'aimes pas ça que tout le monde nous regarde ?! Je croyais que l'exhibition c'était ton truc ?!

- Non.

J'ouvris un portail et l'entraînais au travers. A peine avions-nous posé les pieds sur le tapis de note salon, qui se planta devant moi, les mains sur les hanches.

- T'étais où bon sang ?!

- Ici. Je me reposais, j'ai eu une soirée un peu difficile. Je suis désolé de ne pas avoir répondu à tes messages, mais comme je te l'ai dit, c'était une nuit compliquée.

- Je ne suis pas concentré quand tu... quand tu n'es pas là ! J'aurais pu mourir et ça aurait été entièrement de ta faute !

- Voyez-vous vous ça... Et pourquoi, je te pris ? En quoi les risques que tu prends sont de ma faute ? Je te dis à chaque fois de faire attention, mais faut toujours que tu prennes des risques inconsidérés à chaque fois qu'on se dispute...

- Parce qu'à chaque fois je me fais mille films ! Surtout cette fois !

- Mais de quoi à tu peurs, Alexander ?! Tous les couples se disputent.

- Oui, mais... On n'est pas comme tous les couples, nous. Tu es immortel, mais moi non. Je vieillis, chaque jour un peu plus... Alors quand tu m'en veux, j'ai peur que tu ailles voir ailleurs. Que tu me remplaces...

Je soupirais. C'était tellement absurde. Comment pourrais-je faire une chose pareille ? Il était tout pour moi. Tout. Malgré sa jalousie, son mauvais caractère, je l'aimais plus que tout au monde. Lui prenant la main, je l'attirais dans mes bras. Je l'embrassais dans le cou.

- Ne raconte pas n'importe quoi. Personne ne pourra te remplacer. Jamais. Tu serais immortel, je m'inquiéterais tout autant pour toi. Parce que je t'aime. Tu es toute ma vie. Sans toi je ne suis plus rien. Et tu le sais...

Je le sentis se détendre.

- Oui, je le sais... Mais j'aime te l'entendre dire... Me fit-il avec une moue enfantine.

Je ris et effleurais ses lèvres des miennes.

- Va prendre ta douche...

- Tu viens la prendre avec moi ?

Pour toute réponse, je fis disparaître nos vêtements d'un claquement de doigts et l'entraînais vers la salle de bain. Je le poussais sous la douche, mes lèvres scellées aux siennes. Je le sentais sourire. Qu'est-ce que j'avais dit tout à l'heure ? Qu'il avait un mauvais caractère ? Et bien j'avais aussi oublié de préciser que c'était un gamin capricieux qui arrivait à me faire faire tout ce qu'il voulait. Il savait que je ne pouvais rien lui refuser, et il en jouait. Exit le temps où il n'avait pas confiance en lui. Il n'y avait qu'à le voir, là, le torse plaqué contre les briques froides de la douche, légèrement cambré en arrière, me regardant avec malice. Il passa sa langue sur ses lèvres. L'attirant vers moi, je vins à nouveau taquiner la peau fine de son cou. L'eau coulait à présent sur nos deux corps nus. De la buée commençait à se former sur les parois de la douche.

- Tu ne doutais pas une seule seconde que je revienne vers toi, n'est-ce pas ?

- Non... Pas une seule seconde ! Me fit-il avec un grand sourire. Mais je voulais éviter ta colère pour m'être blessé en mission. Pour avoir levé ma garde une seule petite seconde.

Mes doigts effleurèrent sa nouvelle cicatrice, qui trônerait à présent définitivement sur sa peau.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Je pensais à toi. Comme à chaque fois que tu es loin de moi.

- Donc c'est de ma faute ?

- Oui, j'en ai bien peur... Me dit-il sur un ton faussement triste.

Je le retournais face à moi et plantais mes yeux dans les siens. Ces derniers brillaient d'une lueur malicieuse qui me donnait envie de lui faire sauvagement l'amour.

- Je vais devoir me faire pardonner alors... Lui susurrais-je à l'oreille, avant de faire descendre mes lèvres le long de son torse.

Je m'accroupis devant lui et pris son sexe tendu en bouche, faisant parcourir ma langue sur toute sa longueur. Je l'entendis gémir et sa main agrippa mes cheveux, tirant légèrement dessus au rythme de mes va et viens. Ouais, son innocence avait définitivement disparu. A mon contact, elle s'était très vite envolée. Après un dernier coup de langue sur son intimité, je remontais et capturais à nouveau ses lèvres rougies. Je le soulevais et il entoura ses jambes autour de mes hanches. Je le plaquais contre la paroi. Je passais ma main dans ses cheveux mouillés, les ébouriffant au passage. Il me sourit, amusé. Je posais mon front contre le sien.

- Je t'aime, Chasseur d'ombres... Murmurais-je.

- Je t'aime aussi, Sorcier. Me fit-il avant de mordre sa lèvre inférieure, l'amusement se peignant cette fois sur l'intégralité de son visage.

Nos regards se croisèrent et je souris à mon tour. On se comprenait mieux que personne. Il n'y avait pas besoin de mot entre nous. Un seul regard suffisait. Ma magie effleura sa peau et je la déviais vers sa cicatrice.

- A partir de maintenant, je serais le seul qui te soignera.

- Faudra que tu viennes tout le temps en mission avec moi dans ce cas...

- J'en ai bien l'intention, puisqu'il faut que je te surveille !

- J'ai été très désobéissant, tu sais...

Je ris et le fis mien dans un mouvement de reins, lui attirant un nouveau gémissement. Il ferma les yeux et rejeta la tête en arrière. Le reposant au sol, je lui ordonnais de se retourner, et le reprenais avec plus de sauvagerie. Je joignis mes mains aux siennes, posées contre la paroi, et nos doigts s'entremêlèrent. La chaleur et l'excitation avaient fait rougir ses joues, le rendant encore plus attirant. Il reposa sa tête sur mon épaule.

- T'arrête pas... Me supplia-t-il entre deux gémissements.

- J'en ai pas l'intention...

Plus tard- PDV Alec

Allongé sur le ventre, et appuyé sur mes coudes, je regardais Magnus avec un grand sourire. Cette nuit avait été bien meilleure que la nuit précédente.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Me demanda-t-il en écartant la mèche de cheveux qui me tombait devant les yeux.

- Rien, je t'aime.

- Je t'aime aussi. Viens là...

Il m'ouvrit ses bras et je ne me fis pas prier pour me blottir entre ces derniers. Il commença à suivre le traçait de mes runes de ses doigts bagués.

- Personne ne peut te remplacer, Alexander.

- Il va bien falloir un jour...

- Non. Jamais. Je ne pourrai pas survivre à ta mort de toute façon...

Je relevais la tête, mon sourire ayant disparu. Ce n'était pas la première fois que nous avions cette conversation, mais c'était bien la première fois qu'il me faisait cette confession.

- Co... Comment ça ?

- Tu le sais très bien. Sans toi ma vie n'aurait plus aucun sens. Je refuse de vivre dans un monde où tu n'es pas.

- Hum... je t'ai dit la même chose à Edom...

- Je sais. C'était une évidence pour toi, et ça l'est aussi pour moi. Si tu meurs, je meurs.

- Magnus, je... Ça me touche, mais à ma mort je voudrais que tu continues à vivre ! A vivre pour moi !

- J'aimerais te faire cette promesse, mais je ne peux pas.

Je posais mon front contre le sien, sentant des larmes me picoter les yeux.

- C'est horrible ce que je vais te dire, mais... Ça me rassure presque ce que tu me dis. La vérité c'est que t'imaginer dans les bras d'un autre ou... d'une autre... Je...

- Chut...

Il me fit taire d'un baiser.

- Je sais... Je ressens exactement la même chose. Mais tu n'as pas à t'en faire. Le jour où tu quitteras ce monde, je le quitterai avec toi..

- Non, Magnus, non... Tu vivras, tu retomberas amoureux, et moi je serais heureux de te voir heureux !

- Tu viens de dire le contraire à l'instant, Alec....

- Oui, le moi égoïste souhaiterait ça, mais l'autre moi voudrait que tu sois heureux. Puis pense à Catarina. Elle a besoin de toi.

- Catarina peut vivre sans moi. Mais moi je ne peux pas vivre sans toi. Je ne m'en relèverai pas. Ma décision est prise, Alec, tu ne me feras pas changer d'avis...

Je me rallongeais dans ses bras, le laissant me bercer contre lui. Je me fis alors la promesse que peu importe le temps que ça prendrait, je ferai tout pour trouver une solution pour que jamais nous ne soyons séparés...

FIN

Merci pour vos reviews

Gros bisousss

Et oui il y aura une suite pour l'OS précédent :)

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