Je le fais pour toi
Je le fais pour toi
Non, non et non !
- Fais-le au moins pour les enfants !
- Non !
Alec soupira. Il s'en doutait mais bon, au moins, il avait essayé. Il y avait pensé toute la journée, avant de trouver enfin le courage de lui poser la question. Magnus était dans son bureau au Pandémonium, assis nonchalamment dans son fauteuil, un verre de cocktail à la main, lorsque son amant lui avait demandé s'il accepterait l'invitation de son père, à passer quelques jours chez lui, à Idris. Si depuis l'adoption de Max, il y a maintenant presque quatre ans, Magnus et Robert faisaient l'effort pour se supporter, pour le bien des petits, leur rapport était quand même très loin d'être chaleureux.
Appuyé contre le bureau, Alec baissa les yeux. Il aurait tellement aimé que les choses soient plus simples entre Magnus et ses parents. Mais bon, il devait reconnaître qu'il y avait des progrès : entre son amant et sa mère, les choses s'étaient grandement améliorées : ils allaient manger chez elle un week-end par mois, elle gardait Max et Rafael à chaque fois qu'ils sortaient, et elle les avait aidé au tout début. Mais avec Robert, malgré tous ses efforts, Magnus arrivait difficilement à être courtois, n'arrivant pas à oublier son attitude envers Alec au début de leur relation.
Voyant l'air triste de son bien-aimé, le sorcier lui prit la main et le fit asseoir sur ses genoux.
- Vas-y toi... Moi c'est au-dessus de mes forces, je suis désolé... Prends les enfants avec toi, ça leur fera plaisir de voir leur grand-père...Et toi tu as besoin de renouer des liens avec ton père...
- Mais moi je veux que tu sois là !
- Je sais, mais je ne peux pas ! Chaque fois je me souviens cette soirée où tu t'aies effondré en pleurs dans mes bras après qu'il t'ait dit qu'il espérait que tu guérisses, qu'il y ait un remède contre ton attirance pour les hommes ! Il t'a fait du mal et ne s'est jamais excusé auprès de toi ! Tu auras beau me dire ce que tu veux, il ne s'est pas comporté comme un père à mes yeux !
- Je sais... Oublie...
Le jeune homme se leva et prit sa veste, restée sur le canapé en cuir du bureau.
- J'y vais...
Il s'approcha de son amant et lui déposa un baiser sur ses lèvres.
- Ne rentre pas trop tard...
- Promis... Embrasse Max et Raf pour moi !
- Je n'y manquerais pas !
Le sorcier lui sourit et le néphilim partit.
Plus tard- Appartement-Brooklyn
Alec ouvrit doucement la porte du loft et la referma tout aussi discrètement. Il sourit tendrement, en apercevant sa sœur dormant à poing fermé, sur le canapé du salon. Il s'approcha d'elle et son sourire s'agrandit en apercevant des traces de feutres sur son visage et de la farine dans ses cheveux bruns. La jeune fille bougea dans son sommeil et son frère la recouvrit d'une couverture, avant de jeter un œil au salon. Tout semblait en ordre, ce qui semblait être un exploit quand on connaissait le petit monstre qu'était Max. Alec vit un dessin resté sur la table basse et s'en saisit : celui-ci semblait représenter toute leur petite famille, mais il fronça les sourcils en voyant que Max était à l'écart d'eux. Il reposa le dessin et se rendit dans la chambre du petit sorcier. Tout comme sa tante, le petit monstre dormait dans son lit, serrant contre lui un nounours en peluche. Alec s'assit près de lui et écarta les cheveux bleus qui lui tombaient sur le visage. Il se perdit alors dans ses souvenirs, pensant à la première fois où il l'avait tenu dans ses bras... Croisant le regard du petit bout et apprenant que celui-ci n'avait plus de famille, l'idée de l'adopter lui avait aussitôt paru évidente. En revanche, pour Magnus, cela avait été plus compliqué. Mais si au départ, il avait refusé de but en blanc qu'ils l'adoptent, il avait fini par craquer. Puis Rafael était arrivé. Fils d'un couple de chasseurs d'ombres, qu'Alec avait bien connu, et qui étaient morts pendant la guerre mortelle, il avait ensuite été élevé par sa grand-mère. A son décès, Magnus et lui l'avait recueilli, agrandissant leur famille. Mais une fois de plus, le sorcier s'était montré retissant et Alec en connaissait parfaitement la raison : si Max était immortel, ce n'était pas le cas de Rafael qui était un chasseur d'ombres. Le néphilim savait que sa mort serait douloureuse pour Magnus et ce dernier était loin de se sentir près d'affronter aussi celle de Rafael. Alec et lui s'étaient disputés longuement à ce sujet, jusqu'au jour où Rafael attrapa la main du sorcier dans son sommeil et se blottit contre lui. Le sorcier avait alors croisé le regard de son amant et Alec avait su qu'il acceptait enfin qu'ils adoptent le petit garçon. Depuis, ils vivaient tous les quatre dans le bonheur. Le prénom du plus jeune avait était choisi en la mémoire du petit frère d'Alec, décédé quelques années auparavant. Quant à Rafael, bien que beaucoup de membres de leur entourage pensaient qu'ils l'avaient appelé comme cela en mémoire de Raphaël Santiago, cela était faux. Le petit garçon possédait déjà un prénom lorsqu'ils l'ont recueilli. Mais Alec, et il savait que Magnus aussi, y avait vu là un signe : ce ne pouvait être un hasard si l'enfant portait le même nom qu'un de leur ami défunt, décédé lui aussi, tout comme les parents du petit garçon, lors de la guerre mortelle, des mains de Jonathan Morgenstern. Alec embrassa son fils sur le front et alla embrasser Rafael dans la chambre d'à côté. Il aperçut de la lumière sous la porte, qui s'éteignit lorsque le jeune homme pénétra dans la pièce. Le chasseur d'ombres secoua la tête. Il s'approcha du petit garçon et commença à lui faire des chatouilles. Ce dernier se mit à rire et ouvrit les yeux.
- Arrê...te ! Fit-il en riant.
Son père s'assit à côté de lui, comme il l'avait fait précédemment avec Max.
- Alors comme ça on fait semblant de dormir ? Lui demanda Alec, en haussant les sourcils.
- J'suis pas fatigué ! Fit Rafael, en faisant la moue.
Le néphilim soupira. S'il était facile d'endormir Max, il en avait été toujours tout autre avec son frère.
- Tu faisais quoi ?
Rafael baissa les yeux.
- Rien... Mentit le petit garçon.
- Raf, ne me mens pas !
- Mais je mens pas !
- Je sais toujours quand tu mens ! Rétorqua Alec, en faisant les gros yeux.
Son fils lui fit un petit sourire.
- Tu le diras pas à papa ?
- Je dis tout à ton père !
- Mais, s'te plaît !
- Raf, qu'est-ce que tu faisais ?
Le petit garçon fit la moue et sortit un livre de sous sa couette. Alec le reconnu instantanément et perdit son sourire amusé. Il le lui arracha des mains.
- Tu sais que tu n'as pas le droit de lire les livres qu'il y a dans la bibliothèque !
- Mais pourquoi ?
- Parce que ce n'est pas de ton âge !
- Mais papa, j'en voie tous les jours des vampires et...
- Ce n'est pas pareil ! Ce livre parle aussi de monstres beaucoup plus effrayants !
- Je suis sûr que toi à mon âge, tu...
- Justement ! Le coupa Alec. Je suis bien placé pour savoir que ce genre de lecture n'est pas faite pour un petit garçon de 6 ans !
- J'sais même pas lire.. Je fais que regarder les images... Marmonna Rafael.
- C'est pire ! Et je sais très bien que tu sais plus lire que ce que tu ne prétends ! Allez, maintenant, au lit !
- J'ai pas sommeil...J'attendais que toi et papa rentrait...
- Il sera bientôt là mon ange...
- Tu vas lui dire que j'ai fait une bêtise ?
- Seulement si tu recommences !
Rafael lui fit un grand sourire, soulagé. Il craignait beaucoup plus Magnus que son second père.
- Allez, dors maintenant...
- Il viendra me faire un bisou ?
Alec, attendri, caressa les cheveux bruns de son fils.
- Tu sais quoi ? On va l'appeler pour lui dire de rentrer !
Le néphilim sortit son portable et appela son amant. Comme à chaque fois que c'est Alec qui appelait, il décrocha presque immédiatement.
- Alexander ? Il y a un problème ?
- Non, tu me manques juste... Et je ne suis pas le seul ! Il y a un petit monstre qui voudrait te parler !
Alec entendit son amant rire à l'autre bout du fil.
- Passe le moi !
Le néphilim tendit le téléphone à son fils.
- Papa, tu rentres ?
- Rafael, mon ange, pourquoi ne dors-tu toujours pas à cette heure-ci ?
- J'attends que tu viennes me faire un bisou !
- J'arrive bonhomme !
- Promis ?
- Promis !
Le petit bout repassa le téléphone à Alec.
- Il arrive ! Fit-il avec un grand sourire.
Son père lui sourit et lui fit signe d'aller se coucher. Il sortit ensuite de la chambre, toujours au téléphone avec son amant.
- Tu sais que tu leur manques quand tu n'es pas là, et à moi aussi...
- Je sais, vous me manquez aussi... Fit une voix derrière lui, alors qu'il sentait un souffle chaud dans son cou.
Il raccrocha et se retourna pour poser ses lèvres contre celles du sorcier.
- Tu as fait vite !
- Tu le sais, un seul mot d'un de vous trois et je suis à vos côtés dans la seconde !
- Je réveille Izzy et je suis à toi...
- Parfait...Je vais voir Rafael...
Magnus partit voir son fils aîné et le néphilim alla réveiller sa sœur avec délicatesse.
- Izzy ? Hey, Izzy... Lui fit-il doucement, en lui caressant la joue.
- Hum... Répondit la jeune fille, en se frottant les yeux.
- Magnus est rentré, tu peux y aller...
- Quelle heure est-il ? Demanda-t-elle, en bayant en s'en décrocher les mâchoires.
- Tard ! Merci de les avoir gardés... Tout s'est bien passé ?
- Oui, ses petits sont adorables ! Mais j'ai trouvé Max un peu triste...
- Comment ça ? S'inquiéta le jeune homme.
- Je sais pas, lui qui d'habitude est toujours en train de rire, je l'ai trouvé un peu ailleurs... Mais ne te fais pas de soucis grand frère, je suis sûre que ce n'est rien de grave...
- Hum...
- Bon, allez, moi je rentre, je suis épuisée !
- Je vais demander à Magnus de t'ouvrir un portail jusqu'à l'Institut !
Alec rejoignit son amant dans la chambre de leur fils, et il le trouva en train de rire avec ce dernier. Le sorcier se retourna en sentant la présence de son amant. Celui-ci semblait encore perturbé par ce que venait de lui confier sa sœur, et Magnus fronça les sourcils en sentant que quelque chose n'allait pas.
- Ça va ?
- Oui... Tu peux ouvrir un portail pour Izzy s'il te plaît ?
Magnus acquiesça. Une fois la jeune femme partie, il voulut prendre Alec dans ses bras, mais Rafael, arrivant en courant, lui sauta dans les bras.
- Elle est déjà parti tata Izzy ?
- Oui...
- Pourquoi elle est pas venue me faire un bisou ?
- Parce que ta tante dormait à moitié !
- Moi j'ai pas sommeil !
- Oh, mais tu vas quand même aller te coucher petit monstre ! Allez, au lit !
Le sorcier le transporta dans sa chambre et le coucha. Il le couvrit tendrement et l'embrassa sur le front.
- Bonne nuit mon ange...
- Bonne nuit papa...
Alec embrassa à son tour son fils.
- Bonne nuit dad...
Les deux hommes rejoignirent ensuite le salon et Magnus insonorisa la pièce, pour éviter de réveiller leurs enfants. Il se servit ensuite un verre de vin et s'assit dans le canapé.
- Il a de plus en plus de mal à s'endormir...
- Hum... Répondit Alec, ailleurs.
Le sorcier l'attira à lui, le faisant s'asseoir à ses côtés.
- Qu'est-ce que tu as ?
- Regarde...
Alec lui tendit le dessin qu'avait fait Max et qui était resté sur la table basse.
- Lequel de nos deux montres a dessiné cette merveille ?
- Magnus...
- Quoi ? Il dessine bien pour leurs âges je trouve...
- C'est Max... Mais ne remarques-tu rien ?
Magnus haussa les sourcils d'un air interrogateur. Rien dans le dessin ne l'interpellait.
- Regarde ! Il s'est dessiné à l'écart de nous tous !
Le sorcier baissa les yeux vers le dessin. Effectivement, le petit garçon s'était représenté à l'écart de sa famille.
- Izzy m'a dit qu'elle l'avait trouvé triste...
- On lui parlera demain ! Pas besoin de s'inquiéter pour rien... Attendons d'en savoir plus...
- Hum...
Le sorcier le prit dans ses bras.
- Allez mon amour, je suis certains que ce n'est rien...
- Il n'y a pas que ça... Tu sais que Rafael va devoir recevoir sa marque Magnus...
- On a encore le temps ! Il n'a que six ans !
- Je sais, mais on doit l'y préparer... Il pose de plus en plus de questions sur le monde dans lequel on vit...
- On ne lui a jamais caché d'où il venait !
- Non, mais on ne le forme pas non plus !
- Ce n'est qu'un enfant !
- A son âge je...
Magnus se leva avec colère et reposa son verre brusquement, ce qui eut pour effet de renverser un peu du liquide qu'il contenait.
- Il est hors de question que Rafael soit élevé comme un soldat ! Et il n'est pas obligatoire qu'il devienne un chasseur d'ombres !
- On n'aura pas le choix... L'Enclave...
- L'Enclave ne décidera pas de la manière dont j'élève mes enfants !
- Magnus, écoute...
Alec lui prit le visage en coupe et le força à le regarder.
- Tu sais que je veux la même chose que toi... Je veux qu'ils aient tous les deux une enfance la plus normale possible ! Mais tu sais très bien qu'un jour on va devoir leur apprendre à se battre contre les horreurs qu'il y a au-dehors ! Ils vont grandir et se poser des questions auxquelles on devra répondre ! Un néphilim sans ses runes est une cible facile et il est hors de question que je mette la vie de Rafael en danger pour de mauvaises raisons !
Magnus lui lança un regard noir.
- Ne me regarde pas comme ça, tu sais que j'ai raison...
- On a encore le temps d'y penser...
- Oui, mais on doit s'y préparer.... Mais je peux te jurer que Rafael n'ira pas étudier à Idris ! Tu sais que je le garderais avec moi à l'Institut ! Je ne le laisserais pas partir loin de nous !
- Je sais...Je vais me coucher, tu viens avec moi ?
- Où veux-tu que j'aille ? Lui fit Alec avec un sourire.
- Oui c'est vrai, de toute façon tu as interdiction d'être ailleurs que dans mes bras...
Lendemain matin
Lorsque le sorcier se réveilla, il entendit des rires s'élevaient de la cuisine. Il se leva et enfila uniquement un bas de jogging, avant de rejoindre sa famille. Il trouva son amant en train de faire des pancakes avec Rafael, qui était aux anges. Max arriva alors, en se frottant les yeux, à moitié endormi. Il le prit dans ses bras, et le petit garçon nicha sa tête dans le cou de son père, serrant toujours contre lui sa peluche, et ferma les yeux.
- Il est encore tôt mon ange, tu peux retourner te coucher si tu veux...
Max secoua négativement la tête et s'agrippa un peu plus à son père. Alec déposa un bisou sur le sommet de son crâne, avant d'embrasser son amant.
- Regarde papa ! S'écria Rafael. J'ai réussi à en faire un tout seul !
L'aîné des garçons, agita un pancake devant leurs yeux. Portant toujours son plus jeune fils dans les bras, Magnus lui ébouriffa les cheveux.
- C'est bien bonhomme ! Je suis fier de toi !
- On va faire quoi aujourd'hui papa ?
- Je sais pas...
Le sorcier se tourna vers son amant.
- Tu vas à l'Institut aujourd'hui ?
- Oui, mais je ne pense pas y rester trop longtemps !
- Ok, je vais rester avec eux alors...
- Je peux venir avec toi papa ? J'ai envie de voir tonton Jace !
- Oui, si tu veux ! File vite t'habiller alors !
Rafael partit en courant. Magnus sentit quelque chose d'humide contre son cou. Il se rendit alors compte que le petit Max pleurait silencieusement dans ses bras.
- Hey, petit ange... Chut, ne pleure pas....
Il échangea un regard avec Alec, qui essuyait les larmes qui coulaient sur les joues de son fils. Magnus le berça tendrement.
- Il est brûlant ! Fit remarquer Alec au sorcier.
- Appelle Catarina, dis-lui de venir !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques minutes plus tard, Catarina examinait Max, dans sa chambre. Alec avait pris Rafael dans ses bras. Le garçon, inquiet pour son petit frère, s'était mis lui aussi à pleurer.
- Chut, ce n'est rien... Ne t'inquiète pas...
- Il a quoi Max ?
- Je sais pas mon cœur, mais il ne faut pas que tu t'inquiètes...
Pourtant, lui, était mort d'inquiétude. Il aurait voulu rester avec le plus jeune des garçons, mais il fallait quelqu'un pour veiller sur Rafael en attendant, et il valait mieux que ce soit Magnus qui reste avec Catarina. Il serait plus utile que lui si jamais il y avait un problème... Au bout de plusieurs minutes, qui lui parurent interminables, Catarina sortit de la chambre. Elle le rassura d'un simple sourire.
- Comment il va ? Qu'est-ce qu'il a ?
- Rien de grave ! Toi et Magnus vous inquiétez beaucoup trop vite ! Tu te rappelles quand Rafael a fait sa poussée dentaire ?
- Heu, oui mais...
- Vous m'avez appelé, paniqué, parce qu'il avait de la fièvre ! Et là c'est pareil pour Max, sauf que lui c'est ses pouvoirs qui le tracassent !
- C'est-à-dire ?
- Les pouvoirs de ton fils se développent et son corps réagit ! Rien de plus normal, tout va bien !
- Tu... tu es sûre ?
- Oui ! Par contre je crois que vous devriez lui parler... Ce petit bout de chou semble un peu perdu... Il m'a appelé maman...
Alec pâlit.
- Mais t'es pas sa maman ! Fit Rafael !
La sorcière lui caressa la joue.
- Non, tu as raison. Va faire un bisou à ton frère tu veux...
Rafael s'extirpa des bras de son père et courut voir Max.
- Alec, ce jour devait arriver... Vous lui devez des réponses, il en a besoin...
Catarina posa brièvement une main sur l'épaule du chasseur d'ombres et s'en alla. Il se rendit ensuite auprès de son fils. Rafael, assis sur le lit de son petit frère, s'amusait à lui faire des grimaces pour le faire rire. Magnus caressait le front de Max. Alec aperçut un éclair de souffrance dans les yeux de son amant. Il savait qu'il n'aurait pas le courage de parler à leur fils, cela lui rappellerait beaucoup trop sa propre histoire, qui des siècles plus tard, le faisait encore souffrir. Le néphilim lui fit un signe de tête et le sorcier sortit, entraînant avec lui Rafael. Alec s'assit à son tour sur le lit.
- Comment tu te sens ?
- Bof... Fit le petit garçon.
- Tu sais quoi, tout à l'heure on fera un gros gâteau au chocolat, d'accord ?
- Oui...
- Hey, tu sais que je t'aime plus que tout au monde ? Toi, Rafael et votre papa, êtes toute ma vie !
- Mais je suis pas comme vous...
- Bien sûr que si !
- Non...
Le petit garçon ouvrit alors sa main et fit voler son nounours dans les airs. Alec, émerveillé, lui souris.
- Rafael il sait pas faire ça... Les autres non plus...
- Viens là...
Le néphilim prit son fils dans ses bras.
- Papa aussi arrive à faire voler des choses... Mais moi non. Pourtant je l'aime très très fort et lui aussi m'aime très très fort. Quand tonton Simon t'a trouvé et t'a mis dans nos bras alors que tu n'étais qu'un tout petit bébé, notre vie a changé. On était déjà très heureux tous les deux, mais ton arrivée à rendu notre vie encore plus magique que ce qu'elle n'était déjà... On t'a aimé à la seconde où on a posé les yeux sur toi ! Tu es notre fils Max, à nous, et à personne d'autre ! Et Rafael est ton frère ! Vous êtes diffèrent l'un de l'autre et c'est ce qui fera que plus tard, vous serez plus fort que qui que ce soit !
- Mais Cat' elle aussi est comme moi !
- Oui... Mais mon ange, je suis désolé, mais ce n'est... ce n'est pas ta maman...
- Elle est où ma maman ?
- Je... Elle est au ciel, avec la maman de Rafael... Mentit Alec.
Comment dire à un petit garçon de 4 ans que sa mère l'avait abandonné ?
- Mais nous on est là, et on t'aime très fort !
- Vous z'allez pas me laisser tout seul ?
- Bien sûr que non ! On restera toujours à tes côtés !
Le chasseur d'ombres prit la peluche du petit garçon et s'en servit de marionnette.
- Pourquoi il pleure le petit cœur ? Il veut des bisous ?
Max se mit à rire et attrapa la peluche, qu'il serra dans ses bras. Alec lui fit alors plein de bisous, le faisant rire de plus belle. Rafael entra alors dans la chambre.
- Max, tu viens ? On va jouer aux pirates ?
- Ouiii ! S'exclama son petit frère.
Il laissa tomber le nounours et rejoignit son frère. Alec secoua la tête. Par bonheur Max était encore qu'un enfant, il était facile de lui remonter le moral. Mais un jour, il ne suffirait plus d'une peluche et d'un jeu avec son frère pour sécher ses larmes. Retenant à grand peine celles qui envahissaient ses yeux, il ne put s'empêcher de penser que son amant aussi avait dû ressentir la même chose que leur fils, à une époque. Il se leva et le rejoignit dans leur chambre. Il aperçut les yeux rouges de Magnus, bien que celui-ci s'efforçait de lui cacher. Il le prit dans ses bras.
- Tu l'entends rire avec Rafael ? Il va mieux... Tout va bien...
- Non, tout ne va pas bien !
- Magnus...
- Quoi ? Tu crois qu'il se sentira comment quand Rafael va commencer sa formation de chasseur d'ombres ? Il voudra faire pareil mais il ne pourra pas ! Son frère va entendre tous les jours que les créatures obscures sont des abominations ! Tu crois qu'il va se passer quoi ?!
- Rafael n'apprendra jamais d'horreurs pareilles, car il étudiera ici, à l'Institut ! Et surtout parce qu'il aime son frère et son père plus que tout ! Magnus, Rafael ne se détournera pas de toi ou de son frère, et Max ne se détournera pas de moi ou de Rafael ! On s'aime tous les quatre plus que tout ! Rien ne pourra nous séparer !
- Je sais... Mais comment arrives-tu à vivre avec le fait que Max va devoir t'enterrer ! Son père, Alec ! Puis ensuite son frère ! Et moi, tu y penses à moi ? Je ne sais même pas si j'arriverais à survivre à ta mort, alors celle de Rafael ?
- Tu ne peux pas penser à ça maintenant !
- Si, parce que tu veux faire de notre fils un chasseur d'ombres !
- Je veillerais sur lui !
- Ça ne change rien... Au final, je vous perds tous les deux un jour... Et je fais vivre la même chose à Max... Comment tu lui expliqueras le choix qu'on a fait quand il s'apercevra que vous vieillissez et pas lui ? Que vous êtes mortel et pas lui?!
- Tu sais, moi aussi des fois je me dis qu'on a fait une erreur, qu'on n'avait pas le droit d'être aussi égoïste, mais ensuite je pose mes yeux sur eux et je vois leurs sourires... La vie à été dure avec eux alors qu'ils n'étaient que des bébés et... Aujourd'hui, ils sont heureux ! Comment crois-tu que leur vie aurait été si on ne les avait pas adoptés ? Crois-tu qu'ils auraient été plus heureux ?! Moi je ne crois pas... Ce sont mes deux amours et je les aime plus que tout ! Je refuse de baisser les bras ! On trouvera une solution pour que Rafael et moi passions l'éternité à vos côtés !
Le sorcier ferma les yeux et Alec essuya les larmes qui coulaient sur ses joues.
- Moi aussi je les aime...Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger tous les trois !
- Je sais mon amour... Je t'aime Magnus...
- Je t'aime aussi Alexander. Tu m'as donné ce que je n'avais jamais eu : une famille. Et je ne t'en remercierai jamais assez... Mais l'avenir sans toi me fait peur...
- Il n'y aura pas d'avenir sans moi, je te le promets ! On trouvera une solution !
Re ouvrant les yeux, le sorcier les noya dans le regard bleu océan du néphilim.
- Tu sais quoi ? Je crois qu'on va y aller chez ton père finalement....
- Tu es sérieux ?
- Oui... La vie est trop courte, et je n'ai pas le droit de priver un fils de son père...
- Tu le fais pour moi ?
- Oui, je le fais pour toi...Pour eux...
Fin
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