Frères ennemis - Partie 6 - 2ème partie

*Attention petits spoiler pour ceux qui n'ont pas lu les nouveaux écrits de Cassandra Clare*

Et voilà le dernier chapitre est enfin là :D Bonne lecture et gros bisousss

Villa Lightwood – PDV Isabelle

Simon fit glisser ses lèvres le long de mon cou et je gémis. Ma main remonta le long de son dos dénudé jusque dans ses cheveux. Mes doigts les agrippèrent, le collant un peu plus contre moi alors qu'il me poussait vers le lit. Il me fit basculer sur le matelas recouvert de drap en soie blanc, et je lui souris. Il me le rendit et je me mordis la lèvre. Me redressant, j'enroulais mes bras autour de son cou et l'attirais à mon tour sur le lit. Il rit et je le fis taire d'un baiser. Ses doigts avaient commencé à déboutonner mon chemisier rouge, lorsque des cris nous parvinrent du rez-de-chaussée. Simon stoppa tout mouvement et tendit l'oreille. La voix de Jace parvint jusqu'à nous.

- Il semblerait qu'il y ait de l'animation en bas... Me fit Simon.

- On s'en fou ! Lançais-je en recommençant en l'embrasser.

- Izzy...

Il me repoussa gentiment en me faisant un signe d'excuse.

- Sérieux ?! Tu vas laisser mon abruti de frère gâcher ce moment ?!

- Izzy, je n'arriverais pas à me concentrer avec ton frère qui..

- Parce que tu as besoin de te concentrer ?!

Je le fusillais du regard. Il leva les mains en signe d'excuses.

- Ce n'est pas ce que j'entendais par là. Seulement...

- Seulement quoi ?! Je vais tracer une rune d'isolement et puis voilà, pas de quoi en faire un..

Je ne pus finir ma phrase : la porte de la chambre venait de s'ouvrir à la volée. Max entra et poussant, un petit cri aigu, je me recouvris des draps. Il haussa les sourcils et me lança froidement :

- Réunion de famille. Dans le séjour. Maintenant.

Simon, furieux, se leva et se planta devant lui, les mains sur les hanches.

- Tu te prends pour qui ?!

- Pour celui qui va te faire descendre les escaliers plus vite que prévu si tu ne te pousses pas de mon chemin. Lui répondit Max en l'écartement légèrement pour sortir.

Simon se tourna alors vers moi et pointa un doigt vers la porte.

- Tu sais quoi, quand on le voit on n'a aucune difficulté à savoir que c'est Magnus Bane qui l'a élevé !

Je ne répondis pas, me contentant de me rhabiller en silence, la tête pleine d'interrogations. Pourquoi Max avait-il convoqué une réunion de famille ?

On retrouva les autres dans le séjour. Planté derrière un fauteuil, Jace semblait vouloir incruster à vie dans le cuir, l'empreinte de ses doigts. Clary était assise sur le canapé, les sourcils froncés. Mon père, lui, se tenait près de la fenêtre, me tournant le dos.

- Où est grand-mère ? Demanda Rafael.

A mon tour je cherchais ma mère du regard, mais ne la vis nulle part. Je reportais mon attention sur mon neveu qui se tenait, étonnamment, aux côtés de Max. Ce dernier manifestait son impatience en pianotant nerveusement sur la table en bois, ne quittant pas Jace des yeux.

- Maryse est à New York. Si vous vouliez que toute la famille soit là, il aurait fallu envoyer plus tôt les cartons d'invitations ! Rétorqua Jace.

La colère déformait ses traits et je me demandais ce qui avait bien pu se passer. Simon me prit la main.

- Viens, on va s'asseoir. Quelque chose me dit que ça va se révéler être un très bon choix.

J'acquiesçais d'un bref signe de tête, et nous priment place à côté de Clary. Je la questionnais du regard, mais elle ne semblait pas en savoir plus que moi.

- Bien. Plus que tout le monde est là, on ne va pas y aller par quatre chemins. Est-ce que l'un de vous a quelque chose à nous dire sur la « pseudo » mort de nos parents ?! Demanda Rafael.

Je fermais les yeux. Et voilà, c'était reparti.

- T'as pas bientôt fini avec ça ?! Fit Jace, agacé. Vous nous convoquez ici, tous les deux, alors que toi (il se tourna vers Max), tu ne nous adresses plus la parole depuis des années, pour nous sortir encore vos théories fumeuses ?! Bravo Rafael, visiblement, tu as réussi à mettre tes idées paranoïaques dans la tête de ton frère ! Votre guéguerre ridicule nous a presque mené à la guerre, et maintenant vous faites front ensemble à nous accusant du pire ?! C'est une blague, j'espère ?!

Je me tournais vers mon frère. Les joues rouges, une mèche de cheveux blond lui tombant devant les yeux, il semblait sur le point d'exploser. Clary posa sa main sur la sienne pour le calmer.

- Montre nous juste ta marque de parabataï ! Lui répondit Rafael sur le même ton.

- Je ne te montrerai rien du tout, pour la simple et bonne raison qu'il n'y a rien à montrer, bon sang !

- On peut savoir ce qui se passe ?! Hurlais-je presque, alors que Rafael allait rétorquer à nouveau.

- Rafael a été... a croisé... la route d'un homme au Lac Lynn, qui semblait se battre comme notre père. Me répondit Max en se massant les tempes.

Il s'appuya à la table derrière lui avant de relever la tête vers Jace qui avait émis une exclamation de dédain.

- Alec est mort dans mes bras ! Mort, ok, mort !

Des larmes perlèrent dans mes yeux alors que je me tournais à mon tour vers mon frère.

- Jace... Murmurais-je.

- Vous faites souffrir tout le monde avec vos conneries ! Et depuis des années ! Maintenant ça suffit ! Dégagez de cette maison, immédiatement !

- Pas de problème. Mais avant relève la manche de ta veste. C'est la seule chose que l'on te demande. Lui fit Max d'une voix extraordinairement dépourvu d'émotions.

- Bon ça suffit ! S'exclama Rafael en fonçant droit vers Jace.

Ce dernier lui planta alors son bras droit sous les yeux, le stoppant net. Il souleva la manche de sa veste. Aucune rune ne s'y trouvait et seule une fine cicatrice barrait sa peau blanche, vestige de, je le savais, la rune de parabatai qui avait uni la vie de mes deux frères. Il y a bien longtemps.

- Satisfait ?! Lui lança Jace. Où peut-être voudrais-tu que ton frère jette un sort de révélation ?! On ne sait jamais, au cas où j'aurais été la pire ordure et vous auriez fait croire que vos pères étaient morts !

Cette remarque sembla être comme un électrochoc pour mon père, qui se détourna enfin de la fenêtre.

- Je crois que tout le monde devrait retrouver son calme. Pour une fois que nous sommes tous réunis, on devrait en profiter pour discuter. Calmement. Visiblement, il semblerait que quelqu'un essaye de se faire passer pour mon fils... Dans quel intérêt ? C'est ce que nous devrions essayer de découvrir. A commencer par toi, Max. Nous avons la version de Simon, mais nous n'avons pas la tienne. Que s'est-il passé à la basilique ? Et où étais-tu ?

Tous les regards se tournèrent vers Max qui se massait toujours les tempes. Il ne répondit pas et ne semblait d'ailleurs ne pas avoir écouté un seul mot des paroles de mon père.

- Max ?

Il finit par lever les yeux vers son frère. Rafael avait des larmes dans les yeux et semblait communiquer silencieusement avec lui.

- Tu vas me laisser tomber encore une fois ?!

- Il ne porte pas la marque. Observa Max. Tu t'es trompé.

- Non. Je suis sûr qu'il y a une... une explication. Je sais que c'était lui !

- Je regrette, Rafael...

Rafael serra les poings et se précipita vers son frère avant qu'aucun d'entre nous n'ait eu le temps de réagir, et le frappa au visage. Max s'effondra contre la table en bois, et alors que je pensais qu'il allait riposter, il se contenta de porter une main à son nez en sang.

- Tu te sens mieux ?

- Non... Lu fit froidement Rafael avant de cracher au pied de son frère. Sors d'ici !

- Sortez, tous les deux ! Rectifia Jace.

Rafael tourna vivement la tête vers lui et Jace lui fit signe de prendre la porte.

- Dégagez avant que ce soit moi qui vous colle la raclée que vous méritez tous les deux depuis des années ! On ne vous a pas élevé comme ça...

- Tu ne m'as pas élevé ! Ni moi, ni mon frère ! Lança Max.

Cette fois, la colère était bien présente dans sa voix.

- T'es rien pour moi.

- Toi non plus. Tu n'es plus l'enfant que j'ai connu. Déclara Jace en bombant le torse.

J'ouvris la bouche pour parler, il aurait fallu que j'intervienne avant que les choses ne dérapent définitivement, mais aucun mot ne venait. Je me tournais alors vers mon père en guise de soutien, mais ce fût Clary qui réagit en premier.

- Stop, on arrête cette conversation inutile. Rafael, Max... Vous devriez allez vous reposer. Jace, ils ont perdu leur père... Rajouta-t-elle à mon frère, dont la rage déformait les traits.

- Ils sont vivants, putain ! Pourquoi vous n'arrivez pas à l'admettre ? Hurla Rafael.

Cette fois, mon frère perdu tout contrôle et l'attrapant par les bras, il le secoua, lui hurlant qu'il était temps qu'il se rentre dans le crâne que si, ses pères étaient bel et bien morts.

- Jace, arrête ! Arrivais-je enfin à formuler.

Il lâcha alors Rafael et partit en claquant la porte.

- Je vais lui parler. Me fit Clary en me lançant un regard désolé et en s'en allant à son tour.

Rafael essuya ses larmes rageusement et quitta la maison sans me laisser le temps de lui dire quoi que ce soit. Je voulus le suivre, mais Simon m'en empêcha.

- Je pense qu'il a besoin d'être seul... Me fit-il en me serrant dans ses bras. Max, tu restes dîner avec nous ? Essaya-t-il de plaisanter.

- Je préférerais que tu viennes avec moi, je souhaiterais te parler. Intervint mon père.

- Moi ? Demanda Max.

- Oui. Toi. S'il te plaît.

- Pour me dire quoi ?

- Il y a quelque chose que je voudrais te dire, si tu veux bien m'accompagner dans mon bureau.

Max grimaça. Il ne semblait pas avoir très envie de suivre son grand-père où que ce soit, et je ne pouvais que le comprendre.

- Ou tu peux rester ici, si tu préfères. Lui fis-je.

- D'accord... Si je comprends bien je dois choisir entre la peste et le choléra, c'est ça ? Nous fit-il en grimaçant à nouveau.

- C'est une drôle de façon de voir les choses... Commenta Simon.

PDV Rafael – New York – Appartement de Brooklyn

J'avalais une nouvelle gorgée de l'alcool le plus fort que j'avais trouvé dans ce foutu appartement, et attrapais le cadre photo sur le meuble de l'entrée.

- Je vais vous retrouver et tout le monde verra que je ne suis pas dingue ! Fis-je en le jetant au sol avant d'y verser de l'alcool dessus. A votre santé...

Un instant, je fus pris d'une furieuse envie d'y mettre le feu. Tout serait partie en fumée... Comme ma vie... Tout ça à cause d'une seule et même personne. Une personne qui m'avait abandonné il y a 7 ans et qui refaisait exactement la même chose aujourd'hui : Max. Je me rendis dans sa chambre. La porte était ouverte. Ah oui, c'est vrai qu'il s'était soi-disant réveillé ici après sa crise à la basilique. Je restais sur le seuil de la porte. L'envie de faire flamber tout ça refit surface. Bien plus forte cette fois. Portant à mes lèvres le goulot de la bouteille d'alcool, j'en bus une nouvelle gorgée en m'appuyant contre l'encadrement de la porte.

- T'es bien leur fils, il n'y a pas de doute. Tout comme eux, tu m'as laissé tomber, sans la moindre hésitation. Si ça se trouve, tu le savais depuis le début qu'ils étaient vivants... Ouais, je suis sûr que c'est ça ! Ouais !

Des larmes me brûlèrent les yeux, et je les essuyais rageusement. Son doudou fétiche quand on était gosse était sur le lit. Je m'en saisis et m'assis. Je le fixais un moment avant de sortir ma stèle et de faire un sourire mauvais à ce truc.

- Je t'ai toujours détesté...

Je traçais la rune du feu dessus et il s'enflamma instantanément. Je le jetais au sol et les flammes atteignirent le tapis, puis léchèrent les rideaux de la fenêtre et je reculais.

- Merde... Merde, merde, merde ! M'exclamais-je en constatant que tout était en train de prendre feu.

Paniqué, je quittais la pièce, mais, sous l'effet de l'alcool, je trébuchais et la bouteille glissa au sol, y répandant son contenu. Je me redressais, toussotant. De la fumée commençait à envahir l'ensemble de l'appartement, à l'image de l'incendie. Je cherchais ma stèle dans ma poche pour mettre fin à ce désastre, mais ne la trouvais pas. Je réalisais alors avec horreur que je l'avais laissé dans la chambre de mon frère... Impuissant, je me laissais glisser le long du mur du salon. L'air se faisait de plus en plus irrespirable et il faisait de plus en plus chaud. Ma tête se mis à tourner et je me dis qu'au final, ce n'était peut-être pas si mal de mourir comme ça...

- Rafael ! Rafael !

Un liquide froid coula sur mon visage et je me redressais en sursaut, repoussant violemment la personne penchée au-dessus de moi.

- Ah ben c'est pas trop tôt ! J'ai cru que t'avais claqué ! Me lança une voix de fille.

Crachotant à cause de l'eau que j'avais malencontreusement avalée, je mis un moment avant de réaliser où je me trouvais.

- Heureusement que je suis arrivée à temps. 1 pour sauver tes fesses, 2 pour sauver cet appartement.

Je regardais autour de moi. Personne n'aurait pu deviner qu'il était en flamme quelques minutes plus tôt. Je me tournais alors vers la fille qui m'a sauvé incontestablement la vie. Elle me sourit. Elle avait des cheveux entièrement rouges qui lui tombaient sur les épaules. Ses yeux violets étaient braqués sur moi.

- Tu te souviens de moi ? Me demanda-t-elle. Je suis..

- Anna. Ouais, je me souviens de toi. Tu es le chien de garde de mon frère.

- L'amie de ton frère. Rectifia-t-elle. Et tu devrais lui dire merci. C'est lui qui m'a demandé de surveiller tes fesses.

- Mon frère t'a demandé de me surveiller ?

- Yep. Apparemment votre... réunion... de famille, ne s'est pas très bien passée.

- Ouais... On peut dire ça comme ça..

Je me relevais et elle en fit de même.

- On peut savoir ce qui t'a pris ?

- Non. Tu ne peux pas. Et je n'ai pas besoin d'un.. chaperon !

- C'est con, parce que dorénavant, je vais te suivre partout où tu iras.

- Pitié... Murmurais-je à moi même.

Je me dirigeais vers la sortie mais elle me barra la route, un sourire amusé collé sur ses lèvres. Très jolies d'ailleurs... Je secouais la tête et l'écartais de mon chemin.

- Barre-toi !

- Non.

- Si.

- Non.

- Écoute, je ne suis vraiment pas d'humeur à supporter une dégénérée de sorcière, là ! Vraiment pas !

Elle croisa les bras, son sourire s'agrandissant. Elle claqua des doigts et la porte d'entrée se ferma dans un claquement. Je ne doutais pas une seule seconde que cette garce l'avait verrouillée.

- Je crois que tu ne vas pas avoir trop le choix. A moins que tu ne veuilles sauter par-dessus le balcon, mais ça fait quand même un peu haut.

- En voilà une idée ! Peut-être que si j'essayais de me suicider ça ferait sortir mes chers pères de leur trou !

Elle haussa les sourcils et pencha la tête sur le côté.

- Alors c'est vrai ? Ils sont vivants.

- Non, je suis juste dingue ! Rétorquais-je froidement.

- Max avait l'air de le penser...

- Ouais, je sais, j'avais remarqué.

- Je parlais du fait que vos pères soient vivants.

- Et bien il a changé d'avis...

- Non.

- Alors pourquoi il s'est rangé du côté de Jace ?!

- Il a menti. Se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules.

- Ou il a fait le gros lâche, comme d'habitude.

Elle ne répondit pas, prit place sur le canapé et tapota la place à côté d'elle.

- Et si tu me rejoignais... On va rester ici un moment, autant être... confortable.

- Et je peux savoir pourquoi je dois rester ici ?

- Parce que tu sembles suffisamment encore à cran pour refaire une connerie. Donc...

Elle tapota à nouveau la place à côté d'elle. Soupirant, je finis par accepter. Après tout, qu'avais-je à faire d'autres ?

- Bon alors, voyons voir ce que tes pères avaient comme film. Me dit-elle en faisant voleter des DVD devant elle.

- Je n'ai pas la moindre envie de regarder un film.

- Oh quel rabat joie ! Peut-être préfère tu regarder des vidéos de toi gamin ? Se moqua-t-elle en m'agitant un DVD devant les yeux.

Je le lui arrachais des mains et le jetais au sol, sans prendre la peine de regarder ce que c'était.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans...

- Aller, une toute petite vidéo. Je veux voir qu'elle bouille tu avais.

Elle se pencha pour attraper la boite au sol et son tee-shirt se releva légèrement, révélant le bas de son dos. Une cicatrice en barrait la peau sur toute la longueur. Instinctivement, je passais mes doigts dessus. Elle bloqua mon geste et m'écarta.

- Désolé... Je... Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- Il n'y a pas que toi qui as eu une enfance malheureuse.

Je baissais les yeux.

- Désolé.

- On peut regarder cette vidéo de toi, histoire que tu te fasses pardonner ?

Relevant la tête, je croisais à nouveau ses yeux. Ils étaient vraiment magnifiques. Elle me sourit. Son sourire aussi était magnifique. En fait, cette fille était...

- T'es plutôt canon quand on y pense. Avouais-je.

Elle rit et je me surpris à sourire à mon tour.

- Et toi tu es nul en drague.

- Je ne te draguais pas.

- Mais bien sûr... Bon, qu'étais-tu venu faire ici ? A part mettre le feu et te prendre une cuite, je veux dire ?

- Je sais pas trop... Avant, venir ici me rassurait, d'une certaine manière. J'avais l'impression qu'ils étaient encore là. Leurs présences étaient si fortes dans cet appart'...

- Tu crois vraiment qu'ils sont encore vivants ?

- Oui. J'ai vu mon père se battre des milliers de fois. Je me suis entraîné avec lui. Je sais comment il se bat. Et puis il y a ce truc qu'il était le seul à savoir-faire... Mais personne ne me croit, tout ça parce que la marque de Parabataï de Jace s'est effacée au moment de la mort de mon père, et qu'elle n'ait jamais réapparue.

- C'est quand même un détail plutôt...

- Non ! La coupais-je. Ne finis pas ta phrase, s'il te plaît. Je sais de quoi ça a l'air. Mais je sais pas... Je ne l'explique pas, je ne sais pas comment c'est possible, mais... Je ne suis pas fou et je ne prends pas mes rêves pour des réalités ! Je le sais, je le sens !

Je la fixais droit dans les yeux à présent et, bien qu'elle semble encore perplexe, elle semblait me croire.

- Et pour ton autre père ? C'est quoi ton explication ? J'ai accompagné Max là-bas. Tessa était collée à Magnus h24. Elle vous l'aurait dit si elle avait eu le moindre doute, non ?

- Je sais pas. Peut-être pas... S'ils sont réellement vivants et qu'ils se cachent, c'est qu'ils devaient avoir une bonne raison. Ces derniers temps j'ai entendu des choses... étranges.

- Du genre ?

- Cette sorcière qui a débarqué à Idris en demandant à voir le Consul Lightwood. Je crois qu'elle parlait de mon père.

- Ton père ? Mais... il n'a jamais été Consul, si ?

- Pas à ma connaissance, mais visiblement il y a un paquet de trucs que je ne sais pas.

- Tu as pu lui parler ?

- Non. J'ai pas eu le temps et après notre petite réunion familiale ratée, je me suis tiré et je n'ai pas pensé à... aller lui parler. A l'heure qu'il est, elle est sûrement enfermée à la Garde et je n'ai pas les accréditations pour y pénétrer. Donc...

- Un directeur d'Institut n'a pas les accréditations pour entrer à la Garde ?

- Bienvenue dans mon monde, Sorcière. Plaisantais-je.

- Bon, aller !

Elle se leva et mit ses mains sur hanches.

- Par où on commence ? Me demanda-t-elle.

- De quoi tu parles ?

- De la fouille de cet appart'. Si tes parents sont vivants, on va les retrouver, et il faut bien commencer à chercher quelque part.

- Je doute qu'ils soient cachés sous le canapé ou dans un tiroir ! Ris-je en la voyant ouvrir les tiroirs du bureau du salon.

- Eux, non, mais peut-être qu'on va trouver des indices qui nous mèneront à eux, ou en tout cas qui nous permettrons d'y voir plus clair ! Donc tu m'aides, ou tu comptes mater mon cul encore longtemps ? Rajouta-t-elle en me faisant un clin d'œil.

PDV Max - Idris

Je me massais les tempes en gémissant. Mon mal de tête ne passait pas, c'était même de pire en pire. Plus j'essayais de me souvenir de la nuit dernière, plus une douleur lancinante me vriller le crâne. Robert posa une tasse de café encore fumante devant moi, sur son bureau. Je la repoussais. Je ne pouvais rien avaler. Juste l'odeur me donnait envie de vomir.

- Tu vas bien ?

- Ouais... Ouais, ça va.

- Tu n'as pas l'air.

Je mourrais d'envie de l'envoyer se faire foutre, mais je n'en avais pas la force. Puis, plus vite cette entrevue serait terminée, plus vite je pourrais rentrer chez moi, auprès de ma fille. Puis je devais m'assurer qu'Anna avait bien reçu mon message de feu et qu'elle avait réussi à retrouver Rafael. Je le connaissais par cœur, il n'était pas très difficile de deviner où il avait pu aller.

- Ça me fait plaisir de te voir. Tu me manques tu sais. Vous me manquez tous les deux. J'ai conscience que j'aurais dû m'occuper de vous à la mort de vos parents mais... Heureusement que Maryse était là. Et Jace et Izzy aussi.

Je ne pus empêcher une exclamation de dédain franchir mes lèvres.

- Max, ce n'était pas de leur faute, c'est toi qui les as repoussé.

Je finis par relever la tête vers lui. Ce simple geste, m'étourdit quelques secondes. A mon avis, je devais avoir une tête à faire peur.

- Peut-être qu'une conversation maintenant n'était pas une bonne idée. Me fit Robert. Tu devrais aller te reposer. Tu peux rester à la villa tu sais, c'est chez toi.

- Non, ce n'est pas chez moi. Ça ne l'a jamais été. Ni pour moi, ni pour Rafael, ni pour mes pères. Ni même pour le reste de la famille d'ailleurs. Personne ne se sent ici chez lui.

- C'est vrai, tu as raison. Mais ce que je voulais dire, c'est que si tu as besoin de...

- Je sais ce que tu voulais dire. Mais je vais rentrer à New York, on m'attend. Lui annonçais-je en me levant.

- Tu vas retrouver ta fille, je suppose ?

La main sur la poignée, je me figeais. Rafael... Tu ne pouvais donc pas te taire ?

- Je vois que la nouvelle est arrivée à tes oreilles. Lançais-je froidement.

Il s'avança vers moi et me serra dans ses bras. Surpris, je le laissais faire.

- J'espère qu'un jour tu me permettras de la voir. Je sais que je n'ai pas été assez présent pour toi, mais j'aimerai me rattraper.

Je me détachais de lui en grimaçant.

- Ouais, peut-être un jour...

- Merci... Je pourrais savoir au moins comment elle s'appelle ?

- Loane.

- Quel âge elle a ?

- 7 mois...

- Oh ! C'est encore un bébé !

- Ouais...

- Alec aurait tellement aimé pouvoir la connaître !

- Sans blague... Il faut vraiment que j'y aille là !

J'ouvris la porte à la volée et partis presque en courant. Parler de ma fille et du bonheur qu'aurait pu avoir Alec en la connaissant, fit monter la colère en moi. S'il était vraiment vivant, alors il le savait probablement déjà et alors ça voulait dire qu'il m'avait laissé affronter ça seul... Qu'il m'avait regardé essayer de sauver en vain la fille que j'aimais... De rage, j'envoyais une boule de feu sur la fontaine de la place de l'Ange. Elle éclata en mille morceaux dans un fracas assourdissant. Des flashs de la basilique défilèrent alors devant mes yeux et je me pris dans la tête dans les mains. J'avais l'impression qu'elle allait exploser. Je revoyais la statue de l'Ange se briser sur le sol, je revoyais les néphilims, furieux, s'avancer vers moi, j'entendais Simon me hurler je ne sais quoi et...

- Papa... Murmurais-je.

J'étais debout au milieu de la basilique. Ça ne pouvait pas être réel... Pourtant, ces yeux de chat qui me fixaient, je les aurais reconnus entre milles...

J'ouvris les yeux, le souffle court. J'étais tombé à genoux sur la place. Tremblant, je me relevais et pris la direction de la forêt de Brocelinde. Il fallait que je parte d'ici le plus vite possible, il fallait que je retrouve Rafael, que je lui dise... Que je lui dise que je me souvenais de tout.

PDV Jace – Lac Lynn – Idris

Assis sur la plage, je tournais un morceau de flèche entre mes doigts en repensant aux paroles de Rafael. J'aurais tellement voulu que ce soit vrai... Relevant la manche droite de ma chemise, je passais les doigts sur l'endroit où aurait dû se trouver ma marque de parabataï.

- Je ne sais plus quoi faire avec eux, Alec. Max et Rafael me détestent. Je ne sais plus quoi leur dire pour alléger leur peine. Vous leur manquez tellement... Vous nous manquez à tous. Murmurais-je.

Je levais les yeux vers le ciel. Et si c'était vrai ? Et si tu étais vraiment vivant ?

- Tu me l'aurais dit, Alec ? Tu me l'aurais dit si tu étais vivant ? Je le sentirais, je le sentirais forcément...

Une main douce essuya mes larmes et je relevais les yeux vers ma femme. Elle s'assit à mes côtés et posa sa tête contre mon épaule.

- Il me manque tellement... Lui fis-je. Tellement... J'ai l'impression de vivre comme un automate depuis qu'il n'est plus là.

- Il était ton frère, ton parabataï, me fit-elle avec douceur. Tu as perdu une partie de toi, Jace, ce que tu ressens est normal.

- Ouais... J'aimerais tellement que ce soit plus simple avec ses fils. C'était déjà dur de voir Max me haïr, mais si maintenant même Rafael me déteste...

- Ils ne te détestent pas. Ils ont perdu leurs pères si jeunes, après tout ce qu'ils avaient déjà traversé. Max ne connaît pas sa famille biologique, et ceux qu'ils l'ont élevé et qu'il a aimé comme sa propre famille, sont partis bien trop tôt. Quant à Rafael... Il a d'abord dû faire le deuil de ses parents biologiques, il a vécu dans la rue, et alors qu'il avait enfin un foyer, tout s'est à nouveau écroulé.

- Et ils n'avaient vraiment pas besoin d'un oncle qui leur hurle dessus que leurs pères sont bien morts.

- Tu as été dur avec eux, c'est vrai. Surtout avec Rafael. Mais, je pense aussi qu'un petit recadrage ne leur fait pas de mal. Ils ont tendance à dépasser les bornes, il faut le leur reconnaître.

- En même temps, Magnus n'a jamais aimé qu'on lui dicte quoi faire. Ils tiennent ça de lui.

Elle rit, adoucissant ma peine.

- Il me manque lui aussi. Confia-t-elle.

- Petit biscuit... Fis-je en l'imitant grossièrement.

- Alyssa lui était toujours derrière... J'ai du mal à croire qu'il est mort lui aussi. Pendant toutes ces années, j'avais espoir qu'il revienne.

- Moi aussi... Moi aussi ! Avouais-je en déposant un baiser dans ses cheveux.

PDV Rafael – Appartement Brooklyn

On avait beau eut fouiller dans tous les recoins de cet appartement, retournant tiroirs, livres, boîtes... Rien. Il n'y avait strictement rien qui prouvait que mes pères étaient toujours en vie. Peut-être m'étais-je fait des idées après tout ? Je commençais vraiment à le croire... Anna passa sa main dans mes cheveux.

- Ne rien trouver ici, n'est pas étonnant, Rafael. Tu ne dois pas laisser tomber pour autant !

- Ouais...

J'avais besoin de me changer les idées, de penser à autre chose, sinon je sentais que j'allais exploser. Cette histoire allait me rendre dingue. Alors, ne réfléchissant plus, je l'attirais vers moi et collais mes lèvres aux siennes. Elle me rendit mon baiser et je l'assis sur le bureau derrière nous, arrachant sa chemise au passage. Une petite voix dans ma tête me disait que ce n'était pas le bon moment, que c'était une connerie et que mon frère allait probablement me tuer lorsqu'il apprendrait que j'avais couché avec son amie, mais je la fis taire. Max me détestait déjà de toute façon, on n'était donc pas à un truc près. Elle noua ses jambes autour de mes hanches tout en faisant glisser ma veste au sol. Je m'occupais d'enlever le reste de nos vêtements et elle se mordit la lèvre inférieure.

- Coucher avec une créature obscure... il n'y a pas de doute, tu es bien un Lightwood !

- Tais-toi ! Lui ordonnais-je en la faisant mienne.

Elle poussa un gémissement et je capturais à nouveau ses lèvres....

PDV Max - Idris

Je parcourus la forêt de Brocelinde en courant jusqu'à ne plus avoir de souffle. M'arrêtant, je me mis à hurler autant que je pouvais. Je les détestais, je les détestais tous...

- Max ?

Je me retournais brusquement et, aveuglé par la colère, je saisis ma chère cousine par la gorge.

- Max... Arrête... arriva-t-elle à dire en essayant de se dégager en tirant sur mon bras.

- Ferme là ! Ferme là !

Je resserrais ma prise sur sa gorge alors que son visage bleuissait.

- Tu...vas.. me.. tuer... arrête...

Une larme s'échappa de ses yeux et glissa sur ma main et ce fût comme un électrochoc. Je la lâchais et elle s'écroula. Paniqué, je m'agenouillais à ses côtés et encadrais son visage de mes mains.

- Alyssa ! Non, s'il te plaît, Al' ouvre les yeux ! Al' ! Hurlais-je, le visage baigné de larmes. Respire... Respire... Pitié...

Je fis courir des flammes bleues sur son corps, espérant que ma magie soit suffisante pour la sauver. Elle ne bougeait toujours pas, et la panique m'avait entièrement envahie à présent.

- Non ! Alyssa ! Réveille-toi, je t'en supplie !

Par l'Ange, qu'avais-je fait...

Fin PDV Max – Appartement Catarina

Tournant en rond dans l'appartement, un homme enveloppé dans une cape noire semblait attendre quelqu'un avec impatience.

- Bon sang, qu'est-ce qui lui prend autant de temps ?! Râla-t-il, de l'anxiété perçant sa voix.

Un autre homme apparût, tenant un bébé dans les bras. A sa vue, il laissa tout de même échapper un sourire.

- Elle est magnifique...Lui fit-il.

- C'est notre petite fille, tu te rends compte ? On est grands-pères, tous les deux ! Lui répondit-il, les yeux humides.

La porte de l'appartement s'ouvrit, et ils se retournèrent tous deux vers la nouvelle arrivante. Catarina, ses cheveux d'un blanc neigeux relevé en un chignon, se précipita vers le premier homme et le serra dans ses bras.

- Mon dieu... Mon dieu, je n'arrive pas à croire que tu es là ! Que vous êtes là... Tous les deux ! Ajouta-t-elle en levant les yeux vers celui qui avait toujours le bébé dans ses bras.

- Bonjour, Catarina. Lui fit-il.

La sorcière s'écarta avant de mettre un léger coup de poing dans la poitrine de l'homme qu'elle venait de serrer contre elle.

- Magnus Bane, tu as une dette énorme envers moi maintenant ! Je te garantis que ton entière vie d'immortel, tu vas la passer à mon service !

- Je me doute, oui.

- Alexander, c'est aussi valable pour toi !

- Je n'en doutais pas.

Magnus essuya une larme sur le visage de son amie.

- Je rêve ou tu pleures ?

Elle repoussa sa main et il sourit.

- Tu rêves !

- D'accord. Je t'ai quand même un peu manqué ?!

- Pas du tout !

- Si, je t'ai manqué !

- Non.

- Si.

- Hey, arrêtez un peu tous les deux ! Leur ordonna Alec avec un grand sourire en berçant le bébé contre lui. Vous allez la réveiller.

- Oh tu sais, quand elle dort, rien ne la réveille ! Lui fit Catarina.

- Comme son papa. Compléta Magnus.

Il s'installa dans un fauteuil du salon.

- Où étais-tu ? Tu as mis bien du temps pour arriver. Demanda-t-il à la sorcière, une pointe de reproche perçant sa voix.

Il suivit son mari du regard. A le voir comme ça, il avait du mal à imaginer que c'était un redoutable guerrier. Il leva les yeux au ciel en le voyant faire des gazouillis à la petite dans ses bras. Son attention ayant été porté ailleurs, il n'écouta pas la réponse de Catarina. Mais au vu de la façon dont elle le regardait, il jugea que ça n'avait sûrement pas été amical.

- Je suis désolé. Nous n'avions pas le choix.

- Ce n'est pas à moi qui va falloir dire ça. Mais à votre famille. A vos fils. Et croyez-moi, la seule chose qui m'empêche de vous réduire en miettes tous les deux, c'est que vos fils vont s'en charger.

- On sera leur expliquer. Trouver les mots. Lui assura Magnus, bien qu'au fond de lui il n'en était pas aussi certain.

- Je vous le souhaite, vraiment. Mais Max et Rafael ont un caractère très... affirmé. Puis... Rafael t'a reconnu. A Idris. Annonça-t-elle à Alec.

Celui-ci baissa les yeux.

- Je sais... Mais j'avais besoin de le voir. Après ce que Max avait fait à la basilique... J'avais besoin de m'assurer que pour Rafael ça allait. Et quand je l'ai vu, j'ai ressenti le besoin de me rapprocher de lui. Je n'arrivais pas à partir. Et...

- Et tu as failli lui révéler que tu étais vivant.

- Oui...

Flash-Back – PDV Alec

Je fermais la porte de cette maison dans laquelle on s'était réfugiée avec Magnus depuis des années. J'avais fini par m'y sentir chez moi, d'une certaine façon, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle me paressait hostile. Magnus passa la tête par la porte du salon, un verre de vin à la main. Lorsqu'il me vit, son sourire disparut.

- Alexander ! Que s'est-il passé ? Me demanda-t-il en se précipitant sur moi, laissant son verre sur le meuble de l'entrée.

Craquant complètement, je me laissais glisser le long de la lourde porte de bois et mes larmes se mirent à couler sans que je ne puisse les retenir. Je me pris la tête dans les mains. Ces 7 dernières années avaient été un véritable enfer, mais ces derniers temps, le fait d'être mort aux yeux des personnes que j'aimais le plus au monde, était devenu plus dur... Beaucoup plus dur. Insupportable même.

- Alexander...

Je relevais la tête vers Magnus. Il essuya mes larmes.

- Je le supporte plus, Magnus. Il faut que ça s'arrête !

- Je sais, Alec. Je le sais.

- J'y arrive plus ! Voir mes fils, les voir aussi mal et ne pouvoir rien faire, devoir encore rester là, les bras croisés à les voir souffrir, ne pas pouvoir leur parler, ne pas pouvoir les rassurer, ne pas pouvoir leur dire que je suis là, qu'on est là, que tout va bien, et que putain on n'est pas mort ! Je ne peux plus faire ça ! Explosais-je. Je les ai vu bien trop de fois pleurer, j'arrête, c'est bon !

Je me relevais, repoussant Magnus au passage. J'ouvris la porte pour sortir, m'en aller loin de cet endroit et retrouver ma famille... Nos fils... Mais Magnus la referma aussitôt et la verrouilla à l'aide de sa magie.

- Ouvre cette putain de porte, Magnus ! Ouvre là ! Hurlais-je en tirant sur la poignée.

Il me plaqua alors contre cette dernière, plaçant ses deux mains de chaque côté de ma tête.

- Alexander, calme-toi, s'il te plaît. Pour moi aussi c'est dur, tu le sais. Ce sont aussi mes fils, et ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi de devoir faire le mort. Moi aussi je rêve, tous les soirs, de pouvoir à nouveau les serrer dans mes bras. Mais on ne peut pas, Alexander, on ne peut pas. Pas maintenant. N'oublie pas pourquoi nous avons dû faire ça. Cette cause était noble, Alec. Nous l'avons fait pour eux...

- Je sais... je sais ! Je sais que c'était mon idée, mais... Magnus, je veux que tout ça se termine.

- Si notre plan fonctionne, on sera très bientôt de nouveau à leurs côtés.

Il continua à me rassurer, et ses paroles finirent, comme toujours, par me calmer. Je me retournais, collant mon dos contre la porte. Il posa son front contre le mien.

- Je t'aime, Alexander.

- Je t'aime aussi, Magnus. Je suis désolé... J'ai suivi Rafael jusqu'au Lac Lynn et... Et j'ai failli lui révéler que j'étais vivant. Si Jace n'était pas arrivé à ce moment-là... Mais même là, je n'ai pas pu me résoudre à m'en aller. Je me suis caché et je les ai observés. Rafael m'a reconnu, il savait que c'était moi. Je suis tellement désolé...

- ... Tu sais, l'autre jour quand j'entendais Rafael hurler contre Tessa de ne pas me tuer, alors que je jouais au sorcier inerte... J'ai failli craquer, mettre fin à cette mascarade morbide et aller serrer mon fils dans mes bras. Je n'ai jamais eu aucune décision plus dure à prendre que celle-là. Je torturais mon fils alors que j'aurais pu lui rendre son sourire. Tu n'es pas le seul à avoir eu un moment de faiblesse, Alec. Nous ne sommes pas des surhommes. Mais n'oublie jamais, que tout ce qu'on a fait, on l'a fait pour eux. Pour qu'ils puissent vivre dans un monde meilleur, qu'ils soient libres d'aimer qui ils veulent, qu'ils puissent être qui ils veulent. Pour que Max ne soit pas traité comme une bête de foire !

- Je les aussi fait pour toi... pour nous... Confessais-je.

Il me sourit.

- Je sais mon ange. Moi aussi. Le jour où je t'ai épousé, je t'ai promis d'être toujours à tes côtés, peu importe les décisions que tu prendras, peu importe où tu ailles...

Appartement de Catarina – FIN PDV Alec

- J'ai eu un moment de faiblesse. Ne crois pas que la tristesse de mes fils, de ma famille, ne m'atteint pas, Catarina.

Posant le bébé dans son berceau, il s'avança ensuite vers la sorcière et releva sa veste sur son bras droit, révélant sa marque de parabataï.

- Le charme que Magnus a jeté sur celle de Jace et le fait qu'il m'ait vu mourir sous ses yeux, suffit à lui faire penser que je suis bel et bien mort. Mais elle est toujours là, et je ressens sa peine. J'ai ressenti sa tristesse, sa douleur, chaque jour pendant 7 ans. J'ai failli craquer des centaines, des milliers de fois. J'avais l'impression de mourir à petit feu !

Catarina soupira et lui fit abaisser le bras.

- Je n'ai jamais dit le contraire, seulement vous auriez pu me le dire plus tôt ! Leur reprocha-t-elle.

- Et tu aurais dû mentir pendant des années toi aussi. Regarder nos fils pleurer dans tes bras et trouver le courage de ne pas leur dire la vérité. Lui fit Magnus, d'un ton grave. Tu as été bien plus qu'une marraine à leurs yeux. Tu étais la mère qu'ils n'ont jamais eue. Alors aurais-tu eu le courage de mentir aussi longtemps ? Je ne crois pas, Cat'. Tu as dû le faire ces derniers jours et tu les as évités comme la peste. Tu as presque failli le dire à Rafael lorsqu'il est venu me voir.

Elle baissa les yeux.

- Nous avons juste voulu t'éviter cela. Ce n'était pas un manque de confiance en toi, bien au contraire. Nous n'avions pas le droit d'infliger ce fardeau à qui que ce soit. Pas à des personnes aussi proches de nos fils.

- Vous auriez pu aussi leur dire. Ils savent tenir leur langue, aussi surprenant que ça puisse être !

- Non. Ça aurait été les mettre en danger, c'était hors de question !

- Je comprends. Vous allez faire quoi maintenant ?

- Leur dire la vérité. S'exclamèrent en chœur Alec et Magnus.

Catarina hocha la tête, approuvant leur décision.

- Et pour la Cohorte ?

- On s'en occupe. Répondu aussitôt Alec.

- Bien. Je n'en serai pas plus visiblement.

Sa peau bleue prit une teinte plus foncée et Magnus lui attrapa la main.

- Cat', ce n'est pas contre toi. On ne peut simplement pas tout te dire pour le moment.

- Et pourquoi ?! Maïa et Tessa le savaient, elles ! Lança-t-elle d'un ton empli de reproches.

- On avait besoin des connaissances de Jem et comme il refusait de mentir à Tessa...

- Vous avez réponse à tout, comme toujours... Je n'arrive pas à croire qu'elle m'ait menti pendant si longtemps !

- On ne lui a pas laissé le choix, mais ça n'a pas été facile pour elle, loin de là. Confia Magnus en se levant. Est-ce que tu sais où sont les garçons ?

Catarina secoua négativement la tête.

- J'étais à Idris, et j'ai croisé ta sœur. Précisa-t-elle à Alec. C'est pour cela que j'étais en retard. Vos enfants avaient convoqué un conseil de famille et ça ne s'est pas très bien déroulé. Surtout entre Jace et les garçons.

- Comment ça ? Interrogea Alec. J'avais remarqué une tension entre Rafael et Jace au lac Lynn mais je n'en ai pas compris la raison.

- La raison ? Mais c'est toi la raison, Alec. Rafael t'a reconnu et il s'est dit que grâce à la rune parabataï, Jace le savait forcément, et le lui cachait. Jace n'a pas voulu le reconnaître, mais au fond de lui il espérait que les propos de Rafael sur ta résurrection soient vrais. Vos fils l'ont obligé à montrer sa rune, qui bien entendu, était absente. Blessé par les accusations de ses neveux, il a dit des propos qui ont dépassé sa pensée. Puis bien entendu, comme à l'accoutumée, Rafael et Max se sont disputés. Rafael a frappé son frère et... il a disparu.

- Attends, pause. Comment ça « comme à l'accoutumée Rafael et Max se sont disputés » ? Demanda Magnus, les sourcils froncés.

- Max et Rafael se vouent une haine pas possible depuis des années. Ils sont constamment l'un contre l'autre. Max ne parle d'ailleurs plus à aucun membre de votre famille. C'est moi qui me suis occupé de lui lorsque vous vous êtes fait passer pour mort. Il ne voulait plus parler aux néphilims. Il ne sentait plus à sa place, il avait l'impression que tout le monde le détestait, et l'accusait de votre mort. Rafael a fini par lui en vouloir de s'être détourné d'eux, de lui, et il a effectivement reproché à son frère votre mort. Puis un jour, il y a eu une dispute plus forte que les autres. Rafael a.. Il a failli tuer Max. Max a essayé de se suicider, s'ouvrant les veines à de nombreuses reprises. Puis il a rencontré la mère de la petite. Ils sont vite devenus très proches, d'abord en tant qu'amis, puis au fil des années leur relation est devenue plus... sérieuse. Jusqu'au jour où il est venue m'annoncer qu'elle était enceinte. Je n'arrivais pas à y croire. C'était un miracle. Mais la grossesse a vite mis la vie d'Ariana en danger. Mais elle refusait de perdre son bébé, quitte à sacrifier sa vie pour lui. Mais elle savait, elle savait qu'elle mourait en la mettant au monde. Et elle savait que Max aurait besoin plus que jamais de son frère. Alors elle s'est mise en tête de le réconcilier avec Rafael. Mais cela faisait des années que les relations entre chasseurs d'ombres et créatures obscures étaient... tendues. Inamicales. Alors quand Rafael l'a vu tourner autour de l'Institut, il a envoyé les gardes. Ariana a fui aussitôt mais pour ça elle a dû créer un portail et les repousser. Il n'y a pas eu de blessés, mais l'utilisation de sa magie l'a affaiblie. Je n'ai pas eu d'autres choix que de déclencher l'accouchement pour ne pas la perdre elle, et la petite. J'ai tout fait pour les sauver toutes les deux, malheureusement...

Catarina ferma les yeux, laissant une seule larme rouler sur sa joue. Elle l'essuya rapidement. Alec, pâle, serrait la main de Magnus. Ce dernier, s'était laissé retomber sur le canapé, livide.

- C'est avec Max que vous aurez le plus de mal. Continua Catarina. Il a affronté de plus dures épreuves que Rafael et il a une colère en lui que vous ne pouvez imaginer. Il est très protecteur avec Loane. Elle sera probablement la sorcière la plus puissante de tous les temps, et il craint qu'on veuille la tuer si l'on apprend la vérité. Il la cachait jusqu'ici, mais Rafael l'a annoncé à toute la famille à la minute où il l'a su.

Il y eut un silence qui sembla durer des heures. Ils pleuraient tous les deux silencieusement. Elle était heureuse de les revoir, mais une partie d'elle leur en voulait. Elle les admirait pour leur sacrifice, mais pour elle aussi ces dernières années avaient été dures. Il faudrait du temps pour qu'elle leur pardonne entièrement...

PDV Rafael – Appartement Brooklyn

Je regardais Anna se rhabiller, réfléchissant à ce que je venais de faire. Je me levais à mon tour du canapé et enfilais ma tenue de combat. Elle me jeta un regard moqueur.

- Oh Rafael, ne fais pas cette tête-là. On est des adultes, on a passé l'âge de jouet à la poupée.

- Ouais, mais ce n'était pas une raison pour... Je suis désolé, je n'aurai pas dû...

- Me faire l'amour comme un dieu ? Visiblement, ce qu'on dit des chasseurs d'ombres étaient vrais.

- Ce qu'on dit des sorciers aussi ! Rétorquais-je.

- Je comprends pourquoi tes parents se sont mariés ! Me fit-elle.

Elle me fit un clin d'œil, un grand sourire étirant ses lèvres.

- Elle est où la salle de bain ? Il faut que je me refasse une beauté !

- Au fond du couloir, à droite.

- Thank's !

- Ouais ! You're welcome ! Mais simple question, on dit quoi sur les chasseurs d'ombres ? Hein ? Anna ? Anna ?!

- Rafael, il faut que tu viennes voir ça ! Me cria-t-elle.

Je la rejoignis dans la salle de bain.

- Quoi ? Tu veux un second round ?

- Non, regarde.

Elle me désigna la peluche pirate, ancien doudou de Max. Je l'avais fait brûler quelques heures auparavant et pourtant elle était là, posée sur la baignoire, dans le même état que lorsque je l'avais trouvée dans la chambre. Elle semblait me regarder.

- Pourquoi t'as sauvé ce truc ? Lui reprochais-je. Ce truc m'a toujours foutu la trouille. Et qu'est-ce qu'il fout dans la salle de bain ?!

- Je ne l'ai pas fait. Je suis très doué, mais je ne peux rien faire avec des cendres. Et je ne vais pas relever ta dernière remarque.

- Si tu dis ça a quelqu'un, je.. Attends, comment ça ce n'est pas toi qui as réparé cette chose ?

Elle me fit signe qu'elle en avait aucune idée et mon regard passa d'elle à la peluche.

- Si c'est pas toi, comme ce truc est arrivé ici ?

Il se mit alors à chanter et on sursauta tous deux, faisant un bond en arrière.

- Putain, ta raison ce truc fou les jetons ! S'exclama-t-elle en l'attrapant et en commençant à le démembrer.

- Fais-le exploser, ça ira plus vite !

Elle se figea et ne me répondit pas.

- Quoi encore ? Demandais-je. Tu as pitié de lui ?!

Elle se tourna alors vers moi et sortit une enveloppe kraft.

- C'est adressé au Consul Alexander Lightwood.

Je perdis mon sourire et la lui arrachais des mains. Sortant la lettre, j'eus l'impression que mon cœur s'était arrêté de battre.

- Qu'est-ce que ça dit ?

Incapable de lui répondre, je la lui tendis et m'appuyais contre le lavabo. Elle l'a lue à voix haute :

« Cher Consul Lightwood,

Zara Dearborn et ses acolytes montent en puissance. Ils veulent nommer Balogh à votre place si vous ne cédez pas à leur requête de faire implanter une puce sur toutes les créatures obscures. Les Fées ne vont pas tarder à en entendre parler, et la guerre sera définitivement déclarée. Il faut absolument éviter ça. Malheureusement, il n'y a qu'un seul moyen d'y arriver. Il faut les éliminer un à un. Je pourrais gouverner à votre place, pendant un temps. Ils ne savent pas que je vous soutiens. Les avis tempérés concernant les créatures obscures, que j'affiche devant tout le monde, les calmeront un temps. Mais il faudra agir vite. On doit éliminer la Cohorte. Vite, je vous le répète. Vous et votre famille êtes en danger. Votre dernier amendement à soulever une révolte. Votre mari et votre fils sont les premiers ciblés par la Cohorte. Agir dans la lumière n'est plus possible, Monsieur le Consul. J'ai conscience que cela vous coûte de retourner dans l'ombre, mais je crains que nous n'ayons plus le choix... S'ils vous renversent, alors ... J'ai peur pour la femme que j'aime... Nous avons besoin de vous. Nous n'avons plus que vous »

Frederico Gonzales

- Frederico Gonzales ? Mais c'est... S'exclama Anna.

- Le consul actuel... oui.

- Mais... Je n'ai jamais entendu dire que ton père avait été consul...

- Je sais.. moi non plus. Mais visiblement, il l'était.

- Mais pourquoi l'avoir mis dans cette... peluche...

Je réfléchis un instant avant de comprendre.

- Quand Alec m'a ramené d'Argentine, je ne parlais pas la langue, pas très bien en tout cas, alors Max me faisait des dessins pour me parler. Le soir, je faisais souvent des cauchemars, alors il...

Les larmes aux yeux, j'avais du mal à parler. Tous ces souvenirs, que je m'étais forcé d'enfouir au fond de moi, me faisaient mal. Anna me prit la main et la caressa du pouce, me donnant du courage pour continuer.

- Il... il avait peur de se faire punir s'il se levait en pleine nuit, alors il se servait de sa peluche pour m'emmener les dessins. Chaque fois que je me réveillais, j'avais ce truc sur mon lit, à deux centimètres de ma tête ! Ris-je en essuyant mes larmes. Et des dessins pleins mon lit. C'est pour ça que cette peluche me fiche la trouille. Parce qu'à chaque fois que je me réveillais d'un cauchemar, elle était là. Mais Max l'adorait et il était persuadé que ça me rassurait. Alors...

- Alors tu n'as jamais démenti.

- Non. C'était mon petit frère...

- Vous étiez tellement proches tous les deux...

- Ouais...

- Ils représentaient quoi ces dessins ?

- Notre famille. Un foyer.

Je me saisis de la peluche.

- Quand on a grandi, on a continué à s'envoyer des messages par l'intermédiaire de ce truc. Nos parents le savaient. Il n'y avait que nous quatre qui le savions.

- La meilleure cachette pour vous envoyer un message sans que personne ne le découvre... Observa-t-elle.

- Avec ça (je lui montrais la lettre dans ma main), je vais surtout pouvoir les localiser !

Je me précipitais dans le salon, Anna sur mes talons, et me figeais. Alyssa se tenait au milieu de la pièce, soutenant difficilement mon frère. Un portail se referma derrière eux au moment où Max s'écroulait à terre.

- Max ! Criais-je en me précipitant sur lui, suivit d'Anna.

Il était recouvert de sang, à l'image d'Alyssa, qui semblait comme paralysée.

- Max, réponds-moi ! Max !

Déchirant sa chemise, je gémis d'horreur. Une plaie béante était présente le long de son abdomen. Je mis une main dessus, espérant stopper l'hémorragie.

- Soigne-le ! Hurlais-je à Anna.

- J'essaye !

Elle faisait courir des flammes bleues sur sa blessure, mais ça ne semblait pas fonctionner.

- Qu'est-ce qui se passe ?! Pourquoi ça ne marche pas ?!

- Je ne sais pas...

- Elle... La lame... Empoisonnée... Nous fit Alyssa.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui s'est passé, putain ?! Al' ! Hurlais-je.

Elle sembla sortir de sa torpeur, et s'agenouilla à mes côtés et m'aida à comprimer la plaie.

- On a été attaqué...

Flash Back – PDV Alyssa

J'ouvris les yeux en sursaut, crachotant. Je mis la main à ma gorge, essayant de reprendre une respiration normale, mais cela était douloureux. Max était penché sur moi, en pleurs, me murmurant des mots d'excuse. Je me souvins alors de la raison pour laquelle je me trouvais ici, et j'ouvris des yeux horrifiés. Il dut croire que c'était dirigé vers lui, car il recula et se prit la tête dans les mains.

- Je suis désolé, désolé... je ne sais pas ce qui m'a pris ! Pardon, pardon, pardon !

Je réussis à me lever et lui attrapais la main.

- Max... Elles arrivent !

- Pardon...

- Max ! Les Fées, elles arrivent !

Il me fixa un instant puis, réalisant ce que je venais de dire, il créa un portail. Malheureusement, avant qu'on ait pu le traverser, on se retrouva encerclé par des chevaliers fées. Pointant leurs lances vers nous, aucune émotion ne paressait sur leurs visages. Je sortis mon poignard séraphique, bien que je savais n'avoir aucune chance. Je lançais un regard désespéré à Max.

- Dis-moi que ta magie suffira...Murmurais-je, pleine d'espoir.

- Non... Ils sont des centaines...

Je regardais autour de moi. Plus ça allait, plus elles étaient nombreuses.

- C'est quoi ce délire...

- Il faut croire qu'on est important. Ironisa Max. Tu restes derrière moi, quoi qu'il arrive.

- On va mourir tous les deux, de toute manière, tu es au courant de ça ?!

- Non... Quand je te le dirai, tu cours jusqu'au portail !

- Pas sans toi !

- On n'a pas le temps de discuter là !

Il leva la main pour utiliser sa magie contre les Fées, mais je bloquais son geste.

- Attends, regarde. Elles n'attaquent pas.

Elles nous entouraient, elles semblaient menaçantes, mais elles ne nous faisaient aucun mal. Une d'entre elles finit par s'avancer et s'adressa à nous :

- Dans un monde de chaos, de destruction et de discrimination, il n'y a que deux mots qui me donnent de l'espoir pour l'avenir, lequel ?

Max et moi échangeâmes un regard d'incompréhension.

- De quoi il parle ? Demandais-je à Max à mi-voix.

- J'en ai aucune idée...

La Fée fronça les sourcils et une de ses acolytes lui murmura quelque chose à l'oreille.

- Vous ne faites pas partis de l'Exil. Observa-t-il.

- Non. Écoutez, on ne vous veut aucun mal. Leur fis-je.

- Parle pour toi ! Ils tuent les miens les uns après les autres ! Fit Max.

- Ce n'est pas nous qui les tuons ! C'est la Cohorte !

- La quoi ?!

- Qui êtes-vous ? Nous demanda la Fée en pointant sa lance vers nous et ignorant la question de Max.

- Je suis Alyssa Herondale-Lightwood, et lui (je désignais Max d'un signe de tête) c'est mon cousin, Max Lightwood-Bane.

Aussitôt, ils abaissèrent leurs lances et se mirent à genoux devant Max.

- Navré, j'ignorais qui vous étiez. J'ai un profond respect pour votre père.

Max allait répondre mais il se contenta de pousser un cri douleur avant de s'effondrer à genoux, deux mains sur sa poitrine. Je poussais un cri d'horreur en voyant la flaque de sang qui commençait à se former à ses pieds.

- Par l'Ange, Max ! Pourquoi avez-vous fait ça ?! Hurlais-je, les larmes aux yeux, au chevalier Fée.

- Ce n'est pas moi !

Il s'avança alors que ses sbires s'étaient tournés vers les bois, lances levées.

- La lame est empoisonnée ! Me fit-il en examinant celle qui avait blessé Max. Il faut l'emmener auprès de son père ! Immédiatement !

- Son père est mort ! Lui criais-je en pleine panique, mais il ne sembla pas m'écouter.

- Tu peux te lever ? Demanda-t-il à Max.

Ce dernier lui fit non de la tête, blanc comme un linge et se tordant de douleur.

- Et bien il va falloir ! Lui lança le chevalier avant de le forcer à se mettre debout.

Max poussa un cri de souffrance et chancela. Mettant levée à mon tour, je le retenu de justesse. Derrière moi, j'entendis des cris et je vis des loups-garous se précipiter au-dessus des Fées, tout crocs sortis vers les bois. D'où j'étais, je n'arrivais pas à voir ce qui se passait, ni contre qui il semblait se battre.

- Il faut que vous traversiez ce portail, maintenant ! M'ordonna le chevalier Fée avant de me traîner jusqu'à celui-ci. Juste avant que nous le traversions, il me glissa « Passe un message à Alexander Lightwood : Zara Dearborn est morte ! ».

Je n'eus pas le temps de lui demander plus d'explications qu'il m'avait déjà poussé à travers le portail.

Fin Flash Back – PDV Rafael

- Il faut appeler Catarina ! S'exclama Anna alors que je fixais ma cousine comme si c'était la première fois que je la voyais.

Tout ce que je retenais de son histoire, c'était que mon frère venait de se faire éventrer par une lance empoissonnée. Il commença à cracher du sang et il agrippa le col de ma veste pour m'attirer vers lui.

- Promets...moi... de... prendre soin... de...ma fille...

- Tu ne vas pas mourir ! M'exclamais-je d'une voix tremblante. Putain, Anna, grouille-toi !

- Je fais ce que je peux, elle ne répond pas !

- Essaye encore, envoie-lui un message de feu, ou je sais pas, mais fais quelque chose !

- Rafe... Murmura Max entre deux râles.

- Chut, ne parle pas... Ça va aller, on va te soigner, ok ? Ça va aller !

Mes mains tremblantes et tachées de sang, entouraient son visage.

- D'accord, petit frère, tu ne peux pas me laisser tout seul ici !

- Papa... est... vivant...

- Je sais...

Je lançais un regard désespéré à Anna et poussais un soupir un soulagement lorsque je l'entendis parler enfin à Catarina.

- Je ne sais pas. Mais... Fais-vite, je n'arriverai pas à le maintenir en vie très longtemps... Dit-elle avant de raccrocher.

A peine l'avait-elle fait, qu'à nouveau un portail s'ouvrait dans le salon. Catarina le traversa mais elles n'étaient pas seules. Ce qui se passa ensuite, je n'en ai aucune idée. Le choc m'avait cloué sur place, incapable de suivre ce qui se passait ou même de parler. Je me souvins juste avoir repoussé la personne qui avait essayé de m'éloigner de mon frère. Je m'accrochais à lui comme s'il était le seul pilier qui me maintenait dans la réalité. Tout autour de moi me paressait irréel, à commencer par les deux personnes agenouillaient auprès de mon frère et qui n'étaient pas censé être là. Je l'avais crié, hurlé à qui voulait l'entendre, et pourtant alors que j'avais la preuve vivante devant mes yeux, j'étais incapable de réagir. Je serrais plus fort le bras de mon frère. Pour une raison que j'ignorais, Anna entraîna Alyssa avec elle à travers le portail. Il se referma derrière elles, et je me sentis encore plus seul. Moi aussi j'aurais voulu m'enfuir loin d'ici. Je sentis une pression sur ma main gauche et, baissant les yeux vers cette dernière, je vis qu'elle serrait celle de Max. Mon regard croisa le sien, et je vis une larme couler sur sa joue. La pression sur ma main disparue, et la vie disparût de ses yeux.

- Non ! Hurlais-je. Nonnnn ! Max !

On me tira en arrière et, cette fois, on arriva à m'arracher à mon frère. Je me débattis, hurlant son prénom, mais la personne qui me tenait me ceintura et m'entraîna loin de lui. Je vis Catarina agiter la main et la porte du salon se referma, m'empêchant de voir ce qui se passait.

- Rafael, stop, arrête ! Calme-toi !

Entendre cette voix, cette voix que je ne pensais plus jamais entendre de ma vie, déclencha en moi une vague de fureur. Je me dégageais de son étreinte.

- Ne t'approche pas de moi ! Lui ordonnais-je en me maintenant dos à lui.

- Rafael, s'il te plaît...

- Non ! Non, reste... loin de moi... Répétais-je.

- D'accord... Ton frère va s'en sortir. M'annonça-t-il.

- Ah ouais ? Alors pourquoi il..

- Ce n'est rien. On connaît ce poison, tout va bien. On s'en occupe.

Je ne répondis pas, faisant les cent pas dans le couloir. Je n'arrivais même pas à le regarder. Le regarder, c'était regarder la vérité en face et... Et elle était beaucoup trop douloureuse. J'essayais d'ouvrir la porte menant dans le salon. Je voulais retrouver mon frère. Mais, bien évidemment, Catarina avait pensé à la verrouillée.

- Laisse-moi retourner auprès de mon frère.

- Ton père s'occupe de lui.

- Il a besoin de moi !

- Rafael...

Il essaya de me faire face mais je gardais le dos tourné.

- Rafael, s'il te plaît, regarde-moi... Rafe... Mon fils, regarde-moi.

Ce fût les paroles de trop. Me retournant, je lui fis enfin face. Ses yeux bleus et larmoyant me fixaient. D'autant que je me souvenais, je ne l'avais jamais vu aussi pâle. Il tendit la main vers moi mais je le repoussais.

- Ton fils ?! Ton fil ?! Hurlais-je en le repoussant. Je n'ai plus de père depuis 7 ans ! 7 putains de longues années ! Vous nous avez abandonnés !

Je continuais à hurler contre lui pendant ce qui me sembla être des heures. Il me laissait m'en prendre à lui, pleurant silencieusement. Je le repoussais une fois une plus et il me serra dans ses bras. Je voulus me dégager, mais je n'en avais plus la force et m'écroulais juste en pleurs dans ses bras.

- Je suis là, tout est fini, je te le promets. Regarde-moi.

Je levais les yeux vers lui et il essuya mes larmes.

- Je te demande pardon pour tout le mal qu'on vous a fait ! On ne nous a pas laissé le choix... Nous l'avons fait pour vous. Je sais que tu, vous, allez avoir du mal à nous pardonner, mais...

Il me serra à nouveau dans ses bras et je lui rendis son étreinte.

- Même si tu me détestes, Rafael, tu es vivant et c'est ce qui compte le plus.

- Max ! Fis-je en me dégageant. Il faut que je retourne auprès de lui !

- Ton frère a été emmené à l'infirmerie de l'Institut. Ça va aller, on sait comment le soigner. En cet instant, il va sûrement beaucoup mieux.

- Non, tu me mens, j'ai vu ses yeux, ils...

- C'est un effet du poison, mais je t'assure que ton frère est vivant et qu'il va s'en sortir ! Sinon crois-moi que je serai auprès de lui en ce moment même.

- Pourquoi on n'y est pas ?! Pourquoi m'avoir éloigné ?!

- Parce que tu nous as fait aussi peur que lui, tu ne réagissais pas. On te parlait mais tu ne semblais pas nous entendre. On a eu peur. On a pensé que toi aussi tu étais blessé.

- Non, je... Ça va, c'est juste... On peut retourner auprès de Max, s'il te plaît ?!

- Oui. Je vais appeler ton père pour qu'il nous ouvre un portail.

PDV Alec

Arrivé à l'Institut, la boule au ventre que je ressentais depuis que cette fille avait appelé Catarina pour la prévenir que Max était blessé, ne fit que s'accroître. Je savais que dès que j'aurais franchi les lourdes portes de l'Institut, j'allais devoir affronter les conséquences de mes actes. De mes mensonges. Rafael osait à peine me regarder. Cela me faisait mal, mais je ne pouvais que le comprendre. J'allais devoir à nouveau affronter le même type de réaction qu'il avait eue plus tôt, avec Max, avec ma sœur, mon frère... J'avais senti les picotements sur ma rune parabataï il y a quelques minutes. Je savais que Magnus avait levé le sort, et je savais donc que Jace était au courant pour nous. Je sentais déjà sa colère. Sa déception. Sa peine. Soufflant un grand coup, je poussais les portes de l'Institut. Elles se refermèrent derrière moi dans un lourd fracas, et j'observais les lieux. Rien n'avait changé. C'était comme si c'était hier que je l'avais quitté. Je sentis aussitôt les regards des chasseurs d'ombres présents se tourner vers moi. Ils me dévisageaient tous comme s'ils avaient vu un fantôme. Ce qui, dans un sens, était tout comme. Rafael passa devant moi en direction de l'infirmerie et je le suivis, essayant d'ignorer le plus possible les chuchotements sur mon passage.

Il allait ouvrir la porte, lorsqu'elle s'ouvrit sur Magnus. Le voir soulagea ma tension pendant un instant. Rafael, lui, se figea. Magnus en fit de même.

- Rafael... Murmura-t-il, la voix tremblante.

Notre fils l'ignore et Magnus s'écarta pour le laisser se précipiter au chevet de son frère. Je m'engouffrais dans les bras de mon mari, essayant de retenir, tout comme lui, le plus possible mes larmes.

- Dis-moi qu'il va bien, je t'en supplie.

- Oui, mais... Il refuse de me parler. C'est pour cela que je suis sorti, il...

Je sentis sa voix trembler et m'écartais légèrement pour voir son visage. Je ne l'avais jamais vu aussi triste et désespéré.

- Hey... Ça va aller, il leur faut juste du temps pour encaisser.

- Je ne sais pas... Oui, sûrement, mais c'est juste que... Être loin d'eux était tellement dur et je me suis imaginé le moment où on les retrouverait, des milliers de fois, et je sais que c'était utopiste, mais jamais ça ne se passait aussi mal...

- Je suis là maintenant, on va affronter leur colère, ensemble !

Il leva les yeux vers moi et caressa ma joue.

- Jace est...

- Je sais ! Le coupais-je. Je le ressens. Je vais gérer, ne t'en fais pas.

Je l'espérais en tout cas, mais je me sentais capable de défaillir à tout moment. Vous parlez d'un Consul ! J'avais été capable de prendre de lourdes décisions pendant des années et voilà que je n'étais pas sûr d'arriver à affronter ma propre famille. Magnus me prit la main et la serra.

- Prêt ?

- Ouais...

Je poussais la porte de l'infirmerie et mon regard se porta aussitôt vers Max, allongé sur un des lits. Je fus soulagé de voir qu'il allait bien mais le regard glacial qu'il me lança me fit vite déchanter. Rafael était assis à ses côtés et évitait toujours de me regarder. Mes yeux se posèrent ensuite sur ma sœur. Debout près de mon fils, elle caressait ses cheveux bleus en souriant. Elle devait avoir pleuré car son mascara avait coulé sur ses joues, lui donnant l'air d'un panda. Je sentis aussitôt des larmes piqueter mes yeux lorsqu'elle se tourna vers moi. Elle mit une main devant sa bouche avant d'éclater en sanglots. Je m'avançais vers elle pour la prendre dans mes bras mais Jace apparut devant mes yeux. Je n'eus pas le temps de réagir qu'une douleur au niveau de mon visage se fit ressentir. Je portais la main à mon nez et sentis un liquide chaud s'en écouler. La retirant, je vis qu'elle était recouverte de sang. Magnus le plaqua contre le mur.

- Ne refais plus jamais ça ! Lui ordonna-t-il.

- Va te faire foutre, Bane ! Allez-vous faire foutre tous les deux ! Lui hurla Jace avant de le repousser et de quitter la pièce.

Isabelle s'avança vers moi et frôla ma joue de ses doigts.

- Izzy, je...

- C'est bien toi ? C'est... tu...

Elle se mit à pleurer à chaudes larmes et me serra dans ses bras. Je la serrais aussi fort que je pouvais, la soulevant presque du sol.

- Pardon petite sœur, pardon ! Je n'ai pas eu le choix, il faut que tu me croies ! Si j'avais pu faire autrement, je l'aurais fait ! Pardon...

Je pleurais autant qu'elle à présent. Elle m'avait tellement manqué. Ils m'avaient tous tellement manqué. Elle se détacha de moi le temps d'attirer Magnus contre nous.

- Vous êtes des crétins, tous les deux ! Mais... Par l'Ange, je n'arrive pas à croire que c'est réel !

- Nous non plus... Murmura Magnus.

Elle finit par nous lâcher.

- Où sont les autres ? Demandais-je.

- Clary et Simon sont avec Catarina. Ils sont allés chez elle pour s'assurer qu'Alyssa et l'amie de Max s'en sortent bien avec la... petite. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais Max est...

- Papa, oui on sait.

- Mais il est hors de question que vous l'approchiez !

On se retourna tous les trois vers Max qui nous dévisageait toujours avec autant de froideur.

- Izzy, est-ce que tu pourrais...

- Vous laissez seuls ? Oui... Je vais essayer de raisonner Jace.

- Dis-lui que... Dis-lui que je suis désolé, qu'il m'a manqué à en crever et que..

- Hey... Me fit-elle en essuyant les larmes qui ne cessaient de couler sur mon visage. Je sais...

- Je n'avais pas le choix, Izzy. Il faut que tu me croies !

- Je te crois... Je te crois...

Elle m'embrassa sur la joue et quitta l'infirmerie, nous laissant seuls, Magnus et moi, avec nos fils. Je leur souris timidement et Max leva les yeux au ciel avant de se tourner vers son frère.

- Fais les sortir, s'il te plaît ! Je n'ai pas envie de les voir !

- Vous devriez revenir plus tard... Nous fit Rafael en gardant le regard posé sur son frère.

- Non, nous avons trop attendu. Répondit Magnus.

- Nous aussi...

- Max, s'il te plaît...

- Allez-vous en... je n'ai pas envie de vous parler !

Magnus me lança un regard désespéré. Je m'assis alors au bord du lit et Max me fusilla du regard avant de se redresser pour s'éloigner de moi. Il grimaça.

- Tu devrais éviter les mouvements brusques. Lui conseillais-je.

- T'es médecin, maintenant ?! Cela dit ça ne m'étonnerait pas ! On peut s'attendre à tout avec toi ! Avec vous deux !

Je me tournais vers Magnus et lui fit signe d'approcher, mais il secoua la tête et préféra sortir. Rafael fit alors quelque chose qui sembla étonner son frère autant que moi.

- Je vais lui parler... Nous annonça-t-il en suivant son père à l'extérieur.

- Fais-en de même, parce que moi, j'ai aucune envie de parler ! Me fit aussitôt Max.

- Laisse-moi au moins t'expliquer pourquoi je...

- Non ! Je viens de me faire poignarder par une lance empoisonnée, juste après avoir réalisé que des fées, des ^putains de fées, en savaient plus que moi sur mon père ! Ces dernières années, tu n'as aucune idée de tout ce que j'ai pu endurer. Et j'ai dû le faire seul, parce que je vous pensais mort, et parce que je pensais que vous étiez mort par ma faute ! Et si tu le savais, si vous le saviez tous les deux, si vous saviez ce que j'endurais, alors c'est pire. Ça veut juste dire que je ne comptais pas pour vous, que je n'ai jamais compté !

- Max..

- Non, stop ! Je me fous de tes explications, je me fous de savoir si vous avez fait ça pour sauver le monde ou je ne sais quoi, parce que.. parce pour Rafael et moi, notre monde c'était vous, et vous nous l'avait pris de la pire des manières ! J'en ai rêvé... Je rêvais que je rentrais à la maison et que vous étiez là. Que tout redevenait comme avant. J'ai espéré des années, que peut-être papa allait se réveiller et que toi... toi l'Ange te ramènerait. Je les prié je ne sais combien de fois, mais il doit vraiment me détester pour m'avoir ramené des pères capables d'abandonner leur fils pendant des années, de les regarder pleurer, de les voir se déchirer, de les voir culpabiliser jour et nuit pour leur mort alors que... On n'y était pour rien, pas vrai ? Ce truc avec ce démon, c'était qu'une mise en scène, je me trompe ?

Pleurant face à la haine que je voyais dans les yeux de mon fils, je ne trouvais pas le courage de lui dire la vérité.

- Réponds-moi ! Tu me dois au moins ça !

- Oui. Oui, ce n'était qu'une mise en scène. Votre père est le fils d'un prince de l'enfer et de ce fait il.. il a une certaine facilité à se faire obéir de certains démons. Celui qui m'a attaqué..

- Qui a fait semblant de t'attaquer, tu veux dire... Rectifia Max avec dégoût.

- Oui. C'est nous qui l'avions libéré en échange qu'il nous rende ce petit service. Ton père le connaît depuis des siècles. On ne pensait juste pas que toi et ton frère vous seriez approché de lui dans la journée. Il ne nous a prévenus qu'une fois qu'il avait fait ce qu'on lui avait demandé.

- Et papa et les runes de la cité silencieuse ? Tout ça aussi c'était faux du coup.

- Oui. Nous avions demandé à Jem et Tessa de désactiver les runes. Comme il était un Frère Silencieux il y a quelques années, ils savaient comment s'y prendre. Tout le reste, n'était qu'une mise en scène.

- Est-ce que... Est-ce que l'homme à l'agonie qu'on pensait être papa, est-ce que c'était... vraiment lui ?

- Oui. Une potion modifiait son apparence, avec la complicité de Tessa, et de Catarina dans les derniers temps.

- Quand elle y a emmené Rafael... Elle savait ?

- Oui.

- D'accord... Donc elle aussi elle nous a trahis.

- On ne vous a pas trahi. Je sais que tu vas avoir du mal à me croire, mais on a fait tout ça pour vous protéger !

- Nous protéger de quoi ? Ta vie de Consul était menacée ?!

- Je vois que vous avez trouvé la lettre dans ta peluche.

- C'est Rafael qui l'a trouvée. Il me l'a fait lire tout à l'heure... Tu peux m'expliquer ça aussi ?

- On espérait que tu la trouves lorsqu'on t'a emmené là-bas après t'avoir sauvé à la Basilique.

- Sauvé de quoi... Soupira-t-il.

- Les chasseurs d'ombres présents t'auraient tué.

- Admettons... J'ai une autre question : depuis quand le Consul actuel joue-t-il ton rôle ? Depuis quand les directives qu'il prenait transitaient par toi ?!

Je souris.

- Tu es toujours aussi intelligent je vois. Tu comprends vite.

- Ça ne répond pas à ma question.

- Depuis 8 ans. Lorsque Jia a quitté son poste, j'ai été élu. Seulement, ma vision de voir les choses en ce qui concernaient les créatures obscures, ne convenaient pas à un groupe de chasseurs d'ombres dont les idées n'étaient pas très éloignées de celle du Cercle. Ils se faisaient appeler : la Cohorte. Ils voulaient que je fasse implanter une puce chez toutes les créatures obscures afin de pouvoir les contrôler. J'ai refusé, bien entendu. Ils ont alors élu leurs propres Consul : Lazlo Balogh, pour le mettre à ma place. Dans un premier temps, je les ai fait arrêter, mais... Ils m'ont menacé d'un suicide de masse si je ne les libérais pas. Bien que la plupart des chasseurs d'ombre soient de mon côté, ça aurait fait tache si j'avais laissé cela se produire. Malheureusement, en les libérant je leur ai permis de recommencer leur propagande contre moi. Les relations entre l'Enclave et le monde obscur, et en particulier avec le peuple des Fées, étaient de plus en plus tendues. Pour éviter la guerre et pouvoir éliminer les membres de la Cohorte et rétablir la paix entre nos deux mondes, je me suis fait passer pour mort et je me suis arrangé pour que le Consul actuel gouverne à ma place, mettant fin à la tentative de prise de pouvoir de la Cohorte. En entrant à nouveau dans l'ombre, je les ai forcés à y entrer aussi. Les attaques commises soi-disant par les Fées, c'était en réalité la Cohorte. Ils ont fait ça pour provoquer la guerre. Nous on a essayé de les arrêter le plus possible, mais il devait penser que j'étais mort. Tout le monde devait le penser.

- Mais certaines personnes savaient que ce n'était pas le cas.

- Juste celles dont il était nécessaire qu'elle le soit. Nous avions besoin d'alliés. Nous avons fondé une nouvelle Enclave, dans le fin fond de New York. Petit à petit, nous informions les chasseurs d'ombres qui avaient toujours été de mon côté, de me rejoindre.

- Mais pas ta famille...

- Non. Vous prévenir, c'était vous mettre en danger, et ce n'était pas envisageable une seule seconde.

- Mais faire de notre vie un mensonge, là par contre, il n'y avait pas de problème.

- Si tu penses que c'était facile, tu as tort. Vous nous avez tellement manqué...

Je fis un geste vers lui mais il me repoussa.

- Papa a essayé de modifier ma mémoire après ce qui s'est passé à la basilique...

- Essayé, oui. Bien qu'il maîtrise ce sort parfaitement, c'est autre chose de le faire sur son fils...

- Et pourquoi personne ne se souvenait que tu avais été élu Consul ?

- Ton père... Aidé de Tessa.

- Donc si je comprends bien, vous avez passé votre temps à jouer avec nous ?

- Non, Max, ce n'est pas ce que j'ai...

- Stop ! J'en ai assez entendu... Sors d'ici. Et ne t'approche pas de ma fille...Ni de moi.

PDV Magnus

J'étais lâche, je le savais, mais j'avais déjà affronté la colère de Max. Dès l'instant où il fût remit de ses blessures, il m'avait rejeté. La réaction de Jace n'avait pas aidé. Il m'avait insulté de tous les noms et je l'avais laissé faire. Nous avions mérité cette haine. Il ne fallait pas se leurrer. Ce qu'on leur avait fait vivre était inhumain. On avait laissé nos fils pleurer sur nos cadavres. Il n'y avait rien de plus ignoble... Ça nous avait rendu malades, nous n'en avions pas dormi pendant des nuits et des nuits, mais nous l'avions tout de même fait. Ce n'était que des enfants, des enfants qui avaient déjà vécu l'enfer et on les avait fait souffrir à nouveau.

- Papa !

Je me retournais et fus surpris de voir Rafael s'avancer vers moi. Contrairement à son frère qui réagissait avec agressivité, lui n'avait rien dit, gardant la tête baissée. Mais, cette fois, il me fixait droit dans les yeux et c'est moi qui baissais les miens. Mes fils étaient autant ma force que ma faiblesse. Nous pensions les protéger, mais j'avais l'impression qu'on les avait détruits.

- Pourquoi ? Me demanda-t-il.

Soutenir son regard alors que je lui expliquais tout, fût l'une des choses les plus dures que j'ai eu à faire durant ma longue vie d'immortel. Le souvenir de sa venue dans cette maison où je me faisais passer pour un sorcier à moitié mort, était encore bien trop présent. La douleur que j'avais lue dans ses yeux ce jour-là, je la revoyais en cet instant même. Je savais qu'il avait le même souvenir que moi en tête.

- Je suis désolé... Ce qu'on a fait, ce qu'on vous a fait subir, est impardonnable.

- Je te déteste... Tellement... Je vous déteste, tous les deux.

Je baissais à nouveau les yeux.

- Ton père n'avait pas le choix, et moi non plus. Si je...

- Tu aurais pu tout simplement te faire passer pour mort toi aussi ! Me coupa-t-il. Ce que tu as fait, c'est pire !

- Non, je ne pouvais pas.

- Et pourquoi ?

- Parce qu'il fallait que l'un de nous garde une certaine connexion avec... ici.

- Comment as-tu pu me laisser te supplier de revenir, et juste... rester là. Stoïque.

- Crois-moi que je n'ai jamais rien eu de plus dur à faire. C'est pour cette raison que j'ai mis fin à tout cela en demandant à Tessa de vous dire qu'il était temps de me laisser partir.

Rafael essuya ses larmes et finit par s'approcher de moi. Je le pris dans mes bras et il s'accrocha à moi comme s'il avait peur que je m'en aille à nouveau.

- Pardon, pardon mon ange. Je vous aime tellement fort tous les deux...

- Moi aussi je t'aime.... Mais il va me falloir du temps pour vous pardonner. Me fit-il en s'écartant de moi. Pour l'instant, restez loin de moi, toi et dad...

1 mois plus tard – Idris – Fin PDV Magnus

Alec se tenait devant l'entrée de la salle du Conseil. Il allait enfin prendre la place qu'il lui était du de droit au sein de l'Enclave. L'ensemble des membres de la Cohorte avait été éliminés ou avait été arrêtés. Les Fées s'étaient rangées de son côté, lui déclarant leur allégeance. Officieusement. Tout cela allait devenir officiel aujourd'hui, derrière cette porte noire. Magnus lui prit la main et lui sourit. Il avait des cernes sous les yeux et Alec lui sourit tristement. Leur retour avait été difficile. Leurs fils refusaient toujours de leur adresser la parole, mais le bon côté des choses c'étaient qu'ils semblaient tous deux s'entendre beaucoup mieux. Quant au reste de leur famille, ça s'arrangeait petit à petit, bien qu'ils savaient que le pardon serait long...

Flash Back – 4 semaines plus tôt

Alec frappa au bureau de Jace. Celui-ci leva à peine les yeux vers lui lorsqu'il entra.

- Est-ce .. Est-ce qu'on pourrait se parler ?

- Non. Je les connais tes explications, tes fils m'ont fait un résumé. Enfin, un, parce que Max ne m'adresse toujours pas la parole.

- Pourquoi ? Pourquoi il ne vous parle plus ?

- Parce qu'il pensait qu'on lui en voulait de votre mort. Enfin, c'est ce que nous en as dit Rafael.

- Merci... Merci de t'être occupé d'eux.

- Tu ne m'as pas écouté. Je ne me suis occupé que de l'aîné de tes fils. Remercie Catarina et Lily pour Max.

- Merci quand même.

- Pourquoi, Alec ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?! Et bon sang, comment ai-je fait pour ne pas m'en rendre compte ?!

- La magie de Magnus est puissante.

- Ouais... Je me suis fait avoir par un connard de sorcier qui ressemble à une Drag Queen !

Alec rit et un léger sourire étira les lèvres de son frère.

- Je n'ai pas le pardon aussi facile qu'Izzy mais... Putain tu m'as tellement manqué ! Finit-il par lui dire en le serrant dans ses bras. Et je mourrais d'envie de te serrer dans mes bras depuis que tu as débarqué dans cette infirmerie.

- Et je rêvais que tu le fasses ! Mais au lieu de ça, tu m'as pété le nez !

- Tu le méritais ! Et tu méritais que je te refasse la même chose, là maintenant !

- Non, s'il te plaît. Je viens d'affronter maman...

Il désigna sa joue rouge.

- Je dois cette marque à la gifle qu'elle m'a collée avant de pleurer dans mes bras pendant des heures. Là, elle s'occupe de Magnus. Je pense qu'il passe un très mauvais moment !

- Il le mérite amplement ! Ce que vous avez fait...

- Tu sais pourquoi on l'a fait... Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu n'aurais pas fait la même chose pour éviter qu'on traite ta femme et ta fille comme des bêtes sauvages ?

Jace soupira.

- Ouais... J'aurais probablement fait la même chose.

Un silence s'installa entre eux avant que Jace ne reprenne la parole :

- Ne me fais plus jamais ça... J'ai cru en mourir ! Comment tu as fait pour... pour te faire passer pour mort ? Je t'avais dans mes bras, tu...

- La magie de Magnus. Encore une fois.

- En fait, c'est à lui que j'aurais dû casser la figure !

- Si tu le cherches, il est dans mon ancienne chambre avec maman ! Rit Alec.

- Vous allez faire quoi avec les garçons ?

Alec détourna le regard. Sa discussion avec Max, et les mots de Rafael rapportés par Magnus, lui avaient fait plus mal qu'un poignard en plein cœur.

- Leur laisser du temps, je suppose...

Fin Flash Back

- Magnus Bane et Alexander Lightwood ! Ou dois-je vous appeler Monsieur le Consul et Monsieur le Grand Sorcier ? Fit une voix derrière eux.

Magnus et Alec se retournèrent d'un même mouvement. Lily Chen sauta dans les bras d'Alec sous les yeux furieux de Magnus, ce qui fit rire le néphilim.

- Salut, Lily ! Lui fit-il en la reposant à terre. Moi aussi je suis contant de te voir.

- On s'est vu hier ! Leur précisa Magnus.

- Ne sois pas jaloux, tu m'as manqué aussi ! Lui lança-t-elle en l'embrassant sur la joue.

Il leva les yeux au ciel.

- C'est dans ces moments-là que je préférais quand j'étais mort !

- Tu arrives à plaisanter avec ça, quelle chance, je t'envie ! Lui fit Max.

Il venait d'arriver derrière Lily et les fusilla du regard en passant devant eux pour entrer dans la salle du conseil.

- Bad Timing... Leur fit Lily en grimaçant. J'ai essayé de lui parler mais il n'a pas le pardon facile.

Magnus détourna la tête pour cacher ses larmes. Lily ébouriffa ses cheveux.

- Je te trouve un peu trop émotif en ce moment, Bane.

- Oh la ferme, Chen.

Elle l'embrassa à nouveau sur la joue.

- Ils finiront par changer d'avis... Tu verras... Alec, tu es toujours aussi canon ! Rajouta-t-elle au chasseur d'ombres avec un clin d'œil avant de disparaître à son tour dans la salle du Conseil.

Alec attira son mari dans ses bras.

- Au moins, il est venue. C'est déjà un bon début.

- Oui... Et Lily est toujours la même... C'est...

- Rassurant.

- Ouais.

Le sorcier embrassa tendrement le néphilim.

- Je t'aime..

- Je t'aime aussi... On y va ?

- Oui.. Allons faire enfin ce pour quoi on s'est battu pendant si longtemps...

- La liberté...

FIN

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