Frères Ennemis - Partie 5 (dernier chapitre)

Je vous mets un bout de ce dernier chapitre afin de vous faire patienter jusqu'à qu'il soit entièrement écrit... Désolé pour l'attente mais j'ai tellement de choses à faire en ce moment

                          Pardonnez-nous..

PDV Rafael

Incapable de faire le moindre mouvement, je restais planté là, les bras le long du corps, fixant bêtement l'homme en face de moi. Je ne pouvais toujours pas voir son visage, mais ce n'était plus nécessaire....

Flash-Back – 8 ans plus tôt – Fin PDV Rafael

Traînant des pieds, le jeune Rafael entra dans la salle d'entraînement où l'attendait son père. Alec se retourna vers lui et sourit à la vue du visage dépité de son fils.

- Pas assez dormi ?

- C'est 5h du matin ! Râla le jeune garçon.

Il se frotta les yeux en baillant, ce qui amusa un peu plus son père.

- Pourquoi tu voulais que je me lève aussi tôt ?

- Pour que tu t'entraînes !

- Et ça pouvait pas attendre cet aprem ? Genre vers 15h ou 16h ?

Alec rit et ébouriffa les cheveux de son fils.

- Non, ça ne pouvait pas attendre.

- Pourquoi ?! Se plaignit Rafael. Tu sais je ne vais pas être très productif, je dors à moitié !

Le jeune garçon lui fit une moue boudeuse qui ne fit qu'accroître le sourire de son père.

- Il y a quelque chose que je voudrais te montrer, quelque chose que je suis le seul à savoir faire, quelque chose que tu m'as demandé maintes fois de t'apprendre. Et si je le fais à cette heure-ci, c'est que malheureusement je vais devoir partir à Idris et je ne sais pas... quand je reviendrai, ajouta-t-il après un silence, son visage s'étant assombri l'espace d'un instant.

Celui de Rafael venait en revanche de s'illuminer.

- Tu vas m'apprendre le coup de la flèche ?!

- Oui... Je vais te l'apprendre.

- Vraiment ? Mais je croyais que c'était un secret !

- Un secret pour les autres, pas pour mon fils...

Présent – PDV Rafael

Alors que je demeurais toujours incapable de bouger, comme si une force invisible me maintenait sur place, je le vis s'avancer prudemment vers moi. Il leva ses mains gantées comme s'il s'apprêtait à relever son capuchon. J'allais enfin pouvoir être fixé sur son identité, même si le doute n'était plus possible. Je déglutis difficilement, alors qu'il retirait prudemment ce foutu bout de tissu. Mais alors que je m'apprêtais enfin à voir son visage, des voix criant mon nom retentirent derrière moi. Si, personnellement, je n'y prêtais pas la moindre attention, ce fut en revanche suffisant pour que l'homme face à moi prenne la poudre d'escampette.

- Non ! Hurlais-je, à la fois de déception et de rage.

- Rafael !

Le visage de Jace pratiquement collé au mien, me ramena à la réalité.

- Rafael, tu vas bien ?! Qu'est-ce qui s'est passé ? Laisse-moi te faire une Iratze !

Une Iratze ? Pour quoi faire ? Je baissais les yeux vers mon avant-bras gauche dont mon oncle venait de soulever la manche. Une profonde entaille en barrait la peau. Comment m'étais-je fait ça déjà ? Je repoussais violemment mon oncle avant qu'il n'ait le temps de tracer une Iratze, et le fusillais du regard. Il recula en levant les bras en signe d'apaisement.

- Calme-toi... Explique-moi ce qui s'est passé ? Me demanda-t-il en coulant un regard vers mon poignard à terre et la flèche coupée en deux.

Sous la lueur de la lune, je le vis pâlir légèrement. La colère que je ressentais en cet instant ne fit que s'accroître.

- Tu le savais ?! Tu le savais ?!

- Savoir quoi ? Rafael, explique-moi ce qui s'est passé, s'il te plaît.

- Qu'est-ce que tu fous là ?!

Un éclat de colère passa dans ses yeux. J'avais conscience que je n'aurais pas dû lui parler de cette façon, mais ça avait été une semaine difficile, et les derniers événements avaient été la goutte de trop.

- Rafael... Commença Jace.

Sa voix sonnait comme un avertissement de changer de ton lorsque je m'adressais à lui, mais n'en tenant pas compte, je lui dis :

- 8 ans... 8 ans que vous nous racontez n'importe quoi ! Hurlais-je des larmes me brûlant les yeux.

- Rafael... De quoi tu parles ?

J'ouvris la bouche pour lui répondre mais on fut une nouvelle fois interrompu. Cette fois, c'est Simon qui arrivait en courant. Il dérapa sur le sol avant de balbutier je ne sais quoi. Jace, lui, semblait à voir compris ce qu'il avait dit.

- A-t-elle dit quelque chose ? Lui demanda-t-il comme si je n'étais pas là.

- Oui... Elle demande à voir Robert !

- Robert ? S'étonna Jace.

- Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qui se passe ?! Leur fis-je.

Simon, qui jusqu'ici s'était adressé uniquement à Jace, se tourna vers moi et fronça les sourcils, surpris.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Me demanda-t-il.

- C'est ce qu'on aimerait tous savoir, intervint Jace avant que je n'ai pu répondre, mais on n'a pas le temps de s'occuper de ça maintenant. Une chose après l'autre, à moins qu'elle ne soit liée ? me demanda-t-il, soupçonneux.

- Qu'est-ce que j'en sais ? Tu ne m'as même pas dit ce que tu foutais là ! Lui crachais-je avec haine sous le regard surpris de Simon.

Jace s'avança alors vers moi, menaçant.

- Tu vas changer de ton tout de suite. Je ne sais pas ce qui te prend tout à coup, mais je ne suis pas d'humeur à gérer ta soudaine crise d'adolescence.

Je serrais les poings, prêt à exploser.

- J'ai passé l'âge... Lâchais-je, la voix tremblante.

- On est d'accord ! On a retrouvé une jeune femme sur les marches de notre villa, inconsciente. M'annonça-t-il. Visiblement elle souhaite parler à ton grand-père. Si tu es calmé, est-ce que tu pourrais aller le chercher pendant que je retourne auprès d'elle ? Maintenant qu'elle est réveillée, peut-être a-t-elle d'autres choses à dire que « Robert Lightwood ».

Sur le chemin jusqu'au bureau de l'Inquisiteur, j'avais agi comme un automate, laissant le chasseur d'ombres en moi prendre le contrôle. Sans ça, j'aurais probablement été incapable de quitter la plage du Lac Lynn. J'avais frappé à la porte du bureau de Robert d'une main tremblante. Vu l'heure tardive, j'aurai pensé le tirer du lit, mais je fus surpris de le voir m'ouvrir en tenue de chasseur d'ombres. Il hausse les sourcils en me voyant devant sa porte. Il est vrai que je ne venais jamais le voir. Les rapports entre mes pères et lui avaient toujours été compliqués. De ce fait, les nôtres l'étaient aussi.

- Rafael ? Par l'Ange, qu'est-ce qui...

Il avança une main vers moi mais je reculais. Je croisais alors mon reflet dans la vitre derrière son bureau. Les yeux rouges, le visage tâché de boue et de sang, j'étais dans un piteux état. Sans parler de mon bras dont le sang continuait à couler.

- On te demande... Une sorcière que Jace et les autres ont trouvée sur les marches devant chez nous. Elle demande à te voir...

- A me voir ?!

Il semblait surpris. Dans un sens, ce n'était pas étonnant. Ces rapports avec le monde obscur avaient toujours été tendus, et ce encore plus aujourd'hui. Je haussais les épaules. J'avais l'impression d'être le propre spectateur de ma vie.

- D'accord, je te suis, accepta-t-il. Mais... Écoute, je...

Il se balança d'un pied sur l'autre, mal à l'aise.

- Je te présente mes condoléances pour... ton père.

Je levais les yeux vers lui. Ses yeux bleus me firent frissonner...

- Papa...

- Oui, je... J'ai appris la nouvelle dans la journée. Je sais que... qu'on n'a pas eu l'occasion de passer beaucoup de temps ensemble, mais... je suis là, si tu as besoin. Je tenais à ce que tu le saches.

- Il n'est pas mort, dis-je.

Les mots avaient franchi mes lèvres sans que je ne puisse les retenir. J'avais l'impression qu'un autre parlait à ma place. Robert me fit un regard compatissant et posa une main derrière ma nuque, avant de m'attirer vers lui, me serrant dans ses bras. Je me laissais faire, incapable de le repousser.

- Je comprends ce que tu ressens... J'ai perdu deux de mes fils et...

Je levais à nouveau les yeux vers son regard bleu azur, et vis des larmes y perler.

- Je ne sais pas... Savoir Magnus Bane vivant avait quelque chose de... Moins réel... Oui, c'est ça. J'avais l'impression que mon fils était encore là, quelque part... Qu'une partie de lui vivait à travers ce sorcier.

Je ne dis rien. Mon cœur battait dangereusement vite, et je commençais à avoir la tête qui tourne.

- Il est vivant... Murmurais-je. Ton fils est vivant...

Il ne sembla pas pour autant m'entendre, car il se détacha de moi et me donna une petite tape affectueuse sur la joue, avant de quitter le bureau. Je restais un moment là, fixant un point imaginaire...

Villa Lightwood

Lorsque j'entrais à l'intérieur de la villa, je mis un moment à comprendre ce qui se passait. Catarina et Tessa (quand étaient-elles revenues ?) tenaient celle que je supposais être la sorcière qui avait demandé à voir Robert. Visiblement, elles essayaient de l'empêcher de lu trancher la gorge.

- Éloignez cette pourriture de devant mes yeux ! Leur ordonna-t-elle en crachant sur Robert.

Celui-ci recula à temps, et lui lança un regard de dégoût.

- Vous m'avez fait demander à une heure aussi tardive pour avoir le plaisir de me.. cracher... dessus ?! Souffla-t-il.

Si je n'avais pas été dans un état second, j'aurais probablement souris à sa remarque.

- Je ne vous ai pas demandé à vous !

- Vous avez demandé à voir Robert Lightwood et vous l'avez devant vous... Intervins-je, las.

Elle tourna la tête vers moi. Elle avait de longs cheveux roux, qui faisait ressortir ses yeux verts. Elle entrouvrit les lèvres et passa sa langue, semblable à celle d'un serpent, sur ces dernières.

- Non, ce n'est pas ce que j'ai demandé, fit-elle en lançant un regard accusateur à Simon.

On se tourna tous vers lui.

- Elle a demandé à voir le Consul Lightwood ! J'ai pensé qu'elle confondait avec l'Inquisiteur ! Se défendit-il.

Je dus me maintenir à un meuble derrière moi pour ne pas m'écrouler. Personne n'y prêta attention. Trop occupé à gérer la sorcière, personne ne se préoccupait de moi.

- Il n'y a pas de Consul Lightwood, ici. Lui fit Jace.

- Si, il y en a un ! Et je ne parlerai qu'à lui !

- Bon, ça suffit ! Tu nous fais perdre notre temps ! Les seuls Lightwood que tu trouveras ici, sont dans cette pièce. Et aucun de nous n'est Consul ! Alors, maintenant, si tu nous disais ce que tu veux ?! S'impatienta Robert.

La sorcière sourit, et se tourna à nouveau vers moi. J'étais en sueur. Mon bras, que je n'avais toujours pas soigné, était de plus en plus douloureux, et mon cœur ne cessait de battre de plus en plus vite.

- Dis-moi, jeune homme, où est ton père ?

Sa remarque me fit l'effet d'un coup de poing et je perdis alors connaissance, ma tête heurtant violemment le sol de marbre....

PDV Max

Lorsque j'ouvris les yeux, je gémis. J'avais la douloureuse sensation qu'un étau enserrait ma tête. Je mis un moment avant de me rappeler de ce qui s'était passé. Je me souvins de Simon, notre « discussion », mon petit pétage de plomb et... c'est le trou noir. Regardant autour de moi, je reconnus mon ancienne chambre... Chez mes pères. A Brooklyn... Je me levais en titubant légèrement. Ma tête tourna et je dus m'appuyer sur le petit meuble à côté du lit, faisant tomber une peluche au passage. Je la ramassais et sursautais lorsqu'elle s'anima en émettant une chanson. C'était un petit pirate, qui, un bandeau sur les yeux, hochait la tête dans tous les sens. D'aussi loin que je me souvenais, j'avais toujours eu cette peluche. Même plus grand, j'avais toujours refusé que mes pères s'en débarrassent, ce qui avait attisé les moqueries de mon cher frère. Je la reposais sur le meuble et coulais un regard vers le reste de la chambre. Qu'étais-je venu faire ici ? Et surtout comment étais-je arrivé là ? Peut-être avais-je un peu trop bu ? Cela pourrait expliquer mon mal de tête. Sortant dans le couloir, je fermais les yeux un instant. L'odeur de bois de santal était toujours présente. Pendant un cours moment, j'eus l'impression d'être revenu en enfance. Une enfance heureuse... Lorsque je rouvris les yeux, je retenais à grand peine des larmes de s'écouler sur mon visage. Plus rien ne serait comme avant, il n'y avait plus de retour en arrière possible... Fouillant dans les poches de ma veste, je cherchais mon portable et poussais un soupir de soulagement lorsque je le sentis. Je refermais ma main dessus et l'extrayais du vêtement. Je fis défiler des numéros sur mon écran, avant de stopper mon choix sur celui de Catarina. Il fallait que je prenne des nouvelles de ma fille. Je ne l'avais pas vu depuis plusieurs jours (hors de question de l'amener à Idris) et elle me manquait terriblement. Catarina répondu pratiquement de suite à mon appel et je compris, au son de sa voix, qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.

- Max ! S'exclama-t-elle, soulagée. C'est bien toi ?!

- Oui ! Cat' est-ce que tu...

- Où étais-tu bon sang ?! Et que s'est-il passé ?! Me demanda-t-elle précipitamment.

Je m'apprêtais à lui dire que je n'en avais aucune idée, mais elle ne m'en laissa pas le temps.

- Il faut que tu viennes ici tout de suite ! Ton frère... Viens !

Elle n'aurait pas eu besoin de me le préciser. Sa façon de me dire « Ton frère » signifiait clairement qu'il y avait un problème. Un gros problème...

- Où est-il ?

- Idris. Infirmerie.

Mettant fin à la conversation sans un mot de plus, je créais un portail pour Idris avant de le traverser. J'atterris quelque part au milieu de la forêt de Brocelinde (règle de l'Enclave oblige) et parcouru le reste du chemin jusqu'à l'infirmerie, en courant aussi vite que je le pouvais...

Infirmerie – Idris

J'ouvris la porte à la volée, et me figeais sur le seuil de la porte. Les regards des personnes présentes se tournèrent vers moi : Izzy, Simon, Clary, Jace, Tessa, Catarina, Robert... Je déglutis difficilement. Me retrouver devant ma famille pratiquement au complet ne m'enthousiasmait guère. C'était même tout le contraire. Catarina poussa un soupir de soulagement avant de venir me serrer dans ses bras.

- Merci, tu vas bien !

- Heu... Oui. Qu'est-ce... Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien, on pensait que tu étais mort. Cela dit, ça m'aurait réjoui, me lança froidement la voix de Rafael.

Catarina s'écarta en levant les yeux au ciel. Rafael se redressait difficilement en position assise sur un des lits de l'infirmerie. Bien qu'il ait une tête à faire peur avec ses yeux injectés de sang et ses cernes violacées, il semblait allé bien, ou en tout cas il n'était pas à l'agonie, ce qui pour moi aurait constitué la seule condition valable pour ma présence ici. Je fusillais alors Cat' du regard. Elle m'avait fait venir ici pour rien, alors que j'aurais pu être auprès de ma fille. Je m'apprêtais à tourner les talons et à quitter cet endroit, lorsque la voix de mon frère me stoppa.

- Dad est vivant.

Je haussais les sourcils, alors qu'un silence de mort s'abattait sur la pièce.

- Je te demande pardon ? Qui est vivant ? Demandais-je, pensant à voir mal compris.

- Dad... est... vivant... répéta-t-il en prenant soin de détacher chaque mot, ses yeux bruns ancrés dans les miens.

J'explosais alors de rire.

- Heu quelqu'un t'a collé une beigne un peu trop fort ou tu as abusé un peu trop du vin des Anges, non ?! Me moquais-je.

- Ton frère a été agressé au Lac Lynn. Et depuis il... Il ne va pas bien. Me fit Isabelle.

Je tournais le regard vers elle et fus frappé par la pâleur de son visage. En fait, ils étaient tous pâles comme la mort. Quant à Rafael, une lueur étrange brillait dans son regard. Une lueur qui m'inquiétait plus que je n'osais l'avouer.

- Laissez-nous... Leur ordonna-t-il.

- Rafael, il faut que tu te reposes. Lui dit Catarina d'une voix douce.

- Laissez-moi seul avec mon frère ! Tout de suite ! Répéta-t-il.

- Rafe... Tenta Clary mais il la fusilla du regard.

- Dégage ! Dégagez tous ! J'ai besoin d'être seul avec Max ! Sortez !

Il s'était levé et chancela avant de se laisser retomber sur le lit. Son regard croisa à nouveau le mien et pour une raison que j'ignorais, je leur ordonnais à mon tour de quitter la pièce. Je me tournais ensuite vers Catarina et lui fis un sourire rassurant.

- Je vais lui parler, ça va aller...

Ils finirent par quitter la pièce en essayant, tous sans exception, de croiser mon regard, mais je le maintins fixé sur mon frère. Une fois qu'ils furent sortis, je verrouillais la porte et jetais un sort d'isolement. Rafael approuva d'un signe de tête. J'avançais vers lui et m'appuyais contre le mur à côté de son lit.

- Il est vivant, Max... Il est vivant... Commença-t-il.

J'esquissais un sourire un moqueur.

- Ouais... Tu l'as déjà dit. Je peux savoir ce qui t'est arrivé ? Lui demandais-je.

- Je me suis confronté à Alec et j'ai perdu. Me répondit-il du tac au tac.

Entendre ce nom me fit perdre mon sourire.

- Tu délires, Rafe.

- Non... Je sais que tu l'as vu aussi, Max. Tu ne peux pas le nier.

- Voir qui ? Rafe, je ne sais pas de quoi tu parles !

- Alors dis-moi, Max, que s'est-il passé dans la basilique ? Et où étais-tu passé ?! Hein, dis-moi ?!

- Je... Je ne sais pas. Je ne me souviens que de ma dispute avec Simon et ce que ça a résulté, puis le trou noir. Quand je me suis réveillé, j'étais dans mon lit... Chez nous. Lui fis-je.

- Tu ne te souviens de rien ? Tu ne me le dirais, sinon, pas vrai ?!

- Ouais, enfin, non peut-être pas ! Je ne te dois rien !

Voyant que cette conversation ne mènerait à rien, j'allais m'en aller mais il m'attrapa le bras.

- Max, je t'en prie. Il faut que tu me croies, s'il te plaît ! Personne ne me croit, il me prenne tous pour un fou !

La détresse dans ses yeux baignés de larmes fit passer mon envie de rire.

- Je ne sais pas ce qui t'est arrivé, Rafe, mais ils sont morts. Ils sont morts tous les deux.

Ma voix était dure et lorsque je vis la douleur déformer ses traits, je m'en voulu. Il me lâcha et détourna la tête.

- Rafe, je...

- Dégage...

- Rafe... Soupirais-je.

- Ne m'appelle pas comme ça ! Tu as perdu ce droit il y a des années. Le jour où tu as cessé d'être mon frère.

- Alors pourquoi avoir voulu me parler, dans ce cas ?

- Parce que... Pendant un instant j'ai cru que toi tu me croirais... Confessa-t-il.

Je m'assis sur le lit et il se tourna à nouveau vers moi, semblant surpris que je sois toujours là. Que je ne parte pas.

- Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu crois que Dad...

Je ne pus finir ma phrase, craignant qu'elle ne trahisse la petite partie de moi qui avait commencé à espérer que non mon frère ne délirait pas, et que oui, il disait la vérité. Cependant, il sembla tout de même voir ce que j'essayais de cacher, car son visage s'illumina.

- J'étais au Lac Lynn, j'avais besoin d'être seul. D'oublier les derniers événements. D'oublier que papa était définitivement parti.

Mon cœur rata un battement. De quoi parlait-il ?

- Comment ça ?

Il fronça les sourcils.

- Cat' et Tessa ont laissé partir papa... M'annonça-t-il avec douceur.

- Non... Non... Pas déjà, non !

Je me levais, regardant mon frère comme si c'était la première fois que je le voyais. Certes, je les avais autorisés à le faire, mais je ne pensais pas qu'elle le ferait aussi vite... Ou je ne voulais pas y croire serait peut-être plus juste. Je me laissais glisser alors le long du mur, le visage ruisselant de larmes. Rafael s'agenouilla devant moi et pour la première fois, j'eus l'impression de retrouver mon frère. Il me serra dans ses bras et je laissais éclater ma tristesse si longtemps retenue.

- Je suis désolé, je pensais que tu t'en doutais qu'elles... l'avaient fait.

- Je... Je ne pensais pas qu'elle le ferait véritablement ! Elle n'avait pas le droit de faire ça ! Sanglotais-je en essayant de m'arracher à lui.

- C'est toi qui les as autorisés à le faire... Me rappela-t-il doucement.

- Parce que je ne supportais pas de le voir comme ça ! Hurlais-je en le repoussant. Mais... mais... elles n'avaient pas le droit... je voulais être là...

A présent, je donnais des coups désordonnés sur le torse de Rafael, qui finit par bloquer mes poignets de ses mains.

- Je voulais être là... Répétais-je, les yeux embués de larmes.

- Je sais... je sais... Je comprends ce que tu ressens. Crois-moi.

Il me resserra dans ses bras, jusqu'à que je me calme. Il s'assit ensuite à côté de moi. On était à présent tous les deux appuyés contre le mur, ne sachant plus très bien quoi se dire. Nous n'avions plus été aussi proches depuis...depuis 8 ans.

- C'était de ma faute. Ils sont morts à cause de moi. Fini-je par lui dire, rompant le silence.

- Non... On était fautif tous les deux...

- Alors pourquoi me haïr ?

- Parce que tu te détournais de moi. Tu t'es tourné vers ta « vraie famille » et tu m'as laissé. Tu m'as laissé alors que j'avais plus que jamais besoin de toi.

- Je pensais que tu m'en voulais... Et je m'en voulais tellement moi-même que je n'arrivais pas à soutenir ton regard. Alors je me suis éloigné... Et tu m'as rayé de ta vie...

- Max... Je suis désolé pour la femme que... que tu aimais...

Je tournais la tête vers lui.

- Elya... Elle s'appelait Elya... C'était la plus belle personne que je n'ai jamais rencontrée. Elle a tout sacrifié pour moi, jusqu'à sa vie.

Rafael passa nerveusement sa main dans ses cheveux d'un noir de jais.

- Ce soir-là, mais je suppose que tu le sais, c'est moi qui ai donné l'ordre aux gardes d'aller voir pourquoi elle traînait autour de l'Institut.

Je me figeais. Oui, je le savais...

- Oui, je le sais. Pourquoi crois-tu que moi je te déteste ?

Ma remarque lui fit le même effet qu'un coup en pleine figure, je n'en doutais pas.

- Je... Je... Balbutia-t-il.

- Mais elle n'est pas morte à cause de ça. Elle est morte parce qu'elle portait un miracle en elle. Elle est morte pour que notre fille puisse vivre.

- Ce... Ce n'est pas nous qui l'avons tué ?

- Non... C'était l'une des meilleures sorcières au monde. Tes gardes n'auraient pas pu lui faire quoi que ce soit. Ils se sont pris une bonne raclée... Mais ça l'a fatiguée... Je l'ai perdu plus tôt que prévu...

Mes larmes coulèrent à nouveau.

- Tout ce qu'elle voulait c'est que toi et moi faisions la paix. Elle voulait que je retrouve mon frère. Ce soir-là je t'ai appelé, j'avais besoin de ta présence plus que jamais. Mais tu n'as rien voulu savoir. J'avais juste besoin de toi...

Il ne me répondit pas, gardant le silence. Je pouvais lire la culpabilité et la tristesse dans son regard. Nous restâmes un moment silencieux puis il reprit la parole.

- Je l'ai vu, Max. Dad... Au Lac Lynn.

- Rafael... Soupirais-je. La mort de... papa... a été aussi difficile pour toi que pour moi, je le sais, mais...

- Non, écoute-moi. Quand je suis arrivé au lac, j'avais l'impression qu'on me suivait depuis un moment et puis... je l'ai vu. Ce type qui me fixait de l'autre côté de la berge. Il cachait son visage avec le capuchon de sa cape, et se tenait dans l'obscurité, m'empêchant de voir son visage. Simon m'avait fait le portrait de ceux qui avaient débarqué dans la basilique et qui t'avaient enlevé.

Je levais la main pour le faire taire.

- Attends, quels types ? Je n'ai pas le souvenir que...

Je me tus. Maintenant qu'il le disait, de nouveaux flashs de la veille me vinrent en mémoire, augmentant mon mal de tête. Ces images étaient associées au souvenir d'une émotion étrange...

- Oui... je me rappelle mais le souvenir est flou et...

Je poussais un cri de douleur. Plus j'essayais de me souvenir, plus la douleur était forte.

- Max ! Max, ça va ? Me demanda Rafael, inquiet en mettant une main sur mon épaule.

- Je ne sais pas... Je... C'est...

Le déclic se fit soudain. On avait bloqué mes souvenirs, mais on l'avait mal fait ce qui expliquait que des bribes de souvenirs me reviennent, et probablement aussi mon mal de tête.

- On a modifié ma mémoire ! Grossièrement ! Lui fis-je.

- Qui ?

- Je ne sais pas... Qu'est-ce qui s'est passé avec cet homme au lac ?

- Avec dad, tu veux dire ?

Je ne relevais pas et le poussais à poursuivre son récit.

- Et bien je pensais que c'était un ennemi, alors j'ai essayé de le tuer. Me fit-il en haussant les épaules.

- Visiblement, tu as pris une raclée. Observais-je.

- Ouais... En même temps, contre dad il y avait peu de chances que je gagne.

- Ce ne pouvait pas être dad, Rafael. Tu as dû...

- Halluciner ? Me coupa-t-il. Je n'ai pas vu son visage mais...

- Alors qu'est-ce qui te fait dire que... c'est lui ? Le coupais-je.

- Il a dévié mon poignard séraphique grâce à une flèche...

Mon pouls s'accéléra. Je me souvenais de ça... Dad disait tout le temps qu'il était le seul à savoir faire une telle chose. Il avait bien essayé de l'apprendre à Rafael, mais ce n'était, aux dernières nouvelles, toujours pas au point.

- Tu sais que lui seul arrivait à faire ça... Personne d'autre ! Puis il n'y a pas que ça. Il ne cherchait pas à me faire mal, il se contentait de parer mes coups.

- Dis ça à ton bras...

- Je me suis fait ça en tombant ! Max, écoute... il y a une sorcière qui a débarqué ici et a demandé à voir le consul Lightwood !

- Robert ?

- Non, Max ! Pas Robert ! Nous aussi on a pensé qu'elle parlait de lui, et qu'elle s'était juste trompée de titre, mais quand elle l'a vue elle a pété un câble et... Elle m'a demandé où était mon père...

J'encaissais ses révélations. Je ne savais plus quoi pensais, j'avais l'impression que toute énergie avait déserté mon corps. Je me massais les tempes. La douleur était de plus en plus forte et m'empêchait de me concentrer. Si on m'avait véritablement modifié mes souvenirs, il fallait que je trouve un sorcier capable de modifier ce sort, et ils n'étaient pas nombreux... Et je n'avais pas le temps pour ça. Il fallait que je sache. Si Rafael avait raison, alors...

- Et si papa aussi était vivant ? Lançais-je soudain, les yeux dans le vague.

- Comment ça ? Tu penses que...

- Je ne sais pas... Je commence de plus en plus à me dire qu'on a modifié ma mémoire et seul un sorcier peut faire ça...

- Mais tu as aussi dit que ça avait été fait grossièrement et papa, c'était sa spécialité. Avec lui, ça aurait été parfait.

- Pas si l'accident a laissé des séquelles...

Nous échangeâmes un regard et on se comprit aussitôt.

PDV Rafael

Pour la première fois depuis des années, Max et moi étions sur la même longueur d'onde. J'étais soulagé qu'il me croit. Le reste de ma famille m'avait pris pour un fou, pensant que le heurt de ma tête contre le marbre avait embrouillé mon esprit.

- Il n'y a qu'un seul moyen d'être fixé... La rune parabatai de Jace. Me fit Max.

- Oui ! J'y ai pensé !

- Ça veut aussi dire que si la rune est apparente, non seulement dad est vivant, mais...

- Mais que Jace et les autres le savaient et qu'ils nous l'ont caché... Terminais-je.

Je vis un éclat de colère passer dans les yeux de Max et ses yeux prirent une teinte plus foncée. Si tel était le cas, j'allais devoir le maitriser. Mais il faudrait déjà que moi-même j'arrive à me contenir... Jace nous aurait-il caché une telle chose ? Je ne voulais pas y croire. Pourtant, j'allais fort probablement bientôt devoir affronter cette réalité...

Appartement Brooklyn – Fin PDV Rafael

De ses mains gantées de blanc, un homme laissa ses doigts glisser le long d'une photo représentant de jeunes garçons dans les bras de ce qui semblait être leur parent. Il laissa retomber sa main et laissa son regard se promener dans la pièce. Il sursauta lorsqu'un un autre homme l'entoura de ses bras et déposa un baiser dans son cou.

- Être ici me fait le même effet que toi... Lui fit-il.

Son amant ne répondit pas et se retournant vers lui, il attrapa sa main gauche et baissa les yeux vers un anneau d'argent. Il l'amena à ses lèvres avant d'y déposer un baiser. L'homme lui sourit et lui dit :

- Bientôt, je te le promets...

La suite de ce chapitre le plus tôt possible (je vais essayer promis) Bisousss

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