Frères ennemis- Partie 2
Frères ennemis
Partie 2: Souviens-toi
Institut
Jace observait son neveu s'entraîner au tir à l'arc. Toutes les flèches venaient se planter dans leur cible. Il sourit avec fierté.
- Ton père serait fier de toi. Lui fit-il.
Rafael abaissa son arc et se tourna vers son oncle.
- Dommage qu'il ne soit plus là pour le dire... Répondit-il froidement.
- Je suis sûr qu'il aurait aimé être là pour le faire.
- Si tu le dis...
- Rafael...
- Je n'ai pas envie de parler de lui ! Le coupa le jeune homme. Pourquoi vous me parlez constamment de lui ?! Pour qu'il reste dans nos mémoires ? Je te rassure, je ne suis pas prêt d'oublier !
- Pourtant tu oublies que Max est ton frère. Malgré tout ce qu'il a pu faire ces dernières années, il reste ton frère.
- Il nous a trahi ! Il nous a tourné le dos et si aujourd'hui mes parents ne peuvent pas me dire qu'ils sont fiers de moi, c'est entièrement de sa faute !
- Peut-être, mais en attendant il a raison sur un point : les fées sont une menace, une menace qui s'agrandit au fur et à mesure que le monde obscur et le nôtre se divisent. La rébellion des sorciers nous a causé beaucoup de pertes et nous avons perdu en puissance. Je t'ai donné les rennes, Rafael. Tu dois prendre des décisions en conséquence et mettre de côté ta querelle avec ton frère.
- Max n'est pas mon frère ! Hurla presque Rafael.
- Si, il l'est. Et il le sera toujours, que tu le veuilles ou non.
- Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, nous n'avons pas le même sang qui coule dans nos veines que je sache.
- Non, vous avez un lien bien plus fort que ça qui vous unit.
Rafael éclata de rire et ses yeux, d'un marron presque noir, se fixèrent dans ceux de son oncle.
- Ah oui ? Et lequel ? Fais-moi donc rire !
Jace soupira.
- Tu te laisses aveugler par la colère...
- Je n'ai plus de colère envers lui, juste de l'indifférence...
Son oncle allait rétorquer lorsque la porte de la salle d'entraînement s'ouvrit laissant passer un chasseur d'ombres. Il tendit une enveloppe à Rafael après l'avoir poliment salué.
- Qu'est-ce que c'est ? Leur demanda Jace.
- Une lettre de l'Enclave. Répondit Rafael en reconnaissant leur saut sur le cachet de l'enveloppe.
- L'Enclave ? Que te veulent-ils ?
Rafael haussa les épaules tout en ouvrant la lettre. Il la déplia et ses yeux s'assombrirent un peu plus au fur et à mesure de la lecture. Il finit par relever la tête, les traits de son visage déformés par la colère.
- Qu'est-ce qui se passe ? L'interrogea Jace.
- Je suis convoqué à Idris. Mon chez frère demande une audience officielle...
2 jours plus tard – Idris
Max examina la salle du Conseil d'un œil inquiet. Se retrouver devant sa famille ne l'enchantait pas, et il espérait donc qu'ils ne viennent pas. Affronter Rafael était déjà assez compliqué comme ça. Lily l'accompagnait en tant que représentente des vampires. Anna était également de la partie, mais il ne s'attendait pas à ce que Catarina l'accompagne. Elle s'assit à côté de lui, le regard de marbre.
- Tu es venu... Lui fit-il d'une voix tremblante.
- Tu n'es pas en territoire ami ici, et j'ai juré à tes parents de veiller sur toi, alors oui, je suis venue. Mais je ne veux pas être prise à partie dans cette guerre ridicule entre ton frère et toi. Je vous aime tous les deux, je ne ferai jamais de choix.
Max baissa les yeux. Il avait toujours suivi les conseils de la sorcière. Il l'avait toujours respectée. Lorsque sa propre famille s'était détourée de lui, elle avait été son seul soutien.
- Je ne te demanderai jamais une telle chose. Je te remercie juste d'être venue.
Elle pose sur un lui un regard triste.
- Ils ne nous aideront pas....
- Mais au moins j'aurais essayé. Je ne peux pas rester sans rien faire alors que les miens se font massacrer !
- Nous n'avons plus aucun accord avec eux. Dois-je te rappeler que tu as veillé à ce que le Labyrinthe en Spirale ne les soutienne plus ?
- Je ne suis pas le seul fautif ! S'offusqua le jeune sorcier.
- Non, c'est vrai. Rafael l'est aussi....
Max ne répondit pas. La situation était telle qu'elle était maintenant de toute façon. Il n'y avait aucune possibilité de retourner en arrière. La salle se remplissa petit à petit et il sentit les regards appuyés des chasseurs d'ombres sur lui. Bientôt, deux groupes s'étaient formés : les créatures obscures d'un côté et les néphilims de l'autre, se lançant des regards de haine. Les yeux de Max se posèrent sur le petit groupe qui venait d'entrer. Il déglutit difficilement. Rafael n'était pas venu seul. Sa famille, leur famille, se tenait derrière lui.
- Pourquoi sont-ils venus ? Murmura-t-il.
- Ce n'est pas le moment de faire marche arrière, Max ! Lui fit Anna. C'est toi qui as demandé une réunion avec le Conseil, et désolé de te dire ça, mais ta famille en fait partie !
Max soupira. Elle n'avait pas tort. Il avait été idiot de penser qu'ils ne viendraient pas et qu'il aurait uniquement affaire à son frère. Ce dernier lui lança un regard haineux qu'il lui rendit. S'efforçant de ne pas croiser le regard du reste de son ancienne famille, il posa son regard sur le nouveau consul. Malheureusement, l'inquisiteur était à ses côtés. Ce dernier croisa le regard de Max et celui-ci détourna aussitôt le regard. Son grand-père était la dernière personne qu'il voulait voir... Le Consul demanda le silence, et prit la parole.
- Ce conseil exceptionnel a été réuni car le monde obscur souhaiterait s'entretenir avec nous au sujet du petit peuple. Comme vous le savez, depuis la guerre qui nous a opposé à Jonathan Morgenstern, les fées ont juré notre perte. A nous tous, néphilims comme créatures obscures...
Max laissait parler le Consul, cet homme aux cheveux grisonnant et au visage émacié, mais ne faisait pas attention à ce qu'il disait. Ses yeux azur plantés dans ceux de son frère, les deux jeunes hommes ne se quittaient pas du regard. Rafael fulminait. Sa cousine s'approcha de lui et posa une main sur son épaule avant que son père ne la fasse reculer en lui lançant un regard sévère. Max fut alors emmené à prendre la parole. Son frère le suivit du regard alors qu'il rejoignait le centre de la salle du conseil, auprès du Consul. Il l'écouta exposer les faits qu'il lui avait rapportés quelques jours plus tôt.
- Les fées nous menacent. Nous menacent tous.
- Vous avez rompu les Accords ! S'exclama soudain Rafael.
Un silence de plomb s'installa alors dans la salle. Max se tourna lentement vers lui. Isabelle n'avait jamais vu d'yeux d'un bleu aussi sombre. Elle s'avança et se plaça entre le jeune sorcier et Rafael. Posant une main sur le torse de ce dernier, elle l'incita au calme, mais il n'y prêta pas attention, fixant son frère d'un regard haineux.
- Vous avez rompu les Accords, répéta-t-il, et votre protection en faisait partie. Pas d'Accords, pas de protection.
- « Nous » avons rompu les Accords ? Tu as la mémoire courte, mon frère.
- C'est toi qui as la mémoire courte, petit frère ! Cracha-t-il en s'avançant, menaçant, vers lui. Laisse-moi te rafraîchir la mémoire !
Jace lui attrapa le bras pour le stopper.
- Ça suffit ! S'exclama Robert. Rafael, je te demanderai de garder ton calme !
- Toi, tu n'as aucun ordre à me donner ! Répliqua Rafael.
- Rafael Lightwood ! S'écria le Consul. Je vous conseille de changer immédiatement d'attitude !
- Je changerai d'attitude quand vous prononcerez mon nom complet !
Max éclata de rire.
- T'as un problème, toi ?! Lui fit Rafael en lui lançant un regard noir.
- Monsieur veut qu'on prononce son nom complet ! Rit-il. Tu veux qu'on t'appelle par le nom d'une créature obscure, Rafe ? Je croyais que tu nous méprisais ?!
- Ne prend pas ton cas pour une généralité, petit frère !
- Je croyais que je n'étais pas ton frère, Rafael ? On devrait peut-être te retirer la direction de l'Institut. Après tout, tes propos sont illogiques, ce n'est pas bon pour un directeur ! Se moqua Max.
Rafael se jeta sur lui avant d'être stoppé à nouveau par son oncle.
- Je vais te tuer ! Je te jure que je vais te tuer !
- Je t'aurais rayé de la surface de la terre avant que tu n'aies pu ne serait-ce que lever le petit doigt !
- On parie ?!
Il essaya de se dégager de la prise de Jace mais ce dernier avait plus de force que lui. De plus, son oncle Simon avait le regard posé sur lui et se maintenait prêt à venir prêter mains fortes à son beau-frère en cas de besoin. Tous les regards étaient rivés sur eux, pourtant aux yeux de Rafael, seul son frère l'importait. La rage le faisait trembler.
- J'ai toujours été meilleur que toi, Rafe. Il serait temps que tu l'acceptes.
- Ça suffit ! Intervint Catarina en se plaçant entre eux. Non mais vous vous entendez ?! Vos pères seraient tellement déçus de vous ! Eux qui pourtant étaient si fiers de leurs garçons !
- Ne parle pas d'eux, Sorcière ! Lui ordonna Rafael.
- La sorcière, comme tu dis, séchait tes larmes quand tu étais petit ! Regardez-vous tous... Le petit peuple nous détruira tous si on ne s'allie pas. C'est ça que vous voulez ?!
- Je pense que tout le monde devrait reprendre son calme. Fit le Consul. Nous devons discuter de tout cela sérieusement. Il est vrai que la situation est problématique. Il serait peut-être sage de signer des Accords temporaires.
L'ensemble de l'assemblée se tourna vers lui. La stupéfaction se peignait sur le visage de tous. En revanche, celui de Rafael était toujours déformé par la colère.
- C'est une blague ?! S'exclama-t-il.
- Non. Rafael Lightwood, je vous demanderai d'accueillir comme il se doit les représentants des créatures obscures de New York au sein de votre Institut.
- Plutôt crever !
- C'est un ordre ! Et je vous déconseille de désobéir !
- Et pourquoi devrions-nous nous rendre là-bas ? Demanda Max sans quitter les yeux de son frère.
- Parce que ce lieu sera le centre des opérations contre le petit peuple. Je veux que vous appreniez à combattre ensemble comme cela a été possible dans le passé.
1 semaine plus tard- Institut de New York
Accoudé contre la rampe de l'escalier de l'étage, Rafael fixait d'un œil vigilant l'arrivée de créatures obscures au sein de son Institut. Pourtant ce n'était pas tant leur présence qui le dérangeait, mais celle de son frère. Il n'était pas encore arrivé et il espérait qu'il ne viendrait pas, même s'il avait peu d'espoir.
- Rafael ?
Il se retourna et fronça les sourcils en voyant sa tante Clary s'avancer vers lui.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Quand êtes-vous rentré d'Idris ?
- On vient d'arriver. On a pensé que tu aurais besoin de ta famille près de toi.
Rafael eut une exclamation de dédain.
- En fait, j'aimerais que certain membre de ma famille reste loin de moi, tu vois !
- Tu sais, Rafael, quand j'ai rencontré Alec, lui et moi nous détestions. Enfin, c'est surtout lui qui me détestait.
- Je le sais ça ! Pourquoi tu me dis ça maintenant ?! Que veux-tu que ça me fasse ?!
- Parce qu'il a fallu d'une seule bonne explication entre nous pour que les choses s'arrangent. Tu devrais parler à Max, Rafe. Il reste ton frère.
- Pourquoi ? Parce qu'on a été élevé ensemble ? Je ne peux pas oublier qu'il nous a trahis! Mon père est mort à cause de lui et...
Le jeune homme secoua la tête comme pour chasser un souvenir désagréable. Son regard se voila et il détourna la tête au moment où les portes de l'ascenseur s'ouvraient. Son frère en sortit, portant une longue cape noire. Sa peau bleue réapparut aussitôt qu'il les ait eu franchi. Il avança droit vers les ordinateurs de contrôle mais Rafael lui barra brusquement le barrage.
- Recule ! Lui ordonna le jeune chasseur d'ombres.
Sous la rune au niveau de son cou, on pouvait voir sa veine palpiter.
- L'Enclave nous autorise à enquêter avec vous, Rafael !
- Ouais, mais à deux pas de toi, il y a un sol recouvert de runes! Une fois ne t'as pas suffi ?!
Max blêmit et se recula.
- Je... Je ne savais pas. Depuis quand...
- Longtemps ! Le coupa Rafael. Alors maintenant tu vas être mignon et tu vas dire à tes petits copains de rester gentiment dans l'espace qu'on leur a réservé : au sous-sol !
- Au sous-sol... Répéta Max froidement. Tu espères vraiment qu'on va se terrer comme des rats ?!
- Tu veux vraiment que je te dise ce que je veux vraiment, Max ?
- Non, je le sais déjà...
- Alors ne pose pas la question ! Oh et vous avez entraînement avec nous dans cinq minutes !
- Entraînement ? S'étonna le sorcier. Quel entraînement ?
- Celui que comprend les Accords que tu as fait rétablir !
- Rétabli provisoirement !
- Provisoirement ou pas, ils comprennent un entraînement commun entre créatures obscures et chasseurs d'ombres. Tu le sais très bien, on y a participé... Avant...
- Ok... Je vais me changer et j'arrive.
- Je m'en fous de ta vie, fais ce que tu veux ! Ne sois juste pas en retard !
Rafael le planta là. Max soupira et prit la direction des chambres. Passant devant celle qu'avait occupée son père dans le passé, il hésita, s'arrêtant devant. Il posa une main tremblante sur la poignée. La porte était sûrement verrouillée mais il pourrait y remédier. A moins que son frère n'y ait fait installer une protection spéciale. Il en était capable après tout... Il pouvait même l'avoir piégée.... Prenant le risque, il actionna la poignée et fut surpris de la voir s'ouvrir sans difficulté. Jetant un œil derrière lui, il vérifia que la voie était libre et entra dans la chambre, refermant la porte derrière lui. La pièce était plongée dans le noir total. Une odeur de renfermée lui indiqua qu'elle n'avait pas été ouverte depuis des mois, peut-être même des années. Créant une boule de lumière bleue, il la fit voleter au-dessus de lui. Elle diffusa une douce lueur bleutée, suffisante pour l'éclairer. Il balaya alors la pièce du regard : les meubles avaient été renversés, les tiroirs retournés. Le matelas du lit avait subi le même traitement, et les oreillers avaient été déchirés. Des plumes reposaient sur le sol poussiéreux. Max se souvenait de ce jour-là comme si c'était hier....
Flash Back- 7 ans plus tôt
Un silence de mort régnait dans l'Institut. Le claquement de ses bottes sur le sol résonnait dans le couloir. Il ne savait pas très bien où il allait, il se laissait guider par son instinct. La boule au ventre qu'il ressentait depuis qu'il avait quitté l'infirmerie et qu'il n'y avait pas vu son père s'agrandissait au fil des secondes. Il avait un mauvais pressentiment. Quelque chose n'allait pas. Il s'arrêta : au bout du couloir son oncle Jace venait de se retourner vers lui, pâle comme la mort. Il lui sembla entendre son nom, mais il n'était pas sûr. Un cri retentit alors et le sorti de sa stupeur. Il vit son oncle ceinturer son frère. Quand était-il arrivé ? Était-il là depuis le début ? Des gens le bousculèrent alors, se précipitant vers l'endroit où se tenait à présent la quasi-totalité de sa famille. Il s'appuya contre le mur. Il n'arrivait plus à esquisser le moindre mouvement et ce fût à ce moment-là qu'il le vit. Il voulut lui aussi hurler mais aucun son ne sortit. Il entendit le bruit caractéristique de meubles renversés, et il entendait toujours des hurlements mais il n'arrivait pas à en identifier l'auteur. Tout ce qu'il voyait c'était ce sang coulant des poignets de son père, allongé dans ce brancard, et son visage pâle, si pâle...
Présent
Une seule et unique larme coula sur sa joue, qu'il essuya rapidement. Il avait bien trop pleuré par le passé. Le passé était le passé et devait le rester. Il sortit précipitamment de la pièce sans un regard derrière lui. La boule de lumière le suivi un instant avant de disparaître. Il se changea rapidement dans une des nombreuses chambres de libres, enfilant une tenue plus appropriée au combat. Se regardant dans le miroir de la salle de bain, il eut un sourire triste. Son pantalon de cuir noir et son tee-shirt de la même couleur, le faisaient ressembler à un chasseur d'ombres. Seule sa peau bleue le trahissait. Il passa ses doigts sur son visage et le bleu de sa peau disparu. Ses pères n'avaient jamais aimé qu'il fasse ça, qu'il se cache. Pourtant ce jour-là, ça leur aurait sauvé la vie...
- Je suis désolé, tellement désolé...
Un coup frappé à la porte le fit sursauter. Il abaissa la main et sa peau retrouva instantanément sa couleur originelle.
- Qui est-ce ?!
- C'est moi, Al'. Alyssa. Rajouta-t-elle.
Max soupira et agita la main. La porte s'ouvrit, révélant la jeune fille, portant elle aussi une tenue de combat. Ses cheveux blonds vénitien étaient attachés en une queue-de-cheval. Mal à l'aise, elle lui fit un sourire timide.
- Je.. Je peux entrer ?
- Qu'est-ce que tu veux ? Lui demanda-t-il brusquement.
Être ici lui déplaisait, il n'avait donc aucune envie de voir sa famille défiler dans sa chambre. Surtout elle. Il ne la connaissait que très peu. La dernière fois qu'il l'avait vu, elle n'avait qu'une dizaine d'années. Aujourd'hui, c'était une femme. Et il n'avait rien à lui dire...
- Te.. Te parler. Bredouilla-t-elle. Je... Je me rappelle de toi tu sais. On n'était pas si petit que ça quand même.
- Si tu es venu pour qu'on se rappelle les souvenirs de famille, tu peux repartir. En ce qui me concerne, ma famille m'attend à l'extérieur de ses murs et ce n'est pas vous.
-Tu sais, nous rejeter ne les ramènera pas. Aucun des deux. Tu sais je pense que tu devrais le voir. Vous devriez y aller tous les deux.
- Qu'est-ce que tu veux, Alyssa ? Je suis pressé, alors va droit au but, s'il te plaît.
- Ce que je veux ? Je veux que ma famille soit aussi soudée que ce qu'elle a pu l'être dans le passé !
- Alors désolé, mais je ne peux rien pour toi.
- Si. Pour le moment tu ne le réalises pas encore, mais ça viendra.
Elle tourna les talons avant de se raviser et de retourner vers lui.
- Oh j'oubliais. J'ai quelque chose qui pourrait t'intéresser.
Elle lui tendit une clé et la lui mit dans la main.
- Je pense que je n'ai pas besoin de te préciser à quoi elle sert. A tout à l'heure, cousin !
Max la regarda s'éloigner avant de baisser le regard vers la clé dans sa main. Depuis combien de temps n'avait-il pas mis les pieds là-bas ? Décidant de sécher l'entraînement, il sortit par la fenêtre de sa chambre et prit la direction d'un lieu dans lequel il ne pensait plus jamais remettre les pieds : l'appartement de ses parents. Il créa un portail et le traversa si précipitamment qu'il faillit tomber à genoux sur le tapis du hall de l'immeuble. Il déglutit difficilement en pénétrant à l'intérieur de l'appartement. Il fut étonné de voir que contrairement à la chambre de son père à l'Institut, l'appartement, lui, n'avait pas bougé. Il passa sa main sur les meubles, les frôlant du bout des doigts. La décoration était toujours la même : une explosion de couleur en tous genres, des tableaux représentant son père à différents siècles,... Des larmes lui picotèrent les yeux lorsqu'il tomba sur une photo de son frère et lui, enfants, dans les bras de leurs parents. Il s'assit sur le canapé et prit dans sa main la veste posée sur le dossier.
- Papa laissait toujours traîner ses affaires. Ça rendait dingue dad, tu te souviens ?
Max sursauta. Son frère se tenait dans l'encadrement de la porte, les bras croisés.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Et toi ?
- Alyssa m'a passé la clé.
- Je sais. Elle me l'a dit.
- Pourquoi rien n'a bougé ? C'est toi qui viens ici pour t'occuper de l'appart ?
- Non. Je n'y ai pas mis les pieds depuis... longtemps...
- Alors qui ?
- Je ne sais pas. Un sort peut-être, ça ne m'étonnerait pas. Ils nous l'ont légué et nous connaissant, ils savaient qu'on n'était pas des pros du ménage.
Pour la première fois depuis des années, Max sourit à son frère.
- Tu te rappelles le jour où on a failli faire exploser l'appartement ?
- Oui. Tu voulais faire un gâteau et ça a dégénéré !
- C'était pas tout à fait de notre faute, Izzy nous avait aidés !
- C'était immangeable ! Se souvint Rafael en riant.
- Ils ne nous ont pas punis...
- Ils nous punissaient jamais...
Rafael s'empara de la photo que son frère avait tenue quelques minutes plus tôt, et la regarda tristement.
- Ils vivaient tous les deux dans un monde utopiste. Ils pensaient que nos deux mondes pouvaient n'en former qu'un. Que nous pouvions fonder une réelle famille, mais ils avaient tort... La vérité, c'est que si ça marchait c'est parce qu'ils étaient là pour s'assurer que ça fonctionne. Leur amour était si fort que c'était contagieux. Mais ce n'était qu'une illusion et tout a volé en éclats...
- On l'a fait voler en éclat, Rafael. Nous seuls...
Rafael reposa la photo.
- Certains plus que d'autres... Lui répondit-il froidement. Maintenant si j'ai un conseil à te donner, c'est de me suivre et de venir à cet entraînement avant que nos relations s'aggravent plus qu'elles ne le sont déjà.
Max ne chercha pas à protester et obéit à son frère. Il jeta tout de même un dernier regard à l'intérieur de l'appartement avant de refermer la porte...
Flash Back- 15 ans plus tôt
Riant, Alec pénétra dans l'appartement, son amant grignotant son cou. Il se figea alors soudain, la bouche entrouverte, trop choqué pour parler. Il venait de découvrir dans quel état ses fils avaient transformé l'appartement. Magnus continuait toujours à l'embrasser dans le cou tout en détachant les boutons de sa chemise.
- Magnus ?
- Hum, oui mon ange ? Impatient ?
- Non, en colère, voire furieux.
Magnus stoppa ce qu'il était en train de faire et releva la tête vers son jeune amant.
- Qu'est-ce que j'ai fait ? S'étonna-t-il.
- Toi rien, tes fils en revanche...
Le sorcier remarqua alors à son tour l'état de leur appartement.
- Pourquoi dès qu'ils font une bêtise ça devient toujours « mes fils » ?! C'est aussi les tiens je te signale !
- Ouais mais ce genre de chose ils le tiennent de toi, pas de moi !
- Si tu le dis...
Il remit un vase droit avant de sortir une fourchette plantée dans un tableau.
- Je ne comprends pas, ma sœur était censée les garder ! Lui fit Alec.
- Quand tu dis ta sœur, tu veux dire l'espèce de tas de farine vivant qui gît sur mon canapé en cuir qui m'a coûté une fortune ?! Lui demanda Magnus en désignant la masse mouvante allongée sur ledit canapé.
Alec soupira et leva les yeux au ciel.
- Tu l'as gagné au poker !
- La partie a duré toute une nuit et le temps c'est de l'argent, mon chéri !
Le néphilim allait répliquer mais une petite tête bleue dépassa timidement du couloir menant aux chambres.
- Dad, papa, j'ai pas fait exprès ! Sanglota-t-il.
La colère disparue aussitôt du visage de ses deux pères et Alec lui ouvrit les bras au moment où son fils aîné faisait aussi son apparition.
- Allez, venez là !
Il les serra dans ses bras et Magnus s'agenouilla près d'eux.
- Papa, on va tous ranger, promis ! Lui fit Rafael.
Le sorcier essuya ses larmes avant d'en faire de même pour Max.
- Pas besoin, vous avez une tante qui saura faire ça à la PERFECTION ! N'EST-CE PAS, IZZY ?! Hurla-t-il en direction de la sœur de son amant.
Les deux enfants éclatèrent de rire en se regardant d'un air complice. Rafael fit un clin d'œil à son frère, ce qui n'échappa pas à Alec, mais ce dernier fit semblant de n'avoir rien vu. Cela faisait longtemps que ses fils versaient de fausses larmes pour les faire plier. Ni lui ni Magnus ne l'ignoraient mais ils faisaient toujours comme s'ils y croyaient encore, s'amusant de la fierté qui se peinait sur leur visage lorsqu'ils pensaient avoir dupé leurs parents. Isabelle se redressa sur le canapé, les cheveux en bataille et plein de farine.
- Hum, quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
La petite famille éclata de rire et quelques heures plus tard, l'appartement avait été remis dans l'ordre et les garçons avaient déjà toute une liste de nouvelles bêtises à faire.
Fin de la partie 2
Gros bisoussss
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