Voilà une semaine, 7 longs jours, 168 heures interminables, 10 080 minutes infinies, 604 800 secondes de torture que Magnus était parti au labyrinthe en spirale pour une mission top secrète. Alec n'avait jamais été séparé de son mari si longtemps, même lorsque sa présence était réclamée à Idris par l'enclave, son sorcier et lui trouvaient toujours un moyen pour se retrouver par le biais d'un portail. Or cette fois-ci, Magnus était bloqué au labyrinthe en spirale sans possibilité de contact avec le monde extérieur. Les premiers jours, Alec s'était plongé dans le travail, acceptant davantage de patrouilles, remplaçant même ses collègues dès qu'il le pouvait. Après trois jours à ne parvenir à trouver le sommeil qu'en serrant un vêtement de son mari dans ses bras, le jeune homme avait finit par réintégrer son ancienne chambre à l'institut, l'appartement du sorcier lui rappelant trop l'absence de celui-ci. Enfin, lors des deux derniers jours, tout ou presque était prétexte à lui rappeler son amant: un son, une odeur, ou encore la forme des nuages.

Enfin, la fin du calvaire se profilait, Magnus devait rentrer le soir même, et Alec avait prévu de lui organiser une soirée romantique afin que leurs retrouvailles soient dignes du manque qu'il avait éprouvé. Exceptionnellement, il avait quitté l'institut tôt afin de tout préparer à l'appartement de Brooklyn avant l'arrivée du sorcier. Sur le chemin du retour, il était passé au restaurant éthiopien pour prendre un assortiment des plats préférés de Magnus, il était allé acheter un énorme bouquet de roses rouges, ainsi qu'une bouteille du vin favori de Magnus. Une fois rentré, le jeune homme dressa une table élégante, alluma des bougies qu'il éparpilla un peu partout dans l'appartement, et remplaça leur literie par des draps en satin doré qui avaient accueilli leurs premiers ébats. Jetant un œil à l'horloge du salon, il constata que Magnus devait arriver une demi heure plus tard, il s'empressa donc d'aller se préparer. Il se doucha rapidement, se rasa avec soin, tenta de coiffer ses cheveux désordonnés sans succès, puis jeta l'éponge après quelques minutes sans résultat probant. Quelques instants avant l'arrivée de Magnus, il sortit de la chambre vêtu d'un pantalon noir près du corps accompagné d'une chemise bleue que sa soeur lui avait offert et que son amant adorait le voir porter. Il servit deux verres de vin qu'il déposa sur la table basse, puis s'installa confortablement sur le canapé pour attendre le retour du sorcier.

La semaine passée au labyrinthe en spirale avait parut une éternité à Magnus qui n'avait pas eu une minute pour souffler tellement il avait eu de travail. En plus de cela, ne pas pouvoir contacter son amant, ni s'endormir blotti contre lui avait transformé cette semaine en une vraie torture. C'est donc éreinté mais profondément soulagé et heureux de retrouver son mari qu'il traversa un portail qui le mena devant la porte de son appartement.

Quand il entra, il découvrit son mari sur le canapé, ainsi que tout ce qu'il avait préparé pour son retour, et son cœur se gonfla d'amour pour cet homme qui partageait sa vie depuis désormais cinq ans. En l'entendant entrer, Alec se leva et vint l'enlacer tendrement tout en déposant un doux baiser sur ses lèvres.

— Bienvenue à la maison mon amour. murmura le néphilim avec un sourire éblouissant.

— C'est si bon d'être enfin rentré auprès de toi, Alexander. répondit Magnus en se serrant contre son mari, se repaissant de sa chaleur.

Alec le guida vers le canapé où il s'installèrent, un verre de vin à la main. Ils se racontèrent leur semaine, Magnus esquivant l'aspect secret de sa mission, mais décrivant avec plaisir ce haut lieu magique qu'était le labyrinthe en spirale. Alec adorait entendre Magnus parler de magie, le monde obscur l'avait toujours fasciné et rien ne l'enchantait davantage que de voir Magnus user de ses dons. Au fil de la conversation, les deux amants se rapprochèrent sans même s'en rendre compte. Chacun avait besoin du contact de l'autre après une si longue période de séparation. C'est ainsi que Magnus se retrouva le dos appuyé contre le torse de son mari, la tête rejetée sur son épaule afin d'embrasser tendrement les lèvres rosées d'Alec. De simples et chastes baisers, c'était tout ce dont ils avaient besoin en cet instant.

— Tu as faim? Je suis passé chercher des plats à emporter à l'éthiopien. dit Alec alors qu'ils finissaient leurs verres de vin.

— Je meurs de faim! s'exclama Magnus dont les yeux s'illuminèrent en entendant le menu prévu par son mari.

Ils passèrent à table pour déguster les délicieux plats éthiopiens, tout en évoquant leurs prochains projets de voyage. Plus le repas avançait, plus Magnus se disait qu'il avait de la chance que la vie ait mis sur son chemin un homme aussi exceptionnel qu'Alec. Jamais au cours de ses précédentes relations, on n'avait eu de si belle attention pour lui. Alec avait improvisé une soirée de rêve pour lui, et bien qu'elle ne soit pas encore terminée, il ne doutait pas qu'elle s'achèverait de façon plus qu'agréable puisqu'il serait avec son mari. La puissance des sentiments qu'il éprouvait pour le néphilim lui faisait parfois peur, surtout lorsqu'il pensait à l'aspect éphémère de la vie de chasseur d'ombres, mais il s'efforçait de passer outre afin de profiter à fond des années qui lui étaient offertes à ses côtés.

Magnus fur sorti de ses pensées par une douce caresse sur sa cuisse. Clignant des yeux, il découvrit Alec qui l'observait tendrement.

— Où étais-tu? Tu semblais absorbé dans tes pensées.

— Je réalisais à quel point je t'aime et que j'ai une chance incroyable de t'avoir dans ma vie. répondit Magnus en caressant la joue de son mari.

Alec sourit à la déclaration du sorcier et se pencha pour lui voler un baiser avant de se lever et de tendre la main vers lui.

— Où allons-nous? questionna Magnus d'une voix intriguée en saisissant la main pour se lever à son tour.

— J'ai pensé qu'on pourrait prendre le dessert dans la chambre. murmura le néphilim d'une voix grave tout en plongeant dans la gorge de son amant pour y déposer plusieurs baisers brûlants.

La respiration du sorcier s'accéléra et son cœur s'emballa, à mesure que son désir s'épanouissait dans son ventre. Alec les guida jusqu'à leur chambre tout en effeuillant délicatement son mari, laissant derrière eux un chemin de vêtements. Quand ils atteignirent leur destination, Magnus ne portait plus que son boxer qui laissait entrevoir son érection suite aux caresses de son amant. Constatant qu'Alec portait toujours sa chemise et son pantalon, le sorcier reprit la dominance de leur échange, et fit doucement allonger le jeune homme au milieu des draps de satin doré, afin de lui retirer un à un ses vêtements avec une lenteur exquise. A chaque vêtement retiré le sorcier déposait un baiser brûlant sur la peau pâle de son amant, le faisant soupirer de plaisir. Une fois le néphilim mis à nu, Magnus s'autorisa quelques instants pour admirer le corps parfait face à lui. Les runes noires qui couraient sur la peau laiteuse, les muscles dessinés du jeune homme et enfin son membre en érection qui semblait n'attendre plus que lui.

Alors que Magnus allait fondre sur le sexe de son amant pour l'engloutir, celui-ci reprit l'ascendant en les faisant rouler sur le matelas. Ainsi il se retrouva au dessus du sorcier qui le regardait de façon interrogation et quelque peu frustrée d'avoir été coupé dans son élan.

— Ce soir c'est à moi de prendre soin de toi mon amour. susurra Alec à son oreille.

La peau du sorcier se couvrit de frissons tandis que le jeune homme entreprenait de tracer une ligne de baisers à la fois doux et brûlants de désir entre sa gorge et sa bouche. Une fois à destination, Alec attrapa la lèvre inférieure de Magnus entre ses dents et la mordilla délicatement avant de l'embrasser férocement, sa langue partant à la recherche de sa jumelle. Tandis que le néphilim embrassait passionnément le sorcier, ses mains s'appliquaient à le rendre fou de désir par de délicates caresses qui enflammaient la peau de Magnus.

Quand le jeune homme se redressa pour plonger son regard dans celui de son amant, il eut le plaisir de constater que les yeux vert-ambrés avaient laissé place aux prunelles félines du sorcier, signe de sa perte de contrôle. Alec sentait le corps de Magnus vibrer de désir sous lui, il décida donc de passer à la vitesse supérieure et de descendre lentement ses baisers le long du torse soyeux de son mari, le faisant gémir doucement d'anticipation.

Une fois face à l'objet de ses désirs, le jeune homme l'empoigna délicatement et le caressa sur toute sa longueur, se délectant de l'effet qu'avaient ses gestes sur le sorcier. Alors qu'il était sur le point d'engloutir l'érection de Magnus avec appétit, une sonnerie de téléphone retentit dans la pièce, le coupant dans son élan et faisant gémir Magnus de frustration. Reconnaissant la sonnerie de son portable, Alec laissa échapper un grognement et se redressa pour extirper l'objet de la poche de son pantalon.

— C'est Jace...

— Laisses sonner. grogna le sorcier qui désirait à tout prix retrouver le chemin du plaisir qu'ils avaient quitté quelques instants plus tôt.

Le jeune homme obéit docilement, mettant son téléphone en silencieux avant de se rallonger aux côtés de son amant pour l'enlacer. Leurs lèvres se retrouvèrent et le brasier ardent qui les consumait se raviva quand leurs érections se rencontrèrent. Les deux hommes laissèrent échapper un long gémissement de plaisir et ne tardèrent pas à se mouvoir pour accentuer la friction sur leurs membres tendus à l'extrême.

Alec roula une nouvelle fois au dessus de son amant, et avec une force surprenante il le fit retourner sur le ventre avant de revenir se coller à lui, son sexe glissant délicieusement contre le postérieur rond du sorcier qui gémit à ce contact.

— Tu m'as tellement manqué mon amour... murmura Alec au creux de l'oreille de son mari.

Ce dernier gémit de plus belle, tendant ses fesses vers l'arrière tout en frémissant de plaisir. Le jeune homme sourit en constatant que son mari avait perdu l'usage de la parole, perdu dans son désir. Il déposa de nouveaux baisers brûlants dans la nuque de Magnus et descendit lentement, suivant la colonne vertébrale du sorcier, y laissant un sillon ardant du bout de la langue. Quand il arriva au postérieur rebondi de son amant, Alec saisit les deux ronds de chair dans ses mains et les malaxa avant de les écarter délicatement. Il se baissa pour déposer un léger baiser sur chaque fesse, puis sa langue partit explorer le sillon inter-fessier du sorcier jusqu'à atteindre son anneau de chair qu'il titillant quelques instants avant de le pénétrer doucement. Magnus échappa un long gémissement de bonheur face à cette caresse, et tendit davantage son postérieur vers Alec. Ce dernier ne se fit pas prier et glissa son index dans l'antre de son sorcier tout en continuant d'embrasser et mordiller ses fesses. Sentant son amant se détendre rapidement, il introduisit un second doigt et effectua quelques mouvements de ciseaux tout en cherchant son point de plaisir. Cette fois-ci, Magnus cria de bonheur quand les doigts du jeune homme rencontrèrent sa prostate, lui envoyant une décharge de plaisir qui se répercuta jusqu'au bout de son sexe douloureusement gorgé de désir.

Sous les divines attentions de son amant, le sorcier n'était plus que gémissements. Il s'accrochait désespérément aux draps, le visage enfoui dans l'oreiller et voyait des étoiles derrière ses paupières tellement ce que lui faisait Alec était bon. Puis ne tenant plus, il se redressa sur un coude et tournant la tête vers l'arrière, il suppliant:

— Par l'enfer Alexander, j'en peux plus, prends-moi!

Souriant en entendant les paroles de son mari, le néphilim se redressa et vont se coller contre son dos, en déposant des baisers dans son cou et le haut de ses épaules. Son sexe se glissa dans le sillon inter-fessier de Magnus où il fit quelques allers-retours avant de pousser son gland contre l'anneau de chair de son amant.

Alors qu'il s'apprêtait à se fondre en lui, de lourds coups furent frappés à la porte d'entrée, accompagnés de cris que les amants identifièrent comme étant la voix de Jace. Les deux hommes poussèrent des grognements de frustration, et Alec tomba assis sur le lit tandis que Magnus se levait, une rage sourde grondant en lui. Il enfila rapidement une robe de chambre et partit en direction de l'entrée où Jace continuait de s'égosiller. Le sorcier ouvrit la porte et j'étais un regard meurtrier à son visiteur.

— Ah euh... salut Magnus, je savais pas que tu étais rentré...

Jace n'eut pas le temps de finir sa phrase, le sorcier claqua des doigts et le chasseur d'ombres disparut dans un nuage de fumée. Lorsqu'elle se dissipa, un canard se tenait sur le pas de la porte, devant Magnus. Quelques instants plus tard, Alec apparut, enfilant un T-shirt.

— Chéri? C'était pas Jace?

— Si.

— Dans ce cas où est-il? demanda Alec perplexe.

— Aucune idée, mais regarde ce que j'ai trouvé, ça te dirait du canard à l'orange pour Noël? répondit le sorcier en prenant dans ses bras le volatile qui cherchait à s'enfuir.

— Qu'est-ce que... Magnus, ne me dis pas que ce canard c'est Jace...

— Très bien, je ne le dirais pas. répondit le sorcier avec un sourire carnassier en refermant la porte derrière lui.

Jace, entendant les paroles des deux hommes prit conscience de son nouvel état, et alors qu'ils passaient devant un grand miroir, il poussa un cri de terreur en apercevant son reflet. Il se débattit férocement pour échapper aux mains du sorcier, et une fois qu'il y parvint, il courut se réfugier dans les jambes de son parabatai d'une démarche dandinante caractéristique des canards. Le jeune homme se baissa pour prendre le volatile dans ses bras, et se tourna vers son amant qui lançait un regard amusé au néphilim transformé.

— Magnus...

— Oh ça va, ne t'en fais pas, je ne vais pas le cuisiner pour Noël! Je suis sur qu'il serait capable de m'empoisonner, puisque c'est ce qu'il fait depuis qu'on se connait! coupa le sorcier.

— Mais enfin Magnus, je ne comprends pas, pourquoi l'avoir changé en canard?

Le sorcier leva les sourcils en regardant son amant.

— Sérieusement Alec? Tu me poses vraiment la question?

— Bon ok, il nous a interrompus, mais c'était vraiment nécessaire?

Magnus éclata d'un rire mauvais.

— Oui! Pour toutes les fois où il nous a interrompu et Lilith sait que c'est bien trop récurrent! Et ne t'avises pas de le nier, tu sais comme moi que j'ai raison! avertit le sorcier en pointant son mari du doigts.

— Ok mon amour, calmes-toi. J'admets que c'est plutôt mérité, mais rends-lui sa véritable forme maintenant, je crois que la plaisanterie a assez duré.

— J'ai une meilleure idée. fit le sorcier avec un sourire sournois.

Quelques minutes plus tard, un portail s'ouvrait au milieu de l'institut d'où sortit un canard portant une petite pancarte où l'on pouvait lire:

J'ai interrompu mon parabatai et son mari durant leurs ébats,

je garderais cette forme jusqu'à ce qu'ils aient pu fêter dignement

leurs retrouvailles après une longue semaine sans se voir.

Jace.