Proposition indécente

Snarry HP/SS

alors le mauvais temps reviens et donc j'ai besoin de Snarry, c'est comme ça que je marche ne me demandez pas pourquoi xD


Le vent sifflait entre les branches dans un son crissant mais étrangement relaxant. Il glissait contre les vitraux de la bibliothèque les faisant étrangement crisser tandis que je sentais qu'un vent chaud se faufilait jusqu'à mes cheveux. Un sourire vint orner mes lèvres alors qu'enfin j'étais à l'aise dans et endroit qui sentait le renfermé, l'encre et le vieux parchemin. Il s'agissait de l'odeur qu'Hermione emmenait partout avec elle, et que Ron avait fini par adorer. Lui-même avait fini par être habitué à parcourir les rayonnages sous le regard dur de madame Pince. Pour ma part, un rien me déconcentrait et me sortait de mes révisions pour les ASPICs, de plus le temps à l'extérieur était si magnifique. Les élèves de première année avaient même trouvé le doux plaisir de jouer au bord du lac pendant que l'immense pieuvre y flottait paresseusement pour prendre le soleil. Et pour ma part, il me fallait relire mes notes de potions et parcourir tous les livres qui avaient été choisis par Hermione pour me sortir de ma misère. Elle m'avait assuré qu'avoir lu le livre de potions du Prince De Sang-Mêlé ne m'aiderait absolument pas une fois arrivé devant lui. Certes il y avait quelques années de cela j'avais réussi à impressionner le -facilement impressionnable d'ailleurs- professeur Slughorn, mais que Snape était une tout autre paire de manche. Elle disait qu'il m'attendrait au détour cette année et qu'elle était certaine qu'il ferait tout pour m'empêcher d'atteindre les meilleurs écoles d'Auror, tout comme il avait déjà essayé de le faire en m'interdisant l'accès aux cours de potions si je n'obtenais pas un O à l'évaluation. J'avais eu de la chance qu'il avait été promu. Mais... il était revenu dans ces chers cachots pour cette année après la guerre qu'avait subit Poudlard. Quelle chance ! -Notez l'ironie-.

Soupirant aussi fort que possible j'avais refermé le livre face à moi. Cela faisait déjà plus d'une heure que je lisais et relisais la même phrase sans même en comprendre un seul petit mot. De plus, j'avais posé ma plume couverte d'encre sur mon parchemin de révision qui ressemblait plus à un torchon avec lequel j'aurai nettoyé un encrier. Et pour ajouter à cela je devais déjà rejoindre le couloir face à la salle de potion. En effet, j'étais en pleines 'révisions de dernière minute' car l'oral était le jour même, et j'étais le dernier à passer, après Neville. Cela ne voulait dire qu'une seule et unique chose, Snape allait être épuisé par les idioties dites tout au long de la journée d'évaluation, il allait avoir la tête comme un pot de fer après le passage d'un de ses élèves qu'il détestait le plus, et pour couronner le tout, il devait se monter la tête seul à l'idée que je passerais en dernier. J'étais surement l'être le plus chanceux sur cette terre. Après tout, le monde semblait toujours s'écrouler sur mes épaules.

J'avais survécu à l'assiègement de l'école, tué le plus grand monstre de notre temps, sauvé et condamné des centaines de personnes, et je n'étais pas capable d'affronter celui qui avait toujours su protéger ma vie et qui était en même temps mon bourreau pendant sept ans d'études... la vie était cruelle...
Soudainement j'avais entendu un son d'éclatement provenant de la pièce où se déroulait les évaluations. S'en suivirent des exclamations rauques, des excuses se confondants à des sanglots et enfin la porte s'ouvrit en grand. En sorti un Neville aussi enflé qu'une citrouille, le visage couvert de plaques urticantes. Il avait été suivi par un Snape rouge de colère ce qui était bien inhabituel pour sa peau cireuse. Je voyais ses yeux noirs frémir de rage tandis que dans son dos, toute la pièce était couverte par une épaisse couche verdâtre qui s'était étalée sur toutes les paillasses et les murs. Par chance le bureau n'avait pas été touché et je supposais donc que le professeur avait su se protéger tout juste à temps.

« N'attendez surtout pas une bonne appréciation après cela, Monsieur Longdubas. Maintenant disparaissez à l'infirmerie !! »

Neville ne put lui répondre que des explications incompréhensibles, ses lèvres étant aussi enflées que celles d'un immense crapaud rougi. J'avais voulu m'approcher pour l'aider mais je refusais d'avoir des doigts aussi énormes que des grosses saucisses de Francfort avant d'aller préparer ma potion qui déterminerait mon avenir proche. Je lui avais donc simplement fait un signe qui se voulait être rassurant -c'est-à-dire agiter maladroitement ma main vers lui alors que celle-ci tremblait déjà-.

« Potter ! »

Mon cœur sembla bondir hors de ma poitrine alors que le regard accusateur s'était à présent tourné vers mon visage. Ses cheveux étaient venus frapper son front plissé alors que son poing gauche était refermé sur sa baguette aussi fort que possible, ses phalanges en blanchissaient même. Je senti alors ma pomme d'Adam glisser durement sous la peau de mon cou tandis qu'irrémédiablement mes lèvres s'étaient mises à trembler.

« Bonjour Professeur... oh ! vous êtes donc gaucher ? »

Ma main vint immédiatement rencontrer mon front couvert de transpiration alors qu'il avait serré d'autant plus fort la baguette entre ses doigts. D'un coup rapide, qui fouetta l'air dans un sifflement bien moins agréable que celui du vent, il fit disparaître toute la mousse poisseuse dans la salle et y pénétra.

« Assis, derrière le chaudron, votre sujet y est déjà posé. Vous avez une heure. »

Quel crétin je faisais. J'avais cru que cela pourrait peut-être le calmer mais cela n'avait fait que le rendre encore plus rageur et j'étais certain qu'il ne me laisserait aucune chance. Il aurait très bien même pu changer mon sujet pour celui le plus compliqué de sa pile. Alors, une fois mes fesses posées sur le banc j'avais senti ma main trembler lorsque j'avais sorti ma baguette. Dès lors il se dressa sur ses jambes à l'image d'un réel félin et se précipita vers moi.

« Première phrase, prononcée lors de notre premier cours en première année : Ici on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques ! Je compte donc sur vous pour mélanger votre potion à l'aide d'une simple chose qui s'appelle une cuillère Potter ! »

J'avais tremblé d'autant plus fort et j'avais rangé ma pauvre baguette traumatisée dans ma poche de robe. Enfin, il se redressa et m'annonça que le temps coulait. C'était donc avec vitesse que j'avais tourné le sujet qui était posé à l'envers sur la table et ma mâchoire se décrocha. Une potion de l'œil Vif ? Il s'agissait d'une des potions les plus faciles de ce cours et en plus de cela, elle prenait 45 minutes de préparations ce qui signifiait que j'étais encore dans les temps ! je m'étais donc dirigé vers les étagères parfaitement rangées du cachot -et non pas parfaitement époussetées- et j'avais prit tout ce qui allait me servir. Je sentais bien le regard du professeur Snape sur ma personne alors que j'ajoutais certains ingrédients dans le mortier, d'autres dans le chaudron dans un ordre bien précis. Je ne voulais pas me tromper et donc je faisais tout ce qui était nécessaire, me rappelant avec précision de ce cours où le professeur Snape l'avait enseigné. Il s'agissait d'une journée où je l'avais particulièrement observé, où j'avais cherché à apprendre ses gestes. Au début il s'agissait d'une simple curiosité étudiante, histoire de reproduire à la perfection ses gestes pour moi-même être parfait derrière mon chaudron, mais au final cela avait tourné en une fascination malsaine qui m'avait suivi jusqu'alors. C'était surement pour cela qu'Hermione disait que mes gestes s'étaient améliorés, que je versais d'une main plus experte, j'essayais d'avoir la même délicatesse dans mes gestes, mais il était si difficile d'arriver à la hauteur du professeur Snape...

Un soupir m'échappa alors que j'ajoutais mes ingrédients broyés dans le chaudron. S'échappa alors un petit sifflement qui me fit plisser le nez. Etais-ce normal ? je ne savais dire alors que tout de même je poursuivais ma préparation. De son côté, le maître des potions griffonnait sur un grand morceau de parchemin, trempant à une vitesse affolante la pointe de sa plume dans une encre rouge sombre. J'ai toujours pensé qu'il faisait cette encre avec le sang de ses victimes qu'il avait en retenue. Mais après en avoir vécu des dizaines en sa présence j'avais compris qu'il se nourrissait plutôt de la tristesse imprimée dans votre regard que de vos fluides corporels.
Je devais bien avouer qu'il me fascinait, ses gestes étaient secs et pourtant ils n'étaient pas violents. Ses yeux roulaient sous ses paupières qui animaient de longs cils noirs qui s'amusaient à balayer son regard à intervalles réguliers. Ses lèvres étaient pâles, certes, mais sa bouche était belle ainsi à mes yeux, elle avait l'air experte...

« Hum, Hum, Potter. »

Un toussotement gêné ?
Que disais-je déjà ? Mon regard se tourna immédiatement vers les yeux accusateurs du professeur qui m'avait surpris dans mon admiration et qui à présent frappait le bout de sa baguette contre sa paume droite. On aurait dit un maître qui se préparait à punir son élève en le corrigeant d'un coup de règles sur les doigts... ou els fesses ? Mon visage prit une couleur cramoisie à l'image alors que je continuais à préparer ma potion. Quelle calamité, quel cauchemar, je l'avais surement raté. Elle était devenue toute boueuse, tout sombre, comme un polynectar. J'étais un piètre élève. Un soupir encore plus déchirant m'échappa alors que face à moi le sablier montrait que le l'examen touchait à sa fin. J'avais donc ajouté mes derniers ingrédients qui avaient semblé offrir une couleur un peu plus verdâtre au mélange. Je savais que cette potion devait être d'un émeraude parfait mais je n'avais eu qu'une pelouse en purée dans mon chaudron. C'était mieux que rien.

« Potter, le temps est écoulé. Montrez-moi cette horreur que vous avez faite. Dans une fiole, vite. »

J'avais difficilement versé la mixture dans une petite fiole que j'avais refermée en soupirant. J'étais stupide de croire que j'allais pouvoir réussir en simplement imitant un grand maître des potions. Je n'y pouvais rien ! Comment pouvoir suivre un cours lorsque la voix était si envoûtante, lorsque les doigts semblaient si doués, et lorsque tout chez lui vous inspirait la peur et l'admiration. Je n'étais peut-être simplement pas fait pour cela et donc j'allais devoir baisser les bras. J'avais signé mon arrêt de mort en lui donnant ma fiole qu'il attrapa entre ses longs doigts fins. J'avais senti au passage ses phalanges froides glisser contre mes doigts, électrisant tout on corps au passage. Ses mains semblaient réellement le principal sujet de mes fantasmes. Enfin non, elles me fascinaient.

« Humm... bien, je pense que vous n'aurez pas besoin de commentaires de ma part, vous pourrez en tirer vous-même très facilement, Potter. »
« Je sais, je n'ai pas été brillant. »
« Nous ne l'avez jamais été. »
Un sourire vint plisser le coin de sa lèvre droite rendant ma colonne vertébrale toute molle alors que je sentais mes poings se serrer. « Passons à l'entretiens. Asseyez-vous devant le bureau. »

Une chaise apparue et frappa l'arrière de mes genoux. Silencieusement je m'étais donc assit. J'avais entendu parler de l'entretiens avec Snape et je pensais qu'il s'agissait d'une légende. Certains disaient qu'il faisait cela lorsque la potion était trop ratée et qu'il voulait être sympathique et offrir des points -j'en doutais grandement car Neville n'avait pas eu la chance d'avoir un entretiens- d'autres disaient qu'il faisait cela pour faire chuter encore plus la note avec des questions toujours plus difficiles les unes que les autres.

« Bien, je vais vous poser des questions très simples. » il eut un rire et tira son parchemin devant ses yeux et commença à faire semblant de lire les questions qui y étaient. Mais je savais qu'il les avait déjà choisies à l'avance. « Ah très bien j'en ai. Prêt Potter ? » son nouveau sourire vint écraser mes dernières méninges.
« O-Oui, Professeur. »
« Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise. »

Soudainement j'avais l'impression d'avoir à nouveau onze ans, de découvrir ce monde magique, avant même de savoir que j'aurais comme professeur, l'horrible – et charismatique- Professeur Snape. « Un somnifère très puissant que l'on appelle la Goutte du Mort-Vivant. »
Etrangement, un sourire aussi nostalgique qu'amusé avait apparu sur ses lèvres pâles.
« Seconde question. Où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard. »
« Je le trouverais dans l'estomac d'une chèvre, il s'agit d'un antidote pour la plupart des poisons. »
« Bien, Bien. Et dernière question. »

Je savais déjà de quoi il s'agissait et à mon tour j'eu un sourire aux lèvres.
« Quelle est la différence entre le Napel et le tue-loup ? »
« Question piégeuse ! Il s'agit de la même plante également appelée aconit. »

Un rire m'échappa alors que soudainement j'étais rassuré. J'avais l'impression qu'un poids était venu soulager mes épaules et je finissais les cours de potion comme je les avais commencés. Snape, quant à lui, avait croisé les jambes sous son bureau glissant au passage la pointe de sa chaussure contre mon genou. Immédiatement j'avais senti mon corps ramollir un peu plus de bien être, son contact était si étrange...

« Bon, bien, vous allez pouvoir disposer. Nettoyez votre chaudron et votre paillasse, puis disparaissez de ma vue. Je vous aurais assez vue dans cette vie. Fini les cours avec Potter et Longdubas. » un soupir soulagé lui échappa et il commença à enrouler ses parchemins, mais étrangement, mon cœur s'était alourdit. Jamais je n'avais osé lui parler de ces souvenirs que j'avais vu dans la pensine suite à sa guérison miraculeuse. Mais, j'avais mal à présent de le quitter.
« Professeur ?... »
« Quoi, Potter ? »
Il se redressa alors qu'il remplissait son tiroir avec différents objets.
« Je dois avouer que vous allez me manquer, et j'aurai aimé vous remercier... p-pour tout à vrai dire. Pour m'avoir poussé à tout donner, même si souvent vous n'avez pas été bien juste avec moi et ma maison. Mais après tout, je pense que c'était votre manière de vous venger sur la vie, qui vous a toujours été difficile. Alors, merci tout de même d'avoir été là lorsqu'il le fallait. D'avoir protégé la pierre Philosophale le plus possible, de m'avoir sauvé du balai, d'avoir toujours été derrière moi, et surtout d'avoir su faire face à vos pires craintes en la mémoire de ma mère. »

Il y eut un long silence gêné où le professeur Snape semblait osciller entre le sarcasme et la sincérité. Il opta, heureusement pour moi, pour la sincérité et il se rassit confortablement sur sa chaise, croisant ses mains par-dessus le bureau. Son visage s'était radoucit, et ses mèches noires étaient venues chatouiller son front pâle. Il regardait ses mains autrefois si noueuses jouer l'une avec l'autre alors que je voyais une forme de tristesse naître dans son regard sombre.

« Oui, je n'ai pas été juste avec nombre d'entre vous, et bien évidemment je l'ai été avec le fils Potter. Il avait été cruel, et j'avais décidé de l'être, mais nous n'avez pas rendu la chose facile. » son regard rencontra le mien et ses mains se dénouèrent. « Vous aviez une personnalité bien plus sauvage, que celle de James Potter qui n'était qu'un suiveur. Il aimait le Quidditch car il savait que cela était aimé par d'autres, il se décoiffait pour paraître encore plus rebelle, alors que vous, vous ne faisiez que subir votre célébrité et surtout, vous ne compreniez rien à rien. »
« Hey ! »
« Laissez moi finir. Je veux dire que vous ne compreniez pas quelles raisons pouvaient motiver mes actions, quelles choses avaient influencé ma vie et celle des Malfoy au passage. »
« Que viens faire Malfoy là-dedans ? »
« Malfoy est comme moi Potter. Il vous a ouvert les bras mais vous l'avez rejeté. Pour ma part je vous ai forcé à me haïr pour me protéger. Parfois j'imagine ce que vous auriez vécu si tu étais venu à Serpentard, était devenu ami avec Malfoy et surtout ce qui se serait bien passé vis-à-vis du Seigneur des Ténèbres... souvent j'imagine que ma mission échoue et qu'il prend le monde sous sa coupe. Je me dis donc que cette haine que je vous ai poussé à ressentir était une bonne chose. Très bonne même. Surtout qu'à présent, vous semblez enfin comprendre que nous ne vivons pas dans un monde Manichéen. Et je suis heureux que vous ayez assez grandit pour comprendre cela. »

Un sourire tendre avait orné mes lèvres alors qu'il rangeait sa baguette lentement. Il semblait si accessible. « Merci d'avoir été là, en plus vous m'avez appris une chose que vous ne soupçonnez guère. »
« Ah bon ? Laquelle ? »

Et si pour cadeau de fin d'année Professeur, je vous offrais un magnifique suspense, un mystère délicieux à déballer ? Oui ! Je voulais essayer. J'avais donc dégagé ma gorge et j'avais murmuré. « Eh bien, le dire de but en blanc perd tout son intérêt. Mais je suis sûr qu'un homme aussi intelligent que vous trouvera. Juste un indice, je ne suis pas bien discret. Bien ! Bonne soirée Professeur ! »

Aussi vite que possible j'avais tout rangé et j'avais fui, ignorant ses questions et ses exclamations, même ses menaces qui faisaient chauffer mes fesses d'envies d'être durement réprimandées. Il fallait juste être patient ! du Calme mon petit Harry ! J'avais donc rejoint la tour des Gryffondor le cœur battant la chamade et le front couvert de sueur. Hermione attendait déjà, elle me questionna autant que possible et m'insulta mille fois lorsque je lui avais récité comment j'avais préparé la potion. Mais elle sembla bien étonnée lorsque je lui avais conté que Snape m'avait posé trois questions, trois magnifiques questions dont je connaissais parfaitement les réponses qui avaient été si traumatisantes à mon entrée à Poudlard. Immédiatement elle prit un air révolté et son nez se fronça fortement, je savais qu'elle également aurait voulu avoir des questions, étaler sa science était, après tout, son passe-temps favori. Mais je m'étais, bien évidemment, passé de lui dire que j'avais fait le début d'une proposition indécente à mon ex-Professeur de potions. J'avais plutôt discuté de cela avec Ron alors que je m'étais jeté dans mon lit.

« J'ai fait une proposition discrète au Professeur Snape, Ron  »
Le roux se renversa sur son lit et un sourire immense traversa son visage, il appréciait bien plus les commérages depuis qu'il avait Hermione. Il était si influençable. « Une proposition indécente ou... ? »
« A ton avis petit génie. »
« Oh. Tu l'as fait pour te moquer ? »
« Non parce que je le pensais. »

Il tenta de cacher son expression choquée mais la pâleur soudaine qu'avait prit sa peau l'avais trahi. « A-Ah oui ? »
« J'ai pas pu résister, son air méchant puis ses yeux de chien battu ! ah c'était trop pour moi. En plus j'avais l'impression que je le mettais tellement hors de lui qu'il était à deux doigts de me corriger. L'idée était pas déplaisante. »
« Ah je vais faire une attaque, non vomir, ou peut-être les deux en même temps finalement. »

Un rire m'échappa alors que j'avais retiré mes chaussures. Non je ne regrettais absolument pas d'avoir fait cette proposition au Professeur de Potions. Après tout, je n'avais rien à perdre.

OoOoOoOoOoOoOoO

« Oula, voyons arrêtez Severus vous allez me donner le tournis. » S'exclama Minerva qui s'était installée derrière son bureau.
« Je n'y peux rien, marcher m'aide à réfléchir, et là j'ai la tête vide. » avais-je bredouillé, les mains crispées dans mon dos.
« J'ai bien compris cela mais, s'il-vous-plaît, asseyez-vous. »
« Bien. »

Comme un idiot perdu que j'étais, je m'étais installé sur la chaise face au bureau de la directrice. Ses yeux fixaient les miens alors que je voyais parfaitement que derrière son air grave elle cachait un rire très mal contenu. Cela ne fit que froncer mes sourcils encore plus tandis que ma baguette s'était mise à rouler entre les doigts de ma main gauche.

« Donc, je récapitule. Vous pensez que Potter vous a fait une proposition déplacée ? »
« Oui. »
« Une proposition qui concernerait des relation Professeur/élève ? »
« Oui ! »
« Et donc des relations sexuelles ? »
« OUI ! »
hurlai-je à nouveau tandis qu'elle avait émit un rire.
« Et donc ? Vous savez que depuis la fin des examens c'est-à-dire cet après-midi, vous n'êtes plus son professeur ? De plus il est majeur et je ne peux pas m'opposer au fait qu'il tente de séduire un home mûr. Chacun ses fantasmes. »
« Vous ne m'aidez pas du tout Minerva ! »
m'étais-je égosillé alors que je m'étais relevé de cette chaise affreuse, incapable de pouvoir tenir dessus plus longtemps. Je devais marcher, faire les cent pas.
« Ah et vous revoilà parti Severus. Ah... écoutez. Cela ne me concerne pas et je dois bien avouer qu'imaginer Potter ainsi me choque très légèrement, et je ne veux pas être mêlée à ces histoires. D'ailleurs je veux vous rappeler une chose, le sexe est interdit dans l'enceinte de l'école. Sur ce, bonne soirée Severus. »
« Vous me mettez à la porte. »
« Tout à fait, bonsoir. »

Forcé de partir, j'avais passé la porte du bureau de la directrice. Derrière moi, j'avais entendu les différentes personnalités dans les tableaux discuter mon attitude mais surtout celle de Potter. La seule voix qui semblait enjouée restait celle du cher Dumbledore qui avait dit d'une voix sage ceci « Harry a toujours été un petit homme qui attirait les grands hommes. ». Cela avait réussi à me répugner même si je supposais qu'il faisait référence à Voldemort. Mais à présent je n'avais plus personne à qui me confier sur cet événement plus qu'inattendu. Evidemment, j'avais déjà remarqué son regard insistant, ses yeux devenaient humides lorsque je lui hurlais à la figure, ses mains qui tremblaient et son regard qui se tournait toujours vers mes doigts. Mais jamais je n'aurai cru qu'il avait ces réactions pour autre chose que de la peur. J'avais alors posé mon regard sur mes doigts les analysant en les tournant sous mon nez. Qu'avaient-elles de plus ? je n'avais rien à vrai dire qui était en plus que certains autres... peut-être était-il l'un de ceux qui trouvaient l'attrait chez les hommes mûrs ? Cela avait noué mon estomac jusqu'à ce que je n'arrive dans ma chambre. Immédiatement je m'étais dirigé vers la salle de bain où j'avais retiré ma cape pour enfiler une tenue plus confortable, moins stricte et bien meilleure pour profiter d'un repas en solitaire. Je n'avais pas bien envie de participer au repas du soir, Potter y serait et son regard allait à nouveau me troubler.

Face au miroir j'avais fixé mon visage. J'avais l'air fatigué et vieux, pourquoi trouverait-il un attrait dans ce grand nez, cette peau cireuse, ces cheveux trop noirs et surement trop gras ? et ce cou ? J'avais l'impression d'être le fruit d'un croisement entre un être humain particulièrement laid et un vautour. Mes lèvres se pincèrent et disparurent à l'intérieur de ma bouche, se faisant torturer par mes dents. Non, ce soir je n'allais pas disparaître comme toujours, je n'allais pas être le pus grand idiot sur terre pendant encore des dizaines d'années, j'allais vivre !

Dans un mouvement rapidement mes vêtements tombèrent au sol et je m'étais glissé sous le jet d'eau brûlant de la douche. Je m'étais lavé consciencieusement glissant le savon dans chaque recoin avant que je ne m'attaque à mes cheveux trop longs et négligés. J'avais passé plusieurs longues minutes à frotter et re-frotter le cuir chevelu quitte à en avoir des douleurs le lendemain. J'avais réussi à ravoir tant de négligence et à la sortie de la douche mon visage avait pris une teinte rosée qui avait grandement changé mon teint. Mais j'en avais assez d'être ainsi et ce n'était pas suffisant. J'avais donc séché mon corps et mes cheveux avant d'enfiler une chemise en soie blanche et un pantalon droit gris. Ce n'était absolument pas dans mes habitudes d'abandonner ma robe de maître des potions mais il s'agissait du diner de fin d'année et il était temps de faire bonne impression devant tous les professeurs et surtout ce cher Potter. Un sourire en coin apparu sur mes lèvres alors qu'enfin habillé et face à mon miroir j'avais prononcé ce prénom

« Dobby »
Dans un petit pop et une fumée claire était apparu un elfe habillé de vêtements multicolores avec des dizaines de gants aux mains. « Maître Snape a appelé Dobby, oh que vousêtes élégant ! » avait-il couiné en s'approchant. J'avais lentement enfoncé mes mains dans mes poches et un sourire m'échappa.
« Merci Dobby. Dis-moi, sais-tu couper les cheveux ? »
Le petit elfe eut un hoquet et posa ses grandes mains fines sur sa bouche. « Monsieur veut que Dobby coupe ses cheveux ? Ses longs cheveux ? »
« Oui, j'aimerai quelque chose de moins stricte... de plus dans l'air du temps. »
« Dobby peut faire cela ! oh oui qu'il peut ! »

Il fit apparaitre entre ses petits doigts une paire de ciseaux dorée et que fit asseoir face au grand miroir sur pied qui se trouvait dans ma chambre. Dans mon dos, apparu un grand tabouret sur lequel le petit elfe grimpa, faisant tomber plusieurs de ses chaussettes au passage. Enfin, il s'attela à sa tâche, coupant de longues mèches noires qui s'étaient mise à tomber à mes pieds. Cela me faisait un certain choc, ces cheveux je n'avais jamais osé les couper autrement qu'ainsi, et c'était pour un petit crétin que j'avais voulu changer. Pourquoi ? Par curiosité ou envie ? je n'en étais même plus certain, et comme Jason j'avais l'impression qu'avec mes cheveux me quittaient ma force, mais la mienne était la force de mon esprit, ma réflexion, ma santé mentale. Car plus les mèches tombaient en petit monceaux, plus mon reflet me plaisait, et plus je me disais qu'Harry y trouverait un attrait certain. Mon sourire lui grandissait peu à peu tandis que les petits doigts de fée étaient venus s'attaquer aux mèches à l'avant de ma tête. Il avait créé une mèche noire qui s'amusait à rouler sur mon regard charbon alors que je sentais ma nuque être parfaitement dégagée. Il avait même réussi à ramener mes cheveux noirs qui se trouvaient sur le côté vers l'arrière, dégageant mon visage au passage. J'avais l'impression d'avoir rajeuni de cinq ans alors qu'il époussetait mes épaules lentement.

« Monsieur est-il satisfait de sa coupe de cheveux ? »
« Oh oui, Dobby, merci beaucoup. »
je lui offrais en récompense une de mes paires de chaussettes avant de me redresser. « Je te laisse je vais aller au diner de fin d'année. »

Il me remercia en se courbant bien bas, son nez crochu glissant sur le tapis. J'avais souris légèrement avant de faire disparaître les cheveux coupés avec un sort rapide. Puis, le torse bombé, les mains dans les poches, j'avais quitté ma chambre dans les cachots. Sur mon passage, j'avais entendu le murmure des fantômes qui n'étaient pas encore au festin ainsi que ceux d'élèves que j'avais réprimandés pour ne pas être dans la grande salle. J'avais même surpris une jeune dernière année me suivre du regard se demandant si j'étais un inconnu ou bien le professeur qui avait su la persécuter pendant des années.

La grande salle n'était plus qu'à quelques mètres et mon souffle sembla être plus court. Je devais faire face à présent, je n'étais plus un de ces idiots trop jeunes pour assumer ses changements, ses désirs et sa nouvelle vie. Je voulais être admiré à présent et non pas seulement pour mes capacités en potions -qui étaient, nous devons le préciser, extraordinaires-. J'étais donc passé par la porte des enseignants et lentement j'étais entré dans la grande salle. Le brouhaha avait continué quelques secondes puis il se transforma en un murmure intéressé avant que cela ne soit plus qu'un silence lourd. J'avais agi comme à mon habitude, marchant sans un mot vers ma place à côté du Professeur McGonagall qui ne put cacher un petit rire lorsqu'elle me senti m'asseoir à ses côtés. Elle posa alors ile main sur mon avant-bras et un sourire vint soulever ses joues.

« Vous êtes en beauté ce soir Severus. »
« Euh, Merci Minerva. »

Elle eut un sourire amusé avant de balancer lentement sa tête sur le côté. Le bout de son chapeau vint alors pointer un élève en particulier à la table des Gryffondors qui en avait perdu sa fourchette. Un sourire vint alors grimper sur mes lèvres, malicieux, tandis que je laisser mon regard sonder le sien. Je l'avais vu dès lors rougir jusqu'au bout de ses oreilles. A ses côtés, son ami roux ne cessait de lui hurler aux oreilles je ne savais quoi. Mais une chose était sure, il ne s'attendait pas à cette réaction de ma part, et j'en étais bien fier. Le repas redevint rapidement très bruyant et tout un chacun s'était mis à s'amuser à discuter et à se dire au revoir. Mais l'un d'eux, un brun échevelé, semblait impatient de quitter la pièce. Je devais avouer que je l'étais également et je m'amusais à tripoter le col de ma chemise lorsqu'il tournait son regard vers moi. Chaque fois la réaction était la même, il rougissait de tout son corps et se détournait. Bravo Severus tu as fait payer à cet idiot son affront.

Après le discours de la directrice, j'avais voulu quitter la table mais elle termina en soupirant un « A présent le Professeur Snape va vous faire un discours. » j'avais bien deviné qu'elle faisait cela pour me mettre grandement mal à l'aise mais elle n'allait pas gagner si facilement. Je m'étais donc dirigé vers le pupitre avec la chouette d'or en souriant, le torse bombé.

« Bonsoir, une nouvelle année s'achève à Poudlard, la dernière pour certains, et d'autres la toute première. Chacun d'entre vous a entendu parler de moi et en entendra encore parler. Je compte bien être celui qui hantera toujours vos esprits lorsque vous aurait le malheur de confectionner une potion, cela vous enseignera de la rigueur dans un enseignement aussi précis, aussi noble qu'est la confection de potion. Enfin, je ne suis là que pour vous annoncer que pour ceux qui reviendront l'année prochaine, j'attend une rigueur sans nom dès le premier jour de classe. Quant aux dernières années. » Mon regard croisa irrémédiablement celui de Potter qui se tassa sur lui-même. « Malgré votre médiocrité, votre mauvais caractère ou vos attitudes insupportables, vous avez fait de mes années à Poudlard en votre compagnie, les meilleures que j'avais vécues entre ces murs. Merci d'avoir tous été là, et d'avoir changé le vieux Severus Snape. Bonnes vacances et bonne continuation. Sauf pour ceux qui ont raté leur examen de potion. »

Je m'étais détourné et rassit à ma place. Tous parlaient et chahutaient suite à mon discours qui était évidemment bien inhabituel. On en entendit parler même lorsque j'avais quitté la pièce et que j'avais repris le chemin vers ma chambre. Bien rapidement, j'avais été rattrapé par une main gauche qui s'accrocha maladroitement à ma manche. Ce fut avec une grande surprise que j'avais vu Neville se pendre à mon bras comme un cancrelat en détresse.

« Je vous en prie, ai-je réussi mon examen de potions ? ma Grand-mère me tuait s'il s'avère que je suis dernier. »
« Je ne peux donner aucune note petit sot. Mais vous n'êtes pas dernier. »

Un sourire de crapaud apparu sur ses lèvres alors qu'il disparaissait. Je pensais bien y trouver Potter, me suppliant de discuter ou simplement d'accéder à sa drôle de requête. Mais il n'était pas en vue. Déçu, j'avais repris le chemin vers ma chambre.
Une fois arrivé, j'avais trouvé avec grande surprise, le fameux survivant, appuyé contre la porte, les bras croisés et le regard rivé vers le sol. J'avais donc toussoté avec force pour attirer son attention et il se redressa. Dès lors, je l'avais vu se précipiter vers moi et écraser sa bouche contre la mienne. Une sensation étrange avait alors envahi mon ventre tandis qu'il se pendant à mon cou. Je n'avais eu aucunement l'envie de le repousser et mon corps s'offrit tout entier à lui alors que je nous faisais entrer dans ma chambre. Au diable les conventions !

Une fois à l'intérieur il se détacha de moi et glissa ses mains le long de mon col. J'avais frissonné longuement alors qu'enfin il glissait une main dans mes cheveux fraîchement coupés.

« Tout cela pour moi ? »
« Peut-être... »
« Cela vous scie parfaitement, Professeur. »
« Techniquement je ne suis plus votre professeur, Potter. »
« Et moi plus votre élève mais... n'ai-je pas mérité une correction pour toutes les choses que j'ai bien pu vous faire subir au cours de ces années. »

J'avais eu un rire rauque alors qu'il se tortillait légèrement sur place. Je n'avais pu refuser et sans hésiter j'avais fait de lui mon amant pour la nuit... mais pas seulement. Ce petit Auror en devenir n'avait pas su me quitter, et je n'avais pas su non plus le faire à vrai dire. Il passait le plus souvent possible à Poudlard où j'enseignais toujours de la même manière. Comme un bourreau. Mais j'étais devenu bien plus heureux, et plus jamais je n'avais trouvé de souffre-douleur comme Potter. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top