'Je ne veux pas travailler'

HPxDM
Drarry sans magie

Retour sur du drarry tout fluffy tout mimi et surtout sans magie! On est dans un Paris fin du XXème siècle :3 (à  mi-chemin j'ai changé Londres en Paris donc s'il y a des fois écrit 'Londres' je me suis trompée... :/)

La douce journée ensoleillée tant attendue par Harry commençait à décliner et il se sentait déjà dépérir avec ce soleil, comme si lorsqu'il allait s'éteindre derrière l'horizon il aurait finalement tout perdu. Pour comprendre son désarroi il fallait remonter bien des mois auparavant alors qu'il prenait le métro bondé de Paris. Il se rendait au vernissage d'un ami de sa famille et il n'en avait très clairement pas envie. Il aurait bien préféré travailler sur sa nouvelle peinture, repasser une couche, même s'affaler devant sa télévision pendant une grosse heure avant de s'endormir une bonne canette de bière fraîche à la main. Mais malheureusement il avait reçu le désagréable appel de son père faisant vriller ses tympans au passage, et il fut convié à assister à la « cérémonie ».
Les parents, ainsi que les proches d'Harry étaient tous de grands artistes et sous leur influence il avait suivi des cours d'art. Il n'avait jamais rechigné lorsqu'il s'agissait de prendre pinceaux et crayons, il adorait cela, mais il avait toujours détesté le regard de ses proches sur son art. « Trop contemporain », « Trop peu innovateur », « Pas assez de contrastes », « Visage trop peu expressif », « Paysage trop triste »... et j'en passe et des meilleurs. Il avait donc décidé de ne plus montrer son art à sa famille, et préférait en parler rien qu'à ses amis artistes. Il les rencontrait souvent dans un bar, une cigarette entre l'index et le majeur, et ils refaisaient le monde entre deux poésies et quelques verres. Ses meilleurs amis étaient des grands poètes (enfin du moins à ses yeux), de magnifiques mannequins et des photographes de génie. C'était bien les seuls instants où il était heureux d'ailleurs, mais il ne savait pas encore que bien des aventures l'attendaient à présent.

Ainsi, alors qu'il réajustait sa veste de velours râpé sur ses épaules, il se glissa hors de la bouche de métro. À peine sorti il dégaina son étui à cigarette avant de porter à ses lèvres une de ses gauloises favorites. Après un tel trajet, prit entre une vieille dame et un punk à chien il avait bien le droit à une petit pause, et elle eu le goût de paradis dès qu'il pompa la première bouffée. Et à peine l'expiration effectuée il pompa à nouveau sur le filtre, injectant une bonne dose de nicotine dans ses veines. Les yeux mi-clos il regardait le ciel grisonnant et tous ses contrastes. Il aurait aimé peindre ce qu'il voyait... Mais, alors qu'il allait reprendre sa marche vers la salle d'exposition il vit un homme se placer dans son chemin et le lui barrer. Il s'était volontairement placé devant lui et il secoua lentement sa main diaphane devant son visage. Harry leva alors les yeux sur le visage de l'inconnu et il lui fallut bien peu de temps pour analyser chaque trait. Ainsi, tel un modèle il fit le croquis de son visage dans son esprit et eu un sourire lorsqu'il se déclara à lui-même qu'il possédait une symétrie bien agréable à contempler. Ses deux grands yeux gris étaient contemplateurs alors que son nez droit faisait une petite trompette sur le bout où deux narines très fines s'avançaient. Sa bouche n'était ni trop fine ni trop épaisse, la pulpe se révélant sous la peau rosée de la bouche. Les dents qui semblaient se montrer dessous témoignaient d'un entretient régulier et sa peau... quelle peau... il s'imaginait déjà quelles couleurs mélanger sur sa palette pour atteindre ce teint ni trop blanc ni trop sombre qui collait parfaitement avec l'allure angélique du jeune homme. Sans oublier ses longs cheveux blonds qui étaient coiffés dans une vague platine.

« Bonsoir, vous auriez du feu pour ma cigarette ? »
La main blanche tira un bâton clair de son étui de jade qu'il posta rapidement à sa bouche. Harry tira alors de sa poche sa minable boîte d'allumettes écrasée. Il en tira une, la gratta avec son ongle avant de lentement allumer le tabac de sa nouvelle rencontre. Il le regarda inspirer plusieurs longues bouffées avant de le regarder soupirer longuement.
« Merci... On dirait que dans cette ville personne n'a du feu. » Il fit rouler ses yeux mercures sous ses paupières avant de saluer Harry. « Au revoir ! »

Harry sembla à présent totalement perdu mais se secoua rapidement. Il passa sa main carrée dans ses cheveux bouclés avant de s'avancer rapidement.

« Excusez moi ! »
Legrand blond le regarda à nouveau, refaisant le col de son long manteau en laine brossé. « Oui ? »
Harry sautilla légèrement sur la pointe de ses pieds, se sentant bien petit face à cet aristocrate. « En l'échange du feu vous me donnerez bien quelque chose ? » ricana-t-il alors que le grand blond avant soudainement froncé le nez. Harry se senti fondre sur place et balbutia des explications. « J-Je voulais juste connaître votre prénom ! »
« Oh ! j'ai cru que vous étiez l'un de ces mendiants qui monnaient des services... je m'appelle Draco Malfoy. »
« Ma-Malfoy ? »
Harry sembla pétrifié alors qu'il avait tiré de sa poche une grande pièce de cuir entretenu de laquelle s'échappaient plusieurs têtes de vieux pinceaux aux poils lisses. Draco rit alors doucement et passa un doigt le long d'une inscription dorée pressée sur le coin bas droit de la pochette.
« Je suis étonné que quelqu'un reconnaisse notre nom. Certes ces articles ont leur succès mais on ne rencontre pas souvent des artistes en plein rue. »
Harry eut un rire et remit sa pochette dans sa veste. « Mon père me les a offerts quand j'étais gamin pour mes premiers cours d'art et depuis je les utilise toujours. Ils ne m'ont jamais laissé tomber même si le vernis s'est usé. »
« Ce sont des bons produits ce qui explique leur prix. Et donc vous êtes artiste ? »
« Hummm... oui mais pas un très grand ni un très bon. Je vends mes peintures au-dessous même de ce qu'ils me coûtent en matériel... »

Draco passa son regard orageux sur le corps de son vis-à-vis avant de lui offrir un grand sourire. « J'adorerai voir ce que vous peignez. »
« Oh... Vous êtes un peu critique d'art dans l'âme ? »
« Entre autres ! Mais je recherche également des nouveaux talents. J'ai trouvé un petit appartement en ville et il manque cruellement de jolis tableaux. Et vous savez même des vieilles croûtes peuvent prendre de la valeur quand on sait les mettre en avant. Sans oublier qu'une peinture peut avoir une grande valeur sentimentale. »
Draco fit une pause avant de jeter sa cigarette au sol et de l'écraser. Il put alors sorti de sa poche un stylo et un petit carnet. C'est rapidement qu'il y écrivit un numéro de téléphone et une adresse. « Appelez-moi si vous en avez envie. J'aurai adoré vous inviter à boire un verre ce soir pour discuter mais je dois me rendre à un vernissage de toute urgence. À bientôt je l'espère hummm... »
« Harry ! Je m'appelle Harry ! »
« Alors à très vite Harry ! »

Aussi vite qu'il était apparu l'angelot disparu du champ de vision d'Harry, ne laissant derrière lui qu'une douce fragrance rappelant le lilas et le vieux vernis. Il avait comme tout chamboulé dans la vie du petit peintre rien qu'en lui demandant un peu de feu et étrangement Harry savait qu'il ne s'agissait que du tout début d'une histoire bien plus folle. Il se rendit alors au vernissage en courant, la pluie s'étant mêlée au rendez-vous, si bien qu'il était trempé comme une soupe à son arrivée au vernissage. Tous étaient déjà là, portant costumes et robes de soirées alors qu'il avait plutôt opté pour un pantalon de toile marron sombre, une chemise de toile devenue bien vitre transparente et sa sempiternelle veste de velours marron. À son arrivée, on comprit d'ailleurs bien vite qu'il était un artiste, et en plus un artiste sans grand succès au vu de son accoutrement. Les murmures courraient sur son passage tandis qu'il avait rejeté ses cheveux ébènes sur ses yeux dans l'espoir de se cacher un peu de leur regard. On le cru même au mauvais endroit jusqu'à ce qu'il eût atteint son père, le fameux et célèbres James Potter. Ses nus se vendaient toujours avec la même ferveur et le paternel aurait bien voulu qu'un tel succès déteigne sur son fils. Mais en réalité, c'était la réputation de mauvais artiste de sa progéniture qui déteignait plutôt sur lui. Il fit alors la moue en le voyant arriver avant de lui tendre une coupe.

« Tu es toujours professionnel pour te faire remarquer, Harry. »
« Je suis désolé j'ai pris du retard dans le métro et j'ai pris la pluie aussi. »
« Je parle de ta... tenue... Je t'ai donné le carton d'invitation. Il fallait enfiler un costume ! »
« Je n'en ai pas, et je n'ai pas d'argent à dépenser dans une location pour un soir papa. »

James Potter fronça le nez alors que sa femme avait posé une main délicate sur son épaule pour attirer son attention. Le regard de la grande rousse était tourné vers la porte d'entrée par laquelle des nouveaux invités étaient entrés. Trois grands blonds s'étaient déplacer le long de l'allée où un tapis avait été glissé. Ils avaient cette attitude féline qui fit frémir toute l'assemblée, mais un peu plus un petit peintre de la banlieue. Il l'avait reconnu. Son critique d'art à la recherche de feu. Il se tenait à la droite d'un grand homme aux cheveux blonds coiffés dans une queue de cheval stricte, s'appuyant sur une canne argentée ; mais à la gauche d'une grande dame glissée dans une robe de cocktail pourpre, ses longs cheveux blonds roulants dans une cascade jusqu'à la poitrine.

« La famille Malfoy a fait le déplacement, James... » murmura Lily alors que Draco était lentement monté sur la scène se plaçant derrière le pupitre.
« Mesdames et Messieurs, veuillez excuser notre retard. Au nom de la famille Malfoy nous déclarons ouvert ce vernissage ainsi que la mise en vente des tableaux que vous aurez devant les yeux toute la soirée. Merci d'avoir répondu aux invitations que nous avons lancés en coopération avec l'artiste de ce soir. Enfin, les discours les plus courts sont bien les meilleurs. Veuillez... » Draco sembla soudainement incapable de finir sa phrase tandis qu'un jeune brun avait été attrapé par le bras par l'un des hommes de la sécurité pour être raccompagné à la sortie.

Le blond descendit rapidement de la scène sous les exclamations de l'assistance qui se reconcentra sur les Malfoy lorsque le père prit la parole. Le fils se précipita alors à l'entrée de la salle tandis qu'avait déjà été jeté le pauvre Harry sous les ordres du père Potter. Il fut donc envoyé sous la pluie sans ménagement et avec nervosité et rongé par la honte il dégaina une nouvelle cigarette qu'il alluma. Alors qu'il allait prendre une bouffée brûlante il senti une main fine caresser sa bouche, chiper sa cigarette et il fut alors surprit de retrouver là Draco, fumant sa cigarette en plissant les yeux.

« Il n'a pas fallut longtemps pour qu'on se retrouve Harry... » Il eut un sourire à faire fondre tous les cœurs alors que le brun avait baissé la tête.
« Mon père avait trop honte de moi, il ne voulait pas que vous sachiez que je suis son fils. Tu sais ta famille est influente dans son petit monde. »
Draco glissa la cigarette entamée dans la bouche du brun et souffla la fumée grisâtre sur son nez rond. « Qui est ton père ? »
« James Potter. »
« Oh ! L'un des amis proches de mon père tiens. Que veux-tu faire ? Tu veux retourner à l'intérieur à mes côtés pour faire taire ton père et les autres ? Ou tu préfèrerais me montrer ton talent autour d'un verre ? »

La première proposition fit bouillir le ventre du peintre qui secoua vivement de la tête. Il refusait de revoir le visage de sa famille et de tous ces types à l'intérieur. Il se redressa alors et murmura. « Il doit me rester du Whisky à la maison entre une ou deux bières. »
Draco eut un rire tendre et secoua ses cheveux pour les ébouriffer. « La bière ça me convient aussi parfaitement ! »

C'est ainsi qu'ils prirent ensemble la route vers le petit studio d'Harry, discutant sur la route de tout et de rien. Riant alors qu'ils rencontraient des personnes se précipitants pour éviter la pluie tandis qu'ils s'étaient joyeusement laissés trempés par les classiques précipitations françaises. Ainsi, une fois arrivés, leurs chaussures couinaient dans le couloir recouvert de parquet, mais ils étaient heureux. Une fois à l'intérieur, les souliers furent bien vite abandonnés dans l'entrée, les manteaux balancés au sol et on se dirigea au salon. Harry était en joie et voleta jusqu'à la cuisine avant de revenir avec deux bières décapsulées. Il en tendit une à Draco qui regarda immédiatement les peintures abandonnées dans chaque coin du salon. Son regard était précis et allait d'un coin à un autre tandis qu'il buvait silencieusement son breuvage. À ses côtés, Harry attendait la critique, une main dans la poche. C'est alors que la main diaphane de Draco sortit un tableau de l'arrière du canapé le dévoilant à nouveau au regard d'Harry qui se mis à pâlir à vue d'œil. Il reposa alors rapidement sa bouteille sur la table basse et reprit le tableau qu'il cacha à nouveau des yeux du grand blond. Il protesta immédiatement.

« Je te croyais ouvert à la critique ! »
« Pas ce tableau... il représente une part de mon passé que je renie. »
« Harry, il était très beau ce tableau... »
« Non, il est très mauvais. »
« Montre le moi à nouveau je t'en prie. »

Malfoy tendit doucement sa main encore humide vers son ami et c'est en grognant de mécontentement que le peintre ressorti sa toile au regard de son critique. Ses yeux devinrent alors ronds comme des soucoupes, les pupilles venant ronger le gris de ses iris. Il sembla immédiatement impressionné par la finesse des traits, l'exactitude des contrastes, et la physionomie parfaitement respectée. Draco regarda alors Harry droit dans ses grands yeux verts les lèvres entrouvertes.

« Ce tableau est une merveille. Tu as sans conteste le talent de ton père. »
« Ne dis pas de conneries, Malfoy... »
« Je ne dis pas ça pour te flatter ! Tu es très physionomiste ! la peau est réaliste ! Les tâches de rousseur, les cheveux, le regard... on dirait qu'il est juste devant nous ! »

Harry marmonna alors dans sa barbe. « J'aimerais oublier cette partie de ma vie. »
« Mais pourquoi ?! »
« Ce tableau m'a valu plus d'une critique. Mes tableaux se vendaient avant ça. Tout allait correctement avant que l'on ne comprenne que la 'sensibilité' qu'on attribuait à mes tableaux venait de mon homosexualité. Bien vite le model de ce tableau a refusé de revenir, de peur que je n'ai un regard pervers sur son corps nu. Il a dit des atrocités sur moi. Je suis bon à jeter maintenant. »

Le peintre s'affala sur le canapé et se mit à boire à grandes gorgées avant que la bouteille ne lui soit arrachée des lèvres. Il protesta un instant avant de regarder plus attentivement son vis-à-vis qui précipitamment avait commencer à déboutonner sa chemise.

« Wow une seconde là. J'ai raté un épisode ? » questionna-t-il alors que Draco avait ri.
« Tu as déjà regardé cette daube de Titanic qui est sorti au cinéma y'a trois ans de ça ? »
« Euh... Oui une fois. »
« Alors dans ce cas Harry... dessines moi comme l'une de tes françaises. »

Il fut alors pris d'un rire cristallin qui fit frémir de la tête aux pieds le peintre. Il le regarda longuement retirer chemise, cravate et pantalon avant de filer préparer sa palette, une toilette et son chevalet. Ce soir-là on préféra le salon au studio où habituellement Harry peignait, et Draco s'allongea dos au peintre, nu, la nuque dégagée et frissonnante.

« Commençons comme cela, je dois dire que j'ai moins honte de mes fesses que d'autre chose. Puis comme tu sais apprécier les belles personnes j'ai peur de ne pas être à la hauteur. »
« Tsss ne dis pas des conneries aussi grosses que toi... Puis si tu es gêné tu peux passer un truc tu sais. »
« Non... ça serait tricher. Tu peux commencer à peindre. »

Harry haussa les épaules et commença à tracer le corps de Malfoy sur sa toile vierge, mordillant faiblement sa langue lorsqu'il se concentrait. Parfois le doux bruit du fusain glissant sur la toile était dérangé par la voix endormie et sensuelle de Draco qui posait des questions sur l'avancement, discutait ou simplement lançait des blagues au hasard. Cela avait détendu le peintre qui trouva bien vite comment tracer les courbes du corps angélique de son model. Et il passa la nuit à cela. Même après qu'avec douceur sa muse ne se soit assoupie. Il se contenta de le réveiller au matin avec un café chaud et une couverte un peu rêche pour le réchauffer. Tous deux ils prirent un petit déjeuner léger, et bien souvent le regard gris électrisant de Malfoy roulait jusqu'à la grande toile couverte par un drap rouge qui se trouvait dans un coin de la pièce. Harry lui avait promis de la lui montrer lorsqu'elle serait achevée seulement, et tant la curiosité rongeait le grand blond, ils se revirent souvent pour multiplier les séances de pose. Ils ne quittaient leurs appartements que pour rejoindre l'autre ou se fournir en matériel. Et après plusieurs semaines, le résultat était là. Malfoy avait pu lentement faire glisser le drap de la toile pour la dévorer du regard, la bouche entrouverte.

« Tu as même réussir à me faire un beau cul ! »
Harry explosa de rire et envala une gorgée de Whisky. « Je n'ai fait que retracer la réalité. Que puis-je y faire si le grand Draco Malfoy est si bien arrangé ? »
Le blond avait sourit à son ami et il ouvrit à nouveau sa chemise. Même s'il avait eu Draco comme model depuis près d'un mois il fut tout de même surprit et posa ses mains sombres sur les siennes. « Mais Malfoy on a fini les séances. »
« Maintenant je veux que tu me peignes vraiment Harry... comme ce petit roux. Sauf que moi, ton regard je l'aime. Je veux me voir au travers de tes yeux. Et ce n'est que par ta peinture que cela arrivera. »

Le brun relâcha alors les mains diaphanes, appréciant un instant la longueur des doigts blancs et enfin il le laissa se coucher, nu, et face à lui sur son canapé. Ses yeux allèrent et venèrent le long de la silhouette pâle, faisant frissonner la muse avant qu'une toile vierge ne soit déposée sur le chevalet. Le silence retomba alors, et on entendit la main passer sur la toile, les fusains tracer les croquis, et enfin la peinture être mélangée sur la palette avant d'être étalée sur la toile. Jamais le peintre n'avait pris tant de temps à faire et refaire une peinture, même Malfoy avait commencé à se questionner. Cela prit en effet, trois longs mois pour qu'enfin Harry pose une couche finale sur la toile.

Pour présenter le tableau final, Malfoy avait voulu le faire en grande pompe, et il invita un grand nombre de personnes dans une grande salle des fêtes. Les personnes vinrent par dizaines, tous parés de magnifiques tenues et bijoux. Lorsque les Malfoy parlaient d'art on savait qu'on avait affaire avec un visionnaire. Mais ce soir, personne ne savait qu'ils allaient redécouvrir un grand artiste. Ainsi, lorsque tous eurent bien discuté, spéculé et même lancé des paris, le grand blond monta sur la scène couverte d'un voile rouge. Derrière lui, un tableau était épinglé au mur, recouvert par un minable drap tâché de peinture ; mais rien que cela avait réussi à éveiller la curiosité des amateurs d'arts. Ils furent donc ravis de poser leurs yeux sur le grand blond donc le regard sondait la foule. Il était superbe dans son grand costume taillé parfaitement, sa cravate, et ses cheveux n'avaient fait que s'embellir avec le temps.

« Mesdames et Messieurs bonsoir, merci d'avoir répondu à mon invitation et surtout d'être si nombreux. Ce soir, je ne vous propose qu'une seule et unique peinture à admirer, à décortiquer, à apprécier. Ce talent que j'ai redécouvert ces derniers mois est très certainement celui qui a bien trop longtemps été mit de côté pour des raisons bien puériles. J'ai rencontré cet artiste à la sortie d'une bouche de métro, et une allumette avait su rapprocher ce garçon de ma personne. Le destin avait fait le reste. Depuis, je pense avoir trouvé en lui une beauté qui me manquait, quelque chose qui rempli ma poitrine quand je me sens seul. Quand je regardais le plafond auparavant, faisant des ronds de fumée, je n'arrivais pas à me sortir de la tête que quelque chose manquait. À présent, lorsque je me retrouve seul face à mon plafond, je l'entends passer la peinture sur la toile, glisser ses mains sur son torchon pour se les essuyer, boire une grande lampée de Whisky, pomper sur une clope au filtre entamé, et je l'entends surtout murmurer sa sempiternelle chanson... »

On entendit alors la musique emplir la pièce et un frisson remonta dans la colonne de Draco qui se rappela ses soirées à l'écouter, battant du pied contre l'accoudoir, la musique passant sur le vieux tourne disque de Potter. Il balança lentement sa tête sur le côté et murmura doucement. « Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner, je veux seulement oublier. Et puis, je fume... »
Le invités étaient soudainement prit par la musique, et se mirent à chantonner, danser même, vite enivrés par la chanson favorite du peintre. Mais jamais ils avaient eu la chance de voir Harry se dandiner habillés d'un vieux pantalon de lin marron, une paire de bretelle le maintenant en place alors que la chemise crème laissait s'échapper un torse halé et délicat. Mais Draco lui, avait eut une telle chance de le voir heureux de peindre, en joie, et surtout de l'entendre chanter de sa voix cassée. Ses boucles sombres étaient d'une telle beauté lorsqu'elles tombaient dans ses yeux émeraude... Il regarda alors dans la direction d'un coin de la pièce où son peintre buvait doucement un peu de champagne, la tête se balançant au rythme de la musique. Il lui offrit alors un sourire avant de lever délicatement sa main blanche. On fit doucement disparaître la musique et les rires s'estompèrent pour que l'attention soit à nouveau donnée à Draco Malfoy. Il s'était à présent posté près du drap rouge.

« Lorsque je découvrirais cette toile, une partie de moi deviendra publique... je sais que c'est un pas difficile pour beaucoup de modèles. Mais je sais que ce peintre voyait la beauté derrière la coquille de chair et d'os que je suis... il possède ma pleine confiance. »

Il tira lentement sur le drap qui tomba dans un froissement faible au sol. Les personnes eurent un faible hoquet en voyant là face à eux leur hôte complètement dénudé, le corps parfaitement repeint, parfaitement modelé, et dieu qu'il était beau. Les femmes avaient eu bien vite les joues empourprées et les hommes eux-mêmes avaient voulu examiner la toile de plus près. On laissa tout le petit monde défiler face à ce superbe nu autant de temps qu'ils le voulaient, et lorsque l'excitation se tassa on vit un jeune brun monter sur scène et se poster devant le pupitre, et rien qu'à sa chemise tâchée par la peinture et son air d'artiste on comprit qu'on avait face à nous le superbe auteur de la toile.

« Bonsoir... je... je n'ai encore jamais fait de tels discours mais je tiens à vous remercier grandement pour l'intérêt que vous avez porté à ma peinture... Monsieur Malfoy est un model sans pareil et rendre toute sa superbe est une tâche bien compliquée. » l'assistance eut alors un petit rire commun et malfoy posa une main sur son épaule. « Je suis heureux d'avoir trouvé quelqu'un qui croirait à mon talent... »

Il ne s'éternisa pas dans son discours car bien vite on lui parla d'enchères pour la peinture. Évidemment ce fut Malfoy qui reparti ce soir-là avec son nu, payant bien gracieusement son Harry. Mais... la suite sembla imprévue pour l'artiste. On défilait à sa porte pour une nouvelle peinture, et il n'avait plus un seul instant pour prendre un verre avec ses proches. Malfoy avait continué à l'appeler tous les jours au début, mais plus les séances de peintures s'enchaînaient, plus Harry n'entendait plus son téléphone sonner. Alors ils se parlaient parfois une fois par semaine, puis cela s'espaça encore plus... Harry déménagea dans un plus beau studio, son père l'accepta à ses côtés à nouveau, et son genre décalé avait su conquérir les cœurs. Ses bouclettes décoiffées, ses chemises éternellement abîmées, ses bretelles jaunes et noires qui le faisait passer pour un bourdon humain... c'était ça Harry Potter l'artiste. Mais et Malfoy ?...

Harry n'entendait plus parler de lui, et il n'osait guère le rechercher à nouveau, le rappeler... il se laissa dépérir et sa peinture s'en fit ressentir. On se désintéressa un instant et il demanda à faire une pause dans la peinture rien que quelques temps... et un autre peintre prit sa place sur le devant de la scène parisienne. Mais après tout, il n'en avait rien à faire. Ainsi, alors qu'il triait ses peintures il retrouva le premier nu de Malfoy et il ne put s'empêcher de chantonner « je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner... ». Il alluma alors une cigarette, souffla un immense nuage de fumée puis décrocha son téléphone. Il frappa rapidement le numéro qu'il avait fini par connaître par cœur et chantonna avant qu'au bout du fil on entende un « Oui, allô » courtois.

« Oui, Draco ? »
« C'est moi ? Qui est à l'appareil ? »
« C'est... C'est Harry ! »
« Oh Harry mon ami comment vas-tu ?! »

Harry lui donna une grande quantité de nouvelles ce soir-là, et c'était comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. C'est alors que nous revenons au début de notre récit. Harry avait décidé de mettre des points sur les i. Il voulait tout dire à Malfoy. Il l'avait donc invité dans un petit parc de son quartier dans lequel il avait posé une nappe au sol, un panier d'osier rempli de bonnes choses, et un bouquet à la main il attendait à l'entrée du parc. Mais il avait attendu, et attendu, et le soleil déclinait à présent sans trace de Draco.
Lorsqu'au loin, le soleil eut disparu derrière les buildings, il ramassa lentement son panier et ses affaires le bouquet abandonné au milieu du sentier. Son pauvre cœur était lourd, son air maussade, et il n'entendit pas même le son du papier craft se froissant. Lentement, un grand blond portant des superbes gants de cuir avait délicatement ramassé le bouquet abandonné pour le porter sous son nez.

« Tu as l'air tout bougon petit artiste. »
Harry se tourna vivement vers le blond et marcha d'un pas vif vers lui, les yeux rougis. « Et toi tu t'es pas pressé, Malfoy. »
Le blond lui offrit un rire tendre avant d'appuyer son index sur le bout de son nez. « J'ai eu un empêchement, et comme tu n'étais pas chez toi j'ai appelé en vain. Je tombais à nouveau sur ton éternel répondeur stupide. Tu devrais le changer d'ailleurs. Il est pas vraiment professionnel. »
Harry fit une moue et gratta sa nuque. « On l'avait enregistré ensemble et... j'ai pas le courage de t'effacer comme ça. »
Malfoy serra doucement le bouquet contre son torse, prit une grande inspiration et regarda au loin. « C'est donc pour cette raison que tu m'as demandé de venir... j'aurai du parier, j'aurai gagné un peu d'argent sur le dos de mon père. »
Harry ouvrit lentement sa bouche et planta son regard dans le sien.
« Tu... savais ? »
« Tu sais Harry. Quand tu me peignais, j'avais la sensation que tu ne voyais que moi, qu'il n'y avait que nous, que j'étais vraiment ta muse... puis tu ne parlais plus, ne répondais plus... je me suis dit que tu en avais trouvé un autre. »

« Quoi ?! Non ! je ne suis simplement pas fait pour toute cette gloire que tu m'as offerte. J'avais l'impression d'étouffer, que personne ne savait être à la hauteur... alors quand j'ai commencé à comprendre que ça n'allait plus mes peintures sont devenues médiocres... » lentement le peintre ôta ses chaussures et grimpa sur le bout des pieds du grand blond pour être parfaitement à sa taille le faisant rire doucement. Il s'agrippa à ses épaules pour se maintenir en place puis reprit. « Quand on était ensemble c'était comme si mon art avait du sens, que je réussissais à entrer dans un monde qui n'était qu'à nous... ton parfum de lilas emplissait ce monde alors que la chanson berçait toujours nos oreilles. Malfoy... tu es et tu seras toujours ma muse... je n'ai jamais aussi bien peint que lorsque tu as été à mes côtés. »
Draco posa une main sur la taille de son peintre et murmura doucement au creux de sa bouche. « Cesses de m'appeler Malfoy... Appelles moi Dray. »
« Dray... je.. »

Harry n'eut pas même l'occasion de finir sa phrase qu'une bouche délicate prit la sienne en otage, venant lentement pincer les croissants de chair. Il les pressa avec une tendresse particulière alors qu'un frisson était venu grimper dans la colonne du brun. Son premier baiser il n'osait croire qu'il le partageait avec un si bel être, une personne si délicate. Il sentait ses mains autour de lui, il senti les siennes s'accrocher au cou de l'autre, et il senti même les pieds de son amant sous les siens se contracter. Il savait que son Dray prenait autant de plaisir que lui. Il sourit alors dans ce doux baiser et s'amusa à capturer sa bouche encore et encore si bien que tous deux se mirent à rire doucement. Lorsqu'ils se séparèrent ils décidèrent de rentrer chez Harry et bien vite on entendit la musique flotter dans l'air de l'appartement, et les vêtements tombèrent au sol. Mais cette fois ils furent deux à être nus et les pinceaux et la peinture ne furent pas de la partie. Ils passèrent une nuit sans fin rythmée par simplement l'amour qu'ils se portaient, les soupirs qu'ils partageaient et surtout les désirs qui les animaient. Cette nuit-là, Draco vit autrement que par la peinture à quel point il était beau aux yeux de Harry, lorsqu'il vit dans ses yeux vitreux de plaisir le reflet de l'amour. Il lui avait prié de savoir faire de lui sien et Harry s'était exécuté, dirigeant son sexe enflammé entre les chairs serrées de son amour. Il avait su frapper à l'emplacement parfait, faisant chauffer les joues de Malfoy jusqu'à ce que la jouissance fasse exploser son bas ventre.

Ils se séparèrent au petit matin, le souffle court, et par la fenêtre on vit des volutes et des cercles de fumée s'échapper alors qu'on entendait des « Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner, je veux seulement oublier... et puis, je fume... »

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