• L'amour est dans le pré. Part6 •


Partie VI



Deux semaines sont passés depuis que Louis a craqué et m'a raconté sa rupture. Depuis ce jour, il s'ouvre beaucoup plus à moi et n'hésite pas à me parler lorsqu'il a un coup de moue et j'apprécie. J'aime le fait qu'il se sente assez en confiance avec moi pour libérer son coeur. C'est important d'avoir une épaule sur laquelle se reposer et je dois avouer que j'apprécie tout particulièrement être la sienne.

En fait, J'aime sa présence au quotidien. J'aime rire avec lui et à cause de lui. J'aime pouvoir lui parler de tout. J'aime la façon dont il s'occupe des animaux, même s'il a plus d'affections pour certains et qu'il en détester d'autre, comme mon bélier. J'aime la façon dont il essaie de faire son travail avec précision et sérieux, même si la plupart du temps il finit par faire une connerie ou par chuter parce qu'il ne regarde jamais où il met les pieds. J'ai ses petits yeux qui se plissent lorsqu'il sourit. J'aime ses jolis yeux bleus qui pétillent d'amour lorsqu'il s'occupe de Blue. J'aime le sourire éblouissant qui illumine son doux visage lorsque nous partons en balade à cheval.

Pour être honnête, j'aime un peu trop sa présence pour mon propre bien. Je sais que je suis dans la merde. Oh ça oui, je le sais. Et je sais aussi qu'il va terriblement me manquer lorsqu'il ne travaillera plus avec moi à la ferme.

Niall rentre dans deux semaines et je suis plus qu'impatient de retrouver mon meilleur ami mais une partie de mon coeur ne peut s'empêcher de se sentir mal. Parce que si Niall revient, cela veut dire que Louis va s'en aller. Et je ne veux pas. Je ne veux pas le laisser s'en aller, parce qu'il a pris une place bien trop importante dans ma vie sans même que je ne m'en rende compte.

Mon coeur se serre alors que j'imagine ne plus voir Louis débarquer à 5 heure du matin avec son petit visage encore endormi et ses jolis yeux fatigués. Je grimace et secoue la tête. Ok Harry, reprends toi. Tu as encore deux semaines pour y penser... et puis peut-être que louis pourrait rester malgré le retour de Niall? Non..non c'est stupide, il n'accepterait pas. Il a postulé parce que c'était qu'un poste temporaire, il me l'a bien dit le premier jour.

Je soupire et décide d'aller voir comment va bébé Larry aujourd'hui. Celui-ci a déjà bien grandi en deux semaines. Si le premier jour il avait du mal a tenir sur ses quatres pattes, aujourd'hui il court et fait des bonds partout dans le pré et c'est absolument adorable à regarder. Larry est également très câlin, a chaque fois que Louis ou moi entrons dans l'enclos, il vient nous voir en sautillant et réclame des caresses.

Ouais, ce chevreau est décidément la dose de bonheur dont j'ai besoin pour contrer la tristesse qui envahit peu à peu mon coeur.

Alors que j'entre dans l'enclos, c'est avec surprise que je découvre que Louis s'y trouve déjà. Il est à ma plus grande surprise assis en tailleur dans l'herbe et il caresse tendrement la petite tête de Larry qui lui donne de léger coups contre ses mains. Je souris, complètement attendri par la scène qui se passe sous mes yeux puis décide de m'approcher pour me joindre à cette séance câlins.

J'avance puis m'installe à même le sol à côté de Louis qui sourit en sentant ma présence.

- Bah alors, on a plus peur du vilain bélier?

Je demande pour le taquiner en souriant en coin.

Louis lève les yeux au ciel en me donnant un petit coup d'épaule et me dit :

- Alors tu vas vraiment te foutre de ma gueule à chaque fois que tu en auras l'occasion à cause de cette petite crise que j'ai fait l'autre jour?

- Oh oui

Je lâche en riant.

- C'était beaucoup trop drôle pour que je ne te rappelle pas cette scène. Qu'est-ce que tu m'as dit déjà? Ahhhh... Oui !

Je dis avant de prendre une voix un peu plus aigu pour l'imiter.

- Il a voulu me foncer dessus et me transpercer le ventre avec ses foutu cornes. J'aurai pu y laisser ma peau. Tu veux ma mort? c'est ça? tu veux te débarrasser de moi?

Je termine ma phrase en éclatant de rire et Louis râle en me frappant le bras.

- Idiot

Il marmonne en recommençant à caresser Larry qui commençait à s'impatienter.

- Mais tu m'aimes bien

Je dis en prenant un air sûr de moi alors qu'au fond mon coeur tambourine dans ma poitrine.

- Mhhh

Il répond en faisant une moue boudeuse.

- Dis-le

Je reprends en lui donnant un petit coup d'épaule.

Il soupire, faussement ennuyé mais le petit sourire qui naît sur ses lèvres le trahi.

- Oui

- Oui?

- Oui, je t'aime bien

Mon coeur s'emballe dans ma poitrine alors qu'un sourire incontrôlable apparaît sur mon visage. Bien sûr Louis le remarque et il sourit lui aussi avant de reprendre en mordillant sa lèvre inférieur.

- Ne prends pas la grosse tête, je sais que tu m'aimes bien aussi Styles

Je ris en secouant la tête, amusé et lui répond avec le coeur tout en ajoutant une touche d'humour par peur d'avouer ce que je ressens vraiment.

- Bien sûr que je t'aime bien. Si ce n'était pas le cas, je t'aurai déjà foutu dehors monsieur je ne sais pas mettre un pied devant l'autre

Pour simple réponse, il me tire la langue mais je vois à son sourire que ma réponse lui fait plaisir et mon coeur se réchauffe un peu plus.

Pour faire durer un peu plus ce moment que je partage avec Louis, une idée fuse dans ma tête. Je me relève, lance un "je reviens" à Louis puis sort de l'enclos et cours en direction de chez moi. J'attrape du pain dur qui se trouve dans le garde manger et retourne dans l'enclos. Les chèvres adorent le pain et je sais déjà que Larry va adorer aussi.

Lorsque j'entre à nouveau dans le pré, je fais en sorte de cacher les tranches de pains dans mes poches pour ne pas que tout le monde me saute dessus puis retourne près de Louis qui n'a pas bougé d'un millimètre. Je m'assoie à nouveau à côté de lui et sort une tranche de ma poche. J'en ai évidemment pris plusieurs pour que tout le monde ait sa part mais je veux essayer de nourrir Larry avant que ça ne soit le bordel et que tout le monde se bouscule pour en avoir.

Je la coupe en petits morceaux très fins pour que Larry puisse les manger sans soucis et lui tend le premier bout. Louis me regarde, surpris et me dit

- Mais c'est encore un bébé, ça ne craint rien?

Je secoue la tête alors que Larry sent le morceau de main avant de le prendre en essayant difficilement de le mâcher.

- Non. Tant qu'on lui donne des tous petits morceaux ça ne craint rien et puis, les chevreaux apprennent très vite à se débrouiller pour manger. C'est une priorité pour la mère qu'ils apprennent vite parce que quand elle a une portée de plusieurs bébés c'est souvent difficile pour elle d'avoir assez de lait pour les nourrir. Parfois certaine n'y arrive ça alors on doit l'aider en nourrissant les bébés au biberon.

Louis hoche la tête et je le tends des morceaux pour qu'il puisse lui aussi lui donner.

C'est comme ça que Louis et moi nous retrouvons collés l'un contre l'autre en train de nourrir Larry en lui donnant de tout petits morceaux de pain qu'il prend plaisir à manger même s'il a un peu du mal à mâcher, ce qui nous amuse beaucoup.

Une fois que Monsieur n'en veut plus, il nous laisse en plan et part rejoindre sa mère pour téter un peu. Il faut bien faire descendre tout ce pain.

Je me relève donc, tend la main à Louis pour l'aider puis sort le reste de pain que j'ai dans la poche en disant.

- Je serais toi, je me reculerai maintenant.

Louis fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment pourquoi je lui dit ça mais il s'exécute et se place contre la barrière. Je lui souris puis tourne mon regard vers le troupeau en disant tout en secouant les morceau de main pour leur montrer.

- Qui veut du pain?

Ni une ni deux, les chèvres et les moutons foncent dans ma direction en bêlant. Certains se bousculent, se donnent des coups de corne et se poussent pour arriver les premiers et ça me fait rire.

Je me retrouve bien vite entouré du troupeau qui bêlent encore et encore tout en essayant de me piquer le pain des mains. Certains me montent même dessus pour essayer d'en avoir plus que les autres. Et alors que je leur en donne tant bien que mal, j'entends le doux rire de Louis qui résonne dans mes oreilles et je me rends compte que c'était tout ce dont j'avais besoin.

Entendre ce son qui m'est si agréable, pour réchauffer mon coeur.


***


Une semaine.

Il ne reste qu'une semaine avant que Niall ne rentre à la maison et que Louis s'en aille. Plus j'y pense et plus je sens mon coeur se serrer de douleur. Si la semaine dernière je me disais que j'avais le temps d'y penser, aujourd'hui c'est différent. Je ne pense qu'à ça. Je ne pense qu'à son départ et à la douleur qui naîtra dans mon coeur lorsque je ne le reverrais plus.

Il était 17 heure lorsque Louis et moi sommes parti en balade avec Sugar et Blue.

Ils sont à présent tous les deux en train de brouter tranquillement dans le champs alors que nous sommes installés sous l'arbre, comme à chaque fois que nous venons ici. Parce que oui, depuis que j'ai fait découvrir cet endroit que je considère comme mon endroit secret, à Louis, nous y venons presque tous les jours.

En fait, je crois que Louis apprécie ce calme et cette sérénité autant que moi.

Le silence qui règne autour de nous est apaisant. Seul le bruit des oiseaux qui chantent dans les arbres se fait entendre, c'est vraiment reposant. Ni Louis ni moi ne parlons, nous nous contentons d'admirer la vue tout en jetant des coups d'oeil à nos chevaux qui sont qu'à quelques mètres de nous.

Les yeux fermés, je me concentre sur les gazouillis d'oiseaux et je me sens bien.

C'est finalement Louis qui brise le silence en soupirant.

- Ton ami rentre la semaine prochaine c'est ça?

- Oui, samedi prochain.

Je lui réponds sans le regarder alors que mon coeur se serre dans ma poitrine. Le dire à voix haute c'est douloureux.

- Est-ce que tu veux que je viennes travailler le samedi du coup où tu préfères être seul pour accueillir ton ami?

- Viens

Je dis un peu trop brusquement.
Je m'en aperçois et reprends, plus doucement cette fois

- Je veux dire. Tu peux venir si tu le souhaite. Niall ne doit venir qu'en fin de journée de toute façon et puis ta présence ne me dérange pas, tu le sais.

- Ouais?

- Évidemment. Je t'apprécie énormément et si au début j'en voulais à ma mère d'avoir déposé cette foutue annonce, aujourd'hui ce n'est plus le cas parce que ça m'a permis de te rencontrer et tu es quelqu'un d'extraordinaire Louis.

Je lui dit en plongeant mon regard dans le sien pour lui montrer la sincérité de mes paroles.

Louis ne dit rien pendant plusieurs minutes et je me demande si j'ai bien fait de lui dire tout ça. Peut-être que c'était un peu tôt pour lui avouer que je suis heureux de le connaître? Je ne sais pas.

- Je crois qu'il est temps que je t'avoue quelque chose

Il reprend après de longues minutes de silence.

Je l'interroge du regard, surpris par ses mots et il reprend en ne me lâchant pas des yeux.

- Quand je suis venu postuler pour travailler ici je t'ai dit que c'était parce que c'était un poste temporaire et que c'était ce que je cherchais mais.. la vérité c'est que je t'ai un peu menti

Je hausse un sourcils, étonné et demande :

- Quelle est la véritable raison alors?

- Tu me plaisais

Il me dit en baissant le regard sur ses mains qui sont en train d'arracher de l'herbe.

- La vérité c'est que je te voyais tous les samedi au marché et je te trouvais vraiment mignon. Tu avais ce sourire adorable qui me poussait à aller vers toi. Une fois je suis même venu t'acheter des poireaux alors que je déteste ça juste pour avoir l'occasion de voir tes jolis yeux de plus près. Tu imagines à quel point je suis un idiot?

Il pouffe de rire alors qu'un immense sourire se dessine sur mon visage.

- Quand j'ai vu cette annonce, j'ai pris ça comme un signe du destin alors je suis venu te voir pour postuler. En bossant ici j'espérais t'impressionner, mais j'me suis ridiculisé plusieurs fois et je me suis tellement maudit d'être si maladroit.

Il soupire en secouant la tête, l'air dépité alors que mon coeur bat à toute vitesse dans ma poitrine.

- Alors oui, j'étais en couple encore à cette époque, mais il faut croire qu'au fond je savais que cette relation allait se terminer. Et puis la façon dont mon coeur battait lorsque je te voyais m'a fait comprendre que ce que je ressentais pour Dylan ce n'était rien comparé à ce que je ressentais en te voyant.

Il se mord la lèvre avant de relever timidement les yeux vers moi et reprends plus timidement cette fois.

- Maintenant tu peux te foutre de ma gueule et même me jeter dehors si tu le souhaite.. mais au moins c'est dit et je sais que je ne partirais pas d'ici avec des regrets et...

- Louis?

Je le coupe en attrapant mon visage entre mes mains.

- Oui?

Il murmure alors que ses yeux louchent sur mes lèvres.

- Tu parles trop.

Je souffle avant de finalement poser mes lèvres sur les siennes. Louis inspire, surpris par mon geste mais pour mon plus grand bonheur, il répond au baiser en passant ses bras autour de mon cou.

Je soupire contre ses lèvres, heureux puis ferme les yeux pour intensifier le baiser. Avant même que je ne comprenne ce qu'il se passe, nos langues se mettent à danser ensemble tandis que nos corps se rapprochent l'un de l'autre. Louis grimpe sur moi pour s'asseoir sur mes cuisses et je lâche ses joues pour passer mes bras autour de sa taille.

J'ai besoin de le sentir contre moi.

Lorsque nous mettons fin au baiser pour reprendre notre respiration, nos regards se croisent et sans que nous ne comprenions vraiment pourquoi, nous nous mettons tous les deux à rire, toujours blotti l'un contre l'autre. Lorsque nos rires se calment, je plonge à nouveau mon regard dans le sien et murmure sans cesser de sourire.

- Toi aussi tu me plais, Tomlinson

Je ne le laisse pas répondre et dépose un chaste baiser sur ses lèvres.

Et puisque les gestes valent parfois plus que les mots, Louis et moi nous contentons de nous allonger dans l'herbe, blotti dans les bras de l'autre sans dire un mot.

Je ne sais pas ce que signifie vraiment ce baiser, mais une chose est sûr : je veux plus.

J'ai besoin de plus.

J'ai besoin de le voir gambader sur mes terres accompagné de Clifford, besoin de le voir faire des conneries et faire ensuite sa fameuse moue boudeuse pour se faire pardonner. Besoin de le voir tout ronchon le matin a cause du manque de sommeil. Besoin de le voir s'occuper de bébé larry avec amour. Besoin de voir cette complicité qu'il a créé avec Blue.

J'ai besoin de le sentir près de moi, besoin de sentir son coeur battre à l'unisson avec le mien, besoin de sentir ses douces lèvres contre les miennes.

Ouais, J'ai besoin de lui, pour me sentir pleinement heureux.



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Et voilà la partie 6 de cet OS.

On approche de la fin,
il ne reste plus qu'une partie

Alors qu'avez vous pensé de cette partie?

La tristesse d'Harry par rapport au départ de louis qui approche à grand pas. La révélation surprise de louis sur la vraie raison de sa venue à la ferme. Et finalement le baiser !

J'attends de lire vos commentaires avec impatience. On se retrouve bientôt pour la toute dernière partie.

Love y'all
💚💙

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