• L'amour est dans le pré. Part2 •
Partie II
5 heure.
J'attends mon apprenti et il est en retard. Je regarde au loin guettant les phares d'une voiture mais rien, personne à l'horizon. Je soupire et croise les bras contre mon torse. Ça m'agace. Je déteste les gens qui ne sont pas ponctuelle. S'il n'est pas là dans les dix prochaines minutes, il pourra aller se faire voir, je ne l'embaucherais pas. Je veux bien être gentil mais y'a des limites. J'ai autre chose à faire que de l'attendre. J'ai des animaux à nourrir, à chouchouter, à traire et j'ai aussi des légumes et des fruits à arroser et ramasser. Je ne vais certainement pas passer la journée a attendre que monsieur décide de sortir de son plumard.
Après 5 minutes à attendre comme un idiot, je vois enfin les phares d'une voiture se rapprocher de la maison. C'est pas trop tôt. Alors qu'il se gare à quelques mètres de moi, je fronce les sourcils et prend mon air le plus sévère possible. Il sort timidement de sa voiture et avance vers moi d'un pas hésitant.
- Bonjour Harry, je suis désolé du retard, j'ai eu une panne de réveil et j'ai cherché partout quelque chose de potable à me mettre pour travailler et ...
- Tu as 5 mins de retard, rentre chez toi.
Je le coupe d'une voix forte en ne le lâchant pas des yeux pour lui faire comprendre que je ne plaisante pas.
- Mais je.. je suis désolé, c'est mon premier jour et ce n'est que quelque minutes, laissez-moi au moins une chance de vous montrer ce que je suis capable de faire
Il me dit d'une petite voix.
Je soupire en levant les yeux au ciel. Il m'agace à être mignon comme ça.
Je plonge mon regard dans le sien et lui dit d'un ton sans appel.
- C'est la première et la dernière fois que tu arrives en retard, compris? Je n'ai pas que ça a faire d'attendre que monsieur arrive à sortir de son lit. Chaque minutes de perdu le matin sont des minutes que nous devons rattrapés le soir, tu comprends?
Louis hoche la tête avant de s'excuser une nouvelle fois.
- Bien. n'en parlons plus. Tu vas venir avec moi, je vais te donner une tenue de travail parce qu'un jogging et un t-shirt c'est pas l'idéal pour bosser ici, crois moi.
Je rentre à l'intérieur, il me suit et je me dirige dans la buanderie à la recherche des affaires propre de Niall. J'attrape une salopette bleue de travaille ainsi qu'une paire de botte en caoutchouc.
- Enfile ça. C'est a mon ami qui bosse habituellement avec moi, ça devrait t'aller.
Je dis en sortant de la pièce pour lui laisser le temps de se changer.
Louis sort de la buanderie quelques minutes plus tard, vêtu de la salopette de Niall. Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant que même celle de mon ami est trop grande pour lui. Il pourrait presque y rentrer deux fois et alors les bottes n'en parlons pas, il flotte dedans.
- Je pense que nous avons un problème de taille
Je dis en pouffant de rire alors qu'il fait une moue mignonne en se regardant dans le miroir qui se trouve dans l'entrée.
- Pour aujourd'hui tu vas devoir faire avec, je vais essayer de te trouver autre chose pour les prochains jours.
Je reprends
- Allez, allons-y. Pour aujourd'hui tu vas rester avec moi. Je vais te montrer tout ce que nous avons à faire en une journée ainsi que les techniques pour faire les choses correctement. A partir de demain, tu te débrouilleras seul, ça te va?
- Et si j'ai des questions?
Il demande alors que je peux lire de l'inquiétude sur son visage.
- Tu pourras toujours venir me voir pour me demander. J'suis pas un monstre tu sais, j'aime juste que les choses soient faites correctement. C'est important pour moi mais surtout pour mes bêtes qui ont leurs petites habitudes, tu comprends?
- Oui.
- Alors on y va. On a déjà pas mal de retard.
Je dis en sortant de la maison, suivit par Louis qui semble tout à coup moins serein qu'hier.
Nous commençons par faire le tour du propriétaire, je lui montre les alentour tout en lui parlant un peu de l'histoire de ma ferme. Louis écoute attentivement et pose quelques questions de temps en temps et je dois avouer qu'elles sont assez intéressantes. Il découvre avec moi le pré des vaches, l'étable, le pré des chevaux ainsi que les écuries, l'enclos des cochons mais aussi des chèvres et des moutons et finalement le parc des poules et le potager.
Nous passons une bonne heure à faire le tour de la ferme et des environs et alors que nous nous dirigeons vers l'étable où se trouve les vaches, Louis me demande plutôt timidement.
- Est-ce que je pourrais emmener mon chien ici demain? Il est enfermé dans mon appartement et ça m'ennuie un peu en faite parce que j'ai pris l'habitude d'aller le balader chaque après-midi. C'est un chien super sage, il ne te gênera pas et s'il te dérange je le ramènerais chez moi
Mon coeur se serre à cette question. Les animaux sont habitués aux chiens alors je sais qu'il n'y aura pas de soucis mais, je dois avouer que l'idée de voir courir dans cette ferme un autre chien que le mien me serre le coeur. J'ai perdu Joy, ma meilleure amie de toujours, il y a seulement deux mois et la douleur est encore bien trop présente dans mon coeur et dans ma tête. Elle me manque chaque jour qui passe. Joy était une berger australienne au yeux vairons. Elle était magnifique. C'était une amie fidèle et à l'écoute. Mais malheureusement la maladie l'a emporté. Il y a un an j'ai appris qu'elle avait un cancer qui n'était malheureusement pas opérable. Elle s'est battue de toutes ses forces pendant 10 longs mois mais malheureusement la vie me l'a pris il y a deux mois et ça a été horrible.
Je soupire en essayant de contenir mes larmes. Je ne peux pas lui refuser, un chien ça a besoin de courir et rien que de l'imaginer enfermé dans un appartement toute la journée ça m'agace. Alors j'accepte, le coeur lourd et douloureux.
- Tu peux le ramener demain mais j'te demanderai de le surveiller s'il te plait. Je n'ai pas envie qu'il fasse peur aux bêtes ou qu'il fasse des conneries
Louis hoche rapidement la tête en souriant, content que j'accepte.
- Clifford ne te posera aucun problème.
Une fois arrivé dans l'étable, les vaches se font entendre en meuglant. Je ris en secouant la tête puis caresse la tête de la première en disant
- Ça va les filles je suis là. Désolé pour le retard mais le petit nouveau s'est fait attendre
Je dis en lançant un regard à Louis qui me regarde en fronçant les sourcils, l'air surpris que je parle a mes animaux. Je ris en secouant la tête, pas du tout vexé qu'il semble trouver ça bizarre, ce n'est pas le premier et ça ne sera pas le dernier. Les gens trouvent ça surprenant voir étrange mais la vérité c'est qu'ils parlent à leur chien ou leur chat alors pourquoi pas parler aux vaches ou aux moutons? C'est pareil. C'est des animaux, ils ont des sentiments et ils comprennent ce que je dis tout autant qu'un chien.
J'attrape un seau et commence à me placer pour traire la première vache sous le regard curieux de Louis. Oui, je trais à la main, ici il n'y a pas de machine qui fait le boulot à ma place. Déjà parce que ce genre d'engin coûte une fortune et puis c'est plutôt pour les fermier qui vendent leur lait, ce qui n'est pas mon cas. Je n'ai qu'un troupeau d'une dizaine de vaches et ça ne me prends pas autant de temps que ça, surtout quand Niall est là pour m'aider. J'aime prendre mon temps et m'occuper de mes bêtes, ce n'est pas quelque chose qui me dérange même si c'est vrai que c'est fatiguant.
- Observe bien, parce que tu feras la prochaine
Je lui dis en commençant la traite alors que je le vois pâlir du coin de l'oeil. Je souris, amusé et commence la traite.
Une fois terminé, je me relève, caresse le dos de ma vache puis attrape le tabouret et le seau avant de me diriger vers la seconde. Je pose le matériel et voyant que Louis n'a pas bougé d'un poil je lui dis :
- Tu viens?
Il s'approche d'un pas hésitant, comme s'il n'osait pas s'approcher trop près des vaches. Est-ce qu'il en a peur? Je secoue la tête en souriant et lui dis d'un ton rassurant :
- Tu peux t'approcher tu sais, elles ne te feront pas de mal.
Il prend une grande inspiration en hochant la tête puis s'approche de moi, l'air toujours pas rassuré. Il prend place sur le tabouret comme moi il y a quelques minutes puis ne sachant pas où poser ses mains, il les pose sur ses genoux. Lisant le stress sur son visage, je m'approche, m'accroupi à ses côtés puis place le seau sous les mamelles.
Je le regarde, lui sourit et dit
- Bien, maintenant attrape les trayons
Il me regarde en écarquillant les yeux, regarde les trayons puis me regarde à nouveau l'air peu sûr de lui et ça me fait rire. Pour quelqu'un qui voulait m'impressionner, c'est raté.
- Allez va s'y tu verras c'est simple. Attrape les mais ne les serre pas trop sinon elle risque de ne pas apprécier et crois moi, un coup de sabot c'est vite arrivé, je sais de quoi je parle
- Tu... tu t'es pris un coup de sabot par une vache?
Il me demande, la voix légèrement tremblante en fixant les pattes de celle-ci, l'air effrayé.
Merde, peut-être que j'aurai pas dû dire ça? Pour essayer de le détendre et de lui faire comprendre pourquoi je me suis pris ce coup, je décide de lui raconter cette petite histoire qui m'a fait comprendre que nous devons toujours prendre soin de nos animaux et y aller en douceur avec eux.
- J'étais encore jeune, je devais avoir, 12 ou peut-être 13 ans. Je travaillais avec mon grand père, il m'apprenait le métier et et j'ai voulu faire le malin et l'impressionner donc j'ai décidé de traire une vache seul, pour la première fois. Mais j'ai fait une erreur en serrant trop fort un trayon et la vache me la fait comprendre. Elle m'a donné un bon coup de sabot et j'ai voltigé à l'autre bout de l'étable. Je n'ai rien eu de grave à par un énorme hématome dans le ventre, heureusement mais après ça, j'ai appris à faire attention aux bêtes parce que eux aussi peuvent avoir mal si nous ne faisons pas correctement notre travail. C'est pour ça qu'il est important d'y aller doucement lors de la traite parce que si c'est mal fait, ça peut être douloureux pour elles.
Louis hoche la tête, comprenant où je veux en venir.
Voyant qu'il s'est détendu en m'écoutant parler, je reprends :
- Maintenant tu peux y aller, attrape les trayons, sans les serrer va s'y.
Il le fait, légèrement hésitant. Une fois qu'il les a en main, il me lance un regard pour me demander ce qu'il doit faire alors je lui explique. Je lui dis de tirer légèrement vers le bas pour faire descendre de lait. Il le fait et lorsqu'il voit que le lait coule dans le seau, il a cette petite étincelle de fierté qui née dans son regard que j'apprécie tout particulièrement. Il aime ce qu'il fait. Je lui explique qu'il doit le faire un trayon après l'autre en alternant et il acquiesce sans me regarder, bien trop pris par la tâche qu'il est en train de faire.
Il est concentré et c'est un bon point pour lui.
Voyant qu'il s'en sort plus que bien, j'attrape un autre seau et part de mon côté pour continuer la traite.
***
Le reste de la matinée se passe plutôt bien. Louis semble un peu perdu par rapport aux nombreuses tâches que nous avons à faire en une journée, mais il s'intéresse à ce que je fais et aux animaux et c'est une très bonne chose. Quand tu fais un métier comme celui-là, la chose la plus importante c'est : être passionné par ce que tu fais. Il faut aimer les animaux et les aimer ce n'est pas seulement leur faire des câlins, non, c'est aussi prendre soin d'eux de la bonne manière. Ce qui veut dire : les nourrir, leur apporter ce dont ils ont besoin, nettoyer leur enclos, faire en sorte qu'ils ne manquent de rien. Alors oui, y'a des choses qui sont moins agréables à faire, comme nettoyer le crottin ou la bouse mais ça fait parti du boulot et tu n'as pas le choix, tu dois le faire.
J'ai vu la mine dégoûtée de Louis lorsque nous sommes allés nettoyer les boxes tout à l'heure, je l'ai vu se boucher le nez lorsque l'odeur s'est faite plus forte, mais à ma plus grande surprise, il n'a rien dit. Il a pris la fourche que je lui ai tendu et il n'a pas hésité à mettre les pieds dans le crottin. Je dois avouer que j'ai été agréablement surpris. Bien sûr, je ne lui ai pas dit, je ne veux pas qu'il prenne la grosse tête. Avec son caractère, ça ne ferait pas bon ménage. Mais je lui dirait, à l'occasion.
Il est maintenant 13 heure et voyant que Louis est épuisé, je décide qu'il est temps de prendre notre pause déjeuner. Habituellement je n'ai pas d'heure pour la prendre, je m'arrête seulement quand le plus gros du boulot est fait, mais là, c'est différent. C'est son premier jour et je ne veux pas le pousser jusqu'à l'épuisement. Il n'est pas habitué à mon rythme de vie alors il faut que j'y aille doucement.
Alors que nous sortons de l'enclos où se trouve les moutons et les chèvres, je ferme correctement la barrière et me tourne vers Louis, qui s'essuie le front avec son t-shirt.
- Aller, viens, on va déjeuner avant que tu ne nous fasses un malaise
Je dis en souriant alors qu'il grimace
- Je ne suis pas faible
- Je n'ai pas dit ça Louis, mais tu n'as pas le même rythme de vie que moi et tu as l'air épuisé. Si je m'écoutais, je continuerais ma journée sans déjeuner mais je pense que tu as besoin de manger un truc pour reprendre des forces et surtout tu as besoin de te reposer avant de reprendre
Louis soupire vaincu et répond en retenant un bâillement
- Tu as raison.. je suis mort alors que j'ai travaillé qu'une matiné. Comment tu fais pour tenir le rythme franchement?
Il me demande alors que nous nous dirigeons vers ma maison.
- Je baigne dedans depuis que je suis gosse. Cette ferme appartenait a mon grand-père. Quand j'étais plus jeune, je passais mes journées ici pour l'aider alors c'est différent. Depuis que j'ai pris la relève, j'ai le même rythme de vie, j'ai l'habitude mais ce n'est pas ton cas. C'est normal, c'est que ta première journée. Mais tu verras, tu t'y feras vite ... ou pas
Je ris en terminant ma phrase alors que je le vois lever les yeux au ciel, amusé.
On entre dans la maison et je me dirige vers la cuisine alors que Louis reste dans le salon, n'osant pas trop s'avancer. Je me lave les mains et l'invite à en faire de même alors il me rejoint. Je sors ensuite la salade composé que j'ai préparé la veille ainsi que du fromage.
- Je ne savais pas si tu comptais amener ton repas ou rentrer chez toi le midi mais, j'ai préparé une salade au cas ou
Je lui dis en me mordant la lèvre, pas vraiment à l'aise. Je n'ai pas l'habitude de faire ça et encore moins d'avoir un inconnu chez moi. Je suis plutôt du genre solitaire au plus grand desespoire de mon meilleur ami qui est une vraie pipelette et qui parle à tout le monde.
- Je n'ai pas pensé à amener quoi que soit. Pour être honnête j'ai eu vraiment du mal a me lever ce matin alors le repas de midi a été le dernier de mes soucis
Pouffe louis alors que ses joues rosissent légèrement. Je ris en secouant la tête et lui répond en l'invitant à prendre place autour de la table.
- Et bien, y'aura toujours quelque chose à manger ici si tu le souhaite. Niall et moi on mange habituellement ensemble le midi et généralement c'est soit je prépare un truc soit lui qui ramène quelque chose. Si ça te dit, on peut fonctionner de cette manière.
- J'aimerai bien oui, enfin si tu en as envie. je voudrais pas non plus déranger.
- Ne dis pas de bêtise.
Je dis en balayant ses mots d'un un geste de main
- Pour ce qui est de ta difficulté à te lever, un conseil : couche toi tôt pour avoir un max d'heure de sommeil et éviter que tu ne tombes avant midi
Je termine ma phrase avec un sourire moqueur.
Une fois le déjeuner terminé, je me rends compte qu'il n'est que 13 heure 30. Je décide donc de laisser Louis se reposer une petite demi heure avant de reprendre le boulot. Lorsque je lui annonce, il soupire l'air soulagé et je ne peux m'empêcher de rire.
Ce n'est que sa première journée, qu'est-ce que ça va être dans un mois.
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Voilà la partie II de cet OS
J'espère qu'il vous plaît toujours?
Comment trouvez vous la relation Larry? Que pensez-vous de Louis et Harry?
J'attends votre avis.
Love y'all
💚💙
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