• Boys don't cry. part 1•
OS Larry
Où Harry a perdu l'amour de sa vie et où il va avoir du mal à s'en relever...
( OS écrit pour le merveilleux concours
organisé par _Thesoundofwriting_ )
————————
il y a 3 mois aujourd'hui qu'il a fait ses valises et qu'il a quitté la maison, notre maison. 3 mois que notre chez nous est complètement sans vie. 3 mois que je survie plus que je ne vis. Le pire dans tout ça c'est que l'idiot que je suis n'a rien fait pour le retenir...non, je l'ai juste regardé prendre ses affaires et me quitter tout en essayant de contenir les larmes qui menaçaient d'inonder mes joues parce que les garçons ne pleurent pas.
Aujourd'hui, je l'ai perdu.
Il est parti.
Cette fois, c'est fini, tout est fini. Il m'a quitté et il a emporté avec lui une partie de mon coeur. La seule partie qui me faisait sentir vivant. Il était...non...il est l'homme de ma vie et je sais qu'il le sera toujours. Jamais je ne pourrais retrouver quelqu'un comme lui, jamais. Il est mon âme soeur, ça peut paraître ridicule pour certain mais moi je sais qu'il est. Je l'ai toujours su, depuis que son magnifique regard océan à croisé le mien. Il n'a suffit que d'une seconde pour que je sache que lui et moi étions fait pour nous aimer jusqu'à la mort. Il a été mon coup de foudre. Le genre de coup de foudre qui te cloue au sol et qui fait battre ton coeur tellement fort que tu as l'impression que tu vas y rester. Le coup de foudre, le vrai. Celui qui te met des papillons dans le ventre, celui qui te fait tourner la tête, celui qui te fait planer comme si tu étais bourré ou défoncé, celui qui te fait frissonner en un regard, celui qui te fait sourire niaisement lorsque tu pense à cette personne...celui qui te donne envie d'aimer. D'aimer et de passer le reste de ta vie a aimer. Mon coup de foudre à moi, c'était Louis.
Il me manque
Mes proches n'arrêtent pas de me dire de l'appeler ou juste de lui envoyer un message pour que l'on puisse essayer d'arranger les choses mais la vérité c'est qu'il est bien mieux sans moi, je le sais. Je lui ai fait trop de mal. J'ai été trop con. Trop con et égoïste. Je n'ai toujours pensé qu'à moi, qu'à mes sentiments, mes ressentis et mes envies tout en mettant ce que lui pouvait ressentir de côté et aujourd'hui je le regrette amèrement. Louis mérite mieux que moi, c'est un fait. Il mérite d'être aimé, il mérite que l'on prenne soin de lui, qu'on l'écoute, qu'on le comprenne, qu'on pense à lui et qu'on écoute ses envies et j'ai été incapable de faire toutes ces choses pour lui. Pourquoi? Je n'en sais strictement rien. En fait, je crois que j'ai pris notre relation pour acquise. Nous étions en couple depuis 5 ans, nous vivions ensemble et nous avons commencé à vivre notre petite vie, tout se passait pour le mieux, du moins pour moi alors je ne me suis jamais vraiment inquiété à propos de nous et je n'ai jamais imaginé ni pensé ne serait-ce qu'une seule seconde qu'il pouvait me quitter. La vérité c'est que je ne le rendait plus heureux. Je suis avocat dans un grand cabinet très réputé et j'ai vraiment été très pris par mon travail. Petit à petit, j'ai commencé à faire passer mon job avant lui, avant nos sorties en amoureux du vendredi soir, avant notre vie de couple et également avant notre vie intime. En fait, maintenant que j'y réfléchi bien, nous étions devenus de simples colocataires. Seul mon boulot et mes dossiers comptaient. Lorsque je rentrais à la maison, je passais des heures enfermé dans mon bureau pour terminer mon travail de la journées et Louis se retrouvait seul et délaissé. Le pire c'est que je ne m'en suis absolument pas rendu compte de tout ça, pas à temps en tout cas. Ce n'est que lorsque j'ai trouvé ses valises devant la porte d'entrée et qu'il m'a craché la vérité au visage en pleurant et en hurlant que j'ai réalité tout le mal que je lui avais fait. Il a subit mon absence, mon ignorance et mon indifférence pendant de longs mois et de savoir que je lui ai fait tout ça me donne envie de vomir. Je me dégoûte. Je m'en suis voulu. Bien sûr que je m'en suis voulu et je m'en veux encore aujourd'hui mais pourtant, j'ai été incapable de le retenir.
J'ai été incapable de le retenir parce que lorsque je l'ai vu hurler toutes ces choses horribles en pleurant toutes les larmes de son corps, je me suis dit que je n'avais plus le droit de le faire souffrir. Il avait déjà trop souffert par ma faute et je ne pouvais pas prendre le risque de le faire souffrir à nouveau en essayant de le garder près de moi. Pour une fois, j'ai pensé à lui et non à moi. L'égoïste que je suis l'a laissé partir parce que je savais que je ne pouvais plus le rendre heureux. Pas après tout le mal que je lui avait involontairement fait. Louis est un soleil, mon soleil. Un soleil qui brille partout où il passe et à cause de moi, il ne brillait plus. Il s'était éteint, il était devenu sombre et triste et ça, je ne me le pardonnerai jamais. Louis mérite d'être heureux. Il mérite de briller plus que jamais et s'il brille à nouveau sans moi et bien je l'accepte. Je l'accepte parce que pour moi rien ne compte plus que son bonheur et tant pis si je suis malheureux. C'est de ma faute, j'aurai dû faire plus attention à lui et l'aimer comme il mérite d'être aimé.
***
Allongé sur mon canapé la télécommande à la main, je soupire et zappe en espérant trouver quelque chose d'intéressant à regarder. On est dimanche et je m'ennuie à mourir. En tant normal, Louis et moi serions en train de regarder une comédie romantique bien niaise en nous gavant de gâteaux et de pop corn comme nous avions l'habitude de le faire chaque dimanche après-midi. C'était un de nos petits rituels de couple. Couple qui n'existe plus aujourd'hui. Mon coeur se serre à cette pensée alors que mon regard se pose sur le cadre qui se trouve sur le meuble télé face à moi. C'est une photo de nous qui date de l'année dernière. Nous étions partis en vacances dans un petit chalet à la montagne et nous y avons passé une des plus belle semaine de notre vie. Je ressens une soudaine douleur dans la poitrine alors que je nous revois marcher dans les bois, main dans main. C'était le bon temps. Le temps où nous étions encore heureux, tous les deux. Je détourne le regard, voir cette photo me fait autant de mal que de bien. Mais, je ne peux pas l'enlever tout comme je ne peux pas retirer de cette maison tout ce qui appartenait de près ou de loin à Louis. C'est con à dire mais, j'ai l'impression qu'il n'est pas vraiment parti lorsque je laisse traîner quelques petits trucs à lui dans toutes les pièces. Mon regard balaie la pièce. C'est vide. Vide et sans vie. Depuis qu'il est parti, cette maison me semble beaucoup trop grande pour moi. J'ai pensée à déménager une fois mais l'idée de partir d'ici me brise le coeur. Je n'ai pas envie de m'en aller et de laisser tout nos souvenirs derrière moi, dernière nous. Je crois que le jour où je m'en irai, ça sera le jour où j'aurai tiré un trait sur ma vie avec Louis mais pour l'instant, je ne suis pas prêt. Je l'aime. Je l'aime tellement que l'idée de quitter notre maison me fait tellement souffrir que j'en ai du mal a respirer.
Ennuyé de ne rien trouvé d'intéressant à regarder, j'éteins la télé et me laisse à nouveau tomber sur le canapé en soupirant. Louis me manque. Il me manque tellement que parfois j'ai l'impression que le poids qui se trouve dans mon coeur m'empêche de respirer. J'ai mal. J'ai ces maux de ventre depuis qu'il m'a quitté et je n'arrive pas a aller mieux. J'ai l'impression que mon corps appelle le sien, que mon coeur se sent vide et seul et qu'il appelle celui de lou pour qu'ils puissent à nouveau battre la chamade ensemble. Mais Louis n'est plus là et il ne reviendra pas, je le sais et c'est douloureux. Putain de douloureux. Depuis qu'il est parti, mes amis n'arrêtent pas d'essayer de me faire sortir de chez moi pour que je puisse oublier Louis mais je refuse à chaque fois en trouvant une excuse bidon voir même improbable, mais la vérité c'est que, je ne veux pas l'oublier. C'est bête hein mais je n'arrive pas a ne pas penser à lui. Depuis qu'il m'a quitté, chaque jour je me demande s'il va bien, s'il va mieux que moi, s'il est mieux sans moi, s'il est heureux, s'il mange bien, si ses amis sont là pour lui. Je m'inquiète vraiment et j'espère que cette séparation lui est bénéfique parce que je ne veux plus qu'il souffre. Il a assez souffert par ma faute. Perdu dans mes pensées, je fixe le plafond en soupirant mais je suis bien vite de retour à la réalité lorsque la sonnerie de mon portable résonne dans le salon. Je me redresse, attrape mon téléphone qui se trouve sur la table basse et grimace lorsque je vois son nom s'afficher sur l'écran.
Maman
Je reste là, sans bouger, je fixe l'écran sans être capable de décrocher. Je n'ai pas envie de parler et encore moins à ma mère, pas aujourd'hui. Je n'ai pas la force d'affronter ses remarques blessantes, pas la force de parler à qui que ce soit. Je veux juste que l'on me laisse tranquille. Je veux juste que Louis me revienne. La sonnerie s'arrête quelques minutes plus tard et je ne peux retenir un soupire de soulagement. J'aime ma mère, je l'aime vraiment de tout mon coeur, elle a toujours été une mère formidable pour moi mais le problème c'est qu'elle n'a jamais vraiment approuvé notre relation. Elle a toujours trouvé Louis gentil et charmant mais elle a aussi toujours pensé qu'il n'était pas fait pour moi. Elle me répétait sans cesse que je pouvais trouver mieux qu'un gentil barman et que notre relation ne marcherait pas sur le long terme. Je ne peux m'empêcher de grimacer en pensant qu'elle avait raison. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, le problème ce n'était pas Louis, son métier ou l'argent, non. Le problème, c'était moi. Moi et ma stupide obsession pour ce foutu boulot que je déteste. Je n'ai jamais voulu être avocat, j'ai toujours rêvé d'être vétérinaire parce que j'adore les animaux depuis que je suis gosse mais me suis lancé dans une carrière d'avocat pour rendre fiers mes parents. Ça a marché mais ça a aussi détruit mon couple et aujourd'hui j'ai envie de vomir dès que j'arrive au bureau tellement je suis écoeuré par le comportement de connard que j'ai eu avec l'homme que j'aime.
Alors que je crois cette fois échapper à l'appel quotidien de ma mère, celle-ci me rappelle une seconde fois. Je me laisse tomber sur le canapé en râlant, prend une grande inspiration puis décroche en essayant de prendre un ton joyeux. Ma mère me gronde comme un enfant, comme à son habitude parce que je ne décroche pas lorsqu'elle m'appelle et ça me fait rire. J'aime ma mère parce qu'elle a cette facilité a me faire rire. Nous discutons pendant de longues minutes. Elle prend de mes nouvelles, elle me raconte sa journée, me parle des commérages de son quartier de riche puis contre toute attente, elle entame vite le sujet qui fâche : Louis. Ma maman me demande si j'ai eu des nouvelles de lui et mon coeur se serre lorsque je lui réponds que non, je n'ai pas eu de nouvelle depuis qu'il m'a quitté. Elle essaie de me remonter le moral en me disant que c'est mieux si j'en ai pas parce que ça me permettra de tourner plus vite la page et ça me fait mal. Je sais qu'elle ne veut pas me faire du mal mais elle m'en fait involontairement. J'ai mal parce que je ne veux pas la tourner cette putain de page. Je ne veux pas trouver quelqu'un d'autre, je ne veux pas refaire ma vie, je ne veux pas sortir et m'amuser avec mes amis. Tout ce que je veux, c'est retrouver Louis. Je veux le retrouver, je veux m'excuser et je veux lui dire qu'il est l'homme de ma vie et que sans lui je ne suis rien parce que c'est la vérité : sans lui, je ne suis plus rien. Je ne suis qu'une putain de coquille vide. Ma mère continue de me parler l'air de rien alors que mon coeur saigne, elle me dit que je devrais voir des amis, que je devrais aussi venir passer quelques jours chez elle pour me changer les idées mais j'en ai pas envie. J'en ai pas envie parce que je sais que nous allons passer le week-end à parler de Louis et je ne suis pour l'instant pas capable de l'entendre me dire que je dois passer a autre chose, parce que non...non je ne veux pas, je ne peux pas l'oublier. Pas lui, pas la personne que je considère comme étant l'homme de ma vie, pas la personne que je désire secrètement épousé.
Voyant que je suis sur le point de m'effondrer, je mets rapidement fin à la conversation en inventant une excuse bidon. Je lui fait croire que je vais sortir avec des amis et cela semble lui faire plaisir. Elle me souhaite un bon après-midi et me dit de m'amuser un peu. Je lui fais un dernier bisou et une fois que j'ai raccroché, je jette mon portable loin de moi et ferme fortement les yeux pour lutter contre les larmes qui menacent de couler. Je ne dois pas pleurer. Les garçons ne pleurent pas.
***
Il est 17 heure lorsque je sors du boulot. Cette journée a été épuisante. Mon patron a été hyper désagréable aujourd'hui. Il a passé la journée a me reprendre et à me faire tout un tas de remarques méchantes qui en plus n'étaient pas du tout justifiés, j'avais vraiment envie de l'envoyer chier mais c'est mon patron alors encore une fois, je n'ai rien dit. Pour combler le tout, mes clients ont tous été insupportables, pas un pour rattraper l'autre. Ils n'étaient jamais satisfaits, ils voulaient toujours plus que ce que je pouvais leur obtenir et il y a même deux couples ou plutôt ex couples qui se sont embrouillés dans mon bureau et j'ai dû intervenir pour les calmer. C'était insupportable.
J'ai vraiment besoin de sortir, de m'aérer l'esprit et de voir du monde sinon je crois que je vais exploser. A bout de force, je me laisse tomber sur le banc qui se trouve devant l'immeuble ou je travaille puis prends ma tête entre mes mains en soupirant. J'en ai marre. Marre de mon patron, marre de mon boulot qui ne me plait pas, marre de ma vie pourrie, marre de souffrir de ne plus l'avoir dans mes bras, marre de ne pas être assez courageux pour aller le voir et m'excuser. Je n'en peux plus, je suis épuisé. Épuisé de tout.
Je reste là, assis sur ce foutu banc, la tête entre mes mains pendant plusieurs minutes, j'essaie de calmer ma respiration en prenant de grandes inspirations puis en soufflant. C'est ce que Louis me disait toujours de faire lorsque je ne me sentais pas bien. Il était toujours là près de moi, en train de me caresser le dos et il me disait de sa voix douce «Respire Harry, tout va bien, je suis là. Respire» et ça marchait. Je réussissais à me calmer et après ça, il me prenait dans ses bras jusqu'à ce que je finisse par m'endormir, la tête contre son torse en écoutant les battements de son coeur. Lorsque ma respiration devient plus calme, j'ouvre à nouveau les yeux mon mon coeur se serre alors que je remarque que je suis seul. Louis n'est pas là pour me calmer et je ne pourrais sûrement plus jamais écouter son coeur battre pour moi. Une fois calmé, je décide qu'il est temps pour moi de me barrer d'ici. Sans plus attendre, je me lève et l'idée d'aller faire un petit tour en ville me vient en tête. Je me dirige donc vers le centre ville, à pied pour me changer les idées ainsi que m'acheter de quoi manger. Mon frigo est vide depuis des jours ou plutôt des semaines et si ma mère voyait que je commande pizza sur pizza, elle me tuerait sur le champs.
Mes écouteurs dans les oreilles, je marche en me concentrant sur les paroles pour éviter de penser. Tout mes artistes préférés y passent : Fleetwood mac, Queen, Sam Smith, Ed Sheeran et même The Cure. J'arrive une bonne quinzaine de minutes plus tard dans le centre. Je me dirige vers le petit commerçant que je connais bien. Je passe devant le parc, l'air de jeu pour enfants, la boulangerie où Lou allait toujours chercher le petit déjeuner, la pharmacie. Je croise beaucoup de monde et leur sourit pour les saluer même si le coeur n'y est pas vraiment. J'arrive enfin chez le petit commerçant où j'ai l'habitude de faire mes courses, le patron me voit à travers la vitre et me fait un grand signe pour me saluer. Je souris, amusé et pose la main sur la poignée de la porte pour l'ouvrir. Alors que je m'apprête à entrer dans le magasin, j'entends un rire....son rire. Je me fige, les yeux écarquillés alors que Boys don't cry se fait entendre doucement dans mes écouteurs. Je les retire d'un geste brusque, je ne ne peux écouter cette chanson, pas maintenant. Je tourne la tête et mon coeur se serre lorsque mes yeux se posent sur lui. Louis. Il est là, juste en face de moi, assis à la terrasse d'un café avec ses amis. Il rit. Il rit bruyamment en jetant sa tête en arrière tout en cachant sa bouche de ses mains, comme il avait l'habitude de le faire lorsque je le faisais rire. Je suis incapable de le lâcher du regard. Lui ne me voit pas, trop occupé à rire aux éclats. Il a l'air heureux sans moi. Je continue de le fixer, incapable de détourner le regard et c'est à ce moment là que tout me revient en pleine tête....ses valises devant la porte d'entrée, ses larmes, ses cris, ses reproches, son départ...
Flashback
Il est 19 heure, je viens de quitter le travail. Je rentre chez moi avec une heure de retard, Louis ne va sûrement pas être content mais au moins les dossiers sont bouclés donc, ce soir je vais pouvoir passer un peu de temps avec l'homme que j'aime. Il me manque. Ces temps-ci j'ai eu énormément de boulot alors je ne lui ai pas consacré beaucoup de temps et je dois avouer que je m'en veux un peu. J'arrive chez moi un bon quart d'heure plus tard. J'ouvre la porte et mon regard se pose sur les deux valises qui se trouvent dans l'entrée. Louis part quelque part? Il a prévu un voyage avec ses amis ou sa famille? C'est bizarre, il m'en aurait parlé quand même. A moins qu'il l'ait fait et que je ne m'en souvienne pas? Je hausse les épaules, retire mes chaussures ainsi que ma veste de costume puis entre dans le salon. Je trouve Louis assis sur le canapé, la tête entre les mains. Il n'a pas l'air d'aller bien. Je m'approche en souriant, me laisse tomber sur le canapé à côté de lui et dit d'un ton joyeux.
- Salut Bébé, c'est quoi ces valises dans l'entrée? Tu pars quelque part?
Louis relève la tête et lorsque son regard océan croise le mien mon coeur se serre, quelque chose ne va pas. Je fronce les sourcils, l'interrogeant silencieusement du regard alors qu'il ferme les yeux et prendre une grande inspiration. Lorsqu'il plonge à nouveau son regard dans le mien, il a l'air déterminé mais aussi blessé et brisé. Il se pince les lèvres et me dit :
- Ouais....je...
Il soupire et détourne le regard. Il n'arrive pas à me parler. Je pose doucement une main sur son bras mais il la retire en se reculant de moi. Mais enfin qu'est-ce qu'il se passe? Pourquoi il s'éloigne de moi de cette façon? Il se lève, commence à faire les cent pas dans le salon et lorsqu'il se place à nouveau face à moi, il me dit sans oser me regarder.
- Harry je...je m'en vais.
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où il veut en venir.
- Tu t'en vas? Où ça?
Il se mord à nouveau les lèvres et recommence à marcher dans la pièce. Louis se tait pendant quelqu'un instant, semblant chercher ses mots. Il se rassoit quelques minutes plus tard sur le canapé, loin de moi et me dit cette phrase qui anéanti mon coeur.
- Je m'en vais Harry. Je te quitte, c'est fini. Je ne peux pas rester avec toi malgré l'amour que je te porte, je ne peux plus...
Je reste silencieux pendant de longues minutes, ne comprenant pas ce qu'il m'arrive. Qu'est-ce qui est en train de se passer? Est-ce que Louis est vraiment en train de me quitter? Est-ce que l'homme que j'aime plus que ma propre vie ne m'aime réellement plus? Voyant que je ne réagi pas, Louis se lève et se dirige vers l'entrée. Non. Non...il ne peut pas partir, pas maintenant, pas comme ça...non. Je me lève en vitesse et lui attrape doucement le bras. Il se tourne vers moi, les yeux brouillés de larmes. Louis...non...reste avec moi. J'attrape sa main, plonge mon regard dans le sien et murmure.
- Louis..non...tu ne peux pas me quitter, je t'aime.
Il secoue la tête alors qu'une seule et unique larmes coule le long de sa joue.
- Je t'aime aussi Harry mais ça ne suffit plus. Tu me fais trop de mal, cette situation me fait trop de mal...ça ne peut plus durer Haz, j'ai l'impression de vivre en colocation avec toi et c'est putain de douloureux.
Mon coeur se serre alors que je ferme les yeux. Louis...ne me quitte pas. Je m'accroche à sa main et lui réponds d'une voix à la fois paniqué et brisé.
- Mais tu peux pas me quitter, je t'aime. Je t'aime Lou et je vais changer j'te le promets...je vais changer s'il te plaît Lou..s'il te plaît, reste....je t'aime.
Louis ferme les yeux et retire sa main de la mienne en disant :
- Tu ne changeras pas Harry, c'est trop tard.
Ne sachant pas quoi faire, je me mets à crier.
- NON...NON LOUIS CE N'EST PAS TROP TARD....Je peux rattraper mes erreurs, je peux faire des efforts, je peux être à la maison plus souvent et passer plus de temps avec toi, s'il te plaît ne me quitte pas... S'IL TE PLAÎT.
Cette fois, Louis craque et les larmes coulent le long de ses joues.
- C'est trop tard Harry...je suis désolé.
Je me laisse tomber sur le canapé, la tête entre les mains et murmure, d'une voix brisé.
- Louis s'il te plaît...ne me laisse pas.
Sans que je ne m'y attende, il se met à hurler, me faisant sursauter.
- ARRÊTE. ARRÊTE HARRY
Un sanglot brise sa voix tandis qu'il poursuit, entre deux sanglots en se laissant tomber sur la table basse en face de moi.
- Arrête de me faire passer pour le méchant de l'histoire alors que c'est toi qui a brisé notre couple. Arrête de me dire que tu vas changer alors que ça fait 3 mois que tu m'ignores et que tu vis ta vie SANS MOI. Arrête de me dire que tu m'aimes alors que ça fait 3 putain de moi que tu ne me l'as pas dit et que tu ne m'as pas touché une seule fois. 3 MOIS HARRY! 3 MOIS QUE TU NE M'AS PAS FAIT L'AMOUR PARCE QUE TON BOULOT ÉTAIT BEAUCOUP PLUS IMPORTANT QUE MOI....3 mois que tu me délaisses complètement et que tu m'adresses à peine deux mots en une soirée... alors maintenant c'est trop tard. Tu as eu 3 mois pour essayer de te reprendre et d'arrêter tes conneries mais tu as laissé passer ta chance...c'est trop tard Harry...
Il se lève alors que les larmes inondent ses joues roses puis se dirige vers l'entrée d'un pas lent. Ses sanglots raisonnent dans la pièce et ça me me brise le coeur. Je me relève, les jambes légèrement tremblantes puis me place face à lui alors qu'il attrape ses deux valises. Il me regarde et alors que je m'apprête à ouvrir la bouche pour tenter de le retenir une dernière fois, il secoue la tête et murmure douloureusement.
- Non...c'est trop tard Hazz. Je suis désolé.
Il ouvre ensuite la porte, fait rouler ses valises sur le sol puis me lance un dernier regard rempli de tristesse et de douleur avant de refermer la porte de notre maison. Louis est parti. Je reste là, face à la porte, incapable de bouger. Il m'a quitté. Il m'a vraiment quitté. Complètement anéanti et brisé, j'avance tel un robot jusqu'au salon puis me laisse tomber sur le canapé en fixant le mur en face de moi. Louis ne reviendra pas. Une boule se forme dans ma gorge et m'empêche de respirer correctement tandis que les larmes me montent aux yeux sans jamais couler. Je l'ai perdu...je l'ai perdu pour toujours.
Fin de Flashback
Une main se pose sur mon épaule et cela me fait sortir de mes pensées. Je tourne la tête, les yeux humides et tombe sur le patron du petit commerce. Il me regarde, l'air inquiet puis prend la parole.
- Est-ce que tout va bien mon garçon?
Je tourne la tête, mais cette fois ce n'est pas sur Louis que mon regard se pose mais sur son ami, Calvin. Merde. Celui-ci me fixe en fronçant les sourcils, il n'a pas l'air heureux de me voir dans le coin alors je détourne immédiatement le regard, gêné. Je tourne ensuite la tête vers cet adorable vieux monsieur, tente un sourire qui se veut réconfortant puis lui dit.
- Oui, ne vous inquiétez pas, je vais bien. Je...euh en fait j'ai complètement oublié que j'avais un rendez-vous alors je repasserais d'accord? Bonne fin de journée.
Je n'attends même pas une réponse de sa part et prends la fuite comme un pauvre idiot. La vérité c'est que j'ai beaucoup trop peur que Louis me voit ici. Je n'ai pas envie qu'il voit à quel point je suis minable depuis qu'il m'a quitté et encore moins envie qu'il voit que je vais mal alors que lui semble avoir bien remonté la pente. C'est lâche et con, je sais mais le voir là, assis avec ses amis en train de rire, ça m'a fait énormément de mal. Je veux qu'il soit heureux, bien sûr que je le veux seulement, j'aimerai qu'il soit heureux avec moi.
***
Cela fait maintenant 2 heures que je suis rentré et que je n'ai absolument rien fait d'autre que broyer du noir. Allongé en étoile de mer sur mon lit, je fixe le plafond tout en pensant à lui. 3 mois, cela fait 3 mois que je n'ai plus de nouvelles de lui : aucun appel, aucun message, rien et là, il était juste en face de moi, en train de s'éclater avec ses potes. Je n'arrive pas a croire qu'il était à quelques mètres de moi et que je n'ai même pas eu le courage d'aller le voir pour essayer d'arranger les choses. Non, à la place, j'ai fuit comme le lâche que je suis depuis toujours. C'est con mais c'était putain de douloureux de le voir aussi souriant et heureux. C'est comme s'il m'avait enfoncé un pieu dans le coeur rien que par son sourire parce que c'est son sourire qui m'a fait tomber amoureux de lui. Bien sûr, je suis content qu'il soit heureux et qu'il aille bien, c'est tout ce que je souhaite mais je ne peux m'empêcher de ressentir ce petit pincement au coeur en voyant qu'il est heureux sans moi parce que moi je ne le suis plus depuis qu'il n'est plus là.
Je soupire pour la énième fois en 2 heures avant de récupérer mon téléphone qui se trouve sur ma table de chevet. J'y trouve sans grande surprise un message de mon meilleur ami, Mitch. Il me demande si je souhaite sortir boire un verre avec lui ce soir et si d'habitude j'aurai dit non sans réfléchir, cette fois j'hésite. Peut-être que quitter pendant quelques heures cette maison rempli de nos souvenirs me fera du bien? Peut-être que j'ai besoin de voir du monde? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Avant, Louis m'aurait poussé à sortir et à m'amuser mais il n'est plus là et j'ai l'impression d'être complètement perdu sans lui. Même les choses simple de la vie me paraissent compliqués. Je fixe l'écran de mon téléphone pendant ce qui me semble être une éternité puis je décide de prendre mon courage à deux mains et d'accepter sa proposition, même si au fond de moi je n'en ai pas vraiment envie. En fait, depuis qu'il m'a quitté je n'ai plus envie de rien mais aujourd'hui, je sens que j'ai besoin de m'aérer l'esprit alors peut-être que sortir avec Mitch me fera du bien. Je ne tarde pas à recevoir une réponse de sa part. Il semble aussi surpris que excité à l'idée que je vienne et ça m'amuse. Mitch est vraiment un super ami.
C'est une bonne heure plus tard sur mon ami débarque chez moi alors que je n'ai toujours pas bougé. Lorsqu'il me trouve dans ma chambre, allongé sur mon lit, volets fermés, vêtu d'un vieux jogging trop petit pour moi appartenant à Louis, il soupire et se dirige directement vers la fenêtre pour aérer la pièce. Il me lance ensuite un regard noir, me pointe la salle de bain du doigt et me dit, d'un air qui se veut autoritaire.
- Vas prendre une douche pendant que je te cherche quelque chose de potable à mettre...et surtout, quelque chose qui n'est pas 10 fois trop petit pour toi.
Si tout à l'heure je pensais que sortir pouvait me faire du bien, maintenant j'ai changé d'avis. Je n'ai plus envie de sortir et je suis fatigué rien qu'à l'idée de quitter mon lit. Voyant que je ne bouge pas d'un centimètre, Mitch me fusille du regard ce qui me fait lever les yeux au ciel. Je prends mon courage à deux mains et me lève en soupirant. Mon meilleur ami voit ma dégaine et soupire en secouant la tête. Je sais, je fais pitié. Je baisse honteusement la tête puis me dirige vers la salle de bain non sans traînant les pieds.
Une fois que je suis prêt, vêtu d'un simple jean noir et d'une chemise blanche Mitch me dit qu'il est temps d'y aller. Je récupère donc mes affaires puis sors de la maison non sans un pincement au coeur. Cette fois je suis seul, la main de Louis n'est pas accroché à la mienne. Je secoue la tête pour me sortir Louis de la tête puis suis mon meilleur ami jusqu'à sa voiture et nous partons tous les deux en direction du centre ville. Nous arrivons vite devant le bar-snack qui se trouve à côté d'une boite de nuit. Voyant la grimace que je fais lorsque j'aperçois la boite, Mitch lève les yeux au ciel et me dit en secouant la tête.
- Ne fait pas cette tête Hazz. On va manger un bout au snack et attendre sagement que la boite de nuit ouvre et ensuite, on va s'éclater toute la nuit c'est clair? Interdiction que tu broies encore du noir comme ces 3 derniers mois, y'en a marre.
Je soupire et ne répond rien alors il reprend en posant une main sur mon épaule :
- Eh! Ça suffit mon pote, il faut que tu te reprennes maintenant. Ça fait trois mois que tu déprimes dans ta chambre, trois mois que tu ne sors plus de chez toi, trois mois que tu n'es plus le Harry que je connais depuis toujours. Stop! Louis est parti et c'est douloureux pour toi, je sais mais maintenant ça suffit. Tu dois l'oublier et si tu ne veux vraiment pas l'oublier et bien fais quelque chose pour arranger les choses et arrêtes de te morfondre en restant enfermé chez toi. Tu l'aimes ton Louis? Alors bouge tes fesses et fait quelque chose pour le récupérer avant qu'il ne soit trop tard.
Oui je l'aime. Si tu savais à quel point je l'aime Mitch mais je ne suis plus assez bien pour lui. Il est parti, il m'a quitté parce que je n'ai pas su le rendre heureux. Je l'ai délaissé, je l'ai fait pleurer, je l'ai rendu triste et ce n'est pas ce que fait un petit ami en temps normal. Je n'ai pas été un bon petit ami et je ne sais pas si je pourrais l'être un jour. Les larmes me montent rapidement aux yeux mais encore une fois je ne pleure pas. A la place, je relève les yeux et hoche la tête en faisant comprendre à Mitch que j'ai compris. Il semble comprendre que je ne suis pas capable de lui répondre pour l'instant alors il me tapote une dernière fois l'épaule avant de prendre la direction du bar-snack. Je le suis sans broncher alors que cette boule que j'ai au fond de la gorge m'empêche de respirer correctement.
Notre petit début de soirée au bar-snack était vraiment sympa. Mitch et moi avons beaucoup parlés et contre toute attente il a réussi a me changer les idées. Cela fait maintenant une heure que nous sommes arrivés en boite et je dois avouer que je m'ennuie un peu. Je suis assis au bar, en train de boire un cocktail alors que Mitch m'a lâchement abandonné pour aller danser avec une fille qu'il trouvait mignonne. Il m'a proposé de venir danser aussi mais j'ai refusé. Je n'ai franchement pas le coeur à ça et puis, je ne suis pas du tout à l'aise lorsque je suis entouré de trop de monde. Je préfère rester dans mon coin et observer les gens qui se trouve autour de moi.
3 heures que nous sommes en boite de nuit et je m'ennuie à mourir. Regarder les gens danser, c'est chiant. J'en suis à mon 4ème cocktail et je suis tellement épuisé que je sens peu à peu l'alcool monter en moi. Je crois que j'ai besoin de dormir un peu. Mitch est toujours en train de draguer cette fille sur la piste de danse alors je me lève et décide de le rejoindre pour le prévenir. Je me faufile tant bien que mal entre les gens, certains en profite pour me toucher au passage et ça me met mal à l'aise. Après presque 10 minutes de galère à essayer de me trouver un passage dans la foule, j'arrive enfin derrière Mitch. Je lui tapote doucement l'épaule mais il ne réagit pas. Agacé, je lui tire le bras et cette fois il se tourne vers moi un air énervé sur le visage. Lorsqu'il voit que c'est moi, il me sourit et me prend dans ses bras en hurlant.
- HARRY, TU T'ES ENFIN DÉCIDÉ À VENIR DANSER AVEC NOUS.
Je secoue la tête et me balance d'un pied à l'autre, légèrement mal à l'aise avant de lui répondre :
- En fait non, je viens seulement te dire que je rentre à la maison.
Mitch ne semble pas ravis de ma réponse puisqu'il m'attire à lui pour me serrer dans ses bras avant de me dire.
- Mais tu ne peux pas partir maintenant Hazz, la soirée ne fait que commencer. S'te plait reste un peu. Lâche toi, amuse toi, profite..
Je soupire en baissant la tête. Peut-être que je pourrais rester encore un peu? Juste un peu, pour Mitch. Après tout, il m'a traîner ici pour que je m'amuse et jusqu'à présent, je ne suis resté qu'assis. Lorsque je relève les yeux vers mon meilleur ami, je le vois en train de me faire les yeux doux et je craque. Je souris en levant les yeux au ciel et Mitch hurle, heureux d'avoir réussi son coup. P'tit con.
Alors que je suis en train de danser avec Mitch en riant, je sens deux grandes mains se poser sur mes hanches. Je me fige quelques secondes mais mon meilleur ami me sourit puis me montre ses pouces comme pour me dire de profiter. Je prends donc une grande inspiration avant de me retourner pour faire face à la personne. Après tout, danser n'engage à rien. Devant moi se trouve un homme, assez grand, plutôt musclé et vraiment très charmant je dois le reconnaître. D'après ce que je peux voir, ses yeux sont bleus. Mais pas un bleu aussi joli que ceux de Louis. Mon coeur se serre à cette pensée mais je secoue vite la tête pour me remettre les idées en place et recommence à danser face à lui. Il place à nouveau ses mains sur mes hanches et se rapproche de moi en souriant. Le sourire que je lui rend est crispé mais cela ne semble pas le déranger puisqu'il continue de se déhancher près de moi. J'essaie de me détendre et d'entrer dans son jeu en posant mes bras sur ses épaules mais cela m'est vraiment difficile. Je ne suis pas du tout à l'aise et je n'ai qu'une seule envie : fuir d'ici mais, je décide de rester et de suivre les conseils de mon ami en essayant de m'amuser.
1 chanson,
2 chansons,
3 chansons,
Et tout dérape.
Une danse assez sensuelle raisonne dans la pièce et je sens mon coeur rater un battement. Merde. Le garçon dont je ne connais toujours pas le prénom s'approche un peu plus de moi en faisant en sorte que nos corps se touchent. Ses bras se placent dans mon dos, sa tête se cale dans mon cou et son bassin vient doucement effleurer le mien. Ma respiration s'accélère alors que je sens la panique monter doucement en moi. Très vite, le doux visage de Louis apparaît devant mes yeux et j'ai une soudaine envie de pleurer. J'ai l'impression que je suis en train de le tromper. Je ferme fortement les yeux, écoeuré de moi même et de mon comportement mais ne bouge pas. Seulement, je sens le début d'érection de ce gars se frotter contre ma cuisse et c'en est trop. Je me recule brusquement en secouant la tête dans tous les sens. Non. Je ne peux pas, non. Je ne peux pas lui faire ça, pas à lui, pas à mon Louis. Le garçon insiste et essaie de se coller à nouveau contre moi mais je secoue une nouvelle fois la tête, les yeux rempli de larmes. Je ne peux pas....je ne peux pas. Lorsque je tourne la tête pour chercher mon ami du regard, je le trouve en train d'embrasser la fille de tout à l'heure. Paniqué et au bord des larmes, je décide de faire la seule chose je sais faire depuis toujours : je fuis. Je m'éloigne le plus loin possible de ce garçon, bousculant tout le monde sur mon passage. Une fois que je suis dans les couloirs, je cours jusqu'à la sortie de la boîte puis me laisse tomber contre le mur de l'entrée, la tête entre les mains. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, ma respiration est bruyante et saccadé alors que mes yeux me brûlent à cause de mes larmes qui refusent de couler.
Je ne suis qu'un crétin. Un putain de crétin incapable de passer à autre chose, un putain d'idiot fou amoureux du garçon qui l'a quitté. Je l'aime. Je l'aime beaucoup trop pour le laisser partir. Mitch à raison, je dois faire quelque chose pour tenter de le retrouver.
***
Il est 10 heure du matin et je suis toujours allongé dans mon lit, confortablement enroulé dans ma couette. J'ai l'impression d'avoir dormi 2 heures à tout casser alors que j'ai fait une nuit complète. Depuis que j'ai les yeux ouverts, je n'arrête pas de penser à la soirée d'hier. Pour tout dire, je ne sais même pas comment j'ai fait pour rentré chez moi. Je me revois marcher en titubant, épuisé et au bord du gouffre, les yeux rouges et le coeur lourd mais je n'ai aucun souvenir d'être rentré à la maison. Je n'avais pourtant pas bu mais l'alcool ajouté à la tristesse que je ressentais au fond de moi n'a pas fait bon mélange. La soirée de la veille n'arrête pas de jouer encore et encore dans ma tête. Je revois les mains de ce garçon sur mes hanches et j'ai l'horrible impression de sentir encore son bassin collé contre le mien ainsi que son érection contre ma cuisse. J'ai honte. J'ai honte et je me dégoûte. Je me dégoûte tellement que j'ai envie de vomir...ou peut-être que c'est les effets secondaires de l'alcool, je ne sais pas. Mais si il y a une chose que je sais et dont je suis sûr, c'est que je n'aurai jamais dû accepter de danser avec cet inconnu, pas alors que mon coeur ne bat que pour Louis. C'était une erreur, une terrible erreur et je m'en veux. J'ai l'horrible impression de l'avoir involontairement trompé et ça me tue parce que je ne pourrais jamais faire une chose pareil. Louis est le seul homme que j'aime et je ne pourrais jamais aller voir ailleurs alors que mon coeur ne bat que pour lui et que mon corps ne réclame que le sien.
Les mots de Mitch résonnent sans cesse dans ma tête depuis que je suis réveillé. «Tu l'aimes ton Louis? Alors bouge tes fesses et fait quelque chose pour le récupérer avant qu'il ne soit trop tard» Plus je pense à ce qu'il m'a dit et plus je commence à penser qu'il à raison. Je dois tenter le tout pour le tout et essayer de le retrouver. Je l'aime tellement que je n'arrive même pas à imaginer ma vie sans lui alors ouais, je dois faire quelque chose. Il est temps que j'arrête de me morfondre et que j'agisse. Je veux le retrouver, j'ai besoin de lui.
D'un pas décidé, je me lève de mon lit en faisant valser la couette. Il est temps que je me bouge et que j'arrête de rester dans ce foutu lit. Je me dirige dans le salon, allume mon ordi puis me dirige vers la cuisine pour me préparer une grande tasse de thé. Une fois que c'est fait, je la pose sur la table basse du salon et me laisse tomber sur le canapé en soupirant. J'attrape mon ordi, ouvre spotify et met directement la playlist Nous en route. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres lorsque la première chanson démarre et mon coeur se met à battre un peu plus fort.
Le regard dans le vague, je commence à chercher un moyen de contacter Louis. Est-ce que je devrais l'appeler? Ou bien lui envoyer un message? Je ne ne sais même pas s'il me répondrait de toute façon. Je devrais peut-être directement aller le voir? Non...non je ne peux pas faire ça, j'ai trop peur qu'il ne rejette, mon coeur ne le supporterait pas. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Je suis complètement perdu. Peut-être que je devrais demander conseil à Mitch? Non..ce n'est pas vraiment une bonne idée sachant que j'ai ignoré ses 15 sms de la veille. Désespéré, j'attrape mon ordinateur et tape Comment recontacter un ex dans le moteur de recherche. Très vite l'appel et le sms apparaissent dans les suggestion. On me conseille aussi d'aller le voir ou de lui faire passer un message par le biaie d'un proche mais je ne veux pas faire ça. Je veux quelque chose de plus original. Je continue de chercher, désespérément puis je finis par voir que quelqu'un propose d'écrire une lettre. Je réfléchi à l'idée et je me dis que ouais, ça pourrait marcher. Une lettre c'est peu commun, surtout de nos jours et je pense que Louis pourrait apprécier le geste.
Je me lève pour aller chercher un bloc de feuilles dans le meuble du salon ainsi qu'un stylo bleu puis me réinstalle confortablement sur le canapé et réfléchi à ce que je pourrais lui dire.
Cher Louis,
Non...non je ne peux définitivement pas lui écrire ça. Ce n'est pas assez personnel. Je roule ma feuille en boule et la jette sur le sol avant d'en attraper une autre. Je ferme ensuite les yeux ton en essayant de me concentrer et c'est à ce moment là que cette chanson démarre.
Boys don't cry.
Mon coeur se serre alors que les premières paroles se font entendre dans la pièce.
I would say I'm sorry,
If I thought that it would change your mind
But I know that this time,
I have said too much,
Been too unkind...
Louis critiquait toujours cette chanson mais le truc c'est qu'il ne pouvait pas s'empêcher de la chanter lorsqu'elle passait et ça m'amusait beaucoup. Je fermes les yeux, quelques secondes et me souviens de ses mots, la première fois qu'il l'a écouté. «C'est vraiment n'importe quoi, c'est quoi cette chanson sérieux? Les garçons ont le droit de pleurer, ce n'est pas quelque chose qui est réservé aux filles.», «Et puis, si ce gars a vraiment perdu l'amour de sa vie, pourquoi est-ce qu'il ne fait pas tout pour la retrouver au lieu de pleurer sur son sort? Si je venais à te perdre, je ferais tout pour te retrouver Hazz, j'te le promets.» Mon coeur se serre à cette pensée alors que les larmes me montent aux yeux. Tu n'as pas essayé de me retrouver Louis...Tu n'as pas essayé, même pas une fois. Mais moi je vais le faire, moi je vais tout faire pour te retrouver, j'te le promets.
I tried to laugh about it,
Cover it all up with lies.
I tried to laugh about it,
Hiding the tears in my eyes.
Cause boys don't cry.
Boys don't cry
Les mots me viennent alors que les paroles résonne dans ma tête et dans mon coeur. Les yeux embués de larmes, je me met à écrire, comme guidé par la chanson.
Mon tendre amour,
S'il te plaît, est-ce que tu peux lire entièrement cette lettre avant de la jeter à la poubelle? Je sais que tu n'as sûrement pas envie de le faire, pas après ce que je t'ai fait mais s'il te plaît, fais-le pour moi, pour nous..je t'en supplie.
J'ai été con. J'ai été le pire des cons même et tu dois sûrement me détester à cette heure-ci et je ne peux que te donner raison. Ouais, t'as raison de me détester parce que j'ai été le pire connard de la terre. Je ne sais même pas pourquoi je t'écris cette lettre après ce que je t'ai fait subir ces derniers mois parce que tu dois être bien plus heureux sans moi. Je me déteste, je me déteste tout autant que tu dois me détester. Je ne sais même pas ce qu'il m'a pris d'agir comme ça. J'ai juste voulu bosser plus pour, tu sais, leur prouver que je pouvais y arriver.
Comme tu le sais, je n'ai jamais voulu être avocat mais je l'ai fait pour rendre fiers mes parents et si au début je me plaisais plutôt bien dans ce cabinet d'avocat, aujourd'hui, je m'y sens plus mal que jamais. Mon patron n'est qu'un vieux con aigri et mes clients sont tous aussi insupportables les uns que les autres...enfin tu dois t'en foutre complètement de tout ça. Si je t'écris cette lettre ce n'est pas pour me plaindre, non, mais pour m'excuser. Je voulais m'excuser d'avoir été le pire petit ami du monde.
Pardon de t'avoir laissé de côté, pardon de ne pas avoir vu que tu allais mal, pardon de ne pas t'avoir prouvé que je t'aimais...que je t'aime et que tu es le seul homme qui compte pour moi. Pardon de ne pas avoir su te rendre heureux comme tu le mérites. Ton départ m'a fait comme un électrochoc. Te perdre m'a fait réaliser ô combien je t'aime et à quel point je n'ai besoin que de tes bras pour être heureux. Tu me manques Louis, si tu savais à quel point tu me manques. Il n'y a pas une minute sans que je ne pense pas a toi. Je me demande comment tu vas, si tu es heureux, si tu prends soin de toi, si tu as rencontré quelqu'un d'autre que moi. Je veux que tu sois heureux Lou, avec ou sans moi même si je préférerais que tu le sois avec moi.
Je sais que j'ai été horrible de t'avoir délaissé pendant trois mois et je sais que je ne suis pas digne d'être ton petit ami mais, j'aimerai que tu reviennes à la maison. Je ne sais pas si tu arriveras à me pardonner cette horrible erreur mais j'aimerai que tu me laisses une seconde chance. Une chance de me rattraper et me faire pardonner. Je suis prêt à tout pour te retrouver, je suis même prêt à quitter ce foutu boulot. Je sais que tu auras sûrement besoin de temps mais s'il te plaît, tu peux y réfléchir? Je t'aime. Je t'aime Louis et j'aimerai que notre histoire ne s'arrête pas là. J'aimerai que l'on se donne une seconde chance parce que pour moi tu es l'homme de ma vie et aujourd'hui, je n'arrive même plus à imaginer ma vie sans toi.
Je vais te laisser tranquille maintenant et je vais te laisser réfléchir à tout ça. Sache que si tu acceptes de me revoir, tu feras de moi le plus heureux des hommes mais si tu n'es pas prêt à me pardonner, je comprendrais...après tout, j'ai été bien trop horrible avec toi pour que tu me donnes une nouvelle chance.
S'il te plaît, n'oublie jamais que je t'aime et que je t'ai toujours aimé, toujours...même quand j'ai été le pire connard de la terre je n'ai jamais cessé de t'aimer.
Je te laisse avec un morceau de cette chanson que tu détestes tant mais que tu adores chanter quand tu penses que je ne te vois pas.
I would break down at your feet,
And beg forgiveness,
Plead with you.
But I know that it's too late,
And now there's nothing I can do
ton Hazza.
Lorsque je relève les yeux de ma feuille, une seule et unique larme coule le long de ma joue et atterri sur le papier qui se tache à son contact. Je ris d'un rire sans joie en pensant que Louis avait raison : les garçons ont le droit de pleurer.
Now I would do most anything,
To get you back by my side.
La fin de la chanson approche alors que je plie ma lettre pour la glisser dans une enveloppe où j'ai pris soin d'écrire son prénom. Je me lève, mets mes baskets, sors de la maison puis me dirige en direction du bar où Louis travail. Si je me souviens bien, il ne travaille pas aujourd'hui et cela tombe bien, je préfère qu'il ne soit pas là. J'arrive bien vite au bar, j'entre et trouve un de ses collègue derrière le comptoir. Je m'approche timidement de lui, lui tend l'enveloppe et lui demande s'il peut la donner à Louis la prochaine fois qu'il le verra. Il ne cherche pas à en savoir plus et acquiesce alors je le remercie en souriant avant de quitter l'établissement, les jambes tremblantes, le coeur tambourinant dans ma cage thoracique.
Maintenant, je n'ai plus qu'à attendre une réponse,
Une réponse qui ne viendra peut-être jamais.
———————
Alors comment avez-vous trouvé cet os?
Perso j'ai adoré l'écrire même si ça m'a brisé le coeur. Alors oui, je sais que vous allez sûrement me détester pour cette fin mais avant de me hurler dessus sachez qu'une partie 2 est en route.
Je ne sais pas encore quand je la posterai parce que pour tout dire je ne l'ai même pas encore commencé mais, les idées sont bien au chaud dans ma tête.
Much love
💚💙
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top