OS Kim Mingyu x Reader (김민규)




Commande pour  @Cg_JM_Kr ✌


Avant de commencer, je me dois de vous prévenir qu'il est trèèèès long comparé à mes autres imagines ! Je vais pas vous mentir, je suis d'autant plus inspirée quand il s'agit d'un de mes bias ;)) Bon, je vous laisse le lire tranquille :)


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Je passais mes journée à le regarder à l'université. Enfin, mes journées...plutôt les cours qu'on avait en commun, à savoir : trois. Sa peau hâlée, ses larges épaules, ses cheveux toujours bien coiffés, ses yeux de chat et son sourire absolument parfait, je les connaissais par coeur. J'ai l'air d'une psychopathe? D'une stalkeuse? Appelez-moi  comme vous voulez mais je n'étais certainement pas la pire. Vous voyez le concept des filles qui suivent un mec canon partout où il va, allant même jusqu'à provoquer des rencontres totalement "fortuites" dans la rue, à la bibliothèque, dans des cafés ou encore au cinéma? Et bien ici, ce n'était malheureusement pas qu'un concept. Et Kim Mingyu était la cible parfaite pour ce genre de détraquées qui ne voyaient rien d'autre en lui qu'un dieu de beauté (ce qu'il est, certes, mais il n'est pas que ça).

Vous vous dites sûrement que je ne suis absolument pas différente d'elles, n'est-ce pas? Que je le regarde autant qu'elles? Et bien la seule différence c'est que je connais Mingyu depuis une certaine période de sa vie. Une période assez sombre à laquelle j'avais malgré moi été contrainte d'assister. Contrairement à l'image qu'il dégageait aujourd'hui, Mingyu était un collégien assez rond et introverti à l'époque. Le genre à se faire victimiser, quoi... J'avais envie de lui dire, parfois, que je le soutenais en silence lorsqu'il était en train de pleurer en sortant des cours, que c'était moi qui déposait des mots d'encouragement dans son casier lorsque je le voyais baisser les bras au collège. Mais j'ai toujours agi en silence de peur qu'il me remarque et que je me retrouve face au garçon que j'ai toujours aimé, que j'ai toujours trouvé beau à sa manière. Si on était dans un drama, je serais très probablement un rôle secondaire, et tant mieux. Je n'étais pas vraiment faite pour le rôle principal.

Mon meilleur ami en revanche était très certainement le personnage principal de sa vie. Choi Seungcheol, cet imbécile heureux toujours en train de me lancer des piques et de m'entraîner dans des plans souvent foireux. Qu'est ce que je m'amusais avec lui n'empêche ! Le plus drôle c'est qu'il avait été mon premier baiser, au collège, quand on jouait au jeu de la bouteille. Très étrangement après cet échange de salive très bref, on avait discuté longuement et découvert qu'on avait pas mal de centres d'intérêt en commun. Et depuis ce jour là on ne s'était plus quittés. On est devenus tellement proches que lorsqu'il se faisait larguer ou qu'il larguait quelqu'un, c'était moi qui le ramassait à la petite cuillère. Ah bah tiens quand on parle du loup...

- Le nouveau Star Wars. Ce soir. 22h30. Dit-il en s'asseyant lourdement à la place juste à côté de moi dans l'amphi.

- Ah bah enfin tu reprends tes esprits ! Ça fait trois semaines que je te dis qu'il FAUT qu'on aille le voir.

- J'aime pas le voir à la sortie, y'a toujours trop de monde, tu le sais bien. Il fit la moue et je levai les yeux au ciel avant d'essayer de me reconcentrer sur le cours.

Et c'est ainsi que le soir même, on se retrouva au cinéma, Seungcheol et moi, attendant sagement de rentrer dans la salle qui avait l'air plutôt déserte. Et c'était le cas. Lorsque nous mîmes les pieds à l'intérieur, seulement une dizaine de personnes étaient présentes. Étant donné qu'on était bien en avance, je décidai qu'il était temps de se vider la vessie afin de ne pas rater une miette du film par la suite.

- Je vais aux toilettes, je reviens !

Seungcheol acquiesça et je pris mes affaires, laissant seulement mon manteau et mon écharpe sur le siège à côté de lui. Cherchant les toilettes les plus proches, je vis une fille sortir d'une porte non loin de la salle et regardai au dessus de celle-ci, où le signe des toilettes pour handicapés s'y trouvait. En m'avançant vers la porte, je remarquai que cette fille avait un visage qui me semblait familier... Et lorsqu'elle se retourna pour me regarder brièvement, je la reconnus comme étant l'une de ces sangsues qui ne faisaient que coller Mingyu à la fac. Elles étaient tellement nombreuses à lui tourner autour, mais son visage se détachait des autres. C'était un peu la "chef" du banc de morues.

Arrivée au niveau des toilettes, je poussai la porte et étouffai un cri de surprise en découvrant qui se trouvait derrière, accroupi et semblant avoir des difficultés pour respirer. Mon coeur fit un bond lorsqu'il leva difficilement les yeux vers moi. Il avait tous les symptômes d'une crise de panique, et à ce moment là, à l'intérieur c'était moi qui paniquait. Mais qu'est-ce que Kim Mingyu faisait dans cet état et ici?

- J-je vais t'aider... Articulai-je en me baissant à sa hauteur pour essayer de le relever.

Le coeur battant toujours à mille à l'heure, je pris un de ses bras avant de le balancer par dessus mon épaule, titubant un peu, j'agrippai sa taille pour le mettre totalement sur ses jambes. Le plus "dur" était passé.

- Ça va aller, on va prendre l'air... Dis-je, essayant de la rassurer un minimum.

Seulement voilà, la seule personne que j'avais l'habitude de rassurer lors de ses crises de panique, c'était ma grande soeur. Là, je me trouvais avec le mec que j'ai toujours secrètement rêvé d'aider un jour, et c'était moi qui tremblait intérieurement. Mais il fallait que je me ressaisisse. C'était lui qui avait besoin d'aide, pas moi.

Et ce n'est pas sans peine que nous arrivâmes enfin dehors, ayant emprunté une sortie de secours menant derrière le cinéma.

Mingyu resta debout tandis que je le lâchai progressivement, le laissant s'adosser au mur. Je faisais tout en douceur, ayant presque peur de le casser. C'était tellement risible, lui qui mesurait deux têtes de plus que moi et qui paraissait tellement fort, j'avais peur de le brusquer.

Il avait déjà l'air d'aller mieux, mais je décidai de ne pas baisser ma garde. On ne sait jamais quand la crise est réellement finie.

Je sortis ma bouteille d'eau de mon sac et lui fis signe qu'il fallait qu'il boive. Lorsqu'il eut fini, je repris ma bouteille et la rangea, bien décidée à savoir pourquoi il s'était retrouvé dans ces toilettes, peinant à respirer et ayant l'air d'un animal abandonné mais il me devança, ses yeux profonds visant les miens.

- C'est gentil de m'avoir aidé. Merci.

Son expression respirait la gentillesse et la douceur. Je n'avais même plus le courage de lui demander pourquoi il avait fini comme ça, mais il le fallait. Je lui adressai un sourire qui se voulait chaleureux.

- Me remercie pas, c'est normal. Mais...sans vouloir être indiscrète, je peux savoir comment c'est arrivé? Ta crise de panique. 

Il baissa légèrement le regard et c'est là que je commençai seulement à tilter sur ce qui s'était possiblement passé et avec qui. Mingyu s'apprêtait à commencer sa phrase lorsque mon téléphone se mit à sonner dans mon sac. Mon regard passa de mon sac à lui, et de lui à mon sac.

- Décroche, c'est peut-être important. Dit-il en souriant.

Je m'exécutai et ne fus pas surprise de voir la tête de Seungcheol s'afficher en gros sur mon écran. Il est vrai que je l'avais un peu laissé en plan pendant une dizaine de minutes.

- Oui, désolée j'arriverai avant que ça commence, promis. Dis-je le plus rapidement possible avant de raccrocher, reportant mon attention sur Mingyu qui était toujours sagement adossé au mur.

Il passa sa main dans ses cheveux, ce qui fit rater non pas un mais au moins dix battements à mon coeur et se détacha du mur, marchant lentement vers moi. Il s'arrêta à un petit mètre, me surplombant quand même de sa hauteur et sortit son téléphone de sa poche.

- Donne-moi ton numéro, je te promets de t'expliquer ça quand tu auras le temps.

- O-ok.

Je lui indiquai les chiffres à entrer, réprimant un sourire énorme, moi qui n'aurait jamais-au grand jamais imaginé lui parler ne serait-ce qu'une fois et encore moins qu'il veuille garder contact avec moi.

Lorsque ceci fut fait, il s'éloigna, me remerciant encore et je repartis par là où j'étais sortie avant de rejoindre le pauvre Seungcheol à l'intérieur de la salle.

J'étais ailleurs. Tellement ailleurs que pendant les deux heures  et demi de film, je ne pensais qu'à ce qui s'était passé derrière le cinéma. Mon cerveau  repassait en boucle le moment où il était parti, dans la rue, me laissant moi et ma stupéfaction. Mon meilleur ami l'avait remarqué et commençait à vouloir m'interroger sur le sujet, chose que j'essayais d'éviter en disant que j'étais assez préoccupée par les cours de plus en plus durs qu'on avait à la fac. Le connaissant par coeur, je savais pertinemment qu'il n'avait pas avalé un tel tissu de mensonges. Il se contentait juste de ne pas trop me pousser à me dévoiler quand il voyait que je n'en avait pas vraiment envie. Un véritable ami mon petit Seungcheol. Mais je lui dirai en temps voulu, et ça il le savait aussi.

Une fois rentrée chez moi après la séance, je rallumai mon téléphone et ne fus qu'à moitié surprise de voir un message de Mingyu apparaître en premier devant toutes mes autres notifications. Mon coeur s'emballa quand même à la vue de celui-ci. "Si tu as le temps demain après les cours, je t'offre un café et on pourra parler de tout ça. Merci encore :)" Je souris comme une imbécile, serrant mon téléphone contre moi et lui répondis que ce serait avec plaisir.

Le lendemain à la fac, tout était normal. J'étais toujours assise à côté de Seungcheol, on faisait toujours les mêmes blagues sur les profs (oui, on a encore cinq ans d'âge mental), on mangeait toujours à la même place à la cafèt', et on discutait toujours de nos plans pour le week-end qu'on avait prévu de passer dans la maison de campagne de ses parents. Seulement, au moment de notre cours en amphithéâtre, j'appréhendais légèrement de croiser Mingyu, n'ayant pas encore raconté notre petite mésaventure de la veille à mon meilleur ami. Fort heureusement, il était déjà installé à sa place habituelle et semblait bien trop concentré sur un livre pour regarder autour de lui.

Après ce qui me parut le cours le plus long de tout le semestre, je rangeai mes affaires, me préparant à sortir et c'est à ce moment là qu'en relevant la tête, je croisai son regard. Il m'adressa un petit hochement de tête accompagné d'un sourire qui faillit bien me faire lâcher mon sac que j'essayais de remplir de mes livres. Je lui rendis son magnifique sourire comme je pus mais un coup de coude dans le bras me tira de mon contact visuel avec lui. Je me retournai vers Seungcheol en fronçant les sourcils.

- C'était quoi ça? Me demanda-t-il de sa grosse voix. Je lui fis les gros yeux, lui intimant d'être un peu plus discret.

- Rien du tout, je dis juste bonjour à quelqu'un. Dis-je en haussant les épaules.

Le sourire taquin de Cheol fit son apparition sur son visage. Je me concentrais sur mon sac mais je pouvais sentir son regard sur moi.

- Depuis quand tu dis bonjour à King Mingyu toi?

Je pouffai de rire face au surnom qu'il avait employé pour nommer le jeune homme. Quoi qu'en y réfléchissant bien, c'était le surnom que ces tarées de morues lui donnaient.

- Depuis que je suis polie, bébête. Bon, j'y vais. Oublie pas que t'as un rencard ce soir, toi. On se voit demain matin, ciao ! Dis-je en le pointant du doigt et en m'éloignant, lui adressant un clin d'oeil avant de me diriger vers la sortie.

Mon téléphone en main, j'arrivai en dehors de la fac avant d'apercevoir une silhouette familière traverser la route, téléphone en main aussi. Je restai plantée là, comme une imbécile, à me demander si il fallait que je le rejoigne ou pas. Ça paraîtrait peut-être bizarre étant donné que nous n'avions jamais été proches et de plus, je ne voulais pas que les morues nous repèrent, alors je restai sur mon trottoir, me contentant simplement de lui envoyer un texto lui demandant à quel café on était supposés se retrouver. Quelques secondes plus tard, je reçus l'adresse et me mis en marche, ayant un petit train de retard sur lui. Mon coeur ne voulait PAS s'arrêter de battre comme un fou et cela malgré les exercices de respiration que je faisais tout en marchant. Ça n'avait fait qu'aggraver mon cas, ayant la tête qui commençait à tourner et mes jambes qui tremblaient comme des feuilles. Bon sang, reprends-toi YN ! T'as plus dix ans, t'es une adulte alors agis comme tel !

Enfin arrivée devant le café, je rentrai d'un pas assuré, faisant semblant de ne pas avoir vu Mingyu alors qu'en réalité, j'avais passé au moins cinq minutes à l'observer depuis l'autre côté de la route, essayant de rassembler tout mon courage inexistant pour rentrer dans le café. On ne change pas les bonnes habitudes... Feignant de le chercher des yeux en tournant sur moi-même, je croisai enfin son regard et il me fit signe de le rejoindre. Je m'avançai vers sa table, mon stupide coeur faisant encore des siennes. Il m'accueillit avec un son fameux killer smile qui ne manqua pas de faire exploser les trois neurones qui me restaient à ce moment-là.

- Comment ça va? Me demanda-t-il en posant ses mains sur la table.

MAL. C'est toi qui me rends comme ça en plus, et moi je suis une imbécile qui n'a jamais réussi à aligner plus de trois mots en ta présence... Dieu sait combien j'avais envie de laisser ces mots sortir de ma bouche, mais mon esprit de lâche ne me le permettrait jamais.

- U-un peu fatiguée, à cause des cours...et toi? Balbutiai-je, enlevant mon manteau et le replaçant correctement sur ma chaise, ce qui était un bon prétexte pour ne pas le regarder dans les yeux.

- Je vais mieux. Beaucoup mieux, même.

Je me décidai enfin à le regarder, souriant nerveusement. Il y eut un petit silence et il continua, prenant un air plus sérieux:

- Je voulais encore te remercier pour hier. J'ai eu beaucoup de chance que tu sois rentrée à ce moment-là, sinon j'aurais mis encore plus de temps à me remettre de ma crise.

Soudain, mon coeur se calma et je me sentis enfin capable de lui parler normalement. C'était sans doute le fait d'entendre le mot "crise" sortir de sa bouche. Ça me rappelait des souvenirs pas forcément joyeux avec ma grande soeur.

- C'est normal, jamais je laisserais quelqu'un dans cet état là.

Il eut un petit sourire et soupira d'aise, se saisissant de la carte.

- On commande? Demanda-t-il plus joyeusement.

- Oui. Répondis-je tout naturellement en souriant.

Après avoir commandé nos deux thés glacés (et non, pas de café pour nous, on fait dans l'originalité !), Mingyu se mit à me poser quelques questions sur moi. Je ne vais pas mentir, le seul fait qu'il soit aussi gentil et véritablement intéressé par mes réponses me faisait vraiment chaud au coeur. J'étais sans doute la personne la plus heureuse de ce café à cet instant. La conversation dériva sur nos familles, et j'appris qu'il avait une soeur, lui aussi, mais plus jeune que lui. Et puis, il en vint à me parler de ses mésaventures au collège. Mésaventures que j'avais suivi de loin à l'époque. Mais l'entendre en parler me mettait les larmes aux yeux, vu que je découvrais enfin son point de vue intérieur sur tout ce qu'il avait vécu.

- Pour être honnête, je pense que j'aurais changé de collège si il n'y avait pas eu tous ces mots que je trouvais dans mon casier. C'est bête, hein? Mais ça m'a énormément aidé.

Je faillis m'étouffer avec mon thé glacé lorsqu'il avait prononcé ça. Il n'avait pas oublié? Il n'avait pas oublié. Et pourtant, ça remontait à pas mal de temps.

- Q-quel genre de mots? Demandai-je en m'accoudant à la table, me grattant nerveusement la nuque.

- Des mots d'encouragement. "Tu vaux bien mieux que tous ces idiots, Kim Mingyu", "Moi, je crois en toi, Kim Mingyu" ou encore "À mes yeux c'est toi le plus beau, Kim Mingyu".

Il avait prononcé tout ça en souriant, regardant distraitement son verre de thé glacé pendant que moi, j'étais à deux doigts de tout révéler sur la provenance de ces mots. Mais il ne m'en laissa pas l'occasion, continuant sur sa lancée.

- C'est vrai qu'à l'époque j'étais loin de plaire à qui que ce soit, mais tout a changé après la troisième. J'avais beaucoup changé physiquement et de plus en plus de gens commençaient à s'intéresser à moi et qui dit de plus en plus de gens dit de plus en plus de filles. J'ai fait ma première crise de panique après qu'une de ces filles m'ait suivi jusque chez moi. Elle nous avait enfermés dans ma salle de bains et...elle s'était tout simplement jetée sur moi. J'ai réussi à me débattre et à la faire sortir de chez moi en simulant un appel de mes parents, mais au moment où j'ai refermé la porte j'ai senti comme un poids s'abattre sur moi. J'ai commencé à suffoquer à tel point que je me demandais si j'allais pouvoir me relever pour appeler les secours. Mes parents sont arrivés quelques minutes plus tard et m'ont trouvé évanoui dans le salon. Ils n'ont pas osé me poser trop de questions sur ce qu'il s'était passé mais je les ai rassurés comme j'ai pu en disant que j'avais sauté des repas les jours précédent. Tout ça pour dire que lorsque tu m'as trouvé  hier, j'étais exactement dans le même état que lors de ma première crise. Une des filles de notre fac m'avait coincé dans les toilettes, dans l'espoir de faire...enfin tu vois, quoi.

Ses yeux d'habitude si pétillants avaient arrêter de briller durant son discours. Je me sentais tellement bête, impuissante face à son histoire. J'avais tellement envie de l'aider et d'aller botter le cul de toutes les filles qui osaient le mettre dans l'embarras. Leur comportement était à gerber, il n'y avait pas d'autre mot. De vraies pétasses. La moutarde me montait au nez et je faisais ce que je pouvais pour éviter d'exploser, mais c'était plus fort que moi.

- Dégueulasse. C'est dégueulasse ! Comment on peut oser faire ça à quelqu'un? Dis-je en haussant le ton, pas vraiment consciente que j'attirais l'attention sur nous.

Je me pris la tête entre les mains, essayant de me calmer mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Un tourbillon d'émotions et de phrases se bousculaient dans mon cerveau, faisant de moi une espèce de cocotte minute, prête à exploser à tout instant. Soudain je sentis une main se poser sur mon avant-bras et relevai le visage vers son propriétaire.

- On va prendre l'air?

Ma colère s'évanouit d'un coup. À croire qu'un seul de ses gestes avait le pouvoir d'apaiser mes émotions. Ou de les affoler, ça allait dans les deux sens avec lui. J'acquiesçai silencieusement et nous nous levâmes, remettant nos manteaux et ramassant nos affaires avant de sortir du café, soudain heurtés par l'air frais. On se mit à marcher côte à côte, vers je ne sais où et rien qu'à sentir l'air sur mon visage, je me calmais petit à petit.

- Merci de m'avoir dit tout ça en tous cas. C'est pas facile de tout déballer devant quelqu'un qu'on connaît à peine. Dis-je en replaçant mes cheveux derrière mes oreilles.

- Merci de m'avoir écouté, surtout.

Je me tournai vers lui.

- C'est normal !

Il m'offrit encore une fois son killer smile et on continua notre route vers un petit parc, discutant de tout et de rien. C'était tellement agréable que j'aurais pu faire ça pendant des heures. Mingyu avait tellement de conversation. Il était intéressant, captivant, cultivé et drôle. Des qualités que je n'oserais à peine employer pour décrire la moitié des garçons avec qui j'avais eu des conversations. C'est dire à quel point il était exceptionnel.

Nous nous arrêtâmes devant un banc sur lequel nous nous assîmes pour continuer notre discussion. Plus le temps passait en sa compagnie, plus je tombais amoureuse et c'était horrible à dire, sachant que ça ne serait probablement jamais réciproque. J'étais bien trop lâche pour lui avouer quoi que ce soit, mais je m'estimais déjà heureuse de pouvoir passer du temps avec lui. Ça valait de l'or pour moi.

Soudain, j'entendis des chuchotements provenir de derrière nous. Mes oreilles étaient tellement en alerte que je me retournai au moment même où une fille que je reconnus immédiatement comme étant étudiante dans notre fac apparut à notre droite. Elle n'était pas seule, à en croire ses gestes invitant d'autres filles à la rejoindre. Je les regardais arriver, leurs téléphones en main et sentis que ça ne présageait rien de bon. Elles étaient cinq au total, et se mirent à hurler lorsqu'elles arrivèrent près de Mingyu. Elles l'encerclèrent, si bien que je n'avais même plus son visage en vue. Il se leva et fis quelques pas mais elles le suivirent, toujours en formation. Mon sang commençait à bouillir rien qu'à les voir l'approcher de si près.

- Oppa, s'il te plaît, juste un selfie ! J'entendis l'une d'entre elles dire en poussant presque les autres.

Elles étaient maintenant toutes en train de s'accrocher à lui, sans aucune gêne, le touchant et le bousculant comme s'il était une vulgaire peluche (malgré ses protestations) et mon sang ne fit qu'un tour. Je me levai calmement et me plaçai devant celle qui tentait de le prendre en photo sans son accord avant de lui retirer son téléphone des mains. Elle me lança un regard des plus choqués et tenta immédiatement de me le reprendre, sautant dans tous les sens tandis que je le tenais hors de sa portée.

- Rends-le moi, ça va pas ou quoi?! Hurla-t-elle en s'arrêtant enfin de me suivre.

- Je te le rends si vous dégagez, toi et tes potes là.

Elles se mirent à pouffer de rire derrière elle.

- Pour qui tu te prends, en fait? Rends-le moi. Dit-elle d'un ton plus menaçant.

Ça ne marchait pas avec moi. Je voulais qu'elles dégagent le plus rapidement possible et comme si mes prières avaient été entendues, je sentis le téléphone vibrer dans ma paume, me donnant une occasion en or de la faire chanter. Et quelle occasion ! La photo d'un couple en train de s'embrasser apparut sur l'écran et je décrochai, l'air de rien.

- Minhyuk? Je sais qu'on ne se connaît pas mais je tiens juste à te prévenir que ta copine s'est trouvé une occupation très...bizarre.Je suis avec elle en ce moment-même et je peux te dire qu'elle se porte très bien sans toi. Dis-je avec un sourire triomphant.

La propriétaire du téléphone vit rouge lorsqu'elle réalisa que j'étais en ligne avec son petit-ami et se mit à courir vers moi, folle de rage. Seulement, je n'en avais pas fini avec ma petite conversation et je la continuai, tout en courant pour échapper à la folle qui, heureusement pour moi, avait mis des talons et se trouvait bien loin derrière moi. Je revins vers le petit groupe en trottinant tranquillement et raccrochai au nez du pauvre Minhyuk, qui devait se poser mille et une questions. J'attendis qu'elle revienne pour lui balancer son téléphone, qu'elle rattrapa  en pleurant à moitié avant de rappeler son futur ex-copain (espérons-le). Ses copines me traitèrent de tous les noms avant d'enfin venir réconforter leur pote et j'en profitai pour ramasser mon sac et celui de Mingyu, qui était resté au même endroit que tout à l'heure, avant de l'entraîner en dehors du parc, vérifiant de temps à autres que ces tarées obsessionnelles ne nous avaient pas suivis.

Sans réfléchir et voyant l'état de Mingyu se dégrader de minute en minute, j'appelai un taxi et lui indiquai mon adresse. Une dizaine de minutes plus tard, nous étions arrivés et voyant que le temps pressait, je le traînai presque jusqu'à l'intérieur de mon appartement avant de refermer la porte d'un coup de pied brutal. Il avait toujours un peu de mal à respirer, mais il semblait aller mieux que dans le taxi, ce qui était une bonne chose. Je l'installai sur mon canapé et m'empressai de lui enlever son manteau, pour au moins lui laisser l'impression qu'il n'étouffait pas, sachant qu'une crise de panique provoquait une sensation horrible de suffocation. Cherchant mon sac à tâtons, je finis par trouver ma bouteille d'eau dedans avant de presque lui fourrer dans la bouche. Il but quelques gorgées et sa main recouvrit la mienne, sur la bouteille, l'abaissant légèrement car il semblait vouloir dire quelque chose.

- Ça va m-mieux, merci. Articula-t-il en passant sa main libre sur son front.

Je me laissai retomber sur ma banquette, soupirant de soulagement et reposai la bouteille sur la table basse.

- J'aurais du le prévoir, je suis désolée de pas avoir été plus rapide. Dis-je en passant la main dans mes cheveux.

Ses yeux rencontrèrent les miens et je pus lire une sorte de...détermination dedans. Il se redressa légèrement, toujours en me fixant, avant d'attraper mon autre main et de la serrer avec le peu de force qu'il possédait actuellement. Un frisson parcourut tout mon bras avant de remonter vers le haut de mon crâne. Puis un sourire se forma sur ses lèvres. Un sourire franc.

- T'as été géniale tout à l'heure. Dit-il d'une petite voix, presque en chuchotant. Mon coeur se remit à battre à une vitesse folle avant que je ne reprenne mes esprits.

- Ce sont vraiment des connasses. Dis-je en baissant la tête, repassant l'épisode du parc en boucle à l'intérieur de celle-ci.

- Tu m'as évité une crise beaucoup plus douloureuse, en tous cas. C'est l'une des plus courtes que je fais depuis le début. Merci.

Je relevai la tête pour voir ses yeux briller et je lui souris franchement, lui soufflant un petit "De rien". Puis je réalisai qu'il était bientôt l'heure de dîner. Je lui proposai de rester manger ici, ce qu'il accepta, non sans répéter qu'il abusait beaucoup trop de ma gentillesse. Mais à l'intérieur, c'était moi qui avait l'impression d'abuser de SA gentillesse. Le simple fait qu'il s'intéresse un minimum à moi m'était déjà assez difficile à accepter sans me dire qu'il devait y avoir un problème.

Une fois nos bols de ramens terminés, on s'installa sur le canapé, continuant notre discussion qu'on avait commencée en mangeant. Mingyu était une des rares personnes (avec Seungcheol), qui pouvait me faire développer sur tant des sujets allant de la musique à la politique en passant par la mode et la littérature. Je crois qu'il ne cessera jamais de me surprendre par sa culture et son recul sur sa façon de voir les choses.

- Comment ça se fait qu'on ne se soit jamais parlé à la fac? Si j'avais su que je pouvais parler de Star Wars aussi longtemps et sans saouler personne, j'aurais traîné avec toi depuis bien longtemps. Dit-il avec un petit rire.

Sa question me décrocha un sourire amer. Si seulement il savait depuis combien de temps je le connaissais et je le dévorais du regard en m'imaginant lui parler...

- En fait, je traîne toujours avec la même personne depuis le collège. On est un peu inséparables, quoi. Et puis je suis assez discrète, je ne me fais jamais remarquer en cours.

- C'est qui, cette personne?

- Choi Seungcheol.

Ses yeux s'écarquillèrent.

- Attends...C'est lui ton meilleur ami?

Je levai un sourcil.

- Oui... Tu le connais?

- Il était dans le même collège que moi, ce qui veut dire que toi...

Mon cerveau se mit à chauffer. Si il faisait le rapprochement, ça commençait à devenir chaud pour moi. Je triturai le bout de mon pantalon, faisant mon possible pour ne rien dire, ce qui était une vraie torture. Il se rapprocha de moi, scrutant mon visage comme si il cherchait à se souvenir de moi. Seulement, j'avais moi aussi beaucoup changé depuis le collège. Mon visage entier me chauffait à présent, et je crus manquer d'air lorsqu'il se rapprocha encore un peu. Je ne savais plus où me mettre. Je fermai les yeux en essayant de réfréner le flot de paroles qui allait me sortir de la bouche, mais la pression qu'il me mettait sans le savoir eut raison de moi et c'est à que je...

- C'était moi ! Criai-je les yeux encore fermés et lorsque je me rendis compte du silence qui régnait, je les rouvris, me couvrant la bouche en réalisant mon énorme connerie.


- Comment ça c'était toi? Me demanda-t-til en essayant de capter mon regard.

J'étais allée trop loin pour reculer. Et puis ce secret avait commencé à me peser au moment-même où il m'avait adressé la parole pour la première fois, alors je n'allais pas le laisser me gâcher la vie encore une fois. J'ouvris progressivement les yeux, rassemblant tout mon courage pour le regarder dans les yeux. Je soufflai un bon coup avant de me lancer.

- Les mots dans ton casier. C'était moi. Je supportais pas de voir les autres faire de toi une victime, alors comme j'étais pas assez courageuse pour te le dire en face, à l'époque, je glissais des mots d'encouragement dans ton casier.

Un ange passa. L'expression de Mingyu vacillait entre ce que je reconnus comme étant de l'incompréhension et du soulagement.

- C'était toi?

Je hochai faiblement la tête. Son sourire légendaire apparut sur son visage.

- Et dire que je pensais ne t'avoir jamais vue...Je me sens un peu con, je dois t'avouer.

Je laissai échapper un petit rire, soulagée d'avoir pu éclaircir ce point.

- Je t'avais dit que j'étais discrète... Dis-je en triturant encore une fois le bas de mon pantalon.

Son sourire disparut progressivement et il parut soudain très...petit. Presque timide.

- Et...pourquoi moi?

Et là, c'était le mien de sourire qui venait de disparaître avant de laisser place à la panique sur mon visage. Une pensée traversa soudain mon esprit et plus elle prenait racine, plus j'étais en train de me convaincre qu'elle n'était peut-être pas si stupide que ça. Tout lui dire était quitte ou double. Soit il me rejetait et je ne supporterais même plus de devoir côtoyer les mêmes endroits que lui au quotidien, soit il... Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir répondre à ma déclaration de toute façon? Et au point où j'en étais, ce ne serait qu'une goutte de plus dans le vase déjà bien rempli de toutes mes conneries.

- Je... Commençai-je en fixant mes mains.

Un ange passa une fois de plus, et je commençais à cogiter sur la manière dont j'allais bien pouvoir lui présenter la chose. Et c'était parti. Un aller simple pour le royaume de la honte.

- Parce que j'étais amoureuse de toi au collège. Et comme une idiote je le suis toujours.


...


Ce fut le silence le plus long de ma vie. Même si je ne le regardais pas dans les yeux, je pouvais sentir son regard sur moi et je m'attendais à ce qu'il me rit à la figure et me rejette dans la gêne la plus totale et à tout moment. Seulement, sans que j'aie eu le temps de vraiment sentir la honte m'envelopper, ce furent ses deux bras qui m'enveloppèrent. Mon coeur était tout bonnement devenu Usain Bolt. J'ai vraiment cru que je n'allais pas pouvoir respirer, je sais, je suis GRAVE. Mais le garçon qui m'a toujours intéressé était en train de me serrer dans ses bras. Et quand je dis serrer, ce n'est pas une image. Il était réellement en train de presser son corps contre le mien. Mes mains ne savaient plus où se mettre mais dans un élan de folie elles vinrent se placer sur ses larges épaules. Mon menton vint se placer dans le creux de son cou mais quelques secondes plus tard, il se détacha lentement de moi, ses mains posées sur ma taille envoyant des décharges électriques dans mon corps tout entier. Mais bientôt, elles la quittèrent et mes mains toujours posées sur ses épaules firent automatiquement de même. Bizarrement, je ne me sentais pas gênée. Juste extrêmement heureuse. Mais je n'étais pas encore comblée pour autant. C'était donc ça, cette sensation d'avoir ce qu'on veut mais de toujours en vouloir plus... Je devrais déjà m'estimer heureuse qu'il m'ait...prise dans ses bras? Oui, Kim Mingyu m'avait prise dans ses bras. Et à présent son regard semblait loucher sur le bas de mon visage. À tel point que je me mis à penser que j'avais un bout de quelque chose qui y trainait.

- Je...J'ai quelque chose ici?

Je pointai mon menton du doigt. Il replongea son regard dans le mien, presque suppliant. Ne me dites pas que...

- Ne t'enfuis pas en courant mais j'ai très envie de t'embrasser.

Il voulait littéralement me tuer sur place. J'aurais du me douter que je n'avais rien autour de la bouche mais qu'il regardait justement mes lèvres. Mon coeur se remit à battre un record de vitesse alors que je sortis le plus naturellement du monde :

- Moi aussi.

Je crois que c'était la première fois que j'agissais selon mon instinct. Et c'était grisant, excitant.

Il sourit timidement en s'approchant, puis sa main gauche vint épouser la forme de ma mâchoire avant que la mienne ne vienne se poser sur sa nuque. Puis il se rapprocha tellement que je sentis son souffle sur ma lèvre inférieure, ce qui accessoirement, me rendit folle. Et lorsqu'il déposa enfin sa bouche sur la mienne, les fameux papillons vinrent tourbillonner dans mon bas-ventre. Je me sentis pousser des ailes et bougeai mes lèvres contre les siennes lentement mais sûrement. Il suivait MON rythme, que je me fis un plaisir d'accélérer un peu. Sa main quitta mon visage et ses bras vinrent m'entourer, comme précédemment. Je me retrouvai une nouvelle fois collée à lui. J'étais tellement aux anges que je n'avais pas réalisé que notre échange devenait de plus en plus chaud et que ma langue s'était retrouvée dans sa bouche en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Mingyu". Soudainement en train de retrouver la raison, je bondis hors du canapé en un rien de temps, les mains sur ma bouche.

- OH MON DIEU MAIS QU'EST-CE QUE JE FAIS? Criai-je  en fermant les yeux.

J'entendis le petit rire de Mingyu alors que je me maudissais intérieurement.

- YN...c'est pas si grave, t'inquiètes pas.

Je rouvris les yeux, le fixant en sentant mon coeur se calmer légèrement.

- Le problème c'est que...

- Le problème c'est que je crois que je viens de tomber amoureux de celle qui glissait des mots d'encouragement dans mon casier.

Je faillis tomber en arrière. Il se leva et vint se poster devant moi, me dominant de sa grande taille alors que je me demandais si je n'étais pas victime d'une hallucination auditive.

- Tu...quoi? Demandai-je alors qu'il fit un pas en avant.

- J'ai envie d'être avec toi. T'es la seule personne qui a été capable de me montrer de l'amour même si je n'en étais pas conscient. Juste...ne m'abandonne pas YN.

Mes yeux commençaient à se remplir de larmes. J'avais enfin l'impression d'avoir de l'importance pour quelqu'un, autrement que d'un point de vue amical. C'était extrêmement troublant et en même temps extrêmement gratifiant. Je lui souris, voyant que lui aussi commençait à retenir ses larmes et le pris dans mes bras.

- Si tu savais combien j'ai attendu ça... Je ne t'abandonnerai jamais, tu peux en être sûr. Dis-je en  relevant la tête vers lui.

Il me rendit son sourire et pris ma tête entre ses mains avant de déposer un baiser sur mes lèvres entrouvertes.

- Je t'aime, YN.

Une de ses larmes atterrit sur ma joue et je lui rendis son baiser avec toute la passion qui me dévorait à cet instant même. J'étais sans aucun doute la personne la plus heureuse (et la plus choquée) du monde ce soir.


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Finiiiii ! 6 125 mots en tout et pour tout. Et c'est toujours pas assez à mon goût mais on va s'arrêter là, je suis plutôt fière de mon travail pour l'instant ! Reste plus qu'à savoir si ça t'a (et vous a) plu :) J'espère vraiment.

Mon prochain os sera une commande

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