Un nouvel environnement
Le jour de la rentrée, le petit Remus Lupin fut envoyé à Gryffondor, tout comme les garçons qu'il avait rencontré dans le Poudlard Express. Le futur élève était très triste de quitter ses parents qui l'avaient toujours traités tel un petit garçon comme les autres, soignant ses blessures après chacune de ses transformations et le réconfortant après chaque nuit blanche. Pourtant, Remus éprouvait un certain sentiment de liberté, à l'idée de son autonomie prochaine.
En effet, ses parents le surprotéger constamment et il n'était jamais tout seul.
Remus, pendant les deux jours suivants, (jeudi et vendredi) avait suivi ses premiers cours. Il n'avait pas rencontré tous ses professeurs mais être entouré d'enfants de son âge turbulents et bruyants lui plaisait déjà beaucoup.
Le soir de son arrivée, la professeure McGonagall, la directrice de sa maison l'avait amené jusqu'à la cabane qui avait été construite pour ses transformations. La pleine lune avait lieu dans la nuit du samedi au dimanche et Remus voulait voir avant, l'endroit où il se métamorphoserai pour vérifier certaines choses. Quand il passa sous le saule cogneur, il constata avec bonheur que personne ne pourrait entrer par accident. Il s'assura ensuite qu'il n'y avait aucun objet coupant. Une fois son état des lieux terminé, son professeur l'amena dans son lit et lui souhaita bonne nuit après l'avoir informé que le directeur viendrait le rejoindre dans la grande salle, l'emmènerait dans la cabane et viendrait le chercher dès la fin de la lune pour l'emmener à l'infirmerie.
Le dimanche arriva. Remus passa la journée à se promener avec les garçons qu'il avait rencontré, James Potter et Sirius Black.
Remus mangea rapidement et Dumbledore vint le voir à la table des Gryffondors vers 19h30.
-Tu es prêt Remus ?
Le garçon acquiesça et il se leva pour emboiter le pas à Dumbledore. Celui-ci attendit qu'ils soient sortis pour entamer la conversation.
-Alors Remus, comment se sont passés tes premiers jours à Poudlard ?
Son jeune interlocuteur fut surpris d'entendre que le vieil homme n'avait aucune intention de parler de sa lycanthropie. Remus, ravi de détourner l'attention de la terrible malédiction qui coulait dans ses veines, prit grand plaisir à lui raconter ses débuts à l'école de magie. Quand il eut fini, ils étaient arrivés au pied du Saule Cogneur et Dumbledore avait immobilisé le grand arbre.
-Veux-tu passer avant ou après moi Remus ?
-Je passe avant, dit le petit garçon, ne voulant pas passer pour un trouillard devant le directeur de sa nouvelle école.
Il utilisa le sort qu'il avait appris en cours de sortilèges pour illuminer le bout de sa baguette.
Il s'avança dans le passage d'un pas mal assuré et Dumbledore le rejoignit.
-C'est donc là que nos chemins se séparent Remus. C'est un endroit nouveau, mais je t'assure que c'est un endroit parfaitement sécurisé, pour les autres humains comme pour toi. J'ai personnellement supervisé sa construction.
-Je vous remercie, murmura Remus de sa voix d'enfant.
Dumbledore sourit puis reprit :
-La lune devrait se lever dans une dizaine de minutes Remus. En attendant, tu peux te préparer et t'étendre sur le lit. Je viendrais te chercher dès le lever du soleil, ici-même pour t'amener à l'infirmerie.
-D'accord.
-Ne t'inquiètes pas, notre infirmière est très compétente tu seras très vite remis sur pieds.
Remus sembla vouloir dire quelque chose mais se ravisa et acquiesça. Il était terrifié mais ne voulait pas le montrer. Dumbledore lui tapota l'épaule avant d'installer les sortilèges de protection.
Il sortit, laissant Remus seul.
Il soupira et s'avança vers le lit où il commença à se déshabiller et à protéger ses vêtements en les enfermant dans un coffre en bois et en utilisant l'autre sort qu'il avait appris en cours de sortilège "wingardium leviosa", pour mettre le coffre hors d'atteinte d'un loup-garou. Il n'avait aucune envie de déchirer son uniforme tout neuf.
En attendant l'arrivée de la lune, qui n'était plus qu'une question de minutes, le petit Gryffondor s'assit sur le lit et essaya de calmer son angoisse naissante. C'était la première dois qu'il se transformait hors de chez lui et il avait peur que cela n'affecte la douleur que lui procurait sa transformation.
Soudain, il vit la pièce s'illuminer de le lumière blanche éclatante de la pleine lune.
C'était le moment.
Il sentit les veines apparaître dans ses yeux, sa mâchoire s'allongeait pour former un museau, sa colonne vertébrale se tordit et ses côtes craquèrent, les os de ses jambes se brisèrent pour laisser place aux immenses os de loup et ses hanches se déplacèrent, lui provoquant une vive douleur. Il poussa un cri de loup et se dressa sur ses pattes arrières, les oreilles aux aguets. Il cherchait quelqu'un à mordre, quelque chose à déchiqueter. Il s'attaqua au fauteuil et d'un grand coup de griffes, déchira le tissu qui le recouvrait.
Ne trouvant personne à mordre, il se mit à s'attaquer soi-même. Le loup-garou, furieux de se retrouver dans un endroit inconnu, sans ses repères habituels, s'arrachait le torse, se griffait les jambes, se mordait les poignées. Pendant 9 heures, il ne fit que se mordre toutes les parties de son corps de loup qu'il pouvait atteindre, se griffer, essayant de tailler ses os en miettes. Le sang giclait, il le buvait et se jetait contre les murs de la cabane.
Enfin, vers 5 heures du matin le loup se calma. La lune était remonté assez haut dans le ciel pour être caché par les nuages. La silhouette de loup commença à rétrécir. Ses os rapetissaient et reprenaient leur forme humaine. Les poils disparaissaient laissant place à la peau douce et légèrement bronzée de l'enfant mais sanglante et ses dents se rétractaient, pour laisser place à des dents de lait, dont une manquante. L'immense corps du loup-garou laissait peu à peu place à celui d'un tout petit garçon d'1 mètre 40 et de 31 kilos. Ses petites mèches de cheveux châtains étaient trempés de sueur, et il tremblait de douleur et d'effroi, nu sur le sol de la cabane. Il se vidait de son sang, son torse, ses bras, son visage et ses jambes griffés et mordus. Il vomissait et crachait son propre sang qu'il avait précédemment englouti.
Gaspillant ses dernières forces, il parvint à faire léviter le coffre en bois jusqu'à lui, à enfiler son sous-vêtement et à poser ses habit sur lui pour ne pas paraître nu. Remus voulut se traîner sur le lit mais il n'en avait pas la force. Agonisant, perdant plusieurs centilitres de sang, il s'emmitoufla vainement dans sa cape pour essayer de stopper le saignement.
Il voyait flou, l'odeur métallique lui montant à la tête, il était en train de perdre connaissance quand soudain, il entendit des bruits d'une course et il vit une grande silhouette paraître à l'entrée du souterrain.
Soulagé, il ferma les yeux. Il entendait vaguement la voix de son sauveur murmurer des incantations magiques semblable à des chansons et sentit le sang de certaines blessures arrêter de couler. Il sentit ses vêtements se glisser autour de lui, et Dumbledore s'agenouilla auprès de lui.
Il avait amené une couverture et des bandages. Il banda les plus grosses entailles de Lupin pour arrêter l'hémorragie et l'enveloppa dans la couverture avec des gestes infiniment doux et précautionneux, comme s'il s'occupait d'une petite poupée en porcelaine particulièrement fragile. Il lui glissa un morceau de chocolat dans la bouche et le prit dans ses bras.
Dumbledore porta Remus en lieu sûr, toujours enroulé dans sa couverture.
Remus reprit conscience quelques mètres avant l'entrée du château. Il se dépêcha d'avaler le chocolat et leva les yeux vers Dumbledore.
Celui-ci, qui le portait et marchait très vite, en faisant attention à maintenir le petit garçon enveloppé dans la couverture bien chaude, lui sourit d'un air rassurant.
Sur la distance séparant le hall de l'infirmerie il courut et les portes s'ouvrirent violemment.
Mme Pomfresh qui semblait les attendre aida le directeur à allonger Remus sur un lit.
Elle écarta la couverture qui l'enveloppait et enleva ses vêtements d'un coup de baguette, le laissant en sous-vêtement devant le directeur et l'infirmière de sa nouvelle école. Merveilleux.
Mme Pomfresh retint un sursaut quand elle découvrit toutes les plaies qui couvraient le corps du petit Remus.
Elle se dépêcha d'enlever les pansements de fortune pour examiner les blessures.
Sur ses jambes et ses bras, il y avait des griffures et des morsures, et son genou semblait légèrement déboité. Sur son torse, il y avait d'immenses traces de griffes, dont une, qui traversait son torse en diagonale qui saignait particulièrement fort. Mme Pomfresh passa sa baguette dessus pour refermer la plaie et déclara qu'elle s'en occuperait plus tard. Elle fit apparaître des filaments blancs du bout de sa baguette, qui s'enroulèrent autour de son torse pour comprimer la blessure.
Dumbledore s'assit sur une chaise à côté du lit, prêt à intervenir à la moindre demande de l'infirmière.
Remus, les yeux toujours fermés mais bien éveillé, écouté Mme Pomfresh le soignait et sentait la douleur qui transperçait son corps. Il se sentait très faible. Il frissonna.
Dumbledore claqua des doigts et fit apparaître une flammèche qu'il plaça le long du corps de Remus pour le réchauffer.
Mme Pomfresh commença à s'occuper de ses jambes, elle cicatrisait les plaies et protégeait les plus grosses.
Remus, n'entendant plus son directeur et ne voulant pas être laisser seul avec l'infirmière, saignant encore, se décida enfin à ouvrir les yeux.
Il vit d'abord un peu flou, puis son regard se stabilisa et une grande paire de yeux bleus était plongée dans les siens, un peu inquiet mais se voulant rassurant.
Remus cligna des yeux et reconnut le visage de son directeur Albus Dumbledore.
Dumbledore lui sourit et lui dit :
-Ne bouge pas Remus, Mme Pomfresh est en train de te soigner.
-Est-ce grave ? demanda le petit garçon, inquiet.
-Non Remus. Tu as une grosse plaie sur le torse et tu as perdu beaucoup de sang, mais ton pronostic vital n'est pas engagé. Mme Pomfresh va traiter tes blessures, tu vas avoir mal.
Remus hocha la tête.
-Faites le boire Albus, dit soudain Mme Pomfresh.
Dumbledore prit un verre d'eau et l'approcha du garçon.
Celui-ci souleva la tête mais la reposa bien vite, prit d'une douleur lancinante dans la poitrine.
Dumbledore plaça la main sous sa tête d'un air compatissant et la lui souleva pour qu'il puisse boire.
Il reposa sa tête et Remus ferma les yeux.
Mme Pomfresh avait fini d'arrêter les hémorragies et commençait à traiter les blessures.
Remus serra les dents sous l'effet de la douleur. L'infirmière s'attaqua à une entaille plus profonde que les autres sur sa cuisse et il gémit de douleur.
Il sentit une main se glissait dans la sienne et ouvrit les yeux.
Albus Dumbledore avait saisi sa main et faisait couler un voile de sa baguette magique qu'il plaça devant le visage du petit garçon pour l'empêcher de voir les soins et les blessures.
Remus referma les yeux et serra la main de son directeur.
Pendant 1h30, Mme Pomfresh referma les plaies, appliqua des baumes cicatrisants, banda les blessures. Elle s'occupa de la griffure sur son torse et enleva les filaments blancs. Remus était dans un état à moitié endormi, à moitié inconscient. Il somnolait.
Remus commença à s'agiter mis Dumbledore le maintint. Il l'empêcha de bouger et commença à faire rouler son pouce sur sa main. Il écarta ses mèches de cheveux de son front en sueur, et lui fit couler un peu d'eau sur les tempes. Pendant 25 minutes, Mme Pomfresh s'occupa du torse de Remus et Dumbledore calma le jeune garçon. Quand elle eut fini, elle lui banda le torse, d'un épais pansement blanc et s'occupa de ses bras.
Après cela, elle agita sa baguette pour faire tomber le voile.
Le petit Remus observa son corps. Sa jambe gauche avait quelques pansements et était enduite de baume cicatrisant. Sa jambe droite était soignée de la même façon mais son genou était enveloppé dans des filaments blancs et était toujours tordu vers l'extérieur.
Ses bras avaient été entièrement soignés et son poignet gauche portait un large bandage, qui couvrait les traces de morsure.
Mme Pomfresh prit la parole .
-Mon garçon tu as eu beaucoup de chances. Les plaies sur tes jambes et tes bras guériront très vite, de même que ton poignet où nous pourrons enlever les bandages dans quelques jours.
Ton torse va te faire souffrir pendant une petite semaine, mais la plaie est refermée et va pouvoir cicatriser tranquillement.
En revanche, je n'ai pas encore soigné ton genou et ton visage.
Pour ton visage, je peux le faire maintenant, je dois juste finir de désinfecter les plaies et bander les plus grosses. En revanche pour ton genou, je vais devoir le remettre dans l'axe, ton os s'est mal remboité après ta transformation. Je peux t'endormir pour le faire, mais tu risques de vomir au réveil, et comme tu ne pourras pas m'indiquer les sensations, ta guérison sera plus longue. Ou alors, je peux simplement te donner un anti-douleurs pour te calmer, et tu pourras m'indiquer tes sensations pour m'aiguiller. Que choisis-tu ?
Remus paniqua un peu. Chez lui, ses parents l'endormaient toujours après ses transformations et il mettait parfois plus d'une semaine à pouvoir sortir du lit. En revanche ici, c'était différent. Remus avait des cours à suivre, et il fallait qu'il retrouve ses amis.
Il regarda Dumbledore qui lui glissa à l'oreille :
-Tu peux choisir la voie de la facilité Remus, tes professeurs peuvent t'apporter les cours à l'infirmerie.
-Non, dit le garçon d'une voix fragile mais déterminé. Je vais rester éveillé.
-Bravo mon garçon, tu as fait le bon choix. Je te promets de te faire le moins de mal possible.
Remus déglutit difficilement et oscilla du menton.
Mme Pomfresh tendit une petite fiole à Dumbledore.
-C'est un relaxant, ça va calmer tes douleurs.
Dumbledore souleva délicatement la tête de son élève et lui fit avaler le contenu de la potion.
Remus sentit aussitôt une douce chaleur se répandre dans son corps et une sorte de brume se répandre dans sa tête.
Ses douleurs s'atténuèrent et il se sentit un peu engourdi.
Mme Pomfresh plaça ses mains des deux côtés de son genou.
Remus frémit et sentit ses yeux se remplirent de larmes.
-Gardez un contact un contact avec lui Albus, il ne doit pas s'évanouir.
Dumbledore lui saisit fermement la main et plaça l'autre sur son épaule comme pour lui intimer de ne pas bouger.
Remus se figea, immobile et ouvrit grand les yeux.
Dumbledore plongea son regard bleu scintillant dans les yeux verts de Remus et ne le lâcha pas du regard pendant toute la manipulation. Remus se plongea dans la contemplation des pupilles du plus grand sorcier de tous les temps.
Ce moment avait quelque chose de magique, comme si le temps s'était arrêté. Dumbledore réservait son regard plein de compassion et rassurant, uniquement pour lui.
Soudain, il entendit un craquement et une douleur intense remonta de son genou jusqu'à sa tête. Les larmes coulèrent de ses yeux, pendant que Mme Pomfresh remettait son genou dans l'axe et l'enroulait d'épais bandages pour le maintenir en place, guidé par les indication du petit garçon, pour positionner le pansement du mieux possible.
Dumbledore essuya les joues baignés de larmes du garçon avec sa main.
-Tu as été très courageux Remus. Je t'en félicite.
Remus sourit et ferma enfin les yeux.
Mme Pomfresh s'approcha de son visage et commença à soigner les bleus et les éraflures sur son front, ses joues et son menton. Elle lui plaça un gros pansement sur la joue, un baume cicatrisant sur le menton et mit de la glace sur la bosse qu'il avait sur le front.
Remus allait lever la main pour maintenir la glace, mais Dumbledore posa sa main sur son bras pour le retenir. Le directeur plaça la main sur la glace pour la maintenir en place sur le front du petit garçon.
Mme Pomfresh fit ensuite un bilan complet des blessures du garçon puis déclara :
-Grace au baume, les bleus, coupures et morsures disparaîtront dans moins de deux jours.
Tu vas garder le bandage à ton poignet pendant quelques jours, pour permettre à la plaie de bien cicatriser.
Tu vas rester au moins demain et après-demain ici, pour laisser le temps à ton torse de guérir. Je changerais les bandages tous les jours pour voir l'évolution.
Tu risques d'avoir mal pendant quelques temps mais tu ne garderas aucune séquelle.
Quant à ton genou... Je ne sais pas encore de quoi il en retourne. Je pense que tu pourras marcher normalement dans 3 jours, mais je n'en suis pas sûre. En attendant il te faut du repos. Je vais t'installer une perfusion pour faire passer du sang et des potions régénératrices dans ton corps. Je ne peux pas attendre que ton corps produise lui-même le sang, ce serait trop dangereux.
Remus s'agita un peu mais Dumbledore déclara.
-Tu vas d'abord prendre une potion de sommeil. Je resterais à tes côtés pendant que Poppy t'installera la perfusion et je repasserai te voir quand tu seras réveillé.
Remus hocha la tête. Avoir la présence de Dumbledore à ses côtés le rassurait. Il avait l'impression que rien ne pouvait lui arriver.
Dumbledore lui souleva la tête pour lui faire avaler la potion de sommeil.
-A présent dors mon garçon, tu es en sécurité.
Sentant le contact de la main de Dumbledore toujours posé sur la sienne, Remus se laissa emporté par le sommeil.
Il sentit vaguement une aiguille lui transperçait le bras et un liquide coulait dans ses veines puis Dumbledore lui caressa les cheveux et Remus s'endormit complétement.
Il n'entendit pas Dumbledore enlevait sa main de la sienne et commençait à plier ses vêtements avec Mme Pomfresh et les nettoyait, pour les poser au bas de son lit, ni Dumbledore qui intimait à l'infirmière de bien le surveiller, ni même la porte qui claqua, le laissant seul, plongé dans un profond sommeil, avec Mme Pomfresh qui ajustait la perfusion sur son bras et le regardait, paisiblement endormi, son visage reprenant quelques couleurs, au fur et à mesure que le sang venait remplir ses veines.
Remus dormit paisiblement sous l'œil attentive de Mme Pomfresh, qui ferma les rideaux de son lit pour le protéger de la lumière du jour naissant.
Remus se réveilla vers 15h, les yeux gonflés de fatigue, la mine pâle, avec une grosse douleur dans le genou qui le tiraillait.
Il tourna la tête vers sa table de chevet et y distingua un verre d'eau. Il le prit et but un peu. Mme Pomfresh ouvrit les rideaux autour de son lit et déclara :
Ah, mon garçon tu es réveillé! Tu n'as même pas dormi 8 heures, c'est normal que tu sois encore épuisée.
Le jeune garçon hocha la tête, et sentit une vague douleur au niveau des tempes. Mme Pomfresh lui fit avaler un anti-douleur et il sentit son cœur s'apaisait.
-Je n'ai pas voulu te réveiller pour midi, mais je vais aller te chercher à manger en cuisine. En m'attendant ne bouge pas, essaye de te réveiller.
Remus referma les yeux. L'anti-douleur avait apaisait son genou et sa tête, et il sentait une vague chaleur dans son bras. Il ouvrit les yeux et tourna la tête. Son avant-bras était relié à une poche rempli d'un liquide rouge et à une autre poche, pleine d'un liquide transparent.
Mme Pomfresh revint peu de temps, portant un plateau rempli de nourriture appétissante, et accompagné d'Albus Dumbledore et Minerva McGonagall.
Mme Pomfresh posa le plateau à côté du lit et maintint Remus pendant que celui-ci s'asseyait. Elle le cala avec trois gros oreiller, de sorte qu'il ne puisse pas glisser. Une fois fait elle lui posa le plateau sur les genoux.
-Des pâtes aux brocolis marinés, œuf au plat au persil et filet de bœuf pour aider ton corps à refaire du sang et remonter tes réserves de fer. Je t'ai apporté une tarte à l'orange pour te donner des vitamines et un du thé au citron pour te redonner de l'énergie.
Puis elle se glissa vers lui et lui murmura à l'oreille :
-J'ai rajouté un carré de chocolat à ton dessert pour que ce soit plus appétissant.
Un petit sourire fendit les lèvres de Remus et ses yeux pétillèrent tandis qu'il remerciait l'infirmière.
Le directeur de l'école et la directrice de sa maison attendirent que Mme Pomfresh ait fini de lui couper sa viande pour ne pas solliciter son poignet, que Remus ait prit quelques bouchées et que ses joues ait repris quelques couleurs pour s'approcher et s'asseoir à côté de lui.
-Comment vous sentez-vous Lupin ? demanda la professeure McGonagall.
Remus avala sa viande et répondit :
-Mieux que ce matin.
-C'est une réponse un peu vague.
Remus rougit :
-Eh bien, j'ai mal partout et je suis épuisé mais sinon ça va, bredouilla-t-il, transperçait par le regard insistant de la professeure McGonagall.
Minerva McGonagall haussa un sourcil tandis qu'Albus Dumbledore étouffa un rire et Mme Pomfresh soupira.
La directrice de sa maison se tourna vers Mme Pomfresh et demanda :
-De quoi a-t-il besoin Poppy ? Du repos ?
-Oui c'est indéniable, de bien manger aussi, de la viande surtout et de dormir. Ses blessures vont bientôt cicatriser, en revanche pour son genou, je ne sais pas encore. Il faut attendre de voir comment l'os va évoluer. Pour l'instant je l'ai remis dans l'axe mais il ne peut pas marcher.
-Combien de temps doit-il rester ici ?
-Aujourd'hui et demain pour l'instant, j'aviserais ensuite.
-Très bien, alors Lupin je vous ferai transmettre vos cours. Désirez-vous que je prévienne un de vos camarades ?
-Non, répondit Lupin, habitué à son existence solitaire. Mais il se rappela.
-Ou plutôt, si. Pouvez-vous dire à James et Sirius que je suis ici ?
-Bien sur Lupin. Que dois-je leur dire sur votre état de santé ?
-Euh, dites-leur que je me suis fait frappé par le Saule Cogneur.
Un sourire à peine perceptible passa sur les lèvres du professeure de métamorphose et elle acquiesça.
-Bien sur Lupin. En attendant de pouvoir sortir, reposez-vous, et prenez tout le temps dont vous avez besoin pour vous remettre.
Et elle sortit.
Le professeur Dumbledore s'approcha et Remus prit une bouchée de pâtes.
Dumbledore s'assit à ses côtés et Mme Pomfresh sortit.
-Bonjour Remus, lui dit-il avec un grand sourire.
-Bonjour monsieur, répondit le petit garçon.
-Aimes-tu ton repas ?
-Oui, répondit le petit garçon un peu surpris. Oui c'est très bon, ça a un très bon gout.
-Tu m'en vois ravi. Je n'ai jamais vraiment aimé les brocolis vois-tu, je trouve leur texture désagréable. Mais je suis heureux que toi tu les aimes. Ils ont de très bonnes propriétés curatives.
Remus hocha la tête en prenant un brocolis. Il n'avait jamais été très difficile en ce qui concernait les légumes. Il mangeait avec en général tout ce qui se trouvait dans son assiette avec appétit. En revanche il refusait toujours de manger la viande trop saignante. Il se sentait mal rien qu'à cette vue, mais le bœuf était cuit d'une façon qui ne dégoutait pas le petit garçon.
-J'ai rarement vu un garçon de ton âge aussi courageux Remus.
-Je n'ai pas le choix si je veux survivre.
-On a toujours le choix Remus. Tu le découvriras quand tu grandiras. Dommage que nos meilleures choix soient souvent basés sur des suppositions.
A bientôt Remus.
Remets-toi rapidement.
Et Dumbledore sortit, laissant le petit garçon désemparé, la fourchette pointée en l'air, incrédule.
Après avoir englouti son repas avec appétit, Remus sentant ses paupières s'alourdir et s'endormit bien vite, sous l'œil attentif de l'infirmière.
Il fut réveillé par des voix d'enfants et celle de l'infirmière.
-Mais nous on veut le voir!
-Je vous répète que non il dort!
-Mais on peut le réveiller!
-Non il a besoin de repos!
Remus vit le rideau entourant son lit bouger et une petite tête encadré d'épais cheveux bouclés apparu.
Sirius Black se glissa entre les rideaux et posa un doigt sur ses lèvres.
Remus Lupin hocha la tête, étouffant un rire.
-Mais où est passé l'autre garçon ?
Sirius Black murmura :
-Oups! et voulut se jeter sous le lit mais déjà, Mme Pomfresh entrait et l'attrapait par le bras.
-Alors comme ça tu voulais m'échapper garnement! J'ai dit non!
-Mais madame, dit James qui apparut derrière elle, il est réveillé maintenant, regardez, fit-il en désignant le petit Remus qui paraissait enchanté du spectacle, allongé, bien au chaud dans ses couvertures.
Mme Pomfresh se tourna vers son patient et soupira.
-Très bien, très bien. Mais pas plus de 10 minutes alors! Ne le fatiguez pas! prévint-elle, tendant à Remus Lupin un verre d'eau et l'aidant à s'asseoir sans réveillé la douleur de son torse.
James et Sirius sautèrent au bas de son lit et s'y affalèrent.
-Bah alors, tu disparais sans rien dire hier soir et tu réapparais à l'infirmerie après un combat contre le Saule Cogneur ? Tu as vraiment l'air d'un mort vivant, on dirait que tu n'as pas dormi de la nuit, déclara Sirius en s'approchant de Remus et passant la main dans ses cheveux châtains pour le décoiffer.
-Tu ne crois pas si bien dire pensa Remus, grimaçant de douleur quand il sentit les couvertures autour de son genou, bougées sous le poids de son ami.
Sirius Black se recula aussitôt et demanda d'un ton d'excuse.
-Désolé, je t'ai fait mal ?
-Non ce n'est rien, répondit son camarade et posa une main sur la couverture pour l'enlever et montrer le bandage qui entourait sa jambe à ses amis.
-Ouah, ça a l'air sérieux, c'est le Saule Cogneur ça ?
-Oui, mentit Remus. Il m'a projeté en l'air et je suis retombé sur mon genou.
-Mais qu'allais-tu faire sous le Saule Cogneur à cette heure ? demanda James.
Le cerveau de Remus Lupin se mit à tourner à grande vitesse. Le mensonge était devenu un talent chez lui.
-Je voulais voir cette arbre de plus près, Dexter Williams m'en avait parlé et j'étais curieux.
-Ah bon, fit James d'un air soupçonneux.
Mais Remus semblait si convaincant et si incapable de mentir que les deux garçons le crurent.
-On t'a apporté des Bulles baveuses dit Sirius en sortant de sa poche un petit paquet violet contenant les chewing-gums.
-Super j'adore ça! Merci beaucoup les gars!
-A ton service. Quand est-ce que tu reviens ? Le dortoir parait vide sans toi.
-Vous n'avez toujours pas trouvé de quatrième personne pour le partager ?
-En fait on hésite.
-Entre combien de garçons ?
Sirius marmonna quelque chose d'inaudible.
-Pardon je n'ai pas entendu.
-6, reprit ce dernier d'une voix plus forte.
Remus souleva un sourcil. En deux jours, les deux jeunes garçons avaient sympathisé avec presque tous les Gryffondors. Remus les suivait, mais avait bien du mal à établir un contact, lui qui n'avait jamais eu d'amis.
Soudain, Mme Pomfresh arriva pour faire sortir les deux garçons. Les 10 minutes étaient passées.
James et Sirius se levèrent à contrecœur, conscient que s'ils voulaient continuer à voir leur ami, il ne fallait pas se mettre à dos l'infirmière.
-Au fait tu ne nous a pas dit, quand est-ce que tu reviens ? demanda James.
-Euh, je ne sais pas encore.
Mme Pomfresh déclara :
-Il reviendra quand ses blessures auront disparu. En attendant il a besoin de repos et de CALME!
James et Sirius sortirent et Mme Pomfresh vint vers Remus pour l'aider à se rallonger.
-Tu ne dis rien mon garçon ?
-Hum, marmonna Remus. J'ai un peu mal à la tête, inventa-t-il.
-Alors je vais te donner une potion de sommeil. Tu es réveillée depuis 2 heures, il est temps pour toi de tomber dans les bras de Morphée.
Remus accepta.
Au lieu d'avoir mal à la tête, il avait surtout peur de perdre ses nouveaux amis.
Il ne les connaissait que depuis à peine 4 jours, et déjà était séparé d'eux. Il redoutait de rester trop longtemps à l'infirmerie et que James et Sirius, se lassant de son absence, décident qu'il n'était pas assez bien pour eux.
Et une boule monta dans sa gorge quand il se rappela qu'il devrait inventer une nouvelle excuse le mois suivant. Sur ces sombres pensées il s'endormit, la mine défaite.
Quand il se réveilla, il faisait nuit noire au-dehors et il lui sembla que des ombres se dirigeaient vers lui. Une paire de dents blanches apparues dans la nuit et une tête de loup-garou se précipita vers lui. Remus se mit à hurler et Mme Pomfresh accourut.
-Que se passe-t-il mon garçon.
-Le loup-garou, il était là! hurla Remus terrifié pointant quelque chose dans la pénombre. Mme Pomfresh alluma la lumière et déclara :
-Il n'y a rien mon garçon. Il n'y a pas de loup-garou cette nuit. Tu es en sécurité ici, c'est juste un cauchemar.
Remus éclata en sanglot, encore horrifié par la vision qu'il avait eu.
Mme Pomfresh accourut et s'assit à côté de lui. Elle le prit dans ses bras et repassa la couverture sur lui.
Elle commença à lui parler d'une voix douce, caressant ses cheveux, passant la main sur son front pour vérifier qu'il n'avait pas de fièvre. Quand les sanglots de Remus se calmèrent au bout de quelques minutes, elle éteignit la lumière mais Remus recommença à pleurer. Elle resta toute la nuit avec lui, l'entourant de ces bras rassurants, la lumière allumée, en lui répétant qu'il n'y avait aucun loup-garou qui venait l'attaquer et que personne ne pouvait entrer dans Poudlard sans l'autorisation de Dumbledore.
A chaque fois qu'elle croyait Remus assoupit et voulait le redéposer sur ses oreillers pour qu'il puisse se reposer, il hurlait de plus belle, s'accrochant à elle, ne voulant pas être séparé de celle qui le berçait. Pendant des heures, elle le serra dans ses bras, lui caressant les cheveux et lui assurant qu'aucune bête maléfique ne viendrait l'attaquer tant qu'il se trouvait dans l'enceinte de Poudlard.
Enfin, au petit matin, quand le soleil commençait à poindre, Remus ferma enfin les yeux et Mme Pomfresh attendit 20 minutes, qu'il soit profondément endormi, pour le reposer dans les draps chauds et le border. Elle lui rajouta deux couvertures, trouvant son corps un peu froid et ferma les rideaux pour le laisser se reposer. Elle lança un sort d'obscurcissement pour le plonger dans la pénombre, non sans avoir laissé au préalable, une petite lueur multicolore sur sa table de chevet qui se mettrait à tourbillonner quand il se réveillerait pour prévenir l'infirmière.
Elle soupira. Le garçon était traumatisé après la morsure qu'il avait reçu étant enfant et elle avait l'impression que ce ne serait pas la dernière fois qu'il serait pris de terreur nocturne comme celle-ci. En attendant, il avait besoin de dormir s'il voulait que son genou se remette et que ses blessures cicatrisent.
Il dormit toute la journée, Mme Pomfresh vérifia même s'il était toujours conscient à un moment donné.
Dumbledore entra dans l'aile de l'infirmerie vers 16h, avec dans ses mains deux tartes aux framboises.
-Bonjour Poppy. Tenez, je vous ai ramené une friandise du goûter de la grande salle.
-Merci beaucoup Albus. Il dort. Il a fait un cauchemar cette nuit, il a vu un loup-garou et j'ai passé 2 heures à le persuader que personne ne voulait le mordre à nouveau. Il s'est enfin endormi au petit matin et ne s'est pas réveillé depuis. Cette angoisse nocturne l'a épuisé.
-Le pauvre garçon. Ses parents m'avaient prévenu qu'il faisait des cauchemars parfois. Je savais que vous réussiriez à le calmer.
-Je pense qu'il va encore dormir pendant quelques heures. Cela va permettre à son corps de se rétablir.
-Très bien, très bien , fit Dumbledore distraitement, plongé dans la contemplation du visage blême, couvert de cicatrices et de pansements du jeune garçon.
-Je vais lui laisser sa tarte sur sa table de chevet, déclara Dumbledore, lançant un sort à la friandise pour la conserver. Merci de vous occuper de lui Poppy.
-C'est normal Dumbledore, ce garçon manque cruellement de confiance en lui, mais je suis persuadé que l'on peut encore y remédier.
Dumbledore hocha la tête et sortit.
Remus se réveilla 2 heures plus tard, bien mieux portant que la veille. Il resta encore 2 jours à l'infirmerie et reçut la visite de ses 2 amis et de sa directrice de maison.
Mme Pomfresh le laissa partir quand elle fut assurée que son genou fonctionnait correctement et qu'il pouvait marcher longtemps sans se fatiguer, et sans réveiller la douleur dans sa poitrine.
Ces cicatrices avaient toutes guéri, sauf un bleu sur son front qui était toujours en train de se résorber, une griffure sur la joue et une mince ligne rougie sur son torse.
Le petit garçon fut un peu embarrassé de quitter l'infirmière comme cela, alors qu'elle s'était si bien occupé de lui.
Mme Pomfresh le prit dans ses bras et lui assurait que pour la combler de bonheur, le petit garçon n'avait qu'à venir la voir s'il ressentait quelques douleurs dans les jours suivants. De toute façon, ajouta-t-elle, nous nous reverrons le mois prochain.
Remus Lupin répondit par un sourire et partit dans la tour des Gryffondors, avec un peu d'appréhension à l'idée de se retrouver seul et délaissé. Au contraire, James et Sirius l'attendait avec grande impatience, près à parcourir chaque recoin du château avec leur ami.
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