La Magie d'une Comtesse - 𝐻𝑖𝑠𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒

Un OS pour vous partager ma passion pour l'Histoire et l'époque de Louis XIV, mêlé à Harry Potter... J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture :))

. . . . . . . . .

Versailles, 1682

  La jeune femme plongea dans une révérence. Louis XIV passait devant elle, vêtu de son justaucorps bleu habituel, avec ses chaussures à la semelle rouge et son sceptre en main. Sur son crâne reposait évidemment sa perruque brune et son chapeau assorti avec sa tenue. Il était... Royal ! Elisabeth tremblait encore, toujours stupéfaite d'avoir pu croiser le chemin du roi de France, même si ce n'était pas la première fois.

  Elle n'était pas venue pour ça, à l'origine ! Elisabeth balaya la pièce pleine de courtisans du regard, intéressée. C'était un bal masqué, elle adorait ça. Pourtant, il fallait qu'elle se hâte, son ami lui avait donné rendez-vous dans les jardins du château à vingt-et-une heures tapantes.

  Elisabeth se glissa entre des groupes et quitta la pièce, plongeant parfois dans une révérence face à des têtes couronnées ou même des courtisans de haut rang. Toute cette ambiance, cette musique, ces gens, tout était en train de lui faire perdre la tête. Et puis, elle allait être en retard, et Julius s'énerverait sans doute encore !

  Ce n'était pas de sa faute si elle était tête en l'air. Bon, d'accord, peut-être qu'elle n'aurait pas dû aller se balader dans le château alors qu'elle savait que l'heure de son rendez-vous approchait... Peut-être.

  Enfin, après avoir traversé les jardins en courant, elle arriva au point de rendez-vous. L'homme était grand et portait une perruque similaire à celle du roi pour masquer son manque de cheveux. Elisabeth le trouvait très laid, avec ses yeux de fouine au regard mauvais et son sourire édenté. Mais bon, il était le seul à pouvoir l'aider... Il s'exclama, avec un accent anglais fort prononcé :

— Beth, vous étiez longue !

— Je suis navrée, Julius. Je n'ai pu résister à l'envie d'aller admirer les dorures des Appartements du Roi pour la énième fois. Avez-vous vu, ne serait-ce que quelques secondes, le souverain ? 

— Vous n'y avez pas été conviée, sombre idiote, vous vous êtes juste incrusté au bal masqué alors que vous êtes censée être partie.

  Elisabeth leva les yeux au ciel. Elle se doutait qu'il allait râler, évidemment, mais... Julius était si agaçant ! C'était son ami, certes, mais cela ne lui donnait pas le droit de lui parler ainsi. Elle était la fille du comte d'Artes, après tout, alors que ce Julius ne pouvait prouver que quelques quartiers de noblesse et, surtout, une unique charge de baron. Rien, face à elle !

— Vous feriez mieux de changer de ton avec moi, Monsieur. N'oubliez pas que mon père a assez d'influence pour...

— C'est moi qui peut vous introduire au sein de l'école de sorcellerie, Mademoiselle ! Vous avez, certes, quinze ans, mais vous avez encore l'âge de prendre des cours. Sans moi, votre magie se déferlera, et vous mourrez à cause d'elle avant même que tous ces moldus aient le temps de vous mettre au bûcher en voyant vos pouvoirs.

  La brune sentit ses poings se serrer. Quel cancrelat répugnant ! Il la manipulait depuis des semaines pour qu'elle puisse enfin être introduite dans cette école, Poudlard, en Ecosse. Julius lui avait d'ailleurs appris de nouvelles choses, comme le terme "moldu", qui permettait aux sorciers de nommer les personnes non-magiques.

— Je ne pourrais pas rejoindre l'école de sorcellerie française, plutôt ?

— Je ne connais personne là-bas. Je ne pourrais pas vous y introduire facilement.

— Et quelle excuse prendrais-je pour mes parents ? Une école, pour femmes ? Ils diront que le cerveau d'une femme n'est bon que pour apprendre la couture et la tenue d'une maison, ainsi qu'à apprendre à enfanter. Ils sont vieux jeu.

— Un couvent. Dites-leur que vous souhaitez quitter la France, que ce pays vous répugne, que sais-je ! Inventez-vous une maladie incurable ! Ou non, j'ai mieux. Je connais un médecin qui est sorcier, il peut vous inventer une maladie et vous indiquer un voyage dans ce couvent prétendu réputé pour ses soins grâce à l'air pur d'Ecosse et à ses guérisseuses.

— Parfait, vous ferez cela.

— En échange, n'oubliez pas... marmonna l'homme en souriant, satisfait.

— Cinquante louis d'or, je sais.

*NDA : Environ 500 livres – En euro, cela fait à peu près 14 200 euros, si je ne me trompe pas... C'est une grande somme*

— Donc, rendez-vous samedi chez vous, reprit-il. Je connais bien votre père, nous étions tous les deux dragons à l'époque, je négocierais avec lui pour qu'il voit mon médecin. Quitte à jeter un petit sortilège à l'autre spécialiste pour qu'il soit incapable de vous aider dans votre maladie...

  Elisabeth hocha la tête. L'homme fit un signe de tête respectueux et tourna les talons avant de quitter le bosquet où ils s'étaient retrouvés. La brune passa la main dans ses cheveux avec douceur afin de vérifier si le vent ne les avait pas décoiffé, puis se dirigea tranquillement vers le château. Autant profiter de la soirée, non ? Son père devait se trouver quelque part dans la foule, mais... Tant pis ! Elle était censée être partie le jour-même dans un carrosse l'envoyant chez elle, en Aquitaine, pour retrouver sa famille et son cousin éloigné de dix ans son aîné pour qu'ils se marient là-bas. Un programme qui ne plaisait pas du tout à la brune... Qui rêvait plutôt de s'enfuir bien loin de cette famille qu'elle n'appréciait pas.

  La brune rentra à nouveau dans le salon de Diane où l'on dansait. D'habitude était installé là un billard, que l'on avait ôté pour permettre à tous les courtisans de pratiquer le menuet, le lansquenet et plusieurs autres danses à la mode. D'autres nobles restaient assis dans un coin de la pièce, à observer les danseurs et à profiter des boissons qui coulaient à flot. Le buffet permettait également de se servir en nourriture, au plus grand plaisir des courtisans.

  Elisabeth attrapa une coupe de champagne et posa le regard sur son groupe d'amis. Il ne fallait pas qu'ils la voient, sans quoi ils diraient à son père qu'elle était encore à la Cour... Elle n'aurait qu'à prendre un carrosse au relais de poste à Versailles le lendemain contre quelques pièces pour rattraper son véhicule. Le cocher l'attendait non loin de Paris, à une vingtaine de minutes à peine du palais.
La brune profita de la soirée, errant entre les nombreux groupes, puis quitta le bal pour se rendre dans sa chambre, quelques couloirs plus loin. Là, elle s'enferma, et ne prit même pas le temps d'enlever sa robe pour s'effondrer sur son lit, épuisée.


  Après maintes complications, Elisabeth était arrivée à Poudlard. Un grand château, éclairé de toutes parts, magnifique. Magnifique palais, empli d'espoir pour elle.

— I... I don't speak english, parvint-elle à bégayer au professeur qui l'entraînait vers l'entrée. 

— Ce n'est pas grave, répondit l'autre en français. Vous apprendrez ici-même, nous avons des classes spéciales pour ces cas-là.

  Elisabeth acquiesça, rassurée. On la fit rentrer dans le château, puis dans le bureau de la directrice, Elizabeth Burk. La responsable de l'école était grande, imposante, rousse avec quelques mèches grisonnantes et au visage marqué de rides. A peine Elisabeth fut-elle rentrée que la vieillarde lâcha :

— Elisabeth d'Artes, french, mudblood. 

  Elisabeth fronça les sourcils. French voulait dire... Française. Mais "Mudblood" ? Le professeur à ses côtés se racla la gorge et dit en anglais :

— Madame la directrice, Elisabeth ne parle pas anglais. Elle a besoin d'aide pour contrôler sa magie, on raconte qu'elle a eu de graves accidents à Versailles.

— Versailles ? s'apostropha la directrice. Elle vient d'un endroit pourri, où l'on brûle les sorciers ! Et c'est une sang-de-bourbe. Pourquoi n'est-elle pas allée à Beauxbâtons ?

— Mon camarade Julius n'a pas réussi à l'y faire entrer, on la refusait à cause de son âge avancé.

— Donc on utilise Poudlard comme un... Un...

  La vieillarde s'énervait jusqu'à en perdre ses mots. Après quelques minutes de négociation, le professeur obtint enfin le droit de laisser Elisabeth rester à Poudlard, et donc de passer sous le Choixpeau Magique. Celui-ci donnait à quiconque une maison, pour ensuite rejoindre les cours et avoir le dortoir correspondant à celle-ci.

— Hum... Rusée, courageuse, surtout courageuse à vrai dire... Loyale ? Non, non, pas forcément. Tu es maligne, hum... GRYFFONDOR !

  Le professeur ôta le Choixpeau de la tête de la jeune femme. La directrice cracha, peu aimable :

— Une sang-de-bourbe à Gryffondor, cette maison n'accueille que ça ! Personne ne veut d'eux ailleurs, de toute façon, cette pourriture ! 

  Elisabeth jeta un regard paniqué à son seul allié, qui la prit par le bras pour faire une révérence et l'entraîner dans les couloirs du château. La brune courait presque à ses côtés pour rester à son niveau, son chignon se lâchant pour laisser ses cheveux châtain lisses tomber dans son dos. Ses talons claquaient contre le sol du château ; les quelques portraits se réveillaient malgré l'heure tardive pour contempler la nouvelle venue.

— Je suis désolé, lança-t-il en français. Cette femme est détestable, mais il y a d'autres choses intéressantes ici, vous verrez. Je vous aiderai à apprendre l'anglais, à apprendre aussi la magie et à rattraper votre retard. Vous allez avoir des cours intensifs, cela ne vous dérange pas ?

— Tout ce que je demande, c'est d'apprendre à contrôler ma magie. Et apprendre l'anglais m'intéresse aussi, répondit la jeune femme.  

— Parfait. Je vous présenterai également mes collègues qui se fichent de la pureté du sang, pas comme cette... Cette aimable directrice, se rattrapa l'homme en faisant une grimace.

— En quoi la pureté du sang est importante ?

  Le professeur soupira. Cette jeune femme n'avait jamais côtoyé d'autres sorciers, il était normal qu'elle s'interroge. 

— Certains sorciers pensent que la qualité du magicien dépend de son sang. Ce qui est, à mon avis, totalement faux. Vous êtes née-moldue, mais vous arriverez très bien à vous en sortir, tout autant qu'un sang-pur. L'éducation est juste différente. 

— Vous pensez donc que je ne suis pas un cas désespéré ?

  L'homme rit, amusé. 

— Non, absolument pas. Vous vous en sortirez, croyez en vous.

  L'éducation d'Elisabeth fut complexe.
Les nés-moldus n'étaient pas bien vu en 1682, et ce malgré tous les sang-de-bourbe élèves à Poudlard. La directrice lui faisait vivre une vie d'enfer, mais son allié professeur l'aidait et la prenait bien souvent en retenue pour qu'il l'aide à parler mieux anglais et surtout à maîtriser sa magie.
En France, la famille de la jeune femme commençait à trouver le temps long. Ils envoyaient des lettres dans un petit village non loin de Pré-au-lard, qui les faisait passer à l'école. Elisabeth répondait qu'elle se sentait toujours souffrante, mais ses parents s'en fichaient : il lui faudrait bientôt rentrer pour qu'elle se marie !

 Elisabeth maîtrisait de plus en plus la magie. En plus, elle se rapprochait d'un beau sorcier, assez timide et réservé, comme elle. On le nommait Amadeus Potter...

  Lorsque la brune eut dix-huit ans, elle quitta enfin l'école. Au lieu de retourner en France, on la fit passer pour morte dans son prétendu couvent, afin qu'elle parte se marier avec son cher Amadeus quelque part en Angleterre. Elle continua ses études pour améliorer sa magie, et passa l'équivalent des A.S.P.I.C à vingt-deux ans. 

  Son professeur préféré, devenu directeur par la suite, Vindictus Viridian, lui laissa même la place en tant que directrice de Poudlard, après qu'elle ait eu une carrière professorale d'exception en tant que professeure de potion. Elle excellait dans certaines branches de la magie, même si elle avait eu du retard au départ. 

  Tout était parfait. Même si la vie de sorcier était bien compliqué au XVIIe siècle... Surtout pour cohabiter avec les moldus, qui pensaient tous qu'ils étaient enfants du Diable. Alors que non ! Même Elisabeth, au départ, avait douté, trop obnubilée par ce que ses parents lui avaient appris. Mais désormais, avec son époux, son rôle de directrice et ses enfants eux-aussi sorciers, Elisabeth savait que sa nouvelle vie était bien plus heureuse que celle que ses parents lui vouaient.

  Pourtant, elle avait laissé beaucoup de choses à Versailles... Peut-être même une malédiction. 

. . . . . . . . . . . . . 

Coucou ! Alors qu'en avez-vous pensé ?

J'ai tenté de mêler les deux, avec le destin de cette jeune femme mariée à un Potter, j'espère que cela vous a plu ^^

Désolée d'ailleurs pour mon inactivité ici, je vais tenter de me remettre à l'écriture d'OS x)

Merci et bonne journée à tous ! 

Lysance


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top