Astéria Black - 𝑆𝑖𝑟𝑖𝑢𝑠 𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘
Ce jour-là, j'errais sans but dans le Manoir où j'étais enfermée depuis des mois. Je croyais que j'allais rester ici éternellement, avec Voldemort et les Malefoy pour simple compagnie. Drago, mon cousin, était gentil avec moi, tout comme Narcissa, mais ils étaient bien les seuls à l'être. Alors que j'allais rentrer dans la bibliothèque, mon endroit préféré dans cette maison, je me ravisais. Après tout, j'avais encore une partie de ce Manoir qui m'était interdite. J'en avais assez d'être enfermée dans la partie droite.
Je partis donc à pas de loup vers l'aile gauche, là où les bureaux de Lucius Malefoy et Voldemort se trouvaient. Peut-être y aurait-il une bibliothèque plus grande que celle où je passais mes journées ?
Je trouvais finalement la pièce que je cherchais. Les livres me faisaient de l'œil, mais je devais m'assurer que personne ne me trouverait là. Je fermais lentement la porte, priant pour qu'elle ne grince pas, puis cherchais une cachette en cas de problème. La première qui m'apparue fut la cheminée : pas le meilleur endroit pour rester propre, mais c'était le plus simple pour se cacher. J'attrapais donc un livre et me glissait dans un grand fauteuil. Mes yeux gris balayèrent la première page : un bouquin de magie noire ? Original. Après tout, il n'y avait pas de mal à enrichir ma culture générale.
Après une bonne heure de lecture, j'entendis des bruits dans le couloir, se rapprocher de la bibliothèque avec hâte. Je me levais sans attendre et me glissais dans la cheminée. J'escaladais les quelques pierres déboîtées, qui me permettaient de grimper pour qu'on ne me voit pas de l'extérieur. A mon plus grand étonnement, je vis un levier rouillé qu'il suffisait de tirer. Les pas disparurent. Sans attendre, je tirais sur le levier. Drago me disait souvent que ma curiosité me perdrait un jour, peut-être avait-il raison.
Le sol se découvrit sous moi, il y eut comme une bourrasque de vent qui me fit lâcher mes prises. Je retins avec difficulté un cri avant de chuter dans un long conduit. Je fermais les yeux, priant pour survivre.
~~
— Qui es-tu ? lança une voix masculine.
J'ouvris lentement les yeux. Je m'étais sentie tomber, puis j'avais touché un objet dont je ne pourrais citer le nom. J'avais transplané dans ce lieu, où se trouvait cet homme aux cheveux bouclés et bruns. Il me regardait, mi-amusé, mi-ébahi.
— Je suis Astéria, Astéria Black, murmurais-je, désarçonnée.
L'homme fronça les sourcils.
— Qui sont tes parents ?
— Je n'en sais rien, je ne les connais pas. J'ai grandi au Manoir Malefoy, avec Cissy et Monsieur Lucius.
Le brun resta pétrifié sur place. Il prit une profonde inspiration et dit d'une voix qui se voulait calme :
— Comment es-tu arrivée ici ?
— J'ai tiré sur un levier, expliquais-je en baissant la tête pour voir la suie couvrir mes vêtements. Je me cachais dans la cheminée, vu que je n'avais pas le droit de sortir de l'aile droite du Manoir.
— Je suis ravi de te rencontrer, lâcha-t-il en tendant la main vers moi. Je suis Sirius Black, enchanté.
Je fronçais les sourcils, étonnée. Black ? C'était le même nom de famille que moi... Sans réfléchir plus, je lui serrais la main.
— Comme nous sommes de la même famille, dit-il, ça te dirait de rester ici quelques temps ? Tu pourras te balader où tu veux dans la maison.
J'hésitais à peine. J'acquiesçais vivement, un sourire ravi aux lèvres de fuir enfin les Malefoy.
— Vous savez, Monsieur Sirius, j'ai croisé Voldemort. Il n'a pas de nez.
Sirius baissa la tête pour tenter de retenir un rire.
— Tu peux te balader où tu veux, je vais envoyer une lettre à un... ami.
L'homme quitta la pièce. Il revint deux secondes plus tard, se ravisant, et dit :
— M'autorises-tu à te jeter un sort ? C'est juste pour vérifier si tu es en bonne santé, inventa-t-il.
J'acquiesçais, naïve. Je sentis comme un frisson me parcourir le corps, alors qu'il blêmissait face aux lettres apparues au-dessus de ma tête.
— Que se passe-t-il ? questionnais-je, perdue.
— Rien, je vais envoyer ma lettre.
Sirius disparut. Je fis une moue dépitée, puis ouvrit la porte. Je me retrouvais dans un couloir vieilli, avec une moquette passée et du papier peint venu d'un autre temps. J'errais donc dans la maison, la découvrant : je m'y plaisais déjà. Cette demeure était mystérieuse, chaque salle était différente. J'avais envie de passer du temps dans chaque pièce pour chercher ce qui était étrange ou original. C'était bien mieux que le Manoir Malefoy !
Une heure après avoir commencé à me balader, j'entendis la voix de Sirius résonner dans la maison.
— Hum, Miss, descends s'il te plaît !
Je dévalais les escaliers à toute vitesse. Une seule porte était ouverte en bas, je rentrais donc dans la salle qui s'avérait être une cuisine. Sirius n'était pas seul, il y avait un autre homme, plus âgé, qui ressemblait à un grand-père.
— Astéria, je te présente le professeur Dumbledore.
Professeur ? Il devait être quelqu'un d'important. Je lui souris, puis tourna la tête vers Sirius, cherchant pourquoi il m'avait convoqué. Peut-être avait-il changé d'avis sur le fait que je puisse prendre des vacances ici ?
— Dites-moi, Miss, quel âge avez-vous ?
— J'ai treize ans, bientôt quatorze, dis-je.
— Cela concorde au niveau des dates... murmura le professeur en se tournant vers l'homme de ma famille. Sirius, connaissez-vous la mère ?
— Soirée arrosée, tout ça tout ça, lâcha Sirius en se grattant l'arrière du crâne d'un air embêté.
Je fronçais les sourcils, esquissant malgré moi un sourire amusé.
— Pourquoi parlez-vous de soirée arrosée ?
Je vous devance : oui, quelques fois, je suis un peu idiote. Ne jugez pas, s'il vous plaît !
— D'après le sortilège et ton âge, tu es ma fille, déclara Sirius, ne passant pas par quatre chemins.
— Quoi ? m'exclamais-je. C'est impossible !
Eh bien si, c'était possible. Sirius Black était mon père, à mon plus grand étonnement. J'avais grandi dans un orphelinat, mes pouvoirs s'étaient prononcés très tard. Puis, les Malefoy sont venus me chercher à l'âge de 11 ans et m'ont enfermé chez eux. Probablement pour faire de moi une arme... Je n'en sais pas trop à ce sujet.
En tout cas, quelques semaines plus tard, je m'étais considérablement rapprochée de mon père, ainsi que de mon parrain, Remus Lupin. On préparait déjà ma rentrée à Poudlard, en quatrième année. Je travaillais d'arrache-pied pour tenter de rattraper trois ans de cours, même si c'était impossible.
Mon père tentait de m'aider, mais le retour de Voldemort le préoccupait bien plus qu'il ne le montrait. J'avais beau tenté de le rassurer, du haut de mes quatorze ans, je n'avais pas beaucoup de poids face à une angoisse telle que celle qu'il avait à l'idée de perdre un de ses proches.
J'avais fait la connaissance d'Harry Potter, le filleul de Sirius, ainsi que ses amis et la famille Weasley. Juste avant la rentrée, je paniquais : après tout, j'allais aller dans une école dont j'ignorais beaucoup de choses, livrée à moi-même. Harry n'était même pas dans la même année que moi, comment allais-je m'en sortir ? J'étais née en 1981, j'étais un an plus jeune que lui.
— Eh, Astéria, ne panique pas, lança mon père. Tu t'en sortiras, regarde, tout le monde y est arrivé. Ce n'est qu'une école, et tu pourras me joindre en une journée à peine grâce à ton hibou.
Je posais le regard sur l'animal que mon père m'avait offert : c'était un magnifique hibou brun qui me permettrait de lui envoyer des lettres. Nous étions partis ensemble (lui caché grâce à la métamorphose, évidemment) faire du shopping, ce qui avait renfloué notre garde-robe à tous les deux. Mon style sage avait bien changé, j'étais désormais vêtue presque constamment d'une veste en cuir, d'un tee-shirt un peu trop grand rentré à moitié dans mon pantalon en jeans, avec des bottines à lacets. Remus m'avait dit que je ressemblais à mon père à son âge, ce qui m'avait fait sourire.
— Oui mais, si avec moi c'était différent ? Regarde, je suis la seule fille que tu connais à avoir été séquestré pendant trois ans dans l'aile est du Manoir Malefoy !
Sirius retint un rire. C'est vrai que vu comme ça...
— Très bien, et si je te promets qu'Harry sera là ?
— Il n'a pas le même âge que moi. Et puis, je reverrais Drago, il parlera sûrement de moi à ses parents.
Mon père soupira. Que répondre à ça ? Que Drago ne me ferait rien, bien qu'il n'en était pas sûr ? Finalement, il changea de sujet, optant pour la fuite. Je m'endormis après avoir discuté une heure avec lui, la tête sur son épaule. Dans mon enfance, j'avais toujours rêvé avoir une famille, peut-être que toutes ces nouvelles personnes pourraient la composer ?
Ma première année à Poudlard se passa excellemment bien : je réussis à rattraper une partie de mon retard, bien que Rogue adorait me mettre en retenue. Je suis la fille de Sirius Black, après tout... Mon nom avait d'ailleurs suscité bon nombre de rumeurs à Poudlard, que j'ignorais. Je m'étais faite une amie, Ginny Weasley, qui était à Gryffondor comme moi. Nous passions tout notre temps ensemble, à Poudlard mais aussi pendant les vacances.
Des mois plus tard, je m'étais bien intégré dans ma famille. Les Malefoy se faisaient tout petits, par peur de représailles par rapport à moi. Lors de la Bataille au Département des Mystères, Bellatrix jeta un sortilège mortel à mon père, que je réussis à protéger : il avait frôlé la mort, mais n'était pas parti dans l'autre monde, à ma plus grande joie. Voldemort réussit par la suite à faire tuer Dumbledore par le professeur de potions aux cheveux gras, Rogue. Puis, Hermione, Harry et Ron partirent Merlin-savait-où, dans une mission, alors que je restais enfermée avec mon père au Square Grimmaurd. Où aurais-je pu aller, de toute façon ? Poudlard était trop risqué, j'étais certes une sang pur, mais meilleure amie de la copine de Harry Potter et fille de Sirius Black.
La guerre fut remportée par nous, bien sûr, par l'Ordre du Phénix. J'ai cru remarqué que mon père était fort intéressé par Severus Rogue, enfin... Gardons ça pour nous, s'il apprend que je vous l'ai dit, je suis fichue. Je les ai vu s'embrasser lundi soir dans la bibliothèque, *cri de fan hystérique*. J'espère être témoin à leur mariage, quand même...
Quant à moi ? Vous me demandez si je suis amoureuse ?
Ah, çà... Folle amoureuse de mon reflet.
J'aurais pu vous répondre ça si je n'étais pas éprise du jeune Potter. Harry, le filleul de mon père. Cela aurait pu tomber sur n'importe qui, mais je suis tombée amoureuse de lui. Il avait toujours été là pour moi à Poudlard, réconfortée quand j'avais appris que ma star préférée était morte, réconfortée quand il avait vu que le garçon que j'aimais bien avait juré un amour éternel à sa copine, toujours Harry avait été là pour moi. Je n'osais pas parler de l'amour que je portais à Harry à mon père, pour des raisons évidentes.
Mais, quand mon Gryffondor préféré arriva au beau milieu de la Grande Salle où je me trouvais, après la mort de Mister-j'ai-pas-de-nez-et-je-cherche-quand-même-à-me-faire-respecter, pour m'embrasser, mon père dût se rendre à l'évidence : les deux personnes qu'ils préféraient sur Terre (avec Rogue et Remus) s'aimaient.
Dumbledore s'en serait retourné dans sa tombe.
Mais un cadavre n'est pas censé se retourner. Enfin je n'espère pas, sinon c'est flippant.
Voilà. En 2020, je suis mariée avec mon Bouffondor préféré. Le parrain de notre fils aîné est Ron, celui de notre fille est Drago, et celui de notre dernier fils est Rogue. Les marraines sont Hermione, Ginny et Luna.
Oh, et Ginny s'est mariée avec un célèbre joueur de Quidditch. Elle est heureuse pour Harry et moi !
Je me suis toujours demandé ce qu'il se serait passé si je n'avais pas tiré sur ce levier. J'aurais probablement raté les meilleures années de ma vie, et ne serait pas aussi heureuse que je le suis maintenant.
Je dirais que la moralité de mon histoire et que, si vous vous faites séquestrer, il faut chercher un levier.
Hormis si c'est un levier qui déclenche des lancements de bombes atomiques. Là, il faut faire attention.
Astéria Black-Potter.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top