" Alors Granger, que fais tu ici ? Tu viens chercher l'un de tes précieux bouquins, ou la raison de ta présence pourrait être autre, comme par exemple venir admirer l'une des plus belles personnes du château ?"

Je n'ai pas besoin de me retourner. Je ne connais que trop bien ce timbre de voix froid et dédaigneux.
Malefoy junior, crétin de fils de mangemort, vient de m'interpeller en plein milieu d'une librairie du chemin de traverse.
Évidemment, voyant que je ne lui répond pas, il se place face à moi et soutient mon regard de ces deux pupilles bleu ciel, que sa droiture fait paraître acier. J'adore et maudis ces pupilles, à cause de l'homme qui en avait de semblables, autrefois.

" Je t'ai posé une question, Hermione.
- J'ai le droit de ne pas y répondre, Drago."

Je fais mine de partir, mais il me retiens, et c'est là que je commence à haïr ce rayonnage vide d'autre présence humaine que moi et le petit prétentieux arrogant.
Je suis dos à une étagère, ses mains sont posées de chaque côté de ma tête et il me regarde encore plus intensément que tout à l'heure.
Je glisse le plus discrètement possible ma main droite jusqu'à la poche de ma robe qui renferme ma baguette, mais Malefoy l'attrape avant moi et la range dans un sac.
J'essaye tant bien que mal de la reprendre, mais ses bras puissants m'en empêchent.
Je me sens prise au piège, incapable de bouger, je crie aussi fort que je peux mais ma voix est bientôt étouffée par une main d'une blancheur irréelle.
Encore et toujours lui. Je lui mord la main, mais il ne recule pas.
Écœurée, je laisse tomber et cesse de me débattre. Il attend un peu avant de me lâcher mais ne recule pas pour autant.
Et c'est là qu'il me sort la plus grosse connerie qu'il ait jamais débitée.

" - Granger ?
- Malefoy ?
- Je t'aime."

Pensez vous. J'éclate d'un rire sonore, laissant le soin aux personnes présentes de se demander pourquoi une jeune femme rigole en plein milieu d'une bibliothèque sorcière.

" Malefoy, on t'a déjà dit que tu étais le plus gros menteur de ta famille sur trois générations ? Parce que si oui, je le confirme, et sinon, je te préviens.
- Hermione...
- Inutile de me déblatérer des conneries.
- Je voulais juste...
- Tais-toi. "

Et là, il fait un truc complètement dingue. Il m'embrasse. Et moi, comme une conne, je réponds à son baiser.
Il m'embrasse comme il n'a jamais dû embrasser quelqu'un, de cette manière passionnée et tendre à la fois, et j'entraperçois ce que Ronald ne m'a jamais fait ressentir vraiment : un amour tout ce qu'il y a de plus pur et simple. Et je sais que ce ne sera plus jamais comme avant...