Désolée
Oralie était venue à Havenfield. Elle voulait discuter avec sa fille, réfléchir avec elle et l'aider à avancer. Elle voulait aider le Cygne Noir, même si elle ne pouvait en faire partie. Et elle savait que pour les aider dans leur quête, leur lutte contre les Invisibles, ça n'était pas au Comité en tant que Conseillère qu'elle devait s'adresser.
Mais à Sophie. En tant que soutien et amie, n'ayant pas le droit d'agir en mère.
Elle se dirigea à travers les champs, vers la demeure en cristal et toqua à la porte.
Ce fût Grady qui vînt ouvrir, et il ne pût masquer son étonnement de voir une Conseillère seule venir chez lui.
« Conseillère Oralie ? Mais...
— Pas de « Conseillère » aujourd'hui, Lord Ruewen, répondît-elle en pointant ses cheveux, volontairement dépouillés de leur diadème, je ne suis pas ici au nom du Conseil mais pour moi-même.
— Comme vous voulez. Mais comment dois-je vous appeler alors ?
— Lady ira très bien. Je voulais parler à Sophie, c'est possible ?
— Bien sûr. Mais je tiens à vous avertir, elle est devenue extrêmement susceptible depuis le départ de Keefe, il y a deux semaines.
— C'est normal, elle tient beaucoup à lui. Toujours aucune nouvelle ?
— Non. »
Oralie détailla Grady, surprise. Il mentait, elle l'avait senti, mais elle n'était pas capable de dire pourquoi. Il avait des nouvelles, mais il ne les partageait pas.
Et il devait avoir une très bonne raison pour le faire, elle voyait à son regard qu'il ne pouvait se défaire de l'idée qu'elle était Conseillère. Et on ne ment pas au Conseil. Sauf si on considère que c'est une question de vie ou de mort.
L'Hypnotiseur acquiesça, comme s'il avait suivi le raisonnement d'Oralie.
« Oui, c'est une question de vie ou de mort, en tout cas pour lui. Il m'a interdit de dire quoi que ce soit, et je ne sais pas où il est. Ne dites rien à personne. Je ne sais rien. Noté, Lady Oralie ? »
Oralie hocha la tête, répondant qu'elle avait compris et qu'elle ne dirait rien. Mais tout au fond, indistinctement, elle savait qu'elle n'avait pas eu le choix.
Grady lui indiqua ensuite que Sophie se trouvait dans sa chambre à l'étage, tout en réitérant son conseil d'être délicate.
La Conseillère hocha la tête et se dirigea vers l'escalier, s'agrippant à la rampe comme à une bouée de sauvetage. Elle n'arrivait pas à réaliser que Grady l'avait hypnotisée. Certes elle avait demandé qu'il ne la traite pas en Conseillère mais elle ne s'était pas attendu à cette conséquence.
Alors qu'elle était à mi-chemin, elle l'entendît l'appeler. Il déclara qu'il était désolé, mais qu'il n'avait pas le choix, il devait protéger le petit, parce que le Conseil ne le laisserait jamais en paix et que Sophie se mettrait immanquablement en danger si elle savait. Et lui, Grady Ruewen, ne désirait ni l'un ni l'autre. Keefe lui avait formellement interdit de parler de lui. Et il réitéra son ordre de silence, appuyé par son pouvoir.
Oralie finît le trajet jusqu'à la chambre de sa fille deux fois plus vite. Le pouvoir de l'Hypnotiseur lui faisait vraiment peur.
En arrivant devant la porte, elle eût la surprise de se voir interdire l'entrée par Sandor.
« Sandor ? Je voudrais parler à Sophie, s'il te plaît.
— Elle ne veut voir personne. Elle m'a interdit de laisser entrer quiconque et, je cite, « surtout pas la Conseillère rose bonbon. » Je crois que c'est vous qu'elle désignait ainsi. Je m'en excuse, mais c'est de Mademoiselle Foster que je prends mes ordres.
— Elle m'en veut vraiment, murmura Oralie d'une voix soudain distante. »
Son visage s'était décomposé, une ombre noya son regard habituellement si clair, une tempête d'émotions négatives vînt secouer son esprit au point de faire perler des larmes entre ses cils pâles.
Elle s'appuya contre le mur opposé, tentant de reprendre le contrôle de ses nerfs, tremblant puissamment, son cœur battant à percer sa poitrine.
C'était si douloureux. Rien ne pouvait se comparer à cette peine immense, rien n'était si dur que d'être rejetée par son enfant aussi brutalement. Sophie faisait même mine d'oublier son nom, pour lui manifester sa colère.
Oralie se sentait pitoyable. S'effondrer ainsi sans raison, devant une porte qui lui restait fermée, c'était à la limite du ridicule. Elle était Conseillère, tout de même ! Mais elle ne pouvait rien faire contre la tempête qui l'agitait, malgré tout.
« Mademoiselle Foster ? Pouvez-vous venir s'il vous plaît ?
— Qu'est-ce qui y a, grommela Sophie en ouvrant la porte.
» Qu'est-ce qu'elle fait là, gronda-t-elle en voyant Oralie.
— Elle voulait vous parler, répondît Sandor, mais je lui ai refusé l'entrée, comme vous me l'avez demandé. Et après, elle s'est effondrée.
» Je ne sais pas ce qu'elle vous a fait, mais vous devriez peut-être l'écouter...
— Jamais de la vie.
— Pardonne-moi, Sophie, chuchota Oralie d'une voix brisée, si tu peux. Et sache que... T'avoir connue et t'avoir vue évoluer et grandir dans notre monde aura été une des plus grandes joies de ma vie. Adieu, Sophie... Que le monde sache reconnaître ta valeur. »
Sophie fronça les sourcils. Elle s'arracha un cil, nerveusement. La dernière phrase d'Oralie lui semblait terriblement suspecte, mais elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle sous-entendait.
L'Empathe hocha la tête, salua, puis tourna les talons, gagnant la sortie rapidement.
Quand elle eût sauté chez elle, elle s'effondra dans un sofa, laissant couler ses larmes de manière ininterrompue, tremblant.
Elle avait l'impression que son monde s'écroulait. De l'instant où Sophie avait découvert la vérité, l'Empathe avait su que plus rien ne serait jamais pareil. Mais elle ne s'était pas attendue à un rejet si définitif.
Puis lui revînt à la mémoire un commentaire de Bronte sur Sophie, après une session d'Instillation, quelques jours après. L'Ancien avait déclaré que la session ne s'était pas très bien passée, Sophie avait complètement perdu le contrôle de ses émotions et l'avait cloué au sol pendant plusieurs minutes, avant de finir par se reprendre. Elle s'était aussitôt excusée, confuse, avait utilisé l'autre aspect de son pouvoir pour l'apaiser, avant de fondre en larmes et de lâcher qu'elle n'en pouvait plus, entre Keefe dans le coma et une dispute sans précédent avec Fitz, ça devenait compliqué de rester calme.
Le Mentor avait tenté de faire preuve de compréhension, lui avait demandé de venir près de lui. Il lui avait dit que ce n'était pas grave, qu'il ne pourrait sans doute pas être d'une grande aide, mais si elle avait besoin de parler il était prêt à écouter. De toutes façons, continuer les exercices ne serviraient à rien sauf à se blesser.
Sophie avait alors expliqué qu'elle avait découvert par hasard l'identité de sa mère biologique, qu'elle avait refusé de le dire à Fitz et que le jeune Vacker était alors entré dans l'une de ses crises de colère. Depuis, ils ne se parlaient plus.
Bronte avait pris la main de Sophie, lui avait souri avec douceur et l'avait encouragée à essayer de reprendre contact avec son ancien Apparenté, et ne pas se décourager. La blonde avait souri et serré le Conseiller dans ses bras, dans un transport de gratitude. Il avait été légèrement gêné, mais en racontant la scène aux autres membres du Conseil on sentait clairement qu'il avait étrangement apprécié ce moment.
Oralie, assise sur son sofa, gémît. C'était de sa faute si Sophie et Fitz s'étaient disputés.
C'était sa faute si Sophie se sentait si mal.
C'était indirectement sa faute si Keefe était parti. Elle aurait dû faire comprendre à Alina qu'elle n'agissait pas comme il fallait.
C'était sa faute si la vie était tellement compliquée pour sa fille. Elle aurait dû pouvoir changer son monde d'elle-même.
Au fond, c'était sa propre faute si elle souffrait tellement aujourd'hui. Elle aurait dû savoir et se préparer.
Ces pensées tourner en boucle dans sa tête, amplifiée, résonnant avec d'autres du même type.
Oralie sécha ses larmes, pleurer était inutile, elle aurait dû agir plutôt, pour réparer ses erreurs.
Elle se leva, se dirigea vers la porte, décidant de prendre un peu l'air. En s'avançant dehors, elle sourît. L'air pur d'Éternalia l'apaisa un peu. Mais les pensées sombres continuaient de tourner en arrière-plan.
Oralie eût soudain l'impression que quelqu'un lui martelait la tête sous un marteau gigantesque. Elle passa les mains sur ses tempes, se massant légèrement, tentant de faire passer ce mal de tête soudain. Sans résultat.
Elle ferma les yeux, éblouie par la luminosité des palais de cristal. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles, le chant des oiseaux l'assourdissait.
Puis soudain, tout devînt noir. Silencieux. Reposant. Elle serait bien restée dans cette obscurité chaleureuse.
Mais elle y était à peine entrée que des cris inquiets résonnèrent tout autour d'elle. Terik, qui passait dans la rue à ce moment-là, l'avait vue s'écrouler dans son jardin et s'était précipité pour l'empêcher de tomber directement contre le sol. Puis il avait appelé les autres Conseillers, inquiet.
Bronte fronça les sourcils, et demanda à Emery d'observer l'esprit d'Oralie.
« Je sais que c'est contraire à vos règles, Emery, mais faites-le quand même. S'il vous plaît. »
Le Télépathe hésita un moment mais finît par obtempérer. Il déposa ses doigts sur les tempes de leur camarade. Mais il se retira presque immédiatement.
« Je ne peux pas.
— Comment ça, fît Alina, un peu de volonté et...
— Je n'ai pas dit que je ne veux pas. Je ne peux pas. Littéralement. Je ne m'amuserai pas à me mettre en danger comme cela.
— Elle est brisée, gronda Bronte.
— Presque. Son esprit est extrêmement fragilisé. Au bord de la cassure, en réalité. Je ne comprends pas ce qui lui arrive, ni ce qui a provoqué cela...
— Je ne pensais pas que..., gémît Oralie, que ce serait si dur... »
Terik poussa un soupir de soulagement. Elle était consciente un minimum. Il devait être encore possible d'éviter la cassure complète de l'esprit de l'Empathe.
Bronte secoua la tête. On pourrait peut-être ralentir le processus, mais il était impossible de l'arrêter complètement.
À moins de guérir Oralie. De faire appel à Sophie.
Mais l'Instillateur se doutait bien que le Colibri ne serait pas enthousiaste.
Les autres Conseillers étaient parvenus à la conclusion que l'on devait appeler Mlle Foster à la rescousse pour sauver la Conseillère. Mais cette dernière secoua la tête, murmura de laisser Sophie tranquille, ce n'était pas la peine de l'embêter. Puis elle demanda à ce que les autres s'en aillent, tous.
Les Conseillers partirent alors, sauf Bronte, qui tenait à discuter un tant soit peu avec elle. Après avoir vérifié qu'ils étaient bien tous éloignés, il prît la parole.
« C'est vous, n'est-ce pas ?
— Pardon ? De quoi parlez-vous ?
— Sa mère. Je me trompe ?
— Non... Mais s'il vous plaît... Ne dites rien.
— Je n'en voit pas l'intérêt. Elle a besoin de vrais soutiens au Conseil.
— Je ne sers plus à grand-chose, maintenant... Et elle ne voudra jamais m'aider, elle me déteste, et c'est normal. En faisant ça, je l'ai condamnée à...
— Arrêtez vos bêtises, Oralie. Vous l'avez toujours soutenue, même quand nous étions tous contre elle. Vous avez toujours été là pour elle, à faire le meilleur pour améliorer sa vie. Elle n'a pas vu vos combats, elle ne sait pas. Moi je sais, et je vous dis que vous n'avez pas à culpabiliser. Ne vous laissez pas abattre, Oralie, elle a encore besoin de vous.
— Même si je m'apaise aujourd'hui, je suis condamnée, Bronte. La fracture est trop grande. Je voudrais juste la revoir... Une dernière fois, lui dire comme je l'admire...
— Vous la verrez alors. Je vous en fait le serment. »
Oralie sourît puis salua son collègue, qui se leva.
À la porte, il se retourna vers elle.
Et ce ne sera pas la dernière fois, c'est promis.
************
Le lendemain après-midi.
Bronte avait hélé Sophie pour lui demander de venir à Éternalia le plus vite possible.
Quand elle frappa à la porte du Conseiller, la Télépathe s'arracha un cil, nerveuse. Elle se demandait ce qui pouvait bien pousser Bronte à la convoquer ainsi, personnellement.
L'Instillateur lui ouvrît, un air préoccupé sur le visage.
« Conseiller ? Que se passe-t-il ?
— Oralie a besoin de vous, Mademoiselle Foster. Venez avec moi. »
Ils se dirigèrent vers le château de l'Empathe, tandis que Bronte expliquait que l'esprit de cette dernière était au bord de la destruction depuis la veille, mais devait sans doute être fragilisé depuis longtemps.
Le visage de Sophie était fermé, dur. Elle aurait voulu dire qu'elle n'en avait rien à faire, mais elle sentait bien qu'elle n'avait pas vraiment le choix, Bronte allait lui demander de soigner sa mère biologique et comme il était Conseiller, elle serait obligée d'obéir.
Elle donna un coup de pied dans le sol, agacée. Elle n'avait aucune envie d'aider cette traîtresse menteuse qui lui servait de mère.
« Je sais que vous lui en voulez énormément, mais sachez qu'elle a toujours fait le maximum pour améliorer votre situation, déclara Bronte à mi-voix, elle s'est donnée corps et âme. Même quand elle était seule à se battre face à nous tous, elle cherchait tous les arguments pour nous convaincre, pour nous faire accepter votre existence, votre puissance, votre point de vue. Elle était toujours extrêmement dévouée à votre cause, et elle pleurait sincèrement vos malheurs.
» Quand nous vous avons cru morte avec M. Dizznee, elle a vraiment souffert, vous savez ?
» Vous pouvez lui en vouloir, mais ne la traitez pas de traîtresse ou quelque chose de ce genre.
— Vous lisez mes pensées, grommela Sophie, ou comment faites-vous pour savoir que c'est exactement le qualificatif que je lui donne ?
— À force, je vous connais un peu, Mademoiselle Foster. Aussi, je me doute que vous croyez que je vais vous demander de la guérir. J'apprécierais beaucoup que vous le fassiez, mais je ne vous y obligerai pas. Hier, elle a juste demandé à vous voir une dernière fois, et je le lui ai promis.
— Elle est vraiment condamnée, alors, murmura Sophie d'une voix blanche, soudain effrayée.
— Oui. Ce n'est qu'une question de jours. Mais...
— C'est ma faute, murmura-t-elle en s'arrachant un cil, c'est parce que j'ai refusé de lui parler hier, j'ai tout déclenché...
— Mademoiselle Foster, s'il vous plaît. Ne dites pas des phrases de ce genre. Rien n'est réellement définitif avec vous, mais nous ne pouvons pas vous perdre.
— Vous avez raison, Conseiller. Je ne dois pas me laisser emporter. »
Bronte hocha la tête. Ils étaient arrivés devant la demeure d'Oralie, et il poussa la porte de cristal avec un soupir. Au moins, Sophie n'était plus aussi hostile.
Il guida la jeune fille dans le palais, jusqu'à un salon confortable et discret, à l'opposée de l'entrée, différent de celui où avait eu lieu la révélation. La Conseillère était allongée sur un sofa, les yeux fermés. Elle semblait endormie, mais sa respiration hachée, les tremblements de ses membres et l'agitation générale qui semblait être installée en elle.
« Oralie ? Sophie est là. »
À peine eût-elle entendu la phrase que la Conseillère se redressa, ramenant une mèche derrière ses oreilles. Elle ouvrît les yeux et sourît à sa fille, lui faisant signe de venir s'asseoir auprès d'elle.
La Télépathe hésita un instant puis s'approcha, et s'installa au bout du divan. Elle évitait soigneusement le regard de l'adulte, intimidée.
Bronte salua les deux femmes puis se dirigea vers la sortie, sachant pertinemment que le reste ne dépendait plus de lui.
Sophie, quant à elle, regretta immédiatement son départ. Elle avait eu l'impression que son Mentor d'Instillation lui servirait de garde-fou, l'empêchant de se noyer dans ses émotions. Maintenant, elle avait peur d'exploser de colère et de blesser Oralie, alors qu'à présent elle ne voulait plus que la sauver. L'Empathe avait l'air si faible...
« Je suis désolée, murmura la Télépathe, je suis une mauvaise fille, je vous hais simplement pour avoir caché une vérité, alors que vous avez toujours tout fait pour m'aider, et parce que malgré votre position vous aviez besoin du Colibri pour changer votre monde.
— Ne t'inquiètes pas, Sophie, je ne t'en veux pas. Être au centre du projet du Cygne Noir te rend la vie extrêmement difficile, il est normal d'en vouloir à ceux qui ont permis la réalisation de ce projet. Mais... Je veux juste t'aider. Tu es ma fille, malgré tout, je te considère et t'aime comme telle. »
Sophie hocha la tête. Sa colère trop longue avait enfin été apaisée, en quelques phrases, en un échange si simple.
Mais soudain, Oralie saisît sa tête à deux mains, ayant soudain l'impression qu'on lui martelait le crâne.
Les yeux hermétiquement fermés, elle gémît de douleur. Une simple pensée, minuscule et cachée derrière ses phrases de paix, avait attaqué encore les larges brèches ouvertes dans son esprit.
Elle s'effondra sur le sofa, détruite, abandonnant finalement le combat.
Sophie bondît sur ses pieds, horrifiée. Elle sentît des larmes commencer à couler sur ses joues. Non ! Non, non ! Ça ne pouvait pas se passer comme ça, ça ne pouvait pas terminer ainsi !
Elle tomba à genoux, saisissant les mains d'Oralie dans une supplication désespérée, la voix brisée de sanglots.
« S'il vous plaît, Oralie, non ! Battez-vous, je vous en supplie, vous ne pouvez pas nous laisser ! S'il vous plaît, vous pouvez lutter, je le sais ! Je vais vous sauver, mais j'ai besoin de vous, s'il vous plaît, restez avec moi, écoutez-moi. Ça va aller. Mais j'ai besoin que vous mainteniez comme vous pouvez les morceaux de votre esprit, sinon ils me blessent... »
Elle arrêta de parler, posant les doigts sur les tempes de sa mère, tremblant d'appréhension. Elle était seule. Terriblement seule. Mais elle devait le faire.
Elle s'aventura dans l'esprit détruit de l'Empathe, se faufilant à travers les bouts de souvenirs qui volaient dans tous les sens, dans le noir et le froid, cherchant avec détermination la lumière, le foyer qui lui permettrait de tout réparer. Quand elle l'eût trouvé, elle poussa un soupir de soulagement, et commença à envoyer des émotions positives, des ondes de joie, d'espoir, de paix, de soulagement.
Elle vît la lumière grandir, elle sentît l'esprit d'Oralie se réchauffer doucement, s'éclaircir au fur et à mesure.
Au bout d'un temps indéfinissable, Sophie sût qu'elle avait réussi, elle se dirigea vers la sortie en douceur et réintégra son propre corps, avant d'ouvrir les yeux.
Elle croisa le regard bienveillant et chaleureux de sa mère biologique.
Sophie se rassît sur le sofa, et quand Oralie vînt la prendre dans une étreinte reconnaissante, elle se blottît contre sa mère biologique en souriant.
Elles étaient toutes les deux enfin à nouveau en paix et prêtes à changer leur monde pour le mieux.
************
3060 Mots.
Et ça continue... Manifestement, je ne peux pas écrire de moi-même un truc joyeux sur GDCP. J'y arrive pas. Même "Amis" avait un ton de déprime...
Mais enfin, au moins, ça termine bien.
Je suis vraiment contente de l'avoir enfin terminé ! Je l'ai commencé en août, et je l'ai fini hier soir. Ce qui fait deux mois d'écriture...
En vrai, je l'aime beaucoup, même si j'ai légèrement non-respecté le caractère de Bronte.
Et vous ? Quand pensez-vous ?
Bises,
Jeanne.
(07/10/2021)
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