Ma vie de pomm(é)e [Drapple]
Vous vous êtes déjà demandé ce que ça faisait d’être une pomme ? Bien évidemment, non. Tout comme les pommes ne se sont jamais demandé ce que ça faisait d’être un humain.
Pourtant, j’ai rencontré un humain qui m’a comprise, choyée et dorlotée avec amour durant plusieurs années. Notre amour était le fruit d’une ressemblance hors du commun. Cette relation nous filait la pêche ! (la pêche le fruit, pas la pêche aux poissons, sinon ça serait bizarre, non ?) Chaque soir, avant de nous endormir, nous nous racontions notre journée. Il était sans cesse aux petits oignons avec moi. Quand il me disait “je t’aime”, ce n’était pas des salades. Parfois, il me prenait dans sa main et chatouillait ma peau délicate de ses lèvres fines. Un amour sucré nous unissait. Je savais ce qu’il ressentait à chaque instant, et mes pensées n’avaient pas le moindre secret pour lui.
Un beau jour, il a débarqué dans notre chambre d’un pas plus lourd qu'une pastèque, desserrant sa cravate aussi nerveusement qu'un kiwi. Il m’a prise dans sa main douce comme la peau d'un brugnon et m’a caressé tristement avant de m’emmener dans une salle du château. Il m’a embrassé au point de me croquer, puis, tout en murmurant “Je suis désolé, ma belle, mais les carottes sont cuites”, il m’a lâchement abandonnée dans le noir, moi, sa douce pomme amoureuse, sa compagne fidèle, son âme sœur !
Cet humain, il s’appelait Malfoy, Drago Malfoy.
J'ai rencontré ce beau garçon plein de vitamines alors que je n’étais qu’une jeune pomme à peine mûre. J’étais belle, ronde, luisante, juteuse, charnue, la peau d’un blond platine sublime, avec des formes là où il en faut, bref, le fruit défendu à faire tomber dans les pommes n’importe qui. Mais moi, évidemment, je me trouvais banane et je n'avais pas une cacahuète. Malheureusement, j’avais un gros défaut : j’étais timide. Lorsque les autres pommes me bousculaient pour des prunes, je n’osais pas répliquer. Certains fruits me traitaient de banane, d’autres me lançaient des insultes en pleine poire, quelques-uns me huaient dès que j’osais ramener ma fraise. On peut dire que j’avais vraiment la cerise.
C’est un jour, alors que je poireautais dans la corbeille à fruits en me lamentant sur mon sort, qu’il est apparu. Ses cheveux plus blonds qu'un citron soigneusement plaqués en arrière dégageaient son visage au teint jus de coco. A chaque pas, il semblait prendre un peu plus le melon. Il jeta un coup d'œil à la corbeille et son regard tomba sur moi. Ses yeux gris plus glacials que les glaçons du congélateur me réchauffèrent étrangement la chair. Je rougis comme une tomate tandis qu’il s’approchait et se plantait devant la corbeille. Les autres se mirent à se bousculer pour attirer son attention. Je me terrai au fond mais il me dévorait déjà du regard. Il tendit sa main et m’extirpa délicatement de la mêlée pour me porter à hauteur de ce regard qui me paralysa. Mon petit coeur d'artichaut se mit à battre à toute vitesse et je devins une statue de sel.
- C’est la fin des haricots ! crièrent les autres fruits en chœur. Il faut vraiment être une courge pour préférer cette pomme à la noix à notre sublime beauté !
- Mêlez vous de vos oignons ! En plus, moi au moins, je ne suis pas pourrie de l'intérieur ! répliquai-je courageusement - je suis timide, ne l’oubliez pas.
Un concert de protestations retentit, mais j'étais assez mûre pour ne pas répliquer. De plus, le garçon me faisait tourner entre ses doigts. S’estimant sûrement satisfait par mon apparence - je ne comprenais pas, je ne suis qu’une pomme banane… euh, banale -, il fit referma son poing et je fus engloutie par le noir. Je me sentis ballottée pendant quelques instants, puis mon envie de gerblé disparut et la lumière revint. Le garçon m’avait posée sur un bureau et me parlait, mais mon attention entière était concentrée sur ses magnifiques cheveux de la couleur exacte de ma peau.
- Hé, la pomme, tu m’écoutes ?
Glande que j'étais, je n’avais rien entendu de ses paroles précédentes. En même temps, qu'il était chou avec ses joues gonflées comme des grenades ! Je tendis les oreilles - enfin, façon de parler pour une pomme.
- Je t’aime bien, tu sais, reprit le garçon. Tu es différente.
Il fronça les sourcils.
- Au fait, désolé, je ne me suis pas présenté ! Moi, je m’appelle Malfoy, Drago Malfoy. Et toi, c'est quoi ton prénom ?
J’essayai de lui faire comprendre que je n’en avais pas.
- Oh, c’est vrai, tu ne peux pas parler ! Je vais t'en donner un, d’accord ? Tu t'appelleras… Happy ! Apple, pomme d’api, je mélange les deux et ça fait Happy ! Tu as compris ?
Happy… Ça me plaisait ! Je roulais sur le côté pour lui montrer que j’aimais et d’un coup, il se fendit la poire et j'eu beaucoup plus la banane.
- Super ! Mais il faut que je te protège, sinon tu vas pourrir. Reste là, je vais demander à Maman de m’apprendre un sort pour que tu gardes ta jeunesse !
Il sortit en trombe de la pièce, plus pressé qu'une orange en retard. Vraiment, quel garçon adorable ! Je l’aimais beaucoup.
C’est ainsi qu’au fil de l’été, nous avons appris à nous connaître sans que mon apparence évolue d’un pépin. Il me partageait absolument tout, jusqu'à ses secrets les plus juteux. Vint le jour où il devait retourner à poux de lard - je n’ai pas tout compris sur ce fameux poux, mais apparemment, il apprend la magie aux sorciers comme Drago et cette année, c’est la troisième fois qu’il y retourne. Ses parents voulaient qu’il me laisse à la maison, mais je persuadai Drago de me cacher dans sa valise - une sorte de corbeille de fruits géante, qui peut se fermer, et qui sert à transporter les affaires des gens - ou dans sa poche - par tous les pommiers, qu’est-ce que j’aime cette invention ! C’est une espèce de corbeille à fruits portative fixée sur la deuxième peau des humains. Je me mets dedans, et hop ! le tour est joué ! Je peux accompagner Drago absolument partout !
Nous avons filé un amour doux et fruité pendant presque quatre ans. Je restais toujours avec Drago, le soutenant par la pensée lorsqu’il se prenait le chou avec ses adversaires comme “Saint Potter” ou lorsqu'il était triste et fermé comme une huître. Maintenant, je suis enfermée dans cette prison sombre à cause de l’amour de ma vie. J'exige un avocat !
Quelle vie de pomme… Être ou ne pas être ? Telle est la question.
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Hey, hey, hey !
Oui, j'ai utilisé des pommes pour la transition. Ba quoi, on reste dans le thème ! Oui, elles sont vertes et rouges alors que Happy est jaune. Mais j'ai pas trouvé d'emojis pomme jaune. Oui, cette histoire est partie en cacahuètes (miam !). Au moins on reste dans le thème de la nourriture.
Bon, cet OS a été écrit pour "1 défi, un jour" de lousaman, mais comme j'avais pas d'autre idée qu'une Drapple, je me suis dis : Autant la poster dans mon recueil d'OS !
J'espère que cette petite histoire un peu délirante vous a plue (fallait bien un truc un peu plus joyeux après "Le dernier Patronus").
Je sais pas vous, mais je trouve le fanart en média beaucoup trop mignon !
Bref, que dire d'autre ? Bonne journée ? Oui, c'est pas mal.
Prenez soin de vous.
Valnora
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