Semblables (Jelsa)

 Bonjour à tous ! Bien, du Jelsa, ça veut dire qu'il faut connaître le film "Les cinq Légendes". Et comme je ne facilite jamais la tâche, il faut que vous connaissiez aussi "La reine des neiges 2"... 

 Bonne lecture, et commentez bien !

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Elsa regardait au loin, vers Arendelle. Elle s'était installée sur une des collines de la Forêt Enchantée, avait construit sa propre cabane avec l'aide des habitants.

Mais malgré le fait qu'elle était chez elle, malgré la connaissance finalement trouvée de sa véritable nature, malgré la compagnie des esprits, l'amitié des habitants de la vallée, les sorties régulières pour rendre visite à Anna et Kristoff, la reine des neiges se sentait seule. Perpétuellement et terriblement seule.

Personne ne pouvait comprendre qui elle était. Ses peurs, ses doutes, ses craintes, ses joies avec ses pouvoirs, elle devait tout garder pour elle. Parce qu'il n'y avait personne qui soit comme elle, personne qui ait des pouvoirs. Personne qui puisse réellement comprendre et venir briser sa solitude.

Enfin, pas à sa connaissance...

Elsa poussa un soupir, chassa une mèche blanche de son visage et créa un petit oiseau de glace, qu'elle anima d'un souffle. En le voyant s'envoler, elle laissa échapper un sourire. S'amuser avec ses pouvoirs était une des rares choses qui lui faisaient oublier la solitude.

« C'est magnifique, votre Majesté, lança une voix inconnue, j'aimerais bien savoir faire !

— Qui est là, s'exclama la reine en se retournant, et pourquoi êtes-vous là ? »

Elle aperçût un jeune homme, les cheveux aussi blancs que les siens, les yeux bleus comme la glace, vêtu d'un simple pantalon de toile marron et d'une veste bleue avec des motifs de givre, un long bâton à la main. Il était déjà suffisamment étonnant qu'un inconnu ait pu s'introduire dans la Forêt, mais le plus surprenant était qu'il flottait à quelques mètres du sol.

Il rît en voyant son air surpris, pointa son bâton en avant et s'élança, faisant un looping, des toupies, démontrant son habileté en vol. La reine écarquilla les yeux, bouche bée, tandis que le garçon se posait délicatement sur le sol et s'inclinait devant elle.

« Tu peux voler, s'étonna-t-elle.

— Ce n'est pas la seule chose que je peux faire, répondît-il en tendant la main et en faisant apparaître des flocons.

— Tu es comme moi ? Comment c'est possible, s'exclama-t-elle, émerveillée.

— Non, pas comme vous. Je ne suis pas un esprit. Je suis une légende. Mon nom est Jack Frost.

» Mais oui, j'ai des pouvoirs semblables aux vôtres, Dame Elsa d'Arendelle, ancienne reine et cinquième esprit de la Forêt Enchantée.

— Comment sais-tu cela, s'exclama-t-elle en reculant comme s'il la menaçait.

— La rivière chante pour qui sait écouter. J'ai su ne pas me noyer dans le passé car je ne cherchais pas le mien mais seulement l'histoire.

— Tu connais Athohallan ?

— Bien sûr, c'est la maison que j'ai choisie.

— Comment ça ?

— Viens. »

Il tendît la main à Elsa, qui nota avec surprise qu'il l'avait tutoyée pour la première fois. Elle saisît la paume du garçon, retînt un sursaut quand il décolla, filant vers le Nord, lui ordonnant de ne pas avoir peur.

Les deux traversèrent le ciel comme deux étoiles filantes, droit vers le glacier de mémoire.

Quand ils arrivèrent, ils dépassèrent l'entrée par laquelle Elsa s'était aventurée lors de son voyage à la recherche d'elle-même. Jack la guida vers le sommet du glacier, et l'invita à entrer dans une cavité de glace, un sourire sur les lèvres.

La jeune femme étouffa un cri de surprise. L'intérieur était aménagé comme une merveilleuse demeure, avec un mobilier de bois sombre décoré de givre, une table, des chaises, des bibliothèques chargées de livres. Au fond de la salle, on devinait un passage vers d'autres pièces.

Cet endroit était tellement accueillant, lui parlait tellement...

« Comment as-tu fait, murmura-tu-elle, émerveillée.

— Je ne l'ai pas fait seul. J'ai utilisé mes pouvoirs pour aménager les cavités du glacier en espaces habitables, Nord m'a aidé pour la fabrication des meubles, Bunny a travaillé avec moi à l'aménagement, Sable a réfléchi pour l'éclairage et Toothiana a approvisionné mes collections de livres. Rien n'est impossible avec des amis !

— Depuis combien de temps vis-tu ici ? Et c'est qui tes amis ?

— Doucement. Je vis ici depuis à peu près un an, avant je squattais chez Nord.

— Un an ? Mais alors tu étais déjà là quand j'ai découvert...

— Oui. Je venais de m'installer. Mais je n'ai fait que vous apercevoir de loin, ce jour-là. Depuis, Athohallan m'a parlé de vous et de votre histoire, et j'ai été curieux de vous rencontrer.

— Depuis combien de temps m'observes-tu comme ça ?

— Deux mois je crois. Le temps n'a pas beaucoup de sens pour moi, mais ça ne doit pas être loin du compte.

— Et tu n'as jamais parlé ?

— Jamais. Mais les esprits savaient que j'étais là. Je me taisais parce que je ne voulais pas déranger et parce que votre maîtrise de vos pouvoirs m'impressionnait. Mais aujourd'hui, je n'ai pas pu retenir mon exclamation d'admiration. Votre oiseau était vraiment merveilleux.

— Merci... Alors, tes amis ?

— Ce sont quatre légendes. Avec eux, je me suis battu contre Pitch le croquemitaine pour protéger les rêves des enfants. Nous sommes leurs gardiens, et nous sommes liés à eux par notre vie. Nord, le père Noël, Sable, le marchand de sable, Bunny, le lapin de Pâques et Toothiana, la fée des dents. Et moi, Jack Frost, elfe de l'hiver.

» Les autres Légendes m'ont appris à être qui je suis, et ce sont ma famille.

— Je peux les rencontrer ? Ils ont des pouvoirs ?

— Bien sûr, comme vous et moi. Mais vous ne devez pas oublier que le plus grand est le pouvoir du rêve.

— C'est noté. Je me demandais... Pourquoi est-ce que tu me vouvoies ? Et pourquoi m'as-tu tutoyée quand tu m'as invitée à te suivre jusqu'ici ? »

Jack ne répondît pas. Il avait pris dans ses mains une figurine de glace, dont il caressa les bords de la main. Il observait l'image sculptée de Nord, passant ses doigts sur les sabres accrochés dans son dos.

Quelque part au fond de lui, il regrettait d'avoir emmené la Reine des Neiges dans sa demeure, de lui avoir montré sa vie. Elle posait tellement de questions... Elle était presque envahissante, face à la solitude dont il avait l'habitude.

Il jeta la figurine au sol, où elle éclata en dizaines de paillettes argentés, ouvrant un passage dans le sol, où il s'engagea immédiatement.

Elsa le suivît, se demandant ce qu'il fabriquait.

Quand, au bout de quelques pas, elle arriva dans une magnifique rotonde largement éclairée par d'immenses verrières, au cœur de laquelle trônait un immense globe terrestre illuminé de dizaines de loupiotes, elle retînt un cri de surprise. C'était extraordinaire.

Quand elle se retourna, son regard tomba sur un immense homme doté d'une belle barbe, deux sabres accrochés dans son dos. Cet homme était tellement impressionnant que la Reine recula de plusieurs pas, effrayée.

Et ce n'était pas l'arrivée d'un lièvre bleu de taille humaine qui allait la rassurer.

« Ne vous inquiétez pas, votre Majesté. Nord et Bunny ne vous feront aucun mal. Ils sont effectivement impressionnants à voir, mais ils ne sont pas méchants.

— Tu pourrais peut-être l'appeler par son prénom, non ? Ou tu es trop timide pour ça, Jack, lança une jeune femme ailée qui venait d'apparaître dans le champ de vision d'Elsa.

— Eh ! Non, c'est pas de la timidité, c'est...

— Ça va, Jack, répondît la fée en souriant.

» Est-ce qu'on pourrait savoir ce qui a enfin décidé Jack à vous parler, Dame Elsa ? Ça fait quasiment trois mois qu'il arrête pas de parler de vous !

— Vraiment ? Comment cela se fait-il ?

— Notre Jack est un grand solitaire, sourît Nord, et il est resté fasciné d'apprendre qu'il y avait quelqu'un avec des pouvoirs semblables aux siens. »

Elsa aperçût alors un petit personnage intégralement doré, qui la regardait avec de grands yeux curieux. Au-dessus de sa tête apparurent des signes, d'abord un flocon, puis un cœur, un autre flocon et un point d'interrogation.

Jack soupira, secoua la tête, le regard rivé au sol.

« Non, Sable, je ne suis pas amoureux d'elle, je te l'ai déjà dit...

— Mais tu es de moins en moins crédible, s'exclama la fée des dents dans un éclat de rire.

— Moi, je maintiens que Sable a raison, lança le lièvre géant, même si tu refuses de l'envisager ! »

Jack ne répondît rien, décolla du sol et alla observer le globe, détaillant certaines places avec attention, manifestant son désir de mettre fin à la conversation.

Le père Noël rît, sourît à Elsa, lui proposant de visiter l'endroit. La jeune femme hocha la tête, mais elle gardait le regard fixé sur la silhouette du garçon, perché au sommet du monde miniature illuminé. Est-ce qu'il était possible que cet elfe solitaire soit réellement amoureux d'elle comme le suggérait ses amis.

Nord lui affirma que c'était bien possible, mais qu'elle n'avait pas besoin de se biler à ce propos. Puis il l'entraîna dans les couloirs, lui parlant de Jack et de son histoire, à la demande de la jeune femme.

************

Six mois plus tard.

Depuis leur rencontre, les deux magiciens de l'hiver s'étaient revus extrêmement souvent, presque tous les jours, tissant une amitié extrêmement solide, apprenant à se connaître, s'organisant des jeux et des concours avec leurs pouvoirs. Elsa et Jack étaient devenus extrêmement complices, il leur suffisait d'un regard pour se comprendre. Très vite, Jack avait appris à tutoyer Elsa et l'appeler par son prénom, même si elle avait dû se battre pour cela les premières semaines.

Elsa poussa un soupir. Perchée sur sa falaise, le regard fixé sur le soleil couchant, elle était à nouveau perdue dans ses pensées.

Depuis quelques temps, son cœur lui hurlait que l'amitié c'était bien, mais c'était trop peu. Depuis quelques temps, elle était amoureuse de son camarade. Jack... Jack Frost, elfe de l'hiver, la cinquième légende, son sauveur venu d'ailleurs pour faire passer la solitude, son camarade de jeu, son ami, son confident.

Mais elle avait tellement peur de tout gâcher si elle se déclarait. Bien sûr, chaque fois qu'elle croisait les autres légendes, Sable posait la même question, Bunny et Toothiana lançaient les mêmes taquineries. Mais la réponse du garçon restait toujours la même, de plus en plus agacée.

La veille, la même scène s'était encore répétée, mais cette fois, Jack s'était réellement énervé, leur réclamant d'arrêter de le harceler avec ça, c'était pas leurs affaires. Elsa avait senti comme une douleur insupportable dans la poitrine, quand Jack était reparti contempler ce globe qui le fascinait tant. Nord était intervenu, réprimandant les trois coupables, leur disant que c'était normal que Jack se soit énervé, il fallait arrêter de lui poser la même question tout le temps.

Puis, alors qu'Elsa s'était réfugiée dans une petite salle éloignée, jouant avec les anciens jouets qui envahissaient l'espace, il était venu la voir. Il lui avait dit de ne pas s'inquiéter, que Jack ne lui en voudrait pas et qu'il allait se calmer. Que, si ses réactions étaient si violentes, c'est parce qu'il savait que tout n'était pas si faux, mais qu'il avait peur de l'assumer. Si elle voulait que ça arrive, elle devrait faire le premier pas.

Jack a toujours eu peur de la responsabilité, mais il me dit « Ma Reine » en parlant de toi. Sauve-le, Elsa, toi seule en est capable.

Perchée sur sa falaise, dans la nuit qui tombait, la Reine des neiges fixait le ciel. Les dernières scènes tournaient sans arrêt dans sa tête. Aujourd'hui, il n'était pas venu.

Elle en avait souffert, même si elle s'obligeait à toujours lui laisser de l'espace quand il le voulait, il était solitaire volontairement.

Mais elle avait besoin de lui parler. Elle voulait tout lui dire, et elle savait qu'elle n'en aurait pas le courage si elle attendait.

Elsa porta les doigts à ses lèvres et siffla longuement. Au bout de ce sifflement, l'esprit de l'eau apparût devant elle, arrivé au galop. La Reine s'inclina devant lui, passant la main sur son cou.

Puis, quand il inclina la tête, elle grimpa sur son dos et il partît vers Athohallan, droit devant et rapidement.

Une fois arrivée, la jeune femme s'inclina devant son ami, avant de se lancer à l'assaut du glacier.

En arrivant en haut, devant la demeure de celui qu'elle aimait, elle prît son courage à deux mains et l'appela.

« Jack ? Tu es là ?

— Elsa ? Que fais-tu ici, s'étonna-t-il en sortant.

— Je voulais te voir... Te parler.

— Qu'est-ce qui y a ?

— Jack... J'ai peur d'abîmer notre relation, mais il faut que je te dise quelque chose. Je... Je t'aime.

— Pardon ? »

Elsa détourna le regard. Elle aurait tout donné pour ne pas voir la douleur dans son regard. Ça faisait tellement mal...

Elle recula d'un pas sur le chemin de neige, mais il la retînt par la main. Elle releva les yeux, aperçût son visage trempé de larmes silencieuses. Sans réfléchir, elle revînt vers lui, le pris dans ses bras, le berçant contre elle, doucement.

« Jack, oh, Jack, je suis tellement désolée. Je ne voulais pas te faire de peine, je ne voulais pas te voir pleurer, surtout pas, je voudrais tellement te voir heureux, c'est tout ce que je veux, pardonne-moi...

— Tu ne comprends pas, murmura-t-il, que ce n'est pas des larmes de tristesse ? Je ressens tellement d'émotions à la fois, c'est compliqué de les retenir. Mais je suis heureux, tellement heureux que j'ai mal, et j'ai peur de te blesser. Je t'aime, Elsa, mais... Je suis un lâche, et je n'ai jamais accepté de prendre le risque de l'assumer et te le dire. Depuis le début, j'ai peur de tout casser, mais depuis le début ils ont raison.

— Ce n'est pas grave, Jack. Ne pleure pas, ne souffre pas. On est juste nous deux, et on peut être heureux. Sans avoir à s'appesantir du passé. Tu veux bien essayer ?

— Avec plaisir ! »

Il s'éloigna un peu de son amoureuse, les yeux pleins d'étoiles.

Elsa sourît, se pencha sur lui, et réunît leurs deux sourires dans un baiser éclatant de clarté et de bonheur.

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 2306 Mots + la note de début.

J'ai mis un bout de temps à l'écrire, celui-là... Enfin pas à l'écrire, mais à l'imaginer. Il me trotte en tête je dirais depuis fin août, mais je ne l'écrivais pas, j'avais juste deux-trois morceaux de scène dans la tête.

 (Conscience : Tout le monde s'en fiche.
Moi : mais non, c'est juste que t'es pas cool... Qui s'en fiche ?
Conscience *lève la main très haut*
Moi * soupire*)

 Sinon, je pensais pas avoir fait autant de mots... Je crois que maintenant que je ship ce couple, je le ship à fond. Et dire qu'au début je le trouvais complètement inepte...

Et je trouve mon OS trop mignon même si y a un non-respect des Légendes, au moins de la Fée des dents...

 Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Vous avez aimé ? 

 Dites-moi tout !

 Bises,

 Jeanne.

 (14/10/2021)

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