Mais que font les Keepers à Paris ?! (GDCP x Miraculous)

 Bonjour et bienvenue dans mon nouvel OS (très long).

Il m'avait été suggéré par @1Coeurdemiel le 17 octobre 2020, dans un commentaire sur mon premier OS Miraculous. Je l'avais terminé le 9 décembre 2020.

Quelques petites règles pour que je me fasse pas trucider en commentaires pour non-respect des séries :

1) Les émotions humaines, c'est comme les pensées humaines : ça fait du bruit. Donc Stina et Keefe peuvent percevoir les émotions des humains sans contact.

2) Nathalie sait comment voyager dans les Cités Perdues, c'est un truc historique chez moi.

3) On est avant le tome 8,5 de GDCP. Et après le tome 8. Je considère que les expériences de Gisela ont échoué.

4) Prière de ne pas gueuler contre mes ships. Au programme : Stinex, évocation de Wylinh, Ladynoir, Papyura. Donc, vous êtes prévenus.

5) Juste pour prévenir : j'ai fait ma sadique avec mon personnage préféré, deux univers confondus.

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Sophie marchait de long en large dans sa chambre, nerveuse. Elle n'arrivait pas à comprendre comment elle en était arrivée là.

La situation était la pire qu'elle ait connue. Ses camarades de la Brigade Intrépide, Dex, Stina, Biana et Wylie avaient disparu les uns après les autres.

Les jumeaux s'étaient disputés, à propos du Flasheur si la Télépathe avait bien compris, avant de se volatiliser à leur tour.

Keefe et Fitz ne répondaient à aucune de ses sollicitations télépathiques depuis la veille. Et leurs transmetteurs semblaient en panne.

Perplexe, Sophie s'était tournée vers Marella et Maruca. Sans résultats : la Pyrokinésiste était demeurée introuvable, et la Psionipathe ne savait rien.

Le Colibri était désespérément seul. Impossible de joindre Forkle, pas de nouvelles de Tiergan, et Juline Dizznee était trop atterrée par la disparition de son aîné pour se montrer utile.

La seule piste qu'elle avait dénichée était bien faible : un morceau de papier trouvé à Choralmere deux jours plus tôt, où était dessiné un triangle doré, découpé en petits losanges. Clairement, Tam ou Linh essayait de donner un indice sur le lieu où ils étaient.

Problème : ça ne ressemblait à rien des Cités Perdues. Ça n'était pas non plus Ravagog, la capitale ogre, ou Loamnore, la capitale naine. Ça aurait pu être Gildingham, la capitale gobeline, mais Sandor lui avait certifié que ce n'était pas le cas.

La seule chose qui restait : les Cités Interdites. Mais elles étaient si vastes... et le dessin si imprécis. Pourtant, elle avait une impression de déjà-vu en le regardant.

Et quand elle comprit, un frisson glacé la parcourut.

« Paris, chuchota-t-elle.

—Que voulez-vous dire, questionna Sandor depuis la porte.

— Tam et Linh sont à Paris. C'est la Tour Eiffel, je ne vois que ça. Et puisque le dessin était à Choralmere...

—Ils n'y sont pas de leur plein gré, termina son garde du corps.

— Sandor, il faut absolument qu'on les aide !! Et je pense qu'ils sont tous ensemble.

— Mais les Invisibles ont abandonné leur base parisienne après votre évasion !

— Alors nous avons affaire à un autre méchant.

— C'est beaucoup trop dangereux. On ne peut pas y aller comme ça, tête baissée!

—Sandor, de toute façon, nous serons seuls. Tous mes amis ont disparu, sauf Maruca. Je ne peux que te proposer de l'emmener avec nous.

— Je serais plus rassuré si elle nous accompagnait, en effet. Son talent pourrait être utile.

—Je vais la chercher, et nous partons. Essaye de convaincre Grady, s'il te plaît.

— Je n'ai pas le choix... »

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À quelques centaines de milliers de kilomètres de là, à Paris, dans un sous-sol étrangement éclairé.

« Ouhou !! Y a quelqu'un ? C'est agaçant d'avoir personne à embêter !

— T'inquiètes, Stina, tu peux te lâcher. Ça me fera une occupation.

— Dex?! Une idée de comment on est arrivés ici?

— Aucune. Mais ça ressemble trop à ma précédente détention pour que je sois à l'aise.

— Ça va aller, Dexinator, répondit la jeune Empathe avec sarcasme.

—Eh! C'est moi l'inventeur de ce surnom, y a que moi qui l'utilise !

— KEEFE?!?!! Qui d'autre y a-t-il à ton avis, s'étranglèrent les deux autres.

— Moi, répondit une voix.

—FITZ?! Qu'est-ce que tu fais là, frérot ?

—Et toi Biana? Je suis pas génial au point de comprendre ce qui se passe...

—Mouais...

—Ne vous disputez pas vous deux, lança une voix sans appel. Tam, est-ce que tu accepterais de dissiper les ombres ? Je vais faire de la lumière.

— D'accord Wylie. Il faut bien s'entraider. »

Le Ténébreux écarta les ombres comme il put, tandis que le Flasheur convoquait un gigantesque orbe blanc brillant.

Tous se réunirent autour de la lumière. Ils se comptèrent, surpris de se trouver si nombreux. Tous les amis disparus de Sophie se tenaient là.

Marella, tripotant ses cheveux blonds, demanda si quelqu'un avait une idée du lieu où ils se trouvaient, de comment ils y étaient arrivés, et de qui les retenait là.

Tam répondit qu'il avait été enlevé après Linh. Et que celle-ci avait des indices.

L'Hydrokinésiste hocha la tête.

« J'étais avec Wylie quand ils ont débarqué. J'ai réussi à me cacher le temps d'envoyer un message à Tam, sur l'endroit où ils nous emmèneraient : nos ravisseurs ont parlé plusieurs fois de Paris.

— Oh non, gémit Dex, pas encore...

—Je dessine mal, et je ne l'avais jamais vue, mais j'ai dessiné la Tour Eiffel telle que je me l'imaginais. En partie grâce aux descriptions de Sophie et toi, Dex...

— Qu'as-tu fait de ce dessin, Mister Frangette ?!

— J'ai été le déposer à Choralmere. En espérant très fort que quelqu'un le trouve et comprenne, s'il m'arrivait malheur. Et j'ai eu l'idée de génie de voler au secours de ma jumelle.

— C'était pas très malin. Maintenant faut juste prier pour que la super-héroïne de service nous trouve, grommela Stina.

— Ça va Stina, je suis sûr qu'elle réussira à nous localiser. Sophie est pleine de ressources.

— Un point pour toi, le Technopathe.

—Biana, à ton tour : comment as-tu été enlevée, questionna Fitz.

—Je ne fausserai plus jamais compagnie à Woltzer, juré. J'étais sortie d'Everglen, sans lui. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais quelqu'un m'a mis un sac sur la tête, et m'a menottée. Je me suis évanouie, et quand je me suis réveillée, j'étais ici.

— Je dois reconnaître que pour une jolie princesse de conte de fées, vous vous êtes bien débattue. Et avec votre étrange pouvoir, vous avez bien failli nous échapper, lança une voix froide.

— Qui êtes-vous, s'exclama Marella, tendant ses mains enflammées.

— On m'appelle le Papillon. Mais vos ridicules petites flammes ne me brûleront pas, Mademoiselle. Je ne me précipite pas vers la lumière parce que c'est joli.

—Ça, je n'en suis pas persuadée, Monsieur. Après tout, vous voulez absolument ressusciter celle que vous appeliez « soleil ».

—Elle. N'est. Pas. Morte. Elle est simplement dans le coma. C'est compris, Mayura ?

—Bien Monsieur. »

Wylie se tourna vers la compagne de leur adversaire. Elle lui semblait étrangement plus dangereuse que le ravisseur lui-même. C'était clairement elle qui savait.

« Comment avez-vous su où nous trouver ? Pourquoi nous avoir enlevés?

— J'avais une amie qui pouvait voyager vers vos cités. Elle m'a appris.
Quant au pourquoi, ce n'est pas difficile : nous avons besoin de votre puissance pour attirer Ladybug et Chat Noir ici, afin de ressusciter la femme du Papillon.

—Et vous, vous êtes qui pour l'aider à faire n'importe quoi ?

—Sa secrétaire. Je suis payée pour l'aider. »

Keefe haussa les sourcils en voyant le Papillon se frapper le front du plat de la main. Il échangea un regard avec Stina qui lui confirma, d'un hochement de tête, qu'elle percevait la même chose que lui. Mensonge !

« Vous avez commis une erreur en nous enlevant, lança Biana, frondeuse.

— Ah oui? Et laquelle, la femme invisible ?

—Primo, si vous voulez que votre femme reste branchée à toutes les machines que vous lui avez fabriquées, vous feriez bien de m'attacher les mains, coupa Dex.

» Deuzio, Sophie va venir nous sauver. Et vous ne risquez pas d'avoir les armes pour la combattre.

—Euh du calme Dexinator. Elle a pas une maîtrise parfaite de son instillation.

—Bah. Avec vous deux, ça devrait aller, non?

—Plus ou moins, marmotta Fitz. »

Le Papillon les regardait avec perplexité. Ils se connaissaient tous, c'était même la raison de leurs enlèvements. Mais il y avait de nombreuses tensions sous-jacentes dans le groupe.

Il regardait celle qu'il avait surnommée « feu follet » avec attention. De tous, ce serait elle la plus utile. Il percevait une colère refoulée en elle, une envie de tout détruire qui affleurait sous une surface calme.

Il me faut l'agacer.

Le jeune homme aux cheveux noirs et à la mèche d'argent était lui aussi très intéressant. Si le Papillon avait bien compris, son pouvoir concernait les ombres.

Le feu et les ténèbres. Bonne pioche, Papillon.

Le jeune blond qui semblait le plus frondeur s'approcha du brun qui avait menacé de débrancher Émilie.

Dex sursauta lorsque il entendit Keefe lui demander à l'oreille s'il pourrait créer un augmenteur de talent.

« Pour Stina et moi. Je suis sûr qu'à deux Empathes optimisés par tes gadgets on trouverait un moyen de pression sur lui.

— Je peux essayer. Je préférerais ne pas devoir le faire cependant...Fitz, appela le Technopathe. »

Le Télépathe se tourna vers lui. En quelque murmures, Dex demanda s'il pouvait entendre les pensées de leurs ravisseurs. Son interlocuteur ayant acquiescé, le Technopathe établit rapidement un plan de bataille.

Fitz rassembla tout le monde d'un appel télépathique.

Mayura fronça les sourcils.

« Monsieur, ils manigancent quelque chose. Nous ferions mieux d'agir vite.

— J'attends l'émotion propice...

— Bien Monsieur. »

Mayura s'approcha de Dex, méfiante.

« Ta menace était sérieuse tout à l'heure ?

— Je peux le faire.

— Comptes-tu le faire ?

— Si cela s'avère nécessaire.

— Il vaut mieux que je t'empêche d'agir, alors ?

— Si vous voulez. »

Surprise par le calme du jeune homme, Mayura lui passa des menottes autour des poignets. Et elle chuchota une chose surprenante.

« Tu as l'air d'un petit ange, mais je sens que tu es dangereux. Je désapprouve les actes de mon patron, mais je ne trouve pas en moi la force de m'y opposer. Détourne-le de ses mauvais projets. Mais sans débrancher Émilie si possible, il en mourrait. »

Dex sentit immédiatement que les menottes étaient trop lâches lorsque Mayura s'éloigna.

Puis, les deux vilains partirent.

Dex fronça les sourcils. C'est beaucoup trop simple ! Et en même temps, cela correspondait à ce qu'il avait deviné.

Il appela ses amis, perplexe. Il ne trouvait pas d'explication au comportement de la jeune femme. Il les mit rapidement au courant de ce qui venait de se passer.

« Attends, je vais te détacher, lança Stina avec pragmatisme.

— Stina ?! Je ne m'attendais pas à une telle proposition de ta part...

— J'ai beau râler, je t'aime bien, Tête-à-claques.

— Ils t'ont tapé la tête en te capturant, ou bien tu es sous hypnose, Reine-Pimbêche?

— Je me disais juste qu'on ferait mieux de s'entraider si on veut sortir de là.

— Mais bien sûr... »

Keefe haussa un sourcil. Derrière les insultes, il détectait un regret. Et le sursaut de Dex quand Stina l'effleura pour lui ôter les menottes ne fit que confirmer son intuition. Il y a quelque chose entre ces deux-là. Et je compte bien les faire parler.

Linh jeta qu'elle s'ennuyait, conformément au plan du Technopathe. Wylie lui proposa de travailler leurs pouvoirs, pour passer le temps.

« Il faut que nous fassions quelque chose tous ensemble !

— Euh, Linhette, t'es gentille, mais je vois pas comment travailler mes ombres avec les rayons de Wylie.

— J'ai bien travaillé avec le feu de Marella, non? Tu peux le faire !

— Vu comme ça, sourit le Ténébreux. »

Linh liquéfia une partie de l'eau atmosphérique pour en faire un orbe de trente centimètres de diamètre. Wylie vint faire jouer la lumière sur l'orbe, créant un magnifique arc-en-ciel.

Tam, après un instant d'hésitation, rassembla les ombres autour de certains rayons du Flasheur. Les couleurs obscurcies augmentaient l'éclat de celles qui ne l'étaient pas, produisant un merveilleux spectacle lumineux.

Marella, à son tour, vint faire danser les flammes. La chaleur produite transformait l'eau de Linh en vapeur, dispersant plus encore les couleurs.

Le Télépathe, le Technopathe et les deux Empathes restaient en retrait, admirant le spectacle des éléments mêlés.

Dex récupéra les menottes que Stina lui avait ôtées, sortit des fils électriques de ses poches, farfouilla un peu, et finit par créer un appareil photo.

À cet instant, Linh sculpta dans l'eau une statue les représentant tous. Marella approcha ses mains, conférant une étrange aura aux statuettes de Linh. La lumière et les ombres donnaient une sensation de vie.

Dex captura la scène, fasciné de l'étendue des pouvoirs de ses amis. Il échangea un regard avec Stina.

Elle vint poser sa main sur l'appareil photo. Ce dernier grésilla, et un petit papier jaillit.

Sur le papier, la photo était développée. Mais toutes les ténèbres amassées autour des jeunes elfes étaient remplacées par des points de lumière.

« Comment as-tu fait ça ?

— J'ai essayé de photographier ton émotion. Et ça a marché...

— C'est magnifique. Tu peux vraiment faire énormément de choses!

— Merci Stina...

— Tu ne crois pas que ton Talent ait de la valeur n'est-ce pas ?

— Je n'aide pas, je suis inutile en combat, je peux à la rigueur servir à apitoyer l'adversaire...mais le talent de Technopathe est inutile. Je peux faire exploser des trucs, mais pour ce que ça sert...Non, je ne sers à rien.

— Dex! Bien sûr que si, tu es utile ! Tu as permis de trouver une bonne partie des planques des Invisibles en déchiffrant le gadget laissé à Foxfire! Tu as permis d'éloigner Vespéra de tes amis à Nocturna, avec tes inventions explosives ! Ne te sous-estime pas comme ça.

— T'es pas censée me détester?

— Peut-être. Mais si c'est ça mon rôle, c'est lui que je déteste. Parce que te détester, c'est dur. J'en ai assez de faire semblant. Je crois que je suis amoureuse de toi, Dex. »

Keefe jeta un regard à son meilleur ami. Le plan de Dex ne prévoyait pas ça. Ni la perte de confiance.

Normalement, après les félicitations, Stina aurait dû encourager Dex à fabriquer des « armes » pour attirer l'attention des ravisseurs.

Normalement, il aurait dû protester puis obéir « pour l'intérêt commun. »

Normalement, cela aurait attiré l'attention des ravisseurs, que Fitz et Keefe devaient neutraliser.

Mais tout avait dérapé.

Dex ne semblait pas croire à l'aveu de Stina. Il ne voulait pas y croire. Parce que son cœur battait plus vite quand elle s'approchait, quand elle lui parlait. Quand elle lui proposait de l'aider.

La Brigade Intrépide les avait étrangement rapprochés. Leurs missions en binôme leur avaient appris à travailler ensemble.

À se connaître de mieux en mieux.

Et quand il accepta enfin la réalité de ses sentiments, Dex répondit tendrement « Je t'aime aussi, Stina ».

Alors, ils s'étreignirent doucement, et s'embrassèrent.

Linh fut si surprise qu'il se mit à pleuvoir légèrement dans la salle.

La lumière se mit à clignoter en tout sens, tandis que Wylie essayait de comprendre ce qui se passait.

Les ombres se comportaient comme des vagues autour d'un Tam qu'une force étrange avait mis sur pause.

Marella créa un petit feu d'artifice involontaire.

Biana clignotait de surprise, debout à l'écart. Elle n'avait reçu aucune mission dans le plan de Dex, si ce n'était détourner l'attention des méchants de Keefe et Fitz. Alors elle était allée s'asseoir dans un coin pour travailler la durée de son Éclipse.

Keefe regarda Fitz, l'air de dire « quelqu'un m'a volé ma langue, est-ce que tu peux lire mes pensées ? »

Le Télépathe hocha la tête et Keefe lui ouvrit son esprit.

Fitz, t'as vu la même chose que moi?

Stina qui embrasse Dex? Oui, transmit Fitz.

Je pensais pas que c'était possible.

Moi non plus. Je crois que maintenant, la seule chose qui pourrait m'étonner serait une reddition des Invisibles.

Ça, on peut toujours courir, pensa Keefe.

Son ami hocha la tête. C'était la chose la plus improbable au monde. Il fallait gagner la guerre, les adversaires ne se rendraient jamais.

N'empêche que Stina et Dex amoureux l'un de l'autre, c'était choquant.

Linh se ressaisit la première, arrêtant la pluie qui nimbait ce drôle de baiser.

La lumière arrêta ensuite de fluctuer. Wylie s'apaisait.

Marella contempla ses paumes encore un peu enflammées, ferma les poings en reprenant ses esprits.

Keefe et Fitz inspirèrent profondément, et parvinrent en même temps au calme.

Biana finit par rester dans le spectre du visible.

Mais Tam n'était toujours pas revenu à lui. Il jeta inconsciemment ses ombres vers les deux amoureux, tentant malgré lui de déchiffrer leurs sombrumes.

Comprenant ce qui se passait, Linh aspergea son jumeau pour qu'il arrête.

« Oups! Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris !

— T'as été choqué, comme nous tous Tam. Mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu as mis tant de temps à te ressaisir.

— Je ne sais pas Linh. Vraiment, je ne sais pas. »

En réalité, Tam avait une petite idée de ce qui se passait. Sur l'image de Stina et Dex s'embrassant s'était télescopée la même image mais avec Wylie et Linh. Un souvenir vieux de quelques jours, et qui l'avait étonné.

En voyant le couple improbable, la surprise avait déclenché la réminiscence. Et toutes les ombres qui s'étaient accumulées ce jour-là en lui étaient ressorties.

Dex et Stina se séparèrent. Ils se sourirent, et dans leurs yeux brillait la promesse d'éternité.

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Pendant ce temps-là, Sophie et Maruca exploraient Paris, escortées d'un Sandor dissimulé par un obscurateur.

Sophie espérait sincèrement que ses amis ne lui en voudraient pas d'utiliser sa Télépathie pour les trouver, comme lors des parties de conquête. Paris était si grande...

Cela faisait bien une heure qu'ils arpentaient la ville. Mais rien ne leur donnait d'indices. Les esprits de ses amis semblaient muets.

Elle tenta alors de joindre Fitz et Keefe, d'un appel commun.

Les garçons ? Vous avez une idée d'où vous êtes ?

— Paris d'après Linh, répondit Fitz. D'après Keefe, nos ravisseurs sont plutôt riches. Un des deux s'appelle le Papillon. Si ça peut t'aider à nous trouver...

— Oui, ça devrait aller. Y a plein d'affiches publicitaires pour une marque « Agreste », dont le symbole est un papillon...

— Bonne chance Sophie. »

La jeune Télépathe hocha la tête. Elle en aurait besoin, c'était sûr.

Maruca espérait secrètement qu'elles ne trouveraient pas trop rapidement. Elle ne se sentait pas prête à affronter des méchants.

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Sur le toit d'un immeuble haussmannien, un Chat Noir en vadrouille faisait sa ronde, accompagné de sa coccinelle préférée.

Quand il aperçut les deux jeunes filles qui marchaient à l'aveuglette dans les rues de Paris, repérant les affiches qui le représentaient sous sa forme civile, il fronça les sourcils.

« Ma Lady? Regarde-moi ces deux-là. Elles n'ont pas l'air très à l'aise, et semblent complètement perdues !

— Chaton, enfin ! On ne peut pas aider le moindre touriste perdu à retrouver son chemin. On est des super-héros, pas des guides !

— Le problème, c'est qu'elles ne ressemblent pas à des touristes. Enfin j'ai jamais vu une touriste suivre les affiches d'Adrien Agreste comme si elle tentait d'en découvrir la source.

— C'est un étrange comportement, en effet, reconnût Ladybug avec un regard en contrebas.

— Tu vois ? Allons leur demander ce qu'elles veulent !

— Ok. Mais il faut que je redonne de l'énergie à mon kwami, répondit-elle en désignant les boucles d'oreilles qui n'affichaient plus que deux points.

— File, je t'attends. »

Quand Ladybug fût revenue, ils sautèrent dans la rue, juste devant Sophie et Maruca, qui sursautèrent violemment.

« Qui-Qui êtes vous, balbutia la Psionipathe, sans avoir le réflexe de créer un champ de force.

— Elle c'est Ladybug, et moi, je suis Chat Noir. Nous veillons à la sécurité de la ville contre les attaques du Papillon, notre ennemi.

— Il a capturé nos amis. Si vous aviez une idée d'où il peut se trouver...

— Alors là, on n'en a aucune idée. Sinon, on l'aurait arrêté depuis longtemps ! Ne prenez pas cet air chat-astrophé Mesdemoiselles. Nous allons vous aider.

— Excusez ses jeux de mots calamiteux, il n'a pas un humour très développé. Comment vous appelez-vous ? Et d'où venez-vous ? Vous ne devez pas être Françaises pour ignorer qui nous sommes.

— Je m'appelle Sophie, répondit la blonde, et elle c'est Maruca. Nous sommes des elfes, nous venons des Cités Perdues. Et normalement, nous n'avons pas le droit de venir chez vous. Sauf que je ne pouvais pas laisser mes amis prisonniers !

— C'est très loyal de votre part. Mais pourquoi suiviez-vous les affiches Agreste ?

— Un de nos amis nous a expliqué que leur ravisseur s'appelait le Papillon. Alors, quand on a aperçu des papillons sur ces affiches, on s'est dit que peut-être...

— C'est assez naïf, commenta le chat, mais on peut toujours vous conduire chez M. Agreste, le propriétaire de la marque. Je garantis pas qu'il vous laisse entrer cependant. Depuis la mort de sa femme, il vit en ermite.

— Oh, c'est triste pour lui! De quoi est-elle morte, questionna Maruca.

— La version officielle est un accident de voiture, répondit l'héroïne, mais ils ont montré le corps à la télé et il semblait intact. Du coup, je penche plutôt pour une crise cardiaque, quelque chose comme ça.

— D'accord...

— Bon, on vous emmène, les filles, lança Chat Noir avec impatience.»

Sophie et Maruca hochèrent la tête. Ladybug saisit la main de la Télépathe, et l'emmena sur un toit, tandis que Chat Noir faisait de même avec la Psionipathe.

Devant la surprise des deux elfes, ils expliquèrent qu'il était bien plus rapide de passer par les toits que par les rues systématiquement bondées de Paris.

Ils filaient sur les toits à vive allure, quand Ladybug avoua être un peu perdue. Elle se fit gentiment railler par son camarade, qui lui proposa d'aller se repérer depuis la Tour Eiffel, le plus au point de Paris. Et qu'ils en profiteraient pour présenter rapidement la ville aux deux elfes.

Ladybug, après un instant d'hésitation, approuva. En réalité, je sais parfaitement où je suis. Mais j'ai besoin de comprendre qui elles sont vraiment, et pour ça, il faut qu'elles ne puissent pas s'enfuir.

Quand ils arrivèrent sur la Tour Eiffel, au dernier étage, Maruca et Sophie restèrent bouche bée d'admiration. Devant elles s'étalaient un merveilleux panorama.

Devant elles s'étendait le Champ de Mars, longue étendue verte plantée d'arbres, à l'extrémité de laquelle on apercevait un grand bâtiment rectangulaire, avec plusieurs ailes entourant des tours.

Le reste de la ville se noyait en un océan de toits ocres, blancs, gris ou bleu ardoise. Même si on apercevait certains reliefs, ici et là.

La Télépathe nota un éclat sur la rive où ils étaient, à gauche. Le dôme des Invalides, éblouissant dans la lumière de l'après-midi. Son éclat raviva la mémoire de Sophie.

« J'ai déjà vu ce dôme ! Mais c'était de nuit. Il est encore plus impressionnant de jour !

— C'est le dôme des Invalides. Il a été construit par Napoléon Ier, et le bâtiment servait d'hôpital militaire. Aujourd'hui, l'église à l'intérieur se visite, et les bâtiments servent pour les événements officiels. Le pont Alexandre III, juste devant, est assez célèbres pour ses lanternes décorées.

— Et la grande tour là-bas, c'est quoi, questionna Maruca en pointant un bâtiment droit devant elles.

— La Tour Montparnasse, répondit Ladybug, des bureaux principalement. Il y a un centre commercial en bas, et un restaurant panoramique au sommet.

— C'est gentil de nous avoir emmenées ici, pour nous faire voir votre ville. Elle est immense, remercia Sophie.

— Paris est grande en effet. Mais les monuments les plus intéressants sont de l'autre côté, mesdemoiselles, rétorqua Chat Noir.»

Ils firent le tour de la passerelle où ils étaient perchés, et les héros laissèrent les filles admirer le paysage.

A leurs cris enthousiastes, ils échangèrent un regard complice. Ça fait du bien les touristes, ils nous rendent fiers de notre ville.

Au loin se dessinaient les tours blanches de Notre-Dame, la cathédrale emblématique. Mises en valeur par la flèche de plomb qui créait une rupture, elles donnaient un aspect de solidité éternelle au monument.

Plus près, on apercevait les jardins des Tuileries, grande étendue verte devant le musée du Louvre, dont Sophie et Maruca apercevaient les murs.

Maruca fronça les sourcils. Une étrange tour blanche se dressait au milieu d'un quartier d'immeubles d'habitations, des statues aux formes étranges tout autour de son toit plat.

« C'est quoi ça ?

— La tour Saint-Jacques. Je crois qu'il y avait un couvent autour auparavant. Mais, si c'est le cas, il a été détruit. Les statues sur le dessus sont des gargouilles, elles servent à écouler l'eau. La tour date du Moyen-Age.

— D'accord, merci des précisions, répondit la Psionipathe.»

Ladybug et Chat Noir laissèrent les filles à leur contemplation pendant encore quelques minutes, répondant à leurs questions touristiques avec plaisir. Puis ils désignèrent une grande bâtisse, non loin de la Place des Vosges.

Et Chat Noir, un brin d'inquiétude dans la voix, leur annonça que c'était la demeure Agreste. Il espérait sincèrement que les amis des elfes ne s'y trouvait pas. Que son père n'était pas le Papillon. Que tout cela était une erreur.

Ladybug, elle, avait un autre sujet de préoccupation. Elle n'arrivait pas à comprendre qui étaient ces filles. Ce qu'elles voulaient. Si elles étaient dangereuses.

Sophie fronça les sourcils, marmonna un regret, puis ferma les yeux, en se massant les tempes.

« Ladybug. Nous sommes exactement ce que nous avons dit être. Des jeunes elfes, issues d'un peuple profondément pacifique, à la recherche de leurs amis kidnappés dans une Cité Interdite. Nous ne vous voulons aucun mal.

— Peut-être qu'on devrait leur en dire plus sur les elfes? Si elle ne nous fait pas confiance...

— Peut-être en effet. Mais résumer notre peuple en quelques minutes, c'est compliqué.

— Essayez quand même, sourit Ladybug. De toutes manières c'est dur. On ne peut connaître vraiment un peuple qu'à son contact.

— Je sais. C'est pour ça que j'existe d'ailleurs...

— Sophie est issue d'une manipulation génétique, expliqua Maruca devant le regard perplexe des deux autres. Mais elle vous expliquera mieux que moi, je n'ai pas rejoint son équipe depuis longtemps.

— Parle-leur des Cités Perdues, tu les connais mieux que moi.

— Les Cités Perdues sont les lieux de vie des elfes. Il y a plusieurs espèces intelligentes sur la planète, les Hommes, les elfes, les nains, les trolls, les gnomes, les ogres et les gobelins. Il y a longtemps, Hommes et elfes vivaient en paix, dans les mêmes cités. Mais suite à des conflits, le Conseil, notre gouvernement, a décidé de séparer les deux peuples et de faire oublier les elfes aux humains.

» Les elfes sont profondément pacifistes de nature, et s'ils éprouvent de la culpabilité, leur esprit peut se briser, c'est-à-dire que l'elfe perd la mémoire, la capacité de réfléchir et celle d'agir. Il peut arriver qu'un elfe soit condamné à être brisé s'il a commis des crimes.

» La plupart des elfes possède un Talent, c'est-à-dire un pouvoir spécial, en plus des capacités communes. Il y a de très nombreux Talents, liés à la génétique. Moi, par exemple, je suis Psionipathe, je peux créer des champs de force. Ils ne peuvent pas être détruits autrement que par des ombres manipulées à cet effet par un Ténébreux.

» Certains elfes possèdent deux Talents, d'autres n'en ont pas. Ces derniers sont rejetés par notre société.

»De plus, comme notre espérance de vie est pour ainsi dire infinie, les naissances multiples sont très mal vues. Et pour éviter que l'on épouse des cousins éloignés, il y a un système d'Entremetteurs, qui calculent les meilleurs prétendants suivant notre génétique. Et les couples qui ne respectent pas ces conseils sont mis au ban de la société.

» Actuellement, le fonctionnement très codifié de notre société est remis en cause par deux groupes, les Invisibles et le Cygne Noir.

— Eh beh...ça m'a l'air très chat-rpenté tout ça!

— Oui, en effet, fit Sophie avec un sourire. Le Cygne Noir et les Invisibles remettent en cause le système de deux manières très différentes.

» Le Cygne Noir aimerait que la séparation avec les humains soit requestionnée, et surtout prouver aux elfes que vous n'êtes pas entièrement mauvais. Ils tentent d'agir le plus pacifiquement possible, sans blesser. Ils sont des grands adeptes de la patience. Ce qui peut être agaçant quand on travaille avec eux...

» Les Invisibles, eux, cherchent à détruire les humains je crois. Ils emploient la force, les armes, kidnappent des gens. Et ont longtemps fait porter le chapeau au Cygne Noir.

— Pourquoi Maruca a-t-elle dit que tu étais une manipulation génétique?

— Parce que c'est le cas. Pour faire changer les mentalités de l'intérieur, le Cygne Noir a lancé le Projet Colibri. Mon nom de code. Ils ont récupéré auprès de deux donneurs les cellules reproductrices, puis ont ensuite bidouillé mes gènes pour choisir quels Talents j'allais développer. Résultat, j'en ai cinq...dont un qui n'existe que chez des animaux.

»Mon embryon « prêt », ils l'ont implanté chez une humaine qui n'arrivait pas à avoir d'enfants. Et jusqu'à mes douze ans, j'ai grandi à San Diego.

— Et moi qui croyait que ma vie était tordue, souffla Ladybug, ébahie.

— C'est sûr que je détiens des records... Est-ce que je peux aller prévenir mon garde du corps de l'endroit où nous allons ?

— Je sais pas si c'est une bonne idée, il te laissera jamais repartir, s'exclama Maruca.

— Pas faux. Je vais juste le prévenir par télépathie alors.»

Elle envoya donc un simple « Salut Sandor, ne t'inquiète pas pour nous. Nous allons à la planque potentielle du méchant, mais nous sommes accompagnées de deux super-héros qui connaissent ses méthodes de combat. Ne bouge pas, comme ça je pourrais te retrouver ensuite.»

Malgré les virulentes protestations qu'elle lut dans l'esprit de son garde du corps, elle ne changea pas d'avis.

Ladybug et Chat Noir guidèrent ensuite Sophie et Maruca vers la demeure Agreste, ayant rejoint les toits.

Quand ils arrivèrent, le héros parisien semblait à deux doigts de se sentir mal. Ladybug s'inquiéta de son état, mais il répondit que tous ces sauts dans tous les sens n'arrangeaient pas son estomac.

Je déteste lui mentir, mais je ne peux pas lui dire la vraie raison. Parce que j'espère encore que l'on fait fausse route, et qu'elle m'en voudrait de lui révéler mon identité.

Ils s'étaient cachés dans une ruelle non loin de l'entrée du manoir. Et ils observaient la cour avec attention. Sophie proposa d'aller directement sonner à la porte, mais Ladybug répondit qu'il fallait être la reine du bobard pour que la secrétaire la laisse entrer.

Ce que Sophie n'était évidemment pas.

Elle demanda alors si l'un ou l'autre des héros saurait lui dessiner le hall de la demeure.

« Personnellement, je suis plus que mauvais en dessin, répondit Chat Noir, donc non, je ne peux pas. Et toi, ma Lady ?

— Ce n'est pas le genre de croquis que je réalise habituellement, mais je devrais m'en sortir. Surtout que je suis déjà venue plusieurs fois ici, donc j'ai une assez bonne idée de ce à quoi ressemble le lieu. Mais pourquoi veux-tu un dessin ?

— A tous les coups, elle veut nous jeter dans le hall depuis le toit d'un immeuble, répondit Maruca.

— Elle peut faire ça ?!

— Oui, je peux. Et c'est effectivement ce que je voulais faire. J'ai un Talent unique, celui de Téléporteuse. Lorsque je me jette dans le vide, je peux ouvrir l'espace pour atterrir ailleurs. Mais il faut que je me représente le lieu où je veux atterrir. Alors, vous pouvez ?

— Oui, si tu as une feuille et un crayon, répondit Ladybug.

— Non, désolée...

— Bon, ok. Restez ici, j'arrive dans deux minutes. J'ai toujours mon matériel de croquis sous ma forme civile, mais je n'y ai pas accès en Ladybug.»

L'héroïne fila se cacher derrière une cheminée. A l'abri des regards, elle se détransforma. Elle sortit de sa pochette son carnet à dessin, ainsi qu'un crayon de papier. Elle déposa son matériel devant elle, puis redevint Ladybug.

Quand elle revint, elle croisa le regard empli d'inquiétude de Chat Noir. Elle s'approcha de lui doucement, lui prît la main doucement.

« Ça va aller Chaton. Je te le promets. Je...je ne sais pas pourquoi tu as l'air d'espérer que le Papillon ne soit pas M. Agreste, mais sache que je partage cette espérance.

— Pourquoi ça ma Lady ?

— Y a plusieurs raisons. D'abord, je suis une styliste en herbe. Et j'admire beaucoup le travail de M. Agreste, il y a tellement d'âme dans chacune de ses créations. Et de me dire qu'il est parti de rien, et qu'il a bâti son empire dans la mode, ça me motive.

» Ensuite...je ne sais pas si je peux...je...je connais son fils, Adrien. Et je suis amoureuse de lui. Et il n'y aucun doute qu'apprendre que son père est le Papillon, ça le détruirait. Et je ne veux pas qu'il ait à subir ça...

— Merci ma Lady. Merci de m'avoir dit tout ça. J'ai l'impression que tu me fais plus confiance. Ça fait du bien.

— De rien, Chaton. De toutes façons, maintenant, c'est nous deux contre le monde. Ensemble.»

Chat Noir lui sourît. Il n'arrivait pas encore tout à fait à croire ce que sa Lady adorée venait de lui confier. Elle l'aimait. Certes, pas en tant que Chat Noir, mais au moins, il savait qu'elle ne le détestait pas.

Elle s'assit en tailleur sur le toit, son crayon et son carnet à la main. Et elle commença à dessiner le hall du manoir.

Le gigantesque escalier surplombé d'une photo de la famille, les grandes baies vitrées, le carrelage.

Même en noir et blanc, elle parvenait à saisir la lumière. Et elle avait un vrai sens du détail, qui se reflétait dans sa manière de tracer les traits.

J'ai déjà vu ce coup de crayon quelque part, pensa le héros parisien.

Il fouilla quelques instants dans sa mémoire, puis eu un flash. Marinette, assise devant la Tour Eiffel, sur les marches du musée de l'Homme, croquant une nouvelle tenue.

Son père lui avait dit un jour, longtemps auparavant, que chaque artiste avait un coup de crayon spécifique.

Alors, il décida de tester cette affirmation, en appelant Ladybug par le prénom qu'il lui supposait.

« Marinette ?

— Oui, répondit-elle en levant la tête.

— Je voulais vérifier...eh, ne rougis pas comme ça ! C'est normal de réagir à ton prénom !

— Comment as-tu su ?

— Un jour, mon père m'a dit que le coup de crayon d'un artiste lui était spécifique. J'ai reconnu le tien.

— Oh...Tu dois être déçu par mon identité, si tu me connais. Je suis tellement nulle, insignifiante, maladroite...

— Non ma Lady. Tu es juste moins sûre de toi sans costume. Mais pour le reste, tu es semblable à Ladybug. Je te l'ai déjà dit d'ailleurs...»

Il le lui avait dit ? Comment ça il le lui avait dit ? Et quand ?

Ladybug fût à son tour frappée par un flash-back. Tu es un peu notre Ladybug du quotidien, lui avait dit Adrien.

« Adrien ? C'est une blague ?

— Du tout. Je peux te le prouver, si tu veux.

— Non, je te crois. Et je me sens idiote d'avoir loupé ton identité...

— Moi aussi, répondit-il en se rapprochant d'elle.

— Eh les tourtereaux! Vous êtes mignons, j'aime bien les histoires d'amour à rebondissements, mais là y a un problème autrement urgent, interrompit Maruca. »

En effet.

Dans une ruelle longeant le manoir, une gigantesque colonne de feu se déplaçait.

Ils décidèrent aussitôt d'un plan d'évacuation du quartier.

Les habitants mis à l'abri par les quatre jeunes gens, ils se précipitèrent à la poursuite de la colonne de flammes. Qui fonçait droit sur la cathédrale Notre-Dame.

Maruca se doutait bien que les flammes étaient provoquées par son amie Pyrokinésiste.

Elle l'appela de toutes ses forces, tentant de l'arrêter.

Sans succès cependant: le monstre de feu répondit bien, mais pas vraiment comme prévu. Sa réponse était sèche, glaçante.

« Je suis Pyrose et tu paieras tes erreurs.

— Qu'est-ce qu'il lui a fait ? Comment il peut manipuler sa volonté, s'inquiéta Maruca, choquée de la menace. Marella ne m'attaquerait jamais, nous sommes de très bonnes amies!

— Ce n'est pas ton amie qui parle, c'est Pyrose. Le Papillon a profité d'une émotion négative chez elle pour l'akumatiser. Il contrôle partiellement sa volonté, lui a donné des pouvoirs en plus, et en échange, elle doit lui ramener la bague de Chat Noir et mes boucles d'oreilles.

— Et vous devez souvent vous battre contre des monstres pareils, s'étrangla Sophie.

— La plupart du temps, ce ne sont pas des géants, répondit Chat Noir. Mais nous avons en moyenne deux combats par semaine.

— Quel est le Talent d'origine de votre amie, questionna sa partenaire, et y a-t-il un objet auquel elle tient qu'elle a toujours avec elle ?

— Marella est Pyrokinésiste. Elle maîtrise le feu. Mais normalement, elle n'est pas aussi puissante, répondit la blonde.»

Son amie hocha la tête, puis indiqua que la jeune fille avait un collier ras-de-cou bleu ciel qu'elle portait presque toujours.

Ladybug marmonna que ça allait être fichtrement pratique d'aller chercher l'akuma dans un ras-de-cou.

Et Maruca répondit qu'elle avait une solution. Tout autour d'eux, elle créa un champ de force.

Elle le dissipa ensuite, afin de poursuivre leur course. Et expliqua rapidement que rien ne pouvait le traverser.

Quelques instants plus tard, ils étaient en face de Pyrose, sur le parvis de la cathédrale.

Les quatre échangèrent un regard. Ladybug étudia l'esplanade. Le feu ne s'était répandu nulle part ailleurs. Dans un murmure, l'héroïne parisienne expliqua qu'ils allaient devoir se faire discrets, pour approcher de Pyrose sans qu'elle les remarque. Ensuite, il faudrait atterrir sur ses épaules, toujours discrètement.

Là, Maruca pourrait créer un champ de force pour les protéger des flammes, tandis que Chat Noir tenterait de cataclysmer le ras-de-cou où devait être l'akuma.

Elle prévint cependant sur le danger de cette tentative: si le papillon ensorcelé se trouvait bien à cet endroit, le monstre disparaîtrait à l'instant où le collier serait détruit. Il faudrait alors réagir le plus vite possible pour ne pas se crasher lamentablement au sol.

Sophie déclara qu'elle s'occuperait de se mettre en lieu sûr avec Maruca une fois le danger éliminé.

Très rapidement, ils avaient réalisé le plan. Marella était de nouveau elle-même. Les trois elfes se serraient dans les bras quand Ladybug décida que, cette fois, le Papillon ne lui échapperait pas.

Elle fît signe à son coéquipier de la suivre, à la poursuite du petit papillon qu'elle venait de purifier.

Chat Noir hocha la tête, et ils s'élancèrent dans les rues.

Bientôt, les deux Parisiens furent rejoints par les trois elfes, qui discutaient activement de ce qui se passait.

Quelques minutes plus tard, l'insecte se faufila au-dessus des grilles du manoir Agreste. Chat Noir serra les poings.

Il fît un effort important pour que le Papillon n'ait pas l'opportunité de l'akumatiser.

Pas le Papillon, se reprît-il, mon père. Je ne peux plus faire semblant de ne pas savoir.

Il sentît la main de Ladybug se poser sur son épaule, doucement. Elle lui murmura un « Ça va aller, Chaton, je te le promets » rassurant.

Mais il secoua la tête. Rien n'allait, rien n'irait plus jamais. Pas après un événement pareil. Pas après une telle trahison.

Le jeune homme reprît ses esprits, essuya les larmes qui menaçait de couler sur son masque, et demanda à Sophie de les téléporter à l'intérieur.

Il fallait qu'ils y aillent, maintenant.

***********************

Dès qu'ils furent dans le hall, Adrien se précipita dans les escaliers, en direction du bureau de son père, espérant de tout son coeur l'y trouver. Espérant encore que c'était une méprise, que l'akuma s'était trompé de chemin.

Pendant ce temps-là, Marella décrivait à Sophie le sous-sol où elle avait été enfermée. Pour qu'elle puisse les y téléporter, le moment venu.

Elle suivait Chat Noir, attentives à son attitude. Les trois jeunes elfes le considéraient comme leur guide, puisqu'il avait l'air de connaître les lieux.

En arrivant dans le bureau de son père, Adrien fût cette fois obligé de reconnaître qu'il n'y avait plus de doute. Son père était bien le Papillon.

Il s'approcha du tableau en style Klimt qui représentait sa mère. Il était persuadé que l'entrée vers le domaine secret de son ennemi s'y trouvait.

Il étudia les carreaux colorés qui parsemaient l'image. Il devait y avoir une combinaison quelconque, on voyait bien, de près, que certains carrés étaient des boutons.

Mais quant à trouver la bonne combinaison, le jeune homme doutait fortement d'y arriver rapidement.

Il se tourna alors vers celle qui leur avait permis de pénétrer le manoir.

Sophie hocha la tête.

Elle visualisa la salle telle que Marella lui avait décrite.

Une espèce de grande galerie, où il fait plutôt sombre. Il y a beaucoup de plantes, un peu partout. Au bout de la galerie, il y a une sorte de puits de lumière, qui éclaire un cercueil. Dex a dit que ce cercueil était électrique, et effectivement, il y a des sortes de diodes dessus. Tout le long de la galerie, il y a des fausses fenêtres avec une espèce de papillon stylisé dessus. Toutes les jardinières sont des pavés droits en marbre blanc.

La jeune elfe saisît les mains de Marella et Maruca, qui répétèrent le mouvement avec les super-héros parisiens. Sophie se mît à courir, et parvint à se téléporter grâce à l'élan créé.

Un instant plus tard, tout le petit groupe était dans la galerie qu'avait décrite la Pyrokinésiste.

Sophie et Maruca furent accueillies par des cris de joie de la part des autres elfes. Ils étaient soulagés d'être tous ensemble, et donc plus forts.

Et puis ils se disaient tous que les champs de force de Maruca pourraient être vraiment très utiles en cas de combat.

Chat Noir, devant cette scène de retrouvailles, semblait retenir ses larmes. Les quelques akumas qui voletaient dans la végétation lui rappelaient cruellement où ils étaient. Chez le Papillon, probablement chez lui.

Il aperçut à quelques mètres le cercueil dont avait parlé la Pyrokinésiste.

Le coeur serré, il s'en approcha.

Et quand il découvrit le corps de sa mère, les larmes le submergèrent. Cette situation était affreuse.

Découvrir qu'il s'était battu pendant un an contre son propre père, qui cherchait à ressusciter sa mère...le jeune homme avait l'impression que quelqu'un creusait un trou dans son coeur.

Mais Ladybug s'approcha.

« Chaton ? Ne te laisse pas détruire.

» Je sais que c'est dur...que c'est affreux, et que tu n'as pas vraiment de gens qui peuvent comprendre.

» Je suis désolée de ne pas pouvoir t'apporter une compréhension réelle. De ne pas vraiment pouvoir t'aider à porter ton fardeau.

»Mais tu n'es pas seulement Adrien. Tu es Chat Noir. Le super-héros qui joue les princes charmants, qui a son humour comme meilleure arme, qui balaie un coeur brisé comme une simple égratignure. Qui se relève à chaque fois. Qui continue de se battre après avoir pris un Cataclysme dans les côtes. Qui donne confiance à sa Ladybug.

» Tu es Chat Noir.

» Et je sais que tu peux surmonter cette épreuve.

— Merci ma Lady. Tu sais, c'est vrai ce qu'on dit.

— Qu'est-ce qui est vrai ?

— Que les coccinelles portent bonheur. Tu m'as toujours rappelé à l'ordre, me permettant de ne pas me perdre dans des délires trop lointains...et de m'y enfoncer.

»Ladybug, et Marinette aussi, m'a aidé à supporter la mort de ma mère sans sombrer.

» A rester Chat, avant d'être Noir.

» Tu es ma chance.

» Je t'aime, Ladybug.

»Je t'aime, Marinette

— Oh, Adrien. Je t'aime, moi aussi.

» Je t'aime, Chaton.

»Pour toujours.»

Il sourit à Ladybug avec toute la tendresse qu'il lui vouait.

Elle lui sourît avec toute la confiance qu'elle lui accordait.

Leurs mains se joignirent aisément.

Et leurs sourires se fondirent naturellement en un seul.

Ça y est, je suis à ma place, pensèrent-ils chacun.

Garder leurs identités secrètes ne les avait pas protégés. Cela les avait empêchés d'être réellement eux-mêmes, et avaient faillis les détruire.

Mais maintenant qu'ils s'étaient reconnus, ils pouvaient être unifiés.

***********************

Un rire sardonique résonna dans la pièce.

Le Papillon était arrivé et avait vu ses ennemis s'embrasser.

La part de lui qui n'était que le Papillon, cette part sadique qui aimait détruire la ville, se réjouissait d'une telle découverte.

Puisque les deux enfants s'aimaient, il lui suffirait d'en menacer un pour que l'autre se rende.

Cette donnée rendait les choses infiniment plus simples. Pensait-il.

Parce qu'il ne savait pas ce qui avait déclenché ce baiser.

Il ne savait pas quelle détermination à vaincre s'était emparée de Chat Noir.

En entendant le rire de leur adversaire, Ladybug et Chat Noir s'étaient séparés.

Ils se mirent en position de combat.

Dans un murmure, le blond avertit sa coéquipière à propos du niveau d'escrime de leur adversaire.

« Je le provoquerais volontiers en duel, mais ce ne serait pas très sage.

» Il a beaucoup d'expérience en maniement de l'épée, plus que moi.

» Et si nous voulons pouvoir le battre, il va falloir lui retirer sa canne.

— C'est noté, mon Chat. Une idée des faiblesses de Mayura ?

— Pas vraiment. Elle fait parfois l'effet d'un automate, mais elle a une très bonne capacité d'anticipation. Je crois qu'il est sa seule vraie faille...mais ça risque d'être compliqué de jouer avec ça.

— Surtout qu'il nous a vus...

— Alors il faudra se blinder. Si j'ai un problème, promets-moi de ne t'occuper de moi qu'une fois le combat terminé.

— Je...je te le promets, Chaton, répondit-elle en le fixant dans les yeux, et toi ? Promets-tu de faire de même ?

— Juré.»

Le héros eut à peine le temps de prononcer sa promesse que le Papillon lui sautait déjà dessus.

Il agitait rapidement sa canne dans les airs, tentant de frapper son adversaire.

Ce dernier émit un sifflement désapprobateur, et para chacun de ses coups.

Avec confiance, il affirma qu'à ce jeu, le Papillon se fatiguerait plus vite.

L'ennemi répondit qu'il ferait mieux de se concentrer sur le combat plutôt que se vanter, et lui asséna un coup de canne sur l'épaule.

Ladybug fit jaillir son yo-yo, et la canne vola à l'autre bout de la pièce...où Dex la récupéra.

« Je sens bien que l'histoire entre eux est ancienne, mais on devrait peut-être agir, non ? Après tout, c'est via notre sauvetage qu'ils sont arrivés ici.

— Tu as raison, fît Stina, tu as une idée de plan ?

— Pas vraiment, mais je vais trouver. Il faut que l'on trouve.

— L'héroïne, Ladybug, nous a expliqué que le Papillon peut utiliser nos émotions négatives contre nous, pour nous contrôler. C'est ce qui m'est arrivé tout à l'heure, annonça Marella.

— Ok, dit Fitz. Donc, il faut rester calme. Je dois reconnaître que ce n'est pas tout à fait mon domaine, donc je ferais peut-être mieux de rester à l'écart... Sauf si tu as besoin de moi, Sophie.

— Pareil pour moi, je prends facilement la mouche, et avec mon Talent je pourrais rapidement devenir dangereux sous contrôle adverse.

— Fitz, je pourrais avoir besoin de toi pour instiller...Tam, tu es sûr de ne pas vouloir prendre part ?

— Certain, Sophie.

— Ok. Quelqu'un d'autre se juge inutile ?

— Pas avec un Talent comme le mien que je vais servir à grand-chose, répondit Stina. Et si tu as besoin d'un Empathe, tu as Keefe sous la main.

— Je suis dangereuse. J'ai déjà failli détruire une partie de la ville tout à l'heure, je suis passée très facilement sous son contrôle. Je pense qu'il faudrait mieux que j'évite de participer.

— Euh...je suis pas méga utile non plus. Fin...je peux aller assommer les adversaires discrètement, mais l'Eclipse se limite un peu à ça...c'est peu offensif comme pouvoir. Et vous savez tous être plus ou moins discrets. Donc vous n'avez pas tellement besoin de moi.

— Oki. Donc Tam, Stina, Marella et Biana, vous ne voulez pas prendre part au combat ?

— Tu as tout compris, répondirent les quatre en coeur.

— Bien. Maruca, pourrais-tu vous mettre à l'abri le temps que je les emmène au cristal de saut vers l'arbre des quatre saisons ? Je devrais être revenue d'ici deux minutes, mais n'hésitez pas à réfléchir à un plan d'attaque pendant mon absence. »

***********************

Tous hochèrent la tête. Sophie prît les mains de Tam et Biana, qui saisirent respectivement les mains de Stina et Marella.

La Télépathe se mît ensuite à courir, se représentant le pont Alexandre III tel qu'elle en gardait le souvenir.

Ils arrivèrent à bon port, et Sophie indiqua à ses amis la lanterne qui lui avait permis de rentrer dans les Cités Perdues après son enlèvement.

Puis elle repartît en courant pour se téléporter vers le manoir.

Et ce qu'elle découvrît ne lui plût pas vraiment.

Dex, Keefe, Fitz, Wylie, Linh et Maruca s'était manifestement jetés à l'attaque sans l'attendre.

Et ça ne leur avait clairement pas porté chance.

Fitz titubait en essayant de combattre Mayura, qui hurlait en le combattant.

Sophie hurla à son Apparenté de fermer son esprit, comprenant que le bruit des pensées humaines était à l'origine de son malaise.

Mais elle eut à peine le temps de finir sa phrase que le Papillon arrivait par-derrière et assommait le Télépathe.

Dex, lui, gisait à terre, manifestement hors-jeu depuis un moment.

Linh semblait avoir voulu invoquer une vague, mais s'être emmêlé les pinceaux, et gisait dans une gigantesque flaque d'eau.

En cherchant ce qui avait pu entraîner une telle réaction chez l'Hydrokinésiste, Sophie aperçut le corps de Wylie, jeté à côté du cercueil, la tempe ensanglantée.

Je ne veux surtout pas savoir ce qui lui est arrivé...

Au total, seuls Keefe et Maruca étaient encore debout.

Et l'Empathe donnait l'impression d'avoir le plus grand mal à maintenir cette position, blessé en plusieurs endroits et s'appuyant sur Maruca comme sur une canne.

Sophie se téléporta rapidement dans chaque coin de la pièce, ramenant les corps de ses amis le plus loin du cercueil où se battaient à présent Chat Noir, Ladybug, Mayura et le Papillon.

La Téléporteuse ordonna à Maruca de tous les protéger d'un champ de force, histoire de limiter les dégâts.

Ceci fait, elle ajouta qu'à trois, ils ne pouvaient plus faire grand-chose, et feraient mieux de laisser les deux Parisiens régler le problème.

Keefe approuva, et expliqua que Mayura avait réussi à s'approcher d'eux pour attaquer Fitz. Sans réfléchir, il s'était précipité à son secours, et avait récolté une belle collection de blessures, tandis que Wylie et Linh attirait l'attention ailleurs.

Dex avait été mis à terre le premier. Il avait fait exploser des gadgets, et donc attiré l'attention. Les deux vilains s'étaient ligués contre lui et l'avait assommé. Le Papillon avait récupéré sa canne au passage.

Puis, Wylie avait voulu affaiblir le Papillon par un choc émotionnel, en dégradant le cercueil. Manifestement, il contenait le corps de la femme du méchant...qui n'avait pas supporté que l'on s'en prenne à elle. Il avait alors mis le Flasheur hors d'état de nuire, et l'avait jeté contre le verre, d'où la blessure saignant au front.

Linh, voyant cela, avait complètement perdu la maîtrise de l'eau qu'elle amassait pour assommer Mayura, et l'avait malencontreusement retournée contre elle-même.

Maruca avoua avoir été terrorisée par les différents échecs de ses amis, et s'être réfugiée sous un champ de force, avec Keefe qui se trouvait à proximité.

Mais Fitz était trop loin pour qu'elle puisse le protéger, et il s'était lancé en combat singulier contre Mayura. Jusqu'à arriver à la situation qu'avait découverte Sophie en arrivant.

La cheffe de la Brigade éclatante hocha la tête, et décida d'arrêter les frais.

Elle saisit le corps de Wylie, le plus gravement blessé à ses yeux, et se téléporta au Centre de Soins de Foxfire.

Là, elle expliqua rapidement la situation à Elwin et lui dit que la quasi-totalité de ses amis aurait besoin de soins.

Une fois que le médecin eut donné son accord, Sophie ramena l'un après l'autre ses amis évanouis au Centre de Soins, puis Keefe et Maruca.

Elle fît deux derniers sauts à Paris. Le premier pour récupérer Sandor et l'amener à Foxfire, le second pour écrire une note de remerciement à l'attention de Ladybug et Chat Noir, qu'elle accrocha sur la porte de l'ascenseur donnant accès à la salle.

***********************

A présent, les héros parisiens étaient seuls contre leurs adversaires de toujours.

Mais ça ne les dérangeait pas : au moins, ils savaient où donner de la tête.

Cependant, le combat semblait devoir durer pendant des heures.

Heures dont les jeunes ne disposaient pas.

Et malgré ses fanfaronnades, Chat Noir fatiguait.

Ladybug aussi, d'ailleurs.

Elle jeta un regard à son ami. Blessée, affaiblie, fatiguée et pressée d'en finir, elle se serait bien rendue.

Mais elle avait besoin de son accord.

Elle ne l'aurait pas, elle le vît à la contraction de sa mâchoire.

Alors elle continua de se défendre, tant bien que mal.

***********************

Chat Noir en avait marre. Les combats contre le Papillon duraient depuis trop longtemps. Sa double-identité lui pesait de plus en plus. Et le sentiment de trahison qu'il éprouvait depuis que le Papillon les avait rejoins dans le sous-sol du manoir ne l'aidait pas à agir rationnellement.

Il voulait que tout s'arrête. Maintenant.

Alors il activa son Cataclysme, avec le but de détruire le Miraculous du Papillon.

Il s'élança, prit son élan, sauta de manière à se trouver juste au-dessus de son ennemi, la main tendue en avant.

Le Papillon n'avait pas le temps d'agir, Chat Noir était bien trop rapide.

Mais quelqu'un d'autre avait anticipé le mouvement du héros.

Ne supportant pas l'idée que celui qu'elle aimait puisse être blessé, Mayura s'interposa.

Et prit le Cataclysme en plein coeur.

Son corps inerte fut envoyé à quelques mètres, tandis que Chat Noir retombait brutalement au sol.

Le Papillon se précipita auprès de sa partenaire, gémissant.

« Nathalie ! Nathalie, non ! Je vous en prie !»

Il s'agenouilla près d'elle. Des larmes roulaient sur le masque intégral de son costume.

« Nathalie, s'il vous plaît, murmura-t-il. Je vous en supplie, ne partez pas. J'ai besoin de vous. S'il vous plaît, implora-t-il en lui caressant la joue. Je ne pourrais pas vivre sans vous.»

Il voyait bien qu'elle était en sursis. Sa respiration s'amenuisait de seconde en seconde. Rendu à demi inconscient par la catastrophe, il se détransforma.

Penchée sur son amie, il murmura encore, secoué de sanglots qui l'empêchaient de parler clairement.

« Je vous en prie. Oh, Nathalie. Je vous aime tellement...»

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Mayura. Elle entrouvrit les yeux pour le regarder. Rassembla ses dernières forces pour murmurer quelques phrases.

« Je vous aime aussi Gabriel. Depuis tellement longtemps. Pardonnez-moi de vous infliger de perdre une nouvelle fois celle que vous aimez.»

Et, refermant les yeux, elle murmura, dans un souffle presque inaudible, un au revoir déchirant.

Gabriel eut l'impression que l'on ouvrait un gouffre sous ses pieds. Il ne pouvait le supporter. Il ne pouvait pas accepter qu'elle soit morte. Par sa faute.

Soudainement, il décida de l'embrasser. Au moins une fois, se dît-il.

Et il se pencha sur les lèvres encore tièdes de celle qu'il avait l'impression d'avoir tuée.

Un peu plus loin, Chat Noir suppliait Ladybug de lui dire que Mayura n'était pas morte. Que les coccinelles magiques pourraient la guérir. Que tout allait bien finir.

L'héroïne poussa un soupir. Elle jeta un œil au Papillon désespéré, au corps sans vie de Mayura. Et décida de tenter le tout pour le tout.

Dans un murmure, elle lança son Lucky Charm. Quand elle reçut une bande de sparadrap, elle leva les yeux au ciel, mais avec un vague sourire d'espoir.

Comme à la fin de chaque combat depuis un an, elle lança son objet magique en l'air, en murmurant la formule de réparation.

Les coccinelles magiques emplirent alors la salle, entourant d'abord le corps de Mayura, puis celui de Gabriel qui venait juste de relever la tête.

Et enfin celui de Chat Noir, sous le regard compatissant de Ladybug. Les coccinelles réparaient son âme, brisée par la trahison, la colère et la culpabilité.

Mais quand les coccinelles disparurent, il crût qu'il devenait fou. Il entendait la voix de Nathalie, alias Mayura.

« Ma Lady ? La culpabilité me fait perdre la tête, ou ça a marché, questionna-t-il avec incrédulité.

— Ça a marché. Mayura est en vie.»

Ça avait marché en effet.

Et même plus que ça : c'était encore indétectable, mais Nathalie n'aurait plus jamais à souffrir des symptômes infligés par l'utilisation d'un Miraculous brisé.

Et les âmes avaient été réparées aussi.

Gabriel se leva, et aida Nathalie à faire de même.

Elle se détransforma.

Et Ladybug crût halluciner quand les voix de ses adversaires se mélangèrent dans la formule de renonciation au Miraculous.

Le père d'Adrien s'approcha, les deux broches à la main.

Il les tendît à Ladybug en expliquant son geste.

« Ceci vous revient, je crois.

» Je me suis aperçu aujourd'hui que je n'avais pas le droit de me battre ainsi pour un objectif aussi égoïste que celui que je m'étais fixé.

» Que je causais une quantité de mal bien trop grande par rapport à cet objectif.

» Et surtout, je me suis aperçu que je ne désirais plus vraiment réussir.

»Alors, je vous rends nos Miraculous.
Gardez-les bien, Mademoiselle, et empêchez la folie qui s'est emparé de moi en septembre dernier de se reproduire chez quelqu'un d'autre.

— C'est très noble à vous de reconnaître votre tort.

» Je vous suis reconnaissante de nous rendre les Miraculous.

» J'espère que vous réussirez à reprendre une vie normale...

— Ma vie n'a jamais été très classique, Mademoiselle. Mais merci. »

Ils se sourirent, et les deux héros purent repartir, heureux d'être enfin délivrés du fardeau des combats.

Heureux d'avoir pu clarifier leurs identités entre eux, et de s'être rendu honnêtes avec eux-mêmes.

Heureux d'avoir vu que même celui qui semblait le plus mauvais pouvait s'amender.

Heureux de leur journée, en somme.

***********************

9646 Mots ! + la note de début.

 Je crois ne pas me tromper en disant que c'est l'OS qui m'a posé le plus de problèmes jusqu'à maintenant. Un crossover c'est toujours compliqué, mais là ça avait atteint des sommets. J'ai essayé de respecter les règles des deux univers, mis-à-part les quelques arrangements évoqués au début.

 Autant dire que j'étais fière de l'avoir terminé ! 

 Je l'aime bien, même si j'ai jamais pris le temps de le relire intégralement et que j'ai conscience que là encore on pourrait "élaguer" certains passages...

 Et vous, qu'en pensez-vous ?

 Bises,

 Jeanne.

 (12/09/2021)

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