Je crois que je l'aime (Animaux Fantastiques)
Le Professeur Dumbledore regardait par la fenêtre de son bureau, absorbé dans la contemplation du parc de Poudlard.
Quelqu'un toqua à la porte, et le Professeur l'invita à entrer.
« Bonjour Professeur. Est-ce que je vous dérange ? Je peux...
— Newt, si je vous ai dit d'entrer c'est que vous ne me dérangez pas. Pourquoi êtes-vous venu me voir?
— Je...J'ai un problème Monsieur.
—Lequel ?
—Monsieur...c'est tellement compliqué à formuler. Je ne suis même pas sûr de...je ne sais même pas si...Oh, c'est trop dur à dire ! Est-ce que vous ne pourriez pas utiliser vos talents de Legilimens pour comprendre ?
— Il faut que vous le formuliez Newt. Cela vous soulagera.
— Je crois...je crois que je suis amoureux de Tina Goldstein.
— En quoi est-ce un problème, questionna le Professeur, avec une lueur malicieuse dans les yeux.
— Je n'ai aucun moyen de le lui avouer, j'en serais incapable en étant en face d'elle, et je ne sais pas son adresse. Et puis... je ne dois rien représenter pour elle. Je ne suis que le gars un peu maladroit qui a ramené des créatures fantastiques à New-York, qui l'a faite condamner à mort..., murmura-t-il en relevant la tête pour croiser le regard de son mentor.
—Et l'a aidée à sauver le garçon qu'elle protège. Je suis sûr qu'elle vous estime, Newt. Ayez un peu plus de confiance en vous. Et écrivez lui.
— Vous croyez qu'une chouette saura traverser l'Atlantique et la trouver?
— Les chouettes trouvent toujours. »
Newt sourit. Vu le nombre de lettres qu'il recevait de son frère Theseus, il ne lui était pas difficile de croire son Professeur.
Il le remercia, et s'étonna de le trouver songeur. Newt demanda si tout allait bien.
« Oui, oui. Je repensais simplement à ma jeunesse. J'ai commis tellement d'erreurs incorrigibles...
— On ne peut pas changer le passé, Professeur.
—Je le sais, sinon le présent serait bien différent de ce qu'il est. Et je n'aurais pas la conscience si lourde...
— Que voulez-vous dire Monsieur ?
— Après ma dernière année en tant qu'élève de Poudlard, je suis rentré dans mon village. La situation familiale était catastrophique. Ma mère détestait ma petite sœur, Arianna. Parce que c'était une Cracmolle. Abelforth, mon frère, haïssait notre mère à cause des mauvais traitements qu'elle infligeait à Arianna. Et il s'est très rapidement mis à m'éviter aussi, car je m'échappais de la maison dès que possible, fuyant cette ambiance invivable. »
Le Professeur se réabsorbât un moment dans la contemplation du parc et de la Forêt Interdite avant de poursuivre.
« Cet été-là, j'ai découvert l'amour. Et encore une raison de me faire bannir de ma famille...
—Parce que vous aimiez quelqu'un ? N'est-ce pas injuste ? On ne peut pas contrôler ses sentiments.
— Allez donc dire cela à ma mère Newt. De toute façon, cet amour est encore condamné par la société. Je suis homosexuel.
—Ah. Ça n'a pas dû être très bien pris autour de vous, en effet...
— Ils ont fini par l'accepter. Mais mon frère réprouvait toujours mon choix. Il n'appréciait pas mon amoureux. Et aujourd'hui, je le comprends. Le nombre de fois où Abelforth m'a soutenu que Gellert tournerait mal... « Ce gars-là n'est pas fiable, Albus. Il va mal tourner, et tu regretteras d'avoir eu une liaison avec lui. »
Et nous nous disputions tout le temps. Un jour, je n'ai pas su les retenir. Abelforth et Gellert en sont venus au combat. Dans la maison. Je me suis démené pour qu'ils arrêtent, mais ils étaient hors de la raison.
—Et votre sœur est morte, non? J'ai entendu des rumeurs autour de ça.
—Oui, Arianna est morte ce jour-là. Elle est sortie de sa chambre au mauvais moment, juste quand Gellert jetait un Stupéfix sur mon frère.
Étant Cracmolle, elle avait une sensibilité exacerbée à l'égard des sorts. De plus, elle était physiquement affaiblie. Nous n'avons rien pu faire. »
Le silence s'installa. Mais ce n'était pas un silence gênant, comme on aurait pu s'y attendre. Non, c'était le silence du recueillement.
Newt le brisa au bout de quelques minutes.
« Excusez-moi, Professeur. Je...je n'aurais pas dû vous pousser à en parler.
— Ce n'est pas grave. Partager les choses les rend plus légères à porter.
Que comptez-vous faire pour votre histoire avec Miss Goldstein?
— Eh bien...je vais lui écrire. Je ne sais pas comment je ferais pour qu'elle reçoive la lettre, mais je pourrais y réfléchir plus tard.
— Bien. Bonne journée Monsieur Dragonneau.
— Bonne journée, Professeur. Et bonne chance pour la suite des événements. »
Newt sortit, puis se dirigea vers la forêt, sa valise à la main. Du deuxième étage, le Professeur Dumbledore le regarda partir.
« Bonne chance Newt. »
**********************************
Au même moment, à New-York.
« Queenie, est-ce que tu pourrais m'aider?
— Pour faire quoi ?
—Oh tu le sais très bien !
— Tu veux le revoir ?
—Bien sûr. Newt Scamander est tellement spécial. Tellement délicat, attentionné, et décalé à la fois. Oh Queenie! Je crois que je suis amoureuse de lui.
— Bien sûr que tu l'es. Tu penses à lui tout le temps, à croire que tu n'as aucun autre sujet de préoccupation.
— Queenie, tu exagères! Ce n'est pas à ce point !
— Si, si, je t'assure. Mais je vois pas pourquoi tu te retiens. Pourquoi est-ce que tu essayes de brider tes sentiments comme ça ?
— Parce que...d'abord, je ne l'ai pas revu depuis presque un an, et je ne l'ai connu que durant très peu de temps. Ensuite, il n'y a aucune chance qu'il soit amoureux de moi. Je ne suis que la sorcière qui l'a arrêté, l'a livré deux fois au Comité...Et puis, il y a cette Leta Lestrange, dont il emmène la photo en voyage. Je ne veux pas me risquer dans de tels sentiments, qui ne peuvent qu'être déçus.
—Tu es beaucoup trop raisonnable, Tina! Lâche-toi un peu ! Écris-lui, dis-lui que tu l'aimes. Au moins, tu seras fixée, soupira la jeune Legilimens avec un air rêveur. »
Tina secoua la tête. Sa sœur ne voulait pas comprendre, ne pouvait pas comprendre.
Sa relation avec Jacob, au mépris des lois, était si franche, si évidente. Non, vraiment, il n'y avait pas de point de comparaison entre les sentiments de sa sœur et les siens, pensait Tina.
Elle quitta le salon, pensive. Peut-être devrait-elle écrire, en effet. Mais une chouette ne pouvait pas traverser l'océan, si? Il faudrait qu'elle demande au Comité...
Elle prit une feuille de papier, un stylo, et s'enferma dans sa chambre.
Elle commença à écrire sa lettre. Ou plutôt, elle essaya.
« Monsieur Scamander, »
Elle raya. Trop froid, trop distant par rapport à ce qu'elle allait dire.
« Newt ».
Non plus. On aurait dit qu'elle lui écrivait un mot en classe. Ridicule.
« Cher Monsieur Scamander, »
Elle raya encore. Ça, c'était trop protocolaire, c'était bon pour les lettres officielles, pas pour les déclarations d'amour.
« Cher Newt, »
Cette fois-ci, c'était la bonne, elle le sentait.
« Cher Newt,
Vous me manquez beaucoup. Depuis que vous m'avez apporté votre livre, je ne cesse de penser à vous.
Votre attitude, votre douceur, ont touché mon cœur.
Je ne saurais vous le dire en face, car ce sont des sentiments nouveaux pour moi. Mais par écrit, je le peux. »
Tina hésita un instant. Mettre des mots sur les sentiments qu'elle ressentait s'avérait plus complexe que prévu. Même par écrit.
Elle inspira profondément, puis écrivit d'une traite.
« Je vous aime. Je ne sais pas ce que vous allez penser de moi. Je ne suis probablement rien à vos yeux, alors que vous êtes tout pour moi.
S'il vous plaît, ne répondez pas à ma lettre. Je ne suis pas sûre de parvenir à déchiffrer votre réponse, j'aurais bien trop peur qu'elle ne me soit pas favorable.
Affectueusement,
Tina Goldstein »
Elle glissa la lettre dans une enveloppe, la cachetât, écrivit son adresse au dos, puis inscrivît « Newt Scamander, Londres ».
Elle savait à quel point les chouettes étaient intelligentes. N'importe laquelle pourrait retrouver le destinataire de la lettre, malgré l'imprécision de l'adresse. Il suffisait que la lettre traverse l'Atlantique.
En se rendant au Comité le lendemain, Tina passa à l'accueil avant de se diriger vers son bureau. Et elle posa la question qui la taraudait : comment postait-on des lettres pour l'Angleterre?
Comme tout le monde depuis qu'il lui avait ramené une édition dédicacée de son livre, la sorcière qui tenait l'accueil la charriât un peu à propos de Newt.
Tina leva les yeux au ciel, agacée de ce cirque.
Si je trouve celui qui en est à l'origine...
« Bon, alors. Comment on fait ? Parce que j'imagine que les chouettes ne traversent pas l'Atlantique en volant !
— Il suffit de poster la lettre dans la boîte là-bas. Elle sera envoyée au Bureau de la Poste Magique de Londres, qui se chargera de la confier à une chouette britannique.
— D'accord, merci beaucoup. »
Tina se dirigea vers la boîte aux lettres en question, et sortit la précieuse enveloppe. Elle la serra un instant contre son cœur avant de la déposer.
À partir de maintenant, il ne me reste plus qu'à croiser les doigts pour que mon message arrive à bon port.
Puis, elle rejoignit son bureau, et consulta les dossiers à propos des événements pouvant être d'origine magique à New-York. Que des trucs ennuyeux, sur lesquels elle devait enquêter, en tant qu'Auror récemment admise au poste.
Ses pensées vagabondaient, sans pouvoir se focaliser sur le travail. Et elles se dirigeaient souvent vers le magizoologiste qui avait capturé son cœur.
**********************************
1580 mots, répartis parfaitement entre les deux bords de l'Atlantique.
Il y a une deuxième partie, qui arrive immédiatement après.
N'hésitez pas à me dire vos avis en commentaires, je vous attends !
Bises,
Jeanne.
PS : OS écrit aux alentours du 30/10/2020
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top