OS1 Jason et Marie Markalan- Partie 3
Marie Martin
Allongée dans la montagne, premier jour de mes vacances et de ma nouvelle vie, seule, j'admire les nuages. Je m'étire en poussant un gémissement. L'air pur, les montagnes fabuleuses et que dire du calme du village et de mon chalet !
J'ai eu un coup de bol monstrueux, pour une fois !
Je trouve les villageois étranges, j'ai trainé un peu hier, ils sont bizarres, tous. Je ne sais pas, il y a une solidarité entre eux, palpable qui dépasse la notion de bon voisinage.
Je n'en suis pas revenu quand le recteur de l'académie m'a parlé de cette annonce étrange. Peu d'enfants, un logement de fonction avec jardin privatif, un salaire avec des primes qui permet de le doubler. Il l'a lu en même temps que moi, buttant sur les conditions inespérées.
Je suis orpheline et fauchée, la chance normalement c'est toujours pour les autres. J'ai même dû me résigner à fuir la région parisienne et mon ex violent. J'étais vraiment désespérée, avec à tout casser un smic sur mon compte.
J'ai eu le temps d'observer Jason Markalan, alors qu'il nous a reçu l'un après l'autre. La nature l'a gâté, des cheveux blonds, un visage lisse, des yeux azurs, le cliché du golden boy. Il est sûr de lui, moqueur, autoritaire. Cela se voir qu'il a eu une enfance heureuse et aisée. Il sait qui il est et pourquoi il est là !
La montre a son poignet est couteuse.
Il a évincé les trois autres candidats, fermement. J'ai regretté de ne pas avoir fait d'effort vestimentaire pour l'entretien et puis je me suis raisonnée, j'étais là pour un job par pour un date. Je n'en suis pas revenue quand il m'a recruté, moi.
La maison est fabuleuse et pour le programme scolaire, ils ont l'air de me donner carte blanche. L'épicerie me fournira tout ce dont j'ai besoin et les prix sont deux fois moins chers qu'en région parisienne. J'ai insisté, disant qu'il devait y avoir une erreur. Le gars bougon m'a retorqué qu'il n'y avait pas d'erreur.
Mes pensées reviennent sans cesse à ce que j'ai trop bien vu ce matin : La vache, ses abdominaux, ce corps magnifique. Quel corps de rêve il a ce mec. Je me sens toute chose rien que d'y penser.
N'y pense pas ! n'y pense pas ! Houlà il ne faut pas que j'y pense.
Je suis une femme raisonnable. L'amour c'est un luxe, je n'ai pas les moyens. Pourtant, il m'a horriblement plu et quand il m'a dit qu'il ne me prenait pas ! J'ai eu envie de pleurer.
Bon allez assez rêver à Mister Sexy. Je regarde ma carte, mon porte-bonheur.
Elle trainait invendue dans une kermesse de charité, dans laquelle j'étais une des bénévoles. Elle m'a happée et je la gardais tout ce temps, un de mes rares objets fétiches.
Quand j'ai dû fuir, ne sachant où aller, elle m'a donnée ma destination : le domaine des fées dans les Alpes, près de ce village. Je veux voir l'endroit de mes yeux. J'ai toujours adoré les créatures surnaturelles. Quel dommage que cela n'existe pas !
Bien sûr, je place les fées, au-dessus de tout, mais j'aimerais que toutes les créatures surnaturelles existent, vampires, loup garou, sorcières, dragon, elfe, nain...haaaaammmm ce serait si chouette.
Je commence à avoir la trouille, car l'obscurité tombe brusquement, alors que je vérifie à ma montre il n'est que seize heures. Dans les pentes, le soleil disparait déjà derrière les pics rocheux.
Allez haut les cœurs je peux le faire.
Je n'y crois pas, je me suis perdue !
Je ne vais pas pleurer, je suis courageuse et ce n'est pas grave. Je pourrais appeler le maire du village, monsieur Markalan, sauf qu'il n'en est pas question. Je vais dormir contre cet arbre, j'ai connu bien pire à l'orphelinat. Je n'aurai pas froid grâce à ma couverture de survie et ce sera même amusant.
Jason Markalan
L'après-midi est passée, j'ai songé à la rejoindre plusieurs fois, renonçant en me disant qu'elle allait me prendre pour un gros pervers.
Elle s'est blottie contre un arbre avec une couverture argentée de survie, elle est perdue, d'après ses soupirs et le fait qu'elle est revenue plusieurs fois sur ces pas. Il n'est pas question qu'elle passe la nuit ici, mais je suis sûr que si je me montre, elle va m'engueuler.
─ HHHHHiiiiiiiii !
La vache, elle hurle fort ! Je pique un sprint pour la rejoindre. Elle fait face à une goule et mon père avait raison de s'inquiéter.
─ Ulfarks ! je vais la manger ! Je l'ai vu la première.
Je ne réponds pas, bien trop heureux !
Marie s'est précipitée dans mes bras blottie, serrée et ne m'engueule pas, c'est si bon.
─ Ja...ja.......son ...la da...me... elle vole ?
Elle bégaie, d'une toute petite voix.
Je ne lui réponds pas, car j'ai à faire. Je puise en moi tout mon pouvoir d'alpha, ce qui veut dire que mon père va le sentir, pour m'adresser à la créature de la nuit. J'espère encore pouvoir la stopper sans devoir la tuer. En même temps j'arme mon flingue.
─ L'humaine a été revendiquée pour être la prochaine Luna, elle ne sera pas ton repas goule ! Disparait !
J'ai annoncé que l'humaine allait obtenir le grade le plus élevée possible chez une louve : devenir la femme du chef, la Luna. La créature comprend que cela reviendrait à déclarer une guerre à toute notre meute et elle s'éloigne en maugréant.
Marie ne quitte pas mes bras, le problème, c'est que j'ai encore un ou deux petits trucs à lui avouer.
─ Marie c'était une goule, un fantôme revenu à la vie, elle est partie, mais je dois te dire ...
─ Merci d'être venu, comment as-tu fait pour venir aussi vite ?
Je choisis un pieu mensonge. Je remarque qu'elle m'a coupé la parole, preuve s'il en est besoin qu'elle a le pouvoir de combattre mes pouvoirs, elle est ma Luna.
─ Un coup de chance !
Elle n'a toujours pas quitté mes bras. Elle continue de trembler, terriblement tentante ainsi. Je m'efforce de la repousser un peu, elle ne va pas apprécier de sentir que je bande.
─ J'ai eu si peur, je ne comprends pas ce que j'ai vu ?
─ Sur le chemin je t'explique. Tu récupères tes affaires ? D'autres peuvent arriver.
Les goules vivent par en petit groupe, je n'ai pas envie d'affronter une horde de ces monstres enragées.
Elle s'éloigne de mes bras, et à ma surprise prend ma main pour m'entrainer avec elle ramasser ses affaires. Comme si elle avait peur que je me sauve, si elle me lâche.
J'ai enfilé son sac à dos, elle serre contre elle une carte topographique ancienne où à la place du site des ours d'Uvernet est inscrit domaine des fées.
─ Mais c'est quoi cette carte !
Je regarde la date d'impression, c'est une antiquité.
─ J'allais au domaine des fées. Cela existe les fées ? Parce que si les goules... ? J'ai rêvé non ?
Elle regarde mon pistolet sans rien dire. Etonnamment incohérente.
─ Il n'y en a plus !
─ Quel dommage ! C'est à cause des humains et de la pollution ?
Je me frotte la tignasse, moqueur et embarrassé. Du courage mec, juste un aveu sur ma nature et une déclaration d'amour, cela ne doit pas être dur !
─ Non pas tout à fait. Et le site est à une vingtaine de kilomètres, tu n'étais pas arrivée.
─ D'après la carte en passant par ce chemin elle me montre du doigt le glacier et l'aiguille du pic, je pense que j'en avais pour une heure ou deux.
Voilà ma petite bonne femme autoritaire qui refait déjà surface. Je rêve, elle n'est pas du coin, ne connait rien et se permet de me faire la leçon. Elle est impayable !
En la regardant, je repense à ce que m'a dit mon frère ainé Hans. En tant que futur alpha, je devrais forcément la mordre pour qu'elle se transforme. Cela n'est pas sans danger et déjà, je le sens, je suis terrorisé à l'idée de prendre ce risque.
─ Le passage est infranchissable même pour des loups !
Nous repartons, elle n'a rien dit et nous descendons un moment. Elle me tient toujours la main et regarde souvent derrière elle effrayée.
─ Des loups ? Comme des loups ou comme des loups-garous ?
─ Cela te fait peur les loups ?
─ Je crois oui !
Je n'aurai pas de méthode douce pour le dire et j'aimerai que nous accélérions car j'entends du bruit derrière nous. Je parie que cette saleté de goule a cogité que nous n'étions que deux.
─ Marie, je suis un loup !
Elle me regarde sans rien dire, ne me lâche pas, au contraire elle serre plus fort ma main. Elle me sourit avant de répondre mutine :
─ Tu as un tapis volant pour rentrer ? Je suis fatiguée.
─ Non mais je vais te porter. J'aimerais qu'on se dépêche un peu.
Sans lui laisser le temps de répondre je la mets sur mon dos. Elle proteste qu'elle va être trop lourde. Je pique un sprint, car derrière nous la chasse a été lancée. Mentalement, j'ai appelé mon père au secours, de toute façon, il a dû le sentir quand j'ai puisé dans le pouvoir d'alpha.
Marie ferme les yeux, terrorisée car j'accélère l'allure.
Elles sont nombreuses, c'est pour cela qu'elles attaquent. J'entends des craquements à au moins six endroits différents. Heureusement qu'à la montée, la petite prof a avancé à la vitesse d'une tortue.
Des pas de course dans la pente, des halètements et des hurlements de loups. La donne change aussitôt, les goules se dépêchent de déguerpir. Mon père et de nombreux loups me rejoignent et nous entourent. Marie se serre encore plus contre moi. L'alpha est resté sous sa forme humaine.
─ Nous allons nous en occuper. Il désigne les goules. Pas de blessures ?
Je hoche la tête, j'ai cogité tout le long du trajet. Je ne supporterai pas qu'il lui arrive quelque chose et je suis complétement perdu.
─ Monsieur Markalan, j'ai eu si peur, j'ai vu une goule, explique Marie.
─ Je suis désolée, mademoiselle.
─ Dites, pourquoi Jason a dit que j'étais revendiquée ? Il a dit que j'allais devenir la prochaine Luna, cela veut dire quoi ?
Mon père ricane doucement pendant que je repose Marie au sol qui ne me lâche pas.
Il fixe la montagne, le connaissant il va chopper ses goules. Elles ont signé leur arrêt de mort en m'attaquant, le vieux ne laissera pas passer cela.
─ Je vous laisser les enfants, Jason va vous raccompagner. Il se tourne vers moi et me murmure en aparté :
─ Tache de faire une demande correctement, idiot ! Et félicitation, ta mère va être contente !
─ Ayyyeeuuuhh tu m'a frappé la tête.
Il est déjà parti en courant dans la pente, faisant sursauter Marie. Son attitude est le plus clair des aveux. Nous descendons en marchant côte à côte. Je brûle mes vaisseaux, je me déclare ou pas ? Que faire ?
─ Jason j'ai lu pleins d'histoire de loup garou...
─ Marie veux tu m'épouser et devenir ma Luna ?
─ Tu ne me connais pas !
─ Tu es courageuse, décidée et adorable.
─ J'ai eu peur que tu dises chiante. Il est presque minuit et nous ne nous connaissons que depuis quelques heures. Je suis trop fatiguée pour réfléchir.
─ Je suis un ulfarks, rien à voir avec un loup garou. Tu ne vas pas me répondre ?
─ Jason ? Tu peux rester dormir avec moi ?
FIN de l'OS 1
[Si ce petit OS vous a plu, l'histoire de Martial, le fils de Jason et Marie vous attend dans le livre : La meute de L'Est. ]
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