Terreur, froid et désespoir.

Remus ne savait pas comment le gérer.

La souffrance.

Remus ne savait comme l'abréger.

Un coup il se remémorait ses amis : tous les quatre, les longues après midis dans les dortoirs, les bibliothèque ou en dehors de l'enceinte du château. Mais la seconde d'après, tous ces éclats de rires disparaissaient. Son sourire se brisait par une douleur. C'était comme si quelqu'un cherchait à sortir de son corps, à l'ouvrir en deux. Il avait alors envie de crier, de courir pour s'évader et s'enfuir. Dans la forêt, se mettre à quatre pieds et tuer. Sans aucune raison, c'était juste sa logique, l'ordre des choses. Se nourrir, voir le sang couler.

Il entendait des voix à ses côtés, qui l'appelait par un prénom familier "Remus". Ses pupilles redevenaient humaine, mais son corps ne pouvait lutter contre l'appelle de la lune. Il se redressait. Sa propre gorge le trahissait et le taisait, ne l'autorisant pas à exécuter le dernier veux de son cerveau humain. Il voulait, à tout prit les demander de partir. Mais la fatigue, de lutter le fit juste tomber par terre.

Il eu un moment de silence. Il croyait avoir vaincu la bête jusqu'à ce que les nuages se dégagent et laisse sa peau entrer en contact avec la lumière blanche. Il convulsait sur son dos et criait à la lune. Personne ne comprenait, personne pouvait comprendre. Et personne ne pouvait le sauver de lui même. Alors il se relevait, une nouvelle rage qui emportait sur le petit garçon un l'intérieur. Le loup se vit dans le reflet de la vitre et sursauta. Il n'attendit pas plus, et balança une chaise sur la paroi avant de crier en ouvrant grand sa gueule. Ce n'était pas lui. Ce n'était pas lui. Ce n'était-

Le loup se défoula, se jeta contre les murs en bois, couinant de vouloir sortir. Il sentait, il sentait cette odeur. Fraîche, et douce. Ce n'était pas le sang, mais quelque chose de plus fleuri, de plus vivant. Une odeur si familière comme celle d'un vieux t-shirt, d'un vieil appartement. Le loup était distrait et ne donnait plus de coup. Il inspirait, à chaque fois plus longtemps et plus profondément, comme s'il pouvait aspirer toute l'odeur. C'était l'odeur de Sirius !

Sirius, mais qui était Sirius ? Sirius ! C'était son ami, son amour de la vie. Des images luttaient devant ses yeux, des embrassades et nuit à dormir enlacer. La douceur contre la violence. Une biche tuée, un lapin dépecé. Sa peau écorchée. Qu'en pensait-il ? S'il restait pour toujours sous cette forme il serait une arme puissante. Il n'aurait plus besoin de se cacher, ce serait les autres qui s'écarteraient sous son chemin. Il vivrait ici, ne souffrirait plus chaque mois...

Mais Remus ne voulait pas tuer. Il ne voulait pas ôter tant de vie, inspirer la frayeur. C'était un jeune homme calme et posé. Son objectif était de finir ses années à Hogwart en emportant une bonne mention. Profiter du temps avec ses amis et amies. Faire des mauvais coups, être en colle puis recommencer car cela n'avait jamais fait de mal à personne. Ça solidifiait juste l'amitié.

- Je ne suis pas toi. fit Remus en serrant fort la mâchoire et en s'étouffant dans sa gorge serrée. Il s'attrapa aux murs de bois, soupirant. La douleur s'était retirée si vivement, si brutalement, qu'il la sentait toujours pulser dans ses doigts, dans ses poumons et dans ses côtes. Tous son corps étaient endoloris. Lorsqu'il se détacha du mur pour regarder ses bras en sang, Remus tomba à la renverse, perdant l'équilivre. A travers une planche mal fixée au plafond, il voyait la Lune. Ronde, pâle, blanche, elle semblait si malheureuse et solitaire...

Sirius était en train de se débattre avec James et Peter pour entrer. Il avait entendu ses derniers cris, ils n'étaient pas d'origine animale, c'était humain. Remus était en danger, Remus souffrait et il fallait qu'il fasse quelque chose. Il ne supportait plus de rester juste aux alentours pour surveiller qu'il ne s'en aille pas quelque part. Il voulait qu'il ne vive plus ces moments.

Mais James lui rappela la fois ils l'avaient enchaîné et qu'il les avait appelés en les suppliants qu'il était lucide et voulait qu'on le détache. Mais lorsqu'ils s'étaient approchés, Remus avait faillit en blesser plus d'un. Qui savait si c'était une ruse ?

Seulement, cette fois-ci, Sirius en était sûr. Alors il se débattit et entra si rapidement que personne ne pu le stopper. Et effectivement, au sol, épuisé se trouvait un Remus nu. Il était appuyé sur ses avant-bras en frissonnant et tremblant, il n'arrivait pas à se lever.

Sirius se précipita vers lui et l'enlaça de ses bras. James et Peter les regardaient. D'accord, leur ami avait raison, mais même. Sa transformation était-elle vraiment fini ? Elle était plutôt courte ?

Mais Black n'entendit rien. Il approchait le corps de son ami encore plus vers le sien et l'entourait de sa veste en cuire. Il pensait que son ami lycanthrope s'était endormi et il dégageait son visage de cheveux collés par la sueur. Maintenant, il semblait si fatigué qu'aucun de ses muscles ne tenaient. Si épuisé, si fragile. Cette bête drainait toute son énergie. Remus papillonna des yeux et vit ceux bleu ciel de Sirius. Remus voulut sourire mais tout cela ressembla plus à une grimace. Avec la force du réconfort, il passa ses bras autour de son cou et s'approcha pour sentir son odeur.

C'était cette odeur, familière qui l'avait ramener à lui. C'était lui, son amarre, son accroche au port de l'humanité. C'était lui seul, qui pouvait le calmer.

- Merci Sirius...souffla t-il si légèrement que l'on pouvait passer à côté.

Le prénommé n'avait rien compris, il avait juste entendu "Sirius" alors il présuma qu'il devait rester à ses côtés. Sirius s'allongea derrière lui et resserra plus son étreinte. Les larmes coulaient seules sur leurs joues. Black était choqué par la violence, la tristesse qu'il l'habitait, comme si ce n'était plus qu'une couche de sentiment. La vie était si injuste, c'était toujours ceux qui ne le méritait pas qui l'avait.

Alors il procéda à des légers balancements, à des petits "chuuut". Il chanta même, jusqu'à ce que le loup soit calmé et s'endorme définitivement.