Un pull blanc crème

- Remus !! Sort de là ! criait Sirius Black.

De la musique se dégageait de la salle commune. Il tourna la tête en passant une main nerveuse dans ses cheveux et regarda par dessus son épaule à droite. Ensuite il se plaqua contre le mur et laissa un gars au visage familier avec une fille.

Les Gryffindors dansaient et discutaient gaiement, ne se souciant pas de faire de bruit depuis que le sortilège d'insonorisation avait été appris par les organisateurs de la fête, soit James Potter et (un peu ''le modeste'') Sirius.

C'était en fait l'anniversaire de Remus. Il n'y avait pas meilleure excuse pour organiser une soirée dansante avec de la bière au beurre sans limite et les meilleurs sons muggles de leurs époque, non ?

Peut-être était-ce une bonne intention, une bonne idée. Mais Remus n'était pas du type à fêter son anniversaire avec les centaines résidents de sa maison dont plus de trois quarts étaient des inconnus à ses yeux.

Et Sirius avait peut-être oublié ce détail, étant prit à l'excitation de James. Et James, il était irresponsable quand il s'agissait de préparer une fête. Il avait déjà scripter un plan, avec plusieurs issues pour ''séduire'' Lily.

Quant à Sirius, il s'en voulait maintenant, et il voulait juste que Remus sorte de cette putain de toilette fermée pour qu'il puisse s'excuser.

- Remus !! tambourina-t-il à nouveau, encore plus fort.

La porte coulissante s'ouvrit sur un gars saoulé qui le dévisagea.

- Je suis pas Remus, idiot.

- Ah, euh...désolé.

Ce dernier soupira et referma la porte derrière lui. Sirius, inquiété et gêné se retourna en soupirant, quand il vit Remus.

Il était là, la tête mécontente, regardant le sol, tirant d'une main la manche de son pull dans ce geste adorable qui illustrait son embarras.

- Remus ! dit Sirius, d'un air soulagé.

Oh Merlin, il allait bien.

Il se souvenait pour la fête de Peter, il l'avait retrouvé dans les toilettes, les larmes séchées sur son visage, dans un état de panique effroyable. Il ne voulait plus jamais, au grand jamais le retrouver de nouveau ainsi.

- J'ai peut-être encore fuit la foule... Dit-il, d'un air coupable, comme si c'était lui le fautif.

Il gratta ses cheveux ondulés blond vénitien et Sirius eut qu'une envie, retirer son pull blanc crème et de l'embrasser. Mais il ne fit aucun des deux. Enfin, pas tout à fait.

A la place, il s'approcha de lui et l'enlaça, le pressant fort contre lui. Il sentit les bras laineux de Remus s'entourer mollement autour de lui, et ses cheveux venir lui chatouiller la joue.

- Je rêve où tu te fais du soucis pour moi ! se moqua Remus.

- Moi ? Nooooon. Bon, ok, un ''tout'' petit peu. Mais juste un chouilla hein.

Sirius se sépara car il voulait voir ce sourire craquant de Remus, qu'il aimait tant. A ce moment là, son visage rayonnait autant que mille soleils, et son cœur explosait en de confettis de sensations. Une sorte de bourdonnement au plus profond de lui, presque comme des gargouillis, mais sans la faim.

- J'ai un cadeau pour toi.

- Vraiment ? Demanda Remus, intrigué.

Rebelote. Il sourit.

Sirius, à son habitude rebelle et sans peur, regarda par-dessus ses deux épaules avant d'embrasser subitement Remus qui recula, surprit, contre le mur.

Ses mains vinrent se loger rapidement dans la chevelure noire ardente de Sirius avant qu'il ne se décolle de lui, et le laisse reprendre son souffle.

Des élèves passèrent entre eux, et le regardèrent, rougissant, plaqué contre le mur, Sirius en face le regardant à travers la distance.

La peur de se faire prendre prenait Remus au ventre à chaque fois qu'il était avec Sirius, comme si les gens pouvaient dorénavant lire sur son être dès qu'il se tenait un peu trop près de son petit-ami "tapette", "pédale".

Et aucun savon, aucune pierres n'étaient capable de retirer cette ''seconde peau''

Parfois, cette peur maintenaient les papillons en cage.

- Sirius ! dit le blond, vénitien offusqué de cette audace, une fois les élèves passés.

- Ça s'appelle un baiser volé. Ça veut dire que je dois te le rendre maintenant.

L'animagus lui fit un clin d'œil et le lycanthrope baissa sa tête en la secouant. Il était impossible de demeurer, même en faisant semblant, fâché contre Sirius Black. Il savait toujours comment faire craquer la coquille.

- Nan sincèrement, j'ai un vrai cadeau pour toi.

Il lui tendit sa main, et Remus l'attrapa sans hésiter, riant doucement.

Être avec lui était déjà le plus beau des cadeaux. Que pouvait-il lui offrir de plus ?

Sirius l'entraîna jusqu'aux dortoirs où il ferma soigneusement la porte derrière eux. Cette closure coupa la musique, le sort d'insonorisation protégeant cet espace pour ceux qui voulait être tranquille. Remus remarqua à quel point le silence lui faisait du bien. Trop de bruit, trop de corps mouvants, trop de chaleur. Ici il était bien.

Il s'assit sur son lit en attendant que son petit-ami revienne avec ce mystérieux cadeau.

- Tadaaa !

C'était un petit sac avec un ruban transparent violet glacé qui joignait les lanières du sac en un noeud. Remus ouvrit la bouche, ne s'attendant pas à cela. Il défit le nœud et trouva à l'intérieur un mouchoir blanc. Avec son pouce, il retraça les lettres S. B. brodés avec soin d'un fin fil bleu.

- C'est un mouchoir. Avec mes initiales.

- Wow, euh...merci ?

Remus regarda encore le mouchoir. Il ne voulait pas paraître ingrat, et était sincèrement ravi d'avoir un bout de quelque chose l'appartenant, mais il ne comprenait pas ce qu'il devait en faire ?

- Je pensais qu'avec ton odorat supersonique tu aurais remarqué directe, mais apparemment non.

- Excuses-moi si tout le monde ne sniffe pas les tissus !

- Hé ! Est-ce un reproche, Mr. Lupin ? Je vous signale que je ne contrôle pas les effets secondaires des sortilèges, mister.

Remus leva la tête vers Sirius, et vit par son regard instant qu'il devait sentir le tissu.

Alors, la mort dans l'âme et la gêne sur les joues, le lycanthrope s'exécuta et ''sniffa'' le bout de tissu.

Il avait une odeur fruité, presque fleurie et sucrée. Mais en même temps, cela ressemblait à-

- Est-ce ton parfum ?

- Bingo ! Cria Sirius en se jetant sur la lit aux côtés de son petit-ami.

Il le regarda droit dans les yeux et lui pris une main, entrelaçant ses doigts avec les siens.

- Je me suis dis... Comme ça, quand on sera séparé, je veux dire, géographiquement séparé, tu pourras toujours sentir un bout de moi.

Et Remus maintenant, se trouvait les larmes aux yeux devant un stupide mouchoir.

- Oh non non non ! Je ne voulais pas te faire pleurer !! Dit Sirius, affolé.

- C'est rien, c'est les hormones de pleine Lune.

- Mais la prochaine n'est pas avant 10 jours ! J'ai vérifié ce matin !!

- Tu peux pas arrêté d'être si parfait ?

Remus posa sa main sur le torse de Sirius, dorénavant redressé, et assit en tailleur face à lui.

- Ça te plaît réellement ? Parce que tu sais, bien que les Potters me traitent comme leur fils, je vais pas non plus exiger de l'argent de poche, donc je n'ai pas pu t'acheter réellement quelque chose et-

Il y avait une chose qui rendait Sirius Black anxieux.

Et non, ce n'était pas ''une mauvaise journée capillaire'', mais la peur de ne pas satisfaire autrui, de décevoir et de ne pas être assez bon.

En ce cas là, il ne restait qu'une chose à faire : l'embrasser.

Et c'est ce que fit Remus.

Éventuellement, son ''pull blanc crème'' fut enlevé, et éventuellement, une légende me comptera que Remus Lupin gardera toute sa vie ce mouchoir dans sa poche.

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