Premier Noël

Harry avait passé la journée maussade, triste... Tous les enfants s'apprêtaient avec excitations aux joies de la magie de Noël, et lui seul n'en profitait pas.

Depuis début décembre, c'était l'excitation à son comble. Pour les premières années, et secrètement, toujours pour les dernières années. Chaque jour, en guise de calendrier de l'avent, les quatres maisons de Hogwart pouvaient accomplir des tâches et gagner des points. C'était surtout les plus jeunes qui s'y adonnaient. Il y avait, sans oublié, la sortie à Hogsmeade, mais aussi le bal d'hiver pour les cinquièmes années, si Harry se souvenait bien. Et aussi, il n'oublierai jamais cette image, d'Hagrid pénétrant par la grande porte de l'établissement, un énorme sapin enneigé traîne derrière lui.

Mais à part l'excitation autour, lui ne ressentait rien. Les vacances avaient commencé, il avait vu plusieurs de ses amis Gryffondors rentrer chez eux, et cela créerait un vide chez lui, qui n'avait nul part où rentrer. Les enfants de son âges, en premières années rentraient auprès de leur famille, enlaçaient leurs parents, racontaient leurs découvertes de ces premiers mois à Hogwart... Oh, qu'est-ce qu'il avait rêvé plusieurs fois, d'être réveillé par un visage familier ressemblant à celui de sa mère, dans des draps chauds, dans une maison inventée de toutes pièces par son imaginaire... Toujours en pyjamas, un pyjama à sa taille, il serait descendu avec impatience et aurait découvert un sapin tapissé de quelques magnifiques cadeaux. Du café et du thé fumeraient de la cuisine, et une table avec une nappe de Noël serait mise. Il s'asserait au sol, les pieds froids, fraîchement sortis du lit et il rirait. Il rirait car il serait l'enfant le plus heureux du monde, entouré de deux parents qui l'aimeraient plus que tout trésor qu'on puisse leur offrir.

Malheureusement il n'avait à son compte que des parents animés en cinq secondes dans une photo, il n'avait que des parents qui existaient dans un miroir... Il ne pouvait pas les sentir, il ne pouvait pas toucher cet amour légendaire qui lui avait sauvé la vie alors qu'il n'était qu'un bébé.

Comme il haïssait être Harry Potter parfois, ce qu'il haïssait sa cicatrice. Il aurait vendu sa célébrité au diable si cela pouvait lui ramener ses parents...

Alors il se réveillait en sursaut la nuit, endormis sur le rebord de la fenêtre à regarder la lune et les étoiles, les yeux encore fatigué d'avoir tant pleurer. Puis il regardait Ron, roupillant dans son lit, la bouche grande ouverte. Il s'en voulait, mais il était content que Ron soit resté pour Noël. Il se serait mal vu passer ces vacances avec quelqu'un d'autre, et surtout, seul. Ce qui le tracassait, c'était qu'il s'en voulait de l'envier.

Ron se plaignait souvent qu'il avait trop de frères et (une) sœur. Il voudrait parfois être enfant unique. Ou encore, Harry se souvenait de leur première rencontre, il avait qualifié sa cicatrice de ''cool'' et ''stylé'', et Harry avait vu les grands yeux qu'il avait fait lorsqu'il avait brandit ses galions. Ron rêvait d'une vie où il était célèbre, pour être enfin à son tour le ''préféré'' de la famille. Quant à Harry, lui, rêvait d'être effacé par un frère ou une soeur, tant qu'il avait une famille comme Ron en avait une...

Puis, ils restaient tous les deux. Ron recevait des lettres de sa mère qui venait l'enlacer, pleurant à travers les lignes qu'elle avait écrite. Ron, regardait à côté de lui, embarrassé, mais c'était les petit-déjeuners de vacances, et à vrai dire, personne n'y prêtait grande attention. Quant à Harry, il riait, riait jusqu'à ce qu'il ressente encore cette envie dévorante, cette jalousie qui le faisait culpabiliser, qu'il n'avait, lui, pas de lettre pour l'embarrasser. 

Ainsi, alors que la date fatidique du 24 décembre arrivait, une lettre arriva à destination de Harry un matin. Il cru, pendant un instant que ce fit les Dursley, mais il vit à la place une écriture bien plus soignée et ordonnée, signée Hermione Granger.
Elle leur raconta à sa manière, en quelques lignes que tout allait bien, puis passa le reste de la lettre à expliquer à ses deux amis qu'est-ce qu'il fallait qu'ils cherchent et trouvent pour avancer leurs enquêtes.

Harry et Ron se regardèrent et soupirèrent. Ils avaient la ''flemme'' de sauver le monde. Cela ne pouvait pas attendre après les vacances ? Harry plia la lettre dans sa poche, et les deux garçons partirent jouer aux échecs sorciers.
Ce qu'Hermione ne su jamais, c'est qu'ils avaient reçu cette lettre. Ce qu'elle ne su jamais non plus, c'est qu'Harry la garda, cette lettre, jusqu'à la fin de sa vie. Car c'était la première fois qu'il recevait une lettre d'un ami. 



Le jour du réveillon, c'est sans faim que Harry mangea. L'excitation était à son comble. C'était le plus grand festin jamais servi, et pour une toute petite poignée d'élèves ! Tout ça pour eux !! Ron regardait à droite, puis à gauche, puis à nouveau à droite, ne sachant pas par quoi commencer. Tandis qu'Harry, et bien Harry était Harry, et dans son regard vert se lisait une tristesse infinie.

Il alla se coucher, tranquillement, fermant les rideaux en s'isolant ne voulant pas tâcher la joie de ses camarades par sa tristesses. Chacun était excité à l'idée de se réveiller avec des cadeaux. Harry savait qu'il n'en aurait pas. Déjà chez son oncle et tante il n'avait que des vieux t-shirts de Dudley, alors il ne pensait pas qu'ils auraient pris la peine de lui envoyer quelque chose. Ça ne lui surprendrait même pas si les Dursley étaient issus d'une famille d'inquisiteur contre les sorcières dans le passé, vu la haine qu'ils portent envers la magie.

Ainsi, petit Harry se roula en boule, en pleura à chaude larme, des larmes qui glissaient sur ses lunettes si caractéristiques de sa personne. Il s'était, sans faire exprès, enlacé lui-même, se balançant doucement dans sa solitude. Il avait des centaines de milliers de personnes qui l'aimait, maintenant deux amis, et une maison entière à Hogwart, et pourtant, il se sentait toujours seul, si seul ! Il ne comprenait pas, et il s'énervait car il ne comprenait pas !
Soudain, les rideaux autour de lui se tirèrent dans un grincement.

- Harry ?

C'était la petite voix de Ron, que, une fois tous coucher après maintes réprobations de Mc Gonagall avait fini par se coucher, avait entendu des reniflements en provenance du lit voisin.

- Tu pleures ?

Le garçon qui avait survécu ne dit rien, seul ses sanglots parcourant son corps indiquaient l'inverse que ce qu'il tentait de faire valoir.
Ron s'invita doucement dans le lit, et enlaça son ami, pendant un long moment, jusqu'à ce qu'il se calme. Puis, sans un mot, alors que la Lune était bien haute et belle dans le ciel, il retira ses bras, et s'endormit.

Le lendemain matin, quand Harry se réveilla, il avait toujours ses lunettes sur son nez. Ce qui constata en premier c'était que Ron n'était plus à ses côtés, et aussi ce fut que quand il soupira, il vit de la vapeur sortir de ses lèvres et rencontrer la lumière du soleil. Il se redressa, ajusta ses lunettes et vit que la vitre avait gelé ! Il avait neigé !!

Il s'assit sur le rebord de son lit, et prit quelques instants pour lui. Qu'elle ne fut sa surprise quand Ron arriva par derrière, avec un nouveau pull en laine avec un grand R, caractéristiques de sa mère, suçant déjà une des merveilles sucreries sorcières.

- Harry !! Regarde, tu en as un aussi !!

Harry n'y croyait pas ses yeux. Il ne put d'empêcher de sourire. Un pull, pour lui ? Fait par Mrs. Weasley ? Pour lui ? Quelqu'un lui offrait un cadeau ?!!?

Le garçon aux yeux verts chassa sa couverture, et courut vers Ron, essayant le pull. Il grattait, et lui tenait chaud. C'était la meilleure sensation qu'il avait ressenti depuis des jours ! Aussi doux qu'un câlin, et grattant de malice. Avec un grand H, et un fond de couleur de sa maison Gryffindor. Ron se plaignait déjà qu'il avait une sacrée collection de toute taille de ce pull, m'avais Harry, lui était aux anges.

- Viens ! Il y en a d'autres pour toi ! Désolé, j'ai pas pu m'empêcher d'ouvrir les miens. Et le tien aussi, une boitte de Jelly Beans. Je saurais reconnaître sa forme sous n'importe quel emballage. Je dois dire que j'ai été puni d'avoir ouvert ton cadeau, je suis tombé sur un saveur savon. Berk. Je crois qu'Hermione nous a envoyé quelque chose aussi. J'espère que c'est pas un de ses livres poussiéreux...

Harry n'écoutait plus ce que Ron lui disait. Il observait tout simplement ce sapin, avec quelque Gryffindors qui cherchait leurs cadeaux parmi les autres. Il sourit à cette vue, et pour la première fois, il aima Noël.



























Bonnes fêtes !!

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