Lycanthropie
- Ça y est, c'est fini.
Remus était roulé en boule à même le sol, tremblant et trempé de sueur froide. Sirius, dès que la Lune avait disparue à l'horizon, il s'était transformé en forme humaine et avait accourue dans la pièce fermée et barricadée où se trouvait Remus, en période de détransformation.
C'était un moment difficile, et très fragile pour ne pas dire le plus fragile. Remus était comme secoué de spasme, luttant contre les derniers rayons de lune, la loup quittant peu importe son corps. Mais il ne voulait pas partir. Alors, Sirius s'accroupissait près de Remus, le couvrait car il se retrouvait toujours avec des habits déchirer, pour pas qu'il n'est froid. Et, après une conversation sur comment pouvaient-ils l'aider, il dit qu'il fallait lui parler. Alors il mettait sa main contre sa joue, et lui répétait ces mots, en boucle, comme un disque rayé :
- Ça y est, tu l'as fais, c'est fini.
Il finissait souvent en larme, face à la vue de son ami. Les meilleures nuits se passaient à jouer dans la forêt interdite, mais les pire étaient les plus longues et les plus fatigantes. De plus que Remus avait la volonté de ne faire aucun mal, même sous sa forme incontrôlable. Alors, il demandait à ses amis de l'enchaîner avec des chaînes en argent. Puis, Sirius, James et Peter l'enfermait dans la salle et attendait. C'était aussi une épreuve psychologique pour eux, car, lors de sa transformation, Remus utilisait encore ses capacités humaines pour les inciter à le libérer. Car un loup-garou enchaîné était très en colère et dangereux.
Et cette nuit avait été une des pires. Bien qu'il n'était pas conseillé de s'approcher d'un loup-garou en détransformation, Sirius ne supportait pas voir son ami se tortiller au sol, comme si un démon tentait de sortir de son corps. Il était si tendu que les veines de son cou ressortait, et parfois James et Peter lui jetaient des coups d'œils inquiets, ils n'étaient même plus sûr qu'il respirait.
Mais le pire était sans doute les marques que laissaient les chaînes. Étant conçues par magie, plus le loup-garou luttait, plus elles se resserraient. Et les blessures d'argent laissaient des grandes marques rouges, qui laissaient ensuite des cicatrices que Remus haïssant. Surtout que le seul remède était une pommade. Bien que ses effets faisaient des miracles, quand on l'appliquait, Remus décrivait la sensation comme une brûlure.
- Ça y est, c'est fini, répéta encore Sirius.
Remus lui attrapa la main et la serra très fort, la couverture le couvrant avait encore des tâches de sang de la dernière fois. Quand le jeune lycanthrope ouvrit les yeux, ils étaient encore jaune, Sirius, eu un mouvement de recule, mais plaça sa seconde main sur la main de son ami. C'était Remus, le loup en lui était partit.
- James. La pommade.
- Non. fit Remus en secouant la tête, encore épuisé de son épreuve.
- Chuuut, fit Sirius en chassant les cheveux collés au front moite de Remus.
Peter, au fond de la pièce l'observait, aussi livide que la lune. Il était celui qui arrivait le moins à prendre sur lui, déjà quand les cris de Remus retentissait lors de sa transformation, il était le premier à tiquer, et à se boucher les oreilles. Là était toute leur différence : Peter se voilait la face, s'il n'était pas observé par les deux autres animagus, il aurait probablement jeter un sort d'insonorisation. Quant à Sirius et James, eux, préféraient affronter le problème, face à face, et vivre au courant.
- Tu as réussi, c'est fini.
- Sirius...
Sa voix était si rauque, il avalait sa salive avec difficulté et ses yeux s'entrouvrirent. Ils avaient toujours cet éclat bestial, mais la pupille était de nouveau circulaire.
- Oui, répondit l'animagi en souriant.
- C'est fini ?
- Oui.
Content comme jamais, Sirius s'en fichait du sang, de la sueur, de sa peau nue et le pressa fortement contre lui. Il sentit, avec faiblesse mais tout de même, une main se rabattre sur son dos.
James revint enfin avec le peau, et Remus s'assit, se couvrant avec le tissu comme si cela l'empêcherait de mettre la pommade.
- Ce ne sera pas long.
Sirius trempa ses doigts dedans et les approcha doucement sur le torse de Remus qui fermait les yeux et commençait à respirer rapidement avant même qu'il ne l'eut toucher. L'étalant le long des plaies nouvelles, une sorte de petit crépitement retentit, mais la peau cicatrisait et le sang coagulait. Les cicatrices étaient plus fines et moins épaisses.
- Hisss, fit Remus, se crispant.
- Pete' ! cria James et se retournant vers le troisième qui avait eut la curiosité de soulever le rideau et de laisser un reflet de la lune atteindre Remus.
- Désolé.
Peter baissa la tête, et James et Sirius revinrent vers leur ami. Sirius replongea ses doigts et appliqua le reste de l'échantillon. Plus Remus grandissait, plus ses nuits devenaient violentes. Ça devait être l'adolescence, leur avait confié l'infirmière. De plus, s'il subissait du stresse, ou des émotions négatives dans la semaine, cela risquait de se répercuter lors des nuits. Mais avec Remus qui ne demandait qu'on ne lui fasse pas de faveur même avant ses moonstruations, les Marauders ne savaient plus quoi faire.
- Il faudra commander un autre pot. dit Sirius.
Sirius était le seul à pouvoir appliquer la crème sur un Remus conscient. James avait été rejeté, et Peter ayant trop peur faisait peur à Remus lui-même. Étrangement, Sirius arrivait à garder beaucoup de contrôle sur ce qu'il ressentait et ce qu'il montrait. C'était peut-être "grâce" à chez lui, où tout le monde jouait les impassibles. Pour une fois qu'une famille toxique servait à quelque chose.
- C'est fini.
Remus reprit peu à peu son souffle, et en silence, les sorciers regardèrent les cicatrices se refermer toutes seules.
Une fois cela fait, Remus restait silencieux et renfilait son t-shirt au plus rapidement, ainsi que son pull "de consolation". Peter apportait le chocolat, et généralement, ils mangeaient un tas de sucrerie, bien que Remus en mangeait le moins, jusqu'à ce qu'il ne s'endorme. Les trois le portaient, tantôt dans les bras, tantôt par magie, et le déposait à l'infirmerie, où fermait les rideaux autour de lui. Sirius restait, puis James, puis Peter, et ils s'assuraient à tour de rôle qu'il ne se sente jamais seul.
Cette nuit-ci, James remarqua cependant que Sirius était bien plus perplexe et soucieux que d'habitude. Il avait les sourcils froncer et ne prenait pas même la peine de le regarder quand il lui parlait. Il avait même insister pour rester toute la nuit alors qu'il tombait aussi de fatigue. James l'avait vu quand il s'était assit sur le fauteuil à côté du lit de Remus.
Mais l'adolescent aux lunettes ne dis rien, et se plia à sa volonté.
La nuit s'écoulait doucement, derrière les rideaux Sirius entendait les bruits de pas retentirent, ou les patients se réveiller et demandant un anti-douleur, ou chuchotant à travers la pièce. Il y avait par exemple Diana, attrapeuse de l'équipe Ravenclaw, qui s'était cassée la jambe et qui attendait que son os ne se ressoude en prenant une potion chaque trois heures. Ça devait la deuxième fois qu'elle était réveillée depuis l'arrivée des Marauders à l'infirmerie.
- Sirius ? demanda une faible voix.
Le prénommé sursauta, un peu endormie, et se couvrit un peu plus d'une couverture qui avait miraculeusement popée sur lui pendant son sommeil.
- Remus !!
- Par la barbe de Merlin, est-ce que je t'ai fais ça ! commença Remus, affolé en voyant le sang sur la chemise de Sirius.
- Quoi, ça ? Non, non, rassures-toi, ce n'est que ton sang. Bien que ça ne soit pas rassurant non plus.
Sirius se leva et pris la main molle de Remus. Elle était glacée.
- Je vais totalement bien. Ne t'inquiètes pas pour moi.
- Non, non. Ça ne devrait pas se passer comme ça, vous ne devriez pas, toi, James et Peter, vous fatiguer à me surveiller chaque mois comme ça-
- Remus !
- Je ne devrais pas avoir à me transformer en premier lieu-
- Remus !!
- Je-
- REMUS !!!
Sirius attrapa le visage du lycanthrope entre ses deux mains et l'embrassa, pleine bouche, pendant quelques secondes. Une fois reculé, Remus clignait des yeux, encore la bouche ouverte, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose.
- Je...
- Si je savais qu'un seul baiser aurait suffit à te faire taire, je l'aurais fais plus tôt.
Remus le regardait toujours de ses grands yeux hazels, en cette soirée, bien dilatés et dorés.
Ce fut comme si des forces extérieures les poussaient l'un vers l'autre, et, toujours à son chevet, Remus fixait Sirius jusqu'à ce qu'il ne l'embrasse de nouveau. Il voulait ressentir cette sensation, son sang chaud, brûlant, bouillant, ses oreilles bourdonnantes, sifflantes, et son souffle coupé par celui de Sirius. Il lui semblait que partout où Sirius l'avait touché, avait conservé la présence de ses doigts, sur son torse, sur son visage, dans sa main...
Les larmes jaillirent seules des yeux du lycanthrope. Elles glissèrent et se retrouvèrent bloquées entre leurs deux joues.
- Quoi ? Qu'ais-je fais de mal !! demanda Sirius en entendant les sanglots de son ami.
- Non, c'est juste un effet secondaire. Le trop plein d'émotion sans doute. Je suis juste crevé. Ça te dérangerais de...
L'animagi n'attendit pas même la fin de sa phrase pour enlever ses chaussures et s'allonger à côté de lui dans le lit. Il était petit, et sur des roulettes et cas d'urgence extrême, l'alliage grinçait sous leurs deux poids, mais il s'en fichait.
Sirius chassa quelques mèches qui lui couvrait le visage.
- Je suis un monstre...
- Moony, est-ce que j'embrasserais un monstre.
- Je ne sais pas, tu as bien embrassé Precilia Thompson.
- Hé ! C'est une charmante jeune change-forme. Elle était juste bloquée sous forme de gorgone, et tu connais la légende avec le crapaud qui lui faut un baiser d'amour véritable. On était jeune, on a essayer avec nos connaissances.
- C'est ça, tu voulais juste lui rouler des pelles aussi.
- Bon. Peut-être un peu.
Ils rirent.
- Souviens-toi, Moony, que tu n'as rien d'un monstre.
- Sirius..., commença Remus au bout d'un moment.
- Oui ? chuchota le prénommé en voyant les yeux de son aimé se fermer doucement.
Mais un léger ronflement lui répondit.
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