-4-An echo of a blast

Ils étaient brisés.

Mais depuis longtemps.

Leur relation était brisée.

Mais depuis longtemps.

Un amour fraternel brisé.

Mais depuis longtemps.

Leur ressemblance est frappante, mais ils nient tout.

Ils se voient tout les jours.

Ne se parlent que rarement.

Et ne partagent aucun sentiment.

Il y a eu des hauts et des bas, à présent il y a une ligne droite.

Rien ne bouge.

Toujours le même quotidien.

L'une se lève presque à l'aube et part du studio après avoir mangé une tartine, en laissant le soin de ranger à l'autre. Elle se balade, déambule.
Elle mange au restaurant, va voir ses amies de solitude et elles restent ensemble jusqu'au soir, où elle rentre pour découvrir l'autre avachi sur le canapé devant la télé, des bols de nouilles instantanés devant lui, vides.

Elle range, puis mange à son tour et va ensuite se préparer à dormir.

L'autre, se lève vers 11h, et encore tout ensommeillé, il se dirige vers le canapé avant de s'allonger.

Puis, à 13h, il se lève pour aller prendre des Cups Ramen, et les mange en regardant les nouvelles déprimantes de la télé.

Il reste blasé sur les infos. Il y a presque tous les jours des suicides, des gens qui ont sauté, ou se sont drogués à mort. Lui, il avait bien essayer, il y a longtemps, mais à présent, la vie ou la mort lui importe peu.

Après tout, il a constamment l'impression d'être entre les deux, et il n'a pas de préférence particulière.

Il change de chaîne. Des émissions humoristiques, des reportages, des épisodes de séries, des films...

Il y passe l'après-midi.

Parfois il sort. Pour s'acheter des cigarettes.

Il tousse. Il aurait dû se méfier dès le début de ses petits bâtons blancs et oranges.

Mais de toute façon c'est trop tard.

Elle, elle a l'air de bien se porter. À côté de son frère dépressif, elle paraît presque celle qui reste encore debout et qui a encore la force de se battre.

Pas du tout.

Si elle sourit, c'est parce que son visage est resté bloqué comme ça depuis... le déclencheur.

Si elle sort encore se promener, c'est seulement parce qu'elle ne supporte pas la vue de son frère, qui lui donne envie de le suivre.

Ils leur manquent à eux deux la même chose, mais ils ne reviendront jamais.

Jamais.

Ils détestent ce mot.

Ils ne mourront jamais.

Ils ne seront jamais libre.

Ils seront ainsi à jamais.

Le déni, ça leur connaît.

Ils ont besoin du déni.

C'est leur moteur, pour ne pas finir fou.

Récemment, une des amies de solitudes de la soeur avait cédé et était partie. Une autre était alors partie dans le trou noir de la dépression une bonne fois pour toute.

Ce fut si rapide. Cela sonna comme une violente claque pour elle.

La liste s'allongeait.

Elle est bien trop longue.

Elle aurait voulu la déchirer.

Lui, il en était simplement désolé. Même s'il les connaissait, il n'était pas assez proche pour pouvoir faire le deuil.

Même si ses pensées se sont agitées après la nouvelle.

Leur relation avait un peu montée, avant de redescendre aussitôt. La compassion durait rarement longtemps entre eux.

Ils savaient qu'elle en aurait été désolée. Elle n'aurait pas voulu les laisser comme ça.

"Mais c'est de sa faute."

"Sa faute."

"Elle aurait dû rester."

"Comme tous les autres."

Ils savaient que leur malédiction allaient un jour les rendre inévitablement fous. À moins que ce ne soit déjà pas fait.

Les autres les voient comme les échos d'une lointaine explosion.

Une explosion qui les avait brisé pour toujours.

Et ils espèrent que les échos s'arrêteraient un jour.

"And they hope that the echoes would one day stop."

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