OS 6- 3 ans

Hello ! Nouvel OS, sous un format un peu particulier, je vous en reparlerai à la fin, mais je suis sûre que certains on déjà vu ce genre de choses sur les réseaux, avec une petite musique et des images d'animé/manga en fond ^^

TW: Anorexie, Alcool, mention de drogue.

Bonne lecture ^^

L'ALCOOL ET LA DROGUE SONT DES SUBSTANCES DANGEREUSES POUR LA SANTE. SI VOUS ETES VICTIMES D'UNE ADDICTION, DES NUMEROS D'AIDE SONT A VOTRE DISPOSITION. PARLEZ EN A VOS PROCHES.

***

12 & 15

- Naomi, ça sonne !

- Bah vas voir !

- Nan, c'est toi la plus grande !

- Vas-y et je te donne un truc après !

Curieuse de voir ce que ma sœur a à m'offrir, je me rends donc en tapant des pieds dans les escaliers, que je descends tout en maugréant des reproches à ma sœur. Je crie un « J'arrive !» retentissant et énervé au visiteur, qui sonne une deuxième fois, puis je déverrouille et ouvre la porte.

- Hey.

Devant moi se tient un adolescent assez ... beau, qui doit avoir l'âge de Naomi. Je me paralyse un instant, bouche entrouverte, puis essaie de cacher mes joues qui rougissent sous son sourire bienveillant.

- Je suis le voisin d'à côté. Je jouais au foot avec mon frère, mais ... Le ballon est passé chez vous. Je peux le récupérer ?

- Euh ... oui oui, bien sûr, suis moi.

Il s'exécute donc, et essuie ses chaussures sur le paillasson avant d'entrer et de refermer la porte derrière lui. Je prends la tête, et l'emmène dans notre jardin. De la musique s'échappe de la chambre de ma sœur, et il hausse un sourcil dans ma direction.

- Tu écoutes du rap ?

- Oh, non, c'est Naomi, ma sœur.

- Oh.

Il regarde dans les haies s'il ne trouve pas son ballon, et je le suis, ne sachant pas quoi faire, ni où me mettre.

- Je m'appelle Shaw. Et toi ?

- Susan. Mais on m'appelle Suzie.

- Ok. Ah, il est là !

Il ramasse un ballon bleu foncé tout neuf dans le gros pot de fleurs, et m'adresse un grand sourire.

- Je vais sortir par le portillon, ce sera plus simple. A plus, Suzie.

- Ouais, à plus ... Shaw.

Mais il est déjà parti, parlant à quelqu'un, sans doute son frère.

Le soir, à table, je lâche donc, l'air de rien :

- Au fait, les voisins d'à côté, ce serait cool de les inviter, non ? Ils ont deux garçons, je crois.

13 & 16

- Hey Suzie !

- Salut.

- Naomi est là ?

- Non.

- Ça va pas ?

- Non. Si. Ça va.

Shaw s'assied à mes côtés, sur le trottoir.

- Qu'est-ce qu'il se passe, Susan ?

- Rien.

- Allez ... Je peux peut-être t'aider !

- Non.

- Parler ça fait du bien. Au pire, j'oublierais après.

- Pourquoi tu me parles ? Ça t'aidera pas à te rapprocher de Naomi.

- Ce n'est pas pour ça. Je m'en fiche de Naomi, elle ne m'intéresse pas. Pas comme ça. Mais toi, quelque chose te tracasse, et apparemment, ni l'un ni l'autre avons de chose à faire.

- J'en ai assez d'être petite. Une enfant.

Il rit doucement, relevant ses genoux devant lui. Il est beau, il ne fait que s'embellir avec le temps. Et cela ne m'aide en rien.

- Tu n'es pas une enfant, Suzie. Treize ans, c'est déjà le début de l'adolescence.

- Mais si je ne le ressens pas ?

- Alors essaie plutôt de la voir. Tu as forcément des changements dans ton corps.

Je passe nerveusement les mains sur mes cuisses pour les aplatir, mais il me stoppe dans mon geste, puis se penche, sa bouche à quelques centimètres de mon oreille.

- Tu es parfaite comme tu es, Susan.

Il me replace une mèche de cheveux, puis m'offre un dernier sourire avant de rentrer chez lui.

14 & 17

- Suzie ...

- C'est Susan, maman. Je ne suis plus un bébé.

- Oh, ça y est, la naine se rebelle, ricane ma sœur.

- J't'ai rien demandé, toi. Retourne fumer avec tes amis les cassos, de toutes façons on sait tous que tu fais ça parce que sinon t'as personne.

Ma sœur me dévisage un instant, puis sort de la pièce en claquant la porte. Ma mère soupire, et l'imite, après m'avoir donné un dernier ordre.

- Mets la table, ils arrivent dans vingt minutes.

Je m'exécute, pinçant ma cuisse pour ne pas pleurer. Les invités vont arriver, mais peu m'importe. J'ai besoin de sortir d'ici. J'étouffe. J'enfile mes Converse noires, et me dirige vers la porte d'entrée, où se tient Shaw, prêt à toquer. Derrière lui, son frère et ses parents. Je leur fais signe d'entrer, et m'avance sur les marches, pour aller n'importe où, le plus loin possible.

Alors que j'allais franchir le muret, une main me retient par le poignet. Je me retourne pour voir Shaw, l'air soucieux.

- Je m'inquiète pour toi, Suzie.

- Susan, maugréé-je.

- Hey. Ta sœur aussi s'inquiète, tu sais ? Tu perds beaucoup de poids, et ...

- Naomi n'en a rien à faire, elle ne pense qu'à son putain de mec et à ses potes horribles qui ... Et je ne perds pas beaucoup de poids.

- Susan, regarde comme tu deviens maigre. Tu devrais faire attention.

- Je ne suis pas belle, c'est ça ? Je ... je suis soit trop grosse, soit trop maigre ? Avec mes lunettes, ma peau trop pâle, et mes seins trop petits.

Les larmes me montent aux yeux.

- Et quand ce n'est pas ça, on a pitié.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Laisse-moi, Shaw, c'est ... tu as des choses plus importantes à faire. Tes parents t'attendent.

- Les tiens aussi.

- Je n'ai pas faim.

- Moi non plus, ça tombe bien.

On se toise un moment, et un éclair de tristesse passe dans ses yeux.

- Fais juste attention à toi.

- Pourquoi tu t'en occupe autant ? craché-je. Tu n'en as rien à faire de moi.

- Non, je n'en ai pas rien à faire. Tu comptes pour moi. Tu es ...

- Comme une sœur ?

Je détourne le regard, une larme roulant sur ma joue. Soudain, alors que je clos mes paupières, deux grands bras protecteurs m'entourent, et j'éclate en sanglots, visage enfoui dans son torse.

- Tu es encore un peu jeune pour le moment, fait-il. Mais tu n'es pas une sœur.

Il essuie mes larmes, et dépose un baiser sur mon nez.

- Rentrons, je suis sûr que tu as faim.

15 & 18

- Merci de m'emmener, Naomi.

- De rien. Sois prudente, hein. Pas de cigarettes, ni trop d'alcool, ni ...

- Promis.

- Et si il y a un problème, tu m'appelles.

- Allez, Naomi, arrête de t'en faire. Tout va bien se passer. Je t'appelle tout à l'heure pour que tu viennes ?

- Oui. Bonne soirée Suzie.

Je lui adresse une grimace, et elle, un sourire. Une fois ma sœur partie, mon sourire s'estompe, et l'angoisse me tord l'estomac. Je ne voulais pas venir. Mais si je n'assistais pas à la fête d'Anissa, plus personne ne m'aurait parlé ensuite, je n'aurais plus été cool, alors que je me suis donné tant de mal.

- Salut !

- Oh, salut Sus !

- J'aime trop ton jean, meuf.

- Merci !

Je m'assois dans le cercle, rassurée quand à ma tenue.

- Tu veux une bière ? Elena en a ramené du frigo de son père, cet alcoolo ne verra rien, ricane Anissa.

Je refuse gentiment, et attrape un Coca, lançant un regard compatissant à Elena. Anissa pouvait avoir des propos durs, parfois. Je commence à discuter avec Edith, et une remarque nous tire de notre bulle.

- Et vous les filles ?

- Quoi ?

- Vos tailles ? De haut et de bas.

- Oh ... 32 pour moi, et en haut, tu veux dire ...soutif ?

- Ouais.

- 85 B ...

- C'est mignon les petits seins, je trouve, répliqua Léa. Moi les miens sont trop gros ...

- Roh, dis pas ça, je donnerais tout pour les avoir.

- Et tes tailles, Edith ?

- 36. Et 100 D.

Nos amies se regardent.

- C'est grand.

Une simple remarque, mais qui blesse Edith.

- Pas aussi grand que ceux de Léa.

- Non, pas ça, se moque Anissa.

Son pantalon.

- C'est parce que j'ai pas une morphologie qui me permet de mettre moins, mais bon ...

- Oui, nan mais t'inquiète, on connaît.

Je passe une main sur mon ventre, et le rentre. Il faudra que je reperde du poids, j'ai senti une petite bosse.

- Et toi, Susan ? Tu bois pas ?

- Oh non, moi ...

- Nan mais vous savez bien que c'est une sainte-nitouche, rit Elena. Elle respecte les règles, Suzie.

- C'est dommage. Tu devrais te décoincer un peu, Suzie.

Je connais ce ton, ce regard. Ça finit toujours par tomber sur moi. Parce que je ne suis pas riche. Que je ne fais rien d'interdit.

- Pourquoi t'essaie jamais rien ? T'as pas le courage, c'est ça ?

Un groupe de garçon me tira de mon supplice, et ils s'assoient avec nous.

- Vous parlez de quoi ?

- Susan ne boit pas.

Les garçons rient, pour se moquer de moi, et je ne veux pas que ce qu'il se passe habituellement entre nous ne devienne public, alors, je lâche, paniquée :

- Si ! Si, je veux bien essayer. Donne moi une bière.

- Oh non, pas de bière la première fois, rient-ils.

L'un d'eux me tendit un verre.

- Qu'est-ce que c'est ? demandé-je, anxieuse.

- De la vodka. Goûte, c'est bon, me lance un gars.

J'avale le verre d'un seul coup, et il me brûle la gorge.

- Allez, servez lui-en un autre, rit quelqu'un, et j'enchaîne quelques verres.

- C'est bien, Suzie. Tu grandis, retentit la voix d'Anissa.

Après plusieurs heures, et beaucoup de verres, je commence à me sentir vraiment mal, et je décide d'appeler Naomi pour qu'elle vienne. Mais je me trompe de numéro, et c'est Shaw qui répond.

- Susan ?

- Faut venir ... Me sens pas super bien.

- Tu as bu ?

- Un peu ... vodka.

- Putain, Susan, t'es où ?

- Euh ...

Je fouille mon esprit, et lui donne l'adresse.

- J'arrive. Bouge pas.

Il raccroche, et je range mon téléphone, avant de tituber vers le groupe pour dire au revoir, mais un gars me retient, me reluquant.

- Tu vas partir si vite, Suzie.

- Si, je dois ...

- Te coucher tôt, ricane-t-il, déclenchant des rires.

Il me colle à lui, écrase ses lèvres sur les miennes, déclenchant des cris et acclamations.

- Reste encore un peu, Suzie chérie. Anissa avait deux trois trucs à dire.

Étourdie par l'alcool, je ne peux pas résister, et le laisse m'entraîner vers les arbres.

- Pourquoi ils rient ?

Il ne me répond pas, et me montre les alentours.

- Il fait plus frais ici, non ?

Je hoche la tête et savoure le petit vent.

- Dis, Susan, tu veux pas sortir avec moi ? Ça pourrait être sympa, je te montrerai pleins de trucs cool.

- Non, je suis désolée, mais ...

- Allez ... S'te plaît.

- Mais ...

Il m'embrasse encore, mes ses lèvres disparaissent vite. Devant moi, se tient un Shaw enragé, qui s'adresse au gars d'une voix menaçante.

- Ne l'approche pas. Ne la touche même pas. Si tu réessaie ça, je te jure que je te tue.

Il se tourne ensuite vers moi, se fichant de tous les regards tournés vers nous.

- Ça va ?

- Partons, s'il te plaît.

- Est-ce que ça va ?

- Shaw, je t'en prie, chuchoté-je.

Il hoche le menton, et retire son pull pour me le poser sur les épaules, sur lesquelles il passe ensuite son bras, avant de m'emmener vers sa voiture.

- Allez, je t'emmène à la maison.

- Merci, Shaw.

- Me remercie pas, Suzie.

Il dépose un bref baiser sur mes lèvres, et démarre.

16 & 19

- Alors, le lycée ?

Je roule sur le ventre, de façon à me retrouver sur lui.

- Ça passe.

- Tu manges le midi ?

- Arrête ça. T'es pas mon père. Tu n'as pas à contrôler ce que je fais.

Je me lève, et me plante devant la fenêtre.

- Je ne le dis pas comme ça. Mais ... Putain, Susan, tu fais du 32, c'est pas normal, t'es toute maigre, tu te fais du mal !

- C'est pas normal ... ? Je suis grosse, dès le départ ?

- Arrête, tu sais que ce n'est pas ce que je veux dire.

- Mais c'est la vérité ! Regard, je suis bien, là.

Je me dirige devant le grand miroir sur pied, et relève doucement mon tee-shirt. Mon ventre est plat, parfaitement plat. Je lâche un petit sourire, et le caresse doucement. Shaw se laisse tomber à genoux devant moi, ses mains sur mes cuisses, et mon regard se porte sur lui. Ses yeux sont larmoyants.

- Je voudrais que tu arrêtes ... Je t'en prie, Susan ... Arrête ...

- Mais je suis bien ... Je suis belle, comme ça.

- Tu es toujours belle, chérie, tu le sais.

Ses mains sur mes cuisses me perturbent, elles mes font découvrir de la graisse dont je n'avais pas conscience, et quand il m'embrasse au-dessus du nombril, mon ventre se rentre légèrement involontairement. Il peut être encore plus plat. Je ne dois absolument pas reprendre de poids. Jamais.

Quoi qu'il en dise, si je grossissais il ne me trouverait plus aussi belle. Peut-être même ne voudrait-il plus de moi ...

Shaw se relève, et m'entraîne sur le lit, où il commence à m'embrasser, laissant ses mains me caresser délicieusement.

- Tu es belle.

- Je t'aime.

- Je t'aime, Susan, vraiment. Sois prudente.

Je hoche la tête, et me mords la lèvre.

17 & 20

- Susan.

J'ouvre les yeux.

- Vous devriez dormir la nuit, plutôt que dans mon cours.

- Pardon, marmonné-je.

Le professeur recommence à débiter son cours, et lorsqu'il est interrompu par la sonnerie, je sors sans qu'il ne me retienne.

- Allô ?

- Tu peux venir me chercher ?

- T'as pas cours ?

- Je ne me sens pas bien, là.

- Tant pis, Susan. Ça fait trois fois cette semaine. Prend un Doliprane. Je travaille, là.

Ma mère raccroche, et j'appelle Shaw.

- Mon cœur ?

- Tu peux venir au lycée ... s'il te plaît.

- Bien sûr mon amour. J'arrive. Tu veux que je reste en ligne ?

- Non, ne prends pas de risques. Je t'aime.

- Je t'aime, Suzie. A tout de suite.

Je sors devant le lycée, sur le parvis, et je m'assieds dans un coin, recroquevillée sur moi-même, la fatigue pesant sur mes épaules. Mon ventre gronde, mais je le réprimande en le pinçant.

- Tais-toi, murmuré-je. Tu n'as pas faim.

Je pose ma tête contre le mur, et ferme les yeux.

***

- Vas-y, je t'en supplie.

- Non, refusé-je. Je vais bien.

- J'aurais du le faire plus tôt. T'aider plus tôt.

- Je vais ...

- Tu t'es évanouie de faim, Susan !

Sa voix résonne dans la voiture, me faisant sursauter.

- Tu veux te tuer ou quoi ?

Je pince mes cuisses, et brouillées par les larmes, elles paraissent encore plus grosses.

- C'est ... C'est une maladie, Suzie. Je ne peux pas te laisser comme ça.

- Je ne suis pas malade !

- Si, mais ce n'est rien, d'accord ? Ce n'est pas grave, ça arrive. On va t'aider. Je le promets.

18 & 21

- Hey, Susan ! Ça va ? Tu as repris, c'est bien.

- Oui, deux kilos, souris-je, rougissante.

- Je suis fier de toi mon amour. Tu progresses vite.

Il m'embrasse, et je lui rend son baiser. Je ne le vois plus aussi souvent depuis qu'il a trouvé du travail, à deux heures d'ici. Mais il n'aurait jamais manqué les résultats du bac.

- Tu es angoissée, remarque-t-il en posant sa main sur ma cuisse.

Je fais comme me l'a conseillé le Docteur Mikle, et j'inspire un grand coup, gonflant mes poumons pour ne ressentir qu'eux de gros. Parce que mes cuisses sont biens. Elles sont ... plus grosses, mais bien. Non ? Si ! Non.

- Suzie ?

- Pardon. Oui, ça m'angoisse.

- Les résultats ou bien ... ?

- Tout, soufflé-je, mais ça va. Ça va, regarde, j'ai repris du poids et ... je vais m'habituer !

Shaw s'agenouille devant moi, mains sur le canapé, de part et d'autre de les jambes.

- Eh. Tu n'es pas obligé d'aller vite. Suis ton rythme, d'acc ?

Je hoche la tête.

- Je te trouve magnifique dans tous les cas.

Je laisse mon regard traîner sur son torse. Il n'est pas mince, mais plus musclé. Il est beau, pourtant. Sans mettre de 32. Peut-être qu'un jour je serais pareille.

Mon téléphone vibre, et je le déverrouille aussi vite que possible de mes mains tremblantes.

- Alors ? interroge mon petit-ami avec un sourire.

- Je l'ai eu mention Bien ... Tu te rends compte, Shaw ? Mention Bien !!

Je l'enlace de toutes mes forces, heureuse de sentir un poids s'envoler de ma poitrine. Le docteur dit vrai : pas besoin de maigrir, nous sommes plus légers si notre esprit n'est pas préoccupé.

19 & 22

Shaw passe sa main dans mes cheveux, tandis que je somnole devant le vieux film qu'il a lancé.

- Tu veux emménager avec moi ?

Je relève la tête, certaine d'avoir rêvé.

- Quoi ?

- Toi. Tu veux emménager avec moi ?

- Sérieusement ?

Je fronce les sourcils pour ne pas laisser éclater la joie et la panique.

Le contrôle des émotions. C'est la seule façon d'aimer ton corps à nouveau.

- Oui, très sérieusement.

- Ici ?

- Mmhmm.

J'autorise un grand sourire à s'étaler sur mon visage.

- Bien sûr que je veux !

Mon sourire rétrécit.

- Mais ... Mes parents ... Et puis mon chien ? Je ne peux pas laisser Alia toute seule, et ...

- Susan. Essaie de ne pas te prendre la tête et laisse moi gérer un peu.

- Mais ...

- Délègue.

Il se moque à moitié de moi, reprenant le mot favori de ma psychologue, dont je me plains tant.

- OK. Mais si jamais quelque chose coince, tu m'invites quelque part.

- On peut aller au restaurant ?

Il me fait une mine de chien battu, qui contiennent légèrement ma panique.

- J'en connais un vraiment super.

D'après Shaw, ça ne me plairait pas. Pas du tout. C'est le genre de personne à manger à toute heure du jour et de la nuit, à se goinfrer de cochonneries. Et même si j'avance ... je ne peux pas. Pas encore.

- Ils ont des salades délicieuses, ils sont d'ailleurs réputés pour ça.

Je lâche un soupir de soulagement que je ne savais même pas que je retenais.

- Va pour les salades.

20 & 23

Je caresse la bosse de mon ventre, larmes aux yeux. Tout est arrivé vite. Trop vite. Je n'étais pas prête à ça, alors que je reprenais légèrement du poids, que je tentais de relativiser, de ne pas m'affoler. La nouvelle de tous ces kilos à venir ne m'aidait pas. Au contraire.

- Susan, je suis rentré !

Il ne sait pas, lui. Il ne verra pas.

- Ça ne va pas mon amour ?

Je lui tend le petit test positif, et éclate en sanglots. Sans comprendre ma réaction, il regarde fixement le test, puis moi, avant de me prendre dans ses bras.

- Mais ... c'est une bonne nouvelle, non ?

- Si ...

- Mais ?

- Mais je ne peux pas ... Regarde ...

Je descend la couverture et m'assois en remontant mon tee-shirt. Ainsi, mon ventre et ses rondeurs sont dévoilés, et cette simple idée me fait honte. Shaw pose ses mains dessus, comme émerveillé.

- C'est magnifique, Suzie. Regarde comme c'est rond. Je ne t'avais jamais vu comme ça.

Magnifique ?

Non, ce n'est pas magnifique.

- Regarde comme tu es belle comme ça.

- Belle ?

- Susan, si tu savais à quel point j'ai rêvé de te voir comme ça ... Et je sais que ce n'est pas forcément la meilleure chose à dire, loin de là, mais c'est vrai, il faut que tu te rendes compte que ton corps est beau.

Je pose une main sur mon ventre, près des siennes.

- Et ce n'est pas toi qui grossira. Ce sera ce bébé. D'acc ?

Je hoche la tête, et il dépose un court baiser sur mes lèvres.

21 & 24

J'ouvre les yeux, réveillée par les pleurs incessants de ma fille. Je la prends dans mes bras, et la berce doucement.

- Chut ... S'il te plaît, Rose, je t'en prie. Calme-toi.

Mon bébé pleure de plus belle, et fait monter mes larmes.

- Arrête de pleurer, je t'en supplie, Rose, je suis là ...

- Susan ?

Je tourne la tête vers Shaw. Il m'observe, l'air soucieux, cheveux ébouriffés, encore endormi.

- Tu veux que je la prenne ?

- Non, je vais ...

Je regarde la petite qui hurle entre mes bras, refusant de se calmer. Ramenant mon regard sur mon fiancé, je lui confie notre fille, qui après deux minutes, n'émets plus que quelques petits gémissements.

- Pourquoi je n'y arrive pas, Shaw ?

- Elle doit ressentir ta panique. Il faut juste que tu respires, que tu aies confiance en toi. Si elle fait ça ... C'est aussi parce qu'elle ne veux pas aller bien si toi tu ne l'es pas.

Alors je fais ce qu'il me dit. J'essaie de me convaincre que tout va bien se passer.

- Et si elle ne m'aime pas ? C'est peut-être ça.

- Bien sûr qu'elle t'aime. Tu es sa mère.

Je hoche la tête, et tente de reprendre ma fille, qui me regarde de ses grands yeux bleus, ceux de son père. Je me penche légèrement en arrière, dos contre le mur, et l'allonge contre moi, pleurant presque de joie et de soulagement lorsqu'elle s'agrippe à mon tee-shirt. Shaw se pose à côté de nous, et je laisse ma tête rouler sur son épaule.

Tout n'est pas perdu. Ce sera difficile, mais on y arrivera.

22 & 25

- Joyeux anniversaire Rose, Joyeux anniversaiiire !

Ma fille regarde l'assemblée avec un sourire, et je lui désigne la bougie en haut de la pile de chouquettes qui lui fait face.

- Tu souffle ?

Elle me regarde, puis prend un chouquette, qu'elle écrase entre ses mains.

- Rose, tu souffles la bougie ?

Comme elle ne le fait pas, je remplis la tâche à sa place, et elle souffle sur la fumée qui s'échappe. Le petit groupe réuni dans la pièce rigole, et je pose ma fille au sol, debout dans ses petits chaussons roses. Son père l'attrape par derrière, et la fait voler dans les airs, déclenchant des rires chez Rose.

- Une part de gâteau, Susan ? demande Edith.

- Oh, une petite s'il te plaît, réponds-je avec un grand sourire.

Aujourd'hui, je mets quelque chose entre le 34 et le 36, et j'ai retrouvé un corps à peu près normal, même s'il a souffert de ce que je lui ai infligé. J'ai trouvé des amis qui m'aiment pour ce que je suis, et je vais me marier dans quelques moi. C'est allé vite, mais je ne voulais pas attendre que Shaw soit trop vieux. Et Rose voulait apparemment s'inviter à la fête, car elle est venue toquer à notre porte alors que tout était dur, apportant la lumière.

Comme son frère ou sa sœur, invisible pour le moment, que je caresse à travers ma robe.

Shaw me lance un grand sourire, encore ignorant, et je me promets de faire attention avant le mariage, mais pas trop. Plus jamais trop. De toute manière, il saura me le dire. Et moi, l'entendre.

Rien n'était perdu. Tout était gagné d'avance. Il fallait juste le temps de le voir.  

***

4002 mots ^^

Bon, alors pour en revenir à la forme de cet OS, je me suis inspirée des édits que je vois souvent sur YouTube (Vive YouTube Shorts), souvent avec la musique "Moral of the Story" de Ashe

https://youtube.com/shorts/K7jj78Boi6Q?si=YAVDiIf4SoZljfmT

👆🏼 Le lien de l'un d'entre eux, j'ai pris le premier dans mon historique, hein, il y en a avec moins d'écart ^^'

Bon, du coup pour en revenir à l'OS, je voulais faire un truc du genre, et en même temps, parler du combat qu'est l'anorexie.

Défi réussi ?

Ca me ferait plaisir si jamais vous me demandiez d'autres OS de ce genre, j'ai aimé l'écrire, vraiment, et puis je pourrais tester différents écarts d'âge, dans les deux sens ... Alors lâchez-vous, il faut aussi que je m'entraîne à écrire selon les idées des gens !

N'hésitez pas à voter, commenter, ou même passer commande, ça fait plaisir, et je ne mange personne à travers mon écran ... pour l'instant ;)

Kiss,

Nessie

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