★ Trois lettres
Je recommence depuis trois fois, mais je n'y arrive toujours pas. Je ne sais pas si j'y arriverai.
Quand on parle de jardin secret, c'est qu'il y a des choses que les autres ne sont pas censés voir. Mais parfois, je me demande si lorsqu'on tombe dessus, ce n'était pas prévu dans une certaine mesure.
Je ne parle pas de destin, non, je parle de perches tendues. De portes ouvertes. Un peu comme pour nous inviter à les saisir, à y entrer. Un peu comme si c'était ce qu'on voulait, au fond.
Un cri, un appel à l'aide.
J'ai essayé, trois fois. De faire un texte convenable pour... Je ne sais même pas pourquoi. Peut-être pour prouver que je suis là, ou peut-être que ce n'était qu'un moyen déguisé de te supplier de toute mon âme de ne pas craquer.
Trois essais, c'est beaucoup et en même temps c'est peu. C'est comme les lettres de nos prénoms, et c'est comme le nombre de cœurs qui battent entre nos poumons.
C'est peut-être cet essai-là le bon.
J'ai essayé toutes les techniques. Je suis passée par toutes les formes de poésie. J'ai crié comme je le pouvais. Rien n'a marché, rien ne fonctionnait. Et je ne sais plus comment faire.
C'est moi, qui suis moins puissante qu'un courant d'air.
Je voulais vraiment écrire, tu vois. Mais le français, encore une fois, n'avait pas assez de mots pour me permettre de te décrire toi.
Alors parce que je ne sais plus comment enrober mes inquiétudes sous de lourds ornements poétiques, je vais juste le cracher
Le poser
Montrer l'épave trouée que mes mots ont toujours étés
Claire, Emmanuelle ou même Marion, tes initiales ou que sais-je
Tiens bon.
Sois forte.
Sois belle.
Sois toi.
Tu es tout ce que le monde espère, même si toi tu n'espères plus rien.
Je t'en supplie, ne te blâme pas.
Si tu es trop, ce n'est pas de toi
On n'est jamais trop de soi
Surtout lorsque l'on vit pour Exister.
Je sais ce que tu as, et tu ne me croiras peut-être même pas mais je le sais, je le ressens, je l'ai toujours senti, peut-être même que je le sentais déjà avant. Tes mots, tes cris, tes pleurs, ils résonnent en moi comme du granit sur du marbre, et ça me brise de te comprendre, ça me brise de te ressentir, ça me brise tant que j'aurais envie d'en vomir, encore et encore pendant des heures
Je suis trouée de voir celui, immense, que tu as dans le cœur
Et oui, je suis d'accord : vivre à demi, vivre pour les autres dans l'espoir vain qu'ils comblent le vide dans la poitrine, c'est pas joli. Ça sert peut-être même à rien.
Alors Existe.
Affirme-toi.
Être numéro un pour les autres n'a aucun sens si tu n'arrives pas à être le tien.
Ne nous donne pas l'amour que tu ne sais même plus te donner
C'est dangereux tu sais
Ça va juste te tuer
Et nous on ne veut pas qu'il t'arrive malheur
Car ça nous détruirait
Tellement
Profondément
À l'intérieur
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