CHAPITRE 1

J'entends mon réveil résonner, je m'en veux à moi-même de l'avoir laissé allumer alors que nous sommes enfin en vacances d'été. Je comptais me rendormir mais, ma mère n'est pas de cet avis.

- Ebbie ! P'tit-dèj !

Je suis sûre qu'on l'entend depuis la rue, ma mère et sa discrétion légendaire. Après tout elle me réveille souvent en mettant de la musique à fond, souvent c'est "J'irai où tu iras" de Céline Dion, en hiver c'est "All I Want For Christmas Is You" de Mariah Carey. Au moins je sais que je suis la dernière à me lever. Ah non, autant pour moi, un de mes frères se réveille vers 15h. Se lever fut d'ailleurs dur à faire, mon lit me manque déjà. Je me mène dans le salon presque en rampant. C'est en entendant mes pieds que ma mère comprit mon état, oui, sans même regarder, pouvoir maternelle je crois.

- Oula ! Toi qui arrivais à te réveiller à 4h du mat, tu as rapidement perdue l'habitude, s'exclame-t-elle en ricanant.
- Maman on est vacances, j'essaie de dormir les heures que j'ai perdu à cause du lycée et du bac.

J'adore ma mère, elle a toujours eu un style incroyable avec ses mèches roses dans ses cheveux, son style grunge et ses tatouages. Moi aussi, j'ai toujours voulue avoir des mèches comme ça mais elle a toujours refusé, je l'aime toujours malgré tout ! N'allez pas penser le contraire ! Elle arrive à supporter les blagues stupides de mon père et mes frères, ça c'est un exploit ! Ce que je veux dire par là, c'est que beaucoup n'ont pas la même chance que moi d'avoir de un, ses deux parents, et de deux, avoir une relation aussi proche avec l'un d'eux.
Je vois ma mère un peu comme ma première meilleure amie, je peux tout lui dire et je lui suis redevable pour me suivre dans mes rêves d'arts et de cinémas. En tant qu'ainée de mes frères et sœurs, je suis celle en qui maman a le plus confiance, celle qui a le droit de savoir toutes les surprises pour la famille avant tout le monde, celle qui connait tous les cadeaux de Noël de tout le monde. Mais également celle qui doit montrer l'exemple, et niveau pression, je crois que ça se voit physiquement que j'ai pris cher.

- Également des cours de théâtre et de danse, je te l'avais dit que tu étais en plein burn out, maintenant tu te repose pendant ces deux mois tranquille à la maison et-, sa voix se coupe quand elle se tourne vers moi. Ses yeux s'ouvrent en grand et me regarde comme si j'étais un fantôme.
- Euh... Maman ?

Je dois bien avouer que sa tête me fait peur. Je savais que j'étais pas ouf physiquement mais pas à ce point. Ma mère cours rapidement dans le couloir pour appeler mon père.

- Chris ! Chris ! Vient voir ma fille tout de suite !

J'entends mon père courir d'un pas lourd vers nous. En entrant il se tourne notre chien, un carlin femelle nommée Perle.

- Bah elle va très bien qu'est-ce qu'il se passe ?
- Non pas cette fille, l'autre ! Continue ma mère.

Enfin, mon père se tourne vers moi, lui aussi ouvre de grands yeux en me fixant. Mais qu'est-ce qu'il leur arrive ? Je ne les avais jamais vu comme ça.

- Ah oui, pour le coup, c'est bien ta fille là !
- J'avais si peur que ça ne vienne pas ! Que ce retard était pour nous dire qu'elle n'en était pas une au final !

Une quoi ? Mais qu'est-ce qu'il se passe enfin ? Je sens mon cœur battre plus vite et ma tête tourner. Mes parents regardent ensuite derrière moi, là où se situe la fenêtre. Les sourires qu'ils avaient ont rapidement disparu. Ils se regardent entre eux rapidement, semblant comprendre quelque chose que j'aimerais savoir. Ma mère s'approche de moi doucement.

- Ebbie, calme-toi s'il te plaît, respire, tu fais une crise chérie.
- Me calmer ? Mais qu'est-ce que vous me cachez à la fin ?

Ces mots que j'ai sorti ont eu une réponse de la nature elle-même, un éclair résonne et me fait sursauter. Je me tourne d'un coup vers la fenêtre, voyant le ciel noir et la pluie prête à s'abattre. Mais le ciel était beau il y a deux minutes, c'est impossible qu'en aussi peu de temps, la météo change du tout au tout !

- Maman qu'est-ce qu'il se passe ?
- S'il te plaît respire, ça va aller, mais je crois que c'est toi qui a fait ça.
- Moi ?!

Mon crie de panique a eu la même réponse de la nature, c'est bien moi qui ai fait ça. Mais c'est impossible, pouvoir faire ça est tout sauf normal. Des larmes se mettent à rouler sur mes joues, je déteste les bruits forts, le tonnerre est une torture pour moi.

- Respire, ça va aller, je vais tout t'expliquer.

J'essaie de répondre mes esprits mais me connaissant ça va me prendre du temps. Je me lève pour suivre ma mère. Je sens mes jambes tremblées, pour éviter d'aggraver mon cas je la rejoins en faisant des petits pas. Elle va jusqu'au miroir du couloir.

- Viens voir, dit-elle en secouant la tête vers l'objet.

Je m'approche de l'emplacement et me regarde avec choque. En effet, mon apparence, enfin, mes cheveux ont changé. Mes longs cheveux bruns accueillent désormais des mèches bleues, un bleu canard pour être plus précise. J'enlève mes lunettes pour les nettoyer rapidement avant de les remettre sur mes yeux, tous deux aussi bruns que mes cheveux. Je me tourne lentement vers ma mère, mon trouble bien présent sur mon visage.

- Je suppose que tu as des questions.
- Beaucoup trop...
- Alors vient, ton père et les garçons sont sortis donc on est toutes les deux. Ça va être plus simple pour les explications.

Je la suis dans la pièce familiale, on s'assoit sur le canapé sur lequel j'étais il y a quelques minutes et je la fixe, attendant impatiemment ces explications. Ma mère souffle puis me regarde en retour.

- Nous ne sommes pas humaines.

Ma respiration se bloque quelques secondes le temps de comprendre ce qu'elle vient de me dire. Je la regarde avec une totale incompréhension.

- Pardon ?
- Nous ne sommes pas humaines. Nous sommes d'une autre espèce appelée "Espério".

Mon expression toujours emplit d'incompréhension l'incite à continuer. Je sais qu'elle sait que je lui fais énormément confiance et que je ne suis pas du genre à lui désobéir, mais là c'est trop pour moi.

- Nous, les espéryms, ressemblant trait pour trait à un être humain. Mais nous avons ce qu'on appelle une capacité, qui vient obligatoirement avec une contrepartie. Regarde.

Je vois que les mèches de ma mère scintillent légèrement et un stylo vole rapidement à travers la pièce. Ma mère l'attrape au vole avant de se tourner vers moi à nouveau. D'accord okay, je suis fan de tout ce qui est surnaturel, mais justement, le but c'est que ce soit surnaturel.

- Moi, je peux utiliser la télékinésie, mais seulement pendant une minute max et seulement des petits objets.

Elle me donne le stylo et je joue un peu avec, sûrement parce que je suis en train de prendre conscience de ce qui m'arrive. Mon esprit était beaucoup trop perturbé pour que je puisse réfléchir. Je me calme petit à petit, voyant que ma mère est exceptionnelle et que, apparemment, je le suis tout autant. Et évidemment, savoir que j'ai à nouveau un point commun avec ma représentante légale me ravie au plus haut point.

- C'est impressionnant.
- Oui ça fait toujours son petit effet au début.
- Et donc moi aussi j'ai une capacité et une contrepartie ?
- Oui évidemment, et je pense savoir ce qu'il en ait. Tu peux contrôler la météo via tes émotions.
- Mais je suis hypersensible.
- Voilà ta contrepartie.
- Ah oui je vois.
- Oui tu vas avoir beaucoup de travail pour contrôler ta capacité. Mais t'inquiètes pas j'ai une idée.

Je l'écoute attentivement, ce n'est pas souvent qu'on apprend qu'on n'est pas humain, à part dans les fanfictions Wattpad. Les idées de ma mère sont très souvent farfelues mais je sais que ce qu'elle va proposer est pour mon bien.

- Je vais t'envoyer là où j'ai passé la majorité de mon adolescence, le Camp Orion.
- Le Camp Orion ?
- Tu vas voir tu vas adorer ! Tout le monde là-bas est aussi espério, tu ne seras pas perdue.

Je fais confiance à ma mère, je lui fais toujours confiance ! Mais cela ne m'empêche pas d'avoir encore énormément de questions. Surtout parce que je ne comprends rien à la logique de cette "espèce" et de ce qui nous différencie des humains "normaux".

- Maman, pourquoi des mèches colorées ?
- C'est ce qui nous différencie des êtres humains. On reconnaît des espéryms grâce à ces mèches.
- Mais tout le monde peut se teindre les cheveux.
- Quel genre de personne que tu connais se font des teintures avec des couleurs non naturelles ?
- Mon ancienne classe d'art.
- C'est ça, généralement ce sont les artistes qui savent notre existence, en plus de ça ils nous acceptent et soutiennent, alors ils montrent leur soutien en se teignant les cheveux. Les autres humains soit ne connaissent pas notre existence, soit ne veulent pas avoir ces couleurs "bizarres" dans leurs cheveux.
- Je vous, je vais m'arrêter là sinon mon cerveau va exploser.
- Ne t'en fais pas Ebonie, au camp tu auras toutes tes réponses.
- Tu penses ?
- Sûre et certaines ! Toi qui voulais aller dans un camp de vacances une fois dans ta vie.

C'est vrai que j'ai toujours voulu voir comment ça se passe dans un camp de vacances, mais je pensais à ceux pour humains pas pour "espéryms" ! Je me lève du canapé pour rejoindre ma chambre, je m'effondre sur le lit et allume mon téléphone. Je dois parler à la seule personne que je connais que je connaisse avec des mèches, Maiki, un très bon ami que je me suis fait au lycée.

"Maiki"
Maiki - "Oui ?"
"Frr je viens d'apprendre que je suis une espério"
Maiki - "AHH JE LE SAVAIS"
"COMMENT ÇA TU LE SAVAIS ?!??!"
Maiki - "Ta mère m'a dit qu'elle était une espério
               J'étais sûr que t'allais en être une aussi"
"MAIS"
Maiki - "C'est quoi ta couleur ?'"
"Bleu canard"
Maiki - "MAIS C'EST TROP BEAU"
"Grave mais bon je dois aller en camp de vacances pour ma capacité ;-;"
Maiki - "C'est quoi alors?"
"Je peux contrôler la météo grâce à mes émotions
Maiki - "OH TROP STYLÉ
              Attends
              T'es hypersensible"
"Ouais"
Maiki - "Ah merde"
"Ouais je sais
Je suis triste en vrai je voulais trop passer l'été avec toi Lou et Miki ;-;
Qu'est-ce que je vais leur dire même ;-;"
Maiki - "T'inquiètes je m'en occupe"
"T'es un king vraiment"
Maiki - "Ouais je sais"
"Par contre je sais pas si j'aurais du réseau
Je veux masse de photos de Markus !"
Maiki - "Ah mais c'est prévu !"
"Merci beaucoup"
Maiki - "T'inquiètes pas va
               Je suis content que tu m'en ai parlé surtout
               Je suis content que tu me fasse confiance"
"Y a pas de raison que je doute
T'es incroyable comme gars"

C'est vrai, je ne regrette aucun ami que je me suis fait au lycée. Même si je suis assez bizarre, je suis contente que je sois appréciée par certaines personnes.
J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir d'un coup, j'en lâche un sursaut et ma mère entre.

- Tu es inscrite, tu pars lundi.
- Mais c'est après-demain lundi !
- Raison de plus pour que tu fasses ton sac maintenant, dit-elle en sortant de la chambre.

Vue le ton qu'elle avait, j'ai surtout l'impression qu'elle avait hâte que je parte de la maison. Enfin bref, je descends de mon lit pour aller sur mon ordinateur portable qui me servait habituellement à dessiner sur ma tablette graphique. Aujourd'hui cependant, il va me servir pour effecteur des recherches. Par contre, quand je tape "Camp Orion" je ne trouve absolument que dalle, enfin, à part des infos sur la constellation d'Orion' ça ne m'aide pas du tout ça.

- Maman ! Il y a rien sur le Camp Orion sur internet !
- Ebonie tu le fais exprès ma parole ! Toutes les choses sur les espéryms sont introuvables sur les réseaux !
- Ah !
- Nan mais je vous jure c'te gosse.

Eh ! Au moins j'aurais essayé ! J'entends ma mère pour le déjeuner, je mange avec ma famille avant de retourner rapidement dans ma chambre. J'avais envie de rien faire, alors je décide de dessiner. Je ne passe pas une seule journée sans dessiner, que ce soit sur papier, dans mes cahiers de cours, sur tablette, ou même sur moi. Oui le dessin c'est ma passion. Après pas mal de temps à imaginer des personnages, des idées de scénarios et des croquis par-ci par-là, ainsi que d'avoir écouté toutes les chansons de Stray Kids possibles et imaginables, ma mère m'appelle pour le dîner. Oui elles sont passionnantes mes journées, rien de plus à dire. Après manger je retourne dans ma chambre pour prendre mes médicaments anti stresse et je prends un serviette avant de d'aller dans la salle de bain pour prendre une douche et me brosser les dents. J'attache mes cheveux en queue de cheval et sors de la pièce en saluant mes parents avant d'aller me coucher pour dormir. Je ferme les yeux en pensant à ce que je vais mettre dans mes valises.

~~~

Alors... La nuit était horrible. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil ne serait-ce qu'une seconde. Mes pensées étaient complètement brouillées à cause des révélations de la veille. Ce matin est très compliqué pour moi, pire qu'hier matin. J'ai la tête qui tourne et puis le reste de ma famille font de ces bruits qui te donne envie de t'enterrer à six pieds sous terre. Je suis en vacances s'il vous plaît, laissez moi dormir !

Mise à part cela, ma journée était plutôt tranquille j'ai passé ma journée à dessiner et à regarder une série, journée plutôt banale oui. On est maintenant en milieu de soirée, juste avant le dîner. Je me décide enfin de faire ma valise. Comme nous sommes en plein été, je décide de prendre deux voir trois pulls et plusieurs tee-shirts ainsi que autres vêtements nécessaires et ne pas me combler de ce qui ne me servirait pas. Je fais aussi ma trousse de toilette avec les nécessaires comme ma brosse à dent, et une trousse dans laquelle je met un peu de maquillage. Pour finir je range une serviette et mon maillot de bain au cas où les douches sont publiques. Ça y est je peux enfin fermer ma valise et partir l'esprit tranquille... Enfin tranquille, c'est vite dis. Je pars dîner une dernière fois avec ma famille et avant d'aller me coucher mes frères et ma sœur me disent au revoir sachant très bien qu'ils ne me verront pas le lendemain et pas avant deux mois.

~~~

Le jour de mon départ est arrivé si rapidement, je ne savais pas si j'étais excitée à l'idée de découvrir un monde complètement nouveau pour moi, ou bien si j'en étais terrorisée. J'ai dis au revoir à mes frères et on a pris la route avec mes parents, ils m'ont emmené à la gare, le camp étant bien trop loin de chez nous pour qu'ils m'y emmènent. À la gare il y a quelques personnes qui attendent le même train, certaines ont des mèches, d'autres non, d'autres ont les cheveux entièrement teins, toutes ces personnes je les trouve toutes incroyables, je ne ressens aucune animosité entre qui que ce soit, c'est agréable. Je sens ma mère me tenir les épaules.

- Bon, tu te souviens de ce que je t'ai dis dans la voiture ?
- Pas de réseau donc pas de téléphone, communiquer uniquement par lettres, bien respirer car tout va bien se passer.
- Exactement ma chérie, tu as une capacité très puissante et ta contrepartie l'est également, n'oublies pas que le travail paie d'accord ?
- Oui maman.
- Tu vas tellement nous manquer chérie.

J'embrasse une dernière fois mes parents. C'est très compliqué de s'en détacher, je n'avais pas envie de partir honnêtement. Mais j'ai réfléchis plusieurs fois et pour mon bien et celui d'autrui, je dois aller dans ce camp.
J'entre finalement dans le train, un long trajet m'attend. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer, je n'ai jamais été vraiment loin de mes parents et encore moins seule, moi qui déteste la solitude. Alors j'en profite pour verser quelques larmes. Je jette un œil à la vitre et je vois une fine pluie couler et des gouttes d'eau rouler sur la vitre. C'est jolie, c'est agréable cette sensation. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes, la fatigue me rattrape. C'est la première fois que je vais seule quelque part, mais ici en plus, je n'ai aucune information sur le lieu. D'autant plus que le nom ne me dit rien. Le Camp Orion.

Mon réveil est tranquille. Le train ne s'est pas encore arrêté, le soleil brille, je me suis calmée. Je prends mon téléphone histoire de parler à ma mère, mes amis, regarder quelques vidéos. Je vois mon groupe d'humains préféré me spammer de massages. Encore.

Miki - "Alors Ebonie ? Tu as des infos en plus sur le camp ?"
Lou - "Oh ouais raconte !"

On va dire que j'ai pas mal de chance sur le fait qu'on faisait tous partie de la classe d'art au lycée.

"Eh bien, je sais que le camp s'appelle le Camp Orion, qu'il est caché des humains et que je n'aurai pas accès à mon téléphone"
Miki  - "OH NANN
             ET NOUS ALORS??"
"Je vais devoir écrire des lettres à mes parents alors je vais leur demander si vous pouvez m'envoyer des lettres aussi"
Lou - "Je vais t'écrire des dingueries tu vas voir"
"Ooooh calmos là oh ! Mes parents peuvent lire les lettres !"
Lou - "Eh merde"
Miki - "Lmao"
"Mais vous avez vraiment un grain en moins c'est chaud"
Miki - "C'est pour ça que tu traines avec nous"
Lou - "C'est pour ça que tu nous aimes"
"Bon bande de gens biens je vais pas tarder à descendre
Vous allez trop me manquer en vrai ;-;"
Miki - "Allez va on va se retrouver quand tu reviendras !
            Amuses-toi bien !"
Lou - "Bon camp !"
"Au revoir les gens ! Passez de bonnes vacances et pensez à moi !"

Je lance ensuite une série sur mon téléphone, il me reste environ une heure de train. Je stresse un peu, me dire que je vais me retrouver dans un lieu complètement inconnu ne m'enchante pas vraiment. Voir pas du tout. J'essaie de profiter un maximum de mes dernières minutes avant le moment fatidique. Malheureusement, je sais que je ne pourrais pas y échapper. Si seulement ma capacité était liée au temps. Après deux voir trois épisodes de ma série, qui avait réussi à me détendre, le conducteur annonce que le train arrive à destination. Mon cœur s'emballe à nouveau. C'est pas vrai, j'ai envie de me cacher et de rentrer chez, j'ai un sens de la découverte incroyable.
Bon, ce qui est fait... Est fait, donc je descends du train avec ma valise en main. Problème ici... Je n'ai aucune idée d'où est-ce que je suis censée aller. J'essaie donc d'abord de sortir de la gare, facile, il suffit de suivre les gens. En atteignant afin l'extérieur, je suis accueilli par un petit village. Le genre de village où tout est réalisé en pierre, très campagnard, avec un sorte de touche de féérie. Mon genre de village préféré, c'est magnifique. Mon regard vogue dans différents axes pour ne pas perdre une miette de cette découverte, c'est que je découvre un homme avec un petit panneau marqué "Ebonie" dessus. Quelqu'un est venu pour me chercher, ça je ne m'y attendais pas pour le coup. Je me dirige donc vers la voiture et l'homme baisse les yeux pour m'apercevoir, oui, 17 ans et 1m58, pas trop aidée par la nature.

- Tu es Ebonie Samford c'est ça ?
- Oui c'est ça.
- Je suis Faxon Holloway, un des surveillants du Camp Orion, je suis là pour te récupérer, entre je t'en pris.

Il ouvre la porte de la voiture et j'obéis à ses propos. Il avait d'avoir un peu plus de 20 ans, les cheveux châtain et bouclés et pas trop l'air bavard. Ses mèches sont bleues pastel, presque blanches, je me demande quelle peut être sa capacité, peut-être liée à l'eau ou au vent qui sait ? Mes yeux se pose ensuite sur la route qui est passée d'une charmante route de campagne à une complète forêt sombre. Le chemin ne me dit rien qui va. C'est quoi cette lueur bizarre sur les arbres ? Il y a deux arbres croisés en forme de croix et une sorte de lumière bleue qui en jaillit. Je sens que la voiture s'approche beaucoup trop près de la lumière. Non, non ! C'est pas bon ça ! Pas bon du tout !
Je m'entends crier en le cachant les yeux avant que la voiture ne passe sans aucun problème dans la lueur.

- On est arrivé Ebonie.

La voix de Faxon me fait comprendre qu'il avait sûrement déjà eu ce genre de réaction à l'entente de son soupire. Je rouvre les yeux et découvre un gros panneau en bois avec marquer "Welcome to Orion Camp" dessus. Je me doute bien que le camp est derrière. Nous passons sous le panneau et nous nous dirigeons vers une sorte de parking avec cinq voiture garée en comptant celle dans laquelle je me trouve. Faxon ouvre la portière de son côté, je fais de même en prenant ma valise. Je me retrouve à nouveau en face d'un nouveau panneau "Orion Camp" . Faxon s'avance vers l'entrée du camp et se tourne en m'interpellant.

- Bon tu viens, on ne va pas y passer toute la journée.

Je déglutis en le regardant avant de lever les yeux vers le panneau au dessus de lui affichant le nom du camp.

C'est partie pour une nouvelle aventure, honnêtement j'ai un peur de savoir ce qu'il m'attend.

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